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Quand le Commandant Boina, disparu ce mercredi, raconte sa carrière

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Connu à Mayotte pour avoir été le seul soldat de l’île aux parfums à avoir participé à la guerre d’Algérie, Ali Mohamed Boina s’est éteint, ce mercredi, à M’tsapéré. L’ancien militaire, originaire de Pamandzi, avait raconté la guerre à notre journaliste Olivier Loyens, en 2017. On vous propose de redécouvrir son récit.

 « Quand ce genre de souvenirs revient dans mon sommeil, je les chasse de ma tête », indique Ali Boina. « Je suis parti plusieurs fois en opération là-bas », se souvient l’ancien soldat mahorais qui a participé à la guerre d’Algérie (1954-1962). « J’étais dans des unités de combat, avec la Légion étrangère et l’infanterie de marine. Nous nous occupions d’un barrage électrifié au niveau de la frontière tunisienne. J’ai vu des soldats ennemis prendre des balles ou sauter sur des mines. Je m’en suis bien sorti dans la mesure où je n’ai jamais reçu une balle. J’ai juste été blessé accidentellement à la jambe. » En Algérie, Ali Boina n’a pas croisé d’autres Mahorais. « Il y avait aussi un détachement de soldats comoriens en Algérie, mais il n’est pas resté longtemps », ajoute-t-il. Il était ainsi mal vu que des musulmans combattent d’autres musulmans. D’autres Mahorais, comme l’adjudant Ramia Maliki (décédé il y a quelques années) ont par ailleurs participé au conflit, mais ils ne sont pas restés longtemps sur le terrain.

« Je luttais contre le sentiment de culpabilité »

Après la guerre, Ali Boina est « paumé ». Il trouve malgré tout la force de continuer ses études tout en s’efforçant d’effacer de sa mémoire ce qu’il a vu pendant cette guerre. « Je luttais aussi contre le sentiment de culpabilité », ajoute-t-il. « J’ai réussi à le surmonter en me disant que j’avais fait mon devoir. » Même si la guerre d’Algérie a constitué un traumatisme pour lui, Ali Boina a toujours rêvé de faire l’armée. « C’était une vocation, je voulais faire une carrière technique dans le génie militaire, où j’ai toujours servi. »

Ali Boina naît en 1938 à Pamandzi. Il est le deuxième d’une fratrie de dix enfants. Après l’école primaire à Pamandzi, il poursuit sa scolarité au lycée Galliéni à Tana (Madagascar). « Je suis allé là-bas à l’âge de 9-10 ans », se souvient-il. « J’étais interne. J’y ai côtoyé des personnages comme Younoussa Bamana, le docteur Martial Henry, ou encore Ali Soilihi (N.D.L.R. ancien président des Comores). »

Après sept-huit années à Madagascar, Ali Boina revient à Mayotte. En attendant son départ pour l’armée, il effectue son premier emploi au secrétariat du médecin commandant de l’hôpital. Ce dernier lui confie alors : « Vous ferez une bonne carrière dans l’armée ».

Il n’en fallait pas plus pour qu’Ali Boina s’y engage, en 1959. Il va à Majunga pour rejoindre la 1ère compagnie d’infanterie marine. Direction ensuite le centre d’instruction du Génie à Avignon où il reste pendant quatre mois et où il est nommé caporal. Il part ensuite en Algérie où il obtient le grade de sergent. Après deux ans sur le front, il est muté au 2ème régiment du Génie à Metz, où il suit une formation d’électromécanicien. « On m’a ensuite rappelé à Avignon », indique Ali Boina. « Là-bas, on demandait des volontaires pour retourner en Algérie, alors que la guerre s’achevait. J’ai postulé et y suis retourné dix mois, pour faire le « déménagement ». »

Après son deuxième séjour en Algérie, il est affecté à Kehl (Allemagne), où il prépare le concours d’entrée d’officier. Il le réussit et est envoyé en formation aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (56). Nommé sous-lieutenant, il est muté et envoyé à l’école d’application du Génie à Angers. Puis il retourne à Kehl. Après cela, il est envoyé en formation à l’école supérieure du génie à Versailles pour obtenir un diplôme technique.

Après un autre retour en Allemagne, il est affecté à Vélizy-Villacoublay au commandement du génie de l’air pour effectuer la surveillance technique des bases aériennes. Ali Boina reste ensuite dans le domaine aérien, puisqu’il rejoint la direction des travaux du génie de Paris pour une mission de construction et de maintenance des ouvrages militaires. « J’étais chef de secteur de la zone nord, au mont Valérien (Hauts-de-Seine) », précise-t-il. Direction ensuite l’école de formation des officiers à La Flèche (72200), où il est chargé de la restauration et où il réalise des conférences sur l’arme du génie.

Un retour à Mayotte synonyme de déceptions

Ali Boina termine sa carrière au grade de commandant. Il retourne à Mayotte en 1986. « J’ai alors vécu beaucoup de déceptions », raconte avec amertume le Commandant Boina. « J’avais ouvert une entreprise de BTP, mais on m’a barré la route. Je me suis par ailleurs lancé en politique, mais cela n’a pas marché. » Peut-être pas un hasard pour quelqu’un qui, plutôt qu’une départementalisation de Mayotte, proposait un statut autonome pour l’île, à l’instar de la Nouvelle-Calédonie. « C’est un battant, quelqu’un qui se bat pour ses idées », confie un de ses proches.

Le Commandant Boina part ensuite aux Comores pour travailler dans le cabinet du président Saïd Mohamed Djohar, jusqu’à la destitution de ce dernier. « Je me suis occupé des affaires mahoraises, un sujet délicat pour un autonomiste », sourit-il. Quoi qu’il en soit, l’homme n’a jamais coupé le cordon avec le milieu militaire, même après sa retraite. Pendant vingt ans, il occupe le poste de président des anciens combattants de Mayotte. « J’ai beaucoup travaillé pour faire obtenir aux anciens et aux veuves une retraite décente », dit-il. Il s’occupe aussi de restaurer la tombe du dernier poilu mahorais à Pamandzi, avec le concours de la Légion étrangère de Mayotte. Encore aujourd’hui, il est le délégué général du souvenir français pour Mayotte. Il participe aussi aux différentes commémorations. Il tient malgré tout à rester modeste sur son passé militaire. « Je n’ai jamais fait état de mes décorations, ni accepté les propositions pour me voir remettre d’autres médailles », souligne-t-il. « Ce que j’ai obtenu me suffit. »

Des hommages au Commandant

Ce mercredi, Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, a rendu hommage au Pamandzien : « Je m’incline à la mémoire de cet ancien combattant de Mayotte, qui a marqué l’histoire de l’île en devenant le premier officier mahorais de l’armée française. Après sa carrière militaire, le Commandant Boina a continué de s’investir en tant que président de l’association des anciens combattants de Mayotte, et en tant que délégué général du Souvenir français dans le département. Son dévouement et son courage resteront gravés dans nos esprits. Que son âme repose en paix ». Son village d’origine, où il a été enterré ce mercredi, ainsi que Mamoudzou où il a passé les dernières années de sa vie, ont présenté « leurs plus sincères condoléances à son épouse, ses enfants et toute sa famille ». Le maire du chef-lieu, Ambdilwahedou Soumaïla, a salué le militaire pour les services rendus à son pays. « Un engagement qu’il poursuivra à l’issue de sa carrière militaire en tant que président de l’association des anciens combattants de Mayotte afin de faire perdurer le devoir de mémoire », fait-il valoir. « Mes sincères condoléances à la famille, le Commandant était un grand. Ina lillahi wa ina illahi radjioun », ajoute la députée Estelle Youssouffa, qui vient de rejoindre l’Assemblée nationale.

Attaque de la gendarmerie : La peine de « Madou » et « Alger » réduite en chambre d’appel

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Dès l’annonce du délibéré, maître Laurent Tesoka a annoncé vouloir aller en cour de cassation pour annuler la décision concernant son client, Mohamadi « Alger » Attoumani.

Les deux membres des Forces vives, Maddoudine Abdou et Mohamadi « Alger » Attoumani, avaient été condamnés à quatre ans de prison ferme, le 16 février, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Pour la justice, ils étaient bien les instigateurs du caillassage massif de la brigade de la gendarmerie de Sada, les 28 et 29 janvier. La chambre d’appel les a déclarés à nouveau coupables, ce jeudi matin, mais a réduit leurs peines de deux ans. 

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Maddoudine Abdou et Mohamadi « Alger » Attoumani sont incarcérés depuis la mi-février. Leur peine initiale de quatre ans de prison a été raccourcie de deux ans.

C’était à nouveau la stupeur et la déception pour les soutiens de Maddoudine Abdou et Mohamadi « Alger » Attoumani, deux Sadois bien connus dans leur village pour leur implication dans un groupe de surveillance du voisinage et sur les barrages de janvier et février à Chiconi. Ce jeudi 4 juillet, la chambre d’appel de Mamoudzou a confirmé le premier jugement du 16 février en requalifiant toutefois les faits. Ils ont été reconnus coupables de complicité des dégradations contre les véhicules, les locaux de la brigade de gendarmerie de Sada, ainsi que les violences volontaires contre les gendarmes eux-mêmes, les soirs des 28 et 29 janvier. Furieux d’apprendre que le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, voulait lever les barrages des Forces vives, « Madou » avait encouragé un groupe de jeunes à passer à l’action. Résultat, deux nuits de suite, des véhicules ont été dégradés dans la commune et la gendarmerie de Sada a été attaquée à coups de pierres et de cocktails molotov. Condamnés à quatre ans de prison en première instance, Maddoudine Abdou et Mohamadi « Alger » Attoumani, ont vu leurs peines être réduites en appel à deux ans, ce jeudi matin. De nombreux jeunes ont également été interpellés et condamnés dans le cadre d’autres comparutions immédiates. 

Un pourvoi en cassation

Maître Laurent Tesoka, qui défend « Alger », ne cachait pas lui aussi sa surprise. Son client a toujours nié être sur les lieux des faits et avoir participé de quelque façon que ce soit à l’entreprise de son ami barragiste. « Il n’y a que le témoignage d’un jeune qui lui en voulait », rappelle l’avocat. Contrairement à « Madou », la téléphonie ne démontre pas qu’il était en lien avec le groupe qui a participé à l’assaut. Les déclarations du jeune qui a été condamné évoquaient un rôle de coordinateur, « Alger » indiquant au groupe où se trouvait les forces de l’ordre. Il a mentionné la cagoule que le père de famille portait lors des faits. « Il la mettait souvent. Ce n’est pas difficile de dire qu’il en avait une », répond maître Laurent Tesoka, au sujet du vêtement que la famille avait remis à la gendarmerie, parce que la perquisition avait été empêchée par les habitants du quartier. 

« Mais il n’y a jamais eu de confrontation », regrette le conseil, qui annonce qu’il va porter l’affaire en cassation. 

La grève se poursuit à La Poste Mayotte

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Demandant une prime contre la vie chère et les paiements des retraites de leurs anciens collègues, les employés de La Poste continuent leur mouvement. La direction indique par communiqué que « les organisations syndicales ont été reçues, à l’initiative de La Poste, quatre fois depuis le dépôt du préavis de grève. La dernière rencontre s’est tenue [ce mercredi] ». Elle ajoute que « La Poste poursuit le dialogue social et reste ouverte aux négociations pour trouver une issue favorable à tous ».

Ce mercredi, « 72% des postiers travaillaient ». Un plan de distribution de secours est mis en place pour assurer la distribution du courrier et des plis électoraux. « Les collectes et remises sont assurées », « les boîtes aux lettres sont relevées », et « les clients destinataires de colis sont contactés afin qu’ils puissent retirer leurs colis à la plateforme de distribution de Kawéni », liste la direction qui indique que tous les bureaux de poste sont ouverts, hormis Kawéni (travaux) et celui de Mamoudzou, et les distributeurs de billets fonctionnent.

Les clients sont incités à retrouver les services de La Poste, accessible 24h/24 en se connectant sur www.laposte.fr pour expédier un colis de chez soi, envoyer une lettre recommandée en ligne ou demander une deuxième présentation choisie de son colis ou de sa lettre recommandée. Les rendez-vous en bureau de poste sont possibles sur les pages localiser.laposte.fr ou Google du bureau pour réaliser un envoi, réceptionner un colis ou courrier, déposer une pièce justificative nécessaire à son dossier, ouvrir un compte bancaire, s’informer ou souscrire à une assurance, souscrire, renouveler ou changer de carte bancaire.

L’Hippocampe trail est reporté à septembre

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La troisième édition de la course de 76,6 km qui devait avoir lieu les 6 et 7 juillet prochains est reportée au mois de septembre. De nombreux événements ont été annulés ces dernières semaines par la préfecture en raison des élections législatives anticipées. « Avec les élections, les communes ne disposent pas des ressources humaines suffisantes pour assurer le bon déroulement de la course, les agents sont en partie occupés à tenir les bureaux de vote », renseigne Ali Abdou Willah, président d’Amis Raid Rando, l’association qui organise la course.

La course sera reportée en septembre. « Nous attendons que les élections passent et d’ici deux semaines nous aurons fixé une nouvelle date. Cette annulation, c’est un mal pour un bien. Le report va nous permettre de communiquer davantage pour avoir plus de participants », estime le directeur. Actuellement cinquante personnes étaient inscrites, tandis que l’année dernière, la course comptait 150 participants. « Chaque année, beaucoup s’inscrivent la dernière semaine. »

Le trail de 76,6 km avec un dénivelé de 3.713 m est une boucle qui sillonne l’île en passant entre autres par Longoni, Combani, Ongoujou, Miréréni, Tsarano, Vahibé à travers des GR. Il commence à 21 h le samedi soir. La participation à l’Hippocampe trail permet de gagner des points pour d’autres trails et notamment pour celui de la Diagonale des Fous à La Réunion. Hormis le trail, une randonnée de dix kilomètres, l’Hippocampe marche est aussi organisée. Participation à l’Hippocampe trail : 70 euros, Hippocampe marche : 10 euros. Contact : +262 639 40 44 01 ou sur la page Facebook : Amis Raid Rando Mayotte.

L’inscription pour la collation ouverte le 8 juillet à Dembéni

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La Caisse des écoles de la Ville de Dembéni ouvre la vente des tickets de collations scolaires pour la rentrée 2024-2025 du 8 juillet au 6 septembre. Il est possible pour les habitants de se rendre à la régie collation de la mairie de 7h à 12h le lundi pour Dembéni, le mardi pour Tsararano, le mercredi pour Hajangoua, le jeudi pour Iloni et le vendredi pour Dembéni. Pour rappel, le prix du ticket par année scolaire par enfant est de 36,52 euros.

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La municipalité de Dembéni tiendra son quatrième défilé du 14-Juillet

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Dembéni organise la 4ème édition du défilé du 14-Juillet. Le rendez-vous est donné, le dimanche 14 juillet, à 16h pour commémorer la prise de la Bastille en 1789 et célébrer la fête nationale, sur les thèmes de l’éducation et du civisme. L’événement sera retransmis en direct sur les pages Facebook de la Ville de Dembéni et de Yatru.

Un ramassage de déchets à Moya ce samedi

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Une opération de ramassage de déchets est prévue à la plage de Moya ce samedi 6 juillet de 9h à 12h, organisée par l’association de protection des tortues marines Oulanga Na Nyamba. La population est invitée à participer à ce ramassage en Petite-Terre, dans le cadre du projet M’tsanga Mrahafou soutenu par la mairie de Pamandzi. Cette initiative est menée en collaboration avec les associations ORO (Ou Renguéledza Oulanga), LSE (Loisirs, Social et Environnement), et Petite-T’espoir. « La pollution des déchets sur les plages est un problème majeur qui affecte notre environnement et notre qualité de vie. En participant à cette action, vous pouvez faire une différence significative », écrit la mairie sur ses réseaux sociaux. « Ce site remarquable accueille beaucoup de ponte de tortues marines, alors aidons les à retrouver une belle plage », enjoint de son côté l’association Oulanga Na Nyamba.

Le concours de Miss Grand Nord ce 20 juillet à M’tsamboro

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L’élection de Miss Grand Nord est prévue le 20 juillet, de 19h30 à 0h30 au plateau de M’tsamboro. L’entrée est de 20 euros et le pass VIP est à 200 euros. Plusiseurs artistes s’y produiront, à savoir Dievil Genius, Goulam et Terrell.

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Un premier conseil municipal des jeunes à M’tsamboro

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Le premier conseil municipal du conseil municipal des jeunes (CMJ) de M’tsamboro s’est déroulé le samedi 29 juin, dans la salle de délibération de la Mairie de M’tsamboro sous la présidence de Sinina Anli Mari, maire du CMJ. Une vingtaine de jeunes était présente. Les conseillers ont voté, en première lecture, le règlement intérieur du CMJ et la charte qui définit leurs droits et devoirs. Ils se sont également prononcés pour la participation de la commune à travers deux élus du CMJ au Congrès de l’Association nationale des conseils des enfants et des jeunes (Anacej), prévu fin octobre à Saint-Brieuc en Bretagne. Le CMJ a également acté l’envoi d’une délégation du CMJ aux festivités du 14-Juillet organisées par la commune de Dembéni. Le conseil a aussi défini les rôles de ses adjoints. Il y aura donc un adjoint en charge des sports et des activités physiques, un autre pour les questions liées à l’environnement et au respect de la nature, un à la citoyenneté et aux Droits de l’Homme, un autre à la santé et au bien-être et aussi les nouvelles technologies, un à la culture et aux loisirs, un à la vie scolaire et aux actions éducatives, et deux adjoints à l’accessibilité et l’intergénération.

La Vigie s’illustre en ce mois de juillet

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L’Agence régionale du livre et de la lecture de Mayotte organise, en partenariat avec la Communauté des communes de Petite-Terre, la Cité Educative de Petite-Terre et la préfecture de Mayotte, la fête de clôture du projet “La Vigie s’illustre !”. Cet événement se tiendra, le samedi 13 juillet, à partir de 9h, place de la Mosquée, à Labattoir. Des BD seront exposées ainsi que la fresque qui a été réalisée avec des jeunes habitants pendant le projet. Une performance slamée est également au programme, ainsi qu’un concert d’Elhad Dalane. Avant cette fête, l’artiste-illustratrice Kitsune propose la semaine du 8 juillet une série d’ateliers BD à destination des jeunes du quartier de Dagoni. L’objectif de “La Vigie s’illustre !” est de rendre plus accessible la lecture dans le quartier prioritaire Dagoni de Petite-Terre.

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Des balades à la découverte de la nature du Sud

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La communauté de communes du Sud de Mayotte (CCSud) a lancé l’élaboration d’un plan paysage afin de mettre en œuvre son projet de territoire autour d’une stratégie de transition écologique qui vise à valoriser ses atouts naturels et promouvoir le développement touristique durable. Ce Plan Paysage vise à prendre en compte les diverses richesses naturelles et paysagères du territoire comme le lagon, la flore, la faune, les milieux naturels, les forêts primaires et secondaires ou encore les monuments historiques et culturels. En ce sens, la CCSud organise des balades de découverte du territoire intercommunal le samedi 6 juillet de 8h à 11h pour voir le front de mer de Bandrélé, l’écomusée du sel, la mangrove et la pointe de Mougnindré. Une autre balade est prévue le samedi 27 juillet, aux mêmes horaires, à la découverte du front de mer et de la pointe Chodoni à Bouéni. Le samedi 3 août, sera consacré à la découverte du front de mer de Poroani et du site d’Antanabé, et enfin, le samedi 24 août à la découverte de la plaine littorale de Kani-Kéli. La participation est gratuite sous réserve d’inscription à travers le lien suivant : forms.office.com/e/s4WwVfKgvF?origin=lprLink

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« Le braconnage est un phénomène absolument pas maîtrisé »

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« Chaque année, 10 % de la population de tortue est détruite par le braconnage. Dans dix ans, l’espèce aura disparu de l’île », alerte l’avocate Mélanie Trouvé lors du procès. Photo d’archives

Ce mercredi, deux hommes étaient jugés pour du braconnage de tortues sur la plage d’Hamouro, deux jours avant. C’est lors d’une perquisition que les forces de l’ordre ont découvert des œufs de tortue et de la viande dans une glacière. En récidive, l’un a été condamné à dix-huit mois de prison, son acolyte à dix-huit mois de prison dont six avec sursis.

VIDÉO. « On voulait trouver une solution pour avoir un matériau local »

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Les barres et plaques en plastique recyclé par Habit’Âme peuvent se travailler comme le bois, avec les mêmes outils.

Créée en 2022, Habit’Âme récupère les déchets plastiques pour leur donner une nouvelle vie, sous forme de matériau de construction. La phase expérimentale du projet arrive bientôt à son terme, et les plaques de plastique recyclé pourront bientôt se retrouver sur le marché.

Recycler le plastique en matériau de construction, c’est le pari lancé par Habit’âme il y a deux ans. Aujourd’hui, le défi est remporté : lorsqu’on visite l’atelier de la jeune entreprise, à Kawéni, les plaques de bouchons, pots de yaourt ou encore de bacs poubelles recyclés ressemblent à s’y méprendre à des plaques de marbre multicolores. En témoignent l’établi, les tabourets et les étagères design dans le local. Le plastique usagé, récupéré auprès de partenaires comme le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam) qui se débarrasse de ses vieux bacs auprès de la start-up, ou encore comme la Laiterie de Mayotte, est d’abord nettoyé, découpé, puis passe dans une broyeuse pour en ressortir sous forme de paillettes. Ces dernières sont ensuite fondues, puis façonnées dans des moules. « Les plaques ou les barres peuvent ensuite se travailler comme du bois », ajoute Matthieu Cozon, architecte et cofondateur d’Habit’Âme. Le but d’ici quelques mois est de les vendre à des acteurs du secteur du BTP ou encore de l’architecture, notamment d’intérieur. Un matériel résistant à l’eau, qui, s’il n’est pas non plus recyclable à l’infini, peut être rebroyé et refaçonné plusieurs fois.

Bouteilles de lait, vaisselle en plastique jetable, pailles, bouchons, pots de yaourt… L’atelier peut recycler quatre types de plastique (2 HDPE, 4 LDPE, 5 PP, 6 PS) sur les sept qui existent. Les bouteilles d’eau ne passent pas par Habit’Âme : cela nécessiterait une autre machine et produirait des plaques et des barres trop souples. L’entreprise préfère laisser ce déchet à la voie de recyclage classique, qui est assurée à Mayotte. En revanche, l’organisme aimerait à terme se doter d’une machine qui permettrait de traiter le PVC, beaucoup utilisé en construction. « On n’a rien inventé », précise Matthieu Cozon en parlant des techniques de recyclage qu’ils utilisent. En effet, les machines de l’atelier ont été pensées par un chercheur britannique en 2013, Dave Hakkens, qui a lancé le projet Precious Plastic en mettant à disposition librement les plans de ses unités de recyclage artisanales, qui se retrouvent désormais à travers le monde entier.

Une solution à trois problèmes

Habit’Âme a néanmoins apporté tout un concept autour de cette méthode de fabrication. Si ce dispositif de recyclage permet de nettoyer l’île et de créer un matériel local pour limiter les importations, qui sont actuellement légion dans le secteur de la construction mahorais, l’entreprise a choisi de lui donner une dimension sociale. « On a actuellement deux jeunes en réinsertion qui travaillent avec nous », précise Camille Cozon Abdourazak, également architecte et cofondatrice. C’est de cette volonté d’apporter une solution à ces trois problématiques sur l’île qu’est né le projet d’Habit’Âme. « En tant qu’architectes, on voyait qu’on importait tous nos matériaux. On voulait trouver une solution pour avoir un matériau local. Puis en voyant aussi le problème des déchets, on s’est dit qu’on pouvait facilement les transformer. Puis, un de nos cofondateurs, qui est professeur, voulait trouver un moyen de réintégrer des jeunes en décrochage scolaire », développe Matthieu Cozon. L’entreprise comporte aussi un volet important de sensibilisation avec un broyeur plus petit pour faire des démonstrations, notamment auprès de scolaires.

Si Habit’Âme est encore dans sa phase d’expérimentation et de sensibilisation, les premières mises sur le marché de son matériau devraient arriver aux alentours du mois de septembre. En attendant, l’entreprise a déjà remporté plusieurs prix, avec entre autres le prix innovation Outre-Mer d’Action logement en 2022, le titre de grand lauréat national de l’AMI Innovation Sociale en 2023 décernée par le secrétariat d’État chargé de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, ou encore le trophée de l’Entreprise innovante de l’année en 2024, décerné par la Somapresse. Elle a également pu exposer ses matériaux, en fabriquant par exemple le bardage de l’Office de tourisme en Petite-Terre.

Le jeu des sept différences avec Mansour Kamardine et Anchya Bamana

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Anchay Bamana et Mansour Kamardine, tous deux anciens maires de Sada, s’affrontent dans la deuxième circonscription de Mayotte.

Anciens maires de Sada, élu et ex-élu de la droite républicaine, Sadois, les deux candidats de la deuxième circonscription ont pourtant des différences. Voici un résumé en sept points avant le dimanche 7 juillet, date du second tour.

Les idées

Ce n’est pas le point où il y a le plus de différences. Les candidats Les Républicains et le Rassemblement national se retrouvent souvent sur le terrain des idées. Contre l’immigration irrégulière par exemple, ils prônent la fin du droit du sol, une réduction des titres de séjour délivrés, le recours à la marine nationale pour protéger la frontière maritime et une plus grande fermeté contre les autorités comoriennes. A l’instar d’Estelle Youssouffa, Mansour Kamardine défend cependant le déploiement de Frontex ici, alors que le Rassemblement national a souvent raillé l’agence qui veille sur les frontières européennes. Le candidat LR veut également la fin du titre de séjour territorialisé, tandis que Marine Le Pen s’est prononcée pour un arrêt de la délivrance des titres de séjour vers Mayotte, qui reste difficilement applicable. Si les deux postulants à la députation font un lien entre immigration et insécurité, Mansour Kamardine propose que les peines de prison des étrangers originaires des Comores coupables de délits à Mayotte soient purgées aux Comores. Il défend aussi « une opération Waumbushu puissance 10 pendant le temps qu’il faudra pour restaurer la sécurité et maîtriser nos frontières », dans une interview accordée à Flash Infos avant le premier tour. Concernant l’eau, les deux candidats souhaitent des usines de dessalement, la construction de la retenue collinaire d’Ourovéni et davantage de lutte contre la déforestation. Alors que les deux sont partisans de la convergence sociale (Anchya Bamana préfère le terme « d’alignement social »), ils s’opposent sur le moyen d’arriver à l’adoption d’une loi Mayotte. La candidate RN veut que les parlementaires mahorais déposent le texte d’abord à l’Assemblée nationale, alors que son rival veut « continuer de faire bloc » et poursuivre le travail engagé « avec ceux qui seront en responsabilité en juillet », louant ses relations « tissées avec l’ensemble des groupes politiques ».

L’expérience

Plus âgé que sa cadette, Mansour Kamardine a une expérience politique sans commune mesure sur l’île. Plus jeune maire de France en 1983, il avait alors 23 ans lorsqu’il est devenu premier magistrat de Sada. Il allait entamer sa treizième année comme député, quand le président de la République a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale, il y a trois semaines. Le député sortant a passé également plusieurs mandats au conseil général, dont l’un en tant que premier vice-président, lorsque Younoussa Bamana, le père d’Anchya Bamana, était président.

La présidente de Maore Solidaire n’a été qu’une fois aux manettes, de 2014 à 2020, pendant son seul mandat à la tête de Sada.

La dynamique

En baisse en métropole, les scores des Républicains enregistrent aussi un recul à Mayotte où ils leur restent pourtant une grande base de militants et d’élus locaux. Valérie Pécresse n’a fait que 8% à la présidentielle de 2022, et aux élections européennes de cette année, le parti a obtenu 13,3% des voix, contre 17% il y a cinq ans. Fait rare, Mansour Kamardine se retrouve en deuxième position au premier tour des élections législatives (27,8% des voix). Ça ne lui était plus arrivé depuis les années 90, quand il avait été battu par Henry Jean-Baptiste (UDF) en 1993 et 1997, quand Mayotte ne comptait qu’une circonscription.

La montée du Rassemblement national profite au contraire à Anchya Bamana (35,4%). La présidente de Maore Solidaire restait sur une défaite aux élections sénatoriales (quatrième au second tour). Conformément aux vœux du Rassemblement national et Daniel Zaïdani, celle-ci doit faire la jonction entre le parti d’extrême-droite et des électeurs qui peinaient jusqu’alors à voter RN lors de scrutins locaux.

Les affaires

Les deux candidats ont été concernés par des décisions de justice de nature différente lors de leur carrière politique. La première a été condamnée en 2021 à une peine d’inéligibilité de dix-huit mois pour des comptes de campagne des municipales 2020 qui n’ont pas été présentés à temps. Ils ont été rendus une vingtaine de jours après la date prévue et comportaient encore des anomalies.

Pour Mansour Kamardine, c’est l’initiative prise par un de ses soutiens, qui a finalement entraîné l’annulation du scrutin de 2021 dans le canton de Sada-Chirongui. L’ex-maire de la deuxième commune, Andhanouni Saïd, avait en effet pris soin de radier près de 200 électeurs pour optimiser les chances des LR. Une technique qui lui a valu une condamnation pour fraude électorale, il y a un an, tandis que l’élection qui s’était jouée à 38 voix avait été annulée. De son côté, le conseiller départemental avait finalement remis en jeu puis perdu son mandat en septembre 2022.

Le giron

Les deux candidats ont gardé une assise locale à Sada, commune où tout a commencé pour eux. Cependant, celle-ci profite davantage à Mansour Kamardine qui y a réalisé l’un de ses meilleurs scores (40,1%) au premier tour. Anchya Bamana y a terminé troisième (22,6%) derrière Soula Saïd Souffou (29,2%). Les communes dirigées par des LR, Tsingoni et Mamoudzou, sont plutôt restées fidèles au parti.

Tandis qu’au sud de Mayotte, qui vote davantage Rassemblement national, Anchya Bamana a fait un carton à Kani-Kéli (59,3%), Bouéni (52,7%), Chirongui (41%) et Bandrélé (40,1%).

Les soutiens

Dès le soir du premier tour, le troisième candidat, Soula Saïd Souffou (MDM) a apporté son soutien à Anchya Bamana, tout comme Manon Moreno (Reconquête), ce mercredi. « J’ai la conviction intime que le salut de notre territoire et de sa population ne viendra pas des extrêmes et du rejet de l’autre », affirme de son côté le quatrième du premier tour, Madi-Boinamani Madi Mari, qui était soutenu par Renaissance. Kira Bacar Adacolo et Daniel Martial Henry (Modem), arrivés cinquième et sixième, appellent aussi à faire barrage au RN.

Parmi les élus, Mansour Kamardine peut compter sur le large soutien de la majorité départementale dont Abdoul Kamardine, Zamimou Ahamadi ou encore le président, Ben Issa Ousseni. Ambdilwahedou Soumaïla, Issilamou Hamada et Moudjibou Saïdi, maires respectifs de Mamoudzou, Tsingoni et Dembéni, se sont affichés aussi à ses côtés. Même le maire actuel de Sada, Houssamoudine Abdallah, ou le sénateur Thani Mohamed Soilihi ont fait de même pour la première fois.

Quant à Estelle Youssouffa, déjà élue dans la première circonscription de Mayotte, elle n’a pas donné de consigne de vote, mais a rappelé sa proximité avec la famille Bamana. « Dans la circonscription sud, je vois qu’il y a une tendance et qu’elle signifie quelque chose », a-t-elle simplement indiqué à nos confrères de Mayotte La 1ère.

Le groupe politique

Ce point ne pose pas trop de difficultés avec leurs étiquettes respectives. En sollicitant l’investiture RN, Anchya Bamana s’inscrit dans une logique de siéger à l’extrême-droite de l’Hémicycle. Le scrutin de dimanche permettra de savoir toutefois de quelle marge de manœuvre bénéficiera le parti de Marine Le Pen. Côté LR, la scission orchestrée par Éric Ciotti a surtout profité à celui qui est toujours président du parti puisqu’il est arrivé en tête dans sa circonscription niçoise dénuée de candidat RN. Les Républicains hostiles à une alliance avec l’extrême-droite, comme Mansour Kamardine, vont donc voir leur groupe se réduire de nouveau avec ou sans le député sortant mahorais.

L’eau coupée à Koungou et Mamoudzou après une coupure électrique à Bouyouni

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La Société mahoraise des Eaux (SMAE) n'a pas donné d'heure pour la remise en eau, ce mercredi soir.

L’usine de potabilisation de Bouyouni a été touchée par la coupure d’électricité sur le réseau public. Ainsi, la Société mahoraise des eaux (SMAE) indique, ce mercredi soir, qu’elle « fonctionnera toute la nuit en « mode dégradé », soit sur groupe électrogène, jusqu’à [jeudi] matin ». Les réservoirs de tête de Longoni, Kangani-Trévani, Maji-Bas et Maji-Haut en subissent les conséquences. Depuis 21h, une coupure en urgence a été décidée pour le village de Koungou, pointe de Koungou, Majicavo-Koropa, M’tsapéré, Doujani, Passamaïnty Ngnambo titi et Passamaïnty Cavani-Bé.

« A noter que dans l’immédiat, il n’est pas possible de prévoir l’heure de la remise du service d’eau en raison de l’incertitude sur celle de la reprise de la fourniture d’énergie et donc du retour au mode de fonction normale des installations », ajoute le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte.

Une cérémonie pour les néo-bacheliers à Bandrélé le 2 août

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Dans le cadre de la cérémonie de remise des prix des nouveaux bacheliers de Bandrélé, prévue le vendredi 2 août au parking de la mairie, il est demandé aux lauréats de déposer au Centre communal d’action sociale de Bandrélé, au service Programme de réussite éducative, les documents nécessaires à leur participation avant le vendredi 26 juillet à 11h. Les pièces à apporter sont une copie du relevé de notes du Bac, un justificatif d’identité, un justificatif d’adresse, et un Relevé d’identité bancaire (RIB) au nom du lauréat. Pour tout renseignement complémentaire, il est possible de contacter le service au 02 69 64 00 68.

Des candidatures attendues pour la foire agricole et artisanale de Kawéni

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La ville de Mamoudzou rappelle que la foire agricole et artisanale de Kawéni aura lieu au parc SPPM pour sa septième édition. Cet événement, qui vise à mettre en valeur le savoir-faire local, les circuits courts et le travail des producteurs, maraîchers et artisans du village, est l’occasion de découvrir les producteurs et artisans locaux, encourager l’économie sociale et solidaire et favoriser la consommation locale en circuit court. Dans ce but, la Ville lance un appel à candidature à destination des artisans et producteurs souhaitant tenir un stand et proposer leurs produits durant la foire : fruits et légumes locaux, textiles, bijoux, artisanat, cosmétiques, sculptures en bois et plantes. L’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 18 juillet 2024. Pour plus d’informations ou envoyer sa candidature, il faut contacter Amir Adinani Mela par téléphone au 06 39 67 50 72 ou par email à am.amir@mamoudzou.yt.

Faute de barges, les usagers ont recours au système D

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En attendant la barge, des usagers se sont installés à l’ombre pour patienter. Aucune barge n’a circulé, ce mardi matin, sauf pour les véhicules des urgences sanitaires.

La section CGT de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) a exercé son droit de retrait, ce mardi 2 juillet, pour dénoncer les conditions de travail de ses agents. En attendant, le trafic des barges ayant été interrompu toute la matinée, des usagers ont pris leur mal en patience ou n’ont pas hésité à payer un taxi bateau pour rejoindre Petite-Terre. Reportage.

La cohue agite les abords de la gare maritime de Mamoudzou, ce mardi, vers 9 heures du matin. Alors que les agents de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) ont déposé un droit de retrait, plusieurs centaines de personnes attendent une barge pour rejoindre Petite-Terre. Pour certains, comme Naïma, l’attente est désespérément longue : « je prends la barge pour aller voir les résultats du bac au lycée de Petite-Terre, je stresse », confie-t-elle. Selmadi, salarié dans une entreprise privée, attend, de son côté, une barge depuis 5 heures du matin.

De l’autre côté de la gare maritime, une foule compacte fait la queue près du ponton. Valises à la main, un grand nombre se rend à l’aéroport et est prêt à payer un taxi bateau pour y arriver. Yassin patiente avec ses trois enfants en bas âge et sa femme entourés de plusieurs valises. « Nous partons en vacances à Nosy Bé. Notre avion est à 11 heures, on ne sait pas si on va réussir à l’avoir », s’inquiète-t-il. Au courant du mouvement social, Éric a anticipé son trajet, il est venu près de la gare maritime tôt pour être sûr d’arriver à temps pour son vol à destination de Madagascar prévu en début d’après-midi.

« Le ponton n’est pas calibré pour accueillir autant de monde »

Près du ponton, Ali Ousseini observe ce flux de passagers avec inquiétude. Il est le président de la société Sasu Mayotte plaisance qui gère le port. « Le ponton n’est pas calibré pour accueillir autant de monde. Si une personne se blesse, c’est notre responsabilité qui est engagée », affirme-t-il. « Pendant les barrages du début d’année, le ponton du port a déjà été très utilisé, là, ça recommence. Si cela continue, nous serons obligés de le fermer », déclare-t-il. Lorsque la barge ne navigue pas, ce sont l’administration, la gendarmerie, la police entre autres qui utilisent le ponton en plus des particuliers.

Un service minimum de la DTM a néanmoins été assuré pour les urgences sanitaires à savoir le Samu, le Smur, les services d’incendie et de secours. Le trafic des barges a repris, ce mardi, vers midi.

Un préavis de grève pour la semaine du 8 juillet

La CGT de la DTM (ex-STM) a déposé un droit de retrait pour dénoncer une dégradation des conditions de travail. Ce sont les chefs mécaniciens et les commandants qui en sont à l’initiative. Les premiers demandent le paiement de leurs heures supplémentaires et les seconds exigent la validation de leur permis par les Affaires maritimes. Ils refusent de naviguer sans cette validation de peur de perdre leur permis, à savoir que sans cette validation, les bateaux ne sont pas assurés.

Ce mardi matin, les agents avaient une réunion avec le conseil départemental de Mayotte, dont le service dépend*. À l’issue de celle-ci, des agents ont noté « des avancées dans les discussions ». D’autres réunions sont prévues dans les semaines à venir « pour arriver à des actions concrètes », indique des agents. Néanmoins, la CGT a également déposé un préavis de grève pour la semaine prochaine à partir du lundi 8 juillet. Toutefois, les barges devraient continuer à circuler normalement.

*Ali Omar, vice-président en charge des transports, n’a pas répondu à nos sollicitations.

Prison de Majicavo : « Ce n’est pas parce qu’on est syndicaliste qu’on peut tout se permettre »

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Ibroihima Condro-Mohamadi (à droite), ici lors d’une grève à la prison de Majicavo-Koropa en février 2022, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi. Photo d’archives

Le représentant syndical, Ibroihima Condro-Mohamadi, a été condamné ce mardi pour un tract diffamant à l’encontre de la directrice adjointe du centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa. Transmis à ses collègues, le texte y accusait celle-ci de faire preuve de racisme dans le traitement différent de deux faits-divers touchant le personnel de la prison. Le syndicaliste et la CGT doivent verser 1.500 euros de dommages et intérêts à la plaignante.

« Ce n’est pas parce qu’on est syndicaliste qu’on peut tout se permettre », estime maître Basile Hader, alors que l’ex-bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris est venu à Mayotte, ce mardi 2 juillet, pour défendre la directrice adjointe du centre pénitentiaire Majicavo-Koropa. Celle-ci avait déposé plainte après qu’un tract la dénigrant soit diffusé par mail aux agents syndiqués à la section CGT de l’établissement en décembre 2023. Devant les juges du tribunal correctionnel, Ibroihima Condro-Mohamadi ne cache pas les inimitiés entre son syndicat et la directrice adjointe arrivée en 2022. Mais c’est surtout en novembre et décembre 2023, lorsque deux faits-divers ont marqué le personnel, que le syndicat a voulu réagir. Le premier est l’agression du directeur de la détention, de couleur noire, devant chez lui aux Hauts-Vallons. Le deuxième, quelques jours, est l’accident grave à Kawéni d’un agent venu de métropole. Le scootériste avait été renversé par un chauffard ivre sur son trajet domicile-travail. Pour ce deuxième cas, une note d’information de la directrice adjointe a été transmise aux agents pour indiquer l’état de santé du collègue renversé. Il n’en fallait pas plus pour que des membres de la CGT rédigent un tract (Ibroihima Condro-Mohamadi se défend de l’avoir écrit lui-même) accusant la directrice adjointe de racisme, s’appuyant sur « ce deux poids deux mesures ». « Que veut expliquer la direction à son personnel sur la note d’information mentionnée sinon réaffirmer son mépris envers le personnel black », est-il ainsi écrit dans la vingtaine de lignes visées par la plainte.

Pointant la différence de traitement avec une note envoyée dans un cas et pas dans l’autre, le texte envoyé à une centaine d’agents suppose un racisme chez la directrice adjointe. « La différence ne vient-elle pas de la couleur de la peau de l’un au détriment de celle de l’autre ? Tous les personnels doivent maintenant s’en rendre compte, la différence de traitement des uns et des autres est ainsi dévoilée », poursuit le communiqué. Interrogé par le juge Clément Le Bideau sur qui sont « les uns et les autres », le syndicaliste peine à répondre clairement, avant de s’en tirer en parlant des « favorisés » et des « défavorisés ».

« Ma cliente est atteinte moralement »

C’était là tout l’enjeu du procès pour l’avocat de la directrice. Selon lui, il y a diffamation puisque l’accusation de racisme est une atteinte à l’honneur de sa cliente. « On ne peut pas être plus explicite. » A la différence du substitut du procureur Max Goldminc, qui estime que « faire des poursuites judiciaires d’emblée ne favorise pas le dialogue », l’avocat fait remarquer que laisser penser « qu’une blanche est raciste est grave ». « Ma cliente est atteinte moralement. Elle subit un harcèlement de la part de ce syndicat depuis deux ans », plaide-t-il. « On outrepasse la polémique syndicale. » Il demande que la CGT soit condamnée à payer la somme de 5.000 euros à sa cliente en dommages et intérêts et que la condamnation soit publiée sur le site de la CGT. Sur la note d’information, il explique que la directrice adjointe a voulu simplement donner des nouvelles rassurantes de leur collègue « entre la vie et la mort ».

De son côté, le syndicaliste se défend d’avoir cité nommément la directrice adjointe et évoque plutôt une direction au sens large. « J’ai utilisé les mots « maîtresse d’école » et « méchante », je vous l’accorde. Mais ce n’est pas raciste », avance-t-il, avant d’expliquer que les relations se sont dégradées « depuis qu’on a demandé le coût des transferts vers La Réunion ou la métropole. Elle ne veut pas que le syndicat soit de la partie ». Il met la réaction de ses collègues sur le compte des conditions qui se dégradent dans le centre pénitentiaire (les derniers chiffres du ministère de la Justice donnent un taux d’occupation de 301% du centre de détention). Selon lui, la plainte serait « une manœuvre d’intimidation » contre le syndicat connu comme étant le plus virulent parmi les quatre présents à la prison. Maître Asskani Moussa demande la relaxe à la fois du syndicat et de son représentant. Il considère que ce n’est pas de la diffamation publique puisqu’il s’agissait « d’un mail adressé aux collègues qui s’interrogeait du comportement de la hiérarchie sur des faits réels ».

Le tribunal condamne la CGT et Ibroihima Condro-Mohamadi à une amende de 1.500 euros avec sursis et à verser 1.500 euros à la directrice adjointe pour son préjudice moral et 2.00 euros pour ses frais de justice. La CGT pénitentiaire devra également publier sur son site la décision de justice dans les quinze jours. Si le syndicaliste assume et dit ne pas regretter ce texte, cette condamnation ne va pas améliorer les relactions entre la directrice adjointe et la CGT. « Les gars lui en veulent d’envoyer un agent au tribunal plutôt qu’au travail », indique l’agent pénitentiaire.

Le doute profite au surnommé « Derek »

Jugé ce mardi, le jeune homme de 21 ans était mis en cause pour les scènes de chaos du 9 décembre 2023 (pour lesquelles plusieurs personnes ont déjà été condamnées). Ce soir-là, une bande de Doujani était venue prêter main-forte à des jeunes de La Vigie pour organiser une expédition punitive à Labattoir. Le déchaînement de violences avait visé la police municipale et la gendarmerie qui s’étaient interposées. Pierres, machettes ou barres de fer avaient été alors lancés sur les véhicules des forces de l’ordre. Au cours de ces événements, un gendarme de la brigade de Pamandzi affirme qu’il a reconnu le prévenu surnommé « Derek » qui portait un pantalon bleu et un bonnet. Déjà condamné pour des vols et emprisonné depuis pour « une affaire lourde », ce dernier a toujours indiqué n’avoir « jamais été là ». S’il dit avoir vu les violences sur des vidéos, il explique qu’il buvait ce soir-là « avec des fréquentations » à La Vigie, loin des faits. Il ajoute qu’il est lui-même de Labattoir et donc n’avait pas d’intérêt à participer aux exactions contre son village. Sans avocat, il demande judicieusement : « Est-ce que les policiers et les gendarmes donnent les mêmes détails ? ». La question, loin d’être anodine, a sans doute pesé dans la décision de le relaxer. Car hormis le gendarme qui assure l’avoir vu et un policier qui dit « avoir entendu » qu’il était là, aucun autre protagoniste ne l’incrimine et il n’y a pas de preuves matérielles.

Deux ans de prison pour un règlement de comptes à Doujani

« Vous pensez que c’est une bonne idée de retourner à Doujani ? », demande Max Goldminc, le substitut du procureur, ce mardi matin. Le prévenu, un jeune homme originaire des Comores âgé de 21 ans, assure qu’il n’a pas trop le choix. C’est dans ce quartier de M’tsapéré qu’un conflit entre bandes l’a amené en prison, le 31 mai 2022. Affilié à une bande de Doujani 1, mais sans casier judiciaire, il s’était retrouvé opposé à une autre du même secteur, à Doujani 2, après le vol de son téléphone et une agression dont il a fait l’objet. Il était allé alors jusqu’au domicile d’un de ses rivaux (défavorablement connu des services de police) pour un règlement de comptes. Outre le caillassage du domicile, il avait jeté « de toutes ses forces » un morceau de parpaing d’un kilo et demi à la tête de la victime (la blessure grave a nécessité quinze jours d’ITT). Il avait pu être interpellé rapidement le lendemain… en allant déposer plainte avec quatre personnes du quartier pour des violences commises par Doujani 2. Le prévenu n’a jamais contesté les faits du 31 mai 2022, qui ont été un temps considérés comme une tentative de meurtre, puis requalifiés en violences aggravées par deux circonstances. « Je voudrais m’excuser. J’ai eu une crise de colère, je n’ai pas pu me contrôler. J’aurais dû déposer plainte avant », se repent-il aujourd’hui. Alors que le Parquet a requis deux ans de prison, le tribunal le condamne à dix-huit mois de prison, couvrant ainsi la période de la détention provisoire. L’individu a donc été autorisé à retourner à Doujani dans la même journée.

Comores : Le président Azali nomme son fils aîné dans le gouvernement

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Promu secrétaire général du gouvernement, Nour El Fath Azali, est devenu depuis août 2023, le numéro deux de la convention pour le renouveau des Comores, le parti présidentiel, dont son père est le président d’honneur. Ce nouveau remaniement est aussi marqué par l’entrée de plusieurs jeunes.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes