Un tableau numérique a remplacé le Veleda dans la salle de classe de grande section de l’école maternelle Boinali Zaina (Boboka). Ce mardi 27 août, le professeur active une animation en anglais devant les élèves. Comme dans cet établissement de Mamoudzou, un tableau et trente tablettes numériques seront mis en place dans chaque école maternelle et élémentaires de la commune dans les deux prochains mois, soit dans 37 groupes scolaires. Des équipements qui visent à réduire la fracture numérique en apprenant à tous les enfants à s’en servir.
En maternelle, ces outils seront utilisés pour l’apprentissage de l’anglais et en élémentaire ils pourront être utilisés dans toutes les disciplines. Des investissements qui s’inscrivent dans la politique d’excellence éducative portée par le maire de Mamoudzou. « L’enseignement numérique très tôt vise à former demain des citoyens aguerris », souligne Ambdilwahedou Soumaïla, qui a visité l’école avec Jacques Mikulovic. L’utilisation de ces équipements s’accompagnera d’un éducation au numérique pour apprendre aux jeunes « de ne pas croire tout ce qu’on voit sur internet ». Le recteur de l’académie de Mayotte salue aussi le déploiement de ces outils, utiles « pour renforcer les apprentissages. Le numérique peut être mis au service de la société », estime-t-il.
Ces équipements coûtent 2,8 millions d’euros à la Ville, qui a pu bénéficier de subventions du Fonds européen de développement régional (Feder) et de l’État.
“Il n'y a pas de vigilance tsunami, ni de dégâts signalés à ce stade.”, précise la préfecture.
“Un séisme ressenti de magnitude de l’ordre de 4.9 a été enregistré le 27 août 2024 à 18h51 heure locale Mayotte par le réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosim)”, indique la préfecture ce mardi soir. L’épicentre a été localisé à 40 km à l’est de la Petite-Terre, à 48 km de profondeur, dans la zone du volcan Fani Maoré.
“Il n’y a pas de vigilance tsunami, ni de dégâts signalés à ce stade”, précise les services de l’Etat. Le réseau reste en vigilance sur d’éventuels événements consécutifs.
Les Naturalistes, l’association protectrice de l’environnement, assure faire l’objet « d’accusations et de menaces concernant sa présence chaque semaine sur le site de Saziley. » Ces menaces parfois « très agressives visent à interdire totalement l’accès des Naturalistes à la plage de Saziley et au parking de M’tsamoudou ; il y a même eu menace d’incendie de voiture », explique-t-elle dans un communiqué publié ce mardi 27 août.
Ses membres déplorent « l’absence totale de dialogue préalable » et précisent « qu’ils ne privatisent pas la plage de Saziley ». Ils rappellent qu’il s’agit d’un terrain public appartenant au Conservatoire du littoral. Ils y œuvrent avec son accord et celui des deux cogestionnaires, la communauté de communes du Sud (CCSud) et le conseil départemental de Mayotte. « On n’empêche personne d’accéder à Saziley. » La seule contrainte d’accès -qui s’applique aux quatre sites principaux de plages de ponte de tortues : Papani, Moya, Charifou et Saziley- est l’interdiction d’accès de nuit, de 18 h à 6 h, par arrêté préfectoral, pour protéger les pontes de tortues.
Les Naturalistes regrettent « l’insuffisance de communication sur la réglementation en vigueur sur les plages car cette méconnaissance explique pour une part les tensions actuelles » et considèrent que : « les acteurs institutionnels (Conservatoire du littoral, CCSud, Département, Dealm-État) ont en charge la réglementation et son application ».
Miss France 2024, Eve Gilles, sera présente à Mayotte pour le couronnement de la future Miss qui représentera l’île. L’élection de Miss Mayotte 2024 est en effet prévue pour ce samedi 31 août, à l’hôtel Ibis, en Petite-Terre. La représentante du concours national arrivera le jeudi 29 août, ce qui lui permettra d’avoir quelques jours pour découvrir l’île aux parfums, avant de remettre de ses mains la couronne à la miss mahoraise. La population est invitée à venir accueillir Eve Gilles, le 29 août, à 17h30, à l’aéroport Marcel-Henry.
L’École supérieure de commerce et de gestion de Mayotte (ESCGM), en collaboration avec le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Sada, organise une Information Collective à destination des personnes ayant un niveau CAP ou BEP jusqu’à Bac+2, le mercredi 28 août, à partir de 9h à la MJC de Mangajou. Cela doit permettre au public de découvrir les formations proposées et préparer leur avenir professionnel. Il y aura notamment des informations sur les formations pour devenir formateur professionnel d’adultes, secrétaire comptable, réceptionniste en hôtellerie, développeur web ou encore employé commercial.
La Ville de Mamoudzou a organisé une opération de nettoyage communale ce week-end dans les quartiers de Hamaha et de Hauts-Vallons, à l’aide d’associations et des habitants engagés dans la propreté urbaine. Près de 26 tonnes de déchets ont ainsi été évacuées dimanche. Les prochains nettoyages auront lieu à Tsoundzou, le 15 septembre, et à Vahibé, le 13 octobre. Ces actions qui entrent dans le cadre de la politique de la Ville, qui a fait de la propreté urbaine sa cause communale.
Cette semaine, le Mapping Debaa sera projeté le 29 août dans la cour de l’école primaire de M’liha, de 19h à 20h, dans la commune de M’tsangamouji. Cette activité culturelle fait le tour de l’île pour proposer au public de découvrir ou redécouvrir ces chants traditionnels mahorais à travers des projections murales.
Le bâtiment de l’établissement qui a été détruit par les flammes comprenait sept salles de classe.
La rentrée scolaire a eu lieu au collège de Dzoumogné, ce lundi 26 août, là où le feu avait détruit une partie des bâtiments, fin juin. Sept salles de classe ont disparu dans les flammes. Alors que les effectifs sont en hausse, les emplois du temps ont dû être réorganisés pour accueillir tous les élèves.
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Le principal du collège de Dzoumogné, Belkacem Bakhta, montre au recteur Jacques Mikulovic les travaux réalisés à la suite de l’incendie et ce qui doit être reconstruit.
Ce lundi, seuls les élèves de sixième ont fait leur rentrée dans l’établissement.
Le centre de documentation et d’information (CDI) qui avait été endommagé par l’incendie va finalement pouvoir rouvrir dans quelques jours, l’essentiel des ouvrages sont intacts.
« Ici, c’est l’infirmerie », présente un professeur à sa classe de sixième qui visite l’établissement. En cette matinée de rentrée scolaire, ce lundi, l’ambiance semble apaisée. Les arbres de la cour ont été taillés, la cour impeccablement nettoyée, tout est prêt pour accueillir les 1.500 élèves, cent de plus que l’année dernière.
Pourtant, rien ne garantissait leur accueil pour la rentrée scolaire. Le 23 juin, un incendie a ravagé une partie du collège de Dzoumogné. « Sept salles de classes ont disparu sous les flammes », relate Belkacem Bakhta, principal de l’établissement, soit un bâtiment entier. Un événement traumatique survenu à quelques jours de l’examen du brevet des collèges qui s’est finalement tenu au lycée professionnel, situé de l’autre côté de la rue.
« Je suis heureux de vous voir ici »
C’est donc avec une grande joie que le principal fait visiter le collège, deux mois après l’incendie, à Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte, et à Thierry Denoyelle, directeur académique, ce lundi matin. « Le collège est là, il est fonctionnel. Qu’est-ce que je suis heureux de vous voir ici », s’enthousiasme le principal devant des élèves de sixième de la classe Anglais et Culture de l’océan indien (Acoi), qui a vu le jour cette année avec « le choc des savoirs ». Après le moment douloureux de l’incendie, au cours des derniers mois, l’une de ses missions a été de « rassurer les familles, les élèves, et le personnel », raconte-t-il.
Alors que les circuits d’eau et d’électricité ont été dégradés par le feu, la première étape a été de sécuriser l’établissement pour pouvoir garantir le retour des effectifs. « La mise en sécurité a été faite », précise Belkacem Bakhta. Avec un nombre de bâtiments moindre et un effectif en hausse, les emplois du temps ont dû être remaniés pour réussir à accueillir l’ensemble des jeunes, les cours s’étalent donc du lundi au samedi.
Les livres du CDI sauvés
Pendant l’été, plusieurs entreprises se sont mobilisées pour assurer les travaux. Une coursive a été déjà réparée. A Mayotte, le rectorat a la charge de la construction et de l’entretien des collèges et lycées à la différence du reste de la France, où ces compétences reviennent respectivement aux départements et aux régions. Le centre de documentation et d’informatique (CDI) qui s’était effondré va rouvrir ses portes d’ici quelques jours. Une bonne surprise a été constatée. Alors qu’on le croyait intégralement détruit, en réalité « 99 % de la ressource documentaire a été sauvée », se réjouit Belkacem Bakhta. « A Mayotte, on ne s’attaque pas au savoir », plaisante le recteur. Les jeunes pourront donc retrouver les ressources du CDI. Ce lundi, seuls les élèves de sixième ont fait leur rentrée, le reste de la semaine, ce sera au tour des autres niveaux.
850 élèves font leur rentrée au LPO de Dzoumogné
La direction du lycée professionnel de Dzoumogné. De gauche à droite, Aziz Gaye, proviseur adjoint, Suzie Martias, la proviseure, Jacques Mikolovic, le recteur de l’académie, et Hugues Humbert, directeur délégué à la formation professionnelle et technologique.
Le lycée professionnel de Dzoumogné a aussi fait sa rentrée, ce lundi matin. Deux nouvelles filières ont vu le jour pour cette année scolaire, un baccalauréat professionnel Métal Aluminium Verre (MAV) et un bac technologique électricien. « La formation de monteur en installations sanitaires est également remplacée par celle de métallier car nous nous sommes rendu compte que le besoin dans ce domaine sur le territoire est plus fort », souligne Hugues Humbert, directeur délégué à la formation professionnelle et technologique du lycée. L’établissement professionnel souffre d’un manque de professeurs, dû notamment à des changements de fonction, quatre d’entre eux n’enseignent plus, mais occupent désormais des postes de coordinateurs dans l’Éducation nationale. « Nous connaissons des difficultés pour recruter des enseignants dans des disciplines très spécifiques, par exemple dans la cuisine, la coiffure. Au lycée de Chirongui, nous recherchons actuellement trois professeurs de couture », reconnaît le recteur, Jacques Mikulovic.
Alors que les bâtiments sont vieillissants et trop étroits, les professeurs attendent avec impatience la livraison du lycée des métiers de Longoni prévue en 2025, où le LPO de Dzoumogné déménagera à terme.
Annoncé depuis cinq ans, le pôle des métiers de l’aéronautique a ouvert ses portes aux abords de l’aéroport Marcel-Henry, ce lundi. Il préfigure la mise en place d’une politique globale menée par l’académie de Mayotte visant à étaler sur l’ensemble de l’île des pôles de compétences thématiques adossés aux différents lycées.
Yoann Hautecloche a créé l’école Wake Up Maluja en 2017.
Le lagon de Mayotte a bien des choses à offrir. Parmi elles, la possibilité de glisser dessus en wakeboard, grâce à l’école Wake Up Maluja. Sous les conseils précieux de Yoann Hautecloche, nous avons pu tester cette activité.
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Mathieu assure la séance de wakeboard sans encombre.
Il est également possible de faire des séances de wakefoil. Photo : Wake Up Maluja
Wake Up Maluja propose également des sessions au lever et au coucher du soleil. Photo : Wake Up Maluja
« Allez, ne réfléchis pas, laisse-toi tirer ! » La voix de Yoann Hautecloche résonne dans le casque qui est de mise lors des sessions de wakeboard. Il y a sept ans, celui qui est tombé amoureux de Mayotte en venant y passer une saison a ouvert l’école Wake Up Maluja, avec laquelle il propose des cours de wakeboard, mais aussi de wakesurf, wakefoil et wakeskate. Initialement détenteur de plusieurs titres nationaux en kayak slalom, l’amoureux des sports nautiques a découvert le wakeboard en 2012, avant de suivre une formation pour devenir moniteur en Floride, aux États-Unis. C’est un vendredi midi que nous le retrouvons, au ponton de plaisance de Mamoudzou. A bord du bateau, il y a également Mathieu, en visite à Mayotte et qui, contrairement à nous, a un niveau confirmé. Après avoir mis un gilet d’impact, direction Majicavo-Koropa par la mer. Ça va être à nous de commencer, et ce, pour la toute première fois. Yoann nous briefe avec patience et bienveillance dans le bateau, et nous fait répéter les gestes pour réussir à se lever sur la planche, mimant la traction de la corde avec ses bras. « Il ne faudra pas tirer sur la corde, mais lâcher prise et se laisser tracter », insiste-t-il.
« Regarde devant toi »
Une fois le casque équipé d’une radio sur la tête, il faut se jeter à l’eau, puis attraper la planche et enfiler ses pieds dans les chausses. C’est en fait à ce moment-là que nous buvons le plus la tasse, avant de comprendre, au bout de la quatrième fois, que cette étape s’effectue plus facilement sur le dos, la tête vers le ciel, sans avoir besoin de regarder ses pieds. On se place ensuite en position accroupie, dos vers le fond de l’eau, les genoux entre les bras qui eux agrippent le palonnier rattaché à la corde. La surface de la planche doit rester perpendiculaire à l’eau. Au fur et à mesure que le bateau commence à avancer, la corde se tend puis commence à nous tracter. Naturellement, la surface de la planche se redresse, comme notre corps, qui doit se laisser porter. Sortir de l’eau dans cette position accroupie sans tomber est le premier cap à passer. « Super, maintenant, tu vas te lever en restant bien droite. Regarde devant toi », indique Yoann dans l’oreillette, depuis les commandes du bateau à moteur. Tout doucement, on essaye de se mettre debout. La réussite est brève, et le réflexe de tirer sur la corde aura eu raison de notre ascension. « Ce n’est pas grave, c’est très bien ce que tu as fait. Deuxième essai ! », nous encourage le moniteur. Puis troisième, puis quatrième, puis cinquième… Nous n’irons pas plus loin que tenir quelques secondes debout. « C’est violent de se lever, mais une fois qu’on y arrive, c’est magique », décrit le pilote du bateau, qui pense notamment aux sessions qu’il organise tôt le matin, pour les clients qui souhaitent profiter du lagon avant d’aller au travail. Les quelques instants que nous passons à glisser sur la surface du lagon sont en effet fabuleux.
Au bout d’une vingtaine de minutes, c’est au tour de Mathieu de profiter. Ce dernier se lève sans encombre et part pour quinze à vingt minutes de glisse sur la vague formée par le bateau. Ce dernier fait des virages, des switch (changement de pied en avant) et des ollies (sauts), encouragé et aiguillé par Yoann, toujours aux manettes. Ce dernier rappelle la philosophie de ces sessions : s’agissant d’une école, le but est certes de s’amuser, mais aussi de progresser et repartir avec des conseils. Une fois le tour de Mathieu passé, c’est encore à nous. Cette fois, nous gardons à l’esprit le conseil de bien se lever et rester debout : serrer les fesses. Et ça marche. Cette fois, on arrive à se lever du premier coup et rester debout une vingtaine de secondes. « Regarde bien droit, vers le moteur du bateau, mets ta jambe gauche devant », peut-on entendre dans l’oreillette. C’est en tentant de virer que la grâce s’interrompt. Une tasse plus tard, nous recommençons plusieurs fois, avec plus ou moins de succès. Si lors des derniers essais, la fatigue commence à se faire sentir, on se sent progresser. « Le progrès se fait toujours sentir à la deuxième session », nous avait prévenu notre professeur.
Progresser et s’amuser
La chose est valable pour Mathieu. Pour son deuxième quart d’heure, il est initié au 360 glissé, une figure qui consiste à faire un tour sur soi-même en faisant passer le palonnier dans le dos. La tâche n’est pas aisée pour l’apprenti, mais notre moniteur continue de l’encourager avec positivité à travers l’oreillette. « On essaye encore une fois, puis après, fais ce qui te fait plaisir », lance-t-il, précisant que si le but des sessions sont de progresser, elles ont aussi pour objectif de s’amuser. « J’essaye toujours d’équilibrer les deux. » Après quelques sauts, Yoann propose à Mathieu de glisser derrière le bateau pendant le retour au port. « C’était génial ! », s’exclame ce dernier une fois à quai. Pour le moniteur, le wakeboard est sûrement un des sports de glisse les plus accessibles. « On voit que c’est facile de progresser en wakeboard. Beaucoup de gens qui n’ont pas l’habitude des sports de glisse peuvent rapidement s’amuser avec ce sport », explique celui qui ne se lasse pas de voguer sur le lagon mahorais.
Des prestations variées pour tous les goûts
La séance de bateau est de 68 euros que ce soit pour le wakeboard, le wakesurf, le wakeskate ou le wakefoil. Des abonnements existent également, avec par exemple une formule à 600 euros pour un nombre de sorties illimitées pendant six mois. Les sorties se font jusqu’à quatre élèves et durent trois heures. Il y a plusieurs créneaux par jour : de 5h30 à 8h, de 12h à 15h et de 15h à 18h. Il est possible de réserver les sessions directement sur le site internet de l’école, wake-up-maluja.fr. Yoann Hautecloche propose également des séances de ski nautique et de bouée tractée à la demande.
La chanteur mahorais Naid a obtenu 1,3 million de vues pour son clip « Halo licoli ».
Avec « Halo licoli », Naid a signé en janvier 2024 un titre engagé contre les caillassages de bus à Mayotte. En cette semaine de rentrée scolaire, le jeune artiste mahorais revient sur le succès de son tube.
« On ne peut jamais prédire ce qui va marcher ou ce qui ne peut ne pas marcher », considère le jeune artiste.
Flash Infos : Comment as-tu imaginé ce titre ?
Naid :C’est une collaboration entre moi et le réseau Hal’O (N.D.L.R. le réseau de transport scolaire géré par Transdev). Ils m’ont contacté pour imaginer ce titre. Il cherchait un artiste pour composer une musique de « médiation ». Il avait sélectionné plusieurs artistes. Après une petite audition, ils ont décidé de me choisir. Ils ont jugé que j’étais la personne la plus en contact avec des jeunes. Je faisais beaucoup de lives TikTok, j’échange beaucoup avec eux sur mes réseaux. Je pense que c’est pour cette raison qu’ils m’ont sélectionné.
F.I. :Qu’est-ce qui t’a convaincu de le faire ?
Naid : Transdev m’avait parlé d’un titre 100 % dédié aux jeunes, avec un message qui prône la paix. Pas pour dénoncer, mais pour remédier aux caillassages des bus qui se passent partout sur l’île. En tant que jeune artiste et moi-même étudiant à l’époque, j’ai pensé que ça pouvait être un bon projet pour moi. Tous les ans, j’ai l’habitude de faire un son de médiation, par exemple contre le Sida ou la prévention contre l’alcool ou encore les maladies sexuellement transmissibles. Chaque année, je prends l’initiative de faire un son de ce genre. J’ai accepté, car c’est une démarche que je faisais déjà de mon côté.
F.I. : Aujourd’hui, le clip « Halo licoli » s’élève à plus d’un million de vues, es-tu surpris ?
Naid : Je n’ai pas forcément été surpris. À chaque fois que je sors un clip, il y a un minimum de six mois de promotion. Je suis artiste, mais j’ai aussi fait des études de communication. J’ai aussi une boîte dans ce domaine. Dans le cadre de la sortie du clip, j’ai fait le tour de huit villages à Mayotte. J’allais dans chacun avec le bus Hal’O pour le partager. J’ai aussi lancé un challenge TikTok, partagé par 5.000 personnes. J’ai fait des conférences de presse, des apparitions à la télévision, donc les résultats ne m’ont pas surpris tant que ça. On a travaillé pour obtenir ces résultats.
F.I. : Quelle expérience gardes-tu de la fabrication de ce clip ?
Naid : Celle d’avoir fait une musique de médiation des plus écoutées sur l’île. Alors qu’on sait tous que les gens ne sont pas forcément attirés par les slogans comme « ne pas caillasser » ou « valider sa carte de bus » ou encore « le vivre ensemble ». Ce ne sont pas des thématiques qui parlent à tout le monde en termes de musique. Voir qu’une musique de médiation passe en boîte, en radio, dans des soirées ou dans des événements comme l’élection des miss, ça me fait plaisir. Je voulais une musique de médiation qui parle à tous. Personnellement, je suis fier d’avoir relevé ce défi.
F.I. : Justement, ton titre a réussi à être diffusé en boîte de nuit, comment peux-tu l’expliquer ?
Naid : Honnêtement, je ne pourrais pas l’expliquer. On ne peut jamais prédire ce qui va marcher ou ce qui ne peut ne pas marcher. Mais dans toutes mes musiques, j’essaye de vendre un concept. Je ne vends pas une musique, je ne vends pas un clip, je ne me vends pas. Le concept de cette musique réside dans l’amapiano, tout le monde en écoute aujourd’hui. C’est le concept de « Chtru ya bon », cette phrase qui peut être reprise dans n’importe quel contexte avec ta famille ou avec ta copine. C’est ce qui, à mon sens, a rendu la musique universelle, tout le monde se retrouve là-dessus finalement.
F.I. : De quelle manière le public mahorais te perçoit désormais ?
Naid : Il n’y a pas grand-chose qui a changé. Je suis toujours perçu comme un artiste montant. Un artiste un peu ghetto (rire) de l’île, je ne rentre pas dans les codes d’un artiste parfait. Toujours bien encadre, sapé, etc. Je serais le même, si tu me croises dehors ou en soirée. Cette image me va très bien, je n’ai pas envie de la changer. Avant de faire de la musique, je n’étais pas du tout artiste. J’ai commencé il y a quatre ans, je faisais des vidéos humoristiques. L’une a marché en faisant un freestyle. J’ai continué en faisant de la musique. Mais l’image de Naid ne changera pas. Je reste l’artiste simple auquel les jeunes peuvent s’identifier.
Raphaël Mohamed n'en revenait pas, il ne s'attendait pas à un tel engouement autour de sa personne.
Pour avoir porté haut les couleurs de Mayotte au Jeux olympiques de Paris, jusqu’en demi-finale, Raphaël Mohamed a eu droit aux honneurs du monde sportif et politique mahorais ce samedi. Il n’en revenait pas, le Cros (comité régional olympique et sportif) a fait les choses en grand pour l’accueillir, à l’aéroport de Pamandzi, mais également dans les jardins du conseil départemental, à Mamoudzou. Il a été ovationné par un public venu le consacrer en « icône » de la jeunesse mahoraise.
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El-Anrif Assani, conseiller départemental de Mamoudzou 1, loue les bonnes performances réalisées par Raphaël Mohamed à l'occasion des JO de Paris.
Un chèque de 3.000 euros a été fait pour encourager Raphaël Mohamed dans son parcours sportif.
Arrivé jusqu’en demi-finale de 110 mètres haies, l’enfant prodigue est de retour sur son île natale. Raphaël Mohamed est arrivé de métropole, ce samedi matin, après avoir pris part aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Originaire de Hagnoundrou, dans le Sud, dans la commune de Bouéni, le jeune homme était agréablement surpris, tant la qualité de l’accueil qui lui a été réservé dépassait ce qu’il aurait pu imaginer. C’est en « héros » qu’il a été reçu à l’aéroport Marcel Henry de Pamandzi par une cérémonie d’accueil organisée par le comité régional olympique et sportif (Cros) de Mayotte et de nombreux partenaires. « C’est quelque chose de vraiment incroyable ! Je pensais seulement venir passer tranquillement quelques jours de vacances en famille et je vois un accueil extraordinaire qui m’est réservé depuis l’aéroport jusqu’aux jardins du conseil départemental. C’est franchement quelque chose de très spécial pour moi, d’autant plus que cela se passe à Mayotte, mon île natale, je n’ai pas assez de mots pour remercier l’ensemble des Mahoraises et des Mahorais ». D’un naturel humble, le sportif du Racing club de Mamoudzou avait du mal à cacher ses émotions face au public regroupé devant l’estrade où El-Anrif Assani et Madi Vita (respectivement conseiller départemental de Mamoudzou 1 et président du Cros), lui ont souhaité la bienvenue au nom de l’ensemble de tous les habitants de l’île.
Dans l’assistance, on pouvait distinguer des personnalités politiques, de la société civile et du monde sportif local. Après une courte allocution, El-Anrif Assani lui a officiellement, au nom du Département, remis un chèque d’un montant de 3.000 euros, en guise d’encouragement pour les performances qu’il a réalisées aux JO, sous les applaudissements du public et les caméras de la presse locale. Après un « Merci » appuyé à l’adresse de toutes les personnes présentes, Raphaël Mohamed est revenu en aparté sur ses instants olympiques, auprès de notre journal Flash Infos. « J’ai vécu des moments incroyables,au début, je pensais que j’allais stresser car il s’agissait tout de même de la plus grande compétition au monde. Au final, j’ai quand même réussi à m’honorer personnellement, à honorer la France et à honorer Mayotte à travers cette belle expérience que furent ces Jeux Olympiques de Paris. Sans vous mentir, ce fut pour moi une très belle expérience et j’espère être encore d’attaque pour les prochains rendez-vous et apporter des médailles à la maison ».
« Je réalise que j’ai un grand rôle à jouer »
En ce qui concerne les prochaines échéances qui attendent Raphaël Mohamed, il y a les championnats du monde d’athlétisme à Tokyo en 2025. À la question de savoir s’il avait conscience du statut qui est désormais le sien vis-à-vis de la jeunesse mahoraise, dont il est devenu un modèle à suivre, le jeune athlète a déclaré : « J’avoue que ce n’était pas le cas au début, mais maintenant que je vois tout l’engouement qu’il y a autour de moi, je m’aperçois que je suis devenu un peu une icône à Mayotte, je me pose beaucoup de questions et je réalise que j’ai un grand rôle à jouer pour faire avancer les choses dans notre département. » De son côté, le conseiller départemental de Mamoudzou 1, El-Anrif Assani, a confié à notre journal « toute sa fierté d’avoir à accueillir Raphaël Mohamed à son arrivée dans l’île ». Il a loué les bienfaits du dispositif « Jeunes talents » mis en place par le conseil départemental de Mayotte et dont a pu bénéficier le jeune athlète : « Ça démontre que c’est un outil qui marche, peut-être qu’on peut l’améliorer pour mieux faire, nous allons nous y atteler, faire un bilan pour vérifier ce qui a bien marché et ce qui est nécessaire à revoir afin d’accompagner davantage de jeunes sportifs ».
Selon lui, l’objectif du département est de réussir à dégager plus de moyens financiers pour permettre au territoire d’avoir, d’ici quatre années, encore plus de sportifs de haut niveau, « trois ou quatre autres Raphaël Mohamed qui puissent faire briller les couleurs de Mayotte sur la scène sportive internationale, nationale et régionale. Cela est très important car lorsqu’on observe les performances de ce jeune homme, on voit bien qu’il a du talent, surtout comment il finit les 60 derniers mètres. Je ne suis pas expert dans ce domaine mais on voit bien qu’il a été parmi les meilleurs ». De son côté, Madi Vita s’est dit « très ému par les performances réalisées par Raphaël Mohamed lors de ces JO 2024, des performances qui honorent Mayotte et c’est historique pour le mouvement sportif mahorais parce que ça constitue une première ! C’est pour cela que le Cros a pris les devants, en associant tous les partenaires pour organiser cet accueil populaire ».
Encourager les athlètes mahorais
Madi Vita estime que Mayotte ne sollicite pas assez la participation des partenaires privés dans le soutien des sportifs mahorais de haut niveau. « Nous avons déjà pris rendez-vous avec toutes les institutions pour organiser des sessions de travail, avec des contrats signés à la clé pour Raphaël, mais une telle approche doit être étendue à d’autres sportifs. La question qui se pose à présent c’est comment faire pour contribuer à faire émerger plusieurs Raphaël en vue de prochaines compétitions internationales pour représenter Mayotte ». Le président du Cros estime que c’est une réflexion plus large qui doit être menée pour gérer le sport de haut niveau mahorais dont on ne parle que depuis une dizaine d’années seulement. « Le souci, c’est que jusque-là, malheureusement, on n’y arrive pas, pas plus à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale. Comment faire pour arriver au même niveau que les autres département et régions français qui arrivent à présenter au minimum dix sportifs dans ce genre de compétition ? Nous ne sommespas encore en situation d’égaler les autres départements à ce niveau-là, mais il est grand temps de se mettre en ordre de marche pour réussir à y arriver un jour prochain ».
Pour Madi Vita, Raphaël constitue un précédent pour Mayotte qui ne saurait rester sans suite. Après cette halte au conseil départemental de Mayotte, le jeune athlète a eu droit à un cortège d’honneur, avec des véhicules arborant le drapeau tricolore pour rejoindre son Sud natal où une autre fête l’attendait. À rappeler au passage qu’Ali Soultoini, un autre athlète mahorais talentueux (également originaire du Sud) est devenu vice-champion du monde Masters 2024. Il s’agissait de sa première participation au championnat de France Masters de javelot. Passi-Kéli, son village natal dans la commune de Kani-Kéli, prévoit de l’honorer par une grande fête programmée pour le 1er septembre au terrain de football du village à partir de 14 h. Pamandzi devrait faire de même pour Habab Chamsidine, le premier juge-arbitre de l’histoire de Mayotte, lequel a officié lors de ces JO 2024 de Paris. Il est, lui aussi, attendu sur le territoire dans les prochains jours.
Dans le nouveau plateau sportif de Chembenyouma, s’est déroulé un événement inédit, ce week-end, la Nuit du Handball. Du vendredi soir jusqu’au samedi matin, 5h30, une quarantaine de matchs ont ainsi été joués durant neuf heures dans ce tournoi au concept original, qui s’est terminé par la victoire de l’AJH Tsimkoura, devant « Be Jeje », une équipe de Koungou, et « Boinahid » de Combani. Venues de toute l’île, les équipes avaient comme règle de mélanger aussi bien les joueuses que les joueurs. « La mixité était l’intérêt principal de la soirée pour encourager la cohésion et le vivre ensemble, en plus de promouvoir la pratique sportive féminine », note Matthieu Lhoste, directeur jeunesse, sport et culture de la municipalité de M’tsangamouji. A vu du succès de cette première édition, la commune promet déjà une deuxième édition à Chembenyoumba.
Une quatrième place pour les bleuettes et Dawiya Abdou
L’équipe de France des moins de 18 ans n’a pas réussi à remporter le dernier match de son mondial, ce dimanche, en Chine. Elle s’est inclinée de peu (24-25) face à la Hongrie et termine donc à la quatrième place. A l’aile droite, comme face au Danemark en demi-finale, Dawiya Abdou a eu moins d’occasion de peser. Parmi les meilleures marqueuses de ces Bleuettes, l’ex-joueuse de Combani a cependant montré qu’elle reste une cadre de la sélection, catégorie après catégorie. Elle a d’ailleurs été élue meilleure ailière droite de la compétition par la Fédération internationale de handball. De bon augure avant son arrivée en première division, car la jeune Mahoraise jouera à la rentrée avec le Chambray Touraine Handball, sixième de la dernière Ligue Butagaz Énergie.
Accidentogène, le pont de la route nationale 3 à proximité du pôle culturel est souvent décrié par la population de Chirongui. En juillet 2023, des barrages avaient même été érigés après qu’une voiture ait percutée et blessée une jeune femme. Depuis, la municipalité, avec la Dealm (direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer) de Mayotte, ont mis en place un feu tricolore pour que la circulation soit alternée, en attente de la pose d’une passerelle réservée aux piétons. Celle-ci est désormais en service, assure la municipalité dans un communiqué daté de ce dimanche. Cela va permettre à la route d’être rendue à la circulation dans les deux sens.
« La municipalité ainsi que la Dealm ont tenu leurs paroles. Les usagés, piétons comme automobilistes, vont pouvoir circuler avec plus de fluidité et de sécurité sur le pont au niveau du Douka bé et du pôle culturel Moussa Tchangalana », se félicite-elle. Elle ajoute que « cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large visant à sécuriser les routes et voies d’accès dans toute la commune, au travers la démarche Sure (Sécurité des usagers sur les routes existants) qui a d’ailleurs fait l’objet d’une délibération. Reste maintenant à coconstruire avec les autorités de l’État pour prévoir les études, les aménagements ainsi que les financements nécessaires en faveur de la sécurité des usagers des routes ».
Ce mardi 27 août, la mairie de Ouangani, la communauté de communes du Centre-Ouest (3CO) et l’Etablissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) organisent une réunion publique de synthèse de la concertation concernant le projet d’aménagement de la ZAC Coconi-Ouangani. Après la tenue de réunions publiques et d’ateliers en avril et mai dernier, cette réunion sera l’occasion de faire la synthèse des avis recueillis durant cette phase de concertation. La réunion aura lieu à 14 h sur la place publique de Ouangani en présence des élus de la commune de Ouangani et du bureau d’études INterland. Ce projet vise à rééquilibrer le territoire, en créant un nouveau bassin de vie à l’Ouest de l’île. Actuellement en phase d’études opérationnelles et d’avant-projet, la programmation prévoit la construction d’environ 2.000 logements, des équipements publics structurants comme une salle polyvalente, un campus universitaire ou encore des groupes scolaires… Il y aura également une zone d’activités économiques et des commerces de proximité, une seconde route pour relier Coconi à Ouangani, un maillage pour reconnecter différents villages de la commune de Ouangani et enfin une ceinture agricole pour limiter l’extension urbaine.
Le concours de chant lyrique Voix des Outre-mer repart pour une année. La soirée de lancement de la septième édition se déroulera à l’occasion de la finale Ile-de-France, le 5 septembre prochain. Si la finale territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon a déjà eu lieu le 8 juillet, la finale mahoraise est prévue pour le 8 novembre.
Santé publique France a publié un nouveau bulletin de surveillance régionale, faisant le point sur les différentes pathologies présentes sur le territoire à la date du 22 août. Il n’y a toujours pas de nouveau cas de choléra détecté à Mayotte depuis le 12 juillet, qui a connu un cas importé. La dernière détection de cas autochtone remonte au 8 juillet. Du côté de la gastro-entérite aiguë, bien que le virus circule, le nombre de cas reste peu élevé. Depuis le début de l’année et jusqu’au 9 août, 47 cas de fièvre typhoïde ont été enregistrés, contre 28 à la fin du mois de juin. Pour rappel, le nombre total de cas pour l’année 2023 était de 15. Concernant la dengue, particulièrement présente en Petite-Terre, le nombre de cas a diminué depuis le début du mois de juin. Depuis quatre semaines, il n’y a eu aucun cas biologiquement confirmé d’infection par un virus grippal ou un virus respiratoire syncytial à Mayotte. Le rhinovirus est le virus respiratoire majoritaire depuis plusieurs mois. Enfin, Santé publique France tient à préciser que le Monkeypox circule activement en Afrique Centrale.
La campagne de l’aide “de minimis” agricoles pour les éleveurs de bovins de Mayotte est lancée. Cette aide, de caractère temporaire jusqu’à l’activation des aides directes animales du programme POSEI, est destinée à éviter la fragilisation des élevages bovins. L’aide est constituée d’une base forfaitaire selon le cheptel de bovins femelles reproductrices éligibles (au minimum trois) et d’une majoration pour les éleveurs réalisant des inséminations artificielles, sous certaines conditions. Les demandes doivent être déposées auprès de la DAAF de Mamoudzou ou du groupement GDS de Mayotte. La DAAF de Mayotte est le guichet unique pour l’instruction et le paiement des demandes éligibles. Le dossier complet doit donc y être déposé le 15 septembre 2024 au plus tard. Pour davantage de détails, il est possible de consulter le site de la DAAF : http://daaf.mayotte.agriculture.gouv.fr. L’accueil des demandeurs se fait sur tous les jours ouvrés auprès du groupement GDS, du lundi au vendredi de 7h30 à 12h, et auprès de la DAAF du lundi au jeudi de 8h à 12h et de 13h à 15 h et le vendredi de 8h à 11h.
En cette semaine de rentrée scolaire, la CGT Educ’ action Mayotte exprime ses revendications pour l’école dans le 101e département français alors que la « rentrée 2024 est au bord du gouffre » selon le syndicat. Il demande la mise en œuvre du plan d’urgence Mayotte, de créer des postes pour les personnels de santé, sociaux, d’agents techniques et administratifs, de vie scolaire, l’abrogation des différentes réformes (Choc des savoirs, évaluations nationales, réformes Blanquer, Parcoursup, Service national universel…), prioriser la pratique de l’EPS (4 h hebdomadaire), une augmentation indiciaire correspondant à 400 € net pour l’ensemble des personnels, l’indexation de la valeur du point d’indice sur l’inflation et l’ouverture de négociations sur les grilles salariales, une amélioration des conditions de travail et de formation.
Les conditions de la rentrée 2024 sont « encore plus dégradées qu’en 2023 », estime la CGT Educ’ action Mayotte, avec des crises non résolues (hydrique, sociale…), des centaines de classes et de professeurs manquants, l’absence d’enseignants spécialisés, de psychologues et d’infirmiers dans l’académie ainsi que des contraintes réelles avec des problématiques de fonctionnement, d’hygiène et de sécurité dans la vie des établissements et de l’Université de Mayotte. « L’année scolaire 2024-2025 ne sera donc pas plus apaisée que la précédente si des mesures d’urgence ne sont pas prises par un nouveau gouvernement », juge le syndicat qui promeut une école inclusive, apaisée, solidaire, émancipatrice et porteuse d’avenir et s’oppose aux « contres réformes et aux coupes budgétaires».
Parmi les collectivités mahoraises, plusieurs ont su développer des activités et promouvoir leurs richesses pour se démarquer. Cinq ont été retenues aux deuxièmes Trophées du Tourisme. Organisé par l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM) et la Somapresse (qui édite Flash Infos et Mayotte Hebdo), l’événement se tiendra le samedi 7 septembre, à Mamoudou. En attendant, vous avez jusqu’au dimanche 1er septembre pour sélectionner vos candidats préférés via le formulaire en ligne (tourisme.yt/vote).
Le PER de Coconi, la vitrine végétale de Mayotte
Au centre de Grande-Terre, le Pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi est devenu le véritable laboratoire agricole du territoire. Recherche, conservation et même promotion de la riche flore de l’île s’y côtoient. Sur ce dernier volet, l’office de tourisme de la Communauté de communes du Centre-Ouest (3CO) a son rôle à jouer. « On y fait la promotion des plantes à parfums et pharmaceutiques », confirme Ackeem Ahmed, le directeur de l’office. En effet, misant sur l’agro-tourisme, le PER s’appuie en premier lieu sur son parc dans lequel l’ylang-ylang occupe une large place. Bien entretenue, faisant l’objet parfois d’expérimentations, cette vitrine végétale de Mayotte est complétée par une exposition, une boutique et depuis l’an dernier, par un restaurant proposant des produits locaux.
Et les agriculteurs n’en sont pas exclus. Au contraire, tous les événements organisés par le PER sont en lien avec eux. Avec Karibou malavouni, ils invitent les curieux à passer les portes des exploitations, tandis qu’en novembre, la vanille a sa propre fête organisée conjointement au PER par l’association Saveurs et senteurs et l’office de tourisme.
La 3CO, un environnement valorisé
C’est l’atout des cinq communes de l’intercommunalité du Centre-Ouest, son environnement. Perçue comme le grenier de Mayotte, la côte ouest et le centre du département bénéficient de paysages empreints de sérénité toujours agréables à parcourir. L’office de tourisme de la 3CO ne s’y trompe pas, il propose des randonnées tous les mois en s’appuyant sur des guides locaux ou des activités en lien avec la nature (pêche au djarifa, kayak,…). Des loisirs qui plaisent autant aux nouveaux arrivants qu’aux locaux. « On était parmi les premiers à penser que le premier touriste, c’est celui qui vient d’à côté », affirme Ackeem Ahmed, le directeur de l’office de tourisme de la communauté de communes du centre-ouest.
En outre, plusieurs joyaux font la renommée de son territoire. Disposant d’un chemin d’accès avec une signalétique récemment créée par la collectivité, la cascade de Soulou est incontestablement l’un d’eux, tout comme le lac Karihani. Le patrimoine n’est pas en reste non plus avec la mosquée de Tsingoni, la plus vieille de France, ou l’ancienne usine sucrière de Soulou.
La mairie de Mamoudzou, une ville active et sportive
Reconnue officiellement comme chef-lieu de Mayotte, Mamoudzou ne concentre pas que la vie économique ou politique de l’île. La Ville de Mamoudzou se démarque aussi par un agenda riche et varié. Son festival Sanaa (reporté cette année pour cause de travaux prévus sur le parking habituellement utilisé), par exemple, est rapidement devenu un événement culturel majeur à Mayotte. Et en plus de la traditionnelle course de pneus qui fête sa quarantième édition le 1er septembre, la municipalité a remis à l’honneur l’embarcation traditionnelle, la pirogue (laka en shimaoré), lors de courses organisées en octobre. Les traditions locales, c’est un leitmotiv qu’on peut retrouver dans le carnaval de l’identité et de la culture ou les foires agricoles.
Mais s’il y a un domaine dans lequel la municipalité mise beaucoup, c’est le sport. En effet, elle accompagne ses associations dans l’organisation d’événements qui attire des sportifs de tout l’archipel, que ce soit pour les trails du Caméléon (organisé avec le Club Athlétisme de Mamoudzou), du Grand Majimbini, les 10 km de Zakia Madi (Run976) ou la marche pour Octobre rose de l’Association mahoraise pour la lutte contre le cancer (Amalca). La Ville promeut également l’excellence sportive et une ouverture à l’international. Au mois de juin, une poignée d’élèves de l’école municipale de l’excellence sportive a ainsi pu assister au passage de la flamme olympique à La Réunion.
La communauté de communes de Petite-Terre, vers l’avenir du tourisme
Pour valoriser son territoire et son patrimoine, la collectivité de Petite-Terre fourmille de projets. Pour présenter les traditions et mettre en valeur les acteurs locaux, des animations culturelles avec des associations folkloriques sont organisées chaque mois. « On peut y découvrir le chigoma, le chakacha, des danses locales », souligne Bibi-Riziki Ousseni, responsable de projets et directrice par intérim. Des activités au plus proche de la nature sont aussi proposées. Sorties observations de pontes de tortue, explorations de la mangrove des Badamiers, randonnée sur Petite-Terre et même des randonnées aquatiques. Au-delà des animations, les équipes envisagent également l’avenir du tourisme. « Depuis 2023, nous organisons le salon de l’éco-tourisme pour présenter les initiatives qui tendent à limiter l’impact sur l’environnement », indique Bibi-Riziki Ousseni. La deuxième édition s’est déroulée en mai dernier et a réuni une quarantaine d’exposants, des artisans, des associations et des professionnels du secteur.
La communauté de communes du Sud, défendre « un tourisme d’expériences »
Dans la collectivité du sud, « nous défendons l’idée d’un tourisme à vivre avec les habitants », explique Charaffoudine Ramadani Toto, le directeur général des services de la communauté de communes du sud de Mayotte (CCSud). « Nous faisons la promotion d’un tourisme d’expériences par exemple, suivre la pêche au djarifa avec les locaux, découvrir la fabrique de sel de Bandrélé, dormir dans une chambre d’hôtes », poursuit-il. La collectivité a aménagé son office de tourisme à Hamouro, au niveau du marché. « Chaque deuxième samedi du mois, des producteurs et des artisans se réunissent pour proposer leurs produits. Le but est aussi de dynamiser le village de Hamouro », indique-t-il. Pour rendre son littoral plus attractif, la collectivité a lancé des travaux d’aménagements des plages et des fronts de mer. Des maîtres-nageurs sauveteurs sont également formés pour surveiller la plage de Sakouli (Bandrélé). Et afin de préserver ses joyaux, la communauté de communes a récupéré la gestion de l’îlot Karoni pour en faire « demain un site magnifique pour les touristes », souligne le DGS.