La Ville de Mamoudzou organise une course de pneus communale ce dimanche 28 avril, de 8 heures à midi, dans les rues de M’tsapéré : filles et garçons âgés de 8 à 12 ans, parents, séniors, et personnes en situation de handicap pourront s’élancer dans les rues M’tsapéré. Les circuits seront différents selon la catégorie. Départ avenue Abdallah Houmadi.
En parallèle, le top départ de la dixième édition du championnat de course de pneus organisée par l’agence Angalia et l’Union française des œuvres laïques et d’éducation physique (Ufolep) se fera à Bandrélé, mardi 30 avril, à 8 heures, comme à chaque course. Née à Mayotte en 1984, cette tradition se déclinera en cinq courses réparties sur tout le territoire pour la rendre accessible au plus grand nombre : à Dembéni, jeudi 2 mai ; à M’tsangamouji, lundi 6 mai ; Koungou, mardi 7 mai et Pamandzi, vendredi 10 mai. Les équipes d’adultes partiront après les enfants.
Les vingt premières filles et vingt premiers garçons de chacune de ces courses, parmi les 800 enfants participants au total, pourront concourir à une finale à Mamoudzou, le 30 juin, aux côtés des jeunes finalistes de Mamoudzou.
Entre 350 et 400 personnes étaient présentes à proximité du stade de Cavani, ce mercredi, pour le recensement organisé par la préfecture de Mayotte.
Alors que cela fait un mois qu’au moins 200 personnes dorment à même le sol du boulevard longeant le stade de Cavani, à Mamoudzou, la préfecture de Mayotte a lancé un recensement, ce mercredi matin. Une opération ayant pour but de trouver une issue aux différentes situations des migrants.
Mahamoud Aziary dénonce « une omerta » qui entoure les conditions d'attribution du marché du Caribus à la société Optimum.
Il n’en démord pas depuis plusieurs jours. Mahamoud Aziary est vent debout contre l’attribution du marché du Caribus à la société sœur de Matis, Optimom, par la Cadema. Devant un parterre de transporteurs, d’activistes, de syndicalistes et représentants de la société civile, le conseiller du GIE Ouvoimoja, un groupe de transporteurs mahorais concourant au même marché, dénonce lors d’une conférence de presse, ce mercredi, « une totale omerta » de la part des élus de la collectivité. Il porte d’ailleurs l’affaire devant le tribunal administratif (audience prévue le 9 mai) et au pénal. Du côté de l’agglomération Dembéni-Mamoudzou, le président Rachadi Saindou se dit serein et rappelle que c’est un cabinet hexagonal qui s’est occupé de la notation et a désigné les meilleurs candidats (voir encadré).
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Des professionnels du secteur du transport à Mayotte ont assisté à cette conférence de presse qui s'est tenue, ce mercredi, à Passamaïnty.
Devant un parterre de syndicalistes, activistes et personnalités politiques locales, Mahamoud Aziary a remis en cause la décision favorable envers son groupe de transporteurs.
Flash Infos : Que reprochez-vous à la Cadema ?
Mahamoud Aziary : À la Cadema, il semble se passer des choses pas très catholiques parce que le marché Caribus a fini par être attribué à une société dénommée Optimom (N.D.L.R. Opérateur de transports interurbains et de la mobilité à Mayotte), laquelle est une sœur de la société Matis avec les mêmes actionnaires. Il s’agit d’une société nouvellement créée pour encore une fois venir exploiter le marché du transport à Mayotte, sans expérience aucune, si ce n’est les navettes d’il y a quelques mois. Tout de suite après, voilà que le marché du Caribus leur est attribué. Lorsque nous avons reçu la notification de rejet, nous avons regardé les notes et pour la première fois de ma vie, je vois des choses de cette ampleur, à savoir une société qui a répondu 25 % plus cher, six millions de plus que tous les autres, soit 1/5e de la valeur globale d’un marché évalué à plus de trente millions d’euros. Et pour le faire, il a fallu pratiquement lui donner des notes techniques parfaites. Nous soupçonnons des changements d’éléments notables sur le rapport d’analyses primaires qui a été fait par la maîtrise d’œuvre. Peut-être que des choses ont pu être changées, mais beaucoup de questions restent ici sans réponses, nul ne sait à quel moment la commission d’appels d’offres s’est réunie. Nous apprenons en outre que plusieurs membres de cette commission d’attribution de marché n’ont pas été convoqués. Nous nous apercevons que des changements sont intervenus au sein de la commission des appels d’offres de la Cadema, exactement au moment où ce marché du Caribus a été lancé. Nous savons maintenant que de par la loi une CAO ne peut pas être changé en cours de mandat sauf décès ou démission d’un de ses membres. Donc, vous voyez, il y a plein de choses qui font que non seulement nous allons attaquer ce marché au tribunal administratif, en pré-contractuel et puis éventuellement en post-contractuel. Surtout, nous allons porter cette affaire au pénal où nous allons pointer du doigt des élus qui sont complices actifs ou passifs, mais surtout l’État qui a laissé passer la délibération qui a changé cette commission.
F.I. : Selon vous, comment le contrôle de légalité a pu laisser passer une manipulation ?
M.A. : Par deux fois, je l’ai dit directement au procureur de la République et une fois publiquement au cours d’une réunion au conseil départemental, que c’est bien ce que vous faites. Nous avons plein d’élus qui passent devant vous pour des délits, mais il se trouve que les vrais délits qui se chiffrent à plusieurs millions d’euros et qui passent habituellement par la préfecture de Mayotte ne sont jamais poursuivis. Ils sont protégés et Dieu sait que nous vous avons fait beaucoup de remontées. Personnellement, j’ai saisi le procureur en novembre 2019 sur ces histoires de marché de transport scolaire. J’ai adressé le même signalement au Parquet national financier lequel m’a répondu par une demande de documents supplémentaires. Je suppose que le PNF regarde aussi de très près cette affaire depuis Paris. Nous, nous ne perdons pas espoir et sommes décidés à ne rien lâcher pour faire en sorte que nos enfants puissent obtenir des marchés dans l’avenir. Autrement, n’importe quel prédateur viendra de l’extérieur pour s’accaparer des choses parce que nos élus ne sont pas nets.
F.I. : Sur quoi fondez-vous vos soupçons de manipulations de la notation technique par la Cadema ?
M.A. : Lorsque vous observez le marché des transports scolaires notifié à la fin de 2020, vous vous apercevrez que le groupement pour lequel je travaille a obtenu les meilleures notes techniques sur tous les lots. Nos concurrents parmi lesquels la société Matis et son groupement ne sont passés devant nous que par le prix pour avoir répondu beaucoup plus bas que nous, preuve au moins qu’ils savaient à l’avance que nous étions meilleurs techniquement. Nous sommes persuadés que pour exploiter ce type de marché sur le territoire, nous sommes aujourd’hui les meilleurs, meilleurs que tous les gens qui venir de l’extérieur. Mais cette fois-ci, ce qui est bizarre, c’est que celui qui a obtenu le marché a répondu beaucoup plus haut que nous, comme s’ils savaient qu’ils avaient répondu plus bas que nous sur le marché précédant des transports scolaires. Et, justement parce qu’on avait déjà une avance de points par les prix, nous avons l’impression que tout a été fait pour que nous ayons une note technique bien plus basse pour rattraper le coup. À titre personnel et non le groupement pour lequel je travaille, moi Mahmoud Aziary, je présume que ces notes techniques proches de la perfection, du 58/60, c’est du jamais vu sur les notes techniques. La Cadema a dû penser que ça ne suffisait pas et qu’il fallait retoucher nos propres notes techniques. Au final, nous demanderons à la justice au pénal de trouver un autre expert, indépendant, pour reprendre l’ensemble des dossiers et les noter à partir du début, parce que nous soupçonnons que les notations ont été changées en cours de route.
F.I. : À ce jour, quelle démarche avez-vous entrepris au niveau de la Cadema ?
M.A. : Nous avons envoyé un huissier de justice, mardi dernier, pour remettre une lettre en main propre en vue de demander le rapport d’analyse, sachant que le délai de suspension de la signature du contrat expirait le lundi 22 avril. Nous n’avons rien obtenu alors que ce rapport d’analyse nous aurait permis de comprendre comment les choses ont été jugées. Nous aimerions bien avoir d’autres informations mais elles seront demandées par notre avocat, notamment les procès-verbaux de la CAO, les convocations à la commission. Il semble que certains membres titulaires n’ont même pas été convoqués, d’où les nombreux éclaircissements que nous demandons. Après, effectivement, il va y avoir la démarche auprès du tribunal administratif en pré-contractuel et post-contractuel, ainsi qu’au pénal. L’omerta qui règne parmi les élus de la Cadema qui reste, je le souligne, une collectivité publique, est franchement très inquiétant. Elle est totale comme dans la Camorra (N.D.L.R. la mafia napolitaine).
F.I. : Que recherchez-vous exactement à travers cette conférence de presse de ce matin ?
M.A. : En tant qu’acteur économique sur ce territoire depuis 2005, j’ai toujours été offusqué par la façon de faire de certains pour installer une sorte de plafond de verre aux entreprises mahoraises qui sont restées petites, au mieux moyennes, et de voir s’installer chaque fois une prédation économique au détriment de celles-ci. C’est pour ça que vous pouvez voir partout en Outre-mer de très grosses entreprises appartenant à des ressortissants locaux, pourtant vous ne le verrez jamais ici à Mayotte. C’est un système installé sur ce territoire depuis très longtemps et je considère que l’État y est pour quelque chose. Souvent, les gros marchés transitent par lui d’une façon ou d’une autre, pour moi ce fut le cas pour celui des transports scolaires et celui-ci le Caribus que je viens de démontrer ici. Et, par ailleurs, vous avez aussi des élus qui sont complètement à la merci de l’État vis-à-vis duquel ils sont obligés d’entretenir pratiquement une relation de mendicité et d’obéissance en raison du fait que la plupart de leurs investissements sont financés par cette autorité. On leur conditionne ces financements à l’attribution des marchés à tels ou tels. Et après, vous avez quelques cadres mahorais qui eux travaillent sur tout ça par avidité et font parfois le jeu de ça. L’idée ici est d’abord que nous sommes arrivés à un point où j’ai de très bonnes illustrations avec la justice et l’État. La première que j’ai faite ici c’est sur le marché des transports scolaires de 2020/2021 pour juste une année mais dont la façon de faire nous a conduit à ce jour en cassation. En effet, nos adversaires ont été reconnus fautifs de faux en écriture, usage de faux et escroquerie, mais les entreprises pour lesquelles je travaille ne peuvent pas être indemnisées selon la justice parce qu’elles ont refusé de partager le fruit de marché obtenu justement à partir du délit de faux, usage de faux et escroquerie. Nous sommes dans un climat très grave qui nous amène à Caribus où le même processus qui était fait avant et celui qui a été utilisé par la Cadema, avec par-dessus, une omerta qui fait qu’aucun document n’est fourni lorsque vous en demandez.
La Cadema sûre de son fait
Rachadi Saindou, président de la Cadema, se dit prêt à démontrer devant la justice que l’attribution s’est faite dans les règles des marchés publics.
Interrogé en marge de l’inauguration du campus connecté d’Hajangoua, Rachadi Saindou dément les allégations du conseiller stratégique du groupe de transporteurs recalé. Il rappelle qu’un cabinet hexagonal a été désigné par l’ancienne mandature pour s’occuper de l’appel d’offres pour lequel cinq sociétés ont répondu. Il précise que c’est elle qui fixait les notations et a déterminé le meilleur candidat. Et qu’effectivement, le critère de technicité a été plus important que le prix. « Quand il y a un marché européen comme celui-là, tous les ressortissants européens peuvent concurrencer. Le fait d’être Mahorais n’est pas une condition, c’est la règle avec les marchés publics. Sinon, ce serait de la discrimination », s’offusque-t-il.
Concernant les changements dans la commission d’appels d’offres, le président de la Cadema est également sûr de son fait. « On a dû changer la composition parce qu’il y a des membres qui ne venaient pas, justement pour que nous n’ayons pas le quorum suffisant pour voter. On a suivi le règlement intérieur », fait-il valoir, bien décidé à défendre la collectivité au tribunal administratif.
Au son du shigoma, la Cadema et son président Rachadi Saindou ont inauguré le campus connecté d’Hajangoua, ce mercredi matin.
La deuxième phase de travaux terminée, la Cadema (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) a pu inaugurer son campus connecté d’Hajangoua, ce mercredi matin. Le lieu accueillera davantage d’étudiants qui suivent des études à distance ou sur des plages de formation à partir de la rentrée prochaine.
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Le lieu a fait l’objet de deux phases de travaux, dont la dernière s’est achevée cette année. La rentrée 2025 sera donc la première avec un campus entièrement ouvert.
Onze élèves fréquentent déjà les lieux. Ils y suivent à distance des formations qui n’existent pas à Mayotte.
Une salle de conférences fait partie des nouveaux locaux.
Le président de la Cadema, Rachadi Saindou, procède à la coupure du ruban.
Moudjibou Saïdi, maire de Dembéni, lors des discours.
Le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, suit le projet, lui qui veut augmenter l’offre de formation sur le territoire pour inciter davantage d’étudiants locaux à rester sur le territoire.
Une partie des lieux servent déjà, comme ici cette salle informatique.
Quel est le but de ce campus connecté ?
« Un campus connecté à Hajangoua, qui l’eut cru ? Avec des difficultés d’accès à internet que l’on a, parfois d’électricité ou d’eau, c’est rassurant de voir ça », s’exclame Jacques Mikulovic, lors de l’inauguration, ce mercredi matin. Le recteur de Mayotte, comme les autres invités, a eu le droit à une visite des locaux sentant encore la peinture. « C’est bien plus qu’un simple lieu d’apprentissage à distance. C’est un message de soutien et d’encouragement où chaque étudiant est accompagné dans un développement personnel et professionnel », explique Rachadi Saindou, le président de la Cadema (Communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou). Du BTS aux masters, les étudiants accueillis peuvent y poursuivre leurs études grâce à des salles informatiques ou de formation. Un plus sur un territoire où l’offre limitée oblige souvent des étudiants à partir chaque année, rendant le cursus plus coûteux et moralement plus compliqué à suivre.
Qui est partenaire de la Cadema sur ce projet ?
Ils sont multiples. Il y a d’abord la municipalité de Dembéni qui a accepté de laisser l’ancienne Maison pour tous à la Cadema. « En la transformant, vous avez donné une nouvelle vie à cet espace chargé d’histoires et de souvenirs », salue d’ailleurs Moudjibou Saïdi, le maire. Le rectorat et l’Université de Mayotte suivent évidemment le projet, eux qui sont à deux pas. Même s’il n’était pas représenté ce jour-là, le Département de Mayotte fait partie des financeurs.
Enfin, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), qui compte ouvrir bientôt sa Technopole à Dembéni compte parmi les partenaires du projet. Abdoul-Karime Bamana, nouveau directeur de la structure, émet d’ailleurs le vœu de voir naître des campus connectés sur d’autres territoires de Mayotte.
A partir de quand il accueillera des étudiants ?
A vrai dire, c’est déjà le cas depuis 2021. La première phase, qui a coûté 150.000 euros, a permis l’aménagement de trois salles, une première de formation et deux autres qui servent de bureaux informatiques. Onze étudiants y suivent leurs cursus. Quelques-uns ont d’ailleurs assisté à l’inauguration et ont confirmé que s’ils continuent leurs études, c’est grâce au campus. BTS Information-communication, master de droit international, les profils sont variés, alors qu’ils seront le double à la rentrée prochaine grâce à l’achèvement de la deuxième phase de travaux (300.000 euros). Parmi ceux qui fréquenteront le campus, il y aura ainsi des étudiants mahorais en deuxième ou troisième en orthoptie qui seront accueillis la moitié de l’année, l’autre en métropole. En tout, le bâtiment fait 250 m2 et comporte dorénavant un accueil, une salle de conférence, un local pour le gardien et une cafétaria.
C’est quoi la suite ?
Alors qu’elle prendra aussi en charge la formation d’une partie des étudiants, la Cadema regarde juste à côté pour ce qui sera la troisième phase. « Je souhaite consolider cette dynamique en développant un véritable campus connecté comprenant des logements et des services à destination des étudiants », annonce Rachadi Saindou, notant que Mayotte rejoint ici La Réunion, la Guyane et la Polynésie française parmi les 80 campus connectés de France.
Le centre médical de 1.100 mètres carrés accueille notamment la plus grande pharmacie de Mayotte en superficie. Il est situé à l’entrée de Ouangani en venant de Barakani.
Samedi dernier, la Maison de santé Moinecha Ali Combo a été inaugurée à Ouangani après quatre années de travaux. L’aboutissement d’un long cheminement pour le docteur Elhad Mohamadi, à l’origine du projet, et la promesse d’une meilleure offre de soins pour les habitants du centre et de l’ouest du département, des zones délaissées par les médecins libéraux.
Le docteur Elhad Mohamadi, jusqu’ici basé dans un cabinet médical à Chiconi, avait imaginé ce projet dès 2017.
Prévenir la désertification médicale dans le centre et l’ouest de Mayotte, ou plus encore la contrer. Tel est l’objectif des porteurs du projet de la maison médicale XXL qui a été inaugurée en grande pompe, le samedi 20 avril, à l’entrée de Ouangani. Depuis lundi, des patients sont accueillis dans ce bâtiment de 1.100 mètres carrés répartis sur trois niveaux habilement dessinés par le cabinet d’architecte Tand’M. Elhad Mohamadi, le docteur en médecine générale à l’origine du projet avait vu grand. Et l’afflux de patients enregistré en début de semaine confirme que son centre médical répond à un besoin concret. « Sur l’ancien site, on pouvait prendre maximum 60 patients par jour. [Lundi], nous avons reçu 120 patients, et la capacité maximale d’accueil va bien au-delà », image-t-il.
L’offre de soins est presque complète. Au rez-de-chaussée, on peut trouver la plus grande pharmacie de Mayotte en termes de superficie. Dans les autres locaux, un chirurgien orthopédique, un cardiologue et une sage-femme sont en cours d’installation. Pour le suivi des grossesses, un maïeuticien échographiste opère dans une salle qui compte aussi un service de radiologie conventionnel. L’installation d’un dispositif d’imagerie par résonance magnétique a été écartée, car trop coûteuse. « Pour faire de l’imagerie de base, il n’y aura plus besoin d’aller vers le chef-lieu. Tout cela participe aussi à désengorger le CHM [centre hospitalier de Mayotte] », félicite tout de même le docteur Mohamadi. Ce dernier est quant à lui accompagné d’un interne, le centre médical étant labellisé « terrain de stage » pour les étudiants en médecine. Un médecin venu de l’Hexagone partage aussi son étage.
« La prise en charge ambulatoire souffrait énormément »
Repoussée, l’ouverture de la maison médicale de Ouagani est venue concrétiser quatre années de travaux et presque autant de temps consacré à l’ingénierie. Ce projet, Elhad Mohamadi affirme en effet l’avoir couché noir sur blanc en 2017, après avoir passé trois années au cabinet médical de Chiconi. « Quand j’ai fini mes études, je suis parti dans l’idée de faire une carrière hospitalière, car on est conditionné pour faire ça. J’ai finalement remplacé un médecin qui était en âge de départ à la retraite à Chiconi. Pendant cette période, je me suis rendu compte que la prise en charge ambulatoire souffrait énormément », se remémore le quadragénaire
Son idée était simple : pour faciliter la prise en charge des patients et améliorer la communication entre les services de soins, il apparaissait nécessaire de rassembler les professionnels de santé sur un même site. Après avoir identifié la parcelle – qu’il a acheté sur fonds propre – le docteur a fait appel à ses amis d’enfance pour structurer le projet. Son choix s’est porté sur la création d’une société civile immobilière (SCI) au sein de laquelle il a réalisé un apport financier. S’il a fini par taper à la porte de plusieurs institutions dès 2020, c’est parce que le projet, dont le coût total a été évalué à près de trois millions d’euros, nécessitait un appui public. La mairie de Ouangani, la communauté de communes du centre-ouest (3CO) et le conseil départemental ont répondu présent. Le département, qui a financé la maison médicale à hauteur de 500.000 euros, a aussi autorisé les exploitants à créer une servitude à l’arrière du bâtiment. Cette dernière fait désormais office de parking et peut accueillir une vingtaine de véhicules.
Douze médecins libéraux pour 100.000 habitants
Un « ouf » de soulagement pour certains patients qui devaient parfois s’acquitter de trois heures de route pour une simple radio, par exemple. « Je pense que beaucoup de personnes y avaient pensé, mais il fallait le faire », image Youssouf, la trentaine, en sortant de la maison médicale. « Seulement, peu de personnes sont capables de porter un projet du début à la fin. » Nommé « citoyen d’honneur » par le conseil départemental de Mayotte, Elhad, modeste, préfère rappeler la réalité du désert médical mahorais. Selon des données de l’agence régionale de santé (ARS), Mayotte compte moins de douze médecins libéraux pour 100.000 habitants, contre 169 pour 100.000 habitants dans l’Hexagone, en moyenne.
Le ratio mahorais est très largement en-deçà de celui enregistré dans les autres départements d’outre-mer (129 pour 100.000 habitants) et s’explique en partie par le manque de locaux et la concentration de l’offre de soins dans le public, un secteur forcément plus attirant pour les médecins en exercice.
Un nouveau médecin s’installe à Combani
Depuis lundi, le docteur N’gassidi Djaldi Tabdi est ouvert aux consultations dans le nouveau cabinet médical de Combani.
Le village de Combani, à Tsingoni, bénéficie d’un nouveau cabinet médical. Un médecin généraliste, le docteur N’gassidi Djaldi Tabdi, a commencé ses consultations lundi. Ses locaux sont situés à l’angle des rues de Haouledi et Décasé. Une bonne nouvelle pour les habitants du village, qui disposaient déjà d’un médecin généraliste en activité. Cependant, les délais d’attente avant consultation étaient parfois très longs. Pour améliorer l’offre de soins, la commune de de Tsingoni a cofinancé à hauteur de 15.000 euros les travaux d’aménagement du nouveau cabinet. Le docteur propose d’ores et déjà des consultations de médecine générale sans rendez-vous, du lundi au vendredi de 6h à 15h et le samedi de 6h à 12h.
Candidate malheureuse des dernières élections sénatoriales, Anchya Bamana se montre sceptique avec la nouvelle opération sécuritaire en vigueur depuis le mardi 16 avril à Mayotte.
Intitulée « Cri d’alarme », la tribune envoyée ce mercredi par Anchya Bamana s’adresse directement à Gérald Darmanin. L’ancienne maire de Sada et présidente de Maore Solidaire estime que le deuxième volet de Wuambushu, appelé « Mayotte place nette », est une énième « opération de communication », pendant que « les embarcations de fortune continuent à accoster sur les rivages de Mayotte ».
Ancienne maire de Sada, Anchya Bamana est présidente de Maore Solidaire.
« Monsieur le Ministre,
Depuis une semaine, les évènements que nous vivons à Mayotte nous amènent à sortir du silence et à vous interpeller. Des bus scolaires caillassés à Sada la nuit du samedi 19 avril, des bus caillassés à Koungou ces deux derniers jours entraînant un doit de retrait des conducteurs, des affrontements entre migrants laissés pour compte et délinquants dans le quartier Massimoni à Cavani…tous ces évènements font que le quotidien des Mahorais se suit et se ressemble. Mayotte continue de brûler à l’image des incendies qui ont eu lieu devant le bâtiment de l’association Solidarité Mayotte à Cavani, ces derniers jours.
Nous sommes au regret de constater que les plans successifs de lutte contre l’immigration illégale et l’insécurité mis en place depuis 2016, avec leur opérations corollaires concrètes (Shikandra, Wuambushu), n’ont pas apporté les résultats attendus par les Mahorais pour leur permettre de vivre en paix chez eux. Ces opérations de communication, qui consistent « à produire du chiffre » que le gouvernement sert continuellement à nos compatriotes de l’Hexagone, ont complétement atteint leurs limites. Aujourd’hui, avec l’opération « Mayotte place nette », nous constatons la même démarche de la part de Madame Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer. Avec ses 250 bidonvilles détruits, 4.000 contrôles, 100 interpellations dont six « chefs de bandes », cinquante armes saisies, 1.700 policiers et gendarmes etc…, la ministre continue à servir le même ballet de chiffres. Pendant ce temps, les embarcations de fortune continuent à accoster sur les rivages de Mayotte dans un contexte plus que préoccupant d’une épidémie de choléra à Anjouan.
L’aide des Affaires étrangères demandée
Monsieur le ministre, à quand la mise en place d’une stratégie globale efficace de lutte contre l’immigration illégale et l’insécurité sur notre territoire ? A quand le déploiement d’un bâtiment de la Marine nationale de manière pérenne au large de nos frontières maritimes, en complément des drones connectés annoncés dans « Mayotte place nette » ? A quand l’implication pleine et entière du ministre des Affaires étrangères pour contraindre le président des Comores à arrêter le départ des kwassas d’Anjouan vers Mayotte ? Nous plaidons pour l’implication concrète et sérieuse des ministres des Affaires étrangères et des Armées à la hauteur des enjeux du fléau migratoire illégal qui asphyxie Mayotte et ses habitants.
Malgré le mouvement social de février dernier qui avait complètement paralysé l’île sur la question du visa territorialisé, nous constatons que la préfecture continue, en toute tranquillité, à servir ces visas aux personnes entrées illégalement sur le territoire. Monsieur le ministre, compte tenue de la grogne qui monte actuellement au sein de la population, nous vous demandons d’interpeller votre collègue des Affaires étrangères pour arrêter l’octroi de ce visa. Nous plaidons pour l’ouverture d’une négociation avec les Etats concernés par cette immigration (Comores, Madagascar, Afriques des Grands lacs) pour que ce visa soit délivré dans les Ambassades de France de ces territoires.
Cavani, « un chaos humanitaire »
Concernant la question des migrants de Cavani, la ministre déléguée aux Outre-mer en visite à Mayotte les 3 et 4 avril derniers, laisse derrière elle un véritable chaos humanitaire ! Nous vous en parlons parce qu’elle n’a pas eu l’opportunité de voir cette misère humaine, les migrants ayant été priés de quitter les lieux lors de son passage à Cavani. La situation plus que préoccupante de ces hommes, femmes et enfants constitue véritablement une honte pour notre République tant sur le volet humain que sanitaire ! Il y a urgence à agir pour redonner les couleurs d’une vie normale aux habitants de Cavani, mais aussi de Mayotte entière…à moins de laisser penser une volonté manifeste du gouvernement de laisser pourrir la situation au point de déclencher une nième crise sociale sur le territoire…
Monsieur le ministre, au-delà des élus, la situation de Mayotte inquiète les responsables politiques que nous sommes. Or, en concertation avec l’association des anciens élus, quand nous interpellons le préfet pour nous intégrer dans les réflexions concernant l’avenir de notre territoire, nous sommes au regret de recevoir cette réponse de sa part, je cite : « les concertations sur le projet de loi Mayotte sont menées dans un cadre défini, et je n’ai pas reçu délégation pour élargir ce cadre à ce stade ». En conséquence, par cette correspondance, nous vous adressons notre demande dans un esprit de démocratie participative que tout citoyen est légitime de réclamer, car soucieux du développement de son territoire.
Enfin, comme bon nombre de Mahorais, nous sommes surpris du report de la date du 22 mai affichée par vos soins le 11 février dernier, pour l’examen des projets de lois Mayotte. Encore une promesse non tenue de la part du gouvernement !
Monsieur le ministre, « Rahachiri Sibabu ya Maore » (nous restons vigilants pour Mayotte) ! »
Cette mesure de prévention dévoilée par le délégué à la Défense en présence d’élus locaux et d’ulémas, entrera en vigueur seulement si d’ici le 10 mai prochain, la situation épidémiologique ne s’améliore pas. On envisage aussi d’interdire les mariages.
Vers un retour des mesures de l’ère du coronavirus aux Comores ? À l’heure où l’épidémie du choléra continue de se propager, les autorités de l’Union des Comores n’excluent pas de recourir à des mesures de prévention plus draconiennes. C’est du moins ce qui est ressorti des déclarations faites par le délégué à la Défense, Youssoufa Mohamed Ali. Dans une réunion élargie et multisectorielle qui se tenait à l’hôtel, Retaj, à Moroni, ce mercredi, le ministre de la Défense a informé la population que le gouvernement passerait à la vitesse supérieure jusqu’à fermer les mosquées. L’autorité a également a ajouté que l’interdiction des célébrations de mariages était sur la table. « Si d’ici le 10 mai, nous constatons que les consignes de prévention ne sont pas respectées, nous serons dans l’obligation d’interdire les prières collectives. Les mariages ne seront pas exclus si vous (la notabilité) ne nous aidez pas en sensibilisant la population à lutter contre la maladie », a prévenu, Youssoufa Mohamed Ali, connu sous le nom de sobriquet de Belou.
Ce fidèle du président Azali Assouamani, a ainsi invité les maires, les notables (personne qui a accompli son grand mariage coutumier) à adopter dès à présent des mesures flexibles mais préventives en ce qui concerne les mariages. Au cours de ceux-ci, les invités prennent part à des banquets, chez la famille de l’épouse. Les hommes assistent à un Madjalis (cérémonie religieuse où sont invités toutes les villes de l’île). « Il serait mieux de distribuer de l’argent au lieu de préparer ces grands festins. Cela diminuerait le risque de contaminations alimentaires », a proposé le Délégué à la défense, lors de la réunion de ce 24 avril, à laquelle les forces de l’ordre, le ministère de la Santé et celui de l’Intérieur avaient pris part.
58 décès
Il faut dire que si les autorités sont allées jusqu’à brandir de telles mesures, cela signifie que la situation est sur le point de leur échapper. La première fois que les Comoriens ont assisté à la fermeture des lieux de culte, notamment les mosquées, c’était en 2020, au moment où le pays venait de déclarer ses premiers cas. Pour éviter la propagation du virus, l’interdiction des prières collectives était préconisée. Actuellement, les médecins invitent les fidèles musulmans à faire les ablutions depuis leurs domiciles avant de se rendre à la mosquée où la probabilité d’attraper l’épidémie semble élevée croient-ils. Selon le délégué à la Défense, même les prières hebdomadaires du vendredi risquent d’être sur la liste. Il revient à présent selon lui, aux élus locaux d’aller sensibiliser la population et de faire un inventaire de leurs besoins.
Depuis la déclaration le 2 février des premiers cas importés de la Tanzanie, le pays se trouve avec 58 décès et plus de 2516 cas recensés après deux mois et demi d’épidémie.
« Ni pendant l’épisode de 1999 encore moins celui de 2007, nous n’avons eu autant de décès. Je souligne qu’au niveau de la Grande Comore, sur les 15 victimes recensées, 12 sont des communautaires. Les gens peut-être par honte ou déni, tardent à venir à l’hôpital », a indiqué, le secrétaire général du ministère de la Santé, Aboubacar Said Anli qui a rappelé que plus de 90 % des personnes atteintes du choléra qui se sont présentées dans les hôpitaux à Ngazidja ont pu être sauvées. Cet ancien directeur général de la santé, qui était encore en poste durant la pandémie du coronavirus a déploré le déni que manifesteraient les cadres de l’île de Moheli. « Ce sont eux qui répandent les fausses rumeurs au sein de la population hélas. Nous avons commencé à observer une explosion des cas surtout au lendemain de l’aïd el-fitr », a rapporté Aboubacar Saïd Anli lors de la rencontre multisectorielle de ce mercredi, qui sera organisée dans les autres îles.
Selon le bulletin sanitaire de ce mardi, Anjouan reste toujours sous pression avec un total de 38 décès alors que l’épidémie n’a été déclarée sur place que le 6 mars. Soit donc un mois après la Grande Comore. Pour les principales difficultés qui favorisent la flambée de la maladie qui touche toutes les catégories d’âge, elles tournent autour de ces trois causes : très faible accès à l’eau potable par les consommateurs, le déni et implication insuffisante des autorités locales, toujours pas équipées. Lors de la réunion, un des participants a fait savoir que sa région natale, n’a toujours pas reçu des kits pour protéger les écoles ou les mosquées. Un cas qui est loin d’être isolé.
Il reste à son poste cinq ans de plus. Ahmed Ali Mondroha (photo), directeur de la Société immobilière de Mayotte depuis 2015, a vu son mandat renouvelé à l’unanimité par le conseil d’administration, le vendredi 19 avril. Cela traduit « la volonté du conseil d’administration de garder de la stabilité et de la continuité dans le travail engagé ces dernières années », indique le bailleur social via un communiqué. En 2023, le groupe a livré 335 logements et mis en chantier 300 autres. C’est un peu moins que l’objectif annoncé des « 500 par année », mais le secteur du bâtiment s’est retrouvé confronté à la crise de l’eau en 2023. Côté gestion, la SIM continue de s’agrandir également puisque 1 800 lots étaient gérés à fin 2017, contre « près de 3 000 à fin 2023 ».
Ce renouvellement est aussi une marque de confiance du groupe CDC Habitat (filiale de la Caisse des dépôts et des consignations) à laquelle la SIM appartient. « Par sa connaissance fine du territoire, des acteurs, et les partenariats mis en place avec les collectivités, Ahmed Ali Mondroha a su engager la SIM sur un rythme exceptionnel de développement malgré des contraintes économiques, climatiques et foncières, pour bâtir des logements de qualité et durables », estime Anne-Sophie Grave, la présidente du directoire de CDC Habitat, qui était à Mayotte, la semaine dernière, lors de l’inauguration et la pose de la première pierre de deux nouvelles résidences à Dzoumogné.
Trois secteurs du réseau sont concernés par des coupures d’eau inopinées, ce jeudi matin. Celles-ci visent à « permettre le remplissage du réservoir qui est actuellement à un niveau très très bas pour le maintien de la distribution », mentionne la Société mahoraise des eaux (SMAE). Passamainty-Manguiers subit donc « une coupure anticipée pour le secteur avec remise de l’eau [vendredi] à 14h au lieu de 16h ». Les deux autres secteurs, Passamainty Kavani-Bé et Tzoundzou I, font face à « une coupure technique immédiate » qui doit durer jusqu’à 16h.
L’équipe de lutte antivectorielle de l’Agence régionale de santé de Mayotte se rend à domicile pour sensibiliser les habitants concernant les bons gestes à adopter pour contenir la population de moustiques. Ceux-là sont des vecteurs de la maladie de dengue.
Depuis le début du mois d’avril, seule la Petite-Terre connaît des cas autochtones de dengue. 19 sont comptabilisés, ce mercredi 24 avril, confirme l’Agence régionale de santé (ARS). Son directeur, Olivier Brahic, insiste sur la prévention et la nécessité de se débarrasser des gîtes larvaires.
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Elle repère les gîtes larvaires et désinsectise.
En Petite-Terre, 19 cas de dengue ont été détectés. Aucun ce mercredi en Grande-Terre.
En deux semaines depuis le premier cas révélé le 6 avril, ce sont onze cas autochtones de dengue qui ont été détectés à Pamandzi et huit à Labattoir, en Petite-Terre, soit 19 au total, sans aucune hospitalisation pour l’heure. C’est ce que nous informe l’Agence régionale de sante (ARS) représentée par son directeur général, Olivier Brahic et son équipe de lutte antivectorielle, lors d’une conférence de presse à Pamandzi, ce mercredi 24 avril, en présence du directeur adjoint de la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT), Adrien Michon, et de sa première vice-présidente, ainsi que du premier adjoint au maire de Pamandzi, Ibrahim Madi Mdahoma. La dengue, maladie qui se transporte par le biais des piqûres de moustiques, n’a pas été relevée en Grande-Terre.
Cette annonce s’est greffée à une intervention de prévention sur le terrain afin de réaliser du porte-à-porte pour sensibiliser les habitants aux bonnes pratiques en éliminant toutes les eaux stagnantes (il faut recouvrir, retourner ou éviter les potentiels réceptacles d’eau, mettre ses déchets à la poubelle). L’équipe identifie et détruit des gîtes larvaires en pulvérisant une bactérie pour empêcher le développement des larves. Des prélèvements sont aussi effectués et traités en laboratoire pour identifier le ou les porteurs de la maladie.
« On sait que la maladie circule »
25 agents du service de lutte antivectorielle sont mobilisés tous les jours en Petite-Terre et entre 70 et 80 en Grande-Terre purement à titre préventif. En parallèle, une quinzaine de fonctionnaires de la communauté de communes de Petite-Terre a été formée par l’ARS pour passer le message auprès des habitants. La police municipale, aussi avertie, se charge aussi d’avoir un œil attentif.
« On sait que la maladie circule. On a eu une épidémie en 2019/2020 de type 1. Si les personnes qui ont eu ce type 1 et sont contaminées par cette maladie de type 2, les symptômes de la dengue seront plus graves », prévient le responsable du service de lutte antivectorielle, Biar Ibaroussi Amdoul. L’ARS rappelle l’importance de consulter directement un médecin en cas de fièvre et de maux de tête qui sont les premiers symptômes de la dengue.
Olivier Brahic a aussi souligné l’importance d’un « triptyque » pour lutter contre la circulation de la maladie : la population, l’ARS et les collectivités, concernant la politique de ramassage de déchets. « Car, en effet, la présence de déchets en nombre sur le territoire est un facteur d’épidémie. »
Un onzième cas de choléra
Olivier Brahic, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS), signale ce mercredi la présence d’un onzième cas de choléra à Mayotte. « D’autres cas sont en cours d’inspection », ajoute-t-il. « Les équipes du centre hospitalier de Mayotte sont prêtes à accueillir régulièrement les suspects et les identifier. » Si le focus n’est spécifiquement pas posé sur la population de demandeurs d’asile présente aux abords du stade de Cavani, à Mamoudzou, il explique que c’est effectivement au niveau des bidonvilles que le risque de choléra se fait le plus présent.
Lorsqu’un cas est détecté, l’équipe de l’ARS investigue le périmètre de l’habitation, vaccine l’entourage et distribue des pacs d’eau. L’eau des rivières et des puits, pouvant être facteur de contamination.
Durant sa campagne pour les élections européennes du 9 juin prochain, le Rassemblement national a fait le choix de donner les membres de sa liste au compte-gouttes. Le favori des sondages relance ainsi l’intérêt à mesure que les 80 noms apparaissent, soit le nombre de sièges français au parlement européen. Mayotte, où Marine Le Pen s’est rendue ce week-end, ne déroge pas à la règle. Saïdali Boina Hamissi a été annoncé comme inclus dans la liste présentée par Jordan Bardella, où il y sera l’un des deux représentants de l’Outremer. En effet, le scrutin se faisant uniquement par liste à l’échelle nationale, l’appartenance géographique est prise en compte généralement par les partis dans un souci de représenter un maximum de territoires. Ex-président du conseil général de Mayotte, Daniel Zaïdani aurait pu être ce candidat mahorais, mais ce dernier est sous la menace d’une peine d’inéligibilité pour l’affaire des concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut.
Le choix s’est donc porté sur le représentant du parti RN à l’échelle départementale, Saïdali Boina Hamissi. Sauf qu’avec cette technique, il y a le risque d’être davantage scruté. Et c’est ce qu’a fait le quotidien Libération en exhumant de sa page Facebook les sorties du candidat RN dans la deuxième circonscription de Mayotte en 2022. « La soumission de la femme vient naturellement lorsqu’elle se sent aimer, protéger et valoriser (sic) par son mari », a-t-il écrit par exemple, rapporte le journal national. Rejet des vaccins contre le Covid-19, les Comoriens assimilés à des « cafards » ou propos peu élogieux envers les femmes, les publications ressorties n’ont pas manqué de faire réagir les ministres Prisca Thévenot (déléguée au Renouveau démocratique) et Marie Guévenoux (déléguée aux Outremer). « Est-ce qu’on a regardé le profil de ce candidat ? Est-ce qu’on a regardé les valeurs portées par ce candidat ? », demande la première, qui est également porte-parole du gouvernement.
Les caillassages de bus, ces dernières semaines, ont poussé des conducteurs a exercé leur droit de retrait pendant cette dernière semaine avant les vacances. En début d’après-midi, ce mardi le réseau Hal’o Mayotte confirmait que « des perturbations des services de ramassage scolaire sont recensés sur plusieurs zones de l’île, à partir de ce mardi 23 avril ».
Intervenant récemment en visioconférence lors d’une conférence coorganisée par la Fedom (Fédération des entreprises des Outre-mer) et la FMBTP (Fédération mahoraise du bâtiment et travaux publics), Hervé Mariton a semblé attentif aux témoignages des acteurs économiques mahorais. « Des chefs d’entreprise de Mayotte ou de Guadeloupe, à l’occasion de discussions récentes, ont souligné combien les soucis d’accès à l’eau, les inquiétudes liées à l’insécurité sont parmi les principales préoccupations de leurs salariés, parmi les principaux handicaps d’attractivité des emplois proposés. Davantage que « la vie chère » », raconte le président de la Fedom dans l’édito de la dernière lettre hebdomadaire de la fédération.
Éphémère ministre chargé des Outremer (un mois et demi en 2007), le maire de Crest (Drôme) fait valoir son passé d’élu quand il dit que « certains pouvoirs publics mettent la pression sur un sujet – la vie chère – qu’ils ne maîtrisent pas (ou bien incomplètement), et dont ils n’auront jamais complètement à rendre compte, plutôt que de se concentrer sur des sujets majeurs de leurs compétences. Je ne sous-estime pas les enjeux du coût de la vie pour nos concitoyens ». Pour lui, la réponse se trouve dans le développement de l’emploi, « qui sera sûrement encouragé par l’amélioration de la qualité des services publics essentiels, du ressort des collectivités locales comme de l’État ».
La commune de Bandrélé a décidé de prendre le zébu par les cornes. Le dimanche 12 mai, elle a décidé d’organiser un grand nettoyage pour aller chercher les bouteilles d’eau vides qui « se trouvent dans la nature et plus particulièrement dans les ravines et bords des villages ».
« C’est dans ce cadre que la mairie de Bandrélé, en partenariat avec l’ensemble des associations de la commune, le CCAS via le CLS, lancent une mobilisation générale à la population pour procéder à une opération d’envergure de nettoyage », prévient la mairie qui, pour toute information complémentaire, invite à contacter le cabinet du maire (06 39 40 04 19).
Le paquebot « MS Nautica », opéré par la compagnie américaine Oceania Cruises, sera dans la baie de Mamoudzou à 10h le 1er mai. Il appareillera à 18h pour poursuivre son voyage. En janvier 2023, il devait faire escale pour une journée, mais les conditions météorologiques défavorables l’avaient contraint à rester au large. Cette année, le bateau a commencé son expédition le 11 avril 2024 à Singapour. Après avoir visité la Malaisie, la Thaïlande, le Sri Lanka, l’Inde, les Maldives et les Seychelles, le bateau se dirigera vers Mayotte pour terminer son voyage le 8 mai en Afrique du Sud. À son bord se trouvent 569 passagers et environ 400 membres d’équipage. Les passagers sont presque exclusivement anglophones avec 59 % d’Américains, 14 % de Canadiens, 8 % de Britanniques et 7 % d’Australiens.
Ce samedi 20 avril, le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) a tenu son assemblée générale ordinaire. Cette réunion a permis de procéder au renouvellement du conseil d’administration et des membres du bureau. Le docteur Abdou Madi en est donc le président ; Kassandrah Chanfi, vice-présidente, Dhoimrati Mtrengoueni, trésorière ; Nassabia Ibrahim, trésorière adjointe et Zéna Halidani, secrétaire générale. Le CRCDC est missionné par le ministère de la Santé pour assurer l’organisation, l’information et la mise en œuvre des programmes de dépistage des cancers du col de l’utérus, du sein et du colon, ainsi que le suivi des examens.
L’Institut national de la statistique et des études économiques a publié un nouveau rapport sur les prix à la consommation. Ainsi, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,6 % entre janvier et mars 2024. Par exemple, sur cette période, les tarifs de l’énergie augmentent de 9,9 % alors qu’ils baissaient depuis novembre. Les prix des produits pétroliers augmentent de 3,1 %. Les prix des produits manufacturés repartent à la hausse entre janvier et mars (+1,4 %). Les prix des services sont de nouveau en augmentation entre janvier et mars (+0,6 %), après une baisse de 0,5 % en janvier. La hausse des prix de l’alimentation se poursuit entre janvier et mars (+0,4 % après +0,4 % en janvier). Les prix des produits frais augmentent de 2,5 %, ceux des autres produits alimentaires sont stables.
Une semaine après le début des démolitions, de la terre retournée a remplacé les habitations insalubres de Doujani 2, mardi matin.
Une semaine exactement après le lancement de l’opération « Mayotte place nette », nouveau nom de Wuambushu, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a tenu à dresser un premier bilan, avant d’évoquer le report de la présentation des projets de loi Mayotte au conseil des ministres. 250 cases ont été détruites, c’est presque mieux que toute l’opération Wuambushu 1 (268 sur les trois mois, 700 sur l’année 2023).
D’après la préfecture, qui s’est exprimée la semaine dernière sur ses propres réseaux sociaux, ce décasage devait conduire au relogement d’entre 300 et 400 personnes. Aucun nouveau chiffre n’a été divulgué, et interrogé sur le manque d’hébergements d’urgence sur le territoire, le ministère met en avant les cinq millions d’euros débloqués « pour développer les capacités d’hébergement d’urgence sur Mayotte ». L’opération doit durer onze semaines, jusqu’à la fin du mois de juin. Cette enveloppe ne peut donc pas servir à construire des habitations, mais à mobiliser des propriétaires pour mettre à disposition leurs logements.
350 reconduites à la frontière
Le bilan de l’opération qui doit mobiliser 1.700 personnels des forces de l’ordre continue. Sont évoqués 4.000 contrôles, ainsi qu’une centaine de délinquants arrêtés, dont six « chefs de bandes », soit un dixième de l’effectif ciblé pendant les deux mois et demi. Les motifs des poursuites à leur encontre ne peuvent pas être communiqués par le ministère, les enquêtes étant en cours. Il est également fait état de 550 interpellations d’étrangers en situation irrégulière, dont 350 reconduites à la frontière. La capacité de rétention doit être augmentée pour traiter la situation des personnes en situation irrégulière sur le territoire, avec un quatrième local de rétention administrative. Enfin, pour finir sur les chiffres, une cinquantaine d’armes ont été saisies. « Ces résultats vont être évolutifs, en fonction de l’avancée des opérations qui sont conduites sous l’autorité du préfet avec les forces de l’ordre », indique le ministère.
Des moyens militaires déployés
En renfort des moyens terrestres, le grand jeu a été sorti au niveau aérien et maritime. Un avion de l’armée de l’air est actuellement sur place à Mayotte, doté de radars devant permettre de détecter les mouvements de kwassa. Deux vedettes de la gendarmerie maritime, relevant du ministère des armées, doivent se relayer « en permanence », afin d’identifier et intercepter les embarcations illégales. Un bâtiment est également présent en Petite-Terre et va être positionné en haute mer, dans le canal du Mozambique, afin de « bloquer la route migratoire des Grands lacs ».
La présentation des projets de loi au conseil des ministres reportée
Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a précisé le calendrier des deux projets de texte promis aux Mahoraises et aux Mahorais en février dernier. Les projets de loi Mayotte, l’une constitutionnelle devant supprimer le droit du sol dans le département, l’autre ordinaire, seront remis au conseil départemental le 22 mai, et ce dernier aura alors un mois pour faire part des ajustements voulus, qui seront ensuite étudiés par le gouvernement. Ce procédé, que « les élus ont appelé de leurs vœux », retarde la présentation de ces deux projets de texte devant le conseil des ministres au début du mois de juillet, contre le 22 mai initialement. La ministre Marie Guévenoux, devrait, elle, se présenter à nouveau sur le territoire mahorais en fin de semaine prochaine. Le projet de loi ordinaire est tourné autour de quatre axes : la lutte contre l’immigration irrégulière, le renforcement des pouvoirs d’investigation des forces de l’ordre, le développement économique et social de l’île et enfin le champ institutionnel. Sur ce dernier point, il s’agit surtout de changer l’appellation de la collectivité en « département-région », ce qui implique une augmentation du nombre d’élus et un changement de scrutin. Une évolution demandée par le président du conseil départemental, et qui devrait simplifier l’organisation des compétences de la collectivité, qui endosse actuellement certaines du département et certaines de la région.
Wuambushu 2 : « un quartier entier de Mamoudzou nettoyé de « ses bangas » »
Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outremer, lors de son dernier voyage à Mayotte, au début du mois d’avril. Derrière elle, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, et le contrôleur général Hervé Derache, directeur territorial de la police nationale à Mayotte
Après une semaine d’opération « Mayotte place nette », le nouveau nom de Wuambushu 2, Marie Guévenoux a défendu un premier bilan sur la chaîne Sud Radio, ce lundi soir. « Il y a 250 « bangas » qui ont été détruits. C’est un quartier entier de Mamoudzou qui a été nettoyé de ses « bangas » », a indiqué la ministre chargée des Outremer en évoquant Doujani 2, à la pointe sud du village de M’tsapéré. Elle a également été interrogée sur le week-end de Marine Le Pen à Mayotte, les samedi 20 et dimanche 21 avril. La députée du Rassemblement national a qualifié « d’opération de communication » l’initiative gouvernementale réitérée en ce mois d’avril. La ministre a répondu en qualifiant ces propos « d’insultes envers les forces de l’ordre ».
Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a tenu à réagir aux propos de Saïd Kambi, qui s’en prend à Maxime Ahrweiller Adousso. La secrétaire générale aux affaires régionales a dans ses attributions l’autorité de gestion des fonds européens du programme 2014-2020.
L’un des leaders des Forces vives de Mayotte, Saïd Kambi, s’en est pris à la secrétaire générale des affaires régionales,Maxime Ahrweiller Adousso, sur le plateau de Kwezi, ce mardi matin. Il mettait en exergue les résultats de la préfecture de Mayotte dans la gestion des fonds européens, notamment le retard accumulé dans leur consommation (52 % utilisés). Le préfet de Mayotte a réagi en indiquant « qu’il nelaissera jamais quiconque porter injustement atteinte à l’honneur, à la considération et au travail mené par ses collaborateurs ».
« Ce jour ont été tenus sur un plateau télé des propos insultants, menaçants et diffamatoires à l’encontre de la secrétaire générale aux affaires régionales de la préfecture de Mayotte, membre du corps préfectoral. François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, délégué du gouvernement, condamne fermement ces propos mensongers, sans aucune réalité factuelle », a réagi la préfecture de Mayotte, ce mardi. François-Xavier Bieuville souhaite défendre ici la secrétaire générale aux affaires régionales (Sgar), Maxime Ahrweiller Adousso.
Car, dans l’émission Temps de parole de Kwezi de ce mardi matin, Saïd Kambi, membre des Forces vives, a mis en cause celle-ci et son bilan dans la gestion des fonds européens, notamment via son rôle d’autorité de gestion. « J’ai demandé qu’elle parte. Elle n’a jamais montré ses compétences sur le sujet », nous confirme-t-il, avant d’ajouter qu’il a les rapports qui le prouvent. Pour lui, la préfecture de Mayotte veut « l’intimider » par le communiqué envoyé aux rédactions. « Il parle de « propos menaçants », alors que je parle fort parce que j’ai des problèmes d’audition », se défend celui qui était très actif sur les barrages. Il répète qu’il n’a « pas peur de la justice française, mais de l’injustice ».
« Le préfet de Mayotte ne laissera jamais quiconque porter injustement atteinte à l’honneur, à la considération et au travail mené par ses collaborateurs », lui répond le délégué du gouvernement, qui dit « renouveler sa confiance à sa collaboratrice pleinement engagée depuis des années avec ses équipes et les acteurs locaux pour le développement du territoire, au bénéfice des Mahorais et de l’intérêt général ». Le projet du Caribus (39 millions d’euros), la mise en service de deux barges et deux amphidromes (24 millions d’euros), des travaux sur le réseau d’eau (21 millions d’euros) ou la Technopole de Dembéni (dix millions d’euros) sont ainsi montrés en exemple de financements européens réussis sur le territoire.
« Les dossiers financés au titre de ces fonds européens sont progressivement mis en paiement par l’autorité de gestion. La date maximale de mise en paiement est fixée par la Commission européenne à la fin d’année 2024 pour le Feder et jusqu’en juillet 2025 pour les autres fonds. Toutefois, la mise en paiement de l’ensemble des dossiers mahorais sera réalisée dès la fin de cet été, et ce sans qu’aucun risque de sous-consommation des fonds européens ne soit pressenti », défend pourtant le nouveau préfet, dans son communiqué daté de mardi.
En réalité, à l’approche de la clôture, seuls 52 % des fonds européens (Feder et FSE réunis) ont été consommés à Mayotte, ce mardi 23 avril, selon la Commission européenne. À titre de comparaison, La Réunion qui a davantage d’expérience en la matière (Mayotte n’a accès aux programmes de fonds européens que depuis 2014) est à 86 % rien que pour son Feder 2014-2020 dont l’enveloppe est de pratiquement 1,5 milliard d’euros. À Mayotte, on est à 52 % d’une enveloppe de 268 millions d’euros.
Le premier centre médico-psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA) a ouvert en décembre 2023. Ce lundi, l’équipe faisait une présentation aux partenaires la matinée et aux familles l’après-midi.
À M’tsapéré, dans la commune de Madmoudzou, le premier centre médico-psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA) ouvert en décembre 2023, a été présenté au public ce lundi. Mais l’équipe composée de la seule pédopsychiatre de l’archipel mahorais compte énormément sur l’ouverture d’autres CMPEA sur le territoire, entre autres, pour répondre à la demande.
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Le centre s’appuie par exemple sur des éducatrices spécialisées. Elles peuvent faire partie de l’unité mobile de pédopsychiatrie (UMPP) qui consiste normalement en un déplacement de cinq professionnels dans d’autres structures.
Salle de psychomotricité.
Virginie Boiard, cheffe de service pédopsychiatrique ; Automne Launay, psychomotricienne et Magalie Guédet, orthophoniste.
Le CMPEA est situé rue Maévantana, à M’tsapéré, commune de Mamoudzou, dans la même rue que le dispensaire.
Le tout premier et seul centre médico psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA) de 0 à 18 ans à Mayotte a ouvert ses portes en décembre 2023 pour le grand Mamoudzou. Il s’agit de la réunion de deux services du centre hospitalier de Mayotte (CHM) qui ont déménagé dans de nouveaux locaux, rue Maevantena, à M’tsapéré, à Mamoudzou, à la demande, dès 2022, de la cheffe de service Virginie Boiard.
Une bonne nouvelle même si, « on n’est pas très bien situés », livre celle qui est aussi la seule pédopsychiatre de l’archipel, devant des partenaires et l’agence May santé recrutement pour présenter la structure. « C’est un quartier avec beaucoup d’insécurité avec des phénomènes de bandes. Il y a des jeunes qui ne peuvent plus venir comparé à quand on était au CHM car M’tsapéré n’est pas neutre », regrette-t-elle, ce lundi 22 avril, dans une salle d’attente encore sans climatisation malgré les six mois de travaux. Le bâtiment se scinde en deux parties : l’une pour les enfants, l’autre pour les adolescents.
« Ça a déshabillé Paul pour habiller Jacques »
« On est contents d’être ici mais une grande partie du personnel se déplace en périphérie donc j’ai enlevé des moyens à Mamoudzou. Ça a déshabillé Paul pour habiller Jacques », déplore la responsable. En effet, le seul service pédopsychiatrique, ouvert à Mamoudzou du lundi au vendredi, se rend aussi via l’unité mobile de pédopsychiatrie (UMPP), créée en 2023, au CMP pour adultes de Petite-Terre les mardis, à celui de Bandrélé les mercredis et jeudis, et deux jours par semaine au dispensaire dans le nord, où il n’y a pas de CMP. En plus de se rendre chez les partenaires : l’Éducation nationale, des associations, des services sociaux et les structures médico-judiciaires (il existe une seule unité (UMJ) à Mayotte au CHM qui se déplace sur le territoire) pour effectuer du soutien et des formations.
Chaque intervention est censée mobiliser cinq professionnels : la pédopsychiatre, l’infirmière, la psychomotricienne, l’orthophoniste et une éducatrice spécialisée. Mais le CMPEA, sursollicité, est aussi confronté à des problématiques de recrutement : il manque depuis septembre un poste d’orthophoniste, et depuis fin mars, une psychologue pour les adolescents.
« On n’est pas même pas à dix équivalents temps plein. Les journées sont très denses. Ça fait trois ans que je suis toute seule en tant que pédopsychiatre, ça commence à tirer un peu », confie celle qui essaie de recruter aussi de son côté. Mais elle compte surtout sur les sorties d’écoles fin juin pour combler l’équipe, en espérant que les nouvelles recrues potentielles ne soient pas toutes dirigées vers d’autres services à Mayotte comme cela a été le cas l’année passée malgré les besoins en psychiatrie, nous glisse-t-elle.
« On est passé à un an d’attente »
En tout, en 2023, le service a accompagné 650 enfants et adolescents en file active, pour le grand Mamoudzou et la périphérie. « On est entre guillemets victimes de notre succès. En octobre 2021, je pouvais quasiment voir les enfants la semaine suivante. Là, on a eu 130 demandes en 2023. On est passé à un an d’attente quasiment pout tout. C’est là qu’on voit qu’il y a plein de besoins », déclare celle qui en est à traiter les demandes de février 2023. Elle estime que rien que dans le grand Mamoudzou, environ 70 enfants et adolescents sont en attente d’obtenir leur premier rendez-vous, d’autres patientent aussi pour le deuxième. « Et ça va augmenter je pense. C’est catastrophique parce que ce sont des enfants et des familles en souffrance […] Mais dans tous les CMPEA en métropole il y a de l’attente. La psychiatrie c’est le parent pauvre de la médecine. Et pourtant, c’est l’avenir de notre société les enfants. »
Mais à Mayotte, d’autres problématiques s’ajoutent. « On n’a pas d’alternative à la consultation ambulatoire, on n’a pas d’hôpital de jour, pas de lits d’hospitalisation pour les enfants et adolescents… On [L’ARS] nous avait dit 2025, je pense que ce sera 2026 quand la psychiatrie va déménager en Petite-Terre pour 10 lits d’adolescents prévus », détaille-t-elle. Il sera alors possible d’hospitaliser les jeunes à partir de 13 ans. En attendant les adolescents au CHM sont mélangés aux adultes. Les enfants sont, eux, évasanés hors-territoire, à La Réunion (unité pour enfants et adolescents, Vanille) ou en métropole.
Un CPEAM dans le nord ?
« Et si on ouvre un CMPEA dans le nord et dans le sud, là c’est toute une équipe qu’il faut recruter », s’inquiète celle qui attendait la décision finale de l’ARS rendue de façon officieuse ce mardi lors d’une réunion avec le CHM concernant l’implantation potentielle d’autres CMPEA. Dont, le plus probable, selon nos informations, serait d’abord dans le nord de Grande-Terre dans des locaux du CHM pour des raisons financières et administratives ne permettant pas encore à l’ARS de louer d’autres espaces.
Une fois ces structures obtenues, l’étape suivante sera pour Virginie Boiard de réclamer un hôpital psychiatrique de jour. « On a beaucoup de projets, le problème c’est le fonctionnement », poursuit celle qui aimerait par exemple développer des consultations en groupe de mamans adolescentes (dont grossesses issues de viols) ou encore des consultations transculturelles avec des cadis pour les cas où la médecine « traditionnelle » n’est pas la voie de traitement empruntée pour le patient (À Mayotte, le premier réflexe et parfois le seul peut résider en des prières coraniques pour éloigner les mauvais esprits et calmer les crises délirantes attribuées aux djinns).
Les démarches à effectuer
Pour rentrer au centre médico-psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA), une fiche de renseignement est à remplir par la famille ou un professionnel dans un premier temps en passant par le secrétariat. Une commission mensuelle d’admission permet ensuite de préparer deux à trois entretiens d’accueil pluridisciplinaires. Ils incluent l’enfant et la famille pour décider du projet de soin personnalisé.
L’équipe propose des séances individuelles : médicales avec la pédopsychiatre, de la psychothérapie avec une psychologue, un suivi infirmier, des consultations avec une psychomotricienne, une orthophoniste, et des éducatrices pour un accompagnement éducatif et social. Elle propose aussi des consultations groupales selon l’âge et la souffrance mentale, et en famille (voire à domicile).
La famille est intégrée dans le parcours car, signale la cheffe de service : « Lui (enfant ou adolescent) peut évoluer mais si la famille continue à avoir le même regard sur lui, ça ne va rien changer ». Seuls les plus de 13 ans peuvent venir non-accompagnés, à condition d’avoir une autorisation signée par leurs représentants légaux.