Tout juste sortis du centre de rétention administrative (CRA), quatorze ressortissants d’Afrique des Grands lacs ont pris l’avion vendredi en direction de leur pays d’origine, rapporte la préfecture de Mayotte. Les services de l’État ne précisent pas si les personnes « éloignées » de l’île étaient installées au camp dit du stade Cavani. La police aux frontières rajoute de son côté que le pays de provenance de ces demandeurs d’asile déboutés était la République démocratique du Congo.
Sécurité : le chef de la mission Outre-mer de la police à Mamoudzou
La commune de Mamoudzou fait face depuis plusieurs mois à des affrontements entre bandes de villages ou de quartiers opposés. Au centre de celle-ci, le collège de M’gombani et le lycée Younoussa-Bamana ont connu des fermetures en raison de ces violences, ces dernières semaines. Afin de trouver des solutions sur le terrain, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a demandé à Marie Guévenoux un état des lieux des besoins, lors de la venue de la ministre déléguée aux Outre-mer, le dimanche 11 février. C’est le motif de la présence de Christian Nussbaum à Mamoudzou, ce lundi. Le contrôleur général chef de la mission Outre-mer de la direction générale de la police nationale a visité différents de la ville avec le maire. « Ensemble, ils ont échangé sur des solutions innovantes pour mieux répondre aux défis de l’insécurité, des réseaux de stupéfiants, des motos taxis clandestins et de la prostitution. Par ailleurs, la question des chiens errants, utilisés comme une arme par les délinquants, a également été évoquée », indique la municipalité. Le cadre de la police nationale a pu voir le quartier de Cavani Massimoni où de nombreux migrants d’Afrique continentale viennent solliciter l’aide de Solidarité Mayotte, quitte à dormir dehors. Il est allé aussi au rond-point Baobab et à proximité du collège de M’gombani, théâtre des derniers affrontements avant le début des vacances. « Cette visite renforce la collaboration entre la police nationale et la police municipale afin d’optimiser la couverture sécuritaire du territoire communal », ajoute la collectivité.
L’attente semée de doute des migrants du stade de Cavani

Depuis le 25 janvier, qui a marqué le début du démantèlement du camp de migrants dans l’enceinte du stade de Cavani, à Mamoudzou, ses occupants attendent patiemment leur tour pour enfin quitter cet endroit. Pour ceux qui restent, voir les autres partir alors que les conditions de vie se durcissent devient de plus en plus compliqué.
« C’est étrange, parce qu’on voit les autres partir, nos amis parfois, et nous on reste ici, de plus en plus isolés, sans savoir ce qu’on va devenir. » C’est ainsi qu’Alain parle de l’ambiance dans le campement du stade de Cavani, dans la commune de Mamoudzou, amputé depuis le 25 janvier d’une partie de ses occupants. Si depuis un mois, des groupes de quelques dizaines de personnes quittent le territoire mahorais au fur et à mesure du démantèlement du bidonville, ce lundi matin, ils sont 308 à être partis. Alain, qui est parmi les 410 personnes encore présentes dans le camp, d’après un communiqué de la préfecture paru ce dimanche, espère faire partie du prochain convoi.
Ici depuis cinq mois avec sa famille, le demandeur d’asile attend encore de connaître le sort qui va lui être réservé. Un sort qui a déjà été décidé, mais dont n’a pas encore pu prendre connaissance le ressortissant congolais, qui était activiste pour les droits de l’Homme dans son pays d’origine. Le courrier qu’il attendait pour l’en informer est arrivé à l’association Solidarité Mayotte, fermée depuis plusieurs semaines à cause des menaces reçues depuis le début du démantèlement du camp. Il ne peut donc pas y accéder.
Cette incertitude semble être le lot de la plupart des habitants du bidonville, qui, quand on leur parle, n’ont pas l’air d’être bien au courant de leur prochaine destination. Richard, originaire de Tanzanie, arrivé sur le territoire mahorais il y a trois mois, garde son récépissé de demande d’asile précieusement enregistré sur son téléphone. « J’espère obtenir les papiers qu’il faut pour pouvoir partir dans l’Hexagone, car ici on n’est pas en paix. Mais pour l’instant j’attends encore la décision », explique-t-il en anglais.
« Laisser manger les enfants »
Gloria, qui vient aussi de Tanzanie, n’en sait pas beaucoup plus sur l’avenir qui l’attend. « Je n’ai pas beaucoup d’informations sur où en est ma demande d’asile », constate l’anglophone. A côté, on nous désigne une famille ayant obtenu le statut de réfugié, qui attend encore d’être appelée pour partir vers l’Hexagone.
« Ça devient difficile en tant que parent, on a moins de bons alimentaires avec la fermeture de la Solidarité. Parfois, on ne fait qu’un repas par jour ou alors on se prive pour laisser manger les enfants », décrit Alain, qui a assisté ce dimanche à la visite du stade par le préfet de Mayotte fraichement débarqué, François-Xavier Bieuville. « Il nous a demandé de le soutenir dans le démantèlement, qui est sa priorité, et c’est ce qu’on fait : on n’a pas envie d’être ici. Mais on ne nous a pas vraiment donné de calendrier et on nous a dit que les barrages ralentissaient le départ des gens », relate le demandeur d’asile, qui confirme qu’il revient toujours aux occupants du camp de coopérer en détruisant leurs « maisons » avant leur départ.
Des occupants déjà hébergés ailleurs
L’attente est longue et devient même pressante. En parlant avec différents occupants du stade ce lundi après-midi, on apprend que certains réfugiés en règle et bénéficiant déjà d’un hébergement à Mayotte depuis quelques temps seraient venus exprès au camp de Cavani, à l’annonce de son démantèlement, pour être envoyés vers l’Hexagone. Si certains adopteraient cette stratégie d’eux-mêmes, d’autres y seraient résolus, leurs bailleurs ne voulant plus « d’Africains » dans leur logement. Contactée à ce sujet, la préfecture n’a pas encore répondu à nos sollicitations, ce lundi soir. Fait avéré ou simple rumeur, cette information qui circule tend néanmoins certains habitants de longue date du stade, qui ont l’impression de passer après. Quelques-uns auraient commencé à dresser une liste des habitants du bidonville pour pallier la situation.
Si l’impression de perdition est grande au contact des migrants du campement du stade de Cavani, tous se raccrochent à l’espoir de pouvoir quitter cet endroit, à l’image d’Alain : « On remercie le gouvernement pour ce qu’il fait, le démantèlement, le relogement, l’encadrement. On aimerait que ça continue pour toutes les personnes en situation d’asile. »
La vie de château (provisoire) en métropole
D’après nos confrères du Parisien, l’un des points de chute des réfugiés dans l’Hexagone est le château de Thiverval-Grignon (Yvelines). L’ancien campus d’AgroParis Tech, dont la vente à un promoteur immobilier a été annulée, est connu pour sa bâtisse du XVIIème siècle et ses centaines d’hectares de terres agricoles et de forêts. Selon le quotidien parisien, 195 passagers en provenance de Mayotte sont attendus sur place. L’encadrement et l’accueil seront assurés par des bénévoles de La-Croix-Rouge et des travailleurs sociaux d’Emmaüs. Ils seront sur place une quinzaine de jours, avant d’être transférés vers des solutions d’hébergement en province. Ce n’est pas la première fois que le domaine est utilisé pour de l’hébergement d’urgence. Fin 2022, 200 réfugiés sans-abris avaient pu y passer l’hiver, rappelle le Parisien.
Forces vives : A Longoni, le barrage filtrant rythme la vie économique

Exceptée une légère trêve, la route vers le port de Longoni est toujours bloquée par des barrages filtrants. Rencontrés ce lundi, les barragistes disent appliquer la charte des Forces vives à la lettre afin de laisser passer collecteurs de déchets ou encore marchandises le week-end tout en continuant le mouvement pour lutter contre l’insécurité par leur action sur le terrain.
« Si ! On laisse passer, on a reçu la liste des plaques ! », coordonne Ibou, au barrage de Longoni, remis en place la semaine passée, après quelques petits jours d’arrêts après des appels de représentants des Forces vives à lever les barrages. Grâce aux plaques d’immatriculations envoyées aux barragistes par le Sidevam, en charge de la collecte des déchets à Mayotte, trois de ses véhicules sont autorisés à traverser. Mais le conducteur d’un scooter venu ce lundi pour tenter de rejoindre le travail n’ira pas plus loin. « Mon patron demande à prendre une photo du barrage pour justifier qu’on ne peut pas passer », renseigne le salarié en s’armant de son téléphone tandis que d’autres font demi-tour.
Depuis le début des barrages érigés pour lutter contre l’insécurité et l’immigration clandestine, début février, les gens semblent avoir pris l’habitude de continuer la route à pied. Sur toute la distance entre le barrage de Longoni et la commune de Kangani, les voitures stationnées de part et d’autre de la chaussée donnent même lieu à quelques difficultés de passages pour les militaires autorisés à circuler afin de transporter les conteneurs de bouteilles d’eau.
« Même le gaz et le carburant, on laisse passer »
« On fait respecter la charte [établie par les Forces vives] », assure Ibou, sous la pluie, près d’une barrière qu’il ouvre aux urgentistes, aides à domicile, camions de poubelle, forces de l’ordre, soignants, habitants qui se rendent à des rendez-vous médicaux, agriculteurs… « Il ne faut pas laisser mourir les animaux ! Même les distributeurs de gaz et de carburant, on laisse passer. »
Les ravitaillements alimentaires, permis par les conteneurs stockés au port, ne passent en revanche que le week-end, de 6 heures à 18 heures, nous apprend-il. « On laisse passer pour qu’il y ait un petit peu d’activité. Il faut bien qu’on mange de temps en temps ! »
« Ce week-end, on a essayé de faire circuler tout le monde pour que les gens puissent souffler un peu et se ravitailler. » Sinon, c’est la même règle pour tous. « Que vous soyez de notre camp ou de l’autre côté », précise Ibou. Selon lui, ni les barragistes qui ont décidé de lever le blocus, ni les chauffeurs de camions qui soutiennent la mobilisation et tentent de négocier, ne passent. « Pas d’impartialité, pas d’arrangements, ici ce n’est que la charte », répète-t-il, tout en décrivant une ambiance bon enfant. « On explique gentiment aux gens notre action. Parfois ils viennent nous soutenir avant leur prise de poste à Vallée 3. Ils amènent le petit-déjeuner. » Ici, une vingtaine de barragistes officie. Plus au nord, ceux du carrefour Milou et de Bandraboua « font le travail en amont ».
« Quand ça pète au loin, on peut alerter du problème »
Sous son parapluie arc-en-ciel, un autre protestataire, patron dans le secteur de l’événementiel et du tourisme, admet que le barrage de Longoni a un poids tout relatif dans l’avancée du mouvement car aucun barrage n’est présent à Mamoudzou, capitale économique de l’île. Mais il y voit une façon de sensibiliser et prévenir du danger. « Quand ça pète au loin, on peut alerter du problème. Ces barrages, c’est le seul moyen qu’on a trouvé pour casser le dynamisme de délinquance. Aucun troupeau de jeunes n’est venu nous agresser jusqu’ici », déclare celui qui estime cependant que c’est aux adultes de « trouver les mots » pour discuter avec les jeunes. Il juge que les forces de l’ordre devraient profiter de ces barrages pour contrôler la population.
Même « mauvaise foi » selon lui de la part des chaînes de magasins qui pourraient s’organiser pour remplir leurs rayons de nourriture grâce aux passages de camions permis le week-end au lieu de « les laisser vides », et « diviser la population » quant au bienfondé de la mobilisation.
Dimanche, les Forces vives ont adressé un communiqué (voir par ailleurs) au nouveau préfet, François-Xavier Bieuville, arrivé la veille, pour afficher leur intention de collaborer avec l’administration en vue d’obtenir l’état d’urgence à Mayotte ainsi que la mise en place d’un comité de veille de lutte contre la délinquance et l’immigration clandestine. « Chaque levée de barrage offre aux délinquants l’opportunité de reprendre leurs activités nocives », peut-on lire.
Ibou espère que ceux qui maintiennent les barrages seront entendus par le nouveau préfet, convaincu que ceux qui ont arrêté « vont se remobiliser ». « Il y a toujours des phases où les gens sont fatigués, voire démotivés. On est tous en lien. On s’encourage, on partage nos difficultés », liste-t-il.
À Longoni, une voiture de barragistes venant du nord s’arrête pour épauler voire relayer l’équipe. Il fait remarquer qu’ils préfèrent « être fatigués un instant et être en sécurité après tout le temps ».
La ministre des Outre-mer à Mayotte ce mardi

Deuxième visite officielle depuis sa nomination. Selon le programme communiqué à la presse ce lundi, la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux présidera, ce mardi, dès 9 heures, la cérémonie d’installation du nouveau préfet François-Xavier Bieuville, place de France, à Dzaoudzi, en remplacement de Thierry Suquet. Dans le cadre de son déplacement, la représentante devrait poursuivre les discussions avec les élus sur la situation sécuritaire et l’élaboration du projet de loi pour Mayotte présenté en conseil des ministres le 22 mai prochain. Elle a rendez-vous avec l’ensemble des services de l’état et le procureur de la République, à la préfecture, le matin. Elle assistera ensuite à la présentation du dispositif « École ouverte » au lycée Bamana. C’est à midi qu’elle devrait s’entretenir avec les élus pour une réunion de travail au cours de laquelle la loi Mayotte (prévue le 22 mai) devrait être sur la table. Dans l’après-midi, une visite de la constitution du stock stratégique d’eau de M’tsapéré est prévue. La journée devrait se terminer après la rencontre d’acteurs économiques, dont l’activité a été affectée par la situation sécuritaire, à la Chambre de commerce et d’industrie.
Forces vives : une réunion à Dembéni pour mettre les choses au clair

A la Maison pour tous de Dembéni, les représentants du mouvement social se sont réunis trois heures durant, ce lundi, à la veille de l’arrivée de Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer. Yasmina Aouny, porte-parole des Forces vives, rappelle que l’instauration d’un état d’urgence sécuritaire est une mesure qui « tient à cœur » chez les barragistes.
A quelles conditions les onze barrages maintenus sur les routes de Mayotte (sur quatorze recensés) seront-ils levés ? Alors que des tensions sont apparues au sein même des Forces vives, le collectif qui donne le tempo de la mobilisation sociale, quel message faire passer à la ministre déléguée aux Outre-mer, en visite ce mardi à Mayotte ? Les représentants se sont discrètement réunis, ce lundi, à Dembéni, pour tenter de donner une réponse collective à ces deux questions. L’objectif était aussi « d’apaiser la situation », explique Yasmina Aouny, porte-parole des Forces vives, et des référents qui maintiennent les barrages.
« On a discuté de nos attentes et quand même, on a tous souligné l’importance, pour demain [ce mardi], qu’une annonce soit faite concernant la situation sécuritaire de l’île. C’est la réponse qu’attendent ceux qui sont sur les barrages pour les quitter », rapporte l’ancienne candidate aux élections législatives de 2022. Les pionniers des Forces vives étaient, comme elle, autour de la table pour en discuter : Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte, Saïd Kambi et Badirou Abdou ont échangé pendant plus de trois heures avec des « observateurs », dont Haoussi Boinahedja, secrétaire général de la CGT à Mayotte et Nabilou Ali Bacar, directeur du Cesem.
L’état d’urgence sécuritaire « leur tient à cœur »
Pourtant, dans son programme, la ministre déléguée aux Outre-mer n’accorde pas -officiellement- de place à un échange avec la société civile, ou les collectifs, au cours de sa deuxième visite express à Mayotte. Cela dit, elle pourrait rencontrer directement les Forces vives dans le courant de la journée, nous explique-t-on.
Qu’attendent les « barragistes » ? « Au-delà des avancées qui ont été obtenues dans cette lutte et que tout le monde reconnaît unanimement, c’est vrai que la question de l’instauration de l’état d’urgence, avec l’espoir qu’il soit renouvelé, leur tient à cœur », répond Yasmina Aouny. Une mesure « complémentaire » à celles réclamées lors de la visite de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, le 11 février. « Il est important de souligner qu’au vue de la colère qui anime les personnes sur les barrages il est compliqué de se pointer et de leur dire simplement : « c’est bon, vous pouvez partir ». Il y a des référents et des personnes qui attendent des comptes-rendus, des explications et qui surtout donnent leurs avis. Ils attendent des réponses qui convainquent et qui persuadent », poursuit la porte-parole des Forces vives.
« Il y a une seule organisation »
Si l’occasion se présente, Marie Guévenoux et ses équipes échangeront avec un seul collectif, ce mardi. Des tensions, mises en exergue lors de l’assemblée générale de Tsararano, le 16 février, laissaient croire que les Forces vives s’étaient morcelées en deux, entraînant la création des « Forces du peuple », un collectif d’irréductibles barragistes pas prêts de lever les blocages. Mais les leaders du mouvement social s’inscrivent en faux. Yasmina Aouny rejette aussi ce qui est apparu comme une tentative de déstabilisation : « Ce n’est pas du tout vrai. Une lettre a été envoyée depuis je ne sais où. C’est une blague qui a été prise au sérieux et ça n’a pas aidé à clarifier la situation ».
Les « Forces du peuple » n’ont donc jamais existé, si ce n’est quelques heures sur les réseaux sociaux, voire quelques temps dans l’imaginaire des commentateurs. « Aujourd’hui, j’ai surtout envie de dire qu’il y a une seule organisation Forces vives et je reste convaincue que les deux positions sont complémentaires et que les deux points de vue s’entendent parfaitement. Je comprends les positions des camarades qui demandent la levée des barrages », affirme la porte-parole.
La ministre des Outre-mer à Mayotte ce mardi pour accueillir le nouveau préfet

Deuxième visite officielle depuis sa nomination. Selon le programme communiqué à la presse ce lundi, la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux présidera, ce mardi, dès 9 heures, la cérémonie d’installation du nouveau préfet François-Xavier Bieuville, place de France, à Dzaoudzi, en remplacement de Thierry Suquet.
Dans le cadre de son déplacement, la représentante devrait poursuivre les discussions avec les élus sur la situation sécuritaire et l’élaboration du projet de loi pour Mayotte présenté en conseil des ministres le 22 mai prochain.
Elle a rendez-vous avec l’ensemble des services de l’état et le procureur de la République, à la préfecture, le matin. Elle assistera ensuite à la présentation du dispositif « Ecole ouverte » au lycée Bamana. C’est à midi qu’elle devrait s’entretenir avec les élus pour une réunion de travail. Dans l’après-midi, une visite de la constitution du stock stratégique d’eau de M’Tsapéré est prévue. La journée devrait se terminer après la rencontre d’acteurs économiques, dont l’activité a été affectée par la situation sécuritaire, à la Chambre de commerce et d’industrie.
Crise de l’eau : les pluies perturbent la production d’eau potable ce lundi

Au cours du week-end et ce lundi, les fortes pluies ont perturbé la production d’eau potable. En effet, l’eau des rivières chargée de sédiments est plus compliquée à traiter dans les usines de production. Ainsi, celle de Bouyouni s’est retrouvée en difficulté. Le quartier de Gnambo titi à Passamaïnty, les villages de Kawéni et Koungou ont vu la distribution être interrompue vers 13h, ce lundi. Rebelote dans l’après-midi. « En raison des perturbations de la production dans les deux plus importantes usines du fait de la forte turbidité des eaux, le planning des tours d’eau en vigueur ne peut plus être respectés partout car des coupures techniques doivent être mises en œuvre sur certains secteurs pour permettre aux réservoirs de tête de se remplir avant de reprendre la distribution normale », confirme la SMAE.
Faute de production suffisante, l’alimentation en eau de M’tsapéré, Majicavo-Koropa, Kangani, Ongoujou, Hajangoua, Hamouro, Mgnambani et Bambo Est ne pourra pas être assurée avant 8h, ce mardi matin. Des quartiers et villages du secteur 1 ont vu leur ouverture de réseau décalée à 18 h, lundi soir. C’était le cas de Doujani, des Hauts-Vallons, Majicavo-Lamir, Dzaoudzi et Nyambadao.
Football : les jeunes joueurs d’Hamjago animent la mi-temps de PSG-Rennes
Douze jeunes joueurs des Étincelles Hamjago se sont envolés, ce week-end, en direction de Paris grâce à leur victoire lors de la finale de la première édition l’Orange Cup à Sada en décembre. Le challenge sportif et éducatif réservé à la catégorie U11 est un projet en collaboration avec de la Ligue mahoraise de football et l’opérateur de téléphonie mobile. Il a permis aux joueurs originaires du nord de Mayotte (en blanc sur la photo) d’assister à la rencontre PSG-Rennes, mais également de fouler la pelouse du Parc des Princes à la mi-temps en « participant à une séance de tirs aux buts dans le cadre de l’Orange Football Challenge ». Pour la petite histoire, Hamjago a fait mieux que le PSG, ce soir-là (qui a dû se contenter du match nul, 1-1), en gagnant par quatre tirs au but à trois face aux Réunionnais de l’AS Capricorne (Saint-Pierre).
Le camp de migrants en partie démantelé ce dimanche
Point de départ de la contestation, le démantèlement du camp de migrants de Cavani s’est poursuivi, ce dimanche. « 308 personnes » ont désormais quitté le territoire mahorais, indique la préfecture de Mayotte. « Les 410 individus restants sur le site à l’issue de cette opération sont d’ores et déjà identifiés », selon les services de l’État. « Au regard de leur statut administratif, ils seront pris en charge hors de Mayotte ou éloignés vers leur pays d’origine. »
François-Xavier Bieuville, le nouveau préfet de Mayotte, qui remplace Thierry Suquet, « réaffirme la mobilisation de l’Etat afin de mener à son terme cette opération dans les meilleurs délais. Il déplore le maintien de barrages sur les axes de circulation du territoire qui sont aujourd’hui le principal obstacle à l’accélération du démantèlement du camp et qui continuent à asphyxier la vie économique, sociale, sanitaire et sécuritaire de Mayotte ».
Saïd Hachim se présente comme « un habitant de l’île » et non un leader des Forces vives
Présent à la réunion de M’roalé, le mercredi 21 février, Saïd Hachim dément être un des « leaders » des Forces vives, comme il est présenté dans notre édition de ce jeudi, dans un article intitulé : « Barrages : L’union se disloque chez les Forces vives ». Selon nos informations, ce soir-là, quinze représentants des Forces vives ont donné leur opinion sur la levée ou non des barrages. Des participants nous ont affirmé que Saïd Kambi et Saïd Hachim étaient les seuls à ne pas se prononcer pour la levée des barrages, tout comme plusieurs groupes de barragistes, entrainant le départ de ceux qui la souhaitent. « Je tiens à clarifier que, même si je soutiens ce mouvement social visant à améliorer la situation à Mayotte et que je suis profondément concerné par les violences chroniques qui gangrènent notre île, je n’ai jamais occupé le rôle de leader au sein de ce mouvement. Ma participation s’est limitée à exprimer publiquement mon opinion en tant qu’habitant de l’île, soucieux de son avenir et de son bien-être », fait-il valoir dans un droit de réponse envoyé jeudi soir.
« Je souhaite préciser que, bien que je puisse comprendre la frustration et le désir de changement qui animent beaucoup d’entre nous à Mayotte, je n’ai jamais appelé à l’établissement de barrages ni me suis prononcé en faveur de tels actes. Mon engagement est pour un dialogue constructif et des solutions pacifiques qui respectent le droit de chacun », poursuit-il. Lors d’une interview chez nos confrères de Mayotte la 1ère, ce vendredi matin, Saïd Kambi a également contesté avoir milité pour le maintien des blocages, mais plutôt pour garder le dialogue entre les deux camps de Forces vives divisés alors sur la question de la levée des barrages, indiquant que les deux « ont leurs raisons ».
Philippe Vigier : « une chambre avec une salle de bains »
« Six mois d’action, six mois de passion », c’est ainsi que Philippe Vigier résume son bilan en tant que ministre délégué aux Outre-mer. Sur le plateau de France 3 Centre-Val-de-Loire, le dimanche 18 février, l’élu d’Eure-et-Loir a d’abord dû répondre de l’article de Mediapart sur le surnom de « squatteur de la République ». Celui-ci indiquait que l’ancien ministre du gouvernement d’Élisabeth Borne continuait d’occuper le logement de fonction de la rue Oudinot, d’utiliser le véhicule du ministère et d’avoir organisé des dîners. « Un mot totalement inadapté », répond-il. « En résumé, c’est une chambre avec une salle de bains », minimise-t-il, ajoutant que les trois dîners en cause ont été payés de sa poche.
Revenant sur son action, il a largement évoqué Mayotte sur laquelle il est venu cinq fois en quatre mois. « J’ai pris tous les dossiers à bras le corps. Évidemment, j’ai été projeté sur le mur de Mayotte », fait-il remarquer. Sur la crise de l’eau, il affirme (à tort) « qu’à l’heure où je vous parle, il y a de l’eau qui coule tout le temps ». Selon lui, la capacité de production a été augmentée de 10.000 m3 d’eau par jour et que « jusqu’à 500.000 bouteilles ont été distribuées par jour ». Sur le droit du sol, il se dit favorable à la suppression comme annoncé par Gérald Darmanin, son ex-ministre de tutelle. Dans le projet de loi Mayotte qu’il laisse à Marie Guévenoux, il indique qu’il prévoyait un volet sur les infrastructures (routes, hôpitaux, écoles, réseau d’eau). « Je souhaite qu’on puisse faire une loi de programmation pour donner sur la durée à Mayotte les moyens de son développement », clame-t-il.
Anis Chebani fêté par « Le quartier chic de Majicavo »
Récent lauréat du prix Afro Hair Combo, Anis Chebani fait la fierté de son village de Majicavo-Koropa. Ce samedi, une cérémonie surprise a eu lieu au marché de Majicavo-Dubaï en l’honneur du coiffeur local. Celle-ci a été organisée par l’association « Le quartier chic de Majicavo » pour le féliciter et l’encourager à continuer à faire briller Mayotte à l’international. Le jeune homme s’attelle désormais à un autre projet, organiser un défilé Coiffures en folie à La Réunion.
Une embarcation en provenance de Madagascar appréhendée
La brigade nautique de la police aux frontières a intercepté, ce jeudi, une embarcation en provenance Madagascar et en direction des Comores. Les policiers ont répertorié « 42 passagers en situation irrégulière devaient rejoindre Mayotte ». Les trois passeurs ont été placés en garde à vue. Ces dernières années, la politique du Parquet et plus ferme à leur encontre avec des peines de prison même pour le primo-délinquants.
Un podcast à la recherche de femmes d’agriculteurs mahorais
Marion, jeune maman et femme d’agriculteur, lance son podcast intitulé : « Où ça mène quand on sème ». Celui-ci donne la parole aux femmes d’agriculteurs, salariées ou agricultrices. Il s’agit pour elle de s’exprimer sur « la manière dont vous gérez et se passe vos vies de famille tout en conciliant cette activité fait par vous ou par votre conjoint ». L’enregistrement mêlera réflexions personnelles et professionnelles, liées au métier de leurs maris. « Ce podcast a pour but d’échanger avec vous sur les choix de votre vie personnelle et professionnelle ainsi que sur le bon côté, les sacrifices et les difficultés liée au domaine de l’agriculture », poursuit la jeune femme. Un formulaire est en ligne pour toutes celles intéressées à apporter leurs témoignages : forms.gle/JniBpzZ98u8hxz7F9
Les attaques djihadistes s’intensifient au nord du Mozambique
Une série d’attentats de groupes armés ont eu lieu entre le 22 décembre 2023 et le 20 février 2024. Cela a conduit au déplacement des habitants dans certaines provinces du nord. C’est le cas dans celle de Cabo Delgado en face de l’archipel des Comores, où le groupe TotalEnergies cherche depuis des années à poursuivre son projet d’exploitation (arrêté en 2021). Ce projet a pour but d’exploiter les réserves de gaz naturel liquéfié (GNL) au large des côtes. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (IMO), 26.690 habitants des localités de Macomia, Chiure, Mecufi, Mocimboa da Praia et Muidumbe ont dû fuir, ces dernières semaines.
Découvrir la mangrove de Tsimkoura
La sortie découverte à pied de la mangrove de Tsimkoura, initialement prévue le week-end du 24 février par Mayotte Nature Environnement (MNE) et l’Association Mangrove Environnement (AME), dans le cadre des journées mondiales des zones humides, aura lieu le vendredi 8 mars, pendant les vacances scolaires, de 9h à 12h dans la commune de Chirongui. Le rendez-vous est donné à 9h à la boulangerie de Tsimkoura. Cette balade à pied dans la mangrove est l’occasion de sensibiliser la population aux enjeux environnementaux autour de cet écosystème. Un ramassage de déchets d’environ une heure est prévu à l’issue de la marche, afin de nettoyer la mangrove. Il est possible de s’inscrire à cette marche en ligne (www.jagispourlanature.org/activite/visite-pied-de-la-mangrove-de-tsimkoura).
Des activités avec le Jardin de M’tsangamouji pendant les vacances
L’association le Jardin de M’tsangamouji propose différentes activités pour les élèves pendant les deux semaines de vacances scolaires, de 8h à 12h. Les fiches d’inscription sont disponibles dès ce lundi à l’école de M’tsangamouji 2 et 4. L’association environnementale qui, entre autres, nettoie les rivières et mangroves, propose régulièrement des sorties aux enfants, y compris pendant les vacances scolaires.
Voyage à Madagascar contre l’isolement des seniors
Environ vingt personnes âgées habitant Mamoudzou ont pris l’avion ce vendredi matin pour aller à Madagascar avec la quatrième adjointe au maire, Zoulfati Madi, ainsi que plusieurs membres du personnel de la commune, dont des agents du Centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville. Ce projet a pour but de combattre l’isolement social des seniors en leur permettant de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture.
Nouveau calendrier pour le dépistage du diabète
Le calendrier des campagnes de dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle (HTA) a été mis à jour dans le cadre du Contrat local de santé. Des dépistages sont prévus : le samedi 6 avril, de 8h à 12h, à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Mamoudzou ; le samedi 4 mai, de 8h à 12h, place de la République à Tsoundzou 1 ; le samedi 1er juin, de 8h à 12h, à la MJC de Kawéni ; le samedi 6 juillet, de 8h à 12h, à la MJC de Tsoundzou 2 ; le samedi 3 août, de 9h à 12h, à la bibliothèque de Passamaïnty ; et le samedi 7 septembre, de 8h à 12h, à la MJC de M’tsapéré.