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Piste longue : les résultats des études détaillés, les élus mahorais réagissent

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Le projet de piste convergente de 2.600 mètres pour étendre celle actuelle de l’aéroport de Pamandzi ne verra pas le jour.

Ce mardi matin, l’entourage du ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, et de la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, ont détaillé les conclusions des études de faisabilité des deux projets de piste longue : l’option Bouyouni-M’tsangamouji l’emporte sur celle initialement prévue à Pamandzi. Les risques naturels mis en avant ne convainquent pas les élus de Petite-Terre, qui n’ont plus beaucoup d’espoir de voir une piste longue un jour sur le territoire. 

On pressent qu’il n’est pas raisonnable de réaliser la piste convergente à Pamandzi”. Ce mardi matin, c’est en choisissant bien ses mots que Pierre Bastard annonce à la presse que la piste longue à Pamandzi ne verra pas le jour, après cinq ans d’études de faisabilité ayant mobilisé une centaine de personnes. Le conseiller transport aérien, ports et transport maritime, transport fluvial au cabinet de Patrice Vergriete, ministre délégué chargé des Transports, a présenté les résultats de ces études concernant les deux projets candidats à la piste longue : l’allongement de la piste actuelle de l’aéroport de Pamandzi (avec une piste convergente) et la construction d’un nouvel aéroport à Bouyouni – M’tsangamouji. 

La première option a été jugée trop à risque par la Direction générale à l’aviation civile (DGAC), qui a mandaté des bureaux d’ingénierie pour réaliser différentes études depuis 2019, achevées à la fin de l’année 2023. La montée des eaux de 2,2 mètres prévue sur 100 ans en raison du dérèglement climatique rend caduque la possibilité d’exploiter durablement la piste actuellement à 3 mètres au-dessus du niveau de la mer, et à qui il arrive déjà d’être couverte d’eau pendant les grandes marées. L’aéroport Marcel Henry est pour ainsi dire condamné à une “inexploitabilité graduelle à partir de 2035”, avec des inondations de plus en plus fréquentes. 

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Il faudrait surélever la piste actuelle de 5 mètres sans garantie de pouvoir la protéger des risques sismo volcaniques.

À cela s’ajoute le risque sismo volcanique identifié en 2018 avec l’apparition du volcan Fani Maore, à l’origine de nombreux tremblements de terre cette année-là. La piste convergente de 2.600 mètres envisagée aurait dû être construite sur le platier. “S’il est constitué de matériaux qui paraissent solides, il s’agit de sable qui peut se déliter avec les séismes”, nous précise Christophe Masson, délégué de la direction du transport aérien de la DGAC. 

Le “statu quo” n’est “pas envisageable”

Le ministère des Transports précise qu’en prenant en compte ces risques identifiés, le projet de piste longue en Petite-Terre nécessiterait neuf ans de travaux pour surélever le tout à 8 mètres au dessus du niveau de la mer avec des blocs de béton de 40 tonnes, sans garantie d’être “capable techniquement de protéger l’infrastructure” en cas d’événement sismo volcanique. “Ce serait une infrastructure à risque”, tranche Pierre Bastard. Le tout pour 1,1 milliard d’euros, contre les 200 millions prévus au départ

Néanmoins, une piste longue doit bien voir le jour à Mayotte. Le membre du cabinet du ministre des Transports l’affirme : son existence est nécessaire pour désenclaver l’île et améliorer la continuité territoriale, actuellement une des moins bonnes expérimentées par un département d’Outre-mer. Le “statu quo” n’est donc “pas envisageable” pour le gouvernement. Il faudrait de toute façon cinq ans de travaux pour réhausser la piste actuelle de 5 mètres, chantier durant lequel il faudrait la fermer pendant 18 mois.

Si le cabinet du ministre délégué aux Transports ne souhaite pas utiliser le terme de “décision”, mais plutôt de “prise d’acte” des conclusions des études, l’alternative d’un nouvel aéroport en Grande-Terre, à Bouyouni – M’tsangamouji, est de loin privilégiée. “Les études confirment la faisabilité technique du projet”, expose sobrement Pierre Bastard, à propos de cette option apparue en 2022. De son côté, Christophe Masson confirme qu’il n’y a pas de risque naturel notoire concernant celle-ci. Il écarte le risque de submersion, le projet étant prévu à 100 mètres d’altitude ; les risques de glissement de terrain ont été vérifiés ; l’infrastructure ne serait pas touchée en cas de rupture de la digue de la retenue collinaire de Dzoumogné et enfin, en cas de risque cyclonique, l’aéroport serait de toute façon fermé le temps de l’aléa.

Les élus de Petite-Terre réagissent

Ces résultats, présentés aux élus mahorais lors d’une réunion autour du ministre délégué aux Transports et de la ministre chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, ce mardi matin, sont un coup dur pour les élus de Petite-Terre. Accrochés à la promesse du président de la République Emmanuel Macron en 2019 de rallonger la piste de l’aéroport actuel, la déception est forte. “Lorsqu’on promet, on crée de l’espoir. Quand on réalise, on crée de la confiance. Les Mahorais ne feront plus confiance”, réagit Mikidache Houmadi, maire de Dzaoudzi-Labattoir, qui n’hésite pas à parler de “mensonge” de la part du chef de l’Etat. 

Maymounati Moussa Ahamadi, conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir, se dit, elle, “abasourdie par cette nouvelle”. Sur ses réseaux sociaux, le sénateur Saïd Omar Oili, qui a assisté à la réunion avec les ministres, ne comprend pas non plus ces conclusions et dit attendre la finalisation des études concernant le coût ou encore le calendrier pour se prononcer. “Je me battrai pour que la piste convergente se fasse en Petite-Terre”, assure celui qui était, il y a encore moins d’un an, maire de Dzaoudzi-Labattoir et président de la Communauté de Communes de Petite-Terre.

Son successeur au poste de premier magistrat, Mikidache Houmadi, redoute l’impact économique de l’abandon de l’aéroport petit-terrien, pensant notamment à l’activité des chauffeurs de taxi, qui repose principalement sur les trajets des voyageurs. “On a réalisé des investissements en vue de ce projet”, regrette, pour sa part, Maymounati Moussa Ahamadi, faisant référence à l’agrandissement de l’aérogare, à la section des métiers de l’aérien au lycée de Petite-Terre, puis encore au Pôle des métiers de l’aérien. 

“On nous parle d’un corridor de 2.200 volcans dans le canal du Mozambique. S’ils entrent en éruption, c’est tout le territoire qui sera concerné, pas seulement Petite-Terre”, argumente la conseillère départementale. Le délégué de la direction du transport aérien de la DGAC explique que ce ne sont pas tant les éruptions qui sont à l’origine du risque, mais la présence de la chambre magmatique à 10 kilomètres de Petite-Terre, qui provoque de nombreux séismes concentrés dans cette zone, dite du Fer à Cheval (même s’ils ne sont pas tous perceptibles). Une activité sismo volcanique dont les conséquences sont logiquement vouées à être plus importantes qu’à Bouyouni et M’tsangamouji, par exemple avec l’effritement du platier de sable à proximité de Pamandzi.

L’aboutissement d’une piste longue mise en doute

Si le sénateur Saïd Omar Oili dit avoir retenu de la réunion “que la piste longue doit se faire”, pour les deux élus petits-terriens, ce revirement de projet annonce la fin d’une quelconque espérance de voir un chantier de piste longue commencer sur le territoire. L’enjeu de la récupération du foncier nécessaire pour le projet de 300 hectares est notamment pointé du doigt. “On manque déjà de terres pour l’agriculture, pour l’industrialisation du territoire, pour construire de nouvelles infrastructures”, souligne Maymounati Moussa Ahamadi. “Les agriculteurs vont perdre beaucoup”, emboîte le pas le maire de Dzaoudzi-Labattoir, qui ajoute craindre pour les conséquences environnementales du projet à Bouyouni – M’tsangamouji, qui implique la déforestation de plusieurs terrains. De son côté, Christophe Masson explique que la problématique du foncier se serait également présentée pour le projet de Pamandzi, afin de puiser la terre et les sédiments nécessaires au chantier dont on ne verra vraisemblablement pas le bout à l’endroit initialement prévu. 

Il n’y a pas que les élus de Petite-Terre qui restent dubitatifs sur l’existence d’une piste longue à Mayotte un jour. Le maire de M’tsangamouji, Saïd Maanrifa Ibrahima, “attend de voir une décision définitive” et reste “sceptique et réservé”. “Entre les annonces et la mobilisation des moyens, il y a du chemin”, s’aventure-t-il prudemment. Comme il nous l’affirmait en décembre dernier, il a toujours maintenu que la priorité était que Mayotte soit dotée d’une piste longue, peu importe le site. “Les Mahorais en ont besoin”, insiste-t-il.

Les élus et l’État vont devoir maintenant continuer d’étudier les résultats des comptes-rendus, afin d’adopter une “vision partagée”, selon la formule de Pierre Bastard, et de préciser le coût ainsi que le futur calendrier, pour voir enfin le bout de cette piste.

Hélène Pollozec représentera Mayotte aux élections européennes

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Hélène Pollozec est conseillère départementale du canton de Mamoudzou 3.

Hélène Pollozec, conseillère départementale (MoDem) du canton de Mamoudzou 3, a été inscrite sur la liste Besoin d’Europe, celle du parti présidentiel menée par Valérie Hayer, pour les élections européennes. “C’est un honneur pour moi d’être la toute première Mahoraise à être candidate aux élections européennes”, écrit-elle ce mardi en fin de journée sur X (ex-Twitter). La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a félicité la candidate, également sur les réseaux sociaux, qualifiant sa présence sur la liste d’un “formidable signal pour la jeunesse et les femmes mahoraises”. 

Occupant la 31ème place sur cette liste et la majorité présidentielle étant donnée à entre 15% et 17% selon les sondages, Hélène Pollozec a néanmoins très peu de chances d’occuper un siège au Parlement européen à l’issue des votes le 9 juin 2024. 

Un autre Mahorais avait été déclaré candidat aux élections européennes. En effet, lors de sa visite à Mayotte en avril, Marine Le Pen avait annoncé l’inscription de Saidali Boina Hamissi sur la liste du Rassemblement national, avant que sa candidature ne soit retirée suite à des prises de positions controversées concernant les femmes et Vladimir Poutine.

Piste longue : l’option Bouyouni – M’tsangamouji privilégiée de loin par les études

Le projet de piste longue en Petite-Terre n'est pas un choix raisonnable, si on s'appuie sur les résultats des études de faisabilité.
Le projet de piste longue en Petite-Terre n'est pas un choix raisonnable, si on s'appuie sur les résultats des études de faisabilité.

Les études de faisabilité sur le projet de piste longue à Mayotte ont rendu leur verdict : une piste convergente en Petite-Terre présente trop de risques. Un nouvel aéroport à Bouyouni – M’tsangamouji est présenté comme la meilleure option. Ces résultats ont été présentés aux élus mahorais ce matin par les cabinets du ministre délégué au Transport et de la ministre déléguée aux Outre-mer.

Les études l’affirment : le projet de piste longue en Petite-Terre n’est pas viable. Ce mardi matin, les élus mahorais ont été informés des résultats des études de faisabilité entamées en 2019, lors d’une réunion avec plusieurs membres du ministère des Transports et celui des Outre-mer. Le risque de submersion marine, qui se profile avec la montée des eaux induites par le dérèglement climatique et aggravé par le volcan Fani Maore, qui a fait irruption dans le tableau en 2018, est ce qui donne le coup de grâce au projet de piste convergente à Pamandzi. 

Mais le “statu-quo” n’est pas envisageable, selon Pierre Bastard, conseiller transport aérien, ports et transport maritime, transport fluvial au cabinet du ministre délégué chargé des Transports, Patrice Vergriete. L’aéroport actuel est lui-même menacé par ces facteurs environnementaux et sismo volcaniques, et nécessiterait des travaux de cinq ans pour la réhausser de 5 mètres et une fermeture de la piste pendant 18 mois. De plus, le projet d’une piste longue est jugée comme nécessaire pour le désenclavement du territoire ultramarin. 

Le projet de piste longue n’est pas abandonné, mais c’est donc l’option de voir naître un nouvel aéroport à Bouyouni-M’tsangamouji (option apparue en 2022), en Grande-Terre, qui devrait être privilégiée. “Ce n’est pas tant une prise de décision, mais nous avons pris acte des résultats des études”, déclare Pierre Bastard à la presse ce mardi matin, précisant qu’il ne serait “pas raisonnable” d’investir dans une piste longue à Pamandzi. Les discussions avec les élus doivent continuer pour établir une solution viable et établir un calendrier de la poursuite du projet. Des échanges qui s’annoncent tendus, la promesse d’Emmanuel Macron en 2019 d’une piste longue ayant été formulée en direction d’une piste longue en Petite-Terre. 

Place nette : une demie tonne de produits de la pêche non déclarés saisie

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La semaine dernière, dans le cadre de Mayotte Place Nette, plusieurs opérations de police des pêches conduites par les Affaires Maritimes et la Gendarmerie nationale ont eu lieu. Elles se sont concentrées sur le secteur Est de Grande-Terre. Un contrôle des commerces de détail locaux de la ville de Dembéni a été effectué, conduisant à la saisie de 15 kilos de produits de la pêche non déclarés et à un travail de sensibilisation auprès des commerçants. La mangrove de Dembéni a également été inspectée, ce qui a permis de saisir un filet illégal de 50 mètres de long. Un contrôle des commerces de détail locaux ou informels vendant des produits de la pêche à Nyambadao a aussi été réalisé. Ainsi, 235 kilos de produits non déclarés ont été saisis. Une pirogue non réglementaire contenant un filet de 500 mètres a été saisie à Passamaïnty. Les forces de l’ordre ont aussi réalisé un nouveau contrôle éclair du port de M’tsapéré à Mamoudzou, conduisant à la saisie de 250 kilos de produits non déclarés. Enfin, une visite de sensibilisation a été réalisée auprès d’une nouvelle poissonnerie ouverte récemment à Kawéni. Au total, ces contrôles, voués à se répéter, ont entraîné la saisie d’une demie tonne de produits de la pêche non déclarés. “Ces opérations sont essentielles au développement de la filière de la pêche à Mayotte car elles s’attaquent à des activités illicites et faussant la concurrence”, exprime la préfecture dans un communiqué. “Elles ont également pour objectif la lutte approfondie contre l’immigration clandestine en stoppant des sources de revenus pour les étrangers en situation irrégulière.”

La mairie de Bandrélé cadenassée pour une amélioration des infrastructures sportives

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Une vingtaine des jeunes des villages de Dapani, Bambo-Est, Nyambadao et Hamouro bloquent la mairie de Bandrélé depuis 6 heures du matin ce lundi, et ce afin de réclamer une meilleure gestion des infrastructures sportives, en ce qui concerne par exemple le partage de terrain ou bien l’éclairage du terrain de football de Dapani. “Nous avons reçu une dizaine de ces jeunes pour discuter de leurs revendications”, indique Abdoul Aziz, directeur de cabinet de la mairie de Bandrélé. Dans l’après-midi, la mairie était toujours cadenassée, tandis que son personnel s’affairait à rédiger un protocole de sortie de crise.

Une enquête ouverte contre TotalEnergies pour homicide involontaire

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Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête préliminaire pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger contre TotalEnergies, suite à une plainte pénale déposée en octobre 2023 par des victimes et familles de victimes de l’attaque djihadiste du 24 mars 2021 à Palma, au Mozambique. L’entreprise, qui menait alors le méga projet gazier Mozambique LNG, est pointée du doigt pour négligences et pour avoir minimisé les risques. L’attaque revendiquée par l’Etat Islamique, a fait officiellement une trentaine de morts, tandis que le journaliste indépendant Alexander Perry fait état de 1.402 victimes, dont des sous-traitants de TotalEnergies, selon l’Agence France Presse. Cette attaque dans le Nord du Mozambique avait conduit à la suspension du projet gazier, sur lequel de nombreux Mahorais comptent, espérant voir Mayotte devenir une base arrière de Total, qui pourrait entre autres envoyer ses salariés vivant aux Mozambique vers le Centre Hospitalier de Mayotte en cas de nécessité de soins.

Des scouts de Mayotte à Jambville ce week-end

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Après l’ouverture cette année du nouveau groupe de scouts en Petite Terre, les deux groupes scouts de Mayotte (Petite-Terre et Mamoudzou) se sont retrouvés pour un week-end ensemble au Paradis des Makis, à Iloni, dans la commune de Dembéni. Les jeunes et leurs animateurs se retrouvent une fois par mois pour des activités d’une journée ou d’un week-end dans des lieux sécurisés et agréés, dans la nature et sur les plages. Ils organisent aussi des activités avec des partenaires pour sensibiliser à la protection de l’environnement. Cinq représentants des scouts de Mayotte étaient ce week-end à l’Assemblée Générale des Scouts et Guides de France qui a rassemblé près de 2.000 personnes à Jambville en région parisienne pour partager leurs expériences avec les autres groupes de France.

La co-fondatrice d’Habit’Âme rejoint le programme Femmes Entrepreneuses d’Orange

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Hannah Dominique, co-fondatrice d’Habit’Âme, entreprise sociale et solidaire voulant réemployer le plastique usagé dans la construction, a été sélectionnée par Orange dans le cadre de la sixième édition du programme Femmes Entrepreneuses lancé nationalement. Le jury composé d’acteurs de l’écosystème de l’innovation et de l’entreprenariat locaux et de représentants d’Orange Réunion Mayotte, ont décidé de la sélectionner pour suivre pendant dix mois le programme d’accompagnement Femmes Entrepreneuses, rejoignant quatre cheffes d’entreprises réunionnaises également sélectionnées. Ce programme gratuit permet d’accompagner l’entrepreneuse dans son business model, le développement de sa structure, son leadership, ou encore d’accéder au réseau des lauréates.

LADOM et France Travail entérinent un « changement de modèle profond »

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A l’occasion de leur déplacement respectif en Guadeloupe, Thibaut Guilluy, Directeur Général de France Travail (la nouvelle dénomination de Pole Emploi) et Saïd Ahamada, Directeur Général de l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (LADOM), ont annoncé le renouvellement de leur partenariat visant à accompagner l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi résidant en Outre-mer. Un accord-cadre signé en 2021 posait les premières bases de cette collaboration. Il s’agissait alors de mieux répartir les tâches des deux opérateurs autour de leurs compétences respectives. « L’accord-cadre 2024 / 2026 entérine un changement de modèle profond visant à améliorer l’offre de service en faveur des demandeurs d’emploi ultramarins et positionne clairement ce partenariat au profit du développement économique et social des territoires ultramarins », rapporte LADOM dans un communiqué.

Les négociations autour de l’avenir d’Air Austral avancent

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Les actionnaires d’Air Austral ont réclamé une économie de 12,5 millions d’euros en deux ans.

Les actionnaires d’Air Austral réclament des efforts financiers aux salariés pour économiser 12,5 millions d’euros en deux ans. Exposé à une baisse conséquente des salaires, le syndicat du personnel navigant commercial a menacé de faire grève du 10 au 15 mai. Ultime rebondissement : le préavis de grève ainsi déposé a été suspendu à l’issue de négociations chapeautées par le préfet de l’île dimanche dernier.

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Acoua et M’tsamboro veulent maîtriser leur foncier

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Ce lundi 6 mai, le président de la communauté d’agglomération du grand Nord de Mayotte (CAGNM), Assani Saindou Bamcolo ; les maires de la commune d’Acoua, Marib Hanaffi, et de M’tsamboro, Laithidine Ben Saïd, ont signé une convention avec le directeur général de l’établissement public foncier et d’aménagement Mayotte (Epfam), Yves-Michel Daunar.

La communauté d’agglomération du grand Nord de Mayotte (CAGNM), Acoua et M’tsamboro ont signé ce lundi 6 mai une convention avec l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). De quoi faciliter la maîtrise du foncier pour mettre en place les projets d’aménagements « Zac Jiva », à M’tsamboro, et « Acoua Résilience ».

Signatures et coups de tampons. Ce lundi 6 mai, la communauté d’agglomération du grand Nord de Mayotte (CAGNM), les communes d’Acoua et de M’tsamboro ont signé une convention avec l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), dans les locaux de la CAGNM à Bouyouni (commune de Bandraboua). Une façon pour les deux communes signataires d’acquérir plus facilement du foncier afin d’y mettre en œuvre leurs projets d’aménagements. Soit en discutant avec les familles jusqu’à formuler une déclaration d’utilité publique (DUP), soit en demandant un transfert du foncier s’il relève d’une collectivité.

« Acoua Résilience »

À Acoua, il s’agit de mettre en œuvre « Acoua Résilience ». Une étude pré-opérationnelle réalisée pendant le précédent mandat « pour réfléchir à comment mettre la population à l’abri en cas d’inondation » avait eu lieu, indique le maire Marib Hanaffi (Divers centre – Mouvement pour le développement de Mayotte). « Là on a demandé à avoir une vision plus globale de l’aménagement de nos villages », dont 60 % du territoire est situé en aléa fort et 99,5 % présente un risque d’aléa naturel.

Sur les deux terrains visés, à travers le plan guide de résilience urbaine d’Acoua (PGRU), la commune entend créer des hébergements sur la partie haute (terrain qui appartient au Département) pour mettre à l’abri une partie de la population située dans la plaine « souvent inondée » (terrain qui appartient à l’Etat). Le projet, dans les Hauts d’Acoua, est d’y bâtir tout un quartier avec des commerces, services, équipements et espaces publics. Les zones inondables devraient quant à elles être renaturées, et des chemins pour des mobilités douces, aménagés. Les premiers travaux concerneront les berges et la restauration des ravines « qui débordent ». « Mais cela dépendra des études, il y aura des réalisations à court terme et à long terme, car on sait qu’à Mayotte les dossiers prennent du temps avant d’aboutir. »

« Zac Jiva »

« On n’a pas beaucoup de capacité de foncier à M’tsamboro alors le seul qu’on a, on va essayer de faire un aménagement à la hauteur des besoins. Avec l’Epfam, ça ira plus vite », appuie le maire de M’tsamboro, Laithidine Ben Saïd (Divers centre – Union pour l’avenir), concerné, lui, par le projet « Zac (zone d’aménagement concerté) Jiva ». Le secteur s’étend sur 13 hectares dont une partie appartient à une famille qui « n’a jamais été d’accord pour ne serait-ce que partager le foncier. Il y a déjà eu un projet de steppe à Jiva, les maires se sont cassé les dents. Elle devra être construite ailleurs », partage celui qui explique que l’Epfam, en tant que maître d’ouvrage, « pourra lui forcer la main » sur motif de l’intérêt général. « On est souvent amené à viabiliser des endroits où la population construit de façon anarchique, sans les autorisations. Ce sont les mêmes qui ne paient pas d’impôts qui sont tout le temps en train de nous maltraiter sur les réseaux sociaux pour dire qu’on ne fait pas grand-chose parce qu’ils n’arrivent pas à avoir de l’eau et l’électricité », juge-t-il.

Cette zone qui s’étale jusqu’à la frontière de Hamjago devrait permettre la construction d’écoles, de logements… « On a beaucoup de jeunes qui viennent taper aux portes pour [en] trouver. Il n’y en a pas, donc les gens vont ailleurs », regrette celui qui pense également y installer une station-service. « On a beaucoup de plaisanciers qui doivent amener des jerricanes pour chercher de l’essence à Dzoumogné. On en a déjà parlé avec Total, il n’y a pas de proposition dans ce sens mais il y a des prestataires qui sont prêts à mettre les finances pour faire aboutir ce projet », glisse-t-il.

Selon lui, le projet global « fera facilement deux mandatures. Mandat 2026-2032, je pense qu’on aura fini le projet. »

Premières réalisations dans les deux ans à venir

Les premières réalisations pourraient s’effectuer « avant la fin de la mandature (le mandat municipal débuté en 2020 se termine en 2026, N.D.L.R.) », insiste le président de la CAGNM, Assani Saindou Bamcolo. « Je compte sur vous pour que ce ne soit pas juste un projet de campagne [électorale] », s’adresse-t-il aux maires, leur proposant des réunions tous les deux mois pour suivre l’évolution des projets. Et pourquoi pas créer un comité de pilotage. Il souligne l’enjeu de cette signature : « S’il n’y a pas de maîtrise du foncier, il n’y a pas de financement. »

Si comme l’a remarqué Laithidine Ben Saïd, des conventions ont déjà été signées entre des communes et l’Epfam pour le centre et le sud de l’archipel mais pas encore dans le nord, Yves-Michel Daunar, directeur général de l’Epfam, explique qu’il s’agissait aussi d’attendre une « montée en compétences des agents » afin de mener ces procédures.

“On a besoin d’entreprises créatrices de richesses”

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Pour Patrick Croissandeau, le directeur de l'Iedom, Mayotte a besoin d'attractivité pour attirer des entreprises et une main-d'œuvre qualifiée.

À l’occasion d’une conférence de presse tenue ce lundi matin dans ses locaux, le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom), Patrick Croissandeau, confirme les très mauvais chiffres de 2023 et la perte de confiance des ménages et des entreprises à la suite des turbulences rencontrées jusqu’à la fin du premier trimestre 2024, entre la crise de l’eau, les barrages et l’insécurité. Mais l’espoir d’un rebond lors du second trimestre est présent.

Flash Infos : Quel regard portez-vous sur l’économie locale en ce début d’année 2024, compte tenu des soubresauts de 2023 ?

Patrick Croissandeau : L’économie mahoraise a vécu une année 2023 difficile avec différents chocs successifs : la crise de l’eau et la montée de l’insécurité à quelques reprises. Tout cela a été difficile pour les entreprises. Notre indicateur du climat des affaires que nous publions trimestriellement a chuté de manière exceptionnelle sur le deuxième semestre de 2023 pour passer en dessous de sa moyenne de longue période. Nous n’avons pas connu cela depuis la crise du Covid-19 en 2020. Les secteurs ont été différemment et diversement impactés. En 2023, la crise de l’eau a globalement impacté le secteur de la construction. En plus de la crise de l’eau, les évènements autour de l’insécurité ont également eu des conséquences sur le secteur du commerce et le début de l’année 2024. Aujourd’hui, toute la question est de savoir si l’année qui a démarré s’est ouverte avec un nouveau choc avec le blocage de toute l’île pendant six semaines. Cela ne surprendra personne si je dis que ça a eu un impact. Comme c’était le cas en 2023, cela a impacté la confiance, celle des ménages et des chefs d’entreprises. Nous observons très clairement une baisse de la consommation avec une orientation sur les produits courants. On a une chute très étonnante des importations en 2023, des importations de bien d’équipements du foyer. Il y a de l’épargne car une perte de confiance se traduit par de l’épargne des ménages.

F.I : Quid de la suite en 2024 et bien au-delà ? Comment développer l’économie ?

P. C. : Pour la suite de 2024, ce choc du premier trimestre suivi de la période du ramadan, on a une chance à Mayotte : c’est cette demande, ce dynamisme économique avec des carnets de commandes pleins. Bien entendu, lorsqu’il n’y a pas de possibilités de travailler, les chantiers ne se réalisent pas. L’investissement des entreprises est toujours présent, ce qui montre tout de même un optimisme pour le second semestre. On a un retour à une activité, donc un retour de notre indicateur au-dessus de sa moyenne de longue période et un retour de l’investissement. Pour accompagner ce développement et ce retour à une économie qui fonctionnerait à l’identique de 2022, il y a un besoin important de projection. L’île souffre de son déficit d’attractivité mis à mal une fois encore en 2023. Je lisais dans une étude récente de France Travail que 64 % des chefs d’entreprises disent avoir des problèmes de recrutement (57,4 % des recrutements sur tout le territoire national sont jugés difficiles contre 61 % en 2023, 6 employeurs sur 10 envisagent des difficultés à recruter, selon France Travail, dont nous n’avons pas trouvé l’étude citée, N.D.L.R.). On a besoin de cette attractivité pour attirer des talents, pour attirer de la main d’œuvre qualifiée. Mais il faut aussi, et c’est un sujet majeur pour les mois et années à venir, accompagner les entreprises. On a des entreprises qui ont grandi et qui ont besoin d’être mieux structurées pour grandir encore, créer une offre productive plus importante. On a besoin d’entreprises créatrices de richesses, et pour cela, il y a ce besoin de formation de dirigeants, de formations de salariés, d’accompagnement d’une manière plus générale à la structuration des entreprises. Particularité de Mayotte, on a un déficit d’offres face à une demande qui ne cesse de croître. C’est un phénomène qui permet l’activité des entreprises mais qui ne laisse pas le temps à la structuration. Il y a peut-être des choix à faire dans le développement économique pour un développement durable. Il doit être soutenable pour les entreprises et soutenable pour les donneurs d’ordres si l’on veut un développement équilibré et source d’une concurrence normale, peut-être aussi aller vers la réduction des prix. On n’a pas de concurrence à Mayotte.

F. I. : Pourriez-vous nous donner davantage de détails concernant ce manque de concurrence ?

P. C. : Une fois encore, dans un modèle où l’offre est supérieure à la demande, on n’a pas de problématique et la concurrence va s’installer très facilement puisque le demandeur, le client, le consommateur aura la possibilité de se diriger vers une entreprise A ou B. À Mayotte, on n’est pas dans ce modèle. Ici, un consommateur ou une collectivité qui a un projet rencontre des difficultés à trouver l’entreprise pour le réaliser. L’entreprise qui n’a pas de concurrent (elles ont toutes des carnets de commandes remplis) est libre de fixer son prix comme elle l’entend. En tout cas, elle a plus de liberté pour établir ses prix. Donc, une fois encore, peu de concurrence, des prix plus élevés, la concurrence s’installe et les prix sont ramenés à la baisse. Il y a sans doute un équilibre à trouver entre l’offre et la demande, c’est pour cela que je parle d’un développement économique soutenable. Ça passe, bien sûr, par l’attractivité pour faire venir des entreprises, ça passe aussi peut-être par une demande qui doit-être ajustée pour faire correspondre au mieux l’offre à la demande. C’est le sujet de la soutenabilité du développement économique.

F .I. : Y-a-t-il un secteur spécifique pour tirer durablement cette économie vers le haut ?

P. C. : Le secteur de la construction sera pendant encore de nombreuses années un moteur important du développement de Mayotte. Je crois beaucoup au développement de l’industrie, parce qu’il y a un certain nombre de possibilités d’installations dans le domaine, en particulier agroalimentaire. C’est le premier axe le moins difficile à développer. C’est aussi l’industrie autour du domaine de la construction. La brique de terre est un bel exemple, on pourrait construire ici à Mayotte des portes et des fenêtres. Ça passe par l’installation d’entreprises industrielles. Il y en a quelques-unes dans la métallurgie mais elles sont petites. L’industrie est un secteur fortement créateur de richesses, c’est-à-dire, de valeur ajoutée produite. Et à Mayotte, celle-ci pourrait, à mon sens, devenir plus importante par le développement de ce secteur aujourd’hui peu créateur, qui participe seulement à moins de 10 % de la valeur ajoutée.

“À la FMAE, on a toujours privilégié la co-construction”

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Ali Madi est le président de la Fédération mahoraise des associations environnementales (Fmae).

Du 26 avril au 3 mai, l’Union nationale des centres permanents d’initiatives pour l’environnement (UNCPIE) est venue rendre visite à la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE), en vue d’une labellisation attendue. Le président de la Fmae, Ali Madi, revient sur les enjeux de ce changement, qui pourrait élargir le réseau de l’association.

Flash Infos : L’Union nationale des centres permanents d’initiatives pour l’environnement (UNCPIE) est venue observer les actions de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE) du 26 avril au 3 mai dans l’optique de sa labellisation en Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE). Pouvez-vous dans un premier temps expliquer quelle est la fonction d’un CPIE ?

Ali Madi : Le label de Centre permanent d’initiatives pour l’environnement permet d’être un médiateur sur les questions environnementales. Cela revient à trouver un juste milieu entre les différents acteurs, comme les associations et les institutions, car sinon certaines actions ne se font pas et tout le monde reste frustré et ressort en ennemis. À la FMAE, on a toujours privilégié le dialogue et la co-construction, c’est pourquoi on a fait cette demande de label. Cela permet de faciliter l’action commune, car les actions dans le domaine de l’environnement appartiennent à tout le monde. Donc nous, pour les projets relatifs à l’environnement, on va chercher à se poser la question de comment faire pour que cela soit ressenti comme un projet commun. On veut pouvoir faire ça par exemple pour l’usine de dessalement ou la piste longue. On se rend compte qu’à Mayotte on s’inscrit beaucoup dans le conflit, au point de perdre les intérêts communs de vue.

F. I. : Quand-est-ce que la FMAE a effectué cette demande de labellisation ?

A. M. : On a commencé la demande en 2019. Il y avait plusieurs conditions. La première était d’avoir une structure professionnelle, c’est-à-dire avoir du personnel permanent en Contrat à Durée Indéterminée (CDI). Les autres conditions étaient d’avoir une organisation associative et un ancrage local. C’est la première condition qui nous a retardé de quelques années, jusqu’à ce qu’on parvienne à recruter en 2021. On a développé notre méthodologie de travail autour de la notion d’accompagnement des acteurs.

F. I. : Pourquoi était-il nécessaire qu’une délégation de l’UNCPIE vienne rencontrer la FMAEà Mayotte ?

A. M. : Premièrement, on s’est rendu en novembre dans l’hexagone pour rencontrer plusieurs CPIE. La venue de la délégation ici est une mission de vérification sur le terrain de la conduite de nos actions. Cela leur a également permis de vérifier que le personnel de la FMAE a bien compris comment agir dans le cadre de cette labellisation, de vérifier que les associations adhérentes sont bien portées sur la médiation plutôt que le conflit. L’UNCPIE a aussi rencontré les partenaires pour voir s’ils connaissent bien la FMAE et se rendre compte de leur position par rapport à nous. Ils ont ainsi rencontré le Département, l’Office Français de la Biodiversité (OFB), les Eaux de Mayotte (Lema), le Parc naturel marin, etc.

F. I. : Quelles sont les prochaines étapes pour obtenir cette labellisation ?

A. M. : Le 15 mai, la commission des labels de l’UNCPIE rendra son délibéré concernant l’attribution du label CPIE à la FMAE, pour une durée de dix ans. Nous sommes plutôt confiants. Les 17 et 18 juin, nous serons à Paris pour le congrès des CPIE, où la FMAE devrait être présentée. Si tout se déroule bien, la convention devrait être signée à Mayotte en novembre prochain.

F. I. : Qu’est-ce que l’obtention de ce label peut changer pour la Fmae ? Est-ce cela peut vous aider à obtenir des aides ou subventions supplémentaires ?

A. M. : De façon indirecte, oui. C’est comme toutes choses : avoir un nom, une reconnaissance nationale, ce n’est pas à négliger. De plus, cela nous intégrerait à un réseau, sur lequel on pourrait s’appuyer pour les compétences qu’il nous manque à Mayotte. On pourrait s’entraider sur des projets. C’est ça qui est intéressant, en fait. C’est un réseau d’un millier de personnels, des cadres, des docteurs… Par exemple, un CPIE à Oléron travaille sur la pêche à pied. Si le Parc marin veut développer cela, il pourra nous contacter et nous, on contactera ce CPIE. On pourra aussi être sollicités par d’autres CPIE.

Handicap : « On n’est pas comme des meubles »

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Mreda Sidjidane est tétraplégique depuis un accident en 2003. Grâce à beaucoup de kinésithérapie et le travail des « transferts », il est autonome pour se transférer à la force de ses bras dans son fauteuil roulant.

Mreda Sidjidane est tétraplégique. Rencontré la semaine du 30 avril, durant laquelle se déroulait la journée mondiale des mobilités et de l’accessibilité, il explique que ni les aides, ni l’aménagement urbain ne sont à la hauteur à Mayotte pour pouvoir vivre ou circuler librement.

« Ah oui c’est Déreck (un surnom, N.D.L.R) », reconnaît une habitante de Passamaïnty pour indiquer où vit Mreda Sidjidane. Passé un trottoir en forme de rampe d’accès pour arriver dans la maison qu’il s’est construite, l’homme de 49 ans nous reçoit, ce vendredi 3 mai, couché sur son lit, le coude placé sur l’oreiller pour se redresser. Tétraplégique depuis un accident de voiture en 2003, il dépend d’une infirmière (soins pris en charge) qui vient chez lui tous les jours. Il ne se déplace qu’en fauteuil roulant électrique, actuellement en panne. Pour en avoir un neuf, il devra aller déposer des papiers à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) où on lui a dit de passer au lieu de les envoyer par mail.

« À Mayotte il n’y a pas de trottoir, je dois circuler sur la route. C’est très dangereux, mais au quotidien je n’ai pas le choix », livre ce père de famille qui était bien obligé d’aller faire les courses lorsque ses six enfants vivaient encore au domicile. « Il y a des années, une voiture m’a percuté par derrière entre M’Tsapéré et Baobab. Je suis tombé par terre. Les pompiers sont venus me chercher », raconte celui que l’on peut croiser jusqu’à Kawéni, sur un tronçon de la route nationale, où les voitures ne peuvent pas le dépasser.

À Mamoudzou, « il commence à y avoir des trottoirs », mais les voitures mal garées le condamnent souvent à rebrousser tout un chemin pour en descendre et pouvoir avancer. « Chaque sortie peut me prendre une demi-journée », déplore celui qui attend avec hâte l’arrivée du Caribus, censé être déployé en septembre de cette année.

« J’aimerais que l’Etat voit ce qui se passe à Mayotte »

Mais c’est sans compter le manque d’établissements accessibles aux personnes en situation de handicap ou dont les rampes d’accès sont trop pentues pour son fauteuil. « À Only Mamoudzou, je ne peux pas rentrer, il y a des escaliers. Je dois attendre que quelqu’un passe pour me pousser », commence-t-il à lister. Le même scénario se produisait lorsqu’il souhaitait se rendre à la Caisse de sécurité sociale de Mayotte avant qu’elle déménage. « Une fois, je devais déposer des papiers à la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou), mais c’est à l’étage et il n’y a pas d’ascenseur. Alors que c’est un bureau administratif », s’offusque-t-il. « J’aimerais tellement que l’Etat voit ce qui se passe à Mayotte pour nous les handicapés. On est là, on n’est pas comme des meubles. On est des êtres humains. »

Pour cet ex-grutier reconverti en agent d’accueil à l’association Ouazissa Zifeli Maoré (OZM) qui accompagne les personnes handicapées, aucune aide à domicile ne lui est attribuée par le conseil départemental (au bureau de la direction de la solidarité et du développement social) car il faudrait gagner moins de 4.000 euros par an. « Déjà que des aides il n’y en a pas beaucoup, mais quand on travaille, il n’y a pas d’aide », commente-t-il. « Je gagne un peu d’argent mais à Mayotte tout est cher. Même celui qui touche 2.000 euros le dit. Alors payer une aide à domicile tous les jours… » Heureusement, l’homme « combatif » et qui « garde toujours le moral » est connu du quartier et a une amie qu’il peut appeler en cas de besoin.

À Mayotte, où au moins 22.000 personnes étaient en situation de handicap en 2021 selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’allocation aux adultes handicapés (AAH), délivrée par la Caf, à formuler auprès de la MDPH, est plafonnée à 506 euros par mois. Dans l’Hexagone, ce plafond monte à plus de 900 euros. Le dossier a une date limite et est donc à renouveler. « Quand c’est périmé, on peut attendre jusqu’à six mois avant de la recevoir », livre celui qui gagne un petit peu moins d’un Smic. Même si c’est rétroactif, « pendant cette période, il n’y a rien. Aujourd’hui je travaille mais je parle pour tous ceux qui sont dans cette situation parce que j’ai connu ça. À la télévision j’entends ceci, cela, mais nous les handicapés on ne voit pas de changement. »

Le nombre de cas de choléra grimpe à 58

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Le dernier bilan de l'ARS fait état de 58 cas de choléra à Mayotte.
Le dernier bilan de l'ARS fait état de 58 cas de choléra à Mayotte.

Selon le dernier bulletin de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, le nombre de cas de choléra grimpe désormais à 58, contre 39 vendredi (chiffre de Santé publique France), depuis le 18 mars. Parmi eux, six sont actifs. 380 contacts proches ont été traités et 4.058 contacts vaccinés. Aucun décès n’est à déplorer. Il est rappelé de se laver les mains régulièrement, notamment après être allé aux toilettes et avant de cuisiner. Il faut exclusivement boire de l’eau potable et éviter les aliments ayant été manipulés par des personnes malades. Les symptômes principaux de la maladie sont la diarrhée et les vomissements. En cas de symptômes, il faut s’isoler, appeler immédiatement le 15 et surtout veiller à s’hydrater abondamment.

Des coupures d’eau à prévoir dans le Sud ce mardi

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Des coupures d'eau vont avoir lieu dans le Sud mardi en raison de travaux.

Le Sud va connaître des coupures d’eau ce mardi 7 mai, comme l’annonce la SMAE, en raison de travaux visant à renforcer l’adduction du Sud. Il y aura donc une coupure anticipée à 11h pour les villages du Sud du secteur 1, sauf à M’ramadoudou pour garantir le fonctionnement de l’hôpital. Une coupure technique aura cours de 11h à 17h dans les villages de Kani-Bé, Miréréni, Moinatrindri Bas et Mzouazia.

Des habitants de Cavani bloquent le bureau des étrangers de la préfecture

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Depuis 4h ce lundi matin, une petite vingtaine de personnes bloquent l’accès au bureau des étrangers de la préfecture, à Mamoudzou.

Alors que depuis plus d’un mois, des réfugiés et demandeurs d’asile dorment à même le sol aux abords du stade de Cavani, des riverains ont décidé de bloquer le bureau des étrangers de la préfecture, à Mamoudzou, depuis 4h ce lundi. Ils réclament l’évacuation de la rue qui longe le stade, accompagnés par le collectif des habitants de Cavani et celui des citoyens de Mayotte 2018. 

“J’attends ici depuis 6h, je ne sais pas ce qu’il se passe.” Aïda*, comme les dizaines de personnes présentes vers 10h30, ne peut pas honorer son rendez-vous au bureau des étrangers de la préfecture, à Mamoudzou, ce lundi. Depuis 4h du matin, une petite vingtaine d’habitants de Cavani bloquent l’entrée avec des barrières, coiffées de toiles portant leurs revendications, non sans rappeler le début des barrages fin janvier, lancés entre autres par le blocage de cette entrée par le collectif des citoyens de Mayotte 2018. “On veut l’évacuation des abords du stade de Cavani. La population est excédée, on n’en peut plus.” Toana Abdallah.

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Des barrières ont été érigées autour de l’entrée du bureau des étrangers pour empêcher le public de passer.

Depuis le 22 mars et la fin du démantèlement du camp de réfugiés et de demandeurs d’asile venus de la région des Grands Lacs, qui s’était implanté dans l’enceinte du stade de Cavani, environ 300 personnes sont sans solution dans la rue aux abords de l’infrastructure. Si la préfecture a réussi à en reloger en urgence 110 la semaine dernière, cela ne satisfait pas les riverains. “On sait que dans trois mois, ils vont devoir quitter ces logements et reviendront. Et puis on en voit d’autres arriver, c’est un cercle vicieux”, constate Toana Abdallah. Safina Soula, présidente du collectif citoyen de Mayotte 2018, qui accompagne celui des habitants de Cavani pour cette action, souhaite que l’Etat trouve une solution pour évacuer le camp dans les plus brefs délais. Le blocage est donc pour une durée illimitée, tant que des discussions concrètes ne seront pas entamées avec la préfecture pour trouver une solution. 

Toana Abdallah affirme que ce ne sont pas les migrants qui sont visés directement par les collectifs, mais bien l’Etat, qui doit prendre ses responsabilités selon elle. “On ne peut plus voir ces gens dans cette situation misérable. Puisqu’on ne peut pas les accueillir dans de bonnes conditions, il ne faut plus les accueillir”, affirme celle qui pense qu’ils devraient être envoyés dans l’Hexagone ou bien avoir la possibilité de faire leur demande d’asile depuis leur pays d’origine. “Il n’y a déjà pas assez d’hébergement pour nous”, surenchérit André Perse, un autre habitant présent devant la préfecture. “On va attendre les lois prévues pour Mayotte sur l’immigration, on comprend qu’il y a un calendrier. Mais on veut le nettoyage immédiat de la rue où se trouve le camp”, ajoute-t-il.

La crainte d’un foyer de choléra

Avec le développement des cas de choléra sur l’île, les riverains craignent qu’un foyer ne se développe dans le quartier, où les conditions d’hygiène sont très rudes pour les immigrés qui dorment à même le sol, avec un accès presque inexistant à l’eau potable. Sur ce point, Safina Soula et d’autres membres des collectifs espèrent pouvoir s’entretenir avec le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, lors de sa visite à Mayotte ces jeudi et vendredi.  

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L’action est menée par le collectif des habitants de Cavani, accompagné par celui des citoyens de Mayotte 2018.

Plus que les migrants de Cavani, c’est l’immigration dans son ensemble qui est au cœur des dénonciations des collectifs. “Tant qu’on bloque, il n’y a pas de nouveau titre de séjour émis. Car tant que la loi abrogeant le titre de séjour territorialisé ne sera pas passée, des personnes vont continuer à être régularisées, et parfois frauduleusement”, estime Safina Soula. Cette action s’inscrit dans la stratégie qu’avait annoncée les Forces vives à la fin des barrages, au début du mois de mars : le mouvement continue, sous une autre forme. Pour l’instant, il n’y a pas d’autre blocage de prévu. Vers 11h, un des membres du personnel de la préfecture prend le micro à l’adresse de celles et ceux qui attendent depuis tôt ce matin de pouvoir entrer au bureau des étrangers : “On ne pourra pas vous recevoir aujourd’hui. Ceux qui avaient rendez-vous seront re-convoqués.” La rue se vide alors, sous le regard des manifestants, qui comptent bien rester là.

 

*Le nom a été changé.

Préavis de grève des personnels chez Air Austral

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Un préavis de grève a été déposé par le syndicat national des personnels navigants commerciaux – Force ouvrière (SNPNC-FO) de la compagnie aérienne Air Austral pour un mouvement social annoncé du 10 au 15 mai, à La Réunion. Air Austral informe ce vendredi 3 mai « qu’aucune perturbation n’est à envisager à ce jour », concernant les vols, et que « les négociations se poursuivent ». Une réunion devait avoir lieu ce vendredi « pour trouver les voies et moyens de sortir de cette situation », indique Josep Bréma, président du directoire de la société.

Mayotte perd les finales de zone océan Indien

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Les finales de zone de Nationale 3 de basket ont eu lieu ce dimanche. Les joueuses du Magic Basket de Passamaïnty ont représenté Mayotte aux finales ZONE océan Indien, à Saint-Pierre, à La Réunion. Mais les Tamponnaises de La Réunion les ont battues 90 à 64. De son côté, le Basket Club de M’tsapéré a perdu face au Basket Club Dyonisien, qui a gagné avec le score serré de 80 à 78. “Lors de leur match face aux Tamponnaises, les joueuses de Passamainty ont fait preuve de grande détermination. De même, l’équipe masculine a livré un match palpitant jusqu’aux dernières secondes du temps réglementaire”, a néanmoins félicité la mairie de Mamoudzou sur son compte Facebook.

Des journées portes ouvertes au RSMA

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Le Régiment du service militaire adapté de Mayotte (RSMA) a tenu ses journées portes ouvertes ce week-end à Combani, après cinq ans d’absence. Plusieurs concerts, démonstrations, animations et jeux ont été organisés, comme un parcours commando, un stand de tireur d’élite.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes