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Trois cas autochtones de choléra confirmés à Koungou

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Le lavage des mains reste la première barrière pour lutter contre la propagation du choléra, la bactérie se transmettant par voie fécale.

Depuis lundi, trois cas de choléra dits « autochtones » ont été confirmés dans la commune de Koungou. Un homme, une femme et un bébé, qui ne font pas partie de la même famille, auraient donc attrapé la maladie sur place, à Mayotte. Ces trois nouveaux cas portent à treize le nombre de cas de choléra enregistrés à Mayotte. L’île aux parfums reste éloignée d’un stade épidémique, 1826 cas ayant été confirmés depuis la fin du mois de janvier dernier sur l’île voisine d’Anjouan.

Olivier Brahic, directeur général de l’agence régionale de santé de Mayotte, a tenu une conférence de presse ce vendredi aux côtés du préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville pour rappeler les mesures prises par les autorités. Trois spots de vaccination mobiles vont être déployés à Koungou. Ils complèteront un centre de dépistage, fixe. 2.600 doses de vaccin seront dans ce cadre livrées à Mayotte « en début de semaine prochaine », rapporte Olivier Brahic.

Pour rappel, une unité « choléra » a déjà été mise en place au centre hospitalier de Mayotte. Les cas suspects sont régulièrement extraits par le SAMU avant d’être pris en charge en milieu hospitalier.

Les migrants de Cavani chassés de la rue

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Depuis les environs de 9 heures, ce vendredi 26 avril, un important dispositif de gendarmes et de policiers bloque l’accès au boulevard Marcel-Henry, devant le stade de Cavani. Les migrants, estimés entre 300 et 500 dans le village de la commune de Mamoudzou, sont priés de quitter les lieux. « C’est une opération de trottoir pour des questions de salubrité », nous informe le sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron, en s’appuyant sur un arrêté municipal daté du 25 mars pris par le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila.

Les agents de nettoyage et une tractopelle passent derrière pour récupérer les quelques effets dont disposaient les personnes migrantes : cartons, vêtements accrochés au grillage, bâches …. La presse est tenue de rester derrière le périmètre, au profit de l’équipe de communication de la police présente sur les lieux.

La veille les migrants aux abords ont été recensés, afin de permettre prioritairement aux femmes, enfants, personnes malades ou infirmes d’obtenir un logement. « Mais c’est une problématique qui va rester. Il n’y a pas assez d’hébergement pour toutes les personnes qui sont sur le territoire », nous indique le sous-préfet. « On nous a juste dit de prendre nos affaires les plus importantes et de partir », nous raconte, déboussolée, une réfugiée de la République démocratique du Congo.

Miss Excellence : Nourya Aboutoihi représente Mayotte ce samedi

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L’élection de Miss Excellence France aura lieu, ce samedi 27 avril, à 20h (21h à Mayotte) au centre culturel et des congrès d’Aix-les-Bains. L’événement sera retransmis en direct sur Mayotte La 1ère. L’occasion de soutenir la candidate mahoraise Nourya Aboutoihi lors de la compétition.

Crise de l’eau : des coupures non prévues à Passamaïnty et Tsoundzou

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Trois secteurs du réseau étaient concernés par des coupures d’eau inopinées, ce jeudi matin. Celles-ci visaient à « permettre le remplissage du réservoir qui est actuellement à un niveau très très bas pour le maintien de la distribution », mentionne la Société mahoraise des eaux (SMAE). Passamainty-Manguiers subit donc « une coupure anticipée pour le secteur avec remise de l’eau [vendredi] à 14h au lieu de 16h ». Les deux autres secteurs, Passamainty Kavani-Bé et Tzoundzou I, ont fait face à « une coupure technique immédiate » qui devait durer jusqu’à 16h.

Crise de l’eau 2 : une panne d’électricité complique la distribution à Tsingoni

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Depuis jeudi, 10h30, les villages de Combani, M’roalé et Tsingoni subissent une coupure d’eau. Elle devrait revenir, ce vendredi après-midi, selon l’horaire prévu dans le planning à Combani et Tsingoni, indique la société mahoraise des eaux (SMAE) qui explique aux usagers que l’origine vient d’une coupure sur le réseau EDM au niveau de M’tsangamouji. Pour M’roalé, « la remise en eau aura lieu dès le retour d’EDM à M’tsangamouji ».

Lors de la remise en eau, la société conseille de ne pas utiliser l’eau qui coule les premières minutes pour un usage alimentaire, attendre qu’elle soit claire et la faire bouillir durant la première demi-journée.

Faits divers : des heurts à M’tsapéré en marge d’interpellations

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Ce jeudi matin, la police a mené une opération dans le quartier M’rowahandra, à M’tsapéré, afin d’interpeller deux personnes liées à des affaires judiciaires en cours, selon nos informations. En réponse, des heurts ont éclaté entre des habitants du bidonville et les forces de l’ordre. Du côté de l’état-major de la police, on confirme que des caillassages ont eu lieu contre leurs services, mais aucun détail n’a filtré sur les cibles. En fin de matinée, les forces de l’ordre ont dû intervenir une nouvelle fois pour rétablir l’ordre.

A Tsoundzou 1, des rixes entre bandes de jeunes ont aussi nécessité l’intervention de la police. Outre pour éviter les caillassages de bus, les fonctionnaires de police ont procédé au retrait de barrages installés sur la route secondaire menant au collège de Kwalé. Trois interpellations d’individus sont comptabilisées.

Football : Auryane Abdourahim sera à l’Euro U17 avec les Bleuettes

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L’attaquante du Paris-Saint-Germain, Auryane Abdourahim, figure sur la liste des convoquées pour le championnat d’Europe de football U17, du 1er au 19 mai. La sportive originaire de Pamandzi, qui a joué avec son premier match avec les professionnelles mercredi contre le rival du Paris FC, rejoindra la Suède où la France défendra son titre. Elle affrontera le pays-hôte, dimanche 5 mai, puis le voisin norvégien, le 8 mai, et l’Angleterre, le 11 mai. Une place de premier ou deuxième du groupe envoie directement en demi-finale. « Ce tournoi offrira trois billets pour la Coupe du monde féminine U17 de la FIFA 2024 (du 16 octobre au 3 novembre en République dominicaine) », rappelle également la Fédération française de football.

Médina Belaïd, Olivia Romiti et Anaïs Ebayilin, coéquipières d’Auryane Abdourahim à Paris, accompagneront la jeune Mahoraise en Suède.

La déchetterie mobile à M’tsamboro ce samedi 27 avril

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La déchetterie mobile du Grand nord sera déployée samedi 27 avril, de 8h à midi, sur le point de vue Chifouni dans la commune de M’tsamboro, informe la communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte (Cagnm) ce jeudi. Quatre bennes seront positionnées afin de récupérer les déchets verts, encombrants, ferraille, déchets électroménagers et ampoules. L’apport des déchets est gratuit.

Journées portes ouvertes au RSMA les 4 et 5 mai

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Le régiment du service militaire adapté de Mayotte (RSMA) ouvre ses portes les samedi 4 et dimanche 5 mai, de 8h à 17h au quartier de Hell, à Combani. Le public pourra alors découvrir gratuitement le régiment, ses missions, ses 22 filières de formation, visiter les plateaux pédagogiques et rencontrer les cadres ainsi que les volontaires du RSMA.

L’occasion aussi d’assister à des démonstrations dynamiques qui illustrent des savoir-faire de l’armée de Terre, de participer à des activités sportives et des jeux, comme une tombola pour gagner des lots. Les deux jours seront aussi rythmés de six concerts donnés par des artistes emblématiques de Mayotte : Dievil Genuis, 976 Kaira et Jah D One, Naid, Komo, M’toro Chamou et Socla Familia. Une centaine de stands permettra également de découvrir des associations et de l’artisanat local.

Un tournoi de basket-ball 3×3 au gymnase de M’gombani le 11 mai

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Un premier tournoi de basket-ball 3 x 3 à Mayotte (appelé « le Big tournoi 3 x 3 ») aura lieu samedi 11 mai, à partir de 9h, au gymnase de M’gombani, à Mamoudzou. Il s’agit d’une variante qui se joue avec trois joueurs de chaque côté sur des matchs d’environ dix minutes. L’événement, organisé par le TCO Basket en collaboration avec la ligue régionale de basket-ball de Mayotte, est ouvert au public.

Les gagnants du tournoi, tant chez les filles que chez les garçons, auront l’opportunité de représenter Mayotte lors du prestigieux Run Ball qui se tiendra à La Réunion le 27 juin prochain.

Près de 16,5 % demandeurs d’emplois de moins sur un an

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Le nombre de demandeurs d’emplois tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) à Mayotte passe de 17.410 personnes au premier trimestre 2023 à 14.535 personnes à celui de 2024. La direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets) constate ainsi une baisse de 6, 6 % (1.025 personnes en moins), dans sa publication de ce jeudi 25 avril.

Sur un an, à Mayotte, la baisse de demandeurs d’emplois tenus de rechercher un emploi et sans activité inscrits à France Travail (ex-Pôle Emploi) est de 16,5 %.

« Si j’avais vu le couteau, je serais parti, tu vois »

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Un membre d’une bande de La Vigie est jugé, ces jeudi et vendredi, pour des coups de couteau donnés à un rival de la bande « Gotham », le 18 janvier 2021.

Un jeune homme de 22 ans est jugé, ces jeudi et vendredi, par la cour d’assises de Mayotte. Il est accusé d’avoir poignardé à onze reprises un membre d’une bande rivale à Labattoir, en Petite-Terre, le soir du 18 janvier 2021. Des représailles violentes ont suivi, ponctuées de trois meurtres.

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« La France et l’Europe ne doivent pas laisser les Mahorais seuls en première ligne »

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Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts, lors de son déplacement à Mayotte du 17 au 19 avril 2024. Crédit photo : Rodrigue Chantoiseau.

Après des déplacements en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane, et à La Réunion, Marine Tondelier, la secrétaire nationale du parti Europe Écologie Les Verts (EELV), était à Mayotte du 17 au 19 avril. Avec nous, elle revient sur sa visite, les enjeux d’immigration, les enjeux environnementaux, et les élections européennes qui se tiennent du 6 au 9 juin prochain.

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Marine Tondelier a rencontré des étudiants, et a notamment abordé la question de l’absence de logement du Crous sur le territoire.

Flash Infos : Il s’agit de votre première visite à Mayotte. Pourquoi était-il important pour vous de venir ?

Marine Tondelier : Il faut savoir que j’ai décidé, il y a quelques années, de ne plus prendre l’avion – car je n’en ai pas besoin dans ma vie quotidienne pour aller voir ma famille, contrairement aux habitants des îles, qui ont le droit de sortir de leur île. Je m’étais toujours dit qu’en tant que secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), si je devais reprendre l’avion, ce serait pour aller dans les territoires d’Outre-mer, pour aller écouter ses habitants. Je suis venue à Mayotte avec beaucoup d’humilité, c’est-à-dire que je n’allais pas descendre de l’avion en disant : « comme je viens d’arriver depuis dix minutes, je vais vous expliquer ce qu’il faut faire parce qu’évidemment, j’ai tout compris en lisant des notes dans l’avion » (Elle rit). Je venais pour me rendre compte par moi-même, pour échanger avec un maximum de personnes sur place et pour nouer des relations de travail, qu’on pourrait prolonger dans le temps. Parce qu’on n’est pas venus juste pour deux ou trois jours. Nous sommes venus sur le territoire pour commencer le travail au service de Mayotte, au service de celles et ceux qui voudraient travailler avec nous sur place, avec les gens qui voudraient par exemple rejoindre les Écologistes pour qu’on puisse avancer ensemble et avoir une vraie présence sur Mayotte, afin de défendre les habitants et leur cadre de vie.

F. I. : Comment votre visite s’est-elle déroulée ? Quels acteurs avez-vous rencontrés ?

M.T. : On a rencontré beaucoup de monde. Plusieurs associations environnementales comme Hawa Mayotte, Mayotte Nature Environnement et les Naturalistes. On a rencontré aussi des étudiants, les Jeunes Agriculteurs. Nous sommes allés au bidonville de Kawéni et à la maternité. On a rencontré des militants, on a vu Solidarité Mayotte et Mlezi Maore. En se baladant, on a aussi voulu discuter avec les gens qu’on croisait pour pas être enfermés dans un programme institutionnel.

F. I. : En mars, vous avez interpellé dans une lettre le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, sur la suppression du droit du sol. Que pensez-vous des différents projets de loi pour Mayotte qui vont être présentés début juillet au conseil des ministres ?

M. T. : Nous on considère que : soit Mayotte, ce n’est pas la France, soit Mayotte, c’est la France. Et c’est le cas aujourd’hui. Il n’y a pas à y avoir de droit dérogatoire. Les citoyens de Mayotte ne sont pas des citoyens de seconde zone. Il faut les aider et les accompagner dans leurs difficultés, qui sont réelles et notamment au sujet de l’immigration. On n’a pas des œillères, on ne dit pas que ça n’existe pas et que tout va bien. Mais on pense que la France et l’Europe doivent prendre leurs responsabilités, intervenir et ne pas laisser les Mahorais seuls en première ligne pour gérer ce problème. L’Europe doit prendre sa part. Il y a des choses que j’ai vu sur certains territoires d’Outre-mer, en particulier à Mayotte, que personne n’accepterait dans l’Hexagone. Donc il faut qu’on aide ce territoire. Je pense qu’il ne faut pas se tromper de problème. Quand les gens viennent à Mayotte, ce n’est pas une question de nationalité, mais de fuir la pauvreté aussi. Tant qu’il y aura cette différence de niveau de revenu entre Mayotte et les territoires voisins, les gens continueront de venir. Dire que changer tel article dans tel code va arrêter cette situation, c’est se moquer des gens. Ça ne règle pas le problème de fond. Deuxièmement, il y a d’autres exceptions que j’ai pu constater sur place qui sont intolérables. Le fait que le Smic soit 20 % moins élevé qu’en Hexagone, que tous les minima sociaux soient moins élevés, alors que quand on va au supermarché, tout est 30 % plus cher pour l’alimentation c’est incompréhensible. Évidemment qu’il faut un projet de loi sur Mayotte et des politiques urgentes. Mais j’ai l’impression, parfois, que tout le cinéma que fait Gérald Darmanin avec les mesures est contre-productif.

F. I. : Justement, l’année dernière, EELV avait condamné l’opération Wuambushu. C’est aussi le cas cette année ?

M.T. : Wuambushu, ou plutôt « place nette », c’est contre-productif, ça crée de la violence, ça crée de l’insécurité. Il n’y a pas plus de reconduites aux Comores qu’avant. Parce qu’évidemment, quand ils décasent, ils préviennent avant, donc les gens ne sont pas là. Ils détruisent juste des logements qui, certes, ne sont pas des logements de qualité, mais qui permettaient au moins à certaines personnes, et parfois même à des Mahorais, pas seulement des étrangers en situation irrégulière ou régulière, d’avoir un toit sur la tête. Un toit que l’État ne leur procure pas, alors que quand on est citoyen français, on a un droit au logement opposable. Et qu’est ce que fait l’État ? Il paye des bulldozers pour aller détruire leurs habitats de fortune. Alors qu’il y a une épidémie de choléra naissante, on disperse des gens sans eau potable, c’est irresponsable, cela met les gens en danger. C’est du cinéma. Normalement, au cinéma, quand il y a un film qui marche très bien, on fait le numéro deux. Là, Gérald Darmanin fait ça, mais avec Wuambushu 1 qui était loin d’être un succès.

F. I. : Face à une problématique environnementale qu’est la gestion de la ressource en eau, une usine de dessalement va être construite à Ironi Bé. Plusieurs associations environnementales ont dénoncé ce projet pour son impact sur le lagon, et dont le caractère urgent lui permet d’être dispensé de certaines procédures. En tant qu’écologiste, que pensez-vous de cette situation, réglant une problématique environnementale en en créant une autre ?

M. T. : Je vais commencer par dire que quand on est un être humain sur cette planète, on a droit à l’eau potable. Et aujourd’hui, à Mayotte, les 38.000 mètres cubes disponibles d’eau potable par jour, ça ne suffit pas. Donc moi, je peux vous dire comment on devrait faire pour un projet écologique idéal, ce que je peux aussi vous dire, c’est qu’évidemment, tout ça doit être mis au regard de l’impératif que chaque Mahorais ait un accès dans les plus brefs délais à une eau potable de qualité. La deuxième chose est que cela pose plusieurs questions, notamment sur l’impact du rejet de saumure. Je comprends le caractère d’urgence, mais je ne veux pas qu’on dise que comme c’est urgent, on va faire n’importe quoi, quitte à le regretter après. Si tous les poissons du lagon meurent, comment font les pêcheurs ? Si on continue avec les réseaux d’assainissement qui ne vont pas, les déchets qui ne sont pas gérés comme il le faudrait, à la fin, c’est l’île de Mayotte qui va être rendue inhabitable. Et l’habitabilité de l’île de Mayotte ne tient pas à cœur qu’aux écologistes. Donc il faut en prendre soin. Aussi, si vous ouvrez une usine de dessalement, qui fonctionne à l’électricité, que le réseau n’est pas près adéquat et que ça se traduit par des coupures pour la population, c’est aussi compliqué. Mais j’imagine évidemment que les autorités ont ces problématiques là en tête, je pense par contre que les décisions doivent être prises de manière transparente et éclairée avec les études nécessaires. Mayotte est le bien commun de tous ceux qui habitent cette île.

F. I. : La gestion de la crise de l’eau a montré un manque d’anticipation des pouvoirs publics, la collecte des déchets ne montre pas ses résultats à certains endroits… Comment demander à la population de s’investir quand les gestionnaires sur le territoire ne montrent pas toujours l’exemple ?

M. T. : C’est une question très juste. J’ai toujours été absolument en désaccord avec les politiques qui disent que les citoyens doivent faire ceci, doivent faire ça. « Il faut couper l’eau du robinet, il faut éteindre le wifi, il faut, il faut, il faut. » C’est vrai qu’il y a une responsabilité de chaque habitant de cette planète, mais la première responsabilité, est celle de la société dans son ensemble. Et est-ce que les pouvoirs publics organisent une société où il est possible, même, d’être écologiste, où ces comportements sont encouragés et valorisés, ou est-ce-que, comme c’est le cas aujourd’hui, les autorités elles-mêmes ne prennent pas leurs responsabilités ? Aujourd’hui, quand vous habitez à Mayotte, de fait, c’est compliqué. Et les autorités ont une lourde responsabilité dans la situation environnementale de Mayotte. Je ne parle pas que de la santé des petits oiseaux, mais de l’impact sur chaque habitant qui est incommodé par l’échec de l’assainissement, de la gestion des déchets et de leur impact sur l’environnement et sur la santé. Il y a la question des moyens qui sont mis par l’Etat sur ce département… Car si c’est un département comme les autres, alors on s’en occupe. Il faut une égalité, non pas juste une égalité de moyens donnés, mais une égalité réelle, c’est-à-dire qu’il y a des départements français où il faut mettre les bouchées doubles car on part de plus loin. Mais il faut aussi que ça suive localement. On le sait, tout est plus difficile sur une île et c’est pour cela qu’on ne peut pas laisser Mayotte et ses habitants livrés à eux-mêmes et être juste obsédé par les opérations comme « place nette » de Gérald Darmanin, qui se prend pour Walker Texas Ranger, en menant une grande opération de communication qui n’améliore pas le sort des habitants sur place. Je trouve ça très méprisant, en fait, comme attitude.

F. I. : Les élections européennes approchent. Qu’est-ce que des députés EELV au Parlement européen pourraient faire concrètement pour Mayotte ?

M. T. : D’abord, je veux dire que je n’aime pas le mot « outre-mer ». Parce que pour les habitants de Mayotte, l’outre-mer, c’est l’Hexagone, donc tout est très relatif. Et en Europe, c’est pire. En Europe, les territoires comme Mayotte sont appelés les régions ultrapériphériques. Nous, au parti Écologistes, on veut mettre les Outre-mer au cœur de l’Europe. Il faut en faire plus pour ces territoires que pour les autres, car on a une dette envers eux, je n’ai pas peur d’utiliser ce mot. Il faut être lucide et honnête là-dessus. Sur la question migratoire par exemple, je pense que l’Europe doit être beaucoup plus investie pour aider Mayotte. Ce n’est pas à Mayotte de supporter seule le fait d’être près des Comores et que vu le niveau de vie là-bas, les gens aient envie de venir.

Concernant l’agriculture, je trouve que le système n’est pas juste pour les Outre-mer. Car ce sont les plus gros agriculteurs qui ont beaucoup d’argent de ce système, les petits agriculteurs ont plus de mal à avoir des subventions. Pour nous les petits agriculteurs doivent être davantage aidés. Ce sont eux qui produisent ce que les Mahorais mangent tous les jours, et on en a besoin que les Mahorais mangent des produits cultivés à Mayotte parce que cela fait vivre les agriculteurs, ce sont des circuits courts et parce que c’est moins cher en évitant de payer l’octroi de mer et les marges de la grande distribution. Donc il faut vraiment aider les petits agriculteurs mahorais. C’est important et c’est ce pourquoi nous nous battrons au Parlement européen.

F. I. : Comment comptez-vous convaincre les Mahorais de voter pour les Écologistes aux européennes ? Sachant que le parti a fait de très faibles scores aux dernières élections (4,36% aux Européennes de 2019) et qu’il n’y a pas d’antenne EELV sur le territoire ?

M. T. : 71 % des habitants de Mayotte n’ont pas voté aux dernières élections européennes. Quand je vois comment l’Europe aujourd’hui, telle qu’elle est conçue, abandonne Mayotte, je ne peux que le comprendre. Ce qu’on dit, c’est que chaque bulletin vert mis dans l’urne le 9 juin, sera pour une certaine vision de l’Europe, plus juste, différente et renforcée. Nous, quand vous mettez un bulletin vert dans l’urne, c’est très cohérent. Vous savez pour quoi vous votez : pour des écologistes, que ce soit en France, en Allemagne, ou ailleurs en Europe. La semaine dernière, juste avant l’arrivée de Marine Le Pen à Mayotte, son allié d’extrême-droite allemand, l’AFD, a dit qu’il fallait restituer Mayotte aux Comores. Alors que Marine Le Pen dit « Mayotte c’est la France, c’est super ». Donc concernant les habitants de Mayotte qui vont mettre un bulletin pour Marine Le Pen dans l’urne, je me demande vraiment pour quoi ils vont voter, parce que cela enverra au Parlement européen des gens qui vont siéger dans un groupe où une partie dit « Mayotte c’est la France » et l’autre partie « Mayotte doit être restituées aux Comores ». Ça devrait les interroger.

Commémoration : « L’esclavage n’existe plus, mais il y a encore des stigmates qui trainent aujourd’hui »

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L’esclavage à Mayotte est une période sombre qui a longtemps été niée, mais qui a bel et bien existé. L’historien Inssa de Nguizijou a contribué à faire connaître ce pan de l’histoire. Il a notamment écrit le livre « L’esclavage à Mayotte et dans sa région : du déni mémoriel à la réalité historique ». Dans le Mayotte Hebdo numéro 1086 et avant la journée de commémoration du 27 avril, il revient sur les faits et les détails de l’esclavage sur l’île.

Mayotte Hebdo : Comment lesclavage est arrivé à Mayotte ?

Inssa de Nguizijou : On entend souvent dire qu’on peut dater l’esclavage du IX au Xème siècle à Mayotte, mais ce n’est pas vrai parce que la société qui s’est installée à Mayotte tout au long du Moyen-âge, n’a pas laissé de trace d’une quelconque organisation basée sur l’esclavage. En revanche, on retrouve des traces d’esclavagisme, d’inspiration orientale, lié à la mise en place des sociétés arabo-shiraziens en provenance du Moyen-Orient. Cela commence vers le début du XVIème siècle. On n’a pas de dates précises.

Tout au long de la côte Est africaine, les vagues de migrations venant de la Perse et du golfe arabo-persique vont s’installer avec leur système de valeur. Et parmi les valeurs il y a le travail. Une certaine caste considère que travailler la terre, travailler avec ses mains est un déshonneur. Ils vont donc importer des noirs du continent pour prendre en charge tout le travail manuel.

M.H. : Qui étaient les maîtres ?

I.de N. : Les maîtres étaient des Arabo-perses, ainsi que l’élite locale puisque lorsque les Arabo-perses arrivent à Mayotte, il y a déjà des sociétés installées. Le mode opératoire pour les intégrer est de se marier avec les classes dirigeantes de ces sociétés et de fonder une dynastie métisse. Il y a donc les arabes purs, leurs descendants et la caste des dirigeants qui étaient déjà sur place. Ils vont tous former la caste des « kabayla ».

M.H. : Comment était organisée la société ?

I.de N. : C’est une organisation pyramidale et féodale. Il y avait trois castes. En haut de la pyramide on avait les « kabayla », au milieu les « wa gwana », ce sont des personnes totalement libres qui représentent l’ancienne population trouvée sur place. Ils n’ont pas forcément intégré la caste supérieure mais ils sont restés libres dans leur manière de travailler et mener leur vie. Et à la base de cette pyramide il y a les esclaves qui sont majoritaires au sein du corps social. Ils travaillent pour les castes supérieures. On les appelle les « wa rumoi ».

M.H. : Aujourd’hui, la question de la caste est moins présente, mais on note tout de même une différence entre les personnes foncées et ceux qui sont clairs de peau. Comment expliquer cela ?

I.de N. : Oui, c’est une réalité. Les bourreaux ont inculqué aux victimes une manière de percevoir le monde et les couleurs de peau. L’épiderme a toujours un sens social. Plus on est foncé, plus on va nous renvoyer vers des origines serviles. Plus le teint est clair et plus on va nous renvoyer à des origines nobles, à un héritage de sang arabe. C’est un raccourci qui a été créé dans la tête. C’est le drame de la dépigmentation de la peau. Se débarrasser de la peau noire, c’est aller vers ces castes dites supérieures. L’esclavage n’existe plus, mais il y a encore des stigmates, des traumatismes que l’on traine aujourd’hui.

M.H. : On a tendance à dire que l’esclavage à Mayotte était « doux ». Est-ce vrai ?

I.de N. : Qu’est-ce qu’on considère comme douceur dans la servilité ? Il faut balayer cette affirmation et revenir aux faits. Pendant la période arabo-shirazienne et durant la période française de l’engagisme, il n’y a rien de doux dans la manière de conduire la vie des assujettis. On tend à dire que l’esclavage était « doux » car des personnes ont bénéficié de largesse dans l’affranchissement parce qu’elles étaient proches du maître. Et c’était plutôt les esclaves qui évoluaient dans le milieu urbain. Ceux qui vivaient à proximité du maître pouvaient bénéficier d’une certaine clémence relative. Mais dès qu’on s’éloigne du milieu urbain, on se rend compte que la dureté du travail n’est en rien douce. Les esclaves agricoles et marins avaient une vie très dure. Les esclaves femmes étaient assujetties sexuellement. Cette réalité n’a rien de doux. J’ai étudié la folie et le système esclavagiste était tellement oppresseur que certains sont devenus fous et folles. Ils le sont devenus à la suite du traitement qu’ils ont subi, parce qu’ils n’auraient pas été emmenés pour travailler s’ils étaient fous depuis chez eux.

M.H. : Quelle est la différence avec la période de l’engagisme et du colonialisme ?

I.de N. : Lorsque l’on s’intéresse à la période de la colonisation française, on s’aperçoit que durant l’engagisme c’est juridiquement une forme différente du travail, mais dans la réalité les personnes engagées deviennent des esclaves puisque dans leurs contrats il était précisé qu’on leur devait une rémunération en contrepartie de leur travail, mais dans la réalité elles n’étaient pas payées ou étaient payées très tardivement, c’est à dire dix à douze mois de retard de salaire. Dans ces cas-là, il y a une rupture du contrat de travail.

Il y a un autre aspect à prendre en compte, ce sont les humiliations et les mauvais traitements dans les plantations. On n’est pas loin de la réalité réunionnaise, guadeloupéenne de la condition des engagés. La question qui se pose est de savoir si on est dans l’engagisme ou toujours dans une forme d’esclavagisme qui ne dit pas son nom.

M.H. : Comment étaient organisés les quartiers dans les villes ?

I.de N. : Les villes murets, c’est-à-dire les médinas, représentent la ségrégation spatiale. Une médina appelle forcément à une interprétation sociale qui exclut un certain nombre de personnes. Les nobles, les commerçants, ceux qui possèdent le pouvoir politique, habitent dans la médina. La population servile vit en dehors. Ce schéma n’a pas changé aux Comores. L’exemple d’Anjouan est le plus parlant car les médinas existent encore ainsi que le système de caste. D’ailleurs, parmi les explications du problème d’immigration actuelle c’est qu’il y a des personnes qui n’arrivent pas à trouver leur place dans la société anjouanaise. Au-delà des aspects qu’on a l’habitude d’entendre, ils fuient leur île pour trouver une dignité d’être-humain. C’est une bouffée d’oxygène moral pour eux car ici ils sont considérés comme des humains avec des droits.

M.H. : Comment en est-on sorti ?

I.de N. : Lorsque le colonisateur est arrivé sur place, il s’est aperçu que pour mettre en place son système colonial il lui fallait de la main d’œuvre. Et ceux qui en avaient, étaient les Kabayla. Donc, le seul moyen de s’en accaparer pour construire les routes, les usines, mettre en place les ateliers coloniaux, c’est de libérer cette main d’oeuvre en abolissant l’esclavage. Les colonisateurs n’ont pas aboli l’esclavage pour les beaux yeux des Mahorais, mais plutôt pour utiliser ces personnes dans leurs intérêts.

Le pouvoir décide d’abolir l’esclavage le 9 décembre 1846, par ordonnance royale, mais cette abolition s’accompagne d’une obligation des affranchis de s’engager auprès de l’administration, des concessions ou encore de tout autre entité qui peut les engager pour éviter qu’ils soient dans l’oisiveté. On va racheter leur liberté en indemnisant leurs propriétaires, en tout cas ceux qui avaient émis le souhait d’affranchir leurs esclaves. Mais à partir de ce moment, ceux qui ont été affranchis se rendent comptent que leurs conditions de travail ne diffèrent pas trop de l’esclavagisme auquel ils étaient habitués quelque temps avant. Donc ils se révoltent en 1847 pour dénoncer cela.

De plus, même si on était affranchi, on avait toujours des stigmates de cette servilité parce qu’au moment de l’affranchissement il y avait un rituel où on faisait des scarifications sur le front. À l’époque c’était un code pour notifier à la société que cette personne a été esclave mais ne l’est plus. Socialement ça restait un poids.

M.H : Pourquoi a-t-on du mal à reconnaître ce passé ?

I.de N. : Il y a un déni certain, une mémoire qui se veut oublieuse. Pour autant les preuves de l’existence de l’esclavage existent. On a une société qui a une approche de la mémoire assez volatile. On se concentre sur le présent car c’est le plus important. On a d’autres problèmes plus urgents qui nous font oublier ceux du passé. C’est ce qui explique en partie le déni, volontaire ou pas volontaire. Il y a aussi un autre aspect, c’est la méconnaissance. Il y a des personnes qui ne savent pas que l’esclavage a existé à Mayotte. Le fait qu’on ne sache pas cela ne participe pas non plus à la libération de la parole. Ils nous demandent des preuves. Même des élus tiennent ce discours et ça complique notre travail.

Il y a un déni de la réalité mais le travail d’histoire permettra d’effacer le négationnisme de l’esclavage à Mayotte.

M.H. : Quel travail faites-vous pour cela ?

I.de N. : Aux archives départementales de Mayotte nous intervenons dans les établissements scolaires. On a trois, quatre expositions qui circulent dans les écoles. Les enseignants doivent aussi faire le travail, mais on ne peut pas dire qu’on n’a pas de support. Ce discours était compréhensible il y a quelques temps, mais aujourd’hui, on a des éléments qui permettent d’apporter de la connaissance avec beaucoup de pédagogie aux élèves.

Retrouvez notre dossier consacré à l’abolition de l’esclavage à Mayotte dans le Mayotte Hebdo numéro 1086 : « Esclavage à Mayotte : entre déni et devoir de mémoire ».

Un événement organisé au marché d’Hajangoua

Au marché couvert d’Hajangoua, à partir de 9 heures, dimanche 27 avril, une commémoration de l’abolition de l’esclavage est organisée par la communauté d’agglomération de Dembéni et Mamoudzou (Cadema). La journée sera ponctuée d’ateliers de danse, de jeux et de cuisine hérités des populations serviles déportées dans l’archipel.

Une nouvelle maison France Services inaugurée à Bouéni

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La quatorzième maison France Services de Mayotte a été inaugurée, ce jeudi matin, à Bouéni. Cet établissement, qui permet d’accompagner gratuitement les habitants qui ont besoin d’aide pour leurs tâches administratives, promet « une expérience plus fluide et plus pratique » que les anciennes permanences, assure Mouslim Abdourahamane, le maire de la commune. Monter un dossier pour toucher des allocations familiales, déclarer ses revenus, ou encore prendre connaissance des offres d’emploi (via France Travail) :  cela peut désormais être réalisé en un seul et même point, au rez-de-chaussée de la mairie.

Deux conseillères, employées par la municipalité, accueillent désormais les personnes qui ont besoin d’aide pour finaliser des démarches administratives. « Ça fait quelques temps qu’on la demande. On n’était pas planifié dans la programmation de l’État, et récemment, on a été obligé d’insister auprès de la préfecture. Ils ont travaillé et au mois de juillet 2023, on a pu avoir le label France Services », raconte le maire. Treize maisons France Services avaient déjà été créées à Mayotte, soit une par canton. Pour l’édile, l’objectif de l’établissement est de « rapprocher au plus près de la population pas mal de services publics ».

Comores : La compagnie Rkomor annonce la suspension de ses opérations

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En signe de protestation à la nouvelle décision prise par le gendarme comorien de l’aviation civile, qui vient d’exiger un autre contrôle du fokker-50, Rkomor a décidé de clouer momentanément au sol, son petit aéronef, ce qui causera le blocage de 204 passagers dans les îles. 

Encore une interdiction qui frappe le plus grand appareil de 53 places de la compagnie comorienne, Rkomor mais cette fois-ci, ce n’est pas une crevaison de pneu qui est à l’origine. Selon le directeur général par intérim de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm), Ibrahim Mchami, le fokker-50 récemment autorisé à voler, doit subir des travaux, sur recommandation du constructeur de l’appareil. « Cet avis que nous attendions est venu tardivement. Il nous est parvenu le lundi. Le constructeur a constaté que la compagnie a bel et bien procédé à des travaux mais qu’ils devaient en effectuer d’autres. C’est comme un être humain, le fait qu’il puisse marcher ne signifie pas qu’il soit en bonne santé. Pareil avec l’avion. Le voir décoller n’est pas synonyme d’un bon état », a introduit le patron de l’Anacm, au cours d’une conférence de presse, qu’il a animée ce jeudi 25 mars, à Moroni.

La veille, l’autorité comorienne de l’aviation civile aurait reçu une seconde recommandation d’un autre constructeur. Ce dernier exhorte le Fokker-50 à se focaliser sur le moteur durant la maintenance. « On ne pouvait ignorer ces avis pendant que nous avons encore le temps. Car si jamais un accident se produisait, même l’assureur refuserait de s’impliquer s’il apprenait que nous avions été avertis de la nécessité d’envoyer l’avion dans un centre de contrôle sans pour autant respecter la consigne », a ajouté, Ibrahim Mchami qui avance des raisons de sécurité écartant toute intention de suspendre gratuitement les activités de -Rkomor.

Un certificat de remise en service déjà délivré

En effet, le 7 avril, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie a autorisé Rkomor à faire voler son Fokker-50 après presque un mois d’inactivité. Se servant de ce feu vert, la compagnie comorienne a commencé à desservir depuis le jeudi 18 avril des destinations régionales comme Mombassa. Après des incidents de crevaison de pneus, dont le dernier remonte au 19 février, le gendarme de l’aviation civile comorienne avait exigé un contrôle du plus grand aéronef de Rkomor.

Du 27 mars au 7 avril, l’aéronef se trouvait dans un centre de maintenance, agrée par les Comores. Implanté à Nairobi, celui-ci a procédé à la maintenance de l’appareil et a délivré un certificat de remise en service. La hiérarchie de l’Anacm a confirmé que les travaux recommandés avaient été effectués avec succès. Raison pour laquelle le Fokker-50 s’est permis de desservir les îles, en plus des destinations régionales. Voilà pourquoi, cette nouvelle interdiction surprend les responsables de Rkomor à commencer par son directeur technique, Ezi-Eldine Youssouf.

« Abus de pouvoir »

Dans une conférence de presse tenue ce jeudi, celui-ci accuse l’Anacm de faire usage d’un « abus de pouvoir ». En signe de contestation, le conférencier a annoncé que la direction de son employeur a décidé à son tour de suspendre ses opérations. Autrement dit, même leur LET410 qui assurait les vols domestiques quand le fokker-50 était parti en maintenance va rester au sol. Cette décision a été communiquée au ministère comorien des transports maritimes et aériennes. Jusqu’à jeudi, on comptait près de 274 passagers impactés, dont 70 à l’international.

Si le directeur par Intérim de l’Anacm se dit peiné par la sensibilité de sa décision, le directeur technique de Rkomor lui parle de haine à leur encontre. D’après Ezi-Eldine Youssouf, le gendarme de l’aviation civile a fait une interprétation erronée du courrier que lui a envoyé le constructeur. « Après la dernière crevaison, nous avons écrit au fabriquant pour l’informer. Il nous a indiqué deux travaux à réaliser. À Nairobi, nous avons suivi à la lettre les indications du constructeur. Le problème, l’Anacm n’a peut-être pas lu toute la documentation du fabriquant, qui nie à travers un mail en date du 23 avril, avoir exigé un quelconque arrêt de toute activité de notre avion », a étalé le directeur technique de Rkomor qui souligne que même pour réparer l’hélice du Fokker, ils sont d’abord entrés en contact avec la société qui l’a conçue. C’est dire à quel point, la compagnie suit les recommandations, s’est vanté, Ezi-Eldine Youssouf qui a déploré un non-respect de la procédure de la part du régulateur de l’aviation comorienne. « Ils nous ont notifié leur décision le lundi à 16 h comme s’il y avait urgence et sans nous donner le temps de gérer nos clients », a-t-il regretté.

On a appris que le ministère des transports a abrité une réunion sur la question, mais qu’aucun terrain d’entente n’a été trouvé. Avec l’arrêt des activités de Rkomor, le pays se retrouve avec Precion Air, qui effectue seulement deux rotations par semaines entre les îles.

Européennes : Saïdali Boina Hamissi rayé de la liste du Rassemblement national

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Annoncé par Marine Le Pen, Saïdali Boina Hamissi devait être le candidat mahorais de la liste portée par Jordan Bardella aux prochaines élections européennes du 9 juin. Le responsable du parti Rassemblement national à Mayotte semblait le plus légitime, sachant que Daniel Zaïdani, grand soutien de Marine Le Pen, est sous la menace d’une peine d’inéligibilité dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut. Toutefois, les publications sur la page Facebook du candidat sur les Comoriens comparés à des « cafards » ou « vermines », ainsi que sur « la soumission des femmes » ont hypothéqué ses chances. Le député (RN) Sébastien Chenu a indiqué sur Franceinfos « qu’il n’était pas favorable à ce mode d’expression ». « On a poussé nos compatriotes mahorais à bout, au bout du rouleau. Ils se font attaquer à coup de machette, ils sont débordés par l’immigration comorienne », a-t-il tenté de justifier, en parlant de « paroles un peu vertes ».

La place du Mahorais sur la liste parmi les 80 candidats RN était en suspens, a indiqué alors le député. « La liste n’est pas encore déposée, donc ça peut changer », a-t-il prévenu, précisant « qu’il y aurait un candidat mahorais ». Franceinfos a eu confirmation dans la foulée que le responsable local du RN n’était plus désiré aux côtés de Jordan Bardella.

Les barges perturbées les 2, 9, 15 et 22 mai

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Des perturbations dans la rotation des barges sont prévues ce mercredi 24 avril. Elles sont dues au nettoyage des navires par la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM). « Ces arrêts techniques interviendront de 9h à 17h. Nous vous remercions pour votre compréhension », fait savoir le Département de Mayotte, ce mercredi après-midi. L’opération va se renouveler les 2, 9, 15 et 22 mai, prévient la collectivité.

Sidevam : Reprise de la collecte de déchets ce mercredi

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« La collecte des déchets a repris ce mercredi 24 avril », informe le Sidevam (syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) sur Facebook, remerciant les administrés de leur « compréhension par rapport à la gêne occasionnée ces derniers jours ». Ce chargé de la collecte et du traitement des déchets ménagers exerce ses compétences sur toutes les communes de l’archipel, sauf Dembéni et Mamoudzou.

Quatre Mahorais à Paris pour l’étape finale de la Grande dictée

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Les quatre finalistes mahorais de la première étape du tournoi intergénérationnel la Grande dictée du sport, organisée dans le cadre de la Grande cause nationale, seront à Paris samedi 27 avril pour passer l’épreuve finale. Elus parmi les 130 participants à l’Université de Mayotte le 1er avril, ils concourront avec tous les autres candidats de France et Outremer issus des 25 autres étapes du concours. Sur un texte énoncé par l’écrivain et membre de l’Académie française Erik Orsenna, Sarah Kolisso (catégorie primaire), Sarah Mohamed (catégorie collège), Shayma Ambdillah (catégorie lycée) et Laure Dommergues (catégorie adulte), pourront donc s’armer à nouveau de leur stylo sous la coupole emblématique de l’Institut de France.

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Flash infos Mayotte du Mardi 24 juin 2025
Mardi 24 juin 2025

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes