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Crise de l’eau : Bandrélé à la chasse aux bouteilles vides

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La commune de Bandrélé a décidé de prendre le zébu par les cornes. Le dimanche 12 mai, elle a décidé d’organiser un grand nettoyage pour aller chercher les bouteilles d’eau vides qui « se trouvent dans la nature et plus particulièrement dans les ravines et bords des villages ».

« C’est dans ce cadre que la mairie de Bandrélé, en partenariat avec l’ensemble des associations de la commune, le CCAS via le CLS, lancent une mobilisation générale à la population pour procéder à une opération d’envergure de nettoyage », prévient la mairie qui, pour toute information complémentaire, invite à contacter le cabinet du maire (06 39 40 04 19).

Le paquebot « MS Nautica » sera à Mayotte le 1er mai

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Le paquebot « MS Nautica », opéré par la compagnie américaine Oceania Cruises, sera dans la baie de Mamoudzou à 10h le 1er mai. Il appareillera à 18h pour poursuivre son voyage. En janvier 2023, il devait faire escale pour une journée, mais les conditions météorologiques défavorables l’avaient contraint à rester au large. Cette année, le bateau a commencé son expédition le 11 avril 2024 à Singapour. Après avoir visité la Malaisie, la Thaïlande, le Sri Lanka, l’Inde, les Maldives et les Seychelles, le bateau se dirigera vers Mayotte pour terminer son voyage le 8 mai en Afrique du Sud. À son bord se trouvent 569 passagers et environ 400 membres d’équipage. Les passagers sont presque exclusivement anglophones avec 59 % d’Américains, 14 % de Canadiens, 8 % de Britanniques et 7 % d’Australiens.

Le CRCDC renouvelle son bureau

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Ce samedi 20 avril, le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) a tenu son assemblée générale ordinaire. Cette réunion a permis de procéder au renouvellement du conseil d’administration et des membres du bureau. Le docteur Abdou Madi en est donc le président ; Kassandrah Chanfi, vice-présidente,  Dhoimrati Mtrengoueni, trésorière ; Nassabia Ibrahim, trésorière adjointe et Zéna Halidani, secrétaire générale. Le CRCDC est missionné par le ministère de la Santé pour assurer l’organisation, l’information et la mise en œuvre des programmes de dépistage des cancers du col de l’utérus, du sein et du colon, ainsi que le suivi des examens.

Les prix à la consommation ont augmenté de 1,6 % en 2024

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L’Institut national de la statistique et des études économiques a publié un nouveau rapport sur les prix à la consommation. Ainsi, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,6 % entre janvier et mars 2024. Par exemple, sur cette période, les tarifs de l’énergie augmentent de 9,9 % alors qu’ils baissaient depuis novembre. Les prix des produits pétroliers augmentent de 3,1 %. Les prix des produits manufacturés repartent à la hausse entre janvier et mars (+1,4 %). Les prix des services sont de nouveau en augmentation entre janvier et mars (+0,6 %), après une baisse de 0,5 % en janvier. La hausse des prix de l’alimentation se poursuit entre janvier et mars (+0,4 % après +0,4 % en janvier). Les prix des produits frais augmentent de 2,5 %, ceux des autres produits alimentaires sont stables.

Wuambushu 2 : Un nombre d’habitats illégaux détruits proche de la première opération

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Une semaine après le début des démolitions, de la terre retournée a remplacé les habitations insalubres de Doujani 2, mardi matin.

Une semaine exactement après le lancement de l’opération « Mayotte place nette », nouveau nom de Wuambushu, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a tenu à dresser un premier bilan, avant d’évoquer le report de la présentation des projets de loi Mayotte au conseil des ministres. 250 cases ont été détruites, c’est presque mieux que toute l’opération Wuambushu 1 (268 sur les trois mois, 700 sur l’année 2023).

250 habitats illégaux détruits

Ce mardi, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a livré un premier bilan de l’opération « Mayotte place nette », lancé il y a exactement une semaine par la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Cette dernière s’est exprimé ce lundi sur la chaîne Sud Radio, pour annoncer notamment le chiffre de 250 habitations illégales détruites dans le quartier de Doujani 2, sur les 1.300 qui doivent être détruits lors de l’opération. Soit un cinquième, comme le précise le ministère, qui s’approche des 268 de la première opération Wuambushu (700 sur l’année 2023).

D’après la préfecture, qui s’est exprimée la semaine dernière sur ses propres réseaux sociaux, ce décasage devait conduire au relogement d’entre 300 et 400 personnes. Aucun nouveau chiffre n’a été divulgué, et interrogé sur le manque d’hébergements d’urgence sur le territoire, le ministère met en avant les cinq millions d’euros débloqués « pour développer les capacités d’hébergement d’urgence sur Mayotte ». L’opération doit durer onze semaines, jusqu’à la fin du mois de juin. Cette enveloppe ne peut donc pas servir à construire des habitations, mais à mobiliser des propriétaires pour mettre à disposition leurs logements.

350 reconduites à la frontière

Le bilan de l’opération qui doit mobiliser 1.700 personnels des forces de l’ordre continue. Sont évoqués 4.000 contrôles, ainsi qu’une centaine de délinquants arrêtés, dont six « chefs de bandes », soit un dixième de l’effectif ciblé pendant les deux mois et demi. Les motifs des poursuites à leur encontre ne peuvent pas être communiqués par le ministère, les enquêtes étant en cours. Il est également fait état de 550 interpellations d’étrangers en situation irrégulière, dont 350 reconduites à la frontière. La capacité de rétention doit être augmentée pour traiter la situation des personnes en situation irrégulière sur le territoire, avec un quatrième local de rétention administrative. Enfin, pour finir sur les chiffres, une cinquantaine d’armes ont été saisies. « Ces résultats vont être évolutifs, en fonction de l’avancée des opérations qui sont conduites sous l’autorité du préfet avec les forces de l’ordre », indique le ministère.

Des moyens militaires déployés

En renfort des moyens terrestres, le grand jeu a été sorti au niveau aérien et maritime. Un avion de l’armée de l’air est actuellement sur place à Mayotte, doté de radars devant permettre de détecter les mouvements de kwassa. Deux vedettes de la gendarmerie maritime, relevant du ministère des armées, doivent se relayer « en permanence », afin d’identifier et intercepter les embarcations illégales. Un bâtiment est également présent en Petite-Terre et va être positionné en haute mer, dans le canal du Mozambique, afin de « bloquer la route migratoire des Grands lacs ».

La présentation des projets de loi au conseil des ministres reportée

Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a précisé le calendrier des deux projets de texte promis aux Mahoraises et aux Mahorais en février dernier. Les projets de loi Mayotte, l’une constitutionnelle devant supprimer le droit du sol dans le département, l’autre ordinaire, seront remis au conseil départemental le 22 mai, et ce dernier aura alors un mois pour faire part des ajustements voulus, qui seront ensuite étudiés par le gouvernement. Ce procédé, que « les élus ont appelé de leurs vœux », retarde la présentation de ces deux projets de texte devant le conseil des ministres au début du mois de juillet, contre le 22 mai initialement. La ministre Marie Guévenoux, devrait, elle, se présenter à nouveau sur le territoire mahorais en fin de semaine prochaine. Le projet de loi ordinaire est tourné autour de quatre axes : la lutte contre l’immigration irrégulière, le renforcement des pouvoirs d’investigation des forces de l’ordre, le développement économique et social de l’île et enfin le champ institutionnel. Sur ce dernier point, il s’agit surtout de changer l’appellation de la collectivité en « département-région », ce qui implique une augmentation du nombre d’élus et un changement de scrutin. Une évolution demandée par le président du conseil départemental, et qui devrait simplifier l’organisation des compétences de la collectivité, qui endosse actuellement certaines du département et certaines de la région.

Wuambushu 2 : « un quartier entier de Mamoudzou nettoyé de « ses bangas » »

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Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outremer, lors de son dernier voyage à Mayotte, au début du mois d’avril. Derrière elle, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, et le contrôleur général Hervé Derache, directeur territorial de la police nationale à Mayotte

Après une semaine d’opération « Mayotte place nette », le nouveau nom de Wuambushu 2, Marie Guévenoux a défendu un premier bilan sur la chaîne Sud Radio, ce lundi soir. « Il y a 250 « bangas » qui ont été détruits. C’est un quartier entier de Mamoudzou qui a été nettoyé de ses « bangas » », a indiqué la ministre chargée des Outremer en évoquant Doujani 2, à la pointe sud du village de M’tsapéré. Elle a également été interrogée sur le week-end de Marine Le Pen à Mayotte, les samedi 20 et dimanche 21 avril. La députée du Rassemblement national a qualifié « d’opération de communication » l’initiative gouvernementale réitérée en ce mois d’avril. La ministre a répondu en qualifiant ces propos « d’insultes envers les forces de l’ordre ».

La préfecture de Mayotte défend ses services face à Saïd Kambi

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Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a tenu à réagir aux propos de Saïd Kambi, qui s’en prend à Maxime Ahrweiller Adousso. La secrétaire générale aux affaires régionales a dans ses attributions l’autorité de gestion des fonds européens du programme 2014-2020.

L’un des leaders des Forces vives de Mayotte, Saïd Kambi, s’en est pris à la secrétaire générale des affaires régionales, Maxime Ahrweiller Adousso, sur le plateau de Kwezi, ce mardi matin. Il mettait en exergue les résultats de la préfecture de Mayotte dans la gestion des fonds européens, notamment le retard accumulé dans leur consommation (52 % utilisés). Le préfet de Mayotte a réagi en indiquant « qu’il ne laissera jamais quiconque porter injustement atteinte à l’honneur, à la considération et au travail mené par ses collaborateurs ».

« Ce jour ont été tenus sur un plateau télé des propos insultants, menaçants et diffamatoires à l’encontre de la secrétaire générale aux affaires régionales de la préfecture de Mayotte, membre du corps préfectoral. François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, délégué du gouvernement, condamne fermement ces propos mensongers, sans aucune réalité factuelle », a réagi la préfecture de Mayotte, ce mardi. François-Xavier Bieuville souhaite défendre ici la secrétaire générale aux affaires régionales (Sgar), Maxime Ahrweiller Adousso.

Car, dans l’émission Temps de parole de Kwezi de ce mardi matin, Saïd Kambi, membre des Forces vives, a mis en cause celle-ci et son bilan dans la gestion des fonds européens, notamment via son rôle d’autorité de gestion. « J’ai demandé qu’elle parte. Elle n’a jamais montré ses compétences sur le sujet », nous confirme-t-il, avant d’ajouter qu’il a les rapports qui le prouvent. Pour lui, la préfecture de Mayotte veut « l’intimider » par le communiqué envoyé aux rédactions. « Il parle de « propos menaçants », alors que je parle fort parce que j’ai des problèmes d’audition », se défend celui qui était très actif sur les barrages. Il répète qu’il n’a « pas peur de la justice française, mais de l’injustice ».

« Le préfet de Mayotte ne laissera jamais quiconque porter injustement atteinte à l’honneur, à la considération et au travail mené par ses collaborateurs », lui répond le délégué du gouvernement, qui dit « renouveler sa confiance à sa collaboratrice pleinement engagée depuis des années avec ses équipes et les acteurs locaux pour le développement du territoire, au bénéfice des Mahorais et de l’intérêt général ». Le projet du Caribus (39 millions d’euros), la mise en service de deux barges et deux amphidromes (24 millions d’euros), des travaux sur le réseau d’eau (21 millions d’euros) ou la Technopole de Dembéni (dix millions d’euros) sont ainsi montrés en exemple de financements européens réussis sur le territoire.

Un passif chaotique

La préfecture de Mayotte n’a pourtant pas fait preuve d’une grande réussite ces dernières années sur ce sujet. Elle a même fait l’objet d’un audit salé sur la période 2017-2019 qui a débouché sur une suspension des paiements pendant un an et demi décidée par la Commission européenne. Afin de redresser la situation, une nouvelle structure a vu le jour avec le GIP (groupement d’utilité publique) L’Europe à Mayotte en 2021. L’outil relevant à la fois de la préfecture de Mayotte et du Département de Mayotte a pour objectif d’accompagner tous les porteurs de projets mahorais. Cependant, les relations exécrables entre le Sgar et le directeur du GIP, Ali Soula (aujourd’hui au Département de Mayotte), ont amené l’éviction du deuxième. Depuis, le GIP avance bon an mal an, avec un retard conséquent que le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, ne cachait pas en janvier 2023. 30 % du Feder (fonds européen de développement régional) avait été alors consommé.

« Les dossiers financés au titre de ces fonds européens sont progressivement mis en paiement par l’autorité de gestion. La date maximale de mise en paiement est fixée par la Commission européenne à la fin d’année 2024 pour le Feder et jusqu’en juillet 2025 pour les autres fonds. Toutefois, la mise en paiement de l’ensemble des dossiers mahorais sera réalisée dès la fin de cet été, et ce sans qu’aucun risque de sous-consommation des fonds européens ne soit pressenti », défend pourtant le nouveau préfet, dans son communiqué daté de mardi.

En réalité, à l’approche de la clôture, seuls 52 % des fonds européens (Feder et FSE réunis) ont été consommés à Mayotte, ce mardi 23 avril, selon la Commission européenne. À titre de comparaison, La Réunion qui a davantage d’expérience en la matière (Mayotte n’a accès aux programmes de fonds européens que depuis 2014) est à 86 % rien que pour son Feder 2014-2020 dont l’enveloppe est de pratiquement 1,5 milliard d’euros. À Mayotte, on est à 52 % d’une enveloppe de 268 millions d’euros.

Centre médico-psychologique : Un premier lieu dédié aux enfants et adolescents naît à M’tsapéré

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Le premier centre médico-psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA) a ouvert en décembre 2023. Ce lundi, l’équipe faisait une présentation aux partenaires la matinée et aux familles l’après-midi.

À M’tsapéré, dans la commune de Madmoudzou, le premier centre médico-psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA) ouvert en décembre 2023, a été présenté au public ce lundi. Mais l’équipe composée de la seule pédopsychiatre de l’archipel mahorais compte énormément sur l’ouverture d’autres CMPEA sur le territoire, entre autres, pour répondre à la demande.

Le tout premier et seul centre médico psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA) de 0 à 18 ans à Mayotte a ouvert ses portes en décembre 2023 pour le grand Mamoudzou. Il s’agit de la réunion de deux services du centre hospitalier de Mayotte (CHM) qui ont déménagé dans de nouveaux locaux, rue Maevantena, à M’tsapéré, à Mamoudzou, à la demande, dès 2022, de la cheffe de service Virginie Boiard.

Une bonne nouvelle même si, « on n’est pas très bien situés », livre celle qui est aussi la seule pédopsychiatre de l’archipel, devant des partenaires et l’agence May santé recrutement pour présenter la structure. « C’est un quartier avec beaucoup d’insécurité avec des phénomènes de bandes. Il y a des jeunes qui ne peuvent plus venir comparé à quand on était au CHM car M’tsapéré n’est pas neutre », regrette-t-elle, ce lundi 22 avril, dans une salle d’attente encore sans climatisation malgré les six mois de travaux. Le bâtiment se scinde en deux parties : l’une pour les enfants, l’autre pour les adolescents.

« Ça a déshabillé Paul pour habiller Jacques »

« On est contents d’être ici mais une grande partie du personnel se déplace en périphérie donc j’ai enlevé des moyens à Mamoudzou. Ça a déshabillé Paul pour habiller Jacques », déplore la responsable. En effet, le seul service pédopsychiatrique, ouvert à Mamoudzou du lundi au vendredi, se rend aussi via l’unité mobile de pédopsychiatrie (UMPP), créée en 2023, au CMP pour adultes de Petite-Terre les mardis, à celui de Bandrélé les mercredis et jeudis, et deux jours par semaine au dispensaire dans le nord, où il n’y a pas de CMP. En plus de se rendre chez les partenaires : l’Éducation nationale, des associations, des services sociaux et les structures médico-judiciaires (il existe une seule unité (UMJ) à Mayotte au CHM qui se déplace sur le territoire) pour effectuer du soutien et des formations.

Chaque intervention est censée mobiliser cinq professionnels : la pédopsychiatre, l’infirmière, la psychomotricienne, l’orthophoniste et une éducatrice spécialisée. Mais le CMPEA, sursollicité, est aussi confronté à des problématiques de recrutement : il manque depuis septembre un poste d’orthophoniste, et depuis fin mars, une psychologue pour les adolescents.

« On n’est pas même pas à dix équivalents temps plein. Les journées sont très denses. Ça fait trois ans que je suis toute seule en tant que pédopsychiatre, ça commence à tirer un peu », confie celle qui essaie de recruter aussi de son côté. Mais elle compte surtout sur les sorties d’écoles fin juin pour combler l’équipe, en espérant que les nouvelles recrues potentielles ne soient pas toutes dirigées vers d’autres services à Mayotte comme cela a été le cas l’année passée malgré les besoins en psychiatrie, nous glisse-t-elle.

« On est passé à un an d’attente »

En tout, en 2023, le service a accompagné 650 enfants et adolescents en file active, pour le grand Mamoudzou et la périphérie. « On est entre guillemets victimes de notre succès. En octobre 2021, je pouvais quasiment voir les enfants la semaine suivante. Là, on a eu 130 demandes en 2023. On est passé à un an d’attente quasiment pout tout. C’est là qu’on voit qu’il y a plein de besoins », déclare celle qui en est à traiter les demandes de février 2023. Elle estime que rien que dans le grand Mamoudzou, environ 70 enfants et adolescents sont en attente d’obtenir leur premier rendez-vous, d’autres patientent aussi pour le deuxième. « Et ça va augmenter je pense. C’est catastrophique parce que ce sont des enfants et des familles en souffrance […] Mais dans tous les CMPEA en métropole il y a de l’attente. La psychiatrie c’est le parent pauvre de la médecine. Et pourtant, c’est l’avenir de notre société les enfants. »

Mais à Mayotte, d’autres problématiques s’ajoutent. « On n’a pas d’alternative à la consultation ambulatoire, on n’a pas d’hôpital de jour, pas de lits d’hospitalisation pour les enfants et adolescents… On [L’ARS] nous avait dit 2025, je pense que ce sera 2026 quand la psychiatrie va déménager en Petite-Terre pour 10 lits d’adolescents prévus », détaille-t-elle. Il sera alors possible d’hospitaliser les jeunes à partir de 13 ans. En attendant les adolescents au CHM sont mélangés aux adultes. Les enfants sont, eux, évasanés hors-territoire, à La Réunion (unité pour enfants et adolescents, Vanille) ou en métropole.

Un CPEAM dans le nord ?

« Et si on ouvre un CMPEA dans le nord et dans le sud, là c’est toute une équipe qu’il faut recruter », s’inquiète celle qui attendait la décision finale de l’ARS rendue de façon officieuse ce mardi lors d’une réunion avec le CHM concernant l’implantation potentielle d’autres CMPEA. Dont, le plus probable, selon nos informations, serait d’abord dans le nord de Grande-Terre dans des locaux du CHM pour des raisons financières et administratives ne permettant pas encore à l’ARS de louer d’autres espaces.

Une fois ces structures obtenues, l’étape suivante sera pour Virginie Boiard de réclamer un hôpital psychiatrique de jour. « On a beaucoup de projets, le problème c’est le fonctionnement », poursuit celle qui aimerait par exemple développer des consultations en groupe de mamans adolescentes (dont grossesses issues de viols) ou encore des consultations transculturelles avec des cadis pour les cas où la médecine « traditionnelle » n’est pas la voie de traitement empruntée pour le patient (À Mayotte, le premier réflexe et parfois le seul peut résider en des prières coraniques pour éloigner les mauvais esprits et calmer les crises délirantes attribuées aux djinns).

Les démarches à effectuer

Pour rentrer au centre médico-psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA), une fiche de renseignement est à remplir par la famille ou un professionnel dans un premier temps en passant par le secrétariat. Une commission mensuelle d’admission permet ensuite de préparer deux à trois entretiens d’accueil pluridisciplinaires. Ils incluent l’enfant et la famille pour décider du projet de soin personnalisé.

L’équipe propose des séances individuelles : médicales avec la pédopsychiatre, de la psychothérapie avec une psychologue, un suivi infirmier, des consultations avec une psychomotricienne, une orthophoniste, et des éducatrices pour un accompagnement éducatif et social. Elle propose aussi des consultations groupales selon l’âge et la souffrance mentale, et en famille (voire à domicile).

La famille est intégrée dans le parcours car, signale la cheffe de service : « Lui (enfant ou adolescent) peut évoluer mais si la famille continue à avoir le même regard sur lui, ça ne va rien changer ». Seuls les plus de 13 ans peuvent venir non-accompagnés, à condition d’avoir une autorisation signée par leurs représentants légaux.

Accident mortel : Une cinquantenaire de Pamandzi condamnée pour la mort d’une fillette de six ans

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En voulant traverser la route nationale 4, près du cimetière de Pamandzi, une fillette âgée de six ans a été percutée par une voiture, le 7 septembre 2022. Elle est décédée dix jours plus tard à La Réunion. La conductrice a expliqué au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin, qu’elle avait vu la gamine et sa tante au bord de la route, mais qu’elle ne l’avait pas vue traverser. Les juges ont estimé qu’elle devait être maître de son véhicule et l’a condamnée à six mois de prison avec sursis et au retrait de son permis de conduire.

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VIDÉO. À Tsingoni, les vieux pneus reprennent vie

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Une pile de pneus de voiture et de bus attend d’être transformée au local de Combani.

Des pneus transformés en fauteuils aux machines à laver remises sur pied, le pôle environnement de la Régie territoriale de Tsingoni, à Combani, lutte contre les déchets en les revalorisant.

« C’est joli ! Mais c’est lourd ça, non ? », demande, amusée, Amninata Djae, une employée de la brigade verte, l’un des trois services du pôle environnement de la Régie territoriale de Tsingoni (RTT). Rien d’étonnant, « ça », c’est une table basse réalisée à partir d’un pneu de bus : un prototype artisanal d’une petite vingtaine de kilos. Dans ce nouveau local basé à Combani depuis 2023, au quartier Décasé, quelques piles de pneus de toutes tailles meublent le sol de la cour extérieure et attendent de connaître leur nouvelle forme. Ils ont été en grande partie sortis d’une rivière lors d’une maraude de ramassage et de sensibilisation que réalise la brigade verte auprès des habitants des villages de Miréréni, Mroalé, Combani et de Tsingoni. C’est le déchet sauvage qu’elle rencontre le plus sur le terrain – avec les déchets ménagers – et qu’elle amène ensuite au chargé de mission artisanat, Antoine-Speyer Mouhoutard Houmadi, recruté en septembre.

De ce mois-ci à ce mercredi 27 mars, c’est environ une trentaine de nouveaux pneus qui sont arrivés dans la cour. Sur la même période, une quinzaine a été revalorisée : en table basse, mais aussi en objets de décoration (un tableau) et en fauteuils. « C’était un challenge pour moi », admet ce jeune homme, formé aux métiers manuels, en métallurgie et soudure, mais pas spécifiquement au travail de la gomme.

À la façon indonésienne, comme il l’a appris en faisant ses recherches, il vient insérer une lame de cutter dans une planche en bois, où un clou est également enfoncé pour découper de façon égale le flan d’un pneu. Si le démarrage est compliqué, une fois la lame rentrée dans la matière, il suffit de poursuivre la découpe jusqu’à temps d’obtenir des lanières… Qui serviront pour le dossier d’un fauteuil, ou la création d’un tableau qu’il a déjà confectionné, représentant une tête de cheval. Elles peuvent aussi servir à compléter les dossiers et assises des fauteuils composés d’environ cinq pneus de voiture chacun. « Mais elles pourraient aussi servir d’antidérapants », propose cet employé, qui utilise un couteau ou une lame de cutter pour les pneus de voiture, aussi récupérés au sein de garages, mais une meuleuse pour ceux de bus, constitués aussi de ferraille et issus de compagnies de transport.

Du mobilier pour les quartiers

« Là, on est complet en pneus de bus mais ce qui nous intéresserait c’est des pneus de mobylettes car c’est plus facile à manipuler », lance celui qui décrit-là sa « façon à [lui] de contribuer au recyclage » et aimerait désormais se lancer dans la fabrication de statues. Pour compléter les objets, « on ramène aussi tout ce qui est métal, bois, tôle », ajoute Hugo Canet, le chargé de mission de la brigade.

Le mobilier urbain ainsi créé pourra être, à terme, vendu dans la boutique du local où sont également vendus les appareils électroménagers et machines à laver réparés au même endroit. Mais il sera dans un premier temps installé dans les quartiers où les habitants sont sensibilisés par la brigade verte. De quoi attiser la curiosité et « donner aux gens l’envie de faire », livre le chargé d’artisanat qui a déjà initié une quinzaine de jeunes à la revalorisation de pneus, « pour en retrouver moins dehors », glisse-t-il. Le restant non utilisé part ensuite en direction du centre d’enfouissement de Dzoumogné.

Douze salariés en insertion

Dans son atelier de réparation, autre service du pôle environnement de la Régie territoriale de Tsingoni (RTT), Soifaoui Saïd Soilihi encadre 12 salariés en insertion pour réparer des équipements électroménagers. Des machines à laver majoritairement, ramassées par Maore Territoire ou bien amenées par des habitants. Ce qui est réparé et pas récupéré par les habitants part dans la petite boutique de l’association. Deux d’entre elles servent en revanche à une laverie sociale, les habitants peuvent les utiliser pour réaliser une lessive à 2 euros. Le même système est disponible chez un des référents de quartier sur lesquels s’appuie l’association. L’argent collecté lui sert à payer le loyer et l’électricité.

C’est aussi une façon de compléter leur action de suivi des lavandières et des produits utilisés. Hugo Canet, chargé de mission de la brigade verte informe : « On a remarqué une diminution de presque 80 % d’utilisation de produits toxiques là où on fait les relevés », dans les rivières. Comme celle qui traverse le quartier de Mogoni, à Combani.

Solidarité Mayotte encore victime de violence

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Alors que les locaux de l’association Solidarité Mayotte ont été victimes d’un incendie volontaire dans la nuit de dimanche à lundi, celle de lundi à mardi ne semble pas avoir été plus calme à Cavani Massimoni, dans la commune de Mamoudzou. Dans la matinée, on constate que le reste des affaires logeant autour des locaux ont été brûlées et déblayées. Il ne reste plus rien, ni plus personne autour de l’association d’aide aux demandeurs d’asile, contrairement à la veille.

Les réfugiés ou ceux en attente de statut demeurant aux abords des locaux de l’association sont partis rejoindre ceux occupant la rue longeant le stade de Cavani depuis la fin du démantèlement de ce dernier. « Ils sont plusieurs à nous avoir rejoint », explique un des migrants, nous désignant l’emplacement du trottoir où ils ont posé leurs affaires. Ils ne sont pas les premiers à quitter la rue où se trouve le local. La veille, au lendemain du premier incendie, l’un d’eux nous expliquait être parti vers le stade de Cavani, car il avait trop peur de dormir à côté de Solidarité Mayotte.

Wuambushu 2 : « un quartier entier de Mamoudzou nettoyé de « ses bangas » »

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Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outremer, lors de son dernier voyage à Mayotte, au début du mois d'avril. Derrière elle, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, et le contrôleur général Hervé Derache, directeur territorial de la police nationale à Mayotte.

Après une semaine d’opération « Mayotte place nette », le nouveau nom de Wuambushu 2, Marie Guévenoux a défendu un premier bilan sur la chaîne Sud Radio, ce lundi soir. « Il y a 250 « bangas » qui ont été détruits. C’est un quartier entier de Mamoudzou qui a été nettoyé de ses « bangas » », a indiqué la ministre chargée des Outremer en évoquant Doujani 2, à la pointe sud du village de M’tsapéré. Dans son équipe, on se félicite d’avoir réalisé 1/5e de l’objectif des 1.300 cases détruites d’ici la fin du mois de juin, même si les capacités de relogement limitées posent des difficultés pour la suite des opérations. La ministre comptabilise également « 4.000 contrôles » effectués par les gendarmes et les policiers, ainsi qu’une centaine de « délinquants » interpellés. Parmi eux, il y aurait six « chefs de bandes » appréhendés, soit un dixième de l’effectif ciblé pendant les deux mois et demi.

Elle a également été interrogée sur le week-end de Marine Le Pen à Mayotte, les samedi 20 et dimanche 21 avril. La députée du Rassemblement national a qualifié « d’opération de communication » l’initiative gouvernementale réitérée en ce mois d’avril. La ministre a répondu en qualifiant ces propos « d’insultes envers les forces de l’ordre ».

Un webinaire sur les business angels ce jeudi

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L’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim), en partenariat avec le pôle Systematic, organise un webinaire le jeudi 25 avril à 10h (heure de Mamoudzou). Le but de cet événement est de sensibiliser les acteurs économiques mahorais à l’intérêt des business angels, qui peuvent soutenir les entreprises en développement. Un business angel est une personne physique qui investit une partie de son patrimoine financier dans des sociétés en raison de leur caractère innovant. L’atelier en ligne proposera une compréhension approfondie du rôle des business angels et de leur impact sur les startups et initiatives entrepreneuriales ; une exploration de la manière dont ces investissements peuvent combler le fossé financier entre les premières aides financières et les financements institutionnels ; et enfin le public pourra en apprendre plus sur le soutien stratégique pour favoriser la croissance des entreprises locales. Pour assister à l’événement, il faut s’inscrire au lien suivant : https://tinyurl.com/ADIM-BusinessAngel.

140.000 clients Nickel dans l’océan Indien

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Le service bancaire alternatif français Nickel semble avoir du succès dans les Outremer, comme le montre le bilan effectué pour leurs dix ans. Dans l’océan Indien, à La Réunion et à Mayotte, Nickel compte désormais près de 140.000 clients, et 220.000 dans les Antilles-Guyane, sur un total de 5,5 millions de clients dans le monde. Dans ce contexte, le directeur commercial de l’entreprise, Laurent Guivarch, s’est déplacé dans les territoires ultramarins concernés afin d’y rencontrer l’ensemble des partenaires. « Notre expansion remarquable dans les DROM témoigne de notre engagement à offrir des services financiers accessibles à tous les citoyens français. Les résultats que nous avons atteints dans les Antilles Guyane et dans l’océan Indien renforcent notre détermination à poursuivre le développement de notre réseau », déclare-t-il dans un communiqué.

Toujours dix cas de choléra à Mayotte

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L’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte a publié son bulletin hebdomadaire relatif au choléra. Le bilan est toujours de 10 cas à Mayotte, dont un nouveau confirmé la semaine dernière et un cas qui a été infirmé. 68 contacts proches ont été traités et 449 ont été vaccinés. Afin d’éviter la transmission de la maladie, l’ARS recommande de se laver les mains régulièrement et de ne boire que de l’eau potable. Ces mesures sont à prendre surtout en cas de diarrhées et si vous ou un proche revenez des Comores ou d’Afrique continentale depuis moins de dix jours, ou bien si vous souffrez de diarrhées et de déshydratation après avoir été en contact avec un cas suspect de choléra. En cas de symptômes, il faut absolument s’isoler, appeler le 15 et s’hydrater.

Un outil pour aider les jeunes à s’orienter

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Le Centre régional information jeunesse (Crij) lance la Boussole des jeunes le 30 avril à 8h30. Ce service numérique en cours de déploiement à destination des 15-30 ans vise à rendre plus accessible les options professionnelles possibles et les services disponibles pour être aider à l’insertion dans la vie active. Les jeunes peuvent y trouver les informations nécessaires sur la façon de préparer un entretien d’embauche, passer le permis de conduire à moindre coût, sur les aides disponibles pour financer une formation, etc. Cet outil a été créé pour pallier au non recours aux droits des jeunes, qui les méconnaissent généralement. Il a également pour but de promouvoir une meilleure coordination entre les différents services et dispositifs à destination de la jeunesse. Pour s’y rendre et trouver plus d’informations, voici le lien à suivre : www.boussole.jeunes.gouv.fr.

Les finalistes de La Grande dictée du sport réunis à Paris

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104 finalistes d’un tournoi intergénérationnel de dictées organisé par l’association La dictée pour tous se confronteront ce samedi à Paris, sous la Coupole de l’Institut de France, à 10 heures. 10.000 élèves de CM1/CM2, collégiens, lycéens et adultes avaient participé à la première étape du concours dans 26 universités du territoire, dont celle de Dembéni, à Mayotte. À l’issue de cette ultime épreuve, un vainqueur par catégorie sera désigné et remportera un livre d’Erik Orsenna, ainsi qu’une récompense sportive offerte par les partenaires de la Grande cause nationale 2024.

Prochain marché agricole et d’artisanat du sud samedi à Chirongui

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La communauté de communes du sud (CCSud) et les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui et Kani-Kéli nous ont fait part de leur calendrier ce lundi 22 avril concernant les prochains marchés agricoles et d’artisanat du sud. Samedi 27 avril, il aura lieu dans la commune de Chirongui, à Mramadoudou, de 8 heures à 13 h, au parking de l’école élémentaire (entre le marché textile et le carrefour Chirongui). Fruits, légumes, plates, décoration, broderies mais aussi plats, gâteaux… Habilleront les étals.

Il sera suivi d’un autre marché samedi 25 mai, à Bouéni, plage de Mastara à Mzouazia pour la fête de la nature. Puis d’un autre, samedi 29 juin, à Bandrélé, au marché couvert de Hamouro.

Les écoles d’Acoua font leur carnaval vendredi

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Dans le cadre des actions sur le projet d’école, l’école maternelle Deux Rivières à Acoua, en collaboration avec l’école élémentaire Acoua 2, organise un carnaval sur le thème des fruits et légumes, et des jeux olympiques vendredi 26 avril, de 8h à 10h. Le départ et l’arrivée se font au 116, rue M’ronifadi, à Acoua. « Le but de cet événement est d’accompagner la réussite de chaque élève en renforçant la liaison maternelle/élémentaire », détaille l’académie de Mayotte dans un communiqué.

Pêche illégale : Près d’une tonne de poissons saisis au port de M’tsapéré ce lundi

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Impliquant divers services de l’État, une opération de lutte contre la pêche et la vente de poissons illégales a eu lieu, ce lundi, au port de M’tsapéré.

Dans sa lutte contre l’immigration et le travail informel, l’État a décidé d’étendre l’opération Wuambushu 2, ou « Place nette » pour sa dénomination officielle, au port de M’tsapéré, ce lundi après-midi. La pêche et la vente illégales de poissons étaient visées, tout comme le travail d’étrangers en situation irrégulière.

Les pneus de la remorque tirée par le pick-up des affaires maritimes sont mis à mal par le poids des glacières. Ce lundi après-midi, un effort conjoint des services de l’État a permis de monter une opération au port de M’tsapéré. Aurélien Diouf, directeur de cabinet du préfet de Mayotte, confirme que le lieu n’est pas choisi de manière aléatoire. Alors que Marine Le Pen y a défendu la pêche mahoraise deux jours plus tôt, à la fois la pêche et les conditions de vente ont fait l’objet de contrôles, ce lundi. « C’est l’un des buts de l’opération Place nette (N.D.L.R. commencée le mardi 16 avril), s’attaquer au travail informel », ajoute le directeur de cabinet.

La manœuvre a comporté plusieurs volets. Dans le port, la gendarmerie maritime a procédé à l’identification des embarcations. Quatre qui n’étaient pas immatriculées ont été ainsi emmenées dans la foulée. Sur le port, ce sont les pêcheurs et les vendeurs qui ont dû montrer patte blanche, notamment auprès de la Deets (direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), pour voir s’ils travaillent dans les règles et leurs employés également. Et la sanction peut vite grimper. Exercer la profession de pêcheur sans être déclaré expose à une peine de trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende, pareil en faisant travailler une personne sans l’avoir déclarée.

« Faire cesser l’infraction »

Enfin, les affaires maritimes ont constaté l’état de conservation des poissons, puis embarqué les marchandises. La plupart sont dans de grandes glacières survolées par les mouches. L’équivalent d’une tonne a été saisi. La Daaf (direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) y jettera un œil pour savoir si les spécimens pêchés l’ont bien été dans les eaux mahoraises ou s’ils figurent dans la liste des espèces protégées. Ensuite, ils seront remis en mer. « Le but de la saisie est de faire cesser l’infraction, à savoir la vente illégale de poissons sous taille ou non déclarés. Par exemple, il y a une chose qui relève du b.a.-ba, on devrait toujours avoir sur les glacières une identification professionnelle pour savoir qui vend. Là, on ne sait pas d’où ça sort », explique François Garcia, administrateur des Affaires maritimes de Mayotte. S’attaquer à ceux qui ne respectent pas les règles permet aussi de voir ceux qui s’y plient. « On a des exemples à quelques mètres de pêcheurs qui font l’effort de respecter la réglementation et qui permettent de développer le territoire de manière durable. On ne pourra pas développer la pêche à travers le travail informel », poursuit-il.

« C’est une opération assez singulière pour la police », reconnaît le contrôleur général Hervé Derache. Autour des six membres des Affaires maritimes qui chargeaient les glacières, une trentaine de policiers étaient pour eux. Outre la sécurisation, la police aux frontières a effectué plusieurs contrôles sur place, interpellant cinq étrangers en situation irrégulière. Dès leur arrivée, une personne a choisi de se jeter à l’eau pour traverser le port à marée haute. « Les résultats sont plutôt positifs. L’opération se passe bien dans un calme relatif. Un pêcheur qui travaillait illégalement a été entendu et quatre personnes (N.D.L.R. cinq finalement) en situation irrégulière ont été interpellées », confirme-t-il.

Le directeur de la police mahoraise, tout comme le directeur de cabinet du préfet, ne comptent pas s’arrêter là. Dans le cadre de « Mayotte place nette », d’autres opérations de ce genre seront menées que ce soit encore à M’tsapéré ou ailleurs, préviennent-ils. « La question est de revenir souvent. Si ce n’est pas le cas, dans un mois, ce sera du copier-coller », confirme François Garcia.

Fatma : L’événement dédié à l’art mahorais marque un vrai retour

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Jusqu’au samedi 27 avril, le Fatma reprend ses droits à Mamoudzou. Photo Département de Mayotte

Ce seizième anniversaire du Festival des arts traditionnels de Mayotte (Fatma) est célébré en grande pompe. En relation directe avec la commémoration de l’abolition de l’esclavage dans l’île, cet événement dure toute une semaine. Le coup d’envoi officiel s’est déroulé ce lundi matin à Mamoudzou sur le parking du marché. Un carnaval est au programme pour clôturer cette semaine festive.

Après une absence remarquée de plusieurs années, le Festival des arts traditionnels de Mayotte (Fatma) revient en force cette année malgré des mesures strictes édictées par les autorités dans le cadre de l’opération « Mayotte place nette » (Wuambushu 2), lancée par le gouvernement. Ce festival est une occasion pour le département de mettre en lumière les traditions locales pour honorer la mémoire des ancêtres avec un accent particulier sur l’artisanat et les danses. Cet événement déclaré officiellement ouvert ce lundi matin avec l’installation des artisans dans les stands dédiés reprend des couleurs après un retrait en 2021 imposé par la pandémie du Covid 19. Depuis cette époque, le Fatma n’était plus qu’un dépôt de gerbes dans les jardins de l’hôtel du département pour commémorer l’abolition de l’esclavage. « Différentes causes survenues en avril ont justifié le report de ce festival en 2021, 2022 et 2023, notamment la période sacrée du ramadan et le lancement de l’opération Wuambushu 1 qui imposait un dispositif sécuritaire interdisant tout rassemblement important de foule en un même endroit », explique El-Kabir Bin Mohamed, directeur de l’Office culturel départemental.

Mais pour cette année 2024, le lancement de l’opération « Mayotte place nette », la semaine dernière, l n’empêchera pas le conseil départemental de générer un moment d’accalmie et de vie pour la population à travers ce seizième anniversaire du festival.

Un concert pour clôturer

Le public a une semaine pour affluer sur les lieux, jusqu’à samedi 27 avril midi. Il pourra effectuer des achats sur le village du festival tout au long de cette semaine, visiter les expositions et participer aux différents ateliers programmés : de poterie, de travail de tissage à partir de feuilles de cocotiers et palmiers exécuté par les membres des associations Nid de poule et Zaza ména. Il pourra également se joindre à des ateliers d’extraction du sel de limon par les mamans chingo de Bandrélé ainsi qu’à des séquences de chant et de danse traditionnelle du shéngué.

Dans le respect de la tradition, un dépôt de gerbes se déroulera dans la matinée de samedi dans la grande cour du conseil départemental de Mayotte. Des enfants de l’école primaire de Boboka à Mamoudzou y chanteront « La Marseillaise » sur des notes de l’association Musique à Mayotte. Des associations de debaa prendront le relais en termes d’animation jusqu’à la mi-journée.

L’après-midi sera entièrement consacré au carnaval pour rappeler le passé africain des premiers peuples de l’île. Les défilés partiront du rond-point du Baobab pour rejoindre le marché couvert de Mamoudzou sur le front de mer. Le clou de ce festival sera le concert prévu dans la soirée sur le village du festival, en hommage aux anciens musiciens mahorais sous l’intitulé de « Zama ni talouha » (les temps anciens traduit du malgache). Les groupes Vikings de Labattoir, Jimawé de Sada, Cadence Mahoraise de Bouéni, Bouhouri de Ali Madi, Trio Ngazi et Jean-Raymond Cudza se succèderont sur scène.

Un imposant dispositif de sécurité composé d’agents de la police nationale, de la police municipale de Mamoudzou et d’une société privée de sécurité est mis en place pour s’assurer du bon déroulement des différentes séquences de ce festival. À l’inverse de l’affluence record de 10.000 personnes qui se déplaçaient au Fatma avant la crise du Covid-19, les organisateurs se veulent modestes cette année dans leurs prévisions. Ils espèrent 2.000 participants au carnaval et tablent sur 4 à 5.000 spectateurs pour assister au concert des anciens.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes