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Un droit de réponse à l’article sur la cagnotte lancée par le sprinteur mahorais Mohamed « Benji » Ousseni

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Légende : Cris Kordjee, directrice de la Jeunesse et des Sports du conseil départemental de Mayotte, indique que la collectivité ne finance pas les participants aux championnats master. En revanche, le relais mahorais sur 100m du Racing club de Mamoudzou, dont Mohamed « Benji » Ousseni fait partie, pourra compter sur son soutien financier en cas de défense du titre.

Confronté à manque de financements, le sprinteur mahorais Mohamed « Benji » Ousseni s’était résolu à passer par une cagnotte participative pour aller disputer les championnats du monde master en Suède. Le champion de France des 100m et 200m dans cette catégorie réservée aux 35 ans et plus fustigeait dans l’article le manque de soutien des collectivités mahoraises dans son aventure. Cris Kordjee, directrice de la Jeunesse et des Sports du conseil départemental de Mayotte, a tenu à lui répondre.

« 1 ) Sur le manque d’aides évoqué pour la participation de l’athlète à un championnat du monde « master »

Je tiens à souligner que le Département de Mayotte ne finance pas la participation des sportifs locaux aux championnats du monde « Master ». D’ailleurs d’autres athlètes, notamment Soultoini Ali, lanceur de javelot, vont se rendre en Suède pour ces mêmes championnats. Pour ce faire, l’athlète s’y prépare depuis plus d’un an afin de pouvoir prendre en charge personnellement son déplacement mais aussi pour laisser le temps nécessaire aux partenaires privés sollicités de considérer son projet. Pour rappel, il s’agit d’une compétition pour laquelle on ne se qualifie pas, malgré son envergure mondiale ; le candidat doit payer un droit d’inscription pour pouvoir y participer. Une fois accomplie, cette formalité suffit pour valider sa participation.

Plus généralement, le Département déploie une politique volontariste pour le développement de la pratique sportive pour tous et pour l’accompagnement de la jeunesse et de la vie associative. Il développe aussi un programme d’accueil et d’accompagnement des sportifs régionaux vers le haut niveau. Le dispositif « Excellence sportive » qui accompagne les Jeunes Talents Mahorais fait partie de ce programme. Un soutien aux actions d’échanges sportifs est également apporté afin d’aider à la progression des sportifs. A titre d’illustration, voici quelques chiffres sur l’engagement du Département en 2023 : pour l’Excellence sportive/Jeunes Talents Mahorais : près de 800.000 euros, comprenant le financement des projets sportifs, scolaires, projets de vie, les primes au podium ; 40 actions d’échanges sportifs pour 504.000 euros ; mise à disposition d’éducateurs sportifs auprès de ligues à hauteur de 90.000 euros par an etc.

2) Sur le manque d’aides évoqué pour accompagner les sportifs de haut-nveau

L’article entretient la confusion sur le statut de « sportif de haut niveau » puisqu’à ce jour, dans le panel des sports de Mayotte, Raphaël Mohamed est le seul hurdler figurant sur la liste ministérielle des sportifs de haut niveau (N.D.L.R. l’athlète mahorais a été sélectionné par la fédération d’athlétisme pour participer aux Jeux de Paris). Les critères de sélection pour cette liste ministérielle varient selon les disciplines et les fédérations sportives. Sont souvent pris en compte et évalués notamment le niveau de performance, l’âge, l’engagement et le potentiel de développement du sportif (pour plus d’informations : athle.fr ). Comme exposé à l’occasion de la semaine de l’excellence sportive organisée du 20 au 27 juillet dernier, ayant rassemblé plusieurs jeunes sportifs toutes disciplines confondues, le conseil départemental de Mayotte accompagne les sportifs faisant partie d’un pôle espoir, d’un pôle France, d’un centre de formation ou encore d’une académie. Le jeune Mohamed « Benji » Ousseni ne fait partie d’aucun de ces dispositifs.

3) La politique d’accompagnement des échanges sportifs du Département

Afin d’aider à la progression des sportifs, le Département accompagne financièrement les clubs sur la base d’un projet, afin qu’ils assurent leur déplacement dans le cadre de compétitions telles que les championnats régionaux, Coupe des clubs champions de l’océan Indien ou encore en championnats de France.

C’est dans ce cadre que le Département a déjà validé son soutien financier de 9.000 euros pour les championnats de France de relais du mois d’octobre prochain si le Racing club de Mamoudzou se qualifie. Les conditions dans lesquelles le sprinteur Mohamed « Benji » Ousseni devra se rendre en métropole sont donc en réalité déjà bien identifiées puisqu’il n’ira pas à cette compétition en tant qu’athlète individuellement ; il y participera dans le cadre du projet présenté par le Racing club de Mamoudzou auquel il appartient. Par conséquent, il n’y a aucun risque de « déconvenues » pour lui, le soutien du Département au Racing club de Mamoudzou est acquis. »

Cris Kordjee, directrice de la Jeunesse et des Sports du conseil départemental de Mayotte

Le film « Koungou » projeté gratuitement dans les villages de Mayotte

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L’association Kawéni en action diffuse tout au long de l’année des films à Mamoudzou. Ses bénévoles projetteront ce mois-ci « Koungou ».

Durant tout le mois d’août, le film « Koungou » qui traite de la délinquance des jeunes à Mayotte sera diffusé gratuitement dans plusieurs villages . Cela commence dès ce vendredi à Kawéni.

« Koungou », le film 100 % mahorais, avec des acteurs qui jouent leur propre rôle, sera diffusé dans l’ensemble de Mayotte tout au long du mois d’août. La première date a lieu, ce vendredi 2 août, à Kawéni, au collège K2, et en présence de l’un des réalisateurs, Naftal Dylan. Transdev, partenaire du film, est à l’origine du projet. Pour l’occasion, l’entreprise de transports s’est associée à Kawéni en action, une jeune association, créée en mai 2022, qui organise des projections de films en plein air.

Elle a commencé à les diffuser au parc SPPM, au cœur du village de la commune de Mamoudzou. « Nous avons investi ce lieu pour que la population en profite. Jusque-là, il était surtout fréquenté par des jeunes délinquants qui traînaient là-bas », se souvient Nassur Abdou, le chargé de projets et fondateur de l’association.

« Le cinéma permet de favoriser le vivre-ensemble »

Pour ses fondateurs, le cinéma est un outil pour mobiliser les habitants du village et en particulier les jeunes. « Il permet de favoriser le vivre-ensemble et d’éviter l’isolement alors qu’une partie des plus jeunes ne va pas à l’école », poursuit-il. Sont projetés des films ou dessins animés « avec une morale pour faire réfléchir », explique l’animateur.

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Nassur Abdou, chargé de projets et fondateur de l’association Kawéni en action. A terme, lui et son équipe aimeraient « encourager la pratique du cinéma aussi bien derrière la caméra qu’en tant qu’acteur à travers des ateliers ».

Récemment les spectateurs ont regardé « Des Dieux tombés sur la tête », ou encore « Le Chat Potté ». Les équipes de Transdev se sont retrouvées dans les valeurs portées par les bénévoles, c’est donc naturellement qu’elles ont confié la projection à l’association. « Nous avions la volonté de montrer au grand public un film de réflexion, qui ouvre leur esprit et qui donne également un peu d’espoir », décrit Frédéric Delouye, directeur de Transdev Mayotte.

A travers ces projections, le transporteur cherche à influencer les Mahorais et en particulier les jeunes pour susciter des comportements respectueux en direction des bus scolaire de son réseau hal’O. Tandis que ces transports en commun et les jeunes à l’intérieur sont quotidiennement visés par des violences et des caillassages. « Nous avions fait une opération similaire en demandant au chanteur Naïd de réaliser la chanson « Halo licoli ». Aujourd’hui, elle compte plus d’un million de vues sur Youtube », s’enthousiasme Frédéric Delouye.

Les projections de « Koungou » seront gratuites, rendre le cinéma « accessible » à tous est l’un des principes de l’association Kawéni en action. « Nous souhaitons toucher des personnes qui n’ont pas les moyens d’aller au cinéma et venir à eux », partage le directeur de Transdev. Habituellement, lors de ses projections, Kawéni en action compte entre 300 et 400 spectateurs et pour certaines jusqu’à 1.000.

Le programme des dix projections.

– Vendredi 2 août à Kawéni, au parking du collège K2, en présence du réalisateur Naftal Dylan
– Samedi 3 août à Tsoundzou I, au parc Amina Oili
– Vendredi 9 août à M’tsangamouji, à la place Manzaraka
– Samedi 10 août à Mangajou, à la place Manzaraka
– Mercredi 14 août à Koungou, à la place de la Poste, en présence du réalisateur Naftal Dylan et des acteurs du film
– Vendredi 16 août à Majicavo, au parking du collège
– Samedi 17 août à Mamoudzou, à la place de la République, en présence du réalisateur Naftal Dylan
– Jeudi 22 août à Tsararano, au plateau de Tsararano
– Vendredi 23 août à Pamandzi, à la place des Congrès, en présence du réalisateur Naftal Dylan
– Samedi 24 août à Kani-Kéli, au parking du Stade, en présence du réalisateur Youssoufa Mass
Toutes les projections sont gratuites et ouvertes à tous.

Carburants : les prix remontent légèrement ce jeudi 1er août

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L'essence augmente de deux centimes au 1er août et trois centimes en ce qui concerne le diesel.

Hormis le prix de la bouteille de gaz de 12,5kg (24 euros, contre 24,5 euros précédemment), tous les carburants coûteront deux à trois centimes de plus à partir de ce jeudi. « Pour le mois d’août 2024, les prix des carburants augmentent en raison de la hausse des cours moyens mondiaux des produits pétroliers (4,81% pour le gazole et 4,40% pour l’essence). Cette hausse est néanmoins atténuée par un affaiblissement du dollar par rapport à l’euro (-0,61%) », explique la préfecture de Mayotte, qui a communiqué les nouveaux tarifs en application.

Ainsi, l’essence passe à 1,82 euro par litre (1,80 euro/l précédemment), le diesel à 1,51 euro/l (1,48 euro/l en juillet), le mélange détaxé à 1,28 euro/l (1,26 euro/l le mois précédent) et le pétrole lampant à 1,20 (contre 1,17 euro/l en juillet).

Décès du père Vincent : « C’est une figure emblématique de Mayotte que nous venons de perdre »

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Le père Vincent Ngoie Mitenga est décédé, ce mardi. Il était le curé de la paroisse de Dzaoudzi depuis 2015.

Le curé de la paroisse de Dzaoudzi, le père Vincent Ngoie Mitenga s’est éteint mardi soir. L’homme d’église officiait à Mayotte depuis quatorze ans. Une messe sera organisée dès ce jeudi, et deux cérémonies à Mamoudzou et Dzaoudzi, dimanche matin, à 9h30.

« Ce n’était pas seulement un collègue prêtre, c’était un ami », réagit le père Bienvenu Kasongo, le curé de la paroisse de Notre-Dame-de-Fatima à Mamoudzou, ce mercredi. Originaire du Congo comme le père Vincent Ngoie Mitenga qui est décédé ce mardi, il dit pleurer et prier pour un homme dont le parcours à Mayotte était lié au sein. En effet, c’est le père Bienvenu qui avait fait venir cette connaissance de son pays natal au sein de la paroisse de Grande-Terre en 2010 pour le remplacer. A son retour à Mamoudzou en 2015, c’est la paroisse de la chapelle Saint-Michel, à Dzaoudzi, qui a alors accueilli le père Vincent. Issu de la congrégation salvatorienne, le vicaire général de l’archipel des Comores a officié en Petite-Terre avec passion durant ces neuf dernières années.

Ici, le père Vincent bénit le nouveau bateau de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), en mars 2022.

« C’était un homme gentil, calme, en qui les fidèles avaient une grande confiance. C’est une figure emblématique de Mayotte que nous venons de perdre », qualifie le curé de la paroisse Notre-Dame-de-Fatima. Son investissement dans la communauté s’était élargi à la lutte contre le diabète, puisqu’il a été le président de Rédiabylang976, l’association qui fait de la prévention dans ce domaine. Il était aussi devenu un homme de radio en animant une émission chaque vendredi sur Mayotte La 1ère.

Deux cérémonies ce dimanche

« Nous allons prier pour qu’il ait la vie éternelle », ajoute son ami, qui annonce qu’une messe aura lieu dès ce jeudi. Deux cérémonies, le dimanche 4 août, à 9h30, auront lieu simultanément à Mamoudzou et Dzaoudzi, pour rendre hommage au père Vincent.

Originaire du Congo, comme le père Vincent, le père Bienvenu Kasongo dit perdre ici « un ami ».

Son corps sera ensuite rapatrié au Congo, auprès de sa famille. La rédaction leur présente ses condoléances, ainsi qu’à toute la communauté chrétienne de l’île aux parfums.

Choléra : Aucun nouveau cas signalé depuis le 12 juillet

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A ce jour, 23 721 personnes ont été vaccinées contre le choléra à Mayotte.

Aucun nouveau cas de choléra n’a été signalé depuis le 12 juillet à Mayotte. Le seul cas qui s’ajoute au bulletin d’information hebdomadaire de l’Agence régionale de Santé (ARS) par rapport à la semaine dernière, faisant passer le bilan depuis le 18 mars à 221 cas contre 220, est dû à la ré-intégration d’un cas suite à la description d’un décès communautaire partiellement imputable à la maladie. En tout, 1.243 personnes ont été traitées et 18.766 vaccinées. Dernièrement, l’ARS a rappelé vouloir profiter de cette période de creux pour accélérer la vaccination, avec un objectif de 1.000 par jour

Si depuis le début, on dénombre deux décès avérés du choléra, l’ARS fait état de 5 décès communautaires imputables au choléra, c’est-à-dire des décès cumulant la présence de signes cliniques, une preuve microbiologique, un lien épidémiologique et une absence de comorbidité. L’agence compte également 2 décès communautaires partiellement imputables à la maladie.

Les médecins du CHM contre le recrutement de collègues formés hors de l’Union européenne

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La commission médicale d’établissement (CME) du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a voté à 12 voix sur 17 votants contre le dispositif des praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue).

Ce vendredi, la commission médicale d’établissement (CME) du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a voté contre le dispositif consistant à recruter des praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue). Plusieurs redoutent en effet un manque de contrôle des compétences de ces médecins. L’avis n’étant que consultatif, cela n’empêchera pas leur arrivée.

C’est un sujet qui divise le monde hospitalier depuis maintenant plusieurs semaines. Ce vendredi, la commission médicale d’établissement (CME) du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a tranché. L’organe de représentation des médecins a en effet voté contre le recrutement des médecins ayant été formés à l’étranger hors Union européenne au sein des équipes de l’hôpital, solution d’urgence trouvée pour pallier le manque de praticiens sur le territoire mahorais.

En effet, un nouveau décret daté du 3 juillet 2024 autorise les praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) d’exercer à Mayotte, texte qui vient modifier un décret de 2020 qui validait cette pratique dans d’autres territoires d’Outre-mer. Un changement appréhendé par de nombreux médecins avant même que le décret ne soit pris. En effet, alors que plusieurs membres du corps médical du centre hospitalier de Mayotte (CHM) manifestaient pour alerter sur le manque d’effectif le 10 juin dernier, ces derniers dénonçaient déjà la solution Padhue, voyant dans le manque d’équivalence des diplômes un risque pour la bonne prise en charge des patients. Solution qui n’a donc pas trouvé plus de succès vendredi dernier auprès de la CME du CHM, qui a voté contre ce dispositif à douze voix sur 17 votants. Seule l’ancienne députée Ramlati Ali a voté pour.

« Il vaut mieux des Padhue que pas de médecin »

Le président de la CME, Thierry Pelourdeau, tient à rappeler que, si la consultation de la commission est obligatoire par le CHM, son avis reste néanmoins consultatif. Pour lui, ce n’est pas non plus un rejet en bloc du dispositif des Padhue, étant donné que seuls 17 votants étaient présents sur les 36 membres qui composent la CME. « De plus, la commission a voté à l’unanimité pour le texte présentant les garde-fous de ce dispositif », ajoute celui qui souhaiterait que la polémique sur le sujet se tarisse. « C’est vrai qu’on aurait sûrement aimé que des mesures d’attractivité soient prises. Mais il vaut mieux des Padhue que pas de médecin du tout”, poursuit-il, rappelant qu’il existe de bons médecins hors de l’Union européenne.

La mesure, qui est déjà appliquée dans les Antilles depuis la crise du Covid-19, a vu son impopularité croître aussi à la vitesse qu’elle a été adoptée, notamment pour les craintes sur les moyens de contrôle. Lors d’un entretien que nous a accordé le nouveau directeur de l’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte, Sergio Albarello, la veille de ce scrutin, se veut rassurant. Ce dernier a en effet longuement défendu le dispositif des Padhue, mettant en avant les contrôles qui seront effectués par les chefs de service, l’ordre des médecins et l’ARS elle-même. « Bien entendu, tout ceci est encadré avec un contrôle de l’ordre sur le parcours du médecin et son diplôme. L’ARS prendra sa part de responsabilité sur les contrôles, mais en même temps il y aura un contrôle et un avis du chef de service qui souhaite avoir des Padhue. Cela va contribuer à une stabilisation à moyen-long terme, et probablement, du fait d’avoir ces praticiens, une stabilité, cela fera revenir des praticiens de la communauté européenne, car la charge de travail ne sera plus la même. Cependant, j’entends les inquiétudes et c’est pour cela que nous avons renforcé ces moyens de contrôle », argumentait-il dans nos colonnes ce jeudi 25 juillet. Ce mardi après-midi, l’ARS nous confirme d’ailleurs qu’elle ne répondra qu’aux demandes officielles de Padhue émises par le CHM.

Un coup de pouce pour les producteurs ultramarins de fruits et légumes

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Afin de réduire les conséquences de la guerre en Ukraine sur l'augmentation des charges des agriculteurs, une aide exceptionnelle de l'Etat va être accordée.

« Pour compenser les importants surcoûts liés à la guerre en Ukraine dont les conséquences économiques sont toujours effectives, la France porte un nouveau dispositif d’indemnisation sur la base des surcoûts 2023 », annoncent les services de l’État. Les charges des producteurs ont connu de fortes augmentations des prix de l’énergie (gasoil, gaz, électricité), des engrais et amendements, des semences et plants, des produits phytosanitaires et des emballages. En Outre-mer, s’ajoute le coût du fret. L’aide de l’État, à hauteur de 3,8 millions d’euros, vise donc « à compenser une partie des surcoûts liés à l’augmentation des charges d’intrants relatives à la production de fruits et de légumes au cours de l’année 2023 par rapport à 2021 ».

Les exploitations productrices de fruits et légumes, y compris les racines et les tubercules alimentaires sont éligibles au dispositif. Pour Mayotte, le montant du forfait est de 220 euros par hectare de fruits ou légumes cultivés. C’est beaucoup moins que leurs collègues réunionnais ou guadeloupéens (500 euros par hectare en arboriculture, 1.000 euros par hectare en maraîchage et 5.000 euros par hectare en production hors sol).

Le dispositif est ouvert aux déclarants PAC 2023 (pour les surfaces en codes culture : SHD, AGR, ANA, BCA, FLA, FLP, MDI, PVP, TBT, VRG ou avec une surface cumulée déclarée en 2023 avec ces codes cultures d’au moins 0,455 ha). La clôture des dépôts est fixée au lundi 16 septembre, avec une circulaire et le formulaire de demande d’aide à retrouver sur le site de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (daaf.mayotte.agriculture.gouv.fr/aide-exceptionnelle-indemnisation-exceptionnelle-pour-les-productions-locales-a672.html). Ce service de l’État ayant constitué la liste des déclarants PAC 2023 éligibles, il suffit aux cultivateurs de se rendre au guichet physique avec les documents nécessaires (le n°PACAGE, une pièce d’identité, un RIB et une preuve de production légumière et/ou fruitière en 2023). Adresse du guichet physique : direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) au 15 rue Mariazé, Mamoudzou. Contacts : 06 39 27 92 15 ou sea.daaf976@agriculture.gouv.fr.

Une nuit du handball en août

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FI - Breve nuit handball

Le plateau couvert de Chembényoumba, dans la commune de M’tsangamouji, inauguré récemment accueillera la Nuit Colas du Handball de Mayotte le 23 août prochain. Ce concept expérimenté sur l’île pour la première fois va permettre de rassembler des passionnés de la discipline et préparer la reprise du championnat. Au programme, 22 matchs de quinze minutes chacun, soit 10 matchs pour les équipes qui iront en finale, de 20h à 6h du matin. « C’est un pari un peu fou, mais valorisant pour les sportifs, pour le handball et pour le territoire », indique Ahamada Combo Saïd Valdo, adjoint en charge de la Jeunesse et du Sport de la Ville, qui organise l’évènement. La mixité est demandée dans les équipes de dix joueurs, avec au minimum trois femmes, afin d’éviter les clivages et maintenir le bien vivre-ensemble. Plusieurs équipes de pré-national sont d’ores et déjà engagées, la clôture des inscriptions est prévue pour le lundi 12 août.

Le paiement de la collation ouvert à Koungou

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Les paiements de la collation de l’année scolaire 2024/2025 sont ouverts à la caisse des écoles de Koungou. La procédure consiste à télécharger et remplir le coupon de paiement, (disponible sur le site web villedekoungou.fr) et de le retourner signé avec la somme correspondante à la Caisse des Écoles de 8h00 à 13h00. Le paiement peut s’effectuer en espèces ou par carte bancaire. Afin d’assurer la bonne organisation, un planning a été créé en fonction des villages. Le respect de ce dernier est impératif, un paiement hors jour dédié ne sera pas accepté. Le lundi correspond ainsi à Longoni et Majicavo-Lamir, le mardi à Kangani et Trévani, le mercredi à Koungou et le jeudi à Majicavo-Koropa.

La République du Congo limite son partenariat avec Corsair

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Dans le cadre des discussions entre Corsair et la République du Congo, la République du Congo et les actionnaires de la compagnie ont décidé d’un commun accord de limiter leur partenariat autour de leur coopération commerciale et opérationnelle à l’ouverture de la ligne Paris-Brazzaville. Le pays a décidé de concentrer ses moyens sur le développement de sa compagnie nationale pour les liaisons domestiques et régionales avec le soutien stratégique de la compagnie Corsair qui, de son côté, entend poursuivre l’ouverture de la ligne Paris-Brazzaville, en collaboration avec les autorités congolaises. La compagnie a également trouvé un nouvel actionnaire privé d’un groupe français.

Orange meilleur réseau mobile ex-aequo

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Orange Mayotte a été désigné comme meilleur réseau mobile pour la quatrième fois par l’Arcep (Autorité de la régulation des communications électronique, des postes et de la distribution de la presse), le résultat de son enquête annuelle sur la qualité des services mobiles des opérateurs télécom à La Réunion et à Mayotte. Au terme de plusieurs semaines de tests réalisés sur tous les territoires ultra-marins entre janvier et mai 2024, 528.000 mesures ont permis à l’Arcep de déterminer la performance des opérateurs télécom des départements d’Outre-mer. L’analyse portait sur la navigation web, visionnage de vidéos, téléchargement, appels vocaux et réception de SMS. Pour la quatrième fois, Orange se place en tête du classement à Mayotte (ex-aequo avec SFR). A Mayotte, l’opérateur tient à développer son réseau avec, depuis janvier 2023, huit nouvelles antennes installées et 34 antennes remplacées par des équipements de dernière génération pour offrir la 4G+ aux Mahorais. Les deux dernières antennes situées à Tsimkoura et Kawéni ont été ouvertes entre avril et juillet 2024.

Les prix ont augmenté de 3,6 % à Mayotte par rapport à l’an dernier

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L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié l’indice des prix à la consommation des ménages pour le mois de juin 2024 et une comparaison par rapport à juin 2023. En juin, l’indice des prix à la consommation est stable à Mayotte. Les hausses de prix des services et des produits manufacturés compensent les baisses de prix de l’énergie, de l’alimentation et du tabac. Les prix des services augmentent de nouveau en juin (+0,4 %), sous l’effet de la hausse des prix des services de transports (+4,7 %), en lien avec la hausse saisonnière des prix du transport aérien (+19,5 %).

Les prix de l’alimentation reculent de 0,3 % en juin, après les hausses de mai (+1,3 %) et avril (+1,2 ). En juin, les tarifs de l’énergie baissent de 1,7 % après +0,9 % en mai. Les prix des produits pétroliers reculent de 3 %, du fait d’une baisse de 6 centimes du prix du supercarburant et d’une baisse de 5 centimes du prix du gazole. Le prix de la bouteille de gaz baisse également (- 50 centimes) et les tarifs de l’électricité sont stables.

En juin 2024, les prix du tabac se stabilisent après de très fortes augmentations en début d’année. Ils ont augmenté de 26,4 % sur un an à Mayotte contre +8,7 % au niveau national.

Sur un an, de juin 2023 à juin 2024, l’augmentation des prix s’établit à +3,6 % à Mayotte, elle est donc nettement supérieure au niveau national (+2,2 % sur un an). C’est le cas pour tous les secteurs de consommation, à l’exception des services. À Mayotte, sur un an, les prix de l’alimentation continuent d’augmenter (+4,2%), bien davantage qu’au niveau national (+0,8 %). Les prix des produits frais croissent de 15,3 % à. Sur un an, les prix de l’énergie repartent à la hausse en juin (+ 9,8 %), après avoir fortement ralenti en glissement annuel jusqu’en avril. L’énergie pèse pour 9 % dans le budget des ménages. La hausse des prix de l’énergie sur un an est liée principalement à celle des tarifs de l’électricité (+19,9 %), et les prix des produits pétroliers qui augmentent également (+2,9 %). Enfin, les prix des services augmentent de 2,6 % sur un an à Mayotte (+2,9 % au niveau national).

À Mayotte, le nombre de demandeurs d’emploi baisse de 16,9 % sur un an

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La Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités a publié les chiffres concernant les demandeurs d’emplois pour le deuxième trimestre 2024. Au deuxième trimestre, à Mayotte, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un travail et sans activité (catégorie A) s’établit sur le trimestre à 14.085 personnes. Ce nombre baisse de 3,1 % sur le trimestre (soit -450 personnes) et de 19,6 % sur un an. Par comparaison, en France y compris Drom, ce nombre baisse de 0,4 % ce trimestre et augmente de 0,2 % sur un an. Par comparaison, au deuxième trimestre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A en Guyane a augmenté de 1,3 % et sur un an, il a augmenté de 8,1 %.

À Mayotte, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un poste, ayant ou non exercé une activité (catégories A, B, C) s’établit en moyenne à 16.755 au deuxième trimestre 2024. Ce nombre baisse de 0,7 % sur le trimestre (soit -110 personnes) et de 16,9 % sur un an. En France y compris Drom, ce nombre baisse de 0,2 % ce trimestre et augmente de 0,8 % sur un an). En revanche en Guyane, il a augmenté de 9 % sur un an.

Une projection de debaa vendredi 2 août à Chiconi

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Les projections murales de Debaa de village en village se poursuivent. La prochaine a lieu ce vendredi 2 août au quartier pauvre de Chiconi de 19h15 à 20h. Cette œuvre audiovisuelle itinérante vise à valoriser l’architecture des villages en faisant connaître les initiatives prises par la diaspora mahoraise vivant à La Réunion pour sauvegarder et promouvoir la culture de Mayotte. Ces activités culturelles et patrimoniales montrent les efforts et l’engagement de ces femmes pour lutter contre les discriminations, affirmer leur solidarité et œuvrer au dépassement des conflits et à la construction de la paix sociale.

La police retrouve un chien volé et deux chiots

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Le 3 juillet dernier, un résident de Passamaïnty s’est présenté au commissariat de Mamoudzou pour déposer plainte : « en pleine nuit, trois individus se sont introduits dans son domicile et se sont emparés de sa chienne malinoise Thaïco et de ses huit chiots de trois semaines », rapporte la Police nationale dans un post publié sur Facebook. Les investigations entreprises par les enquêteurs ont permis d’identifier rapidement l’un des auteurs. Se sachant recherché, le jeune de 16 ans s’est livré aux autorités le 24 juillet. En garde à vue, il a reconnu le vol et désigné l’endroit où se trouvait la chienne et sa portée, aux mains d’une bande de jeunes de M’tsapéré. A l’endroit indiqué par le mis en cause, la chienne et seulement deux de ses chiots ont pu être retrouvés, l’un des deux n’a finalement pas survécu à son calvaire. À l’issue de sa garde à vue, le Parquet de Mamoudzou a ordonné qu’il suive en août prochain un stage de citoyenneté à la Protection Judiciaire et de la Jeunesse.

Aujourd’hui, Thaïco, « très amaigrie, avec des blessures sur le museau et tout le corps, a manifesté sa joie de retrouver son maître au commissariat de Mamoudzou, en présence des effectifs qui se sont mobilisés pour elle », souligne la Police nationale.

Alors que se multiplient à Mayotte les vols de chiens, qui sont maltraités pour les rendre agressifs et les utiliser ensuite pour terroriser la population et commettre des exactions, la direction territoriale de la police nationale (DPTN) a intensifié son action pour lutter contre cette nouvelle forme de délinquance.

Gérant de Mayotte aluminium, Kaiz Mamodaly est décédé

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A l’âge de 71 ans, Kaiz Mamodaly s’est éteint, ce lundi, à Mutsamudu, à Anjouan, où il menait une partie de ses affaires. Gérant de Mayotte aluminium, à Kawéni, le chef d’entreprises était également connu à Mayotte pour avoir assuré la présidence du Rotary club de Mamoudzou. La rédaction présente ses condoléances à la famille du défunt.

« La mangrove nous protège alors le minimum est de la protéger aussi »

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Au total, ce sont plus de trente sacs poubelles qui ont été ramassés par les soixante jeunes.

Du 26 au 28 juillet, s’est déroulé le premier festival de la mangrove à Chirongui. Organisé par l’Association Mangrove Environnement, cette première édition a débuté vendredi par une action nettoyage de mangrove avec les enfants. Le but ? Les sensibiliser à protéger cet écosystème fragile.

A peine 9 h, ce vendredi 26 juillet, Boina Saïd Boina, président de l’Association Mangrove Environnement (AME) distribue des sacs poubelles aux enfants pour l’opération nettoyage de la mangrove de Chirongui. Le rendez-vous a été donné au stade de football de la commune qui se situe dans l’arrière-mangrove.  « Quand la marée est haute, l’eau arrive jusqu’ici », fait remarquer le président de l’association.

Protectrice de la biodiversité

Ils sont près de soixante venus d’associations de Tsimkoura, Web site et la Maison de famille de la communauté d’agglomération du sud. Rencontrés près du stade, les jeunes du CCAS se sont aussi laissé convaincre de participer. « Qui peut me dire ce qu’est une mangrove ? », questionne Boina Saïd Boina. « La mangrove, c’est la forêt entre la terre et la mer, les arbres s’appellent des palétuviers. Pourquoi on doit la protéger ? », poursuit l’animateur. « Parce qu’elle protège les maisons contre les tsunamis », essaie une petite fille. « Exact, mais pas seulement. Elle protège les poissons, des espèces d’animaux. Les racines des palétuviers stoppent aussi les déchets. Alors le minimum que l’on peut faire c’est de la protéger aussi. »

Ce nettoyage de la mangrove a été organisé au début du festival de la mangrove, le premier qui a lieu à Mayotte. « Les enfants, le but c’est de nettoyer le site pour pouvoir faire les activités ce week-end », explique l’intervenant. Animations et stands de sensibilisation se sont installés en lisière de la mangrove, samedi ; et une sortie kayak de Tsimkoura à l’îlot Karoni s’est déroulée le lendemain. Ce vendredi au signal, les jeunes âgés pour la plupart de 6 à 10 ans, se sont élancés dans la mangrove armés de leur sac poubelles -presque aussi grands qu’eux- prêts à ramasser bouteilles, canettes et tous les résidus laissés par l’homme.

3.700 palétuviers plantés

Le lieu choisi par Boina Saïd Boina, fondateur de l’assocation Mangrove Environnement (AME) en 2015, n’a pas choisi. « J’ai grandi ici à Chirongui autour de la mangrove. Après plusieurs années à La Réunion, en revenant à Mayotte, j’ai remarqué à quel point la mangrove a été dévastée. » Ce choc lui fait prendre conscience de l’importance de protéger ce milieu qui « retient plus de CO2 que toutes les autres forêts », l’association est créée peu après. Hormis les actions de sensibilisation, les membres plantent également des palétuviers. Depuis sa création, 3.700 palétuviers ont été plantés. Tadjidine Madi est agent technique au sein d’AME, il est en charge des plantations des espèces. Chaque jour, il vient ici sur la plage en bordure de Tsimkoura, « aujourd’hui, la mer vient beaucoup plus loin, avec la disparition de palétuvier la mer monte davantage. Avant on cultivait le maïs sur la plage », se souvient-t-il.

« Vous avez travaillé pour votre génération »

La mangrove de Chirongui est l’une des plus riches de l’île, elle abrite sept espèces de palétuviers sur les huit que compte Mayotte. Ce vendredi, pour les enfants, cette opération nettoyage a pris des allures de jeu, à l’issue d’une heure de chasse aux déchets, un butin de trente sac poubelles remplis a été ramassé. Boina Saïd Boina félicite les jeunes : « Ce n’est pas pour moi, ni pour vos parents que vous avez travaillés mais c’est pour vous, vous avez préservé la mangrove pour votre génération », s’enthousiasme-t-il.

En détention, la militante franco-comorienne Fatima Mze Saïd privée de visites

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Selon des médias locaux, la franco-comorienne, serait visée par une plainte du directeur de cabinet chargé de la défense comorien pour diffamation. Toutefois, le conseil de la quinquagénaire connue à La Réunion où elle s’occupe des enfants placés dément avoir vu la plainte en question. 

Venue assister au mariage de sa nièce, Fatima Mze Saïd est enfermée à la gendarmerie des Comores depuis une semaine. Et les motifs de son incarcération sont sujets à des interrogations. En effet, selon des articles publiés ce lundi, par les journaux Al-Watwan et la Gazette des Comores, la militante des droits humains serait sous le coup d’une plainte, déposée par le directeur de cabinet chargé de la défense, Youssoufa Mohamed Ali. Ce proche et fidèle de l’ex-putschiste, Azali Assoumani, réélu dans la contestation en janvier dernier, s’estimerait diffamé. Cependant, le conseil de Fatima Mze Saïd dément. « Je n’ai pas vu la plainte en question, ma cliente non plus. Elle a juste reçu une convocation comme quoi elle devait se rendre à la gendarmerie de Foumbouni (N.D.L.R. en Grande-Comore) dès réception. Sans motif et sans qu’elle ne sache qui a porté plainte « , a clarifié maître Djamal El-Dine Bacar, qui a précisé qu’à ce stade de la procédure, il peut s’exprimer en tant que conseil et non avocat. Au cours de notre entretien, ce lundi, cet avocat au barreau de Moroni a exprimé son inquiétude quant aux conditions de détention de Fatima Mze Saïd, dont le passeport et le billet ont été saisis il y a quelques jours. « Quand elle était à la brigade des recherches, elle n’a pas été bousculée ou violentée. Maintenant, elle est transférée au niveau de la brigade judiciaire, c’est compliqué de se prononcer sur son état dans la mesure où ni son mari ni sa sœur n’arrivent à la voir », a ajouté le conseil.

Pas de plainte

Ce dernier a saisi cette occasion pour démentir les informations relayées par certains médias locaux, lesquels affirment que la militante franco-comorienne de 54 ans aurait déjà ignoré des convocations qui lui auraient été adressées. « Ce n’est pas vrai. La seule convocation qu’elle a reçue est celle du 23 juillet », assure-t-il tout en dénonçant la garde à vue interminable aux allures d’une séquestration imposée à sa cliente. « La garde est vue est de 48h selon la loi. Là nous sommes rentrés dans autre chose », a relevé le conseil. Résidente de La Réunion, Fatima Mze Saïd se trouve aux Comores avec son mari depuis le 12 juillet pour des vacances. Elle est venue célébrer le mariage traditionnel de sa nièce. « Ce qui me fait peur, c’est qu’avant d’être militante, c’est d’abord une mère de quatre enfants, c’est une femme qui travaille avec le département réunionnais et qui fait office de famille d’accueil s’occupant des enfants placés par l’État. Aussi c’est une femme d’action », rappelle, son époux, Mohamed Nourdine. A l’en croire, au-delà de son militantisme (celle-ci est également porte-parole de Stop Wuambushu Réunion), Fatima s’implique beaucoup dans les actions sociales. A Saint-Denis, elle est à la tête aussi d’une association humanitaire sociale et éducative, qui s’appelle Eco-oi (Échanges Comores océan Indien). Sa mission est d’aider et accompagner les familles des compatriotes comoriens qui font l’objet d’une évacuation sanitaire (Evasan), après avoir transité le plus souvent par Mayotte.

Humanitaire

Cette assistance s’avère cruciale puisque la plupart d’entre eux ne savent pas parler français et se trouvent vraiment dans des situations très précaires. L’association fournit des repas pendant le mois de ramadan aux personnes evasanées. Pour son mari, si Fatima n’est pas libérée, tout cela risque de s’effondrer. « En tout cas je ne crains pas pour sa vie car seul Dieu a ce pouvoir de donner ou d’ôter la vie », a poursuivi l’air combatif, Mohamed Nourdine qui a partagé l’attitude actuelle de la famille de sa femme. « La famille traverse cette épreuve avec dignité surtout sa mère, ses oncles et ses frères et sœurs. On ne l’a pas mise en détention parce qu’elle a détourné de l’argent pour venir financer le mariage de sa nièce. Mais juste pour avoir exprimé son opinion », fait-il remarquer, confirmant que des membres de la famille de Fatima ont tenté de la dissuader de venir. Est-ce en raison des problèmes qu’elle a eus au moment de rentrer à La Réunion il y a presque six mois ? Fin janvier, la militante, très proche des mouvements d’opposition réclamant un état de droit aux Comores, avait été momentanément empêchée de rentrer.

Dans une vidéo qu’elle avait publiée une fois à la maison, elle dénonçait la méthode utilisée par les autorités, citant en premier lieu le directeur de cabinet chargé de la défense, complice selon la militante, des atrocités qui sont commises par ce régime. D’aucuns pensent que ce sont ses déclarations postées en ligne qui sont à l’origine de son incarcération.

« Ingénieur en mécanique ou dans l’aéronautique pourrait me plaire »

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Plusieurs stands étaient présents pour informer les futurs étudiants sur les différentes aides et démarches relatives à la mobilité, au logement ou encore à l’installation hors Mayotte.

Alors que la rentrée dans les différentes universités du pays approche, le conseil départemental de Mayotte a organisé une réunion d’information ce lundi, à destination de celles et ceux qui s’apprêtent à quitter l’île pour étudier. Rencontre avec ceux qui décolleront bientôt pour leur avenir professionnel.

Partir à dix heures d’avion de Mayotte, c’est ce que s’apprête à faire une grande partie des néo-bacheliers à l’approche de leur rentrée universitaire. C’est pour cette raison que le conseil départemental de Mayotte a organisé une réunion d’informations pour les primo-partants ce lundi, au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou. Une session bien utile, à en croire la salle comble, remplie d’étudiants aux projets divers et variés. « J’appréhende un peu mon départ pour la métropole, je voulais en savoir plus sur la situation de saturation de la filière que j’ai choisie et sur les aides à la mobilité », confie Ahmed Anli, qui part le 20 août pour Rennes où il va suivre une licence Administration économique et sociale (AES). La saturation de la filière à Mayotte peut en effet déterminer s’il aura droit à une aide de l’Agence de l’Outre-mer pour la Mobilité (Ladom) pour financer un billet d’avion pour pouvoir rentrer voir sa famille à Mayotte (voir encadré).

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La salle de cinéma Alpa Joe, où se tenait la réunion d’information organisée par le conseil départemental, était remplie.

Rayane Saindou est presque prêt pour sa rentrée au lycée Lalande à Bourg-en-Bresse où il va intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) d’ingénieur, en spécialité Physique chimie sciences de l’ingénieur (PCSI). Celui qui est encore mineur venait à cette réunion, ce lundi, surtout pour mieux comprendre les démarches à effectuer pour assurer son futur logement étudiant. « Ça va être une vraie découverte », s’enthousiasme le jeune homme qui a étudié jusqu’ici au lycée des Lumières à Kawéni , même s’il ne cache pas éprouver un peu d’appréhension. « Je ne sais pas encore quelle spécialité j’aimerai faire, mais je pense qu’ingénieur en mécanique ou dans l’aéronautique pourrait beaucoup me plaire », projette-t-il.

« La rentrée approche »

Elijah Attoumani Saïd n’anticipe pas encore aussi loin dans le temps, mais sait déjà qu’il va faire une licence en économie et gestion à Bordeaux. « C’est la seule formation que j’ai obtenue dans mes vœux », explique le néo-bachelier, pour qui la vie dans l’Hexagone va être une véritable découverte. Pour Naira, la situation est un peu plus compliquée : elle n’est toujours pas fixée sur sa future rentrée. En effet, encore sur liste d’attente pour une licence de Droit accès santé à Montpellier, celle qui rêve de devenir ensuite sage-femme attend encore une réponse de l’université. « Je suis dans l’impossibilité de faire mes démarches pour l’instant et j’aimerais quand même prendre mon billet d’avion car la rentrée approche », s’inquiète la jeune femme de 18 ans, qui s’est rapprochée ce jour du conseil départemental et de Ladom pour s’avoir s’il y avait une possibilité de se faire rembourser le billet d’avion après-coup.

Fatima Mmadi, elle, a prévue de rester à Mayotte. Celle qui souhaite devenir infirmière et qui voulait intégrer l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) de l’île a malheureusement dû revoir ses plans. En effet, elle vient tout juste d’obtenir un titre de séjour d’un an, ce qui lui permet seulement de suivre un BTS. « Je vais aller en Gestion de la PME (N.D.L.R. Petite et moyenne entreprise). Ça m’inquiète car je n’ai jamais fait de management et j’ai suivi une filière ST2S (N. D. L. R., Sciences et technologies de la santé et du social) », appréhende celle à qui il tenait à cœur de travailler dans le domaine de la santé.

Si les avenirs de chacun sont plus ou moins certains à ce stade, il n’empêche qu’une grande partie va les conduire dans l’Hexagone. En effet, seulement 30 % des néo-bacheliers demeurent sur le territoire mahorais après le baccalauréat, faute d’une offre assez diversifiée de formation, mais pas que. « Moi, je vais à Rennes, parce que c’est vrai qu’à Mayotte, ce n’est pas forcément la meilleure atmosphère pour étudier en ce moment », indique Ahmed Anli, dont la formation est pourtant disponible à l’Université de Mayotte. « Moi, je voulais voir un autre environnement, envisager d’autres perspectives. Ici c’est vrai qu’on est un peu isolé », reconnait le futur ingénieur Rayane Saindou.

Des dispositifs encore méconnus

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Dalilou Bina, chef du service des bourses au conseil départemental, invite les étudiants à anticiper leurs demandes d’aide.

Le conseil départemental de Mayotte a jugé important d’organiser ce forum d’information, car force est de constater que les futurs étudiants semblent méconnaitre les différents dispositifs d’aides à leur disposition, alors qu’ils sont 70 % à quitter le territoire ultramarin pour leurs études. « On a commencé à préparer la rentrée universitaire 2024/2025 en novembre dernier, à informer dans les lycées. Mais encore aujourd’hui, on voit que seulement cent dossiers de primo-partants ont été déposés pour les aides qu’on propose, alors que plus de 5.000 comptes ont été créés sur notre site cette année », indique Dalilou Bina, chef du service des bourses au conseil départemental.

L’instance propose en effet 29 aides différentes, dont des bourses pour celles et ceux qui partent de Mayotte, qui peuvent aller de 161 euros à 278 euros mensuels en première année d’étude, selon le degré de priorité de la formation pour le département. « Il faut rappeler aux futurs étudiants de faire les démarches pour qu’ils soient prêts pour la rentrée », insiste l’employée du Département, qui rappelle également que toutes les informations sur les aides du Département sont disponibles sur bourses.cd796.fr. Même chose pour Ladom : si l’année dernière, 4.033 jeunes ont été accompagnés par l’organisme, elle a pour l’instant, en 2024, émis 1.800 billets d’avion, tandis que 2.000 dossiers sont en attente, pour la plupart faute d’être complets.

Des jeunes du Grand nord de Mayotte à la découverte de leur patrimoine

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A l’issue de la visite, Soumaïla Daoudou, deuxième vice-président de la CAGNM a partagé un message d’unité aux adolescents face aux divisions dans la société : « La richesse d’une culture, c’est son patrimoine. Et qu’est-ce qui nous unit ? C’est notre culture et notre histoire ».

Du 22 au 26 juillet, soixante jeunes des communes du Grand nord de Mayotte ont visité des sites patrimoniaux du territoire. Au-delà de leur faire découvrir l’histoire de l’île, le but est également de créer de la cohésion entre adolescents de villages différents.

« On entre dans un lieu sacré ici, il faut enlever ses chaussures », informe l’une des guides aux soixante adolescents présents. Ce jeudi 25 juillet, des jeunes de 14 à 18 ans sont venus visiter Joumbe Magno (Troni) au port de Longoni, un lieu de culte animiste sur une colline. Issus des quartiers prioritaires des quatre communes au nord de Mayotte (Acoua, Koungou, Bandraboua et M’tsamboro), ils ont visité le patrimoine de la communauté d’agglomération du Grand nord (CAGNM) dans le cadre de l’opération “C’est mon patrimoine”.

« La CAGNM a remporté un appel à projets lancé par la direction des affaires culturelles et par la préfecture de Mayotte. Nous nous sommes dit que la collectivité compte de nombreux sites intéressants à faire découvrir aux jeunes », indique Toiyfati Saïd, coordinatrice et animatrice de la politique de la ville au sein de la CAGNM. Chaque jour de la semaine, ils ont découvert de lieux historiques des quatre communes, par exemple les marches d’Acoua, la mangrove de Bouyouni.

« Sortir les jeunes de l’oisiveté »

Ce jeudi, des rires traversent le groupe et une complicité semble s’être installée. « Alors que des violences existent entre les jeunes des différentes communes, le but est aussi de favoriser la cohésion sociale entre eux », évoque la coordinatrice. Il s’adresse aux adolescents pour « les sortir de l’oisiveté et parce que cette tranche d’âge est la plus susceptible d’être fauteuse de troubles », souligne-t-elle. Cette semaine a été financée par la direction des affaires culturelles à hauteur de 7.000 euros, la préfecture a donné 3.000 euros et la CAGNM 10.615 euros.

A la fin de la semaine, Toiyfati Saïd est fière de voir « cette cohésion et les liens qui sont tissés » au sein du collectif. Pour autant, l’alerte demeure constante. Six policiers municipaux les escortent en permanence au cours des cinq jours. Un snap envoyé par un jeune peut prendre de graves proportions.

« Ce qui nous unit ? C’est notre culture »

« C’est vraiment beau », s’exclame Hakim, 14 ans, une fois arrivé au sommet de la colline qui surplombe le port. Au cours de la visite, les guides leur ont expliqué le caractère sacré de cette forêt où vivent les esprits des ancêtres. « Je n’ai pas l’habitude de sortir de mon village. Cette semaine, j’apprends plein de choses », se réjouit Askandary Hamidi, 14 ans, qui vit à Acoua. Ce qu’il a préféré ? « La vue sur les îlots depuis les hauteurs d’Acoua. » Une semaine d’activité bien remplie alors que le reste des vacances, « je passe beaucoup de temps sur mon téléphone », décrit pour sa part Hakim. « Moi, je dors tout le temps », soupire son voisin assis à côté.

Au terme de la visite, Soumaïla Daoudou, deuxième vice-président de la CAGNM a sensibilisé les jeunes à l’importance de la culture comme trait d’union pour les habitants de Mayotte à travers un hommage vibrant : « La richesse d’une culture, c’est son patrimoine. On ne peut pas faire vivre notre pays tant qu’on n’est pas uni. Et qu’est ce qui nous unit ? C’est notre culture et notre histoire ».

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes