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15/02/10 – Air Madagascar remet plein gaz grâce à Mayotte

Présente à Mayotte depuis 1970, la compagnie nationale Air Madagascar a annoncé vendredi un bouleversement de sa stratégie commerciale et de ses programmes de vols pour la saison estivale IATA, soit à partir du 29 mars prochain. Cette refonte de la stratégie d'air Madagascar, qui a essuyé de lourdes pertes en 2009 (crises politiques, grève des pilotes, tourisme en baisse…) s'appuie tant sur l'accentuation de l'offre de sa desserte régionale à partir de Mayotte que sur le lancement de vols long courriers, via les hubs de Nosy Be ou Tananarive à destination de Paris, Marseille, Bangkok ou encore Ganzhou. Les représentants de la compagnie ont par ailleurs annoncé leur volonté de mettre fin au partenariat de représentation commerciale qui les liait jusqu'alors à l'agence Issoufali au profit d'une  représentation directe et permanente sur l'île.

Concernant la liaison avec la capitale, la compagnie nationale malgache proposera quatre fois par semaine des vols Dzaoudzi/Paris via Nosy Be ou Tananarive à des tarifs très compétitifs, entre 750€ et 1000€ en haute saison, selon M. Charlet, manager général de la compagnie pour la zone océan Indien. "Si les avions arrivent pleins à Madagascar pendant les vacances scolaires, le taux de remplissage de ces mêmes avions au retour demeure faible. Ala suite des travaux sur la desserte aérienne de la zone du 5ème forum économique des îles de l'océan indien organisé par l'UCCIOI, et après en avoir longuement discuté avec les représentants de la CCI de Mayotte, nous sommes arrivés au constat que la clientèle mahoraise peut nous permettre d'améliorer nos performances sur ce segment. C'est un échange gagnant-gagnant". Ces vols seront opérés en Boeing 777 bi-classe (éco et club).

Concernant la desserte régionale, Air Madagascar proposera une liaison quotidienne vers Tananarive, directe ou avec escale, et se positionne également comme challenger sur la ligne historique d'Air Austral Mayotte-Réunion. Air Madagascar devrait également toucher, au départ de Mayotte, deux fois à trois fois par semaine, Diégo Suarez, Majunga et Nosy Be, avec des possibilités d'extension vers Maurice. Enfin, de nouveaux vols devraient compléter l'offre de connexions intérieurs vers Tamatave, Fort Dauphin, l'île sainte Marie et Tuléar. Pour accompagner ces nouveaux développements, Air Madagascar a également soigné sa politique tarifaire et promotionnelle. Le pass Césame (599€ HT), permet de voyager à volonté durant un mois sur l'ensemble du réseau océan Indien de la compagnie, et la compagnie maintient ses réductions de 50% sur les vols intérieurs achetés à l'extérieur de la grande île. Enfin, la carte Kamaco, outil de la politique de fidélisation d'air Madagascar, permet d'accumuler des points pour des sur classements, de l'excédent de bagages ou des réductions sur le prix des vols. La commercialisation de ces nouveaux produits devrait démarrer dès ce début de semaine via le site internet www.airmadagascar.com et les agences de voyages de la place.

12/02/10 – Rencontres de judo au gymnase Mamina Cicili

Le comité de judo de Mayotte organise ce dimanche 14 février une compétition au gymnase Mamina Cicili de Labattoir destinée aux minimes (enfants nés en 1996 et 1997) et aux cadets (1994 et 1995). Celle-ci devrait réunir environ 40 participants venus de 5 clubs différents : Ringa de Petite Terre, Uvwa moja de Bandrélé, Sada, MJJ de Pamandzi et l’ASJJM de Kawéni. La pesée est prévue à 13h30 et le début des combats est fixé à 14h. Le 20 février prochain, ce sera autour des benjamins (enfants nés en 1998 et 1999) de combattre, toujours au gymnase Mamina Cicili.

12/02/10 – Sortie d’Univers Maore n°14

Le dernier numéro de la revue de l'association des Naturalistes est sorti cette semaine et consacre son dossier du trimestre au premier inventaire des crustacés de Mayotte réalisé par Jean-Marie Bouchard, du Museum national d'histoire naturelle, qui a rédigé l'article de 10 pages richement illustré.

Rédigé par le président de l'association, ancien professeur d'histoire, le deuxième dossier de cette édition vous plongera dans l'univers de la justice ancienne de la région : l'épreuve du tanguin, ce poison avec lequel on rendait la justice. Cet Univers Maoré propose également un article consacré au dugong. Réalisé par un professeur de lettres, il aborde l'aspect légendaire de ce mammifère marin mystérieux à qui l'on donnait le nom de "poisson femme".

La fougère arborescente, le suivi des récifs coralliens et l'installation anglaise durant la seconde Guerre mondiale sont également au menu de ce magazine qui est disponible comme toujours à la Maison des livres, Jumbo, Habari presse, M service…

12/02/10 – Les « Citoyens perdus » cherchent de l’argent

Seulement 15 personnes s'étaient déplacées lors de la manifestation organisée samedi dernier par le "Collectif des citoyens perdus". Deux mois après les fortes mobilisations qui s'étaient achevées par des émeutes, le mouvement semble bien avoir perdu son souffle. Une bien mauvaise nouvelle qui arrive au moment où le collectif fait le tour de la Petite Terre pour réunir des fonds.

De l'argent destiné à payer les avocats des personnes mises en cause pour des violences sur les forces de l'ordre. Après le gel des tarifs de la barge, la population semble avoir retrouvé son calme. Une mesure qui semble satisfaire une majorité de Mahorais, et notamment les internautes du site de Mayotte Hebdo. Selon un sondage ayant comptabilisé quelques 330 votants, 45% des personnes interrogées estiment que le tarif de la barge devrait rester tel quel. Les autres votants sont partagés : tandis que 27% d'entre eux pensent qu'il serait bien de payer plus cher pour renflouer les comptes du STM, 27% estiment au contraire qu'il faudrait baisser le prix de la traversée.

12/02/10 – Réunion des anciens du lycée de Mamoudzou

C'est sur la plage d’Iloni que la génération bac 1997 à 1999 du lycée de Mamoudzou se réunira le dimanche 28 février à partir de 11h00. Cette action vise à réunir le maximum d'anciens lycéens de Mamoudzou, à une période où tous les lycéens de Mayotte fréquentaient un seul établissement scolaire pour les filières générales.

12/02/10 – AG de l’UTFO ce samedi

Le secrétaire général de l'Union territoriale des syndicats Force ouvrière de Mayotte, Hamidou Madi M'colo, invite tous les membres de bureau, la commission exécutive, la commission de contrôle, les secrétaires généraux de toutes les sections syndicales de FO, ainsi que les délégués du personnel titulaires, les membres des comités d'entreprise titulaires, les membres du CHSCT et tous les autres représentants de l'Union à prendre part à l'assemblée générale ordinaire qui aura lieu le samedi 13 février de 8h à 12h au restaurant Le Massalé à Kawéni.

12/02/2010 – Enseignement sportif

 

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}yndicat atypique, le Snep ne regroupe que les enseignants en EPS et est donc, au-delà de la formation classique de défense des droits de ses adhérents, une sorte d'association de spécialistes de la discipline, qui réfléchit et travaille à son amélioration. C'est ce que nous explique Jean Fayemendy, qui partage son temps entre son poste de professeur d'EPS dans un collège des Yvelines, son mandat de secrétaire national du Snep et d'administrateur de l'UNSS.

En visite dans l'île pour toute la semaine, Jean Fayemendy a d'abord travaillé avec ses collègues du Snep Mayotte pour un petit stage syndical, avant d'animer un stage à Dembéni à destination d'une soixantaine de professeurs d'EPS ces jeudi et vendredi. Son passage lui a également permis de rencontrer le vice-recteur et sa cellule EPS, le conseiller général chargé des questions sportives Ali Hassani avec la directrice de la DSAJ, ainsi que le secrétaire général de la préfecture Christophe Peyrel.

Thème numéro un lors de ces entretiens : la natation, dont l'enseignement doit continuer et s'améliorer. "Le vice-recteur se retrouve cette année obligé d'assumer les frais du transport qui ne lui incombent pas normalement", constate M. Fayemendy. "De plus, le plan natation signé entre le vice-rectorat et le conseil général prévoit que les dix maîtres nageurs-sauveteurs qui se chargent de la surveillance et assistent les enseignants soient rémunérés par le vice-rectorat en tant qu'instituteurs de la CDM, or ce corps doit disparaître cette année, il faut donc que le conseil général les prenne en charge."

 

Des vestiaires et des toilettes

 

Lors de leur entretien, qui a duré plus de deux heures, le vice-recteur s'est montré rassurant au moins sur la partie qui est à sa charge, et a annoncé que les trois quarts des communes de l'île acceptent de prendre en charge le transport des élèves du primaire pour les cours de natation. Le secrétaire national du Snep s'est également inquiété de l'inexistence de projets de construction de piscines, mais n'a rien obtenu du conseil général sur le sujet. "Nous ne demandons pas une piscine olympique, mais deux ou trois bassins de 12,50 mètres permettraient un meilleur enseignement de la natation."

Concernant les installations sportives dédiées à l'enseignement scolaire, le syndicat reste là aussi modeste. "Nous demandons juste le minimum fonctionnel : un point d'eau, un point d'ombre, afin d'assurer la dignité et la sécurité des élèves. Il faudrait également installer des vestiaires et des toilettes. On ne peut pas appeler un bout de bitume un terrain", estime Jean Fayemendy, qui a conscience "qu'on ne peut pas tout faire tout de suite, mais pour faire utile et fonctionnel il faudrait un vrai plan".

Si le vice-recteur s'est montré attentif aux demandes des responsables du Snep et respectueux de la discipline EPS – ce qui n'est pas toujours le cas dans l'Education nationale – il n'a en revanche pas prêté d'importance au fait que le lycée de Sada ait annulé l'option canoë kayak, ce que déplorent les enseignants, expliquant comme toujours que de toute façon, la priorité des priorités c'est le français.

 

"Garderie"

 

Enfin, le Snep s'intéresse à l'avenir des jeunes mahorais et rappelle que le secteur sportif est générateur d'emplois, particulièrement dans un environnement comme celui de Mayotte et son lagon. "Il faut rendre la profession de maître nageur-sauveteur accessible aux Mahorais, et envisager, au vu du développement des activités nautiques, une formation professionnelle pour la confection de kayaks, planches à voile, etc. Il faut également créer les conditions pour que les Mahorais puissent faire une licence de Staps à la Réunion, les y préparer", préconisent les enseignants du Snep.

Le dernier point, qui n'a pu être abordé complètement avec le vice-recteur faute de temps et lui sera transmis par écrit, concerne la santé des professeurs d'EPS. En effet, il a été constaté un fort développement des cancers de la peau chez les professeurs d'EPS enseignant en Outremer. Jean Fayemendy estime qu'il appartient au vice-recteur, en tant qu'employeur, de faire de la prévention et de l'information à ce sujet. Il recommande également que les emplois du temps placent le plus possible les cours d'EPS aux heures les plus clémentes de la journée.

Exemple du contraire, au collège de Dembéni, le principal suggérait l'année dernière de placer les cours d'EPS en dernier plutôt que tôt le matin, soit entre 13h et 15h, afin "que les élèves ne soient pas fatigués pendant les cours". "Non seulement c'est pénaliser les élèves et les profs en leur faisant faire du sport en plein cagnard, mais c'est un mépris pour notre discipline : il ne faut pas que les élèves soient fatigués pour les "vrais" cours", déplore M. Fayemendy, qui conclue en affirmant que ses collègues de Mayotte "font ce qu'ils peuvent dans des conditions pas terribles, et parfois ne peuvent faire que de la garderie."

 

Hélène Ferkatadji

12/02/10 – Rassemblement UMP ce dimanche à Mtsamboro

Le président des Jeunes UMP 976, Moussa Mouhamadi Bavi et les délégués de M'tsamboro, Moinecha Ahamada et Moutullahi Ahmed Joël, invitent tous les administrateurs, les membres du comité départemental UMP, l'ensemble des militants et les sympathisants à prendre part à un grand rassemblement qui aura lieu à la plage de Jiva à M'tsamboro, ce dimanche 14 février de 9h00 A 15h00.

A l'ordre du jour, la création de la section JUMP976 du canton de M'tsamboro et la présentation des sections existantes, un débat sur un partenariat entre UMP-Nouveau centre et départementalistes et une conférence de presse. Le délégué général et porte-parole des JUMP976 Harititi Abdullah fait savoir que ce communiqué vaut convocation et la présence de tous est vivement souhaitée. Pour tous contacts : 0639 69 68 60 ou 0639 10 11 83.

12/02/2010 – Santé

 

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}u CHM, on lui a dit qu'il n'y avait pas de budget pour un poste de diététicienne. Sandra Charriere a donc ouvert son cabinet, et officie depuis mi-janvier derrière la rue du Commerce, dans les locaux du cabinet de kinésithérapie. Arrivée sur l'île en juillet, la jeune femme, qui exerce depuis 10 ans, a d'abord pris le temps de s'informer sur la culture alimentaire locale, "pour adapter mes conseils à la réalité, proposer des choses possibles ici au lieu de plaquer des recommandations de Métropole".

Un temps libre qui lui a également permis de travailler bénévolement pour le club des familles de jeunes diabétiques, avec qui elle a animé un atelier au mois d'octobre pour apprendre à ces enfants à comptabiliser les sucres et les graisses dans les plats mahorais.

Au cabinet, elle reçoit souvent des patients envoyés par les médecins généralistes. Diabétiques, personnes en surpoids, femmes enceintes ou qui allaitent, grands sportifs, personnes âgées, hommes, femmes, Mahorais, Métropolitains, sa clientèle est variée et s'acquitte d'une somme qu'elle veut le plus bas possible, attendu que la Sécurité sociale ne prend pas en charge ses consultations, "d'où l'importance de créer un poste de diététicien à l'hôpital".

Elle-même spécialisée dans le diabète, et après avoir vu les résultats de l'étude Madya, Sandra Charriere estime qu'il faudrait même trois diététiciens au CHM, et précise que les services de pédiatrie, de la maternité et d'oncologie en ont fait la demande. "Le premier traitement du diabète est la diététique. De plus, le diabète, l'obésité et la malnutrition sont des priorités nationales, et ici rien n'est fait."

 

Diététique ne veut pas dire privation

 

La jeune femme est également spécialisée en éducation thérapeutique, une pratique de l'information nutritionnelle qui part du patient et de ses spécificités pour formuler des conseils adaptés. Une pratique qui est désormais reconnue et censée être mise en place dans tous les hôpitaux. Côté conseils justement, une règle importante : diététique ne veut pas dire privation.

"Il est important que le régime conseillé soit adapté à la personne, à ses goûts et ses besoins, sinon ça ne peut fonctionner durablement. Régime ne veut pas dire privation totale de sucre et d'alcool par exemple. Contrairement à ce qui se dit, on peut parfaitement manger des féculents à tous les repas, c'est mieux que de se jeter sur un paquet de gâteaux parce qu'on n'a pas assez mangé à midi. Il faut par contre surveiller les quantités et la façon dont ils sont cuisinés, et tacher de varier au maximum."

Sandra Charriere ne déconseille pas les traditionnels brochettes, fruits à pain, maniocs, bananes, mais préconise de les cuisiner en ragouts, soit à l'eau et non frits dans l'huile. Pour palier le manque de fruits et légumes que l'on connait en cette saison, elle recommande des brèdes, tomates et concombres si possible, et des bananes lorsqu'il n'y a pas d'autres fruits.

"Les fruits ne font pas partie des habitudes de nutrition ici, c'est pourquoi j'insiste dessus." Il existe d'ailleurs à Mayotte une maladie appelée le béribéri, qui vient d'une carence en vitamine B, que l'on trouve justement dans les céréales, les fruits et les légumes. La surconsommation de sodas, d'alcool, de chips et autres grignotages entraine à terme du surpoids et du diabète, d'autant que les Mahorais ont un terrain génétique favorable au diabète.

Pour prévenir ce fléau, Sandra Charriere recommande avant tout de l'information, à la fois auprès des professionnels de santé afin qu'ils puissent intervenir auprès de leurs patients diabétiques – elle donne d'ailleurs des cours à l'école d'infirmière – et auprès de la population en uniformisant le message pour éviter que trop de discours différents se parasitent entre eux.

 

Hélène Ferkatadji

12/02/2010 – Formation en management stratégique

 

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ardi matin, l’ambiance était studieuse à l’hôtel Trévani. Michel Menguy, du cabinet Access conseil et intervenant pour l’Institut national des études territoriales (Inet) de Strasbourg et Nicole Chambron, sociologue du Centre européen de recherche et de formation (Cerf) demandent à leurs 18 stagiaires quel est le contenu d’une note de cadrage d’un projet stratégique. Tous lancent au vol des propositions qui sont aussitôt retranscrites sur document Power point.

Durant une semaine, les 18 directeurs de services ont suivi le quatrième module d’un cycle de formation en management stratégique dispensé par l’Inet, en collaboration avec la délégation de Mayotte du CNFPT. Cette semaine a été consacrée à la manière de piloter les projets structurants d’une collectivité.

“Il y a deux modes de projets. Les classiques qui sont organisés de manière hiérarchique dans lequel les tâches sont clarifiées et répétitives. C’est le cas notamment d’un service de l’état civil. Il y a un autre mode, celui que nous appelons "mode projet". Ce dernier implique une transversalité, un travail à plusieurs partenaires, on accepte une zone d’incertitude en fonctionnant par essais et corrections en cas d’échec. C’est plus le cas dans la politique de la ville, l’aménagement ou la cohésion sociale”, explique Alain Strève, responsable du pôle compétence management stratégique de l’Inet.

Cette formation était attendue aussi bien par les Mahorais que les Réunionnais. “Je travaille depuis quinze ans à la ville de Saint-Denis et j’y suis DGS depuis un an. Cette formation nous permet d’avoir une vision transversale des services, de nous remettre en cause et elle nous apporte une boîte à outils que l’on utilisera selon les stratégies de développement de notre collectivité. De plus, échanger avec nos collègues mahorais nous permet de voir qu’on peut parfois faire des choses avec peu de moyens”, affirme Jean-Pierre Mondon, qui est à la tête d’une collectivité de 143.000 habitants et dotée d’un budget de 250 millions d’euros.

 

La culture du mode hiérarchique fait place à celle du mode transversal

 

Pour Thoihir Youssouffa, DGA des services à la population du conseil général, cette formation de haut niveau est une opportunité à saisir pour les cadres supérieurs mahorais des collectivités locales. “J’espère que cette expérience sera reconduite. Mayotte entre dans une nouvelle phase de développement avec la départementalisation et la rupéïsation et les cadres mahorais ont besoin de formation pour la mise en œuvre de nouvelles politiques.”

Les stagiaires des deux îles se félicitent de la dimension régionale de la formation. Celle-ci permet de se tisser un réseau de connaissances et d’échanger les manières de fonctionner pour mieux faire avancer les projets.

“On retrouve beaucoup de problématiques identiques à l’Hexagone, notamment la difficulté à “casser” le mode hiérarchique pour un mode plus transversal de management des projets. Il y a une très forte demande à la Réunion et à Mayotte pour développer des projets en cohérence avec la commande politique. Pour Mayotte, cette formation tombe au bon moment puisqu’il y a des enjeux importants et Mayotte a besoin de projets structurants. Si Mayotte est capable de mettre en place des projets et de les manager correctement, elle réussira. Le financement n’est pas tout, il y a des collectivités riches qui ne voient pas leurs projets aboutir parce qu’il a été mal géré”, indique Michel Menguy.

Un cinquième module attend encore les stagiaires avant qu’ils ne passent au cas pratique et exposent leurs conclusions pour une évaluation finale en septembre prochain.

 

Faïd Souhaïli

 


DGS, un métier compliqué

“Le métier de directeur général des services évolue et devient plus complexe”, affirme Alain Strève, responsable du pôle compétence management stratégique de l’Inet. C’est d’autant plus compliqué pour un DG de la Réunion ou de Mayotte car les possibilités d’échanges sont limitées dans un contexte insulaire et que les relations avec les élus sont elles aussi parfois difficiles.

“On leur demande plus, avec moins de moyens. Sur les 5 administrateurs territoriaux que compte Mayotte, 3 ont changé de poste à l’issue des élections de 2008. Mais c’est le métier qui veut ça puisque dans l’Hexagone, 75% des DG changent de poste après une élection”, renchérit Jérémy Blasquez, directeur de la délégation de Mayotte du CNFPT.

Celui-ci rajoute que la formation entreprise à Mayotte (2 modules) et à la Réunion (3 modules) a permis de faire baisser considérablement le prix de la formation (1.000 € par semaine et par personne) en comparaison d’un séjour à l’Inet à Strasbourg ou d’une formation privée (1.500 € par personne et par jour).

Le cycle de formation comprend 5 modules de 5 jours : enjeux des services publics; mise en place d’une politique publique et son évaluation; les choix organisationnels; piloter les projets structurants et le rapport aux équipes.

 

Les stagiaires mahorais

Abdou-Razak Mohamed “Biko” (DGS, Mamoudzou), Nabilou Ali Bacar (directeur du conseil économique et social de Mayotte), Thoihir Youssouffa (DGA services à la population, CG), Amir Ahmed (DGA infrastructures, CG), Antuat Abdourroihmane (DGA formation, CG), Hatubou Antoy (DGS, Sictom Nord), Mouridi Bina (DGA relations avec les collectivités territoriales, CG), Ahamada Haribou (DGA finances, Koungou).

12/02/2010 – Commission de révision de l’état-civil

 

 

 

Créée en 2000, la Crec est un service administrativo-judiciaire qui permet aux Mahorais qui n'ont pas tous les documents attestant de leur identité, de reconstituer gratuitement leur état-civil. Depuis un an, elle a mis en place des procédures allégées pour instruire plus rapidement les dossiers des demandeurs. Les pièces d'état-civil des parents ne sont par exemple plus exigées. Les dossiers de demandes doivent être retirés et déposés auprès des rapporteurs en mairie.

Après un premier test dans la commune de Chirongui, qui a permis de constituer 40 dossiers en une semaine, contre 10 par mois en temps normal, la Crecer au 5 mars, Pamandzi du 15 au 19 mars, Mamoudzou du 19 mars au 2 avril et Dembéni du 12 au 16 avril pour informer le public et faciliter le dépôt des demandes de révision d'état-civil. va organiser prochainement des journées spéciales dans les mairies de Koungou du 15 au 19 février : Dzaoudzi-Labattoir du 1

 

"Il n'y aura pas de prorogation, les gens doivent se prendre en main"

 

"Aujourd'hui, nous sommes dans la dernière ligne droite", explique Paul Baudoin, le président de la Crec, "les dernières demandes doivent se faire avant le 31 juillet, selon la loi. Il n'y aura pas de prorogation, les gens doivent se prendre en main. C'est dans l'intérêt des Mahorais pour qu'ils deviennent des Français bien identifiés".

Cela fait 12 ans maintenant que le sujet de la fiabilité de l'état-civil de Mayotte est sur la table, et la Crec disparaîtra au moment de la création du département, en mars 2011. Ce dispositif, gratuit, concerne toutes les personnes nées avant le 10 mars 2000 qui n'ont pas d'état-civil stable et fiable (actes de naissance et de mariage). A l'origine créée pour 4 ans renouvelables une fois, la Crec a accumulé les dysfonctionnements et les retards, d'où la réforme de la procédure.

Avoir un état-civil stable et fiable facilite les démarches administratives : passeport, demande de logement à la Sim, inscription à la sécurité sociale, perception des prestations sociales, régularisation foncière, transmission d'héritage, etc. C'est aussi un préalable indispensable pour que Mayotte accède au statut de Région ultrapériphérique européenne et pour la mise en place de la fiscalité locale en 2014. Les demandes seront traitées dans un délai de 6 mois. Un travail de mise à jour doit être effectué pour certains dossiers anciens, qui seront clôturés si les personnes ne se manifestent pas.

 

"Environ 80% du travail a été fait"

 

"Pour certaines décisions signées depuis 2004, on attend toujours la personne alors que la convocation a été envoyée", constate Bénédict Robart, la secrétaire générale de la Crec, qui s'est par ailleurs alarmée de la situation des 8 rapporteurs à Mamoudzou, qui sont installés dans 3 petits bureaux de l'ancienne mairie qui ne respectent pas la confidentialité, alors que des crédits ont été alloués à la commune pour effectuer des travaux.

"Les maires doivent davantage s'impliquer dans l'état-civil et les Mahorais aussi car c'est l'affaire de tous", a déclaré Christophe Peyrel, le secrétaire général de la préfecture. Il a également annoncé qu'un logiciel informatique simplifié est en train d'être élaboré à Paris pour que les rapporteurs puissent éditer les actes encore plus vite.

Grâce aux allègements successifs de procédure depuis un an, les rapporteurs peuvent désormais effectuer des enquêtes pour avoir des éléments de preuves avec des témoignages concordants par exemple, dans le cas où le demandeur n'a aucun justificatif de son identité. Selon M. Baudoin, 60.000 dossiers ont été validés à ce jour, et il estime qu'"environ 80% du travail a été fait, par rapport au nombre de dossiers possibles".

C'est surtout dans les communes urbaines que le plus gros du travail reste à faire. Passé le 31 juillet, le droit commun s'appliquera et les demandes devront passer par la justice, avec ses contraintes, ses lourdeurs et surtout ses coûts, la présence d'un avocat étant obligatoire pendant l'audience.

 

Julien Perrot


 

Infos pratiques

Pour contacter la Crec, appelez le rapporteur de votre commune de résidence.

 

– Acoua : 02 69 62 18 81

– Bandraboua : 02 69 63 80 29

– Bandrélé : 02 69 62 19 81

– Bouéni : 02 69 62 16 31

– Chiconi : 02 69 62 16 90

– Chirongui : 02 69 62 18 03

– Dembéni : 02 69 62 15 81

– Dzaoudzi-Labattoir : 02 69 60 11 75

– Kani-Kéli : 02 69 62 17 31

– Koungou : 02 69 61 42 42

– Mamoudzou : 02 69 63 09 64

– M'tzamboro : 02 69 62 19 50

– M'tsangamouji : 02 69 62 88 35

– Ouangani : 02 69 62 15 30

– Pamandzi : 02 69 60 12 82

– Sada : 02 69 62 08 08

– Tsingoni : 02 69 62 17 91

12/02/2010 – Préservation de la biodiversité

 

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}ur les pentes de la réserve forestière des monts Bénara, le sentier qui part de Ouangani traverse des plantations tropicales et une végétation luxuriante. Dans ses méandres qui serpentent entre les branches, les racines et les fougères, nous suivons les trois scientifiques du Cirad de Montpellier munis de GPS, d'appareils photo et de cartes très précises classifiant les différentes zones que nous parcourons.

Ces relevés de terrain permettent notamment de vérifier la nature de la végétation, primaire ou secondaire, la végétation d'origine relevant d'un type de structure particulière que peut déceler Jacques Tassin, écologue forestier. "La spécificité de ce projet est qu'il permet d'avoir des catégories nouvelles en fonction de la hauteur et des structures des formations végétales", précise-t-il.

Cette étude s'étend sur tout le territoire, les zones agricoles, agro-forestières et la mangrove ayant également été cartographiées, mais elle s'attarde plus particulièrement sur les réserves forestières où 4 catégories minimum sont actuellement en train d'être définies. Le Cirad de Montpellier a répondu à un appel d'offres en mars 2009 pour cette étude sur la typologie des espaces naturels, avec une cartographie et un diagnostic de toutes les formations naturelles boisées de Mayotte.

"Il n'y a jamais eu auparavant d'état des lieux aussi précis sur la répartition des grands types de formations naturelles", explique Gérard Lainé, ingénieur de recherche en télédétection. Financée par le 9e Fed dans le cadre de la gestion des eaux pluviales et de son opération de reboisement des padzas pour lutter contre l'érosion, la restitution de cette étude au conseil général est prévue en juin (voir MH n°444).

 

Une cartographie qui place Mayotte à la pointe de la technologie

 

Carte couvert forestier : Le couvert forestier de Mayotte est situé en grande partie à l'intérieur des 6 réserves forestières de Mayotte (Production DARTM/SRF).

Cette mission de terrain est la quatrième pour les scientifiques, qui s'appuient sur des données issues de la télédétection qu'ils combinent ensemble : le produit "BD Ortho 2008" de l'IGN (Institut géographique national), une photographie aérienne ortho-rectifiée et géo-référencée en vraies et "fausses" couleurs (incluant le proche infrarouge), et les images satellites Spot qui permettent de mettre en lumière l'intensité de l'activité végétale.

Le modèle numérique de terrain et le modèle numérique d'élévation de l'IGN ont également été combinés pour obtenir un modèle numérique de hauteur de la végétation et des bâtiments, avec une précision de 10 cm. Ces données ont été obtenues grâce au laser topographique aéroporté utilisé pour le projet Litto3D qui associe l'IGN au Shom (Service hydrographique et océanographique de la Marine) et qui devrait être livré en mai 2011 (voir MH n°432).

Cette cartographie place Mayotte à la pointe de la technologie en matière de système d'information géographique. "Les données du capteur Lidar sont quelque chose de tout nouveau, même en Métropole. Ce type de données n'est pas encore disponible sur l'ensemble des départements français. Les photos aériennes sont actualisées tous les 4 ans, mais pas forcément dans l'infrarouge", précise Stéphane Dupuy, assistant ingénieur en géomatique.

Cette étude permettra dans un second temps de mesurer la dynamique d'évolution du couvert forestier passé, en remontant jusqu'aux années 1950 grâce aux photos aériennes, pour accompagner le projet de reboisement des padzas financé par le Fed, dont les travaux commenceront cette année. En plus d'avoir une base cartographique solide pour les aménagements futurs et la gestion forestière, ce nouvel outil en direction des acteurs publics pourra être réactualisé pour effectuer un suivi de l'érosion et de la déforestation et savoir par exemple si les opérations de reboisement des padzas ont été ou non un succès.

 

Une typologie aux multiples applications

 

Cette étude est "un outil intéressant pour tous les gestionnaires : la DARTM mais aussi le Conservatoire du littoral, le BRGM pour la cartographie des risques liés aux feux de forêt dans le cadre de l'élaboration du DRM (Document des risques majeurs) ou la Daf pour la définition des périmètres à protéger pour la ressource en eau dans le cadre du Sdage (Schéma directeur d'aménagement et de gestion de l'eau). Les implications sont nombreuses. Nous disposerons d'une meilleure connaissance de milieux peu étudiés auparavant et ces travaux permettront une meilleure prise en compte de ces espaces dans l'élaboration des politiques environnementales", nous explique Daniel Lesur, le chef du service des ressources forestières à la direction de l'agriculture, des ressources terrestres et maritimes (DARTM) de Coconi.

Elle permettra ainsi aux acteurs publics "d'avoir une politique de gestion cohérente et de déterminer les zones à protéger prioritairement. En dehors des réserves, c'est le cas de certains îlots boisés et des ripisylves. Ce sont les formations boisées qui suivent les cours d'eau et qui soutiennent les berges. Elles ont un rôle de zone tampon avec les zones agricoles et permettent de réguler l'écoulement des eaux, tout en étant un couloir de circulation naturelle pour la faune et la flore", ajoute Gérard Lainé.

Cette typologie va aussi permettre "de définir l'importance de la biomasse et connaître le pouvoir de fixation du carbone pour chaque type de végétation dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, ou de faire des analyses spatiales pour savoir comment sont reliés les îlots de forêts entre eux, pour ceux qui sont situés en dehors des réserves".

Enfin, ce travail fournira un nouveau type de support pour les agents de la DARTM, avec un volet formation prévu fin juin pour leur apprendre à utiliser les données issues de la télédétection et les logiciels qui leur sont dédiés. "Cette formation permettra de pouvoir actualiser les résultats en fonction des nouvelles données de terrain qui pourraient être récoltées", se félicite Daniel Lesur.

 

Julien Perrot

Guidés par un agent du service des ressources forestières, les trois experts du Cirad de Montpellier effectuent des relevés de terrain pour cartographier et classifier les formations naturelles boisées en fonction de la hauteur et du type de végétation.

 

 

 

Le modèle numérique d'élévation, un produit de l'IGN acquis en septembre 2009 par le conseil général et financé par le Fed, permet d'évaluer la hauteur des arbres et des bâtiments avec une précision de 10 cm, comme on peut le voir ici aux abords du village de Coconi (Production DARTM/SRF).

 

 

Le modèle numérique de terrain, un autre produit de l'IGN, permet de mettre en évidence le relief de l'île en trois dimensions, comme on peut le voir sur cette vue de Mamoudzou, avec les dépressions de Kawéni et Cavani (Production DARTM/SRF).

 

Le Cirad, acteur mondial du développement agricole

Le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) est un centre de recherche français qui répond, avec les pays du Sud, aux enjeux internationaux de l'agriculture et du développement. 

Etablissement public à caractère industriel et commercial, le Cirad est placé sous la double tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche et du ministère des Affaires étrangères et européennes. Avec un budget de 203 millions d'euros en 2008, 1.800 agents dont 800 chercheurs, 3 départements scientifiques, 52 unités de recherche et une trentaine d'outils collectifs de recherche accessibles aux partenaires du Sud, c'est un acteur mondial du développement agricole.

En partenariat avec les pays du Sud dans leur diversité, le Cirad produit et transmet de nouvelles connaissances, pour accompagner leur développement agricole et contribuer au débat sur les grands enjeux mondiaux de l'agronomie. Organisme de recherche finalisée, le Cirad établit sa programmation à partir des besoins du développement, du terrain au laboratoire, du local au planétaire. Ses activités relèvent des sciences du vivant, des sciences sociales et des sciences de l'ingénieur appliquées à l'agriculture, à l'alimentation et aux territoires ruraux.

Le Cirad s'engage au plus près des hommes et de la Terre sur des défis complexes et évolutifs : sécurité alimentaire, intensification écologique, maladies émergentes, devenir des agricultures des pays du Sud. Il dispose d'un réseau mondial de partenaires et de 12 directions régionales, à partir desquelles il mène des activités de coopération avec plus de 90 pays. Ses partenariats bilatéraux s'inscrivent dans des dynamiques multilatérales d'intérêt régional.

Le Cirad possède 25 dispositifs de recherche en partenariat dans le monde et 7 pôles scientifiques à vocation régionale dans l'Outremer français. En France métropolitaine, il met à la disposition de la communauté scientifique nationale et internationale un important dispositif de recherche et de formation situé principalement à Montpellier.

 


 

 

CIRAD Mayotte

Le Cirad à Mayotte

A Mayotte, les activités du Cirad sont financées par l'Etat (ministères de l'Outremer, de l'Agriculture et de la Recherche), le conseil général et le Cirad sur ses fonds propres et inscrites au Contrat de projet 2008-2014.

La programmation et le suivi des activités sont encadrés par un comité tripartite composé du représentant de l'Etat (le préfet), celui du conseil général (la DARTM) et le délégué du Cirad à Mayotte. Le dernier comité s'est réuni le 9 février dernier afin de présenter les "délivrables" prévus en 2009 et la programmation détaillée et le budget d'opérations annuel 2010.

 


 

Trois questions à Daniel Lesur, chef du service des ressources forestières

"La forêt est à un stade où la dynamique naturelle de régénération est fortement altérée"

Daniel Lesur est le chef du service des ressources forestières installé à Coconi. Ce service est rattaché à la direction de l'agriculture, des ressources terrestres et maritimes (DARTM), créée lors de la décentralisation de 2004. Avant cette date, la gestion des réserves forestières était dévolue au service "environnement et forêt" de la Daf (Direction de l'agriculture et de la forêt). Cette étude typologique des espaces naturels est pour lui un aboutissement qui va permettre de définir les bases d'une véritable politique forestière à l'initiative du conseil général, alors que les menaces qui pèsent sur la forêt ne se sont jamais autant fait sentir.

 

Mayotte Hebdo : A première vue, on pourrait penser que la forêt est très étendue à Mayotte. Est-ce réellement le cas ?

Daniel Lesur : Non, Mayotte présente un paysage très arboré qui contribue à son attrait, mais l'île possède en réalité une surface forestière limitée. En Métropole, les zones agricoles et forestières sont bien démarquées, alors qu'ici il y a un mélange intime entre les deux. Une grande partie du territoire présente des arbres, mais n'entre pas forcément pas le champ de la définition d'une forêt.

Le couvert à caractère forestier représente en fait moins de 15% du territoire, dont les 4/5e sont largement circonscrits aux périmètres des réserves forestières, soit bien en dessous de la moyenne nationale qui se situe autour de 27%. Il se présente de manière très fragmentée, avec une mosaïque de peuplements et d'écosystèmes : on peut trouver des milieux très différents sur des surfaces et distances limités, ce qui est une grande richesse mais qui présente aussi une grande fragilité.

 

MH : Quelles sont les menaces actuelles qui pèsent sur les espaces boisés ?

DL : Les atteintes sont nombreuses. Le défrichement, la culture sur brûlis et le pâturage constituent les principales dégradations du milieu forestier, que ce soit en dehors ou au sein des réserves forestières. Le code forestier nous permet de poursuivre les contrevenants, mais les dégâts entraînent progressivement un appauvrissement des milieux et une perte irréversible de la biodiversité.

Parallèlement à ces atteintes volontaires, l'évolution des pratiques agricoles dans les zones encore boisées, en particulier l'abandon du système agroforestier traditionnel au profit de cultures à caractère monospécifique, entraîne très souvent la suppression progressive du couvert arboré.

 

"Dans les îles de l'océan Indien, Mayotte est une des dernières à présenter des ensembles forestiers"

 

Ce phénomène, s'il n'est pas maîtrisé par le contrôle des défrichements illicites, se fait au détriment de la protection des sols et de la préservation de la ressource en eau. La disparition de la ripisylve dans certains endroits, entraînant le tarissement des cours d'eau, illustre bien cette problématique. La Nature a une forte capacité à réagir aux agressions, mais il y a un point de non-retour qu'il ne faut pas atteindre au risque de priver les générations futures des avantages dont nous bénéficions. La forêt a un rôle multifonctionnel et sa prise en compte contribue pleinement aux préoccupations et aux enjeux du développement durable.

Dans les îles de l'océan Indien, Mayotte est une des dernières à présenter des ensembles forestiers : les Comores et Madagascar sont largement déforestées, Maurice ne présente plus que quelques massifs boisés en grande partie issus de reboisements et Rodrigues est complètement pelée. A Mayotte, si cet héritage qui nous est parvenu est encore préservé à ce jour, nous le devons au respect des lois et règlements institués pour la première fois en 1930 du temps de "Madagascar et dépendances" et des dispositions relativement récentes du code forestier applicable à Mayotte en 1992.

 

MH : Quelles sont les actions envisagées pour protéger la forêt ?

DL : La Collectivité a déjà beaucoup œuvré dans un premier temps en réhabilitant les zones érodées dénommées padzas, en utilisant notamment l'acacia mangium. C'est une légumineuse à croissance rapide qui s'affranchit des sols très peu fertiles et de conditions hydriques défavorables, ce qui permet de réhabiliter des zones en l'espace de 5 à 8 ans. Cette essence participe au maintien des sols et à l'apparition d'une litière. A terme, les arbres sont destinés à être supprimés au profit de régénérations naturelles ou de reboisement avec des essences locales. Compte tenu de la réussite de ce programme, son utilisation est progressivement abandonnée.

Les actions du service s'orientent désormais sur des problématiques fondamentales qui visent la pérennisation du domaine forestier dans son intégralité. Il convient de définir les objectifs de la protection et la conservation des zones à caractère naturel, mais également le mode de gestion qui pourra assurer le maintien et la régénération du domaine forestier dans son ensemble.

 

"Une grande partie des forêts secondaires sont enlianées"

 

La forêt est aujourd'hui à un stade où la dynamique naturelle de régénération est fortement altérée. Une grande partie du patrimoine forestier est constitué de forêts secondaires, c'est-à-dire de forêts dégradées qui témoignent d’un déséquilibre des écosystèmes naturels du fait de l’action de l'homme au fil du temps. Elles souffrent de la prolifération d'espèces végétales pionnières souvent héliophiles (qui aiment la lumière) au détriment des espèces natives, ce qui fait qu'une grande partie des forêts secondaires sont enlianées aujourd'hui.

Les lianes peuvent constituer des zones effondrées de surface importante, entraînant en dessous une perte de biodiversité irréversible, ou des zones couvrant la canopée d'arbres en arbres où toute évolution du peuplement et ses facultés à se régénérer sont condamnées en l'absence d'interventions.

Ce phénomène n'a pas encore été quantifié, mais il pose le problème de la pérennité de certaines zones de massifs forestiers comme les monts Bénara, Majimbini et les crêtes du Sud. Si on ne fait rien, c'est l'avenir de ces peuplements qui est compromis par ces "pestes végétales locales". C'est une priorité, mais il faut d'abord disposer d'un état initial des lieux que l'étude en cours nous précisera, afin de définir des itinéraires techniques adaptés.

 

Les réserves forestières, derniers refuges de la végétation originelle de Mayotte

 

Les 6 réserves forestières couvrent près de 5.500 hectares, soit 15% du territoire. ¾ de leur superficie appartiennet à la CDM, ¼ à l'Etat. Elles englobent les principaux reliefs de l'île et constituent les dernières zones refuge de la végétation originelle de Mayotte estimée à environ 1,5% du territoire et qui ne se rencontre qu'à l'état de vestiges épars sur les crêtes de plus de 500 mètres d'altitude.

1.250 espèces végétales, 750 indigènes dont 50 endémiques ont été recensées sur le territoire (voir MH n°455). Composée d'éléments malgaches et africains, la flore de Mayotte est un centre exceptionnel en termes de biodiversité terrestre.

Dans les forêts tropicales humides, on trouve des espèces telles que le "mchélélé", le "sarvo lahy", le "bé diti", le "barabai malandy" ou le "mrégétréany" qui dominent les canopées. Certains massifs comme ceux de Sohoa et Dapani sont les seuls endroits où subsistent une forêt "mésophile" de basse altitude, qui contient à la fois des espèces des forêts humides et sèches. La forêt de Dapani est remarquable par l'importance du "fapevo" ou "marody malandy" et la fréquence des grands "nyambangu", tandis que celle de Sohoa se caractérise par l'abondance du "marody mena".


 

Les principales actions du service des ressources forestières

 

1) L'aménagement et la gestion des réserves forestières

– Lutter contre l'érosion avec la réalisation de barrages anti-érosifs et de plantations sur les padzas pour maintenir la fertilité des sols et la biodiversité, et assurer un couvert végétal suffisant pour réguler et augmenter le débit des rivières et les ressources en eau de l'île.

– Maintenir et améliorer le patrimoine forestier et naturel de la CDM avec l'entretien des plantations, la réalisation d'éclaircies des plantations adultes, la lutte contre les pestes végétales comme le Saba comorensis et le Lantana camara, et le maintien du périmètre des réserves forestières.

– Veiller à l'application du code forestier et agro-forestier applicable à Mayotte, en poursuivant tout auteur d'infraction au sein du domaine des réserves forestières en matière de défrichement, d'incendie, de divagation de bestiaux et d'occupations illégales.

 

2) La production de plants forestiers destinés aux travaux de boisement et reboisement

Le service assure la production en moyenne de 80.000 plants par an destinés au boisement et reboisement des zones dégradées : acacia, badamier, maroudi, msélani, natte, takamaka et fraké. Le but est de disposer d'un matériel végétal diversifié de bonne qualité et bien adapté aux opérations à réaliser, afin de maintenir et améliorer le patrimoine forestier de la CDM.

 

3) Mobilisation et transformation du bois

Le service assure l'exploitation, le sciage et la commercialisation des produits d'exploitation des bois provenant de chablis, des récoltes liées à la réalisation de divers travaux d'infrastructures, et d'autorisations de défrichement et de travaux sylvicoles réalisés dans le domaine forestier de la CDM. L'objectif est d'accroître l'impact économique et social de la gestion durable du patrimoine forestier de la CDM en transformant et en valorisant les bois exploités. A terme, il est envisagé de développer le réseau des entreprises transformant, commercialisant ou utilisant du bois issu des forêts dans le domaine du charbon et du bois de chauffage.

 

4) L'accueil du public

Le service assure enfin la mise en valeur du domaine forestier de la CDM avec l'entretien des GR (chemins de grande randonnée) et la mise en place et l'entretien des farés et de la signalétique. Il contribue ainsi à accroître l'impact économique et social de la gestion durable du patrimoine naturel et forestier de la CDM.

11/02/10 – « Mayotte est aujourd’hui le département où il y a le plus de mineurs étrangers »

Dans le cadre d'une mission parlementaire sur la situation des mineurs étrangers isolés, Isabelle Debré, sénateur des Hauts-de-Seine est venue effectuer une visite de quatre jours à Mayotte. Mme Debré, qui est aussi Vice présidente de la commission sociale, a pu s'entretenir avec une vingtaine de personnes, essentiellement des représentants du monde politique, juridique et associatif de Mayotte.

FI : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre mission ? Qu'allez-vous faire durant ce séjour à Mayotte ?

ID : Cette mission vise à dégager des voies et des moyens pour progresser dans différentes directions, comme l'articulation des compétences de l'Etat et des départements, la conclusion d'accords bilatéraux et d'accords impliquant les états membres de l'Union Européenne. Nous devons aussi voir le réacheminement des mineurs étrangers chez eux et leur rétention. Ce qui peut concerner Mayotte, qui est aujourd'hui le département où il y a le plus de mineurs étrangers. Je suis ici depuis lundi. Pendant quatre jours, je vais essayer de faire un petit état des lieux, mais aussi proposer des solutions et des pistes de réflexions.

Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le Mayotte Hebdo de vendredi.

11/02/10 – Création de la première base de défense des Dom

La base de défense Réunion-Mayotte a officiellement créée mercredi à la caserne Lambert, à la Réunion. Cette mesure intervient dans le cadre de la réorganisation des armées. "La diminution des moyens nous oblige à optimiser les modes de fonctionnement" explique le commandant Bertrand Mortemard de Boisse. Il s'agit en fait d'un organisme interarmées (Terre, Air et Marine) qui agira en soutien aux unités opérationnelles. Alors que jusqu'ici chaque armée assurait son propre soutien, la collaboration des trois unités devrait permettre d'être plus efficace. La base de défense Réunion- Mayotte est la première à voir le jour dans un département d'Outremer, et fait office de projet pilote. Basée à la caserne Lambert, elle agira en collaboration avec les antennes de Sainte- Marie, du Port, de Pierrefonds et de Mayotte, pour un effectif total de plus de 2.200 militaires, rapporte le Quotidien de la Réunion. 4 200 militaires de la base aérienne 181, de la base navale, du 2ème RPIMa, ainsi que le détachement de la légion étrangère de Mayotte étaient réunis mercredi matin à la caserne Lambert pour une prise d'armes. C'est le commissaire colonel François-Alain Serre qui est en charge de ce groupement de soutien, mis en place depuis le 1er janvier 2010, et dont l'objectif est de mutualiser les moyens. Une cérémonie de remise de médailles de la défense nationale a également eu lieu à cette occasion. 5 militaires se sont vus remettre la médaille de la défense nationale échelon or, deux ont reçu l'échelon argent.

11/02/2010 – Education : Danse

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}ubjugués par cette apparition, les jeunes ont spontanément formé un cercle autour des trois danseurs et de Jeff Ridjali, chorégraphe, qui officiait au n'goma pour l'occasion.

Après avoir sonné le rappel général au moment de la sortie des élèves, la chorégraphie menée par les trois danseurs du ballet, Soimnou Mohamed, Balthazar Saïd Mohamed et Abdillah Mohamadi a démarré au son du tambour. Vingt minutes de chorégraphie au milieu de la cour, sous le regard particulièrement attentif des élèves et des personnels du collège.

"Les enfants se sont mis spontanément en cercle comme pour un mouringue, ils étaient très attentifs et participatifs", relatent Jeff Ridjali et Isabelle Camatte, respectivement directeur et chorégraphe de la troupe, particulièrement ravis.

 

Susciter une réflexion chez les jeunes

 

Côté danseurs, ces derniers ont senti une réelle interaction avec leur jeune public. "Quand je dansais, j'entendais les jeunes parler de ce que je faisais, réagir…", indique Soimnou Mohamed, "cela prouve qu'ils ont déjà une certaine lecture chorégraphique", reprend Isabelle Camatte. La troupe semble avoir été à la fois séduite et touchée par la réaction des collégiens.

Les adolescents quant à eux ont fait part de leur ravissement à Marie-Paule Kpebe, professeur d'EPS spécialisée en danse, en charge des élèves en classe danse : "c'est rare qu'on nous offre ça !", lui ont-ils dit.

La récré-danse devrait donc se répéter dans l'année, sûrement une fois par trimestre. "C'est un devoir !", s'exclame Jeff Ridjali, convaincu par cette première expérience. "Nous voulons par ce biais susciter chez ces jeunes une réflexion sur la culture", ajoute-t-il. L'idéal serait que l'équipe pédagogique se fasse le relai de cette réflexion en consacrant ne serait-ce que quelques minutes de discussion avec les élèves au sujet de cette apparition impromptue dans leur cour de récré.

 

"Hors les murs"

 

Cette première expérience s'inscrit dans un cadre plus vaste, une série d'impromptus baptisée "Hors les murs" qui devrait démarrer sous peu. Cette action vise à sortir la danse du cadre de représentation traditionnel et aux danseurs d'aller eux-mêmes à la rencontre du public et "occuper l'espace", selon les danseurs. Des opérations de ce type seront menées un peu partout sur l'île dans des lieux inédits.

Concernant le collège de Tsingoni, il nourrit l'ambition de devenir un véritable "pôle danse" puisqu'il bénéficie d'une part de la présence du ballet de Mayotte en résidence dans ses locaux, et qu'il est le seul établissement à proposer une section sportive danse. Reste à savoir si le suivi au niveau lycéen puis universitaire sera assuré dans les années à venir. Nul doute en tout cas que la récré-danse aura suscité la curiosité des élèves quant à cet art, à en croire le petit attroupement autour des danseurs une fois la représentation achevée.

 

Marion Châteauneuf

11/02/2010 – Education : Chorale

 

 

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}xit le répertoire ultra classique, la chorale du collège de la Cité du nord travaille sur les tubes de Bo Houss ! En effet, après avoir accompagné une première fois le jeune chanteur lors du Téléthon de décembre 2009, les 18 élèves de la chorale vont renouveler l'expérience à l'occasion de leur concert annuel le 24 février prochain.

Sous la direction de Willy Ramboatinarisoa, professeur de musique, l'atelier chorale regroupe 18 élèves : 17 filles et 1 seul garçon. "Les garçons ne se sont pas présentés au début, ils pensaient que l'on chantait de l'opéra ! Lorsqu'ils ont vu ce que l'on faisait ils se sont bousculés pour s'inscrire, mais c'était trop tard…", relate M. Ramboatinarisoa.

Malgré la seule présence masculine dans le groupe, le professeur a réparti les élèves selon trois tonalités : soprano, alto et ténor. Le but étant évidemment de travailler sur la combinaison de ces voix : "Ces jeunes ont énormément de rythme, comme tous les Mahorais, par contre la polyphonie est plus délicate et c'est donc sur cela que nous travaillons".

Si en début d'année les adolescents ont travaillé les chansons de Yannick Noah, c'est désormais le répertoire de Bo Houss qui est à l'honneur. "Je connais le chanteur car je l'accompagne parfois lors de concerts et je lui ai parlé de l'atelier, il a tout de suite été intéressé, quant aux jeunes, ils ont tout de suite été enchantés de travailler ses chansons", explique le professeur.

 

Une pression familiale bien présente

 

Ce sera donc lors du concert annuel de la Cité du nord que les élèves accompagneront Bo Houss sur une dizaine de chansons, dont "Masterehi" ou encore le zouk love "Flera yangu".

Inutile de décrire l'excitation générale qui règne dans la salle audiovisuelle pendant les répétitions : "il est si beau !", s'exclame une jeune chanteuse.

Si ces jeunes n'ambitionnent pas de faire un jour carrière dans le chant, ils éprouvent tous un réel plaisir à chanter. "Je fais ça pour mon plaisir, cela me fait du bien, quand l'atelier est fini, je me sens plus légère…", explique une jeune fille.

Pourtant, les jeunes chanteurs subissent une certaine pression familiale quant à cette activité pourtant ludique : "mes parents m'autorisent à venir, mais uniquement parce que l'atelier se fait dans le cadre scolaire. Autrement, ils disent que ce n'est pas respectueux de notre religion…", souligne une des choristes. En effet, dans le Nord de l'île, resté très traditionnaliste, l'incursion de la musique, surtout occidentale, est vue d'un œil méfiant. "En dehors de la musique religieuse, je ne chante pas", ajoute une adolescente.

Pour ne froisser personne, les chansons ont d'ailleurs été choisies de manière unanime par les élèves et leur professeur. "Certaines chansons parlent de religion et les élèves ne se sont pas sentis à l'aise avec, nous avons donc choisi de ne pas travailler dessus", explique Willy Ramboatinarisoa.

 

Quand la Cité du nord se met à chanter

 

Marion Châteauneuf

11/02/2010 – La JCE encore plus citoyenne en 2010

 

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte hebdo : 2008 et 2009 ont été des années plutôt positives pour la Jeune chambre économique de Mayotte; beaucoup d'actions ont été mises en place. Quel bilan en tirez-vous ?

Madi Abdou N'tro : Pour le bilan de l'année 2009, il y a trois points principaux que nous retenons. D'abord, en termes d'effectifs, la JCE est passée de 15 membres actifs à 22. Une bonne progression, qui s'observe aussi chez les membres observateurs, puisqu'il y en a actuellement 15. De plus, les perspectives de croissance de l'effectif sont très intéressantes pour 2010. Nous pensons effectuer de nombreuses intronisations cette année, et nous tablons sur un effectif total de membres actifs d'une trentaine de personnes pour la fin 2010.

Au niveau des actions, nous en avons pérennisé quatre majeures, et toutes les actions qui ont été présentées en 2009 ont été réalisées. Il faut ici rendre hommage à Samir Abdoussalam (Président JCE sortant, ndlr), qui s'est mobilisé toute l'année pour ce franc succès. Je peux citer par exemple la participation de la JCE au Forum économique des îles de l'océan Indien, qui a assuré l'organisation des rencontres B to B. c’est une commission qui était dirigée par Zakia Chadouli.

Il y a eu également l'action portée par Fayza Bakari : "Mon livre, mon trésor". Une action éducative qui vise à permettre aux jeunes écoliers de découvrir la richesse de la littérature et de la langue française, en participant à un concours littéraire, et dont les participants sont récompensés en recevant des livres et des manuels scolaires. C'est une action qui a commencé en 2009 et que nous allons bien sûr reconduire en 2010. Une autre belle réussite à signaler, celle de la Nuit du cinéma. C'est une initiative qui vise à promouvoir le 7ème art dans les villages. La première projection a eu lieu au mois de novembre, à Ouangani, et d'autres sont prévues dans les prochaines semaines.

Enfin, le training job café, dirigé par Adrien Michon. Cela consiste à aider des demandeurs d'emploi dans leur recherche, dans la préparation et l'élaboration des CV, des lettres de motivation et des entretiens. Sous le principe du speed dating, les candidats passent des entretiens fictifs avec des chefs d'entreprises. Ca leur permet de s'entrainer, de voir ce qu'il faut modifier et corriger. Grace à cette action, nous avons pu placer une dizaine de jeunes demandeurs d'emploi. Nous espérons reconduire cette action cette année, d'autant qu'elle est reconnue nationalement.

Au niveau du rayonnement régional et international, notre section locale a été présente à toutes les rencontres nationales, au congrès de zone qui s'est déroulé à Yamoussoukro et enfin au congrès mondial qui s'est tenu en Tunisie, à Hammamet. Globalement, on peut dire que 2009 a été une très bonne année pour la JCE, et les perspectives 2010 s'annoncent bien également.

 

Mayotte hebdo: Vous vous retrouvez à la tête de la JCEM pour un an. Au delà des actions que vous venez de citer, et qui devraient être pérennisées, quelles sont les nouvelles actions qui vous tiennent à cœur de mettre en place en 2010 ?

Madi Abdou N'tro : Toutes nos actions seront reconduites, mais cette année nous allons spécialement travailler sur le projet "Osaka 2010", où toutes les JCE et JCI de114 pays se retrouveront en novembre pour le congrès mondial. Cette action se mènera en concertation avec la fédération.

Pour nous, ce déplacement revêt plusieurs intérêts. C'est d'abord l'occasion de rencontrer les 200.000 membres des JCE au travers le monde, de bénéficier de formations et de conférences thématiques animées par des chefs d'entreprises du monde entier. Mais notre projet c'est d'y tenir un stand pour faire la promotion de Mayotte sur les plans touristique et économique.

Nous envisageons aussi de mettre en place le premier symposium des chefs d'entreprises de Mayotte. Le but, c'est que de jeunes chefs d'entreprises qui viennent de lancer leur activité puissent bénéficier des conseils de patrons plus expérimentés, mais aussi de créer un espace de rencontres et d'échanges pour que les acteurs du monde économique mahorais puissent développer leurs réseaux et leurs activités.

Enfin, nous voudrions contribuer au lancement du premier conseil municipal jeune à Mayotte, en partenariat avec une collectivité. Nous y travaillons déjà. Ces CMJ existent depuis 1994 en Métropole, et ont pour vocation de permettre aux jeunes de se familiariser avec l'action politique et de prendre réellement part à la vie de la cité. C'est, à mon sens, une belle action de démocratie citoyenne. Et puis il y a les formations, l'action essentielle et nécessaire des JCE. Nous proposons à nos membres et observateurs de nombreux modules de formations, comme la découverte et la connaissance du mouvement, mais aussi un module qui porte sur le montage de projet, où l'on apprend comment les construire et les vendre.

 

Mayotte Hebdo : La JCE c'est quoi exactement, et comment faire pour vous rejoindre ?

Madi Abdou N'tro : La JCEM a été crée en 2002, par une poignée de jeunes chefs d'entreprises. C'est une association régie par la loi de 1901 et reconnue d’utilité publique par décret du 10 juin 1976.

Elle s'est ensuite étoffée et est aujourd'hui regroupée avec les deux entités de la Réunion dans une fédération qui est elle rattachée à la Jeune chambre économique française, qui elle-même est rattachée à la Jeune chambre internationale (JCI), dont le siège social se trouve à Chesterfield, aux Etats-Unis. A Mayotte, nous comptons 25 membres et 15 observateurs. Le but profond de la Jeune chambre est de rassembler des jeunes citoyens dynamiques et motivés de tous bords, qui ont envie de s'engager dans la vie de la cité.

L'engagement se traduit par le montage et la réalisation d'actions qui permettent d'améliorer la vie des citoyens. Ces actions peuvent traiter de questions économiques, politiques, sociales, culturelles, sportives… Intégrer la Jeune chambre offre indéniablement une promotion d'intégration sociale, et j'encourage beaucoup les jeunes chefs d'entreprises et cadres mahorais à nous rejoindre, car la JCE est une très belle école de citoyenneté, d'intégration, et de réussite.

Bill Clinton, Ban Ki-moon, Jacques Chirac, Nelson Mandela, pour ne citer qu'eux, sont tous des anciens membres JCE. C'est aussi un outil de réseau professionnel à travers le monde. La JCE, c'est comme une grande famille. Par exemple, lorsque que vous êtes membres JCE, lors de vos déplacements à l'étranger, dans un pays que vous ne connaissez pas, vous pouvez contactez la Jeune chambre locale qui s'organisera pour vous recevoir, vous loger et vous aider dans vos démarches. Ce réseau, c'est aussi une opportunité pour les chefs d'entreprises qui veulent trouver par exemple de nouveaux marchés ou développer leur activité à l'étranger, car nous sommes présent dan 114 pays, avec près de 200.000 membres à travers le monde.

 

Propos recueillis par François Macone

 

Contact :

Jeune chambre économique de Mayotte – Le mouvement des jeunes citoyens entreprenants.

Maison des Associations – Route du stade de Cavani – 97600 Mamoudzou.

Tél : 0639 69 38 43 – Télécopie : 0269 61 38 61 – mail : jcim@hotmail.fr

11/02/10 – Tribune libre : A quand l’ouverture de la médiathèque de Passamainty ?

Lettre ouverte à Monsieur le maire de la commune de Mamoudzou

 

Monsieur le maire,

Le village de Passamainty possède depuis 3 ans une médiathèque flambant neuve avec des ordinateurs derniers cris, du mobilier ainsi que toute la documentation et les livres nécessaires pour une structure digne de ce nom.

Cet équipement financé par l’Etat, le conseil général et la commune doit normalement permettre aux écoles primaires, aux collégiens, lycéens et aux structures socioculturelles du village, de découvrir et accéder aux nouvelles technologies (internet).

Force est de constater qu’à ce jour, cet équipement tant attendu par la population de Passamainty depuis 2007 n’a pas ouvert ses portes. On ne sait toujours pas les raisons qui font que cette structure n’est pas accessible aux jeunes du village; on sait toutefois qu’il y a un directeur recruté depuis un an, quatre agents et des CES qui sont payés par la commune à surveiller des ordinateurs, nettoyer des livres et les ranger.

Pendant ce temps, les jeunes passent leur journée au plateau polyvalent à jouer au football et au rond-point de la poste, parfois jusqu’à minuit, faute d’activité. Pendant les vacances scolaires, il suffit de passer le matin à côté du terrain de football pour voir ces jeunes jouer sous le soleil, alors qu’ils seraient mieux à l’abri à la médiathèque.

 

Hairoudine Anzizi,

président du comité de gestion des infrastructures sportives de Passamainty

11/02/2010 – Maoré Skim Cup 2010

Les dix finalistes de la Mahoré skim cup posent pour la photo de famille. (Crédits photos : WVM)Un cadre de rêve pour une finale disputée

L’association Wami venza maluja a organisé le 24 janvier dernier la finale de la seconde édition de la Mahoré skim cup sur l’îlot de M'tsanga Tsoholé (Sable blanc) non loin de Saziley. Dix jeunes finalistes privilégiés se sont affrontés pour décrocher les trophées et partager la passion d’une discipline qui monte à Mayotte.

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}G{/xtypo_dropcap}lisser sur une planche sur M'tsanga Tsoholé, a priori l’idée paraît farfelue. Mais, même si le lagon mahorais n’offre pas de rouleaux comme cela peut être le cas sur la plage de Bondi beach à Sydney, il est tout à fait possible de s’adonner aux joies des sports de glisse. C’est le message que tente de faire passer depuis plusieurs années maintenant l’association Wami venza maluja (J’aime les vagues).

En décembre dernier, 55 enfants ont participé à la phase qualificative de la Mahoré skim cup sur la plage de Petit Moya en Petite Terre. Des épreuves de longueurs (glisse le long du rivage), de free style et de figures ont permis de sélectionner 7 garçons et 3 filles. Le jour de la finale, sous un soleil radieux, les dix finalistes se sont échauffés et entraînés sur la plage de Saziley, avant de disputer les épreuves dans le cadre paradisiaque de M'tsanga Tsoholé. Quelques parents, un maître-nageur-sauveteur et les membres de Wami venza maluja sont venus encourager les skimmeurs qui ont découvert le sport depuis seulement un an.

“L'association, qui cherche à promouvoir les sports de glisse à Mayotte, organise régulièrement des regroupements en vue d'initier et de perfectionner les enfants, et met du matériel à disposition des jeunes sportifs une fois que le virus – et pas celui de la grippe A – les a piqués”, déclare ainsi Christophe Bruel, trésorier de l’association.

Toutefois, comme pour toute finale sportive, la tension des participants était perceptible puisque les juges avaient mis l'accent sur la créativité et l'originalité des figures proposées. Chaque concurrent a eu droit à quatre passages, dont seuls les deux meilleurs ont été retenus. Tout l'intérêt était de trouver une juste mesure dans la prise de risque afin de séduire les quatre juges.

 

Une vainqueur expérimentée chez les filles et une compétition acharnée chez les garçons

 

Chez les filles, Lili Avendano, qui avait déjà participé à la première édition de la Mahoré skimboard cup et qui a davantage d'expérience, l'a remporté face à Assimara Ahamadi et Maïmouna Abdallah. Elle est donc repartie avec le splendide trophée et aura la chance de s'essayer à l'ULM grâce au sponsor Mayotte ULM. Ses deux concurrentes n'ont pas été tout perdu car pour la première fois de leur vie et sur une même journée, elles ont pris le bateau, nagé jusqu'au tombant avec des palmes, un masque et un tuba et vu l'îlot de M'tsanga Tsoholé. Au delà de la compétition de skim board, elles ont vécu une journée riche de découvertes et d'expériences aquatiques.

Chez les garçons, la compétition a été plus serrée puisque les juges ont dû départager des concurrents qui se tenaient dans un mouchoir de poche. C'est la régularité de Hamza Hassane qui lui a permis d'emporter le trophée avec une note de 16 sur 20, face à Dylan Heyser qui, avec 15.5 points, reste celui qui aura le plus impressionné les juges lors de son troisième passage. Par ailleurs, c'est Bryan Gallais qui s'octroie la troisième place sur le podium au détriment de Xavier Wunderle (champion lors de l'édition précédente). A 14 points chacun, il aura fallu regarder le troisième meilleur passage pour parvenir à les départager.

Hamza et Dylan sont repartis avec un bon pour s'essayer au wake-board grâce à “L’effet ski school”. Bryan pour sa part aura droit à un safari dauphin offert par Lagon Aventure. Quant aux autres, ils sont tous repartis avec différents lots (tee-shirts, casquettes et sacs) grâce aux différents sponsors (SFR) de l'association. Wami venza maluja espère que les bons souvenirs resteront et que l'envie de relever le défi des sports de glisse à Mayotte sera à nouveau de mise.

 

Faïd Souhaïli

10/02/10 – Les camions snacks sommés de quitter la jetée

Installés depuis plusieurs années aux abords du ponton, les snacks qu'on appelle communément le "camion jaune" et le "camion rouge" ont reçu récemment un courrier de la Direction de l'équipement leur demandant de quitter les lieux sous 10 jours, de même que "le Petit bleu", installé depuis quelques mois au niveau du parking sous le Barfly. Il apparait que ces commerces occupent illégalement le domaine public maritime – la fameuse ZPG – mais, à l'exception du "Petit bleu" qui a déjà reçu une mise en demeure, les deux camions n'ont jamais été inquiétés. "L'Etat reprend petit à petit la main sur le domaine public maritime et y remet de l'ordre", explique Christian Lafarie, chef du service aménagement de la DE.

"Nous avons étudié le dossier de ces installations, elles sont incompatibles avec le projet d'aménagement du front de mer, c'est pourquoi nous n'avons pas souhaité les régulariser et leur avons demandé de quitter les lieux. De plus, ces camions gênent le stationnement et la circulation, et depuis leur ouverture il y a eu des reventes d'emplacements totalement illégales puisque leur présence même est illégale." Rappelons que le projet d'aménagement du front de mer n'en est qu'aux études de faisabilité, il ne pourra pas sortir de terre avant 2014. La seule entreprise à bénéficier d'une autorisation est le camion "Casa Pizza", qui s'installe tous les soirs sous le Barfly.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes