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Comores : Un député veut couvrir les femmes

Le député Mahamoud Attoumane veut faire la chasse à l’habillement contraire aux « bonnes moeurs » aux Comores. Pour cela, il a déposé une proposition de loi visant à interdire le port de vêtements “qui exhibent les parties intimes de leur corps ou font apparaître les formes de celles-ci, de façon incitative, choquante et contraire aux moeurs.” C’est selon lui “une façon de réglementer le mode vestimentaire de la femme comorienne musulmane conformément aux préceptes de l’islam, la religion d’État” fait savoir HZK Presse.
Les Comoriennes, si cette proposition de loi est adoptée devront se couvrir tout le corps, ne laissant apparaître que le visage, les mains jusqu’au poignet et les pieds jusqu’à la cheville. Il est prévu une amende de 10 000 francs comoriens (20 €) et un emprisonnement d’un à dix jours pour toutes celles qui l’enfreindraient.
En cas de récidive, l’amende sera quintuplée et l’emprisonnement pourra atteindre 30 jours. Pour expliquer les raisons de ce projet de loi, Mahamoud Attoumane explique que l’exhibition de la femme incite à la violence sexuelle (sic !). Ce serait le cas pour lui “des habits serrés qui montrent la forme du corps ou des habits transparents qui laissent entrevoir ou paraitre la peau.”
Mais certaines voix se sont déjà opposées à cette proposition et notamment Sahali Assaf Mohamed, sociologue. Pour lui, les plus grandes transgressions des valeurs morales musulmanes sont la corruption et l’injustice, le vol, le mensonge, le non-respect des engagements, l’oppression. Or ils sont mis à l’honneur dans l’archipel. Dans les établissements publics, les élèves sont déjà soumis à ces règles. Les jeunes filles sont obligées de s’habiller en boubou noir et châle blanc pour avoir le droit de franchir l’entrée de leur établissement.

 

 

 

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L’égalité filles / garçons en débat

Les femmes doivent-elles rester à la maison et les hommes travailler? Existe-t-il des métiers réservés aux garçons et d’autres aux filles? Une fille peut-elle jouer au foot et les garçons à la poupée? Ces questions, des élèves du primaire et du secondaire  ont tenté d’y répondre à travers une projection suivi d’un débat.

Initiée par la délégation des droits des femmes, service préfectoral, et le vice-rectorat, cette initiative avait pour but de briser les clichés et tabous. Ce sujet a été à l’origine d’une forte polémique cette année, en métropole, à travers l’ABCD de l’égalité, mais à Mayotte, l’expérience menée dans neuf écoles primaires, semble avoir porté ses fruits.

Faire tomber les murs de l’inégalité des sexes

Pendant l’année scolaire précédente, le vice-rectorat et la préfecture ont proposé aux établissements partenaires, de mettre en place des activités ludiques autour du thème de l’égalité entre les sexes. Théâtre, chant, chorégraphies ou encore lectures étaient au programme de ces animations. Elles ont fait l’objet d’un documentaire dans le cadre de cette opération de sensibilisation. Intitulé, Les filles aussi peuvent monter des murs, le film après sa projection hier, a suscité de nombreuses discussions au sein des élèves de l’école de Cavani stade, du collège de Passamainty, du lycée de Mamoudzou et celui de Kahani.

Le débat a ensuite, laissé place aux interventions de différents acteurs de la société mahoraise. Ils ont tous pour particularité d’exercer un métier dit féminin ou inversement alors qu’ils sont du sexe opposé. Femme gendarme ou sage-femme homme, ils sont victimes des stéréotypes comme Oumar Massoundi, maïeuticien au centre hospitalier de Mayotte.  Lors de sa présentation, l’intéressé a expliqué ses difficultés à faire comprendre à sa mère qu’il se spécialisait dans ce domaine là. « J’ai attendu ma quatrième année de formation avant de lui en parler et le jour J, elle a mal réagi », se rappelle le jeune praticien. « Elle croyait que j’étais un pervers en quelque sorte car pour elle, c’était un travail de femme mais heureusement, elle a fini par accepter mon choix », ajoute-t-il fier d’avoir contribué à changer les mentalités chez ses proches.

« Certains ne veulent pas travailler avec moi car je suis une femme » Farrah Hafidou, entrepreneuse dans le secteur immobilier

Interpellée sur la question des idées reçues, Farrah Hafidou, entrepreneuse dans le secteur immobilier,  a avoué observer une évolution positive. « C’est le cas mais elle est très lente à mon avis », répond avec une pointe de fatalisme, la chef d’entreprise. Et d’ajouter, « quand je rencontre des clients ou des partenaires, nombre d’entre eux sont surpris et il arrive que certains refusent de travailler avec moi parce que je suis une femme ».

Le sport n’échappe pas non plus à cette inégalité homme-femme. Hervé Curat directeur de l’UNSS Mayotte (union nationale du sport scolaire), a rappelé le nombre moins important de filles que de garçons, pratiquant un sport à l’école en association sportive. « 40% des adhérents sont des filles, pendant que d’autres ne peuvent pas pratiquer une activité physique parce qu’elles doivent aider leur mère à la maison après l’école », explique-t-il. Au-delà de la simple incitation à faire du sport, l’UNSS créé aussi des équipes mixtes comme dans le cas du beach rugby.

Il reste encore quelques murs à abattre comme le rappelait Patricia Leneutre chargé de projet à la préfecture et coordinatrice de l’opération. Mais depuis hier et la signature de la convention régionale, l’action de sensibilisation sur l’égalité fille-garçon a été officiellement lancé et sera mise en application dans toutes les écoles primaires de l’île. Rendez-vous dans quelques années pour constater si oui ou non, les a priori auront perdu du terrain chez les nouvelles générations.

Gauthier Dupraz

L’argent de l’Europe attire du monde à Mayotte !

 

Quelques infrastructures « de base » devraient bénéficier de cette première fournée européenne. Il y a d’abord la gestion des déchets et l’assainissement, nécessaire pour toute construction. L’Europe y consacrera 46 M€ et l’Etat près de 99 M€. C’est clairement le chantier des années à venir et il fallait le faire. Pour le lagon, désormais parc naturel, mais aussi pour la salubrité publique…

Aujourd’hui, pour construire un bâtiment public, une école, un immeuble de logements, il faut prévoir, dans les zones non raccordables au réseau des eaux usées, sur la parcelle, une surface pour l’assainissement individuel. La zone doit se situer à au moins trois mètres des bords de la parcelle, et à cinq mètres du mur du bâtiment… Sur une petite parcelle, cela limite vite l’espace et bloque des projets. Cela constitue en plus, évidemment, un surcoût important, qui se répercute sur toutes les constructions. D’autant que lorsque l’assainissement arrivera, il ne servira plus à rien… Pour aménager, construire les logements et autres bâtiments publics si nécessaires sur Mayotte, il fallait, vite, passer par cette case assainissement. Ce sera fait.

Les fonds européens du Feder devraient aussi être mobilisés pour la construction de l’hôpital de Petite Terre, le transport maritime (et routier ?!), l’agrandissement du port, le développement du numérique… Mayotte va avancer. Une période plus « faste » devrait s’ouvrir pour l’île, après des années de crises, de grèves, de projets avortés, de marche avant et marche arrière…

60 M€ sont aussi prévus pour l’agriculture, la pêche et l’aquaculture avec le Feader, ce qui devrait permettre de développer la production locale, créer de l’emploi dans ces secteurs et nous proposer des produits frais, de la viande et du poisson, des fruits et légumes, tout au long de l’année, et remplacer une partie des importations par des produits locaux. La santé publique y gagnera.

Le 3ème pan important de ces fonds, le FSE, sera essentiellement consacré à la formation des jeunes exclus du système scolaire ou à la recherche d’un emploi. Près de 65 M€ y seront consacrés. C’est bien, et cela attire de plus en plus de monde.

Ceux qui savent monter des dossiers, et les mener à bien, arrivent, s’installent, sous le regard parfois dépité des opérateurs déjà en place. Ceux qui ont proposé leurs services depuis des années, qui se battent avec énergie pour que les choses se mettent en place, avancent, ont parfois l’impression de se faire déposséder par ces nouveaux venus, aguerris aux montages des dossiers et parfois s’appuyant sur des réseaux en place.

Nos voisins réunionnais ont pu, il y a 20 ans, subir ce sort. Aujourd’hui ils maitrisent les procédures et répondent à des appels à candidatures, à des appels à projets. Il convient aux opérateurs locaux de se renseigner, de se mobiliser et de capitaliser sur leurs atouts, leurs relations, leur sérieux reconnu pour défendre leurs activités et monter des projets ambitieux, pour leurs structures et pour Mayotte.

Mon inquiétude, face à ces formations à venir, c’est d’essayer d’imaginer ce que pourront faire ces jeunes une fois « re-cadrés », « re-formés ». Quel avenir, quel travail leur sera proposé ?

Les constructions d’établissements scolaires dans le primaire et le secondaire semblent constituer une priorité pour le Gouvernement. Des moyens importants y sont, y seront consacrés. C’est une très bonne chose à mon avis. Il convient de s’en féliciter et de remercier l’Etat. Là aussi il était temps. Il y a par ailleurs un énorme besoin de logements vu l’habitat insalubre, indigne, la croissance démographique et la trop forte densité par habitation.

Mais à mon avis, on ne devrait pas sacrifier, sur l’autel de l’urgence, l’emploi des années à venir de dizaines, de centaines d’entreprises du BTP et de milliers d’emplois en construisant du provisoire. A très court terme, pourquoi pas, mais je le répète, pas pour résorber durablement les rotations dans le primaire et l’entassement dans le secondaire. L’enjeu est trop important. On ne peut plus construire du provisoire à Mayotte. Il faut des bases saines : construire, assurer l’entretien et passer à autre chose. Il ne faut pas y revenir dans 10 ans alors que d’autres besoins seront là… Ce serait, à mon avis, faire un cadeau empoisonné à l’île.

L’argent de l’Europe arrive. Il attire du monde à Mayotte, des investisseurs, des opérateurs dans de nombreux domaines. C’est bien, c’est stimulant. Cela donne de l’espoir. Mais il ne faudrait pas que l’on se réveille dans 6 ans en se disant qu’on a une partie de l’assainissement en place, des écoles provisoires, des dizaines de milliers de jeunes qui ont suivi des formations… et cherchent désespérément un emploi.

Dans une île où 57% de la « richesse » est créée par l’administration (contre 28% en Métropole, déjà considérée comme trop « administrée »…), il est temps de se consacrer aussi au développement économique, au développement des entreprises locales et à l’emploi. Les responsables politiques, l’Etat et les entreprises ont tout intérêt à mener ce combat ensemble, pour le gagner. L’Europe y aidera certainement.

Laurent Canavate

Un séminaire pour importer la viande malgache ?

Après les déclarations tonitruantes d’un conseiller général au début de son mandat sur la nécessité d’importer à Mayotte de la viande malgache, les élus poursuivent leurs investigations dans cette voie incertaine. En effet, malgré l’impossibilité sur le plan sanitaire de réaliser ces importations, le conseil général continue de croire au mythe de la viande bovine malgache sur les étals mahorais.

Une délibération a été adoptée en ce sens lors de la dernière commission permanente lundi. Une subvention de 30.000 euros a ainsi été votée pour l’organisation d’un « séminaire sur l’exportation de la viande bovine, ovine et caprine de Madagascar ». Il est prévu d’inviter autour d’une table les représentants de la société malgache Bovima filiale du groupe SMTP qui mène un projet d’élevages bovin, ovin et caprin dans le sud malgache.

Une étude de prospection a déjà été financée en ce sens par le CG, qui démontre que l’Union européenne pourrait accorder son autorisation à l’importation. Or, lorsqu’on connait les normes draconiennes qui prévalent au sein de l’union, rien n’est moins sûr. Les organisateurs souhaitent convier un représentant de l’UE lors du séminaire, mais aussi Jacques Chazalet, président du « sommet de l’élevage », des représentants de l’Etat malgache, de l’Etat français à Mayotte, des garants sanitaires (Cirad, Institut Pasteur) et un représentant régional de l’organisation internationale des épizooties (OIE).

L’organisation du séminaire sera confiée à un « prestataire privé », retenu suivant une procédure de marché public. Les 30.000 euros doivent couvrir la prise en charge du transport et de l’hébergement de certains participants. En revanche, le projet de construction d’un abattoir à Mayotte, qui avait été annoncé pour 2014 sous l’égide de la préfecture et du conseil général semble de plus en plus improbable. Autant d’investissements, de productions de richesses et d’emplois locaux, qui ne se feront pas avant très longtemps.

Adrien Theilleux

3512 enfants retenus et expulsés en 2013

Dans ce rapport portant sur l’année 2013, les associations fustigent en premier lieu la politique française en matière d’immigration clandestine, surtout en ce qui concerne l’enfermement et l’éloignement des étrangers dits en situation irrégulière. La situation de Mayotte est d’ailleurs en tout point singulière au milieu du territoire français de part la situation géopolitique de l’île et les liens familiaux et personnels qui persistent entre ressortissants français et populations limitrophes. « Contrairement à l’idée d’une expulsion vers une destination lointaine sans retour en France, nombre de personnes sont interpelées outre-mer, enfermées, puis embarquées pour une île proche ou l’autre rive d’un fleuve car ce sont des ressortissants de pays voisins » c’est alors qu’un constat d’échec s’avère inévitable: « Pour une bonne partie, ces derniers reviennent aussitôt la frontière passée au risque de se noyer et d’être traumatisés par un nouvel enfermement. L’illusion de pouvoir ériger des frontières étanches en réprimant les flux migratoires est construite au prix de l’oubli des connivences géographiques et humaines de ces territoires ».

Concernant la situation dans le 101ème département, les associations émettent des doutes quand à la véracité des chiffres officiels communiqués à grand renfort de conférences de presse chaque début d’année. « Pour Mayotte, département pourtant sensible et détenant le record du nombre d’expulsions chaque année, le ministère, en 2013, indique 11 861 éloignements. Pourtant, début 2014, le préfet de Mayotte annonçait à la presse avoir réalisé 15 908 reconduites à la frontière, chiffre confirmé par l’Elysée. Ainsi, bien que l’Etat dispose de bases de données très complètes, détaillées et renseignées en temps réels par les services de police et les préfectures, les chiffres officiels restent très imprécis et éparpillés » précise le rapport.

Mayotte : des atteintes graves aux droits de l’enfant et à la santé

Par ailleurs, le document met l’accent sur le nombre important de mineurs retenus et reconduits à la frontière à Mayotte. En effet, en métropole, si l’on dénombrait 95 mineurs enfermés en rétention en métropole, sur notre département, le chiffre est de 3512 enfants retenus « dans des conditions dégradantes et sans accès effectif au juge » insiste les rédacteurs du rapport. Le contrôle des juges est d’ailleurs totalement obsolète sur notre territoire où les expulsions se font le plus souvent dans la foulée des interpellations, et si la durée de rétention est en effet très courte, d’une moyenne de 1.1 jour contre 11 jours en métropole, elle ne permet pas aux étrangers de formuler de recours pour faire valoir leurs droits. « La législation d’exception applicable dans une partie des territoires d’Outre-mer permet aux préfectures d’exécuter la mesure d’éloignement sans attendre que le juge administratif, saisi le cas échéant du contrôle de la légalité de cette mesure, ait rendu sa décision » conclu sur ce point les associations.

Sur la rétention des mineures, force est de constater que la promesse de campagne du candidat Hollande n’a pas été tenue, puisque celui-ci prenait pour engagement en 2012 « de mettre fin dès mai 2012 à la rétention des mineurs et donc des familles avec enfants ». Bien qu’une circulaire mettant en place l’assignation à résidence pour les familles plutôt que la rétention, la nette augmentation de la rétention des mineurs s’explique tout bonnement par le fait que la circulaire n’est pas applicable à Mayotte – qui détient le triste record du nombre d’expulsions.

Si l’ensemble du rapport fustige les conditions de rétention, le CRA de Mayotte possède encore le triste rôle de pire établissement de France, « le CRA de la honte », par lequel passe le plus grand nombre d’étrangers est pourtant le plus vétuste. Les associations soulignent qu’aucun couchage adapté, aucun matériel de puériculture ni alimentation spécifique pour bébés ne sont évidemment disponible dans l’établissement qui a pourtant vu passer dans ses locaux plus de 3 500 enfants. « De plus, l’exclusion de Mayotte du marché de l’aide à l’exercice des droits entraîne un manque d’information flagrant sur la situation exacte de ces familles et les laisse dans l’impossibilité de faire valoir leurs droits de manière effective ».

Le rapport édité par la Cimade, France Terre d’asile, Forum réfugiés-Cosi, l’Association service social familial migrants (Assfam) et l’Ordre de Malte France, cinq associations travaillant dans les centres de rétentions pour le respect des droits des étrangers, a été publié le 18 novembre.

Marion Châteauneuf

Un mouton au commissariat

Dans la nuit de lundi à mardi, les policiers stoppent un véhicule en train de faire un refus de priorité.
De banal contrôle, leur action se change en interpellation lorsqu’ils réalisent qu’il s’agit d’une voiture volée et que le conducteur est un ressortissant comorien en situation irrégulière.
Mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises puisque dans le coffre, ils trouvent un mouton.
De retour au commissariat, l’individu interpellé suit une procédure de reconduite à la frontière, tandis que l’animal est placé dans l’espace vert du commissariat où il se met à brouter l’herbe consciencieusement.
Si certains collègues masculins ont ironisé sur la possibilité d’en faire un méchoui, que l’on se rassure, puisque des policières ont décidé de recourir à une association pour lui trouver un nouveau foyer.
Pour l’instant, le nouveau pensionnaire n’a pas encore trouvé preneur, les associations sérieuses qui souhaitent l’accueillir peuvent toujours se présenter au commissariat.

 

 

 

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Journée Mondiale des toilettes

Ce 19 novembre, c’est la journée mondiale des toilettes. Si cela peut prêter à sourire, il s’agit pourtant d’un enjeu majeur de santé publique provoquant chaque année la mort de plus de 2 millions d’enfant.

En effet, le manque d’accès aux toilettes touche un milliard de personnes dans le monde : L’Asie est le continent le plus concerné avec l’Inde comme premier représentant. En Afrique, les pays les plus touchés sont le Nigeria, l’Ethiopie, le Soudan, le Niger et le Mozambique. S’il n’existe pas de chiffres pour Mayotte, il est clair que notre île est également concernée.

 

En 2014, 2 000 enfants de moins de 5 ans sont mort chaque jour de maladies diarrhéiques, causées par l’absence de toilettes, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Afrique subsaharienne, où 25% de la population pratique la défécation en plein air, des estimations indiquent qu’un enfant meurt toutes les deux minutes et demi après avoir bu de l’eau non potable pour cette raison ou suite à l’absence de sanitaires et d’hygiène.

 

De plus, suite à la récente crise Ebola, des appels ont été lancés au Nigéria pour que les pratiques de défécations en plein air cessent : on craint en effet que le virus ne se propage par les liquides humains.

 

 

 

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Affrontements Majicavo-Kawéni : des sanctions plutôt légères

Le délibéré a été rendu hier concernant ces quatre jeunes hommes interpellés à la marge des affrontements entre les jeunes de Majikavo et ceux de Kawéni. Le tribunal condamne les quatre mis en cause dans l’affaire, même si les faits qui leur sont reprochés ne sont pas les plus graves. Dans l’escalade des violences des maisons ont été brûlées autant du côté de Majikavo que Kawéni. Des familles ont tout perdu.

Une seule peine d’emprisonnement ferme, sans mandat de dépôt pour un des jeunes, il s’agit du jeune homme que nous avons choisi de dénommer Abdou, le seul à être français du groupe. Âgé de 23 ans, il est également le seul à avoir un casier judiciaire. En 2013, il avait été condamné pour deux faits de violence avec arme. Il lui est reproché d’avoir commis un délit d’attroupement avec arme, des violences volontaires n’ayant pas causé d’incapacité de travail et un vol avec arme. Il est donc condamné à un an de prison ferme pour les faits d’attroupement avec arme, mais il est relaxé pour les faits de violences volontaires et vol avec violences. Il lui est interdit de porter des armes pendant cinq ans.

Un autre jeune homme de 23 ans, défendu par maitre Andjilani, accusé d’avoir frappé l’arbitre écope d’une peine de 1500 euros, dont 1000, avec sursis. Il est éducateur spécialisé et entraine bénévolement des jeunes basketteurs de Kawéni.

Les deux autres sont chacun condamnés à un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Ils ne peuvent pas non plus porter des armes pendant cinq ans.

Kalathoumi Abdil-Hadi

Jet de pierre et pare-brise éclaté

Trois jeunes s’ennuyaient tellement au rond-point du Baobab vendredi soir, qu’ils ont décidé de lancer des pierres sur les véhicules qui passaient. C’est ainsi que le pare-brise d’une voiture a volé en éclat.
Fort heureusement, aucun blessé n’est à déploré.
Les trois délinquants ont été arrêtés par la brigade anti-criminalité. Mineurs, ils ont été relâchés après un rappel à la loi.

 

 

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ACCDOM : Grosse délégation mahoraise à Tahiti

C’est le genre d’endroit où les élus mahorais ne se déplacent pas à moins de 50, lorsque les élus réunionnais ou guadeloupéens affichent des délégations plus modestes, une dizaine de personnes tout au plus. Les congrès annuels de l’Association des collectivités d’Outremer sont l’occasion de débattre de sujets d’importance et de croiser les expériences entre les collectivités.

Les délégations sont arrivées vendredi et samedi, la délégation mahoraise venant en grand nombre. Les billets d’avion ne sont pourtant pas donnés, 4000 euros par tête, sans compter les frais de bouche. Mais rien n’est trop beau pour nos riches collectivités. Le dimanche est consacré à des visites d’agréments. Les élus et autres agents ont droit à une visite de l’atoll de Tetiaroa et de l’hôtel Le Brando au Beachcomber puis visite du musée de la botanique à Papeari.

Les travaux débutent ce lundi à Pirae. Après les discours des officiels locaux, les invités parleront d’intercommunalité sous la présidence d’Eugène Larcher, président de la conférence des communautés d’Outremer. Un autre rendez-vous a lieu en début d’après-midi sur les finances, l’octroi de mer et la fiscalité locale.

Demain de 9h15 à 12h, l’assemblée des élus parlera développement durable et agendas 21 sur le site de Taiarapu Est. Mercredi, le thème des énergies sera développé avec une visite de l’usine Criobe et d’une usine de production de jus de fruit. Enfin jeudi, lors de la dernière journée, les élus parleront d’un sujet crucial pour Mayotte, Assainissement et eau potable.

A.T.

Un Franco-Comorien interpellé avec une ceinture explosive au Liban

Un jeune français d’origine comorienne a été interpellé par les forces de l’ordre libanaises en juin dernier annonce l’agence HZK Presse.
Il avait une ceinture explosive autour de lui et s’apprêtait à commettre un attentat suicide à Beyrouth. Les cibles étaient la communauté chiite libanaise et notamment le Hezbollah, mouvement pro-iranien et l’un des adversaires farouches de l’État islamique.
Fayez Youssef Boucheran aurait rejoint cette organisation à Raqa en Syrie en passant par l’Allemagne et la Turquie.
Originaire de Trappes dans la région parisienne, le jeune homme aurait confié à la justice militaire libanaise qu’il s’était senti obligé de venir combattre en Syrie après avoir suivi l’enseignement de deux cheikhs près de chez lui.
Fayez Youssef Boucheran a été arrêté en compagnie d’un Saoudien, d’un Syrien et de quatre Libanais. Il risque la prison à perpétuité.

 

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Agression d’arbitres : « Plus de matchs jusqu’à nouvel ordre » !

Alors que les choses semblaient rentrer dans l’ordre, une nouvelle agression d’arbitres, hier soir au Baobab a poussé le collectif des arbitres à prendre une décision sans demi-mesure, ce matin, à quelques heures du coup d’envoi des matchs de championnat : « Suite à l’agression de notre collègue Ismaël Chabouhane, le comité restreint du collectif des arbitres appelle tous les arbitres à ne plus se présenter sur les terrains jusqu’à nouvel ordre. »
Les arbitres mahorais n’avaient pas officié lors des deux dernières journées pour protester contre l’agression d’un pair le 1er novembre en coupe de Mayotte. Ils avaient décidé de reprendre le chemin des stades ce week-end à condition qu’une police des terrains soit appliquée dans les championnats civils.
Mais c’est en championnat corporatif qu’un nouvel incident s’est déroulé. Le collectif des arbitres a décidé de ne pas faire de distinctions entre championnat civil et championnat corporatif.
Il appelle « tous » les arbitres à ne pas diriger et les convie à prendre part à une réunion de concertation mercredi soir à Combani.
La reprise du football à Mayotte ne devrait donc pas être pour tout de suite…

 

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Accident avec délit de fuite

Hier sur la rocade de Mtsapéré à 11h, une camionnette tente de faire demi-tour en constatant la file d’embouteillage. Ce faisant, elle percute un deux-roues qui venait en sens inverse. Sur le scooter, deux personnes.
Le conducteur s’en sort avec des blessures légères à la tête, en revanche, sa passagère a eu la jambe fracturée.
Le conducteur de la camionnette, pris de panique, s’est échappé en courant, semant les agents de police dans les rues de Mtsapéré. Il a finalement accepté de se rendre au commissariat, convaincu par le propriétaire de la camionnette.

 

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Le comité Maoré veut l’abrogation du visa de sortie pour Mayotte

Le 12 novembre 1975, les Comores ont été admises à l’Organisation des Nations Unies. Depuis 2007, le comité Maoré manifeste à cette date anniversaire pour réclamer l’unité et l’intégrité du territoire national, c’est-à-dire le retour de Mayotte au sein de l’Union des Comores.
Mardi, le comité Maoré s’est réuni au Palais du peuple à Moroni pour dénoncer la mise en place par le gouvernement comorien du visa de sortie vers Mayotte. En gros, chaque voyageur quittant l’Union des Comores doit verser une somme plus ou moins élevée selon qu’il présente un document d’identité comorien (1 €) ou étranger (60 €).
Pour le comité Maoré, ce visa est la reconnaissance implicite par le gouvernement comorien que Mayotte n’est pas comorienne. Par conséquent, pour mettre en cohérence les discours à l’ONU et les faits, il faudrait supprimer ce visa et que les voyageurs puissent se rendre gratuitement des trois îles indépendantes vers Mayotte.
Le président du comité Maoré Ali Abdou Elaniou a pour sa part déploré le fait que les autorités comoriennes demeurent indifférentes au sort des naufragés des kwassa-kwassa qui périssent entre Anjouan et Mayotte. Il fustige aussi “les collabos de la France” et appelle la diaspora à faire pression sur le gouvernement français. Enfin le comité Maoré demande aux autorités comoriennes de refuser d’accueillir les personnes expulsées de Mayotte sur le territoire comorien.
Lors de ce rassemblement, il a été rappelé des anciennes revendications du comité Maoré : un secrétariat d’État chargé du dossier de Mayotte, la participation de Mahorais au sein des instances d’Etat ou encore la promotion du dialogue entre les habitants des quatre îles de l’archipel des Comores.

 

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Miss France : Ludy au JT de TF1

À l’occasion de la présentation officielle des 33 candidates à l’élection Miss France, le journal télévisé de 13 heures de TF1 présenté par Jean-Pierre Pernault, accueillait les concurrentes.
Réunies autour de leur chaperon, Flora Coquerel, Miss France 2014 et de Sylvie Tellier, directrice de la société Miss France, les candidates ont donc fait leur premiers pas dans le monde des médias jeudi.
Invitées au JT de TF1, trois Miss ont été tirées au sort pour répondre à une question du célèbre présentateur, grand connaisseur de l’élection et amateur de belles femmes. Ainsi, notre jolie représentante a donc été parmi les chanceuses, à pouvoir s’exprimer pour la première fois sur la chaîne privée numéro 1 en France. Bien que l’intervention n’ait duré que quelques secondes, Ludy a tout de même su gérer son stress et répondre de manière simple et spontanée aux questions de Jean-Pierre Pernault, à savoir si elle était déjà venue dans l’hexagone et combien de candidates s’étaient présentées à l’élection Miss Mayotte.
Peu après ce passage en direct à la télévision, les jeunes femmes ont été présentées à la presse nationale et les clips officiels de présentation ont été mis en ligne sur le site de l’élection : www.tf1.fr/miss-france
Ces 33 beautés s’envoleront toutes aujourd’hui pour Punta Cana où elles tourneront les clips de présentation pour l’élection et apprendront à se connaître, tout en passant leurs premières évaluations devant le jury. L’élection de cette année sera placée sous le signe du cinéma et le jury sera présidé par Patrick Bruel.
Cliquez ici pour revoir l’intervention de Ludy

 

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Palmarès des collèges : Mayotte toujours dernière

Le site France-examen vient de publier un premier classement des collèges de France. Si l’académie de Rennes décroche la palme avec 67% de mentions pour 91,06% de réussite, les Outremers se retrouvent en revanche à la traîne.
La Réunion s’en sort certes le mieux, avec 47,55% de mentions pour 80,80% de réussite, mais occupe la 27ème place sur les 31 académies. Mayotte ferme la marche avec 25,71% de mentions et 64,23% de réussite.
Ce palmarès des collèges 2014 est établi à partir des résultats au diplôme national du brevet (DNB) 2013 et des données publiées par le ministère de l’Éducation nationale. Y figurent près de 6 000 établissements publics et privés ayant plus de 50 inscrits au brevet. Le site France-examen a fait le choix de privilégier le taux de mention (établi à 51% au niveau national en 2013), critère qu’il juge “plus discriminant et donc plus qualitatif” que le taux de réussite, proche de 85% au niveau national et peut révélateur.
Ce palmarès est toutefois à mettre en perspective avec d’autres éléments, comme le note France-examen : « ce que les taux de réussite et de mentions ne nous révèlent pas, c’est le poids que joue l’origine sociale des candidats dans leur succès ». Et de souligner qu’une étude de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) démontre qu’un fils de cadre a plus de chances de décrocher une mention très bien au brevet qu’un fils d’artisan. Et chez les enfants d’ouvriers, d’employés retraités ou de chômeurs, ils ne sont qu’un sur sept à obtenir une mention bien ou très bien.

 

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Des taux d’Octroi de Mer bientôt revus à la baisse

La Commission européenne a dévoilé cette semaine sa décision relative au nouveau régime d’octroi de mer, un texte essentiel pour Mayotte et les autres départements d’Outremer.
Cette décision autorise en effet la France à appliquer des exonérations ou des réductions de l’impôt « octroi de mer » sur certains produits fabriqués localement dans les RUP dans le but de renforcer l’industrie locale et améliorer la compétitivité de ces territoires, rappellent les agences Euros/Agency et M’zé conseil dans leur lettre de veille européenne Europe Mayotte hebdo.
Cette décision intègre en annexe la liste des produits visés selon trois catégories de différentiels de taux de taxation. Cette liste a fait l’objet d’un important travail de justification des surcoûts de production de la part des autorités françaises et d’un long travail d’analyse par les services de la Commission européenne.
La plupart des produits pour lesquels un différentiel de taux avait été demandé pour Mayotte ont été repris dans la proposition de la Commission européenne. Il s’agit principalement de la production agricole, ou issue de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture. La production de divers produits manufacturés à base de bois, verre, glace ou métaux sont également inclus. En revanche la production de lait, crème, beurre et produits de boulangerie à Mayotte n’a pas été retenue, ainsi que la production d’ouvrages en aluminium.
À noter également, les producteurs locaux dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 300 000 euros seront exonérés du paiement de l’octroi de mer. Il s’agit d’un cap important pour Mayotte qui, en tant que RUP , applique désormais ce régime spécial de l’Union européenne pour les RUP . Le Parlement européen va être saisi très prochainement pour donner son avis sur le projet avant une adoption formelle par les États Membres de l’UE. La France devra alors transcrire le dispositif en droit national. Ce nouveau dispositif s’appliquera à partir du 1er juillet 2015 et jusqu’au 30 juin 2020.

 

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Art de rue : Les gouzous font le mur

Tounda : Vous avez peint deux fresques sur l’un des murs de la maison d’arrêt avec les détenus, qui est à l’origine du projet ?

Jace : C’est la direction des affaires culturelles de Mayotte qui m’a contacté pour savoir si j’étais intéressé pour intervenir dans la nouvelle maison d’arrêt. Je crois que cela venait d’une concertation avec la directrice de l’établissement.

Tounda : Était-ce la première fois que vous travailliez dans un tel lieu ?

Jace : J’ai eu l’occasion d’intervenir à plusieurs reprises dans les trois centres de détention de la Réunion.

Tounda : Quel était le message à transmettre ?

Jace : Les fresques sont bien sur visibles des détenus puisqu’elles sont chacune dans une cour de promenade. Intervenir dans ce type d’établissement nécessite évidemment une validation du projet et on m’a orienté sur une ouverture sur le monde et sur quelque chose d’assez fun …

Tounda : Quand avez-vous fait votre premier déplacement sur l’île? Et quel a été votre premier gouzou à Mayotte ?

Jace : Je suis venu pour la première fois en 2005, je venais voir des amis qui résidaient sur place et j’ai fait mon premier gouzou sur une palissade en tôle, en haut d’une colline rouge (NDLR : à Majicavo). Cet été, j’ai fait mon troisième séjour sur l’île.

Tounda : Comment en êtes-vous venu au graff ?

Jace : J’ai commencé le graff en 1989 à la Réunion, après avoir découvert la bible de tout graffeur : « Subway art » de Martha Cooper et Henry Chalfant paru chez Thames & Hudson, un recueil de photographies des graffs faits sur des wagons de métro à New York.

Tounda : Parlez nous un peu de vos gouzous, quand sont-ils nés et que portent-ils comme message ?

Jace : Ils sont nés en 1992 avec l’envie d’apporter de la bonne humeur, mais aussi d’attirer l’attention sur ce qui nous entoure. Ils tentent de nous faire réfléchir sur les grands thèmes de société.

 

De l’ombre à la lumière en restant anonyme

 

Tounda : Désormais vous êtes considéré comme un artiste à part entière et vos œuvres sont exposées et vendues aux enchères, n’est-ce pas paradoxal pour un graffeur ?

Jace : Pas du tout ! Il est vrai qu’au début du mouvement graff en France, les puristes n’appréciaient pas trop ce genre de démarches, alors que les pionniers américains exposaient déjà dans des musées ! Depuis les années 2000, le mouvement s’est décomplexé et il est légitime pour nous, artistes de rue ayant passé un certain âge de pouvoir vivre de notre art et je ne vois pas en quoi cela est dérangeant. Le graffeur n’est pas forcé de passer toute sa vie à voler des bombes et dealer du shit pour survivre comme voulaient nous le faire croire les médias dans les années 90 !

 

Tounda : Vous êtes désormais considéré comme incontournable à La Réunion et votre notoriété dépasse les frontières de l’île, recevez-vous beaucoup de commandes ?

Jace : Oui beaucoup trop, d’ailleurs ! C’est toujours frustrant de refuser des projets et les gens ne comprennent pas toujours qu’il y a certaines choses que je ne veux pas ou ne veux plus faire, ou tout simplement que je n’ai plus le temps de faire. Aux yeux de certaines personnes, le fait d’être un personnage public sous-entend que je leur appartiens et que je dois faire ce qu’il souhaite.

Tounda : En plus de vos créations, vous menez un projet à Madagascar de peinture sur voile. Qu’en est-il exactement ?

Jace : Je suis allé pour la première fois en 2003 sur la côte sud ouest malgache, j’y ai peint une voile de pirogue vezo avec les moyens du bord. Je me suis juré d’y retourner avec plus de moyens techniques et d’autres artistes pour réaliser une exposition sur la mer. Depuis j’y suis retourné cinq fois avec toujours ce même plaisir. Lors de la dernière expédition, nous étions 15  dont 9 artistes étrangers de divers pays et avons réalisé une magnifique exposition le temps de notre séjour.

D’ailleurs un documentaire de 52 minutes sera bientôt diffusé sur la chaîne Thalassa voyage. Pour ce projet, nous avons eu la chance d’avoir un soutien d’Air Madagascar et des peintures Mauvilac.

 

Un procès à New York, des tirs de kalach au Botswana, le graff pas encore toujours bien vu

 

Tounda : Vous avez réalisé des œuvres spectaculaires : tunnel de la route du littoral, route des tamarins… qu’est-ce qui vous anime après plus de 20 ans de street art ? 

Jace : Déjà et avant tout le plaisir de peindre, c’est viscéral ! J’aime relever de nouveaux défis, que ce soit dans des endroits improbables ou sur des surfaces immenses. Je garde toujours en tête la volonté de surprendre le public avec mon travail.

Tounda : Vous laissez toujours une trace de votre passage lors de vos déplacements à l’étranger, les regards changent-ils sur le graff suivant les pays ?

Jace : Ca c’est sûr ! J’ai voyagé à travers une trentaine de pays et l’accueil y est bien sûr différent que l’on soit à Madagascar, à New York ou au Vietnam. À chaque fois, c’est un peu l’inconnu et la peur de se faire prendre à l’étranger. Des anecdotes, il y aurait de quoi remplir un livre mais je ne peux malheureusement pas tout vous raconter. Mais en vrac, j’ai essuyé un procès a New York, des tirs de kalachnikovs au Botswana, une course poursuite à Tokyo et plusieurs arrestations en France !

Tounda : Comment choisissez-vous vos lieux d’expression: murs, affiches, façades…

Jace : Cela dépend toujours du feeling et du coup de cœur.

Tounda : Quelle est pour vous votre œuvre la plus marquante ? Quels sont les artistes ou les parcours d’artistes qui vous inspirent ?

Jace : Certainement la prochaine, puis la suivante ! Notre maître à tous est Picasso je crois, quoique je pense que Dali a dû bien s’amuser aussi.

Tounda : Avez-vous d’autres projets à Mayotte ?

Jace : Je vais sûrement revenir dans le courant de l’année 2015 sur invitation de Papajan que j’ai eu l’occasion de rencontrer il y a une dizaine d’années à la Réunion et que j’ai eu le plaisir de retrouver lors de mon dernier passage sur Mayotte.

Tounda : Peu de gens connaissent votre visage, pourquoi souhaitez-vous garder l’anonymat ?

Jace : Cela permet d’envoyer mes cousins et autres potes lorsque je ne peux pas être présent à un événement… ou à un procès !

 

Propos recueillis par Marion Châteauneuf

Salons, conférences et séminaires… Foires et concerts !

Le tourisme, d’affaires, les séminaires internationaux, les salons professionnels ou les foires régionales, à l’image de celles mémorables qu’organisait la Chambre professionnelle à l’époque, constituent des occasions d’attirer du monde à Mayotte. Et une animation, des activités, une ouverture sur la région et le monde pour Mayotte et ses habitants.

Nos voisins, nos concitoyens en Métropole, sont très souvent ravis de pouvoir venir passer quelques jours sur l’île. Et de repartir avec une image tellement plus positive que l’appréhension qu’ils avaient en arrivant.

Cela représente un apport important de richesses sur l’île – comme les croisiéristes (!)-, dépensées dans beaucoup de secteurs d’activités directement, et tant d’autres indirectement. L’hôtellerie, la restauration, les bars, les loueurs de voitures, les activités nautiques bien sûr, mais ensuite les vendeurs de salouvas ou d’épices au marché, les producteurs de fruits pour les jus, les fleuristes pour les cérémonies ou pour fabriquer des colliers de fleurs et des tampas de jasmin…

L’impact de ce tourisme d’affaires pourrait être important pour Mayotte, très important.

Dans la région, des évènements, à l’image du festival Sauti za Busara à Zanzibar, du festival Dounia à Nosy bé, des grands raids et autres marathons à la Réunion, sont aussi des évènements qui peuvent drainer une foule d’amateurs, de passionnés.

Mayotte avait des courses, des raids qui commençaient à attirer du monde… Mayotte organisait un Festival interculturel qui aurait pu grandir et faire venir du monde chaque année, des fans de musiques des îles, comme le Sakifo à la Réunion.

Pour cela, il faut des logements en quantité suffisante, des hôtels de qualité pour le tourisme d’affaires notamment, et une variété pour tous les autres publics. Il faut un billet d’avion à des prix abordables, avec une ligne directe depuis la Métropole et des vols sur la région.

Il faut aussi des organisateurs sérieux, professionnels.

Il faut enfin une salle, des salles en conséquence. Un parc des expositions, un palais des congrès, une salle de spectacles capable d’accueillir 2 à 5.000 personnes pour un concert, en saison des pluies notamment. Une salle qui puisse s’adapter à la taille des manifestations et se transformer d’un week-end à l’autre en Salon du numérique, en Salon de la maison, proposer un spectacle de danse ou de théâtre, un concert de Sean Paul ou d’une autre star du moment, dans des conditions décentes, aux normes… Avec un parking pouvant contenir près de 1.000 véhicules. Et je pense qu’il faut commencer par là.

Le gestionnaire d’un tel équipement va se bouger pour organiser des évènements, il va solliciter les professionnels de la place, les tourneurs, et remplir ses salles. La population sera heureuse de pouvoir découvrir des nouveautés, des offres promotionnelles à l’occasion d’un salon, de pouvoir assister à un concert dans de bonnes conditions. L’activité économique en sera évidemment dynamisée.

Les visiteurs extérieurs pour les foires régionales ou les séminaires vont devoir se loger et rapidement les chambres vont voir le jour, de part et d’autre de l’île. Les loueurs de voitures s’équiperont, je ne m’inquiète pas pour eux non plus, tout comme les professionnels des sorties en mer.

Je pense que plus largement le tourisme pourra enfin trouver sa place, car beaucoup y verront leur intérêt, beaucoup y gagneront. La propreté de l’île devra suivre, avec l’assainissement pour sauver le lagon, notre grande richesse. Et la pratique plus répandue de l’anglais suivra, avec un marché plus ouvert sur l’extérieur, avec un parking propre et des toilettes publiques, des plages aménagées, des routes agrandies et sans graviers intempestifs… Bon, je commence à divaguer…

Je pense que le positionnement géographique de Mayotte, le fait d’être français et européen constituent des atouts dans la région. Le fait que (trop) peu de monde nous connait en France et en Europe nous offre une clientèle potentielle gigantesque. Il ne manque plus qu’une volonté politique de soutenir les projets à leur démarrage, afin que l’île et tous ses habitants en profitent, enfin.

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes