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19/02/2010 – Championnats de France hivernaux en salle

 

 

 

{xtypo_dropcap}"I{/xtypo_dropcap}l ne s'agit pas en premier lieu d'aller chercher des médailles. Si on en a c'est bien, mais en toute objectivité, il y a des concurrents…" Sébastien Synave l'annonçait avant leur départ (MHS 47), ce qui comptait c'était le chrono. Il semble que l'entraîneur et président du Racing club de Mamoudzou connaisse bien ses athlètes et les compétitions. Il avait prévu que les trois garçons du club – Hafidhou Attoumani, Jannot Bacar et Saïd Omar – allaient trouver meilleurs qu'eux dans ces championnats de France hivernaux en salle à Aubiers. Prévu également qu'ils amélioreraient chacun leur chrono sur la piste à virages relevés, comparé aux France hivernaux en salle 2009 à l'Insep.

L'an dernier Hafidhou Attoumani (Espoir 2) courait à 48"89 sec, Jannot à 48"68, Saïd à 51"07. Respectivement, ils font cet hiver 48"36, 48"43 et 50"38. En réalisant le chrono de 48"89 à l'Insep, le vainqueur du premier trophée du sportif de l'année MHS 2009 finissait sa saison en battant son record à l'extérieur, aux championnats de France estivaux, avec un temps de 47"38, les minimas pour les championnats d'Europe avec la sélection française.

Avec cette nouvelle performance de 48"36, et dans cette lancée, le villageois de Kawéni peut accomplir de belles choses cet été. Il en va bien sûr de même pour ses camarades Jannot Bacar (Espoir 1) et Saïd Omar (Junior 2). Déçus de ne pas avoir atteint une finale pour la première fois de leur jeune et pas moins brillante carrière, les deux espoirs du RCM ont très vite reçu le réconfort de leur coach, satisfait des performances réalisées.

Sébastien Synave indique que "le mode de qualification cette année n'était pas ce qu'il y avait de meilleur. Il y avait cinq séries et seul le vainqueur ainsi que le meilleur deuxième se qualifiaient pour la finale. Dans leurs séries, Hafidhou et Jannot se sont retrouvés dans la même course, ils finissent 2ème et 3ème. Les organisateurs auraient pu les séparer, même après le tirage, mais ça n'a pas été fait".

 

Qualifiés, ils quittent les championnats de France faute d'argent

 

"Les conditions d'organisation n'étaient pas celles que nous attendions et c'est ce qui nous a un peu agacés. Maintenant, on ne cherche pas d'excuses, il y avait vraiment meilleurs qu'eux et ils ont fait de leur mieux", soutient-il. Pour lui, les championnats d'hiver, "c'est un indicateur, un baromètre pour savoir où on en est" en attendant les championnats de France estivaux jeunes en juillet prochain.

Revenus mardi de Métropole, Hafidhou Attoumani et Jannot Bacar auraient pu rester une semaine supplémentaire pour participer aux championnats de France hivernaux de national 2, pour lesquels ils étaient qualifiés, mais faute de fonds ils ont du quitter prématurément le -9°C de Clermont-Ferrand pour revenir sous le soleil de plomb de Mayotte.

"Les 3.500 euros que la ligue doit au club n'ont toujours pas été reversés, cela aurait sans doute largement suffi pour qu'ils puissent rester une semaine de plus et concourir avec les seniors de N2, voire de l'élite", se désole le coach du RCM. Si les garçons du club ont réalisé de belles perfs, Florence Le Gal, elle, revient des championnats de France vétérans de Nogent-sur-Oise deux fois médaillée. Médaillée d'argent sur le 200 mètres grâce à un chrono de 26"86 sec et bronzé sur le 60 mètres avec un chrono de 8"14.

Malgré un mois d'interruption dû à des blessures, la responsable des installations sportives à la cellule EPS du vice-rectorat a su réaliser de très bons chronos le jour J : "C'est une satisfaction quand je repense aux difficultés physiques que j'ai dû traverser pendant ma préparation", déclare l'intéressée qui ne manque pas de remercier la continuité territoriale ainsi que son entraîneur. Bonifiés de quelques jours de repos, les athlètes du RCM reprendront l'entraînement lundi, avec les championnats de France estivaux en vue.

 

Ichirac Mahafidhou

19/02/2010 – Education : Inauguration à Passamainty

 

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}uite à ces travaux réalisés pour un montant de 1,8 M€, les 355 élèves de l'école ne subiront plus le système des rotations, qui concerne la quasi-totalité des écoles du chef-lieu. Lui-même directeur d'école, le maire a rappelé que sa municipalité "met constamment l'accent sur l'accompagnement de la vie scolaire du premier degré, afin de préparer nos élèves à la réussite." Il a conclu son allocution en souhaitant que les parents travaillent davantage en concertation avec le corps enseignant.

Dernier à prendre la parole à la suite du conseiller général de Mamoudzou 3 Jacques Martial Henry et du président du Smiam, le préfet Hubert Derache s'est réjoui d'assister à sa deuxième inauguration d'école, "carrefour social entre les éducateurs, les parents, les enfants et les pouvoirs publics", depuis son arrivée. Rappelant que Mayotte à la responsabilité de scolariser sa jeunesse nombreuse, le préfet a rappelé que l'aide de l'Etat pour les constructions du primaire doublait en 2010 pour atteindre 9,4 M€.

"Je sais que cela n'est pas encore suffisant, mais cet effort montre l'engagement particulier du gouvernement pour Mayotte." M. Derache a également rappelé que la prestation d'aide à la restauration scolaire double aussi en 2010, et mentionné la future antenne universitaire de l'île comme "un challenge très important".

19/02/2010 – Prévention des risques naturels

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e projet Prepartoi est financé par la Fondation Maif et soutenu par les préfectures de Mayotte et de la Réunion. Il fournira au bout de 2 ans de travail de terrain une cartographie des dangers liés aux tsunamis et de la vulnérabilité des deux îles face à ce phénomène.

"Contrairement aux idées reçues, les tsunamis touchent tous les océans du globe, même si la région Pacifique est la plus touchée avec 59% des tsunamis recensés dans le monde depuis 2000 ans. Bryant (1991) a montré qu'un quart des tsunamis sont déclenchés dans l'océan Indien. On comprend ainsi difficilement l'absence de système d'alerte dans cet océan, alors que le Pacifique en est équipé d'un remarquablement performant depuis les années 1960", nous rapporte Saïd Hachime, doctorant en risques naturels, citant F. Lavigne.

Les côtes, tout comme les plaines littorales, sont de plus en plus convoitées par la population insulaire. Les activités socio-économiques, les infrastructures économiques se "littoralisent" sur nos îles, alors qu'en en termes de prévention, les îles françaises de l'océan Indien ne sont à l'heure actuelle pas du tout préparées face à ce risque.

La nécessité de mettre en place des actions de prévention est née des impacts du tsunami du 26 décembre 2004, quand des vagues sont montées à plus de 2 mètres d'altitude le long des côtes de la Réunion (Okal 2006) et ont même à l'époque touché Mayotte, avec un phénomène de moindre ampleur toutefois.

19/02/2010 – Tribunal correctionnel de Mayotte

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e jeune homme qui se dirige vers la barre a à peine 19 ans. Dans un bon français, il répond aux questions de la juge. Un point positif dans une salle où les trois quarts des Mahorais qui défilent déclarent ne pas comprendre le français. Le jeune prévenu comparait aujourd’hui pour une affaire de violence. Les faits se sont déroulés le 19 décembre 2009.

Accompagné de deux acolytes et, comme souvent chez ces générations, sous l’emprise de l’alcool, le jeune homme s’est retrouvé face à un riverain énervé. Ce dernier est sorti de chez lui après avoir entendu un grand bruit : l’un des jeunes de la bande venait de donner un coup de pied à son portail pour exciter le chien.

Une altercation s’ensuit. Enervé, le prévenu jette violemment une bouteille de soda par terre. "Ce qui vous a énervé, c’est qu’il a dit que son chien avait plus de respect que vous", commente la juge Tomasini. "Lorsqu’il est sorti, il est venu directement s’acharner sur moi." Le prévenu tente vainement de se trouver des justifications. Mais les auditions des différents protagonistes révèlent la gratuité des actes commis, et surtout la "bêtise" d’une bande de jeunes désœuvrés selon la juge.

 

"Quand j’ai fait cette action, je ne pensais pas que ça allait être si grave"

 

Comble de malchance, la violence du choc projette un tesson de bouteille vers le pied de la victime. Il aura un tendon et une artère sectionnés. Au moment où le policier arrive, la victime baigne dans son sang. Heureusement pour lui, sa femme est infirmière. Ce sera elle qui appuiera sur la blessure de telle sorte à ce qu’il ne perde pas trop de sang.

La juge Tomasini appelle la victime à la barre. M. est moniteur plongeur, deux mois après les faits il arbore toujours un pansement à la cheville. Il explique que le quartier est régulièrement troublé par des bandes de jeunes. Et que le prévenu continue lui aussi à trainer dans les environs. Ce dernier intervient : "quand j’ai fait cette action, je ne pensais pas que ca allait être si grave".

Dans son intervention, l’avocate de la victime insiste sur la violence du geste, qui même s’il n’était pas intentionnel a provoqué de graves conséquences. "Mon client est moniteur de plongée, mais sa blessure l’empêche de porter des palmes. Cela fait plus de 2 mois qu’il est en incapacité de travailler." Sans revenu depuis tout ce temps selon elle, aujourd’hui encore la victime n’est pas sûre de reprendre son travail. Elle estime le préjudice à 3.000 euros.

Après s’être isolée pour délibérer, la juge a reconnu la culpabilité du jeune homme. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis et écope d’une mise à l’épreuve de trois ans.

Une avance de 3.000 euros sera versée à la victime le temps de faire une expertise pour établir le montant exact de son préjudice.

 


 

Pédopornographie : le prévenu condamné à payer

Au cours de la matinée, la juge Marie-Thérèse Rix-Geay a rendu le délibéré d’une affaire de pédopornographie. A partir d’un site de pédophilie en Métropole, les enquêteurs sont remontés jusqu’à retrouver les traces du prévenu : un professeur à Mayotte. Plusieurs photos de mineurs ont été retrouvées sur son ordinateur. Il a été reconnu coupable et condamné à payer une amende de 3.000 euros.

 


 

Le mari jaloux et l'amant de sa femme…

L’affaire suivante est une banale histoire d’adultère qui a mal tourné. Après avoir découvert l’infidélité de sa femme, un mari jaloux est parti en expédition punitive contre l’amant indélicat. Muni d’une boule de pétanque et d’un câble électrique, il lui inflige plusieurs blessures aux bras et au dos. Ce dernier s’en sortira avec une ITT de 18 jours.

"Tout le village disait qu’il couchait avec ma femme, mais lui il niait", clame le mari. "Vous n’avez pas à exercer des violences sur quelqu’un, même s’il a une relation avec votre femme", lui lance la juge avant d’appeler l’amant à la barre. Pour ce dernier, l’agression était préméditée : "il a attendu que je m’asseye pour passer derrière moi et m’attaquer. Quand je me suis enfui, il m’a poursuivi avec une boule de pétanque."

L’avocat de la victime estime cette agression inacceptable. Selon elle, au lieu de se faire justice lui-même, le prévenu aurait dû passer par les voies légales et saisir le juge des affaires familiales pour demander le divorce. "Mais mon client aime encore sa femme", intervient Me Thani qui défend le mari jaloux.

Ce dernier aurait tout essayé pour découvrir la vérité, il serait même parti voir la femme de son rival. Pour l’avocat, les actes du prévenu son condamnables, mais moralement compréhensibles. Les 18 jours d’ITT ne seraient que la conséquence d’un manque de soins. Quand au choc psychologique, il n’y a qu’une explication : la culpabilité de la victime. Sans vergogne il finit par cette pique digne du best of du tribunal : "ce sont les risques du métier !".

Le prévenu sera reconnu coupable, mais seulement pour une ITT inférieure à 8 jours. Il écope de deux mois de prison avec sursis. Le dénouement de l’histoire se fera contre toute attente à la sortie du tribunal où on apprendra finalement que le mari jaloux n’était en fait que le petit ami de la femme.

 

Halda Toihiridini

19/02/2010 – Session plènière du CG du 15 février

 

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ette acrobatie fiscale, entre baisse et compensation, devrait toutefois permettre à la Collectivité de faire rentrer 2,3 M€ de ressources fiscales supplémentaires au cours de l'exercice 2010, alors que les recommandations de la CRC font état de 4 M€.

Selon les dernières estimations, la baisse de la fiscalité sur les produits de première nécessité (voir encadré) occasionnerait une perte financière de 1,7 M€. Celle sur les profilés en fer et acier – une mesure destinée à protéger la compétitivité des industries de transformation locale créatrices d'emplois, face à l'import de produits finis de type préfabriqué – une perte de 30.000 euros seulement et la baisse de la taxe spéciale de consommation sur les essences et supercarburants destinés à l'avitaillement des navires (rattrapage du droit commun) 65.000 euros.

Le total de ces pertes, soit 1,8 M€, devrait être compensé par plusieurs dispositions fiscales, qui garantiraient une entrée supplémentaire nette de ressources estimée à 4,1 M€. Au final, cette acrobatie fiscale devrait permettre à la Collectivité de dégager 2,3 M€ de ressources fiscales supplémentaires au cours de l'exercice 2010.

 

Hausse sur le tabac, l'alcool, les téléphones portables, les voitures, les bateaux…

 

A la hausse donc, on retrouve en premier lieu un alignement sur la mise en place du droit de consommation sur les tabacs, comme pratiqué dans les Dom. Cette mesure devrait rapporter à la Collectivité 1,4 M€ supplémentaires en 2010. L'augmentation de la taxation à l'importation des téléphones portables et sur les véhicules de tourisme pourrait faire rentrer dans les caisses respectivement 847.000€ et 660.000€ de plus.

La modification de l'assiette de la taxe parafiscale sur les alcools applicable aux bières dégagera 450.000€ et une augmentation prononcée de la taxe à l'importation sur les constructions préfabriquées 360.000€. Viennent ensuite des augmentations de taxation sur les éléments d'installations électriques (230.000€), sur les éléments réactifs de diagnostic médical (111.000€), un rééquilibrage de la taxation sur les pièces détachés de moteur (25.000€), une augmentation des taxations à l'import des navires de plaisance (46.000€) et la hausse de la fiscalité sur les importations de moteurs de bateau (30.000€).

 

La DGCCRF et une Charte du pouvoir d'achat pour contrôler

 

En session, Saïd Omar Oïli , rappelant que la décision antérieur du CG de baisser les taxes sur le riz – pour compenser la flambée des prix des matières premières en juin 2008 – n'avait pas été suivie d'une baisse effective du prix de la denrée en magasin, interroge le président sur l'opportunité d'imposer la fixité des prix, le seul moyen pour lui de garantir la corrélation entre la baisse des droits de douane et taxes et celle du prix des produits.

Pour le président Douchina, les choses ont bien changé depuis 2008 : "Aujourd'hui nous disposons d'outils pour assurer un contrôle efficace de ces mesures", a-t-il lancé. En effet, au delà de la récente installation et des précieux premiers contrôles de l'unité territoriale de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la représentions des fraudes (DGCCRF), l'élu UMP a déclaré qu'un projet de convention avec les principaux distributeurs de l'île est en cours d'élaboration.

Baptisé Charte du pouvoir d'achat, ce texte devrait engager les entreprises Somaco, Sodifram, BDM, Distrimax et FAPCM à traduire sur l'ensemble des prix des produits de première nécessité la baisse consécutive à la réduction des taxes décidée par l'assemblée délibérante et en faire publicité par apposition d'une pastille (voir encadré).

Mustoihi Mari, conseiller général de Bandrélé, suggère quant à lui en fin de débat d'enfoncer le clou et de taxer encore plus fortement les importations d'alcool. Il réclame également plus de sévérité fiscale sur les produits importés néfastes pour l'environnement – soit les matières premières polluantes comme le plastique, les véhicules de plus de 4 ans et sur les véhicules neuf en fonction de leur cylindrée, et ce selon la doctrine du "pollueur-payeur". Une proposition qui pourrait être étudiée par les services d'ici la prochaine session, fixée au lundi 29 mars prochain.

 

FM


 

Baisse de la fiscalité sur 300 produits de 1ere nécessité

 

C'est un avènement dans la lutte contre la vie chère, une première victoire dans une première bataille. Suite aux concertations menées dans le cadre des Etats généraux de l'Outremer, plus particulièrement au sein de l'atelier "formation des prix, circuits de distribution et pouvoir d'achat", réunissant des représentants du conseil général, des services de l'Etat, de la distribution et des associations de consommateurs, ce groupe de travail a proposé d'abaisser le taux des droits et taxes sur seize familles de produits identifiés comme étant de première nécessité. Une proposition validée par le conseil général lundi en session plénière. En fonction des produits, ces modifications portent sur le taux du droit de douane (DD), de la taxe de consommation (TC), ou sur ces deux composantes fiscales.

 

 

 DD

Produit

Taux actuels

Taux proposés

TC

DD

TC

 

1) Poulet congelé (entier ou morceaux de poulet)*

0%

20%

Inchangé

8%

2) Poissons congelés

10%

20%

Inchangé

8%

3) Lait et crème fraîche

5%

15%

Inchangé

5%

4) Farine de blé tendre

10%

15%

Inchangé

5%

5) Café

10%

41%

Inchangé

15%

6) Poudre chocolatée

15%

35%

Inchangé

15%

7) Lait chocolaté (et autres boissons à base de lait)

15%

35%

5%

15%

8) Couches en matières textiles

10%

25%

Inchangé

10%

9) Couches en papier ou ouate cellulose

5%

20%

Inchangé

10%

10) Shampoing

10%

41%

Inchangé

20%

11) Poudre à récurer

10%

41%

Inchangé

20%

12) Lait de coco (et diverses préparations alimentaires non dénommées ailleurs**)

10%

25%

5%

20%

13) Huile (de soja, d'arachide, d'olive, de palme, de tournesol et mélanges d'huiles végétales)

10%

15%

0%

8%

14) Préparations et conserves de thon

10%

41%

Inchangé

25%

15) Tomates pelées et concassées

10%

25%

10%

15%

16) Pâtes alimentaires

10%

15%

5%

5%

 

*Les ailes de poulet congelées sont d'ores et déjà taxées à hauteur de 8% TC. Le passage de 20% à 8% de TC n'aura donc d'impact que sur les autres morceaux du poulet congelé (cuisses, blancs…).

**Le tarif des douanes ne permettant pas d'isoler le lait de coco, ce dernier se trouve classé avec divers autres produits.

19/02/2010 – Session plénière du CG du 15 février

 

 

 

 

Session plénière du CG : Des orientations budgétaires floues pour 2010

 

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}insi, Saïd Omar Oïli s'indigne que "l'indépendance de la Collectivité soit violée par la tutelle de la CTC et celle du ministère de l'Outremer" et s'inquiète des préconisations de diminution de la masse salariale (10 M€ selon la Chambre territoriale des comptes), qui condamnerait près de 500 personnes par an à des vagues de licenciement. "Cherche-t-on ici à provoquer une explosion sociale ?", a-t-il lancé à l'assemblée. Et le conseiller général de Dzaoudzi de ressortir son argumentaire éprouvé sur l'importance de l'emploi public, pourvoyeur de ressources pour les familles mahoraises qui en sont démunies et qui ne sont pas encore éligibles aux prestations sociales de droit commun.

Une conception ambiguë de la politique, puisqu'elle se drape d'humanisme pour mieux servir le clientélisme, en mettant en péril l'équilibre global de la structure budgétaire de la Collectivité et ses missions, comme l'ont rappelé avec vigueur Hadadi Andjilani et Zaïdou Tavanday.

"Le conseil général ne peut plus embaucher tous le monde ! Arrêtez d'en faire partout la publicité. Nous devons aujourd'hui, plutôt que redistribuer des ressources sous couvert d'absence des prestations sociales, chercher à développer le territoire et investir pour créer de la richesse !", a souligné le président de la commission des finances. "Le principe de libre administration a été abusé ! Vous n'avez pas le monopole du cœur des fonctionnaires. La situation que nous connaissons aujourd'hui est la conséquence inéluctable de votre politique. Nous prenons tous nos responsabilités, à votre tour. Ainsi, lorsque la gestion d'un organisme public nécessite pour sa bonne gestion 100 personnes, on n'en prend pas 300 ou 400 !", s'est emporté pour sa part le conseiller UMP de Mamoudzou II, en faisant référence à la gestion du STM.

 

Dépenses de fonctionnement pas maîtrisées et investissements réduits

 

Sur le fond, le président Douchina maintient que le processus de résorption du déficit donne ses premiers résultats, et réaffirme qu'il se fixe désormais à 61 M€, contre 92 M€ en novembre dernier.

Pourtant, à l'exception d'une évolution de la réglementation et de la fiscalité douanière – proposée par les services de l'Etat (voir par ailleurs) -, les orientations examinées dans le rapport sont floues, voire utopiques. Selon le très sérieux rapport élaboré par le Conseil économique et social (CES), saisi pour l'occasion par le président Douchina, "la mise en œuvre des préconisations de la Chambre territoriale des comptes par le CG ne semble pas résonner comme l’émergence d’une volonté farouche, mais plutôt comme un aveu d’échec anticipé".

De plus, pour le CES, la stratégie budgétaire 2010 de la Collectivité ne semble pas être en phase avec les quatre engagements principaux pourtant pris par le CG à l'issue des négociations de la convention de restructuration financière passée avec l'Etat. A savoir : la mise en œuvre des préconisations de la Chambre territoriale des comptes, une gestion comptable budgétaire et financière transparente qui respecte l’intégralité des principes budgétaires, un plan de redressement pour rétablir sur cinq années un équilibre budgétaire pérenne et un cadre d’actions permanent de concertation et d’échange, par la création de 5 commissions de suivi et de contrôle qui devront rendre compte régulièrement.

Ainsi, le CES attire fortement l’attention sur le caractère suspensif des clauses engageant la contribution effective de l’Etat (10 millions d’euros pour le port de Longoni et 6 millions d’euros par an pendant 3 ans au titre du fonds exceptionnel d’investissement) à la résorption du déficit de la Collectivité.

Pire, le CES pointe, après analyse du peu d'informations et de données fiables qui lui ont été communiquées, des déséquilibres entre recettes et dépenses d'investissement comme de fonctionnement dans le budget 2010, mais aussi l'absence totale de visibilité sur la mise en œuvre de nouvelles compétences, le non respect par les différents services de la Collectivité de la maîtrise et de la diminution de l’ensemble des dépenses de fonctionnement, la difficulté de la mise en œuvre d’un nouveau plan pluriannuel d’investissement et la baisse du niveau d’investissement qui impactera évidemment les recettes douanières.

Au final, les représentants du CES se disent "très dubitatifs quant à l’avis à donner à cette consultation" et recommandent de se référer au mieux aux éléments remis dans leur précédent avis n°002-2009… remis aux élus en décembre dernier.

 

FM

19/02/2010 – Session plénière du CG du 15 février

 

 

 

 

 

Session plénière du CG du 15 février : Les rapport votés

 

 

Une subvention de 650.000€ pour reconstruire la mosquée d'Acoua

Lors de la session plénière, le conseil général a affecté une autorisation de programme d'un montant de 650.412€ à l'association de la mosquée de vendredi d'Acoua, pour reconstruire entièrement le bâtiment "car celui-ci représente un grand danger public pour la population d'Acoua", peut-on lire dans le rapport n°2010-204.

Lors de la commission permanente du 20 avril 2009, la CDM avait déjà octroyé une aide financière de 120.000€ pour la réalisation des études de mise aux normes, prélevée dans l'enveloppe financière destinée au contrat territorial de la commune d'Acoua. Une étude qui a conclu que "vu l'état du bâtiment et notamment des fondations, ni réhabilitation, ni réparations ne seront possibles à réaliser. Par conséquent, tout le bâtiment devra être reconstruit dans les plus brefs délais".

Ce nouvel engagement financier de la CDM intervient alors que les finances du conseil général sont au plus mal et que notamment de nombreuses associations reconnues d'utilité publique se sont vues retirer une grande partie de leur financement… C'est en tous cas une victoire pour Soiderdine Madi, le conseiller général du canton d'Acoua. "Je vais voter parce que l'intéressé m'a promis un billet d'avion", a ironisé Jacques Martial Henry, conseiller général de l'opposition, qui a pourtant affirmé après le vote que ce n'était pas une plaisanterie…

Mistoihi Mari, également dans l'opposition, a remarqué qu'avec "un montant aussi élevé, il faut qu'on soit sûr que l'association a pris des dispositions pour gérer ces fonds". Sarah Mouhoussoune s'est demandé de son côté si une subvention accordée à une association cultuelle entrait réellement dans le domaine de compétences de la Collectivité : "Le contrôle de légalité va-t-il suivre ?", s'est-elle interrogé. Le rapport a été voté à l'unanimité.

Le CG vote la création d'un établissement public foncier local

La question foncière à Mayotte, une problématique majeure pour les collectivités locales qui bloque de nombreux projets d'aménagement et de développement du territoire, pourrait enfin trouver un début d'issue grâce à la création d'un établissement public foncier local, préconisé dans les Etats généraux de l'Outremer et les Assises du foncier, et soutenue par Nicolas Sarkozy lors de son discours du 18 janvier.

Dans le rapport n°2010-208, le conseil général a voté la création de cette structure qui sera "un opérateur foncier des collectivités publiques de Mayotte, chargé pour le compte de ses membres ou de toute personne publique, de réaliser des acquisitions foncières, afin d'une part de constituer des réserves foncières, et d'autre part de réaliser des opérations d'aménagement".

Cette structure permettra ainsi "une mutualisation des moyens, pour une action foncière efficace et concertée, dédiée aux politiques d'aménagement des collectivités de Mayotte". Ses actions pourront porter sur l'habitat, le renouvellement urbain, les activités économiques, les équipements structurants, les déplacements, l'environnement, etc.

Jean-Claude Louchet, le directeur général des services, a précisé que les établissements fonciers locaux sont au nombre de 15 en Métropole, et que l'Etat participe au financement de certains d'entre eux. Ahamed Attoumani Douchina, le président du CG, souhaite que s'ouvre une discussion avec l'Etat pour qu'il participe à hauteur de 60% au financement de cette nouvelle structure qui doit voir le jour "dans des délais raisonnables". Le rapport a été adopté à l'unanimité.

Une piste agricole entre M'tsamboro et Bandrani courant 2011

Après le vote du rapport n°2010-203 relatif à la création de la piste de desserte agricole entre M'tsamboro et Bandrani, Bacar Ali, le conseiller général du canton de M'tsamboro, jubile : "On a promis ce projet aux gens depuis 30 ans, et notre majorité a enfin pris cette décision qui va permettre aux agriculteurs de se rendre en voiture sur leurs exploitations.

Aujourd'hui, les produits agricoles pourrissent car ils ne peuvent être transportés qu'à dos d'homme, ce qui représente un gros manque à gagner pour les agriculteurs". En effet, pour accéder à leurs parcelles, les agriculteurs doivent actuellement emprunter un sentier d'1,5 km avec une pente de 30%, ou faire un détour de 19 km par Dzoumogné s'ils veulent s'y rendre en véhicule.

Le projet se situe dans une des plus grandes zones agricoles de la commune, constituée de près de 200 exploitations pratiquant les cultures vivrières, l'ylang-ylang, la vanille et l'élevage. Le BRGM (Bureau d'études géologiques et minières) a réalisé une étude en septembre 2009 et proposé un tracé de piste d'une longueur de 900 mètres qui traverse des zones présentant des aléas naturels limités, dont 450 mètres dans la réserve forestière des crêtes du Nord.

"On accompagnera ainsi nos jeunes pour qu'ils aient des projets d'exploitation agricole sur les zones arrière des crêtes du canton", se félicite le conseiller général, qui tient à soutenir l'initiative privée agricole pour créer des emplois durables et développer la production locale.

Sur la base de l'étude de faisabilité réalisée en janvier 2009, le coût des travaux est estimé à 1,5 M€. Ce montant s'ajoutera aux 823.000€ nécessaires au financement de la part de la CDM du plan de relance pour la réhabilitation des pistes rurales.

Les études d'impact doivent être terminées avant la fin de l'année 2010, et la fin des travaux est prévue pour courant 2011. Pour en assurer le succès économique, l'électrification des exploitations et leur irrigation devront compléter ce projet, a tenu à rappeler M. Ali. Le rapport a été adopté à l'unanimité.

 

Le Padd bientôt révisé en commission

Le Plan d'aménagement et de développement durable (Padd) de Mayotte a été approuvé par le conseil général le 17 décembre 2004, mais n'a été validé par le Conseil d'Etat que le 22 juin 2009. "Depuis, de nombreuses et rapides évolutions ont eu lieu et Mayotte a beaucoup changé. Ces évolutions induisent incontestablement des considérations et des dimensionnements qui peuvent modifier l'économie générale actuelle du Padd", peut-on lire dans le rapport n°2010-205 soumis au vote des conseillers généraux.

Les Plan locaux d'urbanisme (PLU), actuellement élaborés dans les communes et qui doivent être rendus opposables au 1er janvier 2011, ont "mis en exergue quelques difficultés d'application au regard des prescriptions du Padd de Mayotte. Ces problèmes sont essentiellement liés aux changements sociaux, économiques, démographiques, mais aussi juridiques qu'a connu Mayotte entre la première date d'adoption du Padd et aujourd'hui", souligne le rapport.

Le conseil général a donc décidé le lancement de la procédure de révision du Padd de Mayotte et la mise en place d'une commission composée de 8 conseillers généraux, des maires des communes, du préfet et des représentants des 3 chambres consulaires pour réviser ce Plan essentiel pour l'avenir de Mayotte. Le rapport a été adopté à l'unanimité.

Le CG demande des mesures transitoires pour accompagner la "rupéisation" de Mayotte

Dossier très important pour l'avenir de Mayotte, le processus d'évolution statutaire qui doit faire passer l'île de PTOM (Pays et territoires d'Outremer) à Rup (Région ultrapériphérique) doit permettre au futur département-région de bénéficier des fonds structurels européens. Le montant consacré aux Rup s'élève à 7,8 milliards d'euros pour la période 2007-2013, contre 286 M€, dont 22 M€ consacrés à Mayotte, pour le 10ème Fed 2009-2013, dont bénéficie notre territoire au même titre que les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique).

La politique communautaire de soutien des Rup passe par le développement des infrastructures, des ressources humaines, de l'emploi et de l'économie. Depuis 2006, le Posei (Programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité) permet également de soutenir l'agriculture locale.

Pour que Mayotte devienne une Rup, elle doit reprendre l'ensemble de l'acquis communautaire, soit 14.500 actes normatifs représentant 96.000 pages de documents. Ce processus de "rupéisation" est sans précédent en droit européen et "se révèle être, à bien des égards, comparable au processus d'adhésion", souligne le rapport n°2010-213. Grâce au Traité de Lisbonne, la ratification du nouveau statut de Rup pour Mayotte par tous les Etats membres n'est plus nécessaire. La "clause passerelle" pour passer du statut de PTOM à celui de Rup requiert seulement l'approbation par le Conseil européen à l'unanimité.

"Le Président de la République a affirmé clairement, dans le Pacte pour la départementalisation, ainsi qu'à l'occasion de son discours du 6 novembre 2009 devant le Conseil interministériel de l'Outremer, l'engagement du Gouvernement à accompagner Mayotte dans cette démarche partenariale", rappelle le rapport. Le conseil général a déjà obtenu de l'Etat la création d'un "comité de pilotage Europe" qui permettra d'assurer le suivi des échéances liées à l'évolution statutaire européenne et de faciliter la définition et la mise en œuvre de la feuille de route du processus.

"Dans le même esprit, et en vue de sécuriser et d'accompagner efficacement les services de la Collectivité pendant ce processus, il convient de demander à l'Etat d'intervenir auprès des autorités européennes pour obtenir l'application à Mayotte de certaines mesures transitoires proposées dans le cadre des procédures d'élargissement de l'Union européenne", préconise le rapport.

Il demande par ailleurs le concours de l'Etat pour que Mayotte puisse siéger à la Conférence des présidents des Rup en qualité de membre observateur, grâce à la révision du protocole de coopération signé en Guadeloupe en 1995 liant les 9 Rup actuelles (les 4 Dom français, Saint-Martin, Saint-Barthélémy, les Açores et Madère). Le rapport a été adopté à l'unanimité.

10.000€ versés à la Croix Rouge pour aider Haïti

Le 12 janvier, Haïti a été secoué par un violent séisme qui a causé des dégâts matériels considérables à Port-au-Prince et provoqué la mort d'au moins 220.000 personnes et plus d'un million de sans-abri. "Mayotte est aussi sensible à ce qui arrive à cette population", a déclaré Ahamed Attoumani Douchina, le président du conseil général, lors de la session plénière. C'est pourquoi le conseil général a bien voulu mettre à disposition ses équipements techniques pour organiser des manifestations visant à récolter des dons pour aider la population haïtienne. La CDM a également décidé d'accorder une aide exceptionnelle de 10.000€ à la Croix Rouge française en signe de solidarité. Le rapport a été adopté à l'unanimité.

La CDM garantit pour la Sim un prêt d'1,1M€

La Sim (Société immobilière de Mayotte) a décidé de contracter auprès de l'AFD (Agence française de développement) un prêt d'un montant de 1,1 M€ pour financer la construction de 16 logements locatifs sociaux dans le cadre de deux opérations pilotes "Merveilles de Chine" et "Tribunes de Cavani" à Mamoudzou. L'AFD subordonne son concours à la condition que le remboursement des 36 semestrialités soit garanti solidairement par la CDM à hauteur de 100%. Lors du vote de ce rapport n°2005-199, l'opposition a demandé à avoir des précisions sur la politique de logement social de la Sim et de la CDM.

Le président du conseil général Ahamed Attoumani Douchina a expliqué que "pour les projets de construction de logements locatifs sociaux, la Sim a des difficultés à trouver des locataires éligibles". "Si les logements ne sont pas loués, le conseil général devra garantir les prêts", a précisé Mirhane Ousseni, conseiller général de Bouéni.

"L'Etat voulait privilégier le locatif social. Pour nous, il devrait y en avoir la moitié où les gens doivent avoir la possibilité d'accession à la propriété", a continué M. Douchina. "Mais il y a des problèmes de procédures car beaucoup de logements ont été construits mais n'ont pas été attribués. On demande aux gens des papiers trop durs à avoir. Nous avons demandé la simplification de la procédure. Au moins une vingtaine de logements qui ont été construits il y a plus d'un an ne sont toujours pas attribués. C'est une aide pour la Sim qui a demandé à être soutenue".

Saïd Omar Oili, conseiller général de Dzaoudzi-Labattoir et leader de l'opposition, a critiqué ce rapport en affirmant qu'"on nous dit de garantir sans nous dire le pourcentage de risque". Pour Zaïdou Tavanday, conseiller général de Mamoudzou 2 et membre de la majorité, "la garantie de la CDM porte sur 2 expérimentations de la Sim. Le seul risque est un trop plein de personnes éligibles". Hadadi Andjilani, le président de la commission des finances, a répondu que le vote de ce rapport était une urgence et qu'une réunion se tiendrait plus tard avec la Sim. Le rapport a été adopté sans les voix de l'opposition.

 

Un commissaire enquêteur pour l’enquête publique du Pedma

Adopté le 22 janvier 2010, le projet de Plan d’élimination des déchets ménagers et assimilés (Pedma) sera présenté prochainement au Conseil départemental de l’environnement et des risques technologiques (Co-derst), puis soumis à l’enquête publique. Le rapport n° 2010-207 autorise le président du CG à saisir le tribunal administratif pour la nomination du commissaire enquêteur dans le cadre de cette procédure. Le rapport a été adopté à l’unanimité.

19/02/2010 – Ce que j’en pense …

 

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ette période de crise budgétaire pourrait être l'occasion de faire le ménage partout, pas seulement chez "les autres", mais au conseil général aussi… Au lieu de ça, et pour surfer sur le combat contre la vie chère comme l'ont préconisé les Etats généraux pour l'Outremer, on nous propose de modifier les tarifs douaniers. Très bien, l'occasion de baisser les taux sur 300 produits de 1ère nécessité. En espérant que les prix baissent… Mais vu l'état dans lequel les finances de la Collectivité ont été mises, nos élus augmentent bien plus encore les taxes et droits de douane sur plein d'autres produits… Au final, pour la majorité des ménages mahorais qui vivent avec très peu, la note sera moins salée, mais la population dans son ensemble payera 2,3 millions d'euros de plus en taxes, si la consommation suit les prévisions.

Et ces revenus supplémentaires ponctionnés sur les citoyens continueront à alimenter un panier percé. Aux STM, rien n'a changé… Et en cette période de crise, nos élus n'ont pas trouvé mieux que de voter à l'unanimité 650.000 euros pour… la construction d'une mosquée à Acoua. Elle sera sûrement belle, tant mieux. Mais ce n'est pas un investissement productif, et ce n'est pas la mission d'un service public de financer un bâtiment religieux. Il n'est pas du tout question de regretter la construction d'une mosquée, mais pas avec des fonds publics, pas en période de crise quand on demande à chacun des sacrifices.

Il est temps de privilégier les investissements productifs. La richesse ne viendra que de l'activité. C'est elle qui génèrera une hausse des recettes douanières et fiscales. C'est elle qui donnera aux élus visionnaires les moyens de leurs ambitions pour Mayotte. Ce n'est pas en taxant plus que les recettes augmenteront durablement, au contraire. C'est en soutenant l'activité économique locale. Tous les moyens doivent être mis là. C'est en achetant des produits locaux, fabriqués à Mayotte, par des salariés exerçant à Mayotte. Cela doit être un choix politique fort.

A tarif et qualité équivalents, tout recours à des entreprises installées à Mayotte doit être privilégié. Quitte à faire des efforts un temps pour permettre à ces entreprises, à ces artisans de se mettre à niveau. Quitte à payer un peu plus cher, pour une qualité légèrement moindre. Mais faute d'efforts de chacun, et des pouvoirs publics en premier, ces entreprises disparaîtront. Et il n'y aura plus personne pour acheter les produits importés et taxés. Il n'y aura plus personne pour payer les salaires des fonctionnaires et agents publics. Il n'y aura plus d'argent pour construire des mosquées à Acoua, ou une salle de spectacles digne de ce nom.

 

Laurent Canavate

18/02/10 – Tourisme : un sursis de 5 mois pour le comité

Enième rebondissement au comité du tourisme de Mayotte (CDTM). Si certains le croyaient condamné par la sphère politique, qui avait annoncé publiquement le lâchage de la structure, le conseil général serait revenu sur sa décision. Ainsi, selon nos informations, en commission permanente du lundi 15 janvier, le conseil général aurait alloué des subventions provisoires d'un montant de 415.000€ pour le fonctionnement du comité et de 150.000€ pour le plan d'action 2010. De plus, après avoir été refoulé deux fois par le contrôle de légalité, le versement des subventions destinées à financer l'opération Miss Mayotte et la présence au salon de Colmar, ainsi que le reliquat du budget 2008 aurait été effectivement versé au comité sous couvert d'un rééquilibrage du budget global, soit une rentrée de trésorerie d'environ 550.000€.

Ces ressources devraient permettre au CDTM de remplir – une partie – de ses missions régaliennes durant les 5 prochains mois. Pour remettre la machine en marche après tant de péripéties, la direction du comité a élaboré un plan d'action prioritaire, dans le cadre de ses missions régaliennes, destiné à préparer au mieux la saison 2010, et dont les cinq axes ont été présentés mercredi par le directeur M. Gravier. Toutes les informations dans le Mayotte Eco de ce vendredi.

18/02/10 – AFD : Douchina signe le prêt de 20M€

Le président du conseil général de Mayotte, Ahamed Attoumani Douchina, a cosigné mercredi avec M. Peaucellier, directeur de l'AFD Mayotte, la convention d'ouverture de crédit d'un montant de 20M€, au bénéfice de la section investissement du budget 2009 de la Collectivité. L'octroi de ce prêt a été conditionné par la ratification de la convention de la restructuration financière proposé par l'Etat au conseil général, survenue le 22 décembre dernier. Négocié au taux fixe de 4,20%, ce prêt est remboursable selon un échéancier trimestriel qui court jusqu'en 2030. Par ailleurs, M. Peaucellier a annoncé que l'AFD, toujours selon les critères de cette convention de restructuration financière, est disposée à accompagner pour moitié les besoins usuriers de la collectivité dans les prochaines années.

18/02/10 – Inauguration du Pôle emploi de Chirongui

En présence du directeur général du Pôle emploi Réunion-Mayotte Christian Charpy, du représentant de la Préfecture Christophe Peyrel, du président du Conseil général Ahamed Attoumani Douchina et de plusieurs autres personnalités de l'île, le Maire de Chirongui Hanima Ibrahima inaugurait le deuxième Pôle Emploi (ancienne Anpe) de Mayotte dans sa commune, mercredi matin. C'est la deuxième agence après la première implantée à Kawéni fin 2005. Un troisième pôle emploi est attendu au nord cette fois-ci d'ici la fin de l'année. Cette structure a pour premier avantage de décentraliser le service et permettre ainsi aux demandeurs d'emploi sudistes de réduire leur frais de transport en n'ayant plus besoin de se déplacer jusqu'à Mamoudzou. C'est sept, huit voire neuf euros d'économies qu'ils pourront faire à l'avenir. Grâce à ce pôle emploi sud, la municipalité espère voir le taux de chômage de Chirongui baisser, celui-ci étant de 35%, soit plus que la moyenne territoriale (26%). D'une manière plus large, le taux de chômage du sud est de 18%, soit 2514 chômeurs actuellement.

18/02/10 – Sport / Athlétisme : Médaille d’argent pour Florence Le Gal

Revenue des championnats de France Vétérans des 13 et 14 février à Nogent-sur-Oise, la sprinteuse du Racing Club de Mamoudzou (RCM) a décroché la médaille d'argent sur le 200 mètres avec un chrono de 26"86sec et le bronze sur 60 mètres avec un temps de 8"14sec. Les sprinteurs du RCM Hafidhou Attoumani (Espoir 2), Jannot Bacar (Espoir 1) et Saïd Omar (Junior 2) ont battu leur record personnel du 400 mètres en salle lors des championnats de France hivernaux d'Aubière, mais n'ont pas accéder à la finale qui a vu l'Espoir 3 et actuel champion d'Europe Yannick Fonsat l'emporter en 47"22.

18/02/2010 – Lettre ouverte au juge des affaires familiales

 

 

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}ermettez par la présente que je vous fasse part de la situation particulièrement alarmante de ma fille, dont vous avez déterminé le sort, il y a bientôt 2 ans, à l’issue de votre arbitrage de l’affaire n°184/RGAF/06.

En guise de rappel, il y a trois ans, je vous ai déjà interpellé sur l’avenir manifestement incertain qu’encourait ma fille dans l’environnement d’insécurité matérielle dans lequel elle était appelée à vivre. J’avais également attiré votre attention sur la médiocrité du rapport d’enquête sociale dénué de toute rigueur et de toute objectivité, qui a été monté en toute pièce du côté du lieu de résidence de ma fille (d’autres professionnels l’attestent). Sans parler de l’inégalité de traitement des deux parties, puisque vous avez dû courir après l’enquêteur social, qui est venu m’entendre un an après notre rencontre, pour qu’il livre son rapport. Vos conclusions témoignent de cette inégalité de données fournies et de leur considération. N’empêche que vous vous êtes alimenté des données produites et avez prononcé un jugement arrêtant la résidence de ma fille chez sa mère, en Métropole, malgré les éléments tangibles que j’ai apportés à votre connaissance.

Un peu plus d’un an seulement après votre décision de justice, la réalité a pris le dessus sur l’artifice : la maman de ma fille, qui a fait le choix d’immigrer en Métropole pour des motivations partagées par une masse importante de Mahorais et Mahoraises qui ne sont pas méconnues des acteurs du développement de cette île, a vite réalisé les limites qui sont les siennes dans l’éducation de notre fille. Elle a alors décidé de ramener ses deux enfants à Mayotte pour les confier à sa mère. Elle m’a aussi envoyé le dossier scolaire de ma fille pour que je l’inscrive, sur sa propre demande, à l’école élémentaire de Choungui. Ma fille y est arrivée 2 semaines après la rentrée 2009, fut scolarisée un mois seulement. Mon refus de voir confier ma fille à sa grand-mère, a conduit la maman de ma fille à arracher l’enfant de son école et décider en catimini de rentrer avec ses enfants en Métropole.

Je vous ai alerté (06/10/09), j’ai alerté le parquet (09/10/09), le juge des enfants (06/10/09), Air Austral, la Paf sur cette situation et signifié mon refus de voir ma fille quitter le territoire. J’ai cherché du soutien du côté des professionnels. Personne n’a entendu mes cris. Mon avocat qui devait vous saisir dans l’urgence pour empêcher la sortie du territoire de ma fille, ne l’a pas fait.

Aidée par la gendarmerie de Mzouazia, qui s’était invitée à mon domicile pour m’obliger à rendre le passeport de la petite que j’ai confisqué, ma fille a quitté Mayotte avec sa mère à mon insu, à destination de la Métropole, pour une nouvelle aventure.

Ma fille est en CM2, Monsieur Moaty, et elle ne sait pas écrire son prénom. Alors qu’elle était extraordinairement brillante en maternelle au point qu’elle avait sauté de classe, la grande section maternelle, pour passer directement en CP. L’observation de sa production scolaire montre sans ambigüité que ses difficultés s’expliquent par un défaut d’encadrement et de suivi.

Vous disposez, Monsieur le JAF (juge des affaires familiales, ndlr) de toutes ces données. Mais manifestement, pour vous, c’est un dossier comme tout autre parmi les centaines que vous avez à traiter quotidiennement. Cela légitime peut-être le peu d’attention que vous accordez à ces multiples cas, somme toute semblable, n’est-ce pas ?

Cette légitimité là, Monsieur le JAF, je ne peux la partager. Si la juridiction des affaires familiales est instituée, ce n’est pas pour pénaliser ceux qu’elle est censée défendre et protéger. J’ai certes engagé un avocat dans cette affaire comme l’exigerait le bon sens – m’a-t-on dit, au risque de ne pas être pris au sérieux – mais pendant ce temps, les avocats sont aussi animés par des dossiers qui leur sont prioritaires. En attendant, ma fille meurt à petit feu de sa réussite scolaire.

Pour une nouvelle fois, Monsieur le juge, je vous prie d’épargner ma fille des conditions de vie et de chances incertaines que vous n’aimerez guère faire expérimenter à vos propres enfants.

 

A. Allaoui,

un père qui dispose de tout ce qui fait défaut à sa fille

17/02/10 – Grève suivie au Centre Hospitalier de Mayotte

Les automobilistes de Mamoudzou ont pu le constater ce matin, la grève au centre hospitalier de Mayotte démarrée ce mardi à l'appel de la CFE-CGC, de la Cisma-CFDT et de la CGT-Ma a été plutôt bien suivie. Ils étaient 29% du personnel à être en grève selon la direction, et à manifester de l'hôpital au rond point de la barge, aller et retour. Cette grève illimitée fait suite à un courrier envoyé par le secrétariat national de la CFE-CGC alertant la ministre de la santé Roselyne Bachelot de la situation du CHM. Les grévistes réclament la réintégration immédiate des 22 agents contractuels non renouvelés au 31 décembre 2009 et leur inscription dans le tableau des intégrations dans la fonction publique hospitalière, "sachant que le CHM a participé à la négociation relative à l'intégration des agents de la fonction publique de Mayotte dans les fonctions publiques nationales et a signé l'accord cadre du 8 avril 2009". Ils réclament également le retour des services lingerie et restauration au CHM qui ont été externalisés, l'extension de la majoration outre-mer à l'ensemble des agents exerçant au CHM et le reclassement de la catégorie C en tenant compte de l'ancienneté.

Cette dernière revendication est la seule qui ait été acceptée par le directeur du CHM Alain Daniel lors de négociations qui se sont tenues jeudi matin. M. Daniel a affirmé ne pas pouvoir prendre seul les décisions concernant les autres points. De nouvelles négociations ont débuté mardi à 16h30 et ont été interrompues deux heures plus tard faute d’accord. La grève est donc reconduite ce mercredi.

17/02/10 – Deux spécialistes des tsunamis à Mayotte

Franck Lavigne, professeur à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Laboratoire de Géographie Physique et Alexandre Sahal, doctorant dans ce même laboratoire, arrivent à Mayotte ce mercredi 17 février jusqu'à samedi pour lancer officiellement, le projet PREPARTOI (Prévention et REcherche Pour l'Atténuation du Risque de Tsunami dans l'Océan Indien). Le projet PREPARTOI est financé par la Fondation MAIF et soutenu par les préfectures de Mayotte et de la Réunion. Il fournira au bout de 2 ans de travail de terrain une cartographie des dangers liée aux tsunamis et de la vulnérabilité des deux îles face à ce phénomène. "Contrairement aux idées reçues, les tsunamis touchent tous les océans du globe, même si la région pacifique est la plus touchée avec 59% des tsunamis recensés dans le monde depuis 2000 ans. Bryant (1991) a montré qu'un quart des tsunamis sont déclenchés dans l'océan Indien.

On comprend ainsi difficilement l'absence de système d'alerte dans cet océan alors que le Pacifique en est équipé d'un remarquablement performant depuis les années 1960", nous rapporte Saïd Hachime, doctorant en risques naturels, citant F. Lavigne. Les côtes tout comme les plaines littorales sont de plus en plus convoitées par la population insulaire. Les activités socio-économiques, les infrastructures économiques se "littoralisent" sur nos îles. Alors qu'en en termes de prévention, les îles françaises de l'Océan Indien ne sont à l'heure actuelle pas du tout préparées face à ce risque. La nécessité de mettre en place des actions de prévention est née des impacts du tsunami du 26 décembre 2004, quand des vagues sont montées à plus de 2 mètres d'altitude le long des côtes de la Réunion (Okal 2006) et ont même à l'époque touché Mayotte, un phénomène de moindre ampleur toutefois.

17/02/10 – Super Succès à Colmar

Une nuit du chigoma à Tsingoni

Vingt-cinq membres de l'association Super Succès de Tsingoni prendront l'avion le samedi 27 février prochain, direction Colmar.

C'est la troisième fois que la formation tsingonienne effectue un déplacement dans l'Hexagone, après deux fois à Rennes en 2007 et 2008. Cette fois, Super Succès est invité par une association de jeunes de Tsingoni résidant à Colmar, précise la présidente Michèle Mika.

Formation créée en 1991 et qui compte aujourd'hui 45 membres, Super Succès promeut les chants et danses traditionnels. L'association organise ce samedi 20 février une soirée chigoma au foyer des jeunes de Tsingoni.

Cette nuit du chigoma sera animée par les meilleures troupes du genre en vogue en ce moment dans l'île : Chirati djazz, Nourou ya Maoré, Ouzouri de Barakani, Mawa tsara de Acoua, Zazamani de Combani et ACM de Miréréni. L'évènement commencera à 21 heures et l'entrée est fixée à 5 euros.

17/02/10 – Tam-tam jeunes s’intéresse aux aveugles

Pour son troisième numéro de la saison, l'émission Tam-tam jeunes fait le portrait de personnes mal voyantes ayant pourtant réussi à adapter leur quotidien.

Les jeunes de l'ADSM et les élèves de la Clis 3 – la classe spécialisée pour les mal et non voyants – ont tenu à se présenter eux-mêmes et ont pris en main la réalisation de ce reportage.

Comment vit-on sans voir ? Qui vient en aide aux malvoyants et les aide à développer leur autonomie ?

L'émission sera diffusée lundi 22 février à 18h45 et rediffusée dimanche à 12h05 sur les écrans branchés sur Télé Mayotte.

16/02/10 – 650.000€ pour reconstruire la mosquée d’Acoua

Lors de la session plénière, le conseil général a affecté une autorisation de programme d'un montant de 650.412€ à l'association de la mosquée de vendredi d'Acoua, pour reconstruire entièrement le bâtiment "car celui-ci représente un grand danger public pour la population d'Acoua", peut-on lire dans le rapport n°2010- 204. Lors de la commission permanente du 20 avril 2009, la CDM avait déjà octroyé une aide financière de 120.000€ pour la réalisation des études de mise aux normes, prélevée dans l'enveloppe financière destinée au contrat territorial de la commune d'Acoua. Une étude qui a conclu que "vu l'état du bâtiment et notamment des fondations, ni réhabilitation, ni réparations ne seront possibles à réaliser. Par conséquent, tout le bâtiment devra être reconstruit dans les plus brefs délais".

Ce nouvel engagement financier de la CDM intervient alors que les finances du conseil général sont au plus mal et que notamment de nombreuses associations d'utilité publique se sont vues retirer une grande partie de leur financement… C'est en tous cas une victoire pour Soiderdine Madi, le conseiller général du canton d'Acoua. "Je vais voter parce que l'intéressé m'a promis de m'offrir un billet d’avion", a ironisé Jacques Martial Henry, conseiller général de l'opposition, qui a pourtant affirmé après le vote que ce n'était pas une plaisanterie… Mustoihi Mari, également dans l'opposition, a remarqué qu'avec "un montant aussi élevé, il faut qu'on soit sûr que l'association a pris des dispositions pour gérer ces fonds". Sarah Mouhoussoune s'est demandé de son côté si une subvention accordée à une association cultuelle entrait réellement dans le domaine de compétences de la Collectivité : "Le contrôle de légalité va-t-il suivre ?", s'estelle interrogé. Le rapport a pourtant été voté à l'unanimité.

16/02/10 – CG : des orientations budgétaires 2010 floues

Déception en session plénière, hier. Le très attendu débat d'orientation budgétaire a tourné court et n'a finalement rien révélé de la stratégie des élus du conseil général pour résorber le déficit de la collectivité. La majorité s'est contentée d'énumérer une liste d'objectifs – instaurer une véritable culture de gestion, se recentrer sur ses compétences, réviser le plan pluriannuel d'investissement, recourir à l'emprunt pour les opérations d'investissement, sans avancer de programme chiffré ni plus de détails, tandis que l'opposition à noyé l'intérêt du débat en lançant des provocations sur les conséquences "sociales" de ces orientations. Ainsi, Saïd Omar Oïli s'indigne que "l'indépendance de la collectivité soit violée par la tutelle de la CTC et celle du ministère de l'Outremer" et s'inquiète des préconisations de diminution de la masse salariale (10M€ en 2010, selon la Chambre territoriale des comptes), qui condamnerait près de 500 personnes par an à des vagues de licenciement.

"Cherche-t-on ici à provoquer une explosion sociale ?", a-t-il lancé à l'assemblée. Et le conseiller général de Dzaoudzi de ressortir son argumentaire éprouvé sur l'importance de l'emploi public, pourvoyeur de ressources pour les familles mahoraises qui en sont démunies et qui ne sont pas encore éligibles aux prestations sociales de droit commun. Une conception ambiguë de la politique, puisqu'elle se drape d'humanisme pour mieux servir le clientélisme, en mettant en péril l'équilibre global de la structure budgétaire de la collectivité, comme l'ont rappelé avec vigueur Hadadi Andjilani et Zaïdou Tavanday : "le conseil général ne peut plus embaucher tout le monde ! Arrêtez d'en faire partout la publicité. Nous devons aujourd'- hui, plutôt que redistribuer des ressources sous couvert d'absence des prestations sociales, chercher à développer le territoire et investir pour créer de la richesse !", a souligné le président de la commission des finances.

"Le principe de libre administration a été abusé ! Vous n'avez pas le monopole du cœur des fonctionnaires. La situation que nous connaissons aujourd'hui est la conséquence inéluctable de votre politique. Nous prenons tous nos responsabilités, à votre tour. Ainsi, lorsque la gestion d'un organisme public nécessite pour sa bonne gestion 100 personnes, on n'en prend pas 300 ou 400 !", s'est emporté pour sa part le conseiller UMP de Mamoudzou II, en faisant référence à la gestion du STM. Sur le fond, Douchina maintient que le processus de résorption du déficit donne ses premiers résultats, et réaffirme qu'il se fixe désormais à 61M€, contre 92M€ en novembre dernier. Pourtant, les orientations examinées dans le rapport sont floues, voir utopiques. Selon le très sérieux rapport élaboré par le Conseil économique et social (CES), saisi pour l'occasion par le président Douchina, "la mise en oeuvre des préconisations de la Chambre territoriale des comptes par le CG ne semble pas résonner comme l'émergence d'une volonté farouche, mais plutôt comme un aveu d'échec anticipé". De plus, pour le CES, la stratégie budgétaire 2010 de la collectivité ne semble pas être en phase avec les quatre engagements principaux du Conseil général, issus de la convention passé avec l'Etat. A savoir la mise en oeuvre des préconisations de la Chambre territoriale des comptes, une gestion comptable budgétaire et financière transparente qui respecte l'intégralité des principes budgétaires, un plan de redressement pour rétablir sur cinq années un équilibre budgétaire pérenne et un cadre d'action permanent de concertation et d'échange, par la création de 5 commissions de suivi et de contrôle qui devront rendre compte régulièrement.

Ainsi, le CES attire fortement l'attentionsur le caractère suspensif des clauses engageant la contribution effective de l'Etat (10millions d'euros pour le port de Longoni et 6 millions d'euros par an pendant 3 ans au titre du fonds exceptionnel d'investissement) à la résorption du déficit de la Collectivité. Pire, le CES pointe, après analyse du peu d'informations et de données fiables qui lui ont été communiquées, des déséquilibres entre recettes et dépenses d'investissement comme de fonctionnement dans le budget 2010, mais aussi l'absence totale de visibilité sur la mise en oeuvre de nouvelles compétences, le non respect par les différents services de la Collectivité de la maîtrise et de la diminution de l'ensemble des dépenses de fonctionnement, la difficulté de la mise en oeuvre d'un nouveau Plan pluriannuel d'investissement et la baisse du niveau d'investissement qui impactera les recettes douanières. Au final, les représentants du CES se disent "très dubitatifs quant à l'avis à donner à cette consultation" et recommandent de se référer au mieux aux éléments remis dans leur précédent avis n°002-2009… remis aux élus en décembre dernier.

15/02/10 – Fin des rotations à Passamainty village

Vendredi après midi, les nouveaux locaux du groupe scolaire de Passamainty village ont été inaugurés en grandes pompes. Le préfet, les parlementaires, les conseillers généraux de Mamoudzou, le vice recteur, le président du Smiam ont répondu à l'invitation du maire de Mamoudzou pour fêter l'ouverture de huit nouvelles salles de classes construite après démolitions de quatre anciennes salles "qui ne correspondaient plus aux normes d'hygiène et de sécurité", précise le maire. Suite à ces travaux réalisés pour un montant de 1.8M€, les 355 élèves de l'école ne subiront plus le système des rotations, qui concerne la quasi-totalité des écoles du chef-lieu. Lui-même directeur d'école, le maire a rappelé que sa municipalité "met constamment l'accent sur l'accompagnement de la vie scolaire du premier degré afin de préparer nos élèves à la réussite." Il a conclu son allocution en souhaitant que les parents travaillent davantage en concertation avec le corps enseignant.

Dernier à prendre la parole à la suite du conseiller général de Mamoudzou 3 Jacques Martial Henry et du président du Smiam, le préfet Hubert Derache s'est réjouit d'assister à sa deuxième inauguration d'école, "carrefour social entre les éducateurs, les parents, les enfants et les pouvoirs publics", depuis son arrivée. Rappelant que Mayotte à la responsabilité de scolariser sa jeunesse nombreuse, le préfet a rappelé que l'aide de l'Etat pour les constructions du primaire doublait en 2010 pour atteindre 9.4M€. "Je sais que cela n'est pas encore suffisant, mais cet effort montre l'engagement particulier du gouvernement pour Mayotte." M. Derache a également rappelé que la prestation d'aide à la restauration scolaire double aussi en 2010, et mentionné la future antenne universitaire de l'île comme "un challenge très important".

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes