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07/05/2009 – Visite du préfet des Terres australes et antarctiques françaises

 

{xtypo_dropcap}C'{/xtypo_dropcap}est la fin d'un combat mené depuis une dizaine d'années par les élus et les pêcheurs mahorais. Avec cette nouvelle convention signée entre la CDM et les Taaf, Mayotte va enfin pouvoir bénéficier des fruits de sa ZEE. En effet, depuis la création du nouveau statut de Mayotte opérée en 2001, le conseil général n'avait plus la compétence pour percevoir les redevances de pêche des thoniers étrangers, qui allaient directement abonder le budget de l'Etat.

Depuis 2005, les Taaf administrent également les Iles Eparses et sa ZEE depuis 2007. Son budget est devenu autonome, ce qui a permis la signature de cette convention qui devrait rapporter 150.000 à 180.000 euros par an à la CDM pour moderniser la pêche mahoraise, déduction faire de la quote-part de Mayotte pour financer la surveillance et l'observation scientifique des zones de pêche qui continuent d'être une prérogative des Taaf.

"C'est vrai qu'il y avait entre les Taaf et Mayotte un malentendu, une crispation liée à des contingences administratives et historiques", a reconnu M. Mouchel-Blaisot en prélude à cette réunion. "Nous étions handicapés par des contraintes juridiques qui faisaient que nous étions d'accord pour redonner l'argent mais nous ne savions pas par quel biais, par quel circuit administratif, étant donné les compétences enchevêtrées entre les uns et les autres. Nous souhaitions surtout que l'argent aille bien au niveau local et pas au niveau national", a-t-il ajouté au cours de la réunion.

Une délégation du conseil général menée par Hadadi Andjilani était venue le voir à son siège à Saint-Pierre de la Réunion le 23 décembre dernier pour aborder ce problème qui vient enfin de trouver une issue. En tout, une cinquantaine de thoniers étrangers ont acheté des licences dans la ZEE française du Canal de Mozambique. Cette nouvelle manne viendra abonder le budget de la Commission régionale des pêches nautiques et aquaculture marines (Corepam) et pourra être redistribuée aux pêcheurs sous forme de subventions. Les premières redevances seront versées dès la fin de cette année.

 

Le Banc du Geyser, une ZEE bientôt réservée aux pêcheurs mahorais

 

"Cet accord est un point de départ pour travailler ensemble et trouver des solutions au profit de la pêche mahoraise", a déclaré M. Mouchel-Blaisot, qui a préconisé que des Mahorais soient formés pour faire partie des observateurs embarqués sur les navires, afin de contrôler les prises et alimenter les bases de données scientifiques sur les cétacés ou les oiseaux.

"Nous recrutons et formons des observateurs à embarquer sur les thoniers français et espagnols : jusqu'à présent, à part une seule exception, nous n'avons pas de Mahorais à bord. Nous suggérons que tous ensemble nous unissions nos efforts pour que des gens de Mayotte qui seraient intéressés montent à bord pour quelques mois, puisqu'un certain nombre de personnes sont embarqués ici quand les navires passent".

Le préfet administrateur supérieur s'est également prononcé pour que le Banc du Geyser, qui fait partie de la ZEE des Iles Eparses, soit "une zone de pêcherie durable au profit des pêcheurs mahorais". Après avoir effectué une évaluation précise et indépendante de l'état de la ressource, une réglementation leur réservera cette zone en priorité. "La ZEE du Geyser est aujourd'hui en mauvaise situation : la ressource est en train de s'amoindrir pour des raisons de surpêche et de pêche illicite. Il est encore temps de réagir car si on n'y prend pas garde, on pourrait se retrouver dans une situation de non-retour qui serait dramatique" a constaté M. Mouchel-Blaisot.

"Nous suggérons que l'on fasse une étude scientifique indépendante pour voir l'état de la ressource et que l'on prenne immédiatement, en concertation avec les professionnels, les mesures de réglementation et de protection pour assurer le renouvellement de la ressource" a ajouté M. Mouchel-Blaisot.

"Au niveau de l'armement mahorais, le Corepam pourra aider les pêcheurs à se doter des outils et des équipements qui répondent aux qualifications techniques et de sécurité pour accéder à ce Banc. On mettrait aussi en place une réglementation adaptée qui viserait à soumettre à autorisation l'accès à ce Banc en le proposant en priorité aux pêcheurs mahorais. Nous veillerions en parallèle à protéger le stock qui serait réglementé au profit de la pêche mahoraise."

Un modèle de pêcherie durable a été mis en place depuis quelques années dans les îles australes avec une évaluation scientifique indépendante de l'état de la ressource halieutique grâce aux observateurs à bord des navires, une réglementation adaptée sur les techniques de pêche, des quotas et des zones interdites à la pêche, pour protéger la ressource.

"Dans les australes, nous étions face à un pillage intégral de nos ressources et grâce à la conjonction des efforts de la marine nationale et de la justice, nous avons pu mettre un terme à ce qui était vraiment un pillage organisé, au profit naturellement de nos armements nationaux", s'est félicité M. Mouchel-Blaisot, qui souhaite que la lutte contre la pêche illicite s'intensifie également dans les Iles Eparses.

Il a rappelé que, même si les Taaf ne vont pas verser l'arriéré qu'elles doivent à Mayotte, une partie des redevances perçues au titre de la ZEE de Mayotte a servi à financer quelques actions mises en œuvre dans les Eparses, notamment les patrouilles du navire de surveillance Osiris, propriété des Taaf, qui vient pour l'instant 20 jours par an dans les Eparses.

 

Les prises accessoires pourraient être valorisées pour le marché local

 

Grâce à ces nouveaux fonds, Mayotte va non seulement pouvoir moderniser sa pêche mais pourrait aussi mettre en place une usine de transformation du poisson : "Ces fonds pourront servir à mettre à niveau les moyens de communication, à l'amélioration de l'équipement de la pêche artisanale pour lui permettre d'accéder à une qualification de pêche hauturière, à la mise en place d'aires de stockage, de chaînes de distribution ou de fabrication de froid", a décliné M. Mouchel-Blaisot.

Les prises accessoires des thoniers senneurs pourraient être valorisées pour le marché local. Des études sont actuellement menées par les Taaf pour évaluer la quantité et la qualité de ces prises "accidentelles". "Nous sommes prêts, le moment venu, à réglementer les prises accessoires, et à terme obliger les thoniers à les valoriser, voire à les débarquer à Mayotte", a affirmé M. Mouchel-Blaisot. Mais cela suppose qu'il y ait au port de Mayotte des infrastructures logistiques d'accueil, de transformation et de respect de la chaîne du froid…

Les Taaf viennent également de prendre un arrêté qui interdit de facto depuis le 1er janvier toute pêche thonière dans les 30 miles autour des Iles Eparses et 12 miles autour du Banc du Geyser. Pour les eaux de Mayotte, Christophe Dupayrat, le secrétaire général aux affaires économiques et régionales de la préfecture, a souligné qu'un dispositif est en train d'être élaboré pour que cette réglementation soit adaptée à Mayotte, et que les thoniers senneurs ne viennent pas à moins de 20 ou 30 miles de la barrière corallienne.

Pour assurer le renouvellement de la ressource, le préfet administrateur supérieur souhaite classer les eaux des Iles Eparses en aires marines protégées : "Nous pensons que la protection de l'aire marine et le développement d'une pêcherie durable sont liés. On ne fait pas une protection pour dire qu'il n'y aura plus de développement économique, bien au contraire. Nous voulons que dans les zones que nous administrons, il y ait une pêcherie durable et un développement économique. C'est ce que nous avons fait aux australes, où aujourd'hui les sept armements français réinvestissent et construisent de nouveau bateaux."

Pour M. Mouchel-Blaisot, le modèle de pêcherie durable des îles australes devrait être transposé aux Eparses et à Mayotte : "Ensemble, avec les professionnels et les scientifiques, nous avons mis en place un modèle où, en protégeant la ressource, les professionnels ont en même temps une perspective de développement et peuvent investir sur l'avenir, dans leurs équipages et leurs bateaux, et améliorer les techniques de pêche pour protéger l'environnement et la mortalité aviaire.

Ce n'est pas une protection pour en faire des musées, c'est une protection pour en faire un développement économique et bien sûr une protection écologique des ressources biologiques exceptionnelles que l'on peut trouver dans cette zone de l'océan Indien. C'est vraiment dans cet esprit que l'on veut travailler sur le Banc du Geyser".

 

Julien Perrot

07/05/2009 – Aménagement Urbain

Informer et débattre sur les orientations du PLU, c'est ce que s'apprêtent à faire les élus et techniciens de la mairie du chef-lieu dans les villages de la commune. La première phase d'élaboration du PLU, quasi terminée, a permis de dégager un diagnostic, plusieurs axes de travail et d'entamer une concertation avec les partenaires publics de la commune. "Le PLU doit maintenant faire l'objet d'une très large campagne de communication", explique Moutuidine Yahaya, adjoint au maire.

"Le PLU est une vraie politique d'aménagement du territoire", renchérit Cris Kordjee, toute nouvelle directrice de l'aménagement à la mairie, "il sera un document de référence. Les scolaires ont été associés à la démarche de consultation en répondant à des questionnaires. Il s'agit maintenant d'aller dans les villages pour le présenter aux habitants de la commune."

Sur le terrain depuis plusieurs mois, le cabinet d'études Réa travaille avec les élus, les partenaires publics, mais aussi les particuliers de la commune. "L'implication de la population dans le processus a déjà commencé", explique l'urbaniste Gabrielle Jeannette. "Nous sommes allés à leur rencontre dans les différents quartiers pour définir leurs préoccupations et leurs attentes. Le PLU se veut un document le plus diplomatique qui soit, il est l'addition des points de vue de tous qui donne un ensemble de visions qui se partagent ou pas."

 

4 enjeux principaux se dégagent

 

Pour la commune de Mamoudzou, quatre enjeux principaux ont déjà été dégagés suite au diagnostic établi par le cabinet Réa : déconcentrer les services de la commune sur plusieurs grands pôles ; habitat et ville pour tous avec des opérations d'aménagement type RHI et la refonte du centre-ville ; aménager les mobilités en organisant les transports et le stationnement de la commune ; et un développement soutenable en offrant de la salubrité dans tous les quartiers, privilégiant les espaces verts et les mangroves.

Ces axes de travail reflètent les préoccupations principales des habitants de la commune et des pouvoirs publics, ils doivent également être débattus longuement en conseil municipal pour se traduire en orientations politiques et en actions concrètes, qui seront présentées à la population lors de réunions publiques au mois de juin.

 

H.F.

07/05/2009 – Elections européennes

 

{xtypo_dropcap}"J{/xtypo_dropcap}e suis confiant car les gens sont obligés aujourd’hui de voter pour des projets de société", a affirmé Ahamada Salime, secrétaire départemental des Verts Mayotte depuis leur création en 1993 et trois fois candidat aux législatives. Son objectif est de sortir Mayotte de son économie de subsistance : "Tout vit sous perfusion de la Métropole. Les gens veulent vivre de la "cueillette industrielle" du RMI".

Pour les Verts, les enjeux à Mayotte sont les menaces qui pèsent sur la biodiversité, le lagon qui se détériore et l’insalubrité liée au problème d’assainissement. "Ce sont des enjeux que nous avons également à la Réunion, mais dans des proportions qui ne sont pas les mêmes", a expliqué Raliba Dubois.

"La retenue collinaire ou l’usine de dessalement sont des solutions qu’on a apportées pour répondre au problème de manque d’eau. Par rapport à la culture mahoraise, les gens continuent à laver le linge ou la voiture dans la rivière. Il y a eu des campagnes de sensibilisation et aujourd’hui on sanctionne par des amendes les personnes prises en flagrant délit de lavage. Mais qu'est-ce qu'on a fait pour les accompagner ? Est-ce qu'on a donné aux Mahorais les moyens de faire autrement ? Sur ce problème, Europe Ecologie propose, par exemple, une action très pragmatique, simple, comme équiper chaque village d’une machine à laver collective. C’est un exemple d’action pratique que l’écologie peut proposer, en nous appuyant sur la dynamique communautaire", a préconisé Mme Dubois.

L'autre cheval de bataille des Verts est la destruction de la mangrove : "C’est une chaîne infernale. On détruit la mangrove. Les poissons ne peuvent plus pondre et disparaissent ! Les pêcheurs doivent aller de plus en plus loin. Les Mahorais ont de moins en moins à manger. C’est maintenant qu’il est urgent d’agir. Avec l’Europe, on peut soutenir la préservation de la mangrove et créer des emplois verts sur ces métiers".

Enfin, après avoir invité les jeunes à venir à leur rencontre, les candidats ont souligné le problème du dépistage du sida à Mayotte : "En 2008, seulement 740 dépistages ont été faits à Mayotte sur une population d’environ 200.000 habitants; ce chiffre est anormalement faible ! Le sida est un vrai danger pour la santé publique. Europe Ecologie propose de soutenir et d’accompagner la distribution régulière de capotes, non pas sur un événement mais à travers un programme d’action pérenne".

 

J.P.

07/05/2009 – Semaine du développement durable

 

{xtypo_dropcap}U{/xtypo_dropcap}rgence. Le mot a été répété plusieurs fois par les intervenants de cette conférence, et il n'y a qu'à tenter de gagner Mamoudzou à 7h le matin ou de traverser Kawéni le matin, le midi ou en fin d'après-midi pour arriver à ce constat. Une population qui s'accroit et gagne en niveau de vie, un parc automobile qui grandit toujours plus, des auto-écoles toutes pleines de futurs conducteurs qui voudront acquérir un véhicule, et la très grande majorité des activités concentrées entre Mamoudzou et Longoni : organiser les déplacements dans l'île est devenu une urgence.

Dans cet esprit, le conseil général et la DE ont travaillé à l'élaboration d'un Schéma de déplacements, présenté lors de la Semaine du développement durable, une manière de montrer que cet aspect a également été pris en compte : le Grenelle de l'environnement prévoit de réduire de 20% les émissions de dioxyde de carbone dans le domaine des transports d’ici 2020. Le principe est évidemment de privilégier les transports collectifs, le covoiturage et le vélo, comme c'est le cas aujourd'hui dans plusieurs grandes villes de Métropole.

Principal axe retenu pour l'organisation des déplacements de Mayotte, en parallèle avec une décentralisation à mettre en place d'ici à 2015, la création d’un réseau de transports publics avec notamment le conventionnement des taxis urbains et interurbains et la définition d’un service performant entre Koungou et Passamainty.

S'y ajoutent la gestion du stationnement et la gestion globale des déplacements à Mamoudzou, la maîtrise de la pression démographique sur l’agglomération de Mamoudzou, le report d’une partie du trafic poids lourds sur un service maritime (voir encadré) et éventuellement l’accroissement de la capacité routière avec une déviation Mamoudzou-Koungou par les hauts, pour améliorer le transit et sécuriser les villages, et un axe Bouyouni-Combani déjà tracé.

"Ces propositions sont axées sur un postulat fort, l’action phare du Schéma de déplacements devant être la constitution d’un système de transports publics de personnes. Sans cette action, toutes les autres seraient vaines", averti M. Darkaoui, responsable du schéma pour le conseil général.

 

S'appuyer sur les taxis

 

Le service de transports en commun s'appuierait bien entendu sur les taxis déjà existants et qui, dans certaines communes, sont déjà organisés. Le conseil général leur proposerait conventions et professionnalisation. Une tarification sera à mettre en place afin de garantir à l’ensemble des usagers un accès aux transports, et aux exploitants une juste rémunération. Cette tarification devra être valable pour l’ensemble des transports publics et permettre les correspondances entre les différentes lignes et entre la barge et les transports terrestres. Comme dans toute collectivité, des tarifs sociaux seront mis en place avec une part prise en charge par la Collectivité, de même que des abonnements pour l'ensemble de l’île ou sur une zone particulière.

L'urgence est avant tout d'organiser ces transports dans l'agglomération de Mamoudzou, puis dans un second temps l'intercommunalité, notamment l'axe Koungou-Mamoudzou-Dembéni‏. Une étude technique doit déterminer les itinéraires des bus et les aménagements nécessaires pour prioriser leurs passages aux points stratégiques, et faire ainsi des transports en commun plus attractifs que le véhicule personnel.

Le schéma s'inspire de ce qui se fait déjà en Métropole et Outremer et propose la mise en place de "parkings relais", aux alentours de Jumbo et de M'tsapéré, des garages peu chers et surveillés où les usagers pourraient laisser leur véhicule toute la journée et emprunter les transports en commun à l'intérieur de Mamoudzou.

Le trajet entre l'aéroport et la barge, revenu principal des taxis urbains de Petite Terre, doit également être amélioré, dans la perspective d'un développement touristique.

 

Affiner les études et évaluer toutes les options

 

Un programme d'études nécessaires à la mise en place de ce schéma a été prévu, certaines sont déjà lancées : l'étude sur le stationnement (DE), une étude axée sur les transports scolaires (CG), ainsi qu'une étude sur les lignes de transport interurbain : affiner la définition, le phasage, les lieux d'interconnexion et lancement des démarches de consultation (CG). ‏D'autres sont à prévoir rapidement comme une étude des lignes urbaines : affiner la définition des services, les arrêts, fréquences, horaires, équipements… (mairie de Mdz)‏, une étude sur les aménagements nécessaires pour prioriser les transports en commun (CG ou Mdz), la tarification et billettique des transports publics (CG et Mdz)‏, l'accessibilité handicapé (Mdz, DE)‏.

Sont également prévues une étude sur les lignes maritimes voyageurs (notamment dans le cadre d'un schéma touristique)‏, ainsi que la poursuite des études sur le contournement de Mamoudzou par la construction de nouvelles routes par les hauts, bien que cette solution soit de moins en moins envisagée, essentiellement en raison de son coût, estimé à 100 M€ et malgré l'intérêt pour les décennies à venir et alors que ces terres aujourd'hui non urbanisées sont plus facilement disponibles et désenclaveraient d'importantes zones.

Certaines des actions proposées sont inscrites au Contrat de projet qui prévoit des financements spécifiques, par exemple pour les parkings relais. 15 M€ sont également prévus pour le développement des transports collectifs et de marchandises. Ces projets ne pourront néanmoins être mis en œuvre que grâce à une volonté politique forte et une prise de décision rapide des pouvoirs publics concernés.

 

Hélène Ferkatadji

 Semaine du développement durable : Enfin un Schéma de déplacements pour Mayotte…

 


 

Le cabotage maritime pour désengorger la RN1

En parallèle au développement des transports en commun, la DE étudie une solution de transport de marchandises par la mer, pour désengorger l'axe Longoni-Mamoudzou et préserver la qualité de la route (la pression d'un poids-lourd est dix mille fois supérieure à celle d'une voiture). De 166.000 tonnes en 1995, le transport de marchandise est passé à 500.000 tonnes en 2007. Il augmente en moyenne de 10% par an, pour l'essentiel de la marchandise conteneurisée.

85% de ces marchandises sont acheminées sur Kawéni, 5% vers Petite Terre et autant vers le sud de l'île. Avec l'augmentation du trafic sur la RN1, le DE estime que le transport de marchandises a déjà perdu en rentabilité, le temps de déplacement ne permettant plus que 2 à 3 rotations par jour entre Longoni et Mamoudzou, contre 3 à 4 il y a quelques années. Des rotations de nuit pourraient ainsi être envisagées, avec le plaisir que cela procurera aux riverains de tous les villages traversés.

D'après l'étude, le transport par la mer prendra plus de temps que par la terre, mais en évitant les embouteillages il permettra malgré tout un plus grand nombre de rotations par jour. L'idée est d'aménager trois plateformes, une à Kawéni, sur la zone du quai Colas (au départ de l'amphidrome), une à Petite Terre au départ sur le quai Ballou ou Issouffali, en attendant d'en aménager une vers Foungoujou, et une à Ironi Bé pour les marchandises destinées au sud. La plateforme pourrait être aménagée sur la pointe, ce qui nécessiterait la construction d'une voie d'accès mais pourrait, à long terme, devenir l'emplacement d'une nouvelle zone d'activités.

Les bateaux type barges achemineraient les conteneurs depuis le port du Longoni jusqu'à ces plateformes, qui seraient ensuite transportés via la route à leur destination finale. L'étude estime qu'il faudra au minimum deux barges dès le départ, d'une capacité de 60 conteneurs (de format 20 pieds), puis d'une capacité de 90.

Le tarif d'un tel transport devra bien entendu revenir moins cher que celui par la route, d'au moins 10%. Les calculs soulignent l'obligation de mettre en place une subvention d’équilibre pour les cinq premières années, avant que le projet ne soit rentable. Dans le cas d’un investissement privé, il est nécessaire que la Collectivité subventionne à hauteur de 80% les infrastructures. L’investissement concernant la plateforme de Kawéni est de l’ordre de 15 M€. Le scénario total revient à environ 25 M€.

Une analyse de rentabilité économique plus affinée doit encore être effectuée, en envisageant d'inclure dans le transport les matériaux du BTP. Les études techniques entrent dans le cadre du Contrat de projet Etat-Collectivité.

 

Les taxis très motivés

Venus en force à cette conférence, les taxis et transporteurs scolaires ont affiché leur motivation à participer à ce développement des transports en commun. "Ce sont toujours les mêmes beaux discours, mais on ne fait rien. Il y a urgence à solutionner les embouteillages dans Mamoudzou car les élèves du lycée qui viennent de brousse doivent partir très tôt et arrivent malgré tout en retard parfois", avertit un chauffeur de la ligne Dzoumogné-Mamoudzou.

Autre sujet de mécontentement des professionnels du transport : l'état "catastrophique" des routes. L'occasion pour le directeur de l'aménagement de la DE de préciser qu'un programme de réhabilitation des routes nationales et départementales, doté de 40 M€, débute cette année par l'axe Tsararano-Barakani et la RN1.

"Les artisans taxis sont préparés à l'organisation de transports en commun", annonce leur représentant Madi Baco. "Concernant les embouteillages, nous avons déjà pointé du doigt le fait que tous ces ronds-points entre Tsoundzou et Mamoudzou, ainsi que le dos d'âne, sont un frein à la circulation. Nous avons déjà proposé que cet axe soit refait en les supprimant et en intégrant une voie spécialement dédiée aux taxis et aux transports scolaires. Même chose à Kawéni, nous avons proposé de jouer sur les sens uniques entre la route des hauts et celle du bas. Nous sommes prêts, nous n'attendons que vous."

Réponse du conseil général par la voix de M. Darkaoui : si les finances étaient là, tout ceci serait déjà fait, malheureusement les temps sont durs… A quoi les taxis répondent avec un sourire que lors de sa visite à la CCI, le secrétaire d'Etat à l'Outremer a annoncé avoir beaucoup d'argent pour Mayotte, mais attendre de voir des projets concrets à financer. "Tout ça c'est du projet concret non ? Alors pourquoi ne pas demander à M. Jégo de nous donner de l'argent pour le mettre en place ?"

07/05/2009 – Commémoration de l’Armistice du 8 mai 1945

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} le voir, avec sa petite taille et son air chétif, on a du mal à croire que Boinali a combattu et survécu à la plus terrible des guerres qu’ait connu l’humanité. Une lutte qui a fait près de 60 millions de morts. Pourtant, c’est bien ce petit vieillard guilleret qui est parti affronter les impitoyables nazis et les fascistes italiens. Des armées dont la cruauté nourrit aujourd’hui encore de nombreux films hollywoodiens. Et même s’il n’a rien d’un héros hollywoodien, il fait bien partie de ceux qui ont écrit l’Histoire.

L’aventure militaire de ce Mahorais commence alors qu’il a à peine 21 ans. Nous sommes en 1939, juste avant la déclaration de la Seconde guerre mondiale. "Des gens sont arrivés un matin dans le village et ils ont commencé à nous examiner." À Mayotte comme dans de nombreuses colonies françaises, les hommes n’avaient pas leur mot à dire. Des enrôlements forcés auxquels beaucoup échappaient en s’enfuyant dans les champs.

"Moi j’ai passé mes examens avec quatre autres Mahorais de mon village. Deux d'entre nous ont été retenus." Une semaine après, Boinali Souprit est envoyé à la base militaire de Diego, à Madagascar. C’est là qu’il apprend les bases du combat et du maniement des armes.

 

"Nous n'avions pas peur, parce que la victoire serait à nous"

 

Quelques mois plus tard, la Seconde guerre mondiale éclate. D’Anjouan, Mohéli, Grande Comore ou de Mayotte, 20 autres Comoriens se trouvent dans la même compagnie. "On mettait ensemble les soldats qui se comprenaient. C'est ainsi que je me suis retrouvé avec tous les soldats africains de la région." Il est ensuite transféré à Djibouti qui sera sa base jusqu’à la fin de la guerre.

Après l'appel du général de Gaulle, les compagnies françaises basées en Afrique décident de rallier le monde libre, créant ainsi les FFL (Forces françaises libres).

"Nous n'avions pas peur, parce qu'avant même d'aller nous battre le général de Gaulle nous avait dit que même si la France est occupée, c'était une grande nation, et que nous n'avions pas à nous inquiéter parce que la victoire serait à nous. Il a su nous rassurer et nous redonner courage." Le Mahorais se retrouve au sein des BMCM (Bataillons de marche comorien malgache), sous le commandement du général Legentilhomme.

 

"Lorsqu’on est au combat on n’a pas le temps de penser à la mort. Dans nos têtes, nous étions déjà morts"

 

Dans la journée du 22 juin 1940, la base de Djibouti est bombardée par les Italiens. Le premier bombardement auquel assiste Boinali. "Lorsqu’on est au combat on n’a pas le temps de penser à la mort. Dans nos têtes, nous étions déjà morts. On nous avait envoyé nous battre alors que nous n’étions pas des hommes de combat. On ne savait rien sur ce qui se passait, sur l’évolution de la guerre. On obéissait juste aux ordres."

Mais c’est surtout dans le désert que se déroulent la plupart des batailles. A Addis-Abeba, dans le désert, contre les Italiens, c’est la fameuse guerre du désert qui oppose l'armée coloniale libyenne de l'Empire italien à l'armée britannique gardant l'Égypte. Les forces de l'Axe seront bientôt reconfigurées sous l'égide l'Afrikakorps aux ordres du général Rommel. Des ennemis faces auxquels les Comoriens suscitent le rire de leurs compagnons.

"Les Allemands et les Italiens étaient vraiment imposants par leur taille. Quand ils nous voyaient, les Sénégalais se moquaient de nous. Ils disaient que les Français étaient vraiment bêtes d’avoir pris des soldats aussi petits." Mais très vite, ils sauront aussi susciter le respect… "Les Sénégalais disaient que nous étions des diables, parce que nous arrivions à parler toutes les langues…"

En effet la plus grande partie des troupes alliées étaient issues du Commonwealth, notamment d'Afrique du Sud, de Rhodésie, du Nigeria et du Ghana, et renforcées par des troupes éthiopiennes, les soldats des Forces françaises libres et des Forces belges libres. Beaucoup parlaient swahili ou français. "Je me suis fait des amis africains, anglais et français. On était tous égaux car on était dans la même galère."

 

Blessé en 1942, à la bataille d'El Alamein, face aux 40.000 hommes de Rommel…

 

Au fil du temps, les batailles se font de plus en plus dures, érodant le mental des hommes. Beaucoup y laisseront la vie comme dans la fameuse bataille d'El Alamein en 1942. Une victoire majeure. 14 jours terribles, inhumains, durant lesquels 3.700 soldats résisteront héroïquement aux 40.000 hommes de Rommel. Comme tant d'autres, Boinali Souprit sera blessé, mais il aura plus de chance.

"J’étais chef de pièce, je tirais au mortier. Mais c'est au cours d’une mêlée que j’ai été blessé. J’ai reçu une balle à la jambe gauche et je suis tombé. On m’a rapidement évacué à l’infirmerie. Une semaine après j’étais de retour au combat. J’ai eu de la chance, parce que il y en a qui se retrouvaient le ventre ouvert avec les tripes à l’air. Certains médecins devenaient fous à force de voir ça. Pourtant, je n’ai gardé aucune séquelle psychologique de ces évènements. J’aime toujours autant voir des batailles à la télé."

Pragmatique et fataliste, deux traits de sa personnalité qu'il nous prouvera à maintes reprises, notamment lorsqu'on lui demande ce qu’il a éprouvé la première fois qu’il a tué un homme. "Je ne suis pas parti pour tuer mais pour être tué. Je ne savais rien, on m’a juste dit va au combat. Pour moi on nous envoyait pour être tués."

 

"Pour moi, ça n’a pas de sens de s’entretuer"

 

Anli Anroussi de Kani, Abdou Djoumoi de Passamainty, Ousseni Mchindra de Koungou… L'ancien combattant se souvient encore très bien de ses six compatriotes mahorais morts au combat. Des noms que beaucoup ont oubliés ou n'ont jamais connus. Pendant longtemps, le Tsingonien s'est interrogé sur les raisons de ces combats.

"J’ai tout fait pour connaître l'origine de cette guerre. C’était apparemment un problème de terrain. Chacun voulait s’approprier celui de son voisin afin de posséder tout ce qui s’y trouve et en diriger les hommes. Pour moi, ça n’a pas de sens de s’entretuer, juste pour ça. Chacun doit rester chez lui." La guerre finie, lui et tous les autres survivants de la région sont renvoyés à Madagascar. Mais c'est seulement au bout d'un an qu'ils pourront rentrer chez eux.

"Depuis, plus personne ne s’est occupé de nous." Après plusieurs années plongées dans l'oubli. Boinali et ses camarades ont enfin pu bénéficier de la retraite à laquelle ils avaient droit. A travers l'association des anciens combattants, le commandant Boina a pu retrouver tous ces soldats inconnus à qui on n'avait même pas donné de carte de vétéran. Avec 450 euros de retraite annuelle Boinali Souprit est limité à un train de vie ascétique mais, comme à son habitude, il ne se plaint pas : "je vis correctement, c'est l'essentiel".

 

Halda Toihiridini

UNE Mayotte Hebdo N°427 – Vendredi 08 mai 2009

UNE Mayotte Hebdo N°427 - Vendredi 08 mai 2009

Récit d'un combatant des Forces françaises libres

Un Mahorais raconte sa Guerre mondiale

> Aéroport : Nouvelle aérogare en 2012 / Piste longue pour 2015
> Transport : La circulation à Mayotte repensée
> Terres Australes et Antartiques Françaises : Coopération renforcée avec Mayotte
> Mayotte ECO : Les propositions de la CGPME
> Tounda : Danse contemporaine ce vendredi

07/05/09 – Dernière ligne droite avant le triathlon

L’association Tousport organise le 17 mai prochain le triathlon de Mayotte sur la plage de Sakouli. Les concurrents devront nager sur 750 mètres, pédaler pendant 20 km et courir 5 km, sans s'arrêter… Les inscriptions seront closes ce samedi 9 mai. Les bulletins sont à retirer au magasin Intersport de Kawéni et doivent être rendus au même endroit à la date indiquée ci-dessus.

Les frais d’inscriptions sont de 10 € pour les participants individuels et de 15 € par équipe. Le retrait des dossards se fera le jour de l’épreuve à 7h30 suivi du briefing et du départ de la course à 9h. Le triathlon est réservé aux adultes. Pour les enfants, un aquathlon aura lieu l’après-midi. Les inscriptions (1 €) se feront sur place à partir de 13h30 pour un départ à 14h30.

07/05/09 – La discrète grève des sages-femmes

Bien que leur mouvement fût discret, la grande majorité des sages-femmes de l'île étaient en grève ce mardi, suivant le mot d'ordre national qui a rassemblé quelques 3.000 manifestants, étudiants et professionnels, dans les rues de Paris. "La plupart des sages-femmes qui travaillent aujourd'hui ont été réquisitionnées", confirme une cadre supérieure du CHM. Dans plusieurs maternités de brousse les consultations n'étaient pas assurées.

Une fois encore, les sages-femmes réclamaient une meilleure reconnaissance de leur profession, de leurs compétences et attributions. Elles demandent notamment que le cursus scolaire des étudiants s'inscrive dans un parcours universitaire "au même titre que les autres professions médicales". Après 5 années d'études, on ne reconnait à ces personnels indispensables qu'un niveau bac+3. Alors même que le nombre de leurs compétences s'accroit – à des tarifs bien plus bas que ceux des gynécologues pour des soins similaires -, la réforme Bachelot en discussion prévoit de faire passer les sages-femmes sous la coupe de la direction des soins infirmiers, qui sont des personnels paramédicaux et donc à un niveau de responsabilité très inférieur devant un tribunal, une aberration pour les syndicats de la profession. Un amendement à la loi Bachelot demandant l'intégration des études au cursus universitaire a été refusé à l'Assemblée nationale, le Sénat doit examiner ce projet à partir du 11 mai.

07/05/09 – Mayotte pour l’heure épargnée par la grippe porcine

Mayotte est pour l'instant épargnée, mais la préfecture veut prendre les devants pour prévenir l'apparition du virus A (H1N1), la grippe porcine, dont les premiers cas de contamination ont été signalés au Mexique, où 26 personnes sont décédées pour 840 cas. Le virus est désormais présent dans 21 pays : les Etats-Unis, le Canada, l’Espagne et le Royaume-Uni figurent parmi les pays les plus affectés. En France, les cas de survenance de cette maladie restent limités avec 4 cas avérés à ce jour et aucune forme sévère de la maladie.

Mayotte est pour l’heure épargnée par ce phénomène épidémiologique en raison de son éloignement, de son insularité et de l’absence de liens particuliers avec les principaux foyers de contamination, notamment l’Amérique du Nord (Mexique, Etats-Unis). Toutefois, les moyens de communication modernes et la fréquence des déplacements internationaux des personnes dans le monde contemporain rendent possible la contamination de Mayotte, prévient la préfecture.

A titre préventif, les autorités sanitaires locales ont ainsi pris toutes dispositions utiles pour suivre au quotidien l’évolution de cette pandémie et être en mesure d’apporter une réponse immédiate à une éventuelle contamination de l’île, avec notamment la constitution d’un premier stock de 100.000 masques et de 10.000 traitements antiviraux pour les professionnels de santé et l’ensemble de la population, entreposés au CHM.

06/05/09 – Une nouvelle aérogare pour 2012 et la piste longue pour 2015

Le comité de pilotage sur l'évolution de l'aéroport de Pamandzi s'est réuni hier à Dzaoudzi pour annoncer la date de livraison des principales améliorations à venir. Ainsi, l'aérogare devrait être livrée en 2012 et la piste longue en 2015. Philippe Gratadour, chargé de mission des grands projets aéroportuaires au sein de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) a expliqué que le choix de deux procédures parallèles concernant ces deux équipements avait été jugé le plus judicieux pour le développement de l'aéroport. "On pouvait soit considérer le projet globalement, soit le scinder en deux. La deuxième solution a été choisie, car elle permet de construire l'aérogare sans attendre que les études et le financement pour la piste soient terminés" a-t-il précisé. L'aérogare dont le coût est évalué à 52 millions d'euros et dimensionnée pour recevoir 600 000 passagers par an, sera construite en grande partie à la charge du concessionnaire de l'aéroport, géré jusqu'à présent par la DGAC.

"Une subvention de 12,5 millions d'euros est prévue pour aider le futur gestionnaire. Mais, pour arrêter notre choix, on tiendra compte du concessionnaire qui offrira les redevances (parkings payant, taxes de parkings pour les aéronefs, loyers commerciaux, etc.) les moins élevées pour faire fonctionner l'aéroport" a-t-il dévoilé. En ce qui concerne la piste longue, les travaux sont beaucoup plus coûteux (200 millions d'euros, entièrement financés par des fonds publics) et de longues études sont nécessaires pour évaluer l'impact sur le lagon. "On doit faire les études les plus pointues possibles pour que des associations qui ne sont pas forcément basées à Mayotte ne puissent faire des recours et empêcher le début des travaux. Cela a déjà été fait  à Nantes pour le nouvel aéroport ou pour des autoroutes"prévient Philippe Gratadour.

06/05/09 – Les gardiens de Majicavo suivent le mouvement national

Depuis lundi, un mouvement national des gardiens des centres pénitenciers a été lancé, suivi avec ferveur à la Maison d'arrêt de Majicavo. Ce mardi 5 mai, la tension est palpable à la maison d'arrêt, où les surveillants tentent de bloquer les transferts de prisonniers, malgré la présence de la gendarmerie qui contient tant bien que mal le mouvement. "Cet après midi, un transfert important de prisonniers est prévu vers la Réunion, nous l'empêcherons", affirmait en matinée le délégué syndical de la CGT, le transfert a finalement eu lieu comme prévu. Les manifestants revendiquent, ici comme partout en France, une hausse des effectifs conséquente pour faire face à la surpopulation carcérale chronique, très forte à Majicavo (247 détenus pour 90 places), pour conduire à une amélioration globale des conditions de travail. Les grévistes grondent aussi contre le non respect des arrêts maladies.

Cependant, la revendication principale au niveau local concerne l'intégration des agents, qui ne disposent pas actuellement d'un vrai statut de fonctionnaire propre à ces postes, et sont payés, toujours selon la CGT, "600 euros de moins qu'en métropole". La grève se déroulera normalement jusqu'à jeudi. Des négociations ont déjà eu lieu sur la situation carcérale avec la garde des sceaux, Rachida Dati, qui a déjà cédé sur le point des renforcements de surveillance de nuit et fait quelques concessions sur le dossier des primes. Jeudi dernier, une réunion avait lieu entre les syndicats et Rachida Dati, les premiers se disant désabusés par "l'inconscience de la ministre à juger de la situation carcérale." Une nouvelle rencontre était prévue ce mardi, au niveau national, ou les syndicats espèrent cette fois pouvoir obtenir gain de cause.

06/05/09 – Les Verts en campagne européenne à Mayotte

Raliba Dubois, tête de liste de la section océan Indien d'Europe Ecologie pour les élections européennes du 7 juin prochain, était en visite à Mayotte les 2 et 3 mai derniers. Accueillie par Ahamada Salime, candidat des Verts Mayotte et numéro 2 de la liste océan Indien, Mme Dubois, par ailleurs élue déléguée au soutien scolaire et à la lutte contre l'illettrisme à Saint Paul et vice-présidente de l'agglomération du Grand Ouest chargée des transports, a visité divers sites pour se rendre compte de la situation écologique préoccupante de notre île. Pour les Verts, les enjeux à Mayotte sont les menaces qui pèsent sur la biodiversité, le lagon qui se détériore et l'insalubrité liée au problème d'assainissement. "Ce sont des enjeux que nous avons à également la Réunion mais dans des proportions qui ne sont pas les mêmes", a expliqué Raliba Dubois. 

"La retenue collinaire ou l'usine de dessalement sont des solutions qu'on a apportées pour répondre au problème de manque d'eau. Par rapport à la culture mahoraise, les gens continuent à laver le linge ou la voiture dans la rivière. Il y a eu des campagnes de sensibilisation ; et aujourd'hui, on sanctionne par des amendes les personnes prises en flagrant délit de lavage. Mais qu'est-ce qu'on a fait pour les accompagner ? Est-ce qu'on a donné aux Mahorais les moyens de faire autrement ? Sur ce problème, Europe Ecologie propose, par exemple, une action très pragmatique, simple, comme équiper chaque village d'une machine à laver collective. C'est un exemple d'action pratique que l'écologie peut proposer, en nous appuyant sur la dynamique communautaire" a préconisé Mme Dubois. L'autre cheval de bataille des Verts est la destruction de la mangrove : "C'est une chaîne infernale. On détruit la mangrove. Les poissons ne peuvent plus pondre et disparaissent ! Les pêcheurs doivent aller de plus en plus loin. C'est maintenant qu'il est urgent d'agir. Avec l'Europe, on peut soutenir la préservation de la mangrove et créer des emplois verts sur ces métiers".

Enfin, après avoir invité les jeunes à venir à leur rencontre, les candidats ont souligné le problème du dépistage du Sida à Mayotte : "En 2008, seulement 740 dépistages ont été faits à Mayotte sur une population d'environ 200.000 habitants ; ce chiffre est anormalement faible ! Le Sida est un vrai danger pour la santé publique. Europe Ecologie propose de soutenir et d'accompagner la distribution régulière de capotes, non pas sur un événement mais à travers un programme d'action pérenne".

06/05/2009 – Danse contemporaine avec Danse en l’R

 

{xtypo_dropcap}"J'{/xtypo_dropcap}embrasse pas" est l'histoire de deux personnes – les deux chorégraphes Yann Lheureux et Eric Languet en l'occurrence – qui se livrent à un véritable challenge artistique, puisant dans l'improvisation, et dévoilent chacun son univers et ses choix.

A chaque fois qu'ils sont sur scène, "nous ne sommes pas sur des écritures et histoires chorégraphiques voisines, mais il y a un confort entre nous, une confiance. Elle s'installe bien au-delà des mots, dès l'instant où nous nous mettons à bouger. A chaque rencontre, nous rassemblons nos vécus émotionnels, chorégraphiques, musicaux… les nouveaux évènements survenus dans nos vies. Ces moments influencent l'improvisation", écrit Eric Languet qui est également directeur artistique de la compagnie Danse en l'R, pour expliquer que l'improvisation est une écriture à part entière.

Pour lui, "l'improvisation est un moyen de libérer les danseurs, de les sortir de leurs gestuelles et des habitudes chorégraphiques, et les plonger dans une énergie créative." "J'embrasse pas" est une création puisant instantanément à la source des danseurs.

La compagnie Danse en l'R est subventionnée par le ministère de l'Outremer et des organismes publics oeuvrant dans la culture à la Réunion. Elle se nourrit de l'improvisation. Yann Lheureux qui a fondé la compagnie qui porte son propre nom à Montpellier en 1994, après plusieurs années de collaborations, avoue que l'improvisation qui traite de l'instant lui permet "d'inscrire la compagnie dans la durée, de parvenir à une double dynamique, celle de demeurer, et celle de renégocier chaque instant."

 

"J'embrasse pas", ce vendredi 8 mai, au foyer des jeunes de Passamainty, à 20h. Entrée 5€.

06/05/2009 – Musique : Sortie d’album

 

{xtypo_dropcap}B{/xtypo_dropcap}odo, Faiza, Leslie, Noufa, Anziz, Daoulate, Naîma et Béatrice sont les artistes du premier "Maho'lov". Cet album constitue le premier élément d'une carrière musicale pour certains, et une avancée considérable pour d'autres.

Bodo, second finaliste de la première "Scène des jeunes talents SFR", est l'interprète du premier titre "Kayna mana" ("Ce n'est pas la peine"). Cette chanson inculque qu'il ne sert à rien de vivre ensemble quand il n'y a plus d'amour.

Auteur de "Besoin de", son premier opus, Faiza chante "Zi hanguilwa" ("C'est écrit"). Leslie, jeune guadeloupéenne qui était de passage à Mayotte, interprète "Quoi qu'il en soit". La participation à ce projet, est, "quoi qu'il en soit", une façon pour elle d'"avouer son amour" pour la musique… pour Mayotte et "profiter des bonnes choses".

Noufa, une nouvelle étoile qui prépare activement son premier album au studio Anfprod, dévoile sa voix au public avec "Nimbé crédit" ("nimbé" : "donne"). Pour elle "les hommes profitent parfois des femmes qui ont des revenus importants… et les trompent".

Anziz, un autre interprète découvert dans la "Scène des jeunes talents", s'illustre avec "Licha outrouliyé" ("Arrête et calme-toi"), un titre expliquant qu'au lieu de s'enflammer, "une femme doit se respecter et penser à son avenir".

Chanteuse bien connue dans l'île grâce à la chanson "Wami na wawé", Daoulate réapparaît dans ce premier "Maho'lov" avec "L'amour dans l'air".

Naîma, chanteuse de hip-hop qui a été révélée en mars dernier à la "Scène au féminin" par la Dilce, aurait voulu "tenter l'expérience" en s'adonnant au zouk. Elle fait son entrée au club des zouk-lovers avec "Amoureuse". Comme quoi, "l'amour est plus fort et nous rend dingue… on est capable de tout".

Enfin, la dernière artiste de "Maho'lov vol1" est une découverte. Elle s'appelle Béatrice et interprète "Tsiléméwa" ("Je suis fatiguée").

 

Une nouvelle génération de zouk-lovers est née. Et des artistes ont décidé d'œuvrer auprès d'elle. Avec cette nouvelle compilation, Anfane et Bedja, deux des premiers chanteurs de zouk mahorais, font preuve de ténacité.

06/05/09 – Tiken Jah Fakoly pour le 3ème Jah Marley festival, à Tsimkoura

La troisième édition du Jah Marley festival aura lieu les 15 et 16 mai prochains, à Tsimkoura, commune de Chirongui. Evènement organisé par l'association sportive et culturelle de Tsimkoura, en collaboration avec le soutien de la direction de l'ingénierie culturelle (Dilce), il a pour objectif de rendre hommage à Bob Marley. Considération sera portée cette année avec l'Ivoirien Tiken Jah Fakoly, pour sa troisième scène à Mayotte, et après Steel Pulse en 2006 et I Jah Man en 2007.

Tiken Jah Fakoly se produira le vendredi 15 mai aux côtés des artistes locaux Diho, Wubani Spirit, Lathéral et Mwalim Klan. Babadi, Bob Dahilou, Daddy Happy, Combo, Jimmy et Zaza Machachar sont les groupes annoncés pour assurer la scène du samedi 16 mai.

 

Concerts les 15 et 16 mai à Tsimkoura, à partir de 20h. Entrée : 10€ (la soirée).

06/05/09 – Un dossier sur les enjeux du parc naturel marin

Le dernier numéro de Univers Maoré, la revue des naturalistes, historiens et géographes de Mayotte et de l'océan Indien, vient de paraître. Il est disponible dans les points de vente habituels.

Le dossier de ce trimestre est consacré aux enjeux du parc naturel marin de Mayotte, dont la procédure d’étude a été engagée par un arrêté ministériel à la fin de l’année 2007. Trois des sept membres de la mission d’études, Karami Saindou, Rébecca Guézel et Jean-Pierre Arnaud exposent le programme de concertation et de réflexion mis en place pour assurer la gestion du parc.

Deux articles sont consacrés aux bancs du Geyser et de la Zélée. L’un présente la géomorphologie des bancs, édifices volcaniques émergés, coiffés de formations récifales coralliennes, l’autre fait état de la dégradation du banc du Geyser. Un autre article mêle une étude sur les récentes éruptions du Karthala et sur les comportements des autorités et des populations face aux risques volcaniques en milieu insulaire.

L’article "Patrimoine" de ce trimestre montre la permanence de la fonction politique de l’îlot de Dzaoudzi. Enfin, l’association interviewée est l’association pour le développement socio-culturel de Nioumachoua (Mohéli) créée en 1982.

05/05/09 – La grève au STM se poursuit sans perturber le trafic

Ce lundi 4 mai, la situation au STM est loin d'être stabilisée. Le trafic n'est pas perturbé par les mouvements de grève, mais les manifestants sous les banderoles de la CGT ont cadenassé l'entrée du siège de la société, y empêchant tout accès en réclamant le départ du directeur, Denis Cormy, qui voudrait, selon les manifestants, la privatisation du STM. Ces derniers accusent toujours les "comportements abusifs de la direction", qui, selon eux, impose ses propres méthodes sans tenir compte de l'avis des salariés qui ont proposé une planification de réparation des barges, non retenue. Selon le délégué syndical Baco Salami, de la CGT, il y a dans personnel technique un taux de gréviste de 95%, qui réclament toujours le départ du directeur, et dans personnel naviguant des barges, un taux plus équilibré de 50%. 

D'après le directeur M. Cormy, la situation est bien différente : il estime le taux de grévistes à 5% du personnel total. Il refuse de revenir sur l'organigramme qu'il a mis en place et qui a déclenché la controverse, car attribue des fonctions précises à chacun, ce qui n'était pas fait auparavant, d'où la désorganisation permanente du service, toujours selon le directeur. M. Cormy accuse le mouvement de M. Salami de bloquer "illégalement" le service, et exclu toute possibilité de démission de sa part. La situation reste donc tendue au siège du STM, même si de l'extérieur cette grève, reconduite pour les prochains jours, fait peu parler d'elle et touche peu les usagers.

05/05/09 – Le projet de loi organique de départementalisation « dès cet été »

Le gouvernement a confirmé le 29 avril la présentation "dès cet été" d'un projet de loi organique tirant les conséquences de la départementalisation de Mayotte. Michèle Alliot Marie, ministre de l'Intérieur, et Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outremer, ont rencontré le 29 avril une délégation d'élus mahorais pour aborder avec eux les conséquences du référendum. "Le gouvernement n'entend pas différer plus longtemps la réalisation d'un espoir exprimé avec autant de force. Il va donc présenter dès cet été un projet de loi organique à la représentation nationale pour tirer les conséquences du scrutin", indiquent les deux ministres. "Ce texte disposera que le département de Mayotte est créé dès 2011, et qu'il s'agit d'une collectivité à statut particulier relevant de l'article 73 de la Constitution, regroupant les compétences du département et de la région". A été évoquée notamment au cours de la réunion "la nécessité de doter le nouveau département d'une assemblée élue selon un mode de scrutin fondé sur des principes de stabilité, de transparence et de simplicité".

Selon un élu, rien n'a été décidé et une mission a été confiée à un spécialiste de droit, ancien membre du cabinet de Christian Estrosi, Stéphane Diemert. Selon des sources gouvernementales, le nombre de conseillers généraux pourrait augmenter jusqu'à 30 à 40. Mais des divergences sont apparues entre le président du conseil général Ahamed Attoumani Douchina, qui, craignant d'être battu en 2011, propose de maintenir le découpage actuel et de doubler le nombre d'élus par canton, et les élus de Mamoudzou qui souhaitent une représentation proportionnelle à leur poids démographique. Les élus souhaiteraient par ailleurs conserver le scrutin uninominal alors qu'Yves Jégo aimerait une représentation pour partie majoritaire et pour partie proportionnelle.

05/05/09 – Le Cra de Pamandzi : une zone de non-droit indigne, selon la CNDS

La Commission de déontologie de la sécurité (CNDS) vient de rendre public son rapport pour l'année 2008 et épingle encore une fois le centre de rétention administrative (Cra) de Pamandzi. La Commission avait été saisie des conditions d'accueil et d'hébergement au Cra Mayotte, à l'occasion d'un naufrage provoqué par une collision entre une vedette de la police aux frontières et un kwassa-kwassa (saisines 2007-135 et 2007-136). La Commission a condamné la méthode d'arraisonnement dite de "recherche à la dérive tous feux éteints", contraire aux règles internationales de navigation. La Commission dénonce dans son rapport le surpeuplement du Cra, des conditions d'accueil indignes de la République et l'éloignement des mineurs.

"Au regard de l'organisation du centre de rétention, la CNDS est très préoccupée par la présence d'enfants en attente d'expulsion. Cette situation, qui concerne un grand nombre d'enfants, est contraire à la réglementation française et internationale. En outre, il est d'usage à Mayotte qu'un mineur isolé interpellé lors de l'arraisonnement d'un kwassa-kwassa soit "rattaché" à un majeur de la même embarcation, même s'ils n'ont aucun lien de parenté, puis renvoyé dans son pays d'origine, en contradiction avec l'article L. 511-4 du CESEDA, qui dispose qu'un mineur ne peut faire l'objet d'une reconduite à la frontière. La Commission observe, d'une part, que cette décision est prise directement par la police aux frontières, sans saisine du parquet, contrairement à ce qu'énoncent dans leur réponse conjointe les ministres de l'Intérieur et de l'Immigration, et que, d'autre part, cette pratique a été sanctionnée par le tribunal administratif de Mamoudzou en 2008."

04/05/09 – Les redevances de pêche des Taaf reviennent enfin à Mayotte

Samedi matin à la case Rocher, Rollon Mouchel-Blaisot, préfet administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) a présenté aux différents acteurs publics et privés de la pêche à Mayotte la nouvelle convention qui vient d'être signée à Paris entre la CDM et les Taaf au sujet du versement des redevances de pêche des thoniers étrangers, notamment espagnols, dans la zone économique exclusive (ZEE) de Mayotte. En effet, depuis la création du nouveau statut de Mayotte opérée en 2001, le conseil général n'avait plus la compétence pour percevoir ces redevances, qui allaient directement abonder le budget de l'Etat. Depuis 2005-2007, les Taaf administrent également les Iles Eparses et son budget est devenu autonome, ce qui a permis la signature de cette convention qui devrait rapporter 150.000 à 180.000 euros par an à la CDM pour moderniser la pêche mahoraise, déduction faire  de la quote-part de Mayotte pour financer la surveillance et l'observation scientifique des zones de pêche qui continuent d'être une prérogative des Taaf.

"C'est vrai qu'il y avait entre les Taaf et Mayotte un malentendu, une crispation liée à des contingences administratives et historiques", a reconnu M. Mouchel-Blaisot en prélude à cette réunion. Une délégation du conseil général était venue le voir à Saint-Pierre de la Réunion en décembre dernier pour aborder ce problème qui vient enfin de trouver une issue cette année. En tout, une cinquantaine de thonier étrangers ont acheté des licences da s la ZEEla Commission régionale des pêches nautiques et aquaculture marines (Corepam) et pourra être redistribuée aux pêcheurs sous forme de subventions. Les premières redevances seront versées à la fin de cette année. M. Mouchel-Blaisot a préconisé que des Mahorais soient formés pour faire partie des observateurs embarqués sur les navires, pour contrôler la réglementation et alimenter les bases de données scientifiques. Le préfet administrateur supérieur s'est également prononcé pour que le banc du Geyser, qui fait partie de la ZEE des Iles Eparses, soit "une zone de pêcherie durable au profit des pêcheurs mahorais". Après avoir effectué une évaluation précise et indépendante de l'état de la ressource, une réglementation leur réservera cette zone en priorité.

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