Accueil Blog Page 60

Fonds européens : un séminaire à Dembéni ces mardi et mercredi

fonds-europeens-un-seminaire-a-dembeni-ces-mardi-et-mercredi

Afin de mieux connaître les projets susceptibles de bénéficier du programme Leader (pour Liaison entre actions de développement de l’économie rurale), un séminaire est organisé à la Technopôle de Dembéni, ces mardi et mercredi. Des tables rondes et des revues de projets ont occupé la première journée animée par les trois GAL (Groupement d’action locale) de Mayotte (Ouest-Grand sud, Nord et centre de Mayotte, Est-Mahorais).

« Cet événement est à destination des collectivités et des acteurs locaux souhaitant en savoir plus sur les possibilités d’accompagnement (technique et financier) au montage de projets locaux environnementaux, culturels, socio-médicaux, à destination des jeunes, etc… », font valoir les trois structures, avant des visites de terrain prévues ce mercredi. Invitée également, Zamimou Ahamadi, la cinquième vice-présidente en charge des finances et des affaires européennes, a déclaré : « Nous co-financons ces projets pour transformer la vie des Mahorais car cette solidarité est au cœur de notre vision pour l’avenir de Mayotte ».

Choléra : Anchya Bamana demande « d’agir sans délai »

Face à la recrudescence des cas de choléra aux Comores ayant conduit Madagascar à suspendre ses liaisons maritimes avec l’archipel, la députée Anchya Bamana demande dans un communiqué au gouvernement « d’agir sans délai pour durcir les contrôles aux frontières avec un dispositif spécifique pour prévenir les arrivées illégales sur notre territoire, renforcer les moyens du CHM et d’anticiper d’éventuels cas de la maladie afin de garantir les soins appropriés à la population. La réintroduction du choléra à Mayotte ne fera qu’aggraver un système de santé déjà éprouvé qui n’a plus les moyens d’y faire face ».

La députée adresse aussi un courrier à Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur. Elle dit s’engager à le faire pour « tous les assassinats commis à Mayotte sous l’action des délinquants et passés sous silence par le représentant du gouvernement à Mayotte ». Réitérant une demande d’audience, elle cite ainsi dans sa missive envoyée ce mardi l’assassinat du sexagénaire à Passamaïnty, samedi soir. « Ces assassinats se banalisent, sous le silence du représentant de l’État localement. Ce n’est pas normal ! », vitupère-t-elle, avant de demander le déploiement des moyens de la marine nationale « pour faire un barrage infranchissable aux embarcations qui rentrent quotidiennement à Mayotte : seul rideau de fer qui vaille aux yeux des Mahorais ».

Les candidatures Mobilité Mayotte Québec sont ouvertes

les-candidatures-mobilite-mayotte-quebec-sont-ouvertes

Pour la quatrième année, l’association Mobilité Mayotte Québec (MMQ) accompagne les étudiants mahorais au Québec. Désormais, plus de trente étudiants mahorais sont inscrits dans des universités des villes du Québec au Canada. Pour la rentrée 2025-2026, les candidatures sont maintenant ouvertes pour être encadrés par MMQ.

Pour envoyer sa candidature c’est très simple : télécharger, remplissez et transmettez à l’association par mail le document « Candidature MMQ 2025/2026 » à retrouver dans la biographie Instagram. Il est possible de les contacter sur les réseaux sociaux ou par mail pour obtenir plus d’informations.

Une marche en hommage aux combattants du cancer ce dimanche

L’association mahoraise pour la lutte contre le cancer (Amalca) organise la quatrième édition de la marche solidaire « Mwendro wa Tama ». Le rendez-vous est donné dimanche, à partir de 7h30, à la rocade de Mamoudzou pour rendre hommage aux personnes touchées par le cancer du sein, sensibiliser la population et renforcer la solidarité́ autour de la cause.

Les Arts dansés célébrés à Coconi ce samedi

les-arts-danses-celebres-a-coconi-ce-samedi

De 8h à midi, samedi, le pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi accueillera des artistes des quatre coins de l’île, tels que les Super Jeunes de Bandrélé, Louba Junior d’Acoua, ou encore de Msaidiyé de Kahani pour une matinée dédiée aux danses traditionnelles mahoraises. Cet évènement immersif vise à comprendre les subtilités qui composent les sonorités mahoraises, mais aussi leurs influences.

« Avec une profonde tristesse », les pompiers apportent leur soutien au caporal Karim Amroussi disparu à bord d’un ULM

-
avec-une-profonde-tristesse-les-pompiers-apportent-leur-soutien-au-caporal-karim-amroussi-disparu-a-bord-dun-ulm
Karim Amroussi (au centre) est pompier volontaire au sein du Service départemental d'incendie et de secours.

Dans un post Facebook, le Service départemental d’incendie et de secours de Mayotte annonce « avec une profonde tristesse la disparition de notre camarade sapeur-pompier volontaire, le Caporal Karim Amroussi ». Ce dernier a disparu avec un autre pilote à bord d’un ULM en provenance de Nozy-Bé (Madagascar) depuis dimanche.

Les recherches dirigées par les autorités malgaches avec le soutien des secours français, la marine, la gendarmerie n’ont pour l’instant pas permis de retrouver l’appareil.

Crise de l’eau : des coupures non prévues à Mamoudzou et Koungou ce mercredi

En raison d'un pompage défectueux, Mamoudzou et Koungou connaissent des coupures d'eau techniques, ce mercredi.

Les réservoirs de distribution étant peu remplis, ce mercredi matin, « suite à un incident technique sur un pompage », la Société mahoraise des eaux (SMAE) doit procéder à des coupures d’eau imprévues dans le nord-est de Grande-Terre. Dès 10h, M’tsapéré et Majicavo-Koropa ne seront plus alimentés, et ce jusqu’à 16h. Pour les villages de Passamaïnty (Gnambotiti), Kawéni et Koungou, la coupure prévue normalement à 14h est avancée à midi.

A Bandrélé, un véhicule percute un camion des gendarmes et fait cinq blessés

a-bandrele-un-vehicule-percute-un-camion-des-gendarmes-et-fait-cinq-blesses
Ce lundi, vers 10h20, à hauteur de l’hôtel Sakouli, dans la commune de Bandrélé, « un véhicule en provenance du sud de l’île qui arrivait à vive allure a percuté un camion de gendarmes mobiles stationné sur le bas-côté », indique la gendarmerie de Mayotte. Des traces de pneus sur cinquante mètres ont été retrouvées sur la chaussée.
Le conducteur a perdu le contrôle de sa voiture et est venu taper la cabine du camion. Une gendarme qui s’y trouvait a été blessée. Au total, l’accident a fait cinq blessés, la gendarme, le conducteur du véhicule et ses trois passagers. Conduits au centre hospitalier de Mayotte et au dispensaire, leur pronostic vital n’est pas engagé.
Le chauffeur a été placé en garde à vue par la brigade de M’zouazia pour déterminer les circonstances de cet acte.

Un ULM porté disparu entre Madagascar et Mayotte

un-ulm-porte-disparu-entre-madagascar-et-mayotte
La préfecture de Mayotte confirme la disparition, depuis ce dimanche, d’un ULM. Celui-ci a quitté Nosy Bé à Madagascar vers midi pour rejoindre Mayotte où il est basé. Il n’y a aucune nouvelle du pilote et du passager qui se trouvaient à bord. D’après le plan de vol, l’appareil devait atterrir à 16h sur le territoire mahorais, ce dimanche. Des recherches sont en cours pour les retrouver, elles sont pilotées par les autorités malgaches, l’ULM ayant disparu dans les eaux territoriales de Madagascar.
Celles-ci se déroulent avec le concours des secours français. Plusieurs sont mobilisés, entre autres, le Cross (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) de La Réunion, le Champlain, un navire de la marine nationale, un avion affecté à la lutte contre l’immigration clandestine (LIC) et un hélicoptère de la gendarmerie de Mayotte.

Des habitants de Miréréni contre l’installation d’une usine d’embouteillage

des-habitants-de-mirereni-contre-linstallation-dune-usine-dembouteillage
A l’entrée de Miréréni, dans la commune de Tsingoni, des banderoles au bord de la route ont été accrochées par des riverains en colère.

Des manifestants ont bloqué l’accès d’un site d’accueil d’une usine d’embouteillage d’eau, ce lundi, à Miréréni, dans la commune de Tsingoni. Demandant une relocalisation de ce projet porté par une société de Théophane « Guito » Narayanin, ils ont rencontré le maire et ses proches en milieu de journée pour essayer de dénouer la crise. Ils ont consenti à libérer le site en échange d’une nouvelle rencontre prévue vendredi matin.

Fin du droit du sol : Mansour Kamardine : « Nous avons gagné la bataille idéologique »

fin-du-droit-du-sol-mansour-kamardine-nous-avons-gagne-la-bataille-ideologique
Mansour Kamardine nous a reçu chez lui à Mangajou pour évoquer son dernier livre sur l’abrogation du droit du sol. L’ancien député dit en avoir trois autres en phase de relecture.

L’annonce faite par Gérald Darmanin, le 11 février, de vouloir supprimer le droit du sol à Mayotte pour lutter contre l’immigration irrégulière n’a pas surpris Mansour Kamardine. Partisan de longue date de cette abrogation, l’ex-député défend cette idée dans un livre intitulé « Lois Mayotte : de la suppression du droit du sol ? ». Il nous a reçu chez lui pour s’en expliquer.

fin-du-droit-du-sol-mansour-kamardine-nous-avons-gagne-la-bataille-ideologique

Flash Infos : Depuis combien de temps défendez-vous cette abrogation du droit du sol à Mayotte ?

Mansour Kamardine : Elle est sur le bureau du parlement depuis 2005. Cette année-là, François Baroin (N.D.L.R. ministre de l’Outremer de 2005 à 2007) l’a posée sur la table lors d’un déplacement à Saint-Pierre-et-Miquelon en août. Moi-même, j’ai déposé une proposition de loi, un mois plus tard, pour dire que la situation à Mayotte nous impose de nous interroger sur le droit du sol. Je note que François Bayrou avait dit en 2007 que c’était la solution. En 2014, François Hollande et Manuel Valls ont instauré le visa territorialisé, qui est l’expression vile de la réaction xénophobe et raciste. Pour eux, Mahorais et Comoriens sont tous noirs, musulmans, on doit donc tous rester entre nous et ne pas aller à Paris les e****der. C’est ça le sens de ce visa. En 2017, Manuel Valls avait dit que le sujet pour Mayotte n’était pas l’abrogation du droit du sol, mais la continuation de l’investissement dans les écoles et le logement social. C’est dans la continuité de la politique de François Mitterrand qui était de rechercher les voies et moyens pour que Mahorais et Comoriens retrouvent « une unité ».

F.I. : Est-ce que la publication de votre ouvrage est une manière de convaincre les réticents qu’il s’agit d’une bonne solution pour Mayotte ?

M.K. : Nous avons gagné la bataille idéologique. Dans le débat politique actuel, on constate que la droite dit qu’il faut le faire et éventuellement en Guyane aussi. La gauche estime que c’est une atteinte à l’unité de la République, il ne faut pas le faire. Et quand on a un président de la République et un ministre de l’Intérieur et de l’Outremer qui disent oui, il faut le faire. Je crois que c’est une victoire idéologique. C’est quelque chose qui se fera. La difficulté que nous avons est de pouvoir éviter un débat frontal et inutile qui desservirait Mayotte. Car les opposants vous disent que si on le fait à Mayotte, le gouvernement sera tenté de le faire ailleurs. Il faut régler cet aspect-là car la situation à Mayotte n’est pas la même que celle de l’Hexagone. Quand l’immigration représente 10% dans l’Hexagone et 60% ici, vous ne réglez pas les problèmes avec les mêmes lois.

F.I. : Pour vous, quels sont les arguments qui légitiment une suppression du sol ?

M.K. : Quand on regarde, tout le monde veut aller à Mayotte accoucher, sans doute pour des raisons liées à l’absence d’infrastructures sanitaires, mais pas que. Les gens qui viennent le disent clairement, ils souhaitent que leurs femmes accouchent à Mayotte pour que leurs enfants accèdent à la nationalité française. C’est le sésame qui empêche l’expulsion, permet d’avoir accès à la santé, au logement. Au milieu de tout ça, il n’y en a pas un qui est heureux d’être Français, ils veulent que Mayotte devienne comorienne.

F.I. : Est-ce que c’est vraiment le cas ? Ceux qui viennent ici le font parce que justement Mayotte est française.

M.K. : C’est tout le paradoxe. Les Comores sont un territoire de paradoxes. On est heureux de venir parce que Mayotte est française, mais en même temps, il faut qu’elle soit rattachée aux Comores parce qu’elle serait à l’origine de tous les maux de Comores. Et malheureusement, c’est un discours que l’on peut retrouver aussi chez des Franco-français. Ensuite, vous avez près de 11.000 naissances à Mayotte par an dont 80% sont des étrangers et dont une bonne partie sont des Comoriens (N.D.L.R. en 2022, sur 10.770 naissances,  l’Insee comptabilise 75% de mères étrangères, mais 55% des nouveau-nés ont au moins un parent français). Intégrer et assimiler une communauté beaucoup plus importante que celle mahoraise, cela ne peut pas se faire. Et c’est exactement ce qui se passe, les effets sont omniprésents. La langue, la culture mahoraise, les traditions mahoraises ont quasiment disparu. A cela, se conjugue le phénomène de violence, les gens n’osent plus sortir la nuit, toutes les manifestations culturelles ou cultuelles, tout ça est terminé. Dans les vingt ou trente ans qui viennent, il n’y aura plus de Mahorais dans le sens que l’on a connu, il y a vingt ans. Ce n’est pas une perspective que je souhaite.

F.I. : Sur quoi fondez-vous cette hypothèse ?

M.K. : Pour le rapport que nous préparions avec Guillaume Vuilletet (N.D.L.R. les deux ex-députés étaient les rapporteurs d’une mission d’information sur la situation du département de Mayotte), nous avons eu beaucoup d’éléments. J’ai moi-même interrogé le gouvernement. A titre d’exemple, selon le ministère de la Justice, sur la période de 2012 à 2017, la France a fait plus de 10.000 jeunes Franco-comoriens par an. Ce sont des gens qui ont des droits que vous et moi, et c’est normal. Mais cela veut dire que dans vingt ans, ils seront plus nombreux que le nombre d’électeurs à Mayotte (N.D.L.R. 98.109 aux dernières élections législatives). On perd ainsi par la démographie ce que l’on a gagné dans les urnes.

F.I. : Vous vous appuyez beaucoup sur des chiffres. Mais concernant les naissances, vous mentionnez peu ceux qui sont nés de père ou de mère de nationalité française.

M.K. : Il est clair que 75% des naissances le sont de mères comoriennes. A côté de ça, il y a quelque chose comme 7.500 reconnaissances. Et quand on dit reconnaissances, j’entends derrière et c’est ce que je dis, il y a les fausses reconnaissances. Ce sont des Mahorais, des métropolitains. Il en est de même pour le Pacs (Pacte civil de solidarité). Dans les officines de notaires, dans les mairies, c’est devenu un sport territorial. Car dit Pacs dit régularisation derrière. Je prends exemple sur un homme qui est venu au cabinet et m’a dit avoir reconnu onze enfants de onze femmes différentes. Il disait avoir été payé cent euros et que c’était un Grand Comorien qui était venu pour lui faire signer les papiers. On m’a dit qu’à Sada, un autre en avait reconnu une quarantaine. La fraude est avérée. C’est sûr que dans le jeu, les Mahorais ne sont pas exempts de critiques. Ils n’ont pas toujours un comportement responsable.

F.I. : Mais si on supprime le droit du sol, est-ce qu’il n’y aurait pas davantage de fausses reconnaissances puisque ce serait l’unique moyen de naturaliser son enfant ?

M.K. : La suppression du droit du sol ne suffirait pas à elle de toute seule pour régler le problème. Il n’y a pas une solution, il y a d’autres solutions, des outils à mettre en place. Je prends l’exemple d’une femme qui vient à accoucher à Mayotte. Elle va bien, son enfant aussi, tant mieux. Qu’est-ce qui empêche le préfet de Mayotte de lui remettre une OQTF*pour qu’elle rentre aux Comores ? Sur ce point, je vous le dis, les services de l’État ont imaginé que c’était interdit. Nous avons eu cet échange quand Bruno Retailleau était là (N.D.L.R. le nouveau ministre de l’Intérieur était à Mayotte au début du mois de mai lorsqu’il était président des sénateurs LR) et on nous a sorti ça. Si nous appliquons des textes contra legem, nous ne nous en sortirons pas. J’ai appelé aussi de mes vœux un véritable plan global qui justifierait d’un point de vue administratif que toute la chaîne de l’immigration (la surveillance, l’interpellation, la reconduite, la régularisation) soit pilotée par un seul. Le général de gendarmerie et le directeur territorial de la police nationale accepteraient alors de placer leurs hommes sous l’autorité d’un préfet délégué à l’immigration.

F.I. : Qu’est-ce qu’il ferait de plus que le sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine que l’on a aujourd’hui ?

M.K. : Le préfet est un élément de la lutte contre l’immigration. Le sous-préfet fait un travail formidable, mais entre lui, le préfet, le DTPN, le général et le secrétaire général de la préfecture, on a un pouvoir dilué. Et cette dilution est la meilleure façon d’empêcher le pouvoir d’être efficace. Là, on saurait que tout ce qui touche à la question migratoire est du ressort du préfet délégué à l’immigration. Il ne rendrait compte qu’au préfet.

F.I. : Pour revenir sur la question du droit du sol, est-ce que les conséquences d’une abrogation ont été évaluées ? En 2018, la modification du droit du sol (un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne peut pas acquérir la nationalité française si au moins l’un des deux parents n’est pas légalement sur le territoire les trois mois avant la naissance) fait que de plus en plus de jeunes se voient refuser la nationalité et se retrouvent coincés ici.

M.K. : L’amendement Thani a été un bel amendement, mais il s’est arrêté au milieu du gué. Il a favorisé la fraude à la reconnaissance de paternité. C’est pour cela qu’il faut aller plus loin. Le cas de ces étudiants est un dévoiement de nos textes. La loi dit que l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans. Si vous avez votre baccalauréat, vous n’êtes plus dans l’obligation, vous n’êtes plus jeune. Vous devez pouvoir soit vous rendre aux Comores parce qu’ils ont leur propre réseau de formations, soit vous rendre ailleurs. L’idée d’imaginer que ces jeunes sont abandonnés est fausse, ils refusent simplement d’accepter ce qu’ils sont, c’est-à-dire des Comoriens. Et ils peuvent partir, 350 étrangers ont par exemple eu l’autorisation de partir de Mayotte l’année dernière pour continuer leurs études.

F.I. : Toujours sur l’amendement Thani, il y avait cette idée que ça allait être dissuasif pour les candidats au départ. Et ce n’est pas le cas, on a toujours autant d’arrivées sur le territoire. Est-ce qu’il y a un risque d’avoir le même résultat ?

M.K. : Je le disais tout à l’heure, ce n’est la seule solution. Le contrôle des frontières est un autre aspect de la solution. Tant qu’on n’aura pas réussi à juguler la circulation à nos frontières, il n’y aura pas de véritable solution. C’est une vérité. Mais ce n’est pas la conséquence de l’amendement Thani. Ce qui fait la difficulté dans ce dossier, et c’est le cas sur d’autres sujets en Outremer, l’État a souvent tendance à répondre tardivement aux problématiques ultramarines. De sorte, qu’en le moment où la question est posée et on y répond, la réponse n’est plus adaptée. L’amendement Thani cherche à trouver des solutions. Elles ne fonctionnent pas ? Et bien, il faut les faire évoluer.

*OQTF : Obligation de quitter le territoire français.

« Lois Mayotte : de la suppression du droit du sol ? », de Mansour Kamardine, éditions L’Harmattan, 224 pages, 25 euros.

La jeunesse de l’océan Indien à N’gouja pour travailler ensemble

la-jeunesse-de-locean-indien-a-ngouja-pour-travailler-ensemble
Des jeunes de Djibouti, La Réunion et Mayotte participent à cet échange, toute cette semaine. Ceux de Maurice n’étaient pas encore arrivés sur le territoire mahorais, ce lundi après-midi.

Ce lundi 21 octobre, des jeunes de Djibouti, La Réunion et Maurice ont fait connaissance avec des Mahorais à N’gouja, Kani-Kéli. Tout au long de la semaine, ils vont effectuer des actions en faveur de l’environnement, un dispositif à l’initiative de la commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien. Ils rédigent une charte sur le sujet qui sera remise aux dirigeants.

la-jeunesse-de-locean-indien-a-ngouja-pour-travailler-ensemble
De gauche à droite, Rosette Vitta, conseillère départementale du canton de Bouéni, une élue de la communauté de communes du Sud, Ashok Cheetamun, secrétaire général de la CJSOI, Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte, et Madi Vita, le président du comité régional sportif et olympique (Cros) de Mayotte.

Quoi de mieux que le sud de Mayotte pour présenter les beautés de l’île aux parfums ? « La perle du sud » comme l’appelle la communauté de communes du Sud. Ce lundi, sept jeunes issus de Mayotte, La Réunion, Djibouti et Maurice, de 15 à 25 ans, se sont rencontrés au Jardin Maoré à N’gouja. Pendant la semaine, ils vont participer à des activités en lien avec la préservation de l’environnement. Ce dispositif se déroule dans le cadre de la commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien (CJSOI), au-delà du volet sportif des actions culturelles et environnementales sont aussi mises en place entre les jeux. « Lors des derniers jeux à Maurice en 2022, l’environnement était une cause mise en avant dans le plaidoyer des jeunes, nous avons donc repris ce thème », explique Madeleine Delaperrière, déléguée régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et au sport (Drajes), qui organise l’événement.

Les participants ont été choisis pour leur intérêt pour l’environnement. Manar Houssein, 24 ans, vient de Djibouti, elle est chargée de communication dans une agence qui accompagne la transition énergétique mais aussi influenceuse. « J’ai 300.000 abonnés sur mon compte Instagram, je parle de sujets qui me tiennent à cœur comme les mutilation génitale ou l’environnement », raconte-t-elle. A l’issue de la semaine, elle compte sensibiliser sur ce qu’elle a appris sur les réseaux. Daroueche Farel, 16 ans, fait partie des deux Mahorais sélectionnés, il a été choisi pour son implication au sein du comité des jeunes d’Acoua. Pour lui, se mobiliser sur ces questions va de soi car « l’environnement, c’est notre avenir », considère celui qui aime se rendre utile avec les actions de nettoyage de déchets. Les deux filles qui représentent La Réunion sont pour leur part en service civique dans une association de protection des cétacés.

« Donner de la responsabilité »

Le thème retenu, la protection de la planète, est d’autant plus crucial que les îles de l’océan Indien sont particulièrement vulnérables au changement climatique que ce soit pour la montée des eaux ou la pollution de l’océan. Jacques Mikulovic, le recteur de l’académie de Mayotte, salue la tenue de cet événement entre la jeunesse francophone de l’océan Indien à Mayotte afin de sensibiliser « à Mayotte, cette perle de l’océan indien et à son lagon ». Dédier cette semaine à « l’environnement donne de la responsabilité à nos jeunes », soutient-il. La dimension multiculturelle de cet échange lui semble très riche. « Chacun selon le territoire d’où il vient a son regard, dans ces pays des enjeux sont les mêmes, comme ceux du reboisement, de l’eau, de l’électricité, partager des choses à plusieurs rend plus intelligent », estime-t-il.

D’ici jeudi soir, les participants vont faire un baptême de plongée, suivre une conférence sur l’écosystème du lagon et sa protection. Une initiation à l’escalade sur la presqu’île de Bouéni est aussi organisée en même temps qu’une sensibilisation aux oiseaux de Mayotte. Une visite de la mangrove est aussi au programme et un cours de voile. Le but de la semaine est d’écrire une charte des engagements écoresponsables. « Elle sera ensuite remise aux représentants de chaque pays ou ministre pour la mettre en œuvre, l’idée est aussi qu’elle soit utilisée pour organiser des prochains jeux des îles éco responsables comme ceux des Jeux olympiques de Paris », explique Madeleine Delaperrière.

Seuls trois pays et territoires de la CJSOI ont pu faire le déplacement à Mayotte, il manque les Comores, Madagascar et les Seychelles. Ces dernières accueilleront les prochains jeux de la CJSOI en 2025.

Moroni s’indigne après le refoulement d’un bateau à Madagascar

moroni-sindigne-apres-le-refoulement-dun-bateau-a-madagascar

Parti mercredi depuis le port de Mutsamudu à Anjouan, le bateau Acadie avait été interdit d’accoster à Mahajanga, en respect d’une note des autorités de la Grande Ile qui ont une nouvelle fois décidé de fermer leurs frontières maritimes en raison de la résurgence du choléra à la Grande Comore. Moroni parle d’un acte inamical.

Encore une décision qui cristallise les relations entre Moroni et Antananarivo. Le 16 octobre, Madagascar a décidé sans informer le pays voisin, de fermer les frontières maritimes en raison du retour du choléra au nord de la Grande Comore. N’étant pas informées, les autorités comoriennes ont laissé un bateau partir vers la Grande Ile. Ce n’est qu’une fois sur place, que le commandant de l’Acadie apprenait l’interdiction d’accoster. Le bateau, qui avait à son bord 290 personnes, avait dû opérer un demi-tour. Le navire est arrivé dimanche, au port de Mutsamudu. Un refoulement qui n’a pas du tout plu au gouvernement comorien. « Le gouvernement comorien déplore la décision des autorités de Madagascar de suspendre unilatéralement les liaisons maritimes entre les deux pays, sous le prétexte injustifié qu’une épidémie de choléra sévirait actuellement aux Comores et ce, quatre ans après la suspension unilatérale des liaisons aériennes », a déploré le ministère des Affaires étrangères comorien, ce lundi.

Dans le même communiqué, les autorités comoriennes se posent des questions, constatant que la relation de bon voisinage n’a pas été respectée. « Le refoulement du navire battant pavillon comorien Acadie, avec plus de 280 passagers à bord, dont de nombreuses personnes en situation de vulnérabilité (malades, femmes enceintes, enfants en bas âge, etc.) fait fi, en effet, des liens d’amitié et de bon voisinage existant entre l’Union des Comores et Madagascar », poursuit la diplomatie comorienne. Présent au port de Mutsamudu, pour accueillir les passagers, le gouverneur de l’île d’Anjouan, le docteur Zaïdou Youssouf a qualifié la décision d’Antananarivo d’acte, inélégant et inamical. « Au niveau de la région, plusieurs pays voisins gèrent de façon endémique le choléra sans jamais recourir à une fermeture des frontières », a fait observer le chef de l’exécutif d’Anjouan.

Des malades, femmes enceintes

Il a souligné par ailleurs que dans la législation sanitaire internationale, le choléra n’a pas été inscrit sur la liste des maladies dont la présence dans un territoire peut conduire à la fermeture des frontières. « Même si chaque État est souverain, mais avec la relation fraternelle, le bon voisinage entre les deux pays, Madagascar aurait dû informer Moroni », estime le gouverneur. Avant que le navire n’opère un demi-tour, le consulat comorien de Mahajanga avait proposé une mise en quarantaine des passagers aux frais des autorités de Moroni, ce qui les aurait libérés de ce calvaire, mais une fin de non-recevoir lui a été opposée. Selon nos informations, le bateau Acadie transportait à son bord en partant de Mutsamudu, 295 personnes, dont quinze membres d’équipage, et treize enfants. Parmi les passagers, se trouvaient également trois femmes enceintes, cinq malades et 35 Malgaches qui se rendaient chez eux. Tout ce contingent a passé plus de trois nuits en mer. Après son retour à Moroni, Djae Mohamed a témoigné devant les médiaux sociaux, son périple. « Nous sommes partis de la Grande Comore, mardi, pour prendre le bateau à Anjouan. Une fois au large, le commandant n’a pas de suite expliqué ce qui se passait en vrai. Dans un premier temps, il a dit attendre la marée hausse avant d’accoster. Mais à 14h, il finira par tout avouer. En tout cas, l’équipage a essayé de nous nourrir matin, midi, soir. Une vedette venait nous ravitailler jusqu’à notre retour », a confié le jeune homme qui a dénoncé l’attitude des autorités de Majunga. « Nous étions prêts à payer notre mise en quarantaine. Nous ne demandions qu’une autorisation pour rejoindre la terre ferme, car nous étions épuisés », a-t-il ajouté, invitant le gouvernement comorien à offrir à ses citoyens des meilleures conditions de vie, faisant allusion aux malades qui voulaient partir se soigner à Madagascar. Selon lui, cela éviterait de tels affronts. La décision de fermer les frontières aux bateaux en provenance des Comores a été prise en conseil de ministre, le 16 octobre. Mais la presse de la Grande Ile ne l’a relayée que le lendemain. Le gouvernement d’Andry Rajoelina cite la situation épidémiologique du pays voisin pour justifier la suspension temporaire des liaisons maritimes rouvertes pourtant au fin août, après une longue fermeture qui a duré presque six mois. Le communiqué de l’exécutif repris par des titres de Madagascar précisait que les navires transportant des marchandises stratégiques allaient être autorisés. A bord de l’Acadie, il n’y avait que des passagers avons-nous appris.

Les lingots d’or ?

Des informations relayées ici et là et qui nécessiteront certainement une confirmation dans les jours à venir, laissent entendre que ce refoulement serait aussi lié à une guerre de leadership entre les deux compagnies qui desservent la Grande Ile depuis les Comores. Mais on en saura un peu plus quand le propriétaire de l’agence Acadie s’exprimera. Le gouvernement comorien, dans son communiqué de ce 21 octobre, dit s’interroger, enfin à juste titre, sur le bien-fondé d’une telle décision, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’ayant à ce jour déclenché aucune alerte pouvant justifier des mesures aussi drastiques et restrictives. D’autant que les passagers d’Acadie avaient tous selon une source autorisée de l’île d’Anjouan leurs carnets de vaccination du choléra. Moroni à travers le communiqué de sa diplomatie exhorte les autorités de Madagascar à reconsidérer sa position et à donner une chance au dialogue pour mettre fin à ce regrettable malentendu. Pour rappel, depuis la saisie fin décembre 2021, à l’aéroport de Moroni, de près de 49 kilogrammes d’or, que Madagascar considère provenir de son sous-sol, les relations bilatérales entre les deux pays voisins ne cessent de se tanguer.

En dépit de l’extradition des deux trafiquants malgaches présumés arrêtés aux Comores, à cette époque, en possession des lingots d’or, l’espace aérien malgache reste fermé voilà maintenant deux ans. Les passagers qui veulent se rendre à Madagascar depuis l’archipel, sont obligés de passer par Addis-Abeba ou Nairobi payant un billet exorbitant qui avoisine les 600 euros minimums.

Un job dating à Mamoudzou le 5 novembre

Le Crédit Agricole Mutuel La Réunion Mayotte organise un job dating à Mamoudzou le 5 novembre qui réunira une dizaine d’entreprises locales proposant une trentaine de postes en CDD et CDI. La comptabilité-contrôle de gestion, RH-formation, vente, logistique, relation client-support, chimie-biologie-agronomie, administration, qualité-maintenance, ou encore production-fabrication seront les secteurs représentés lors de cet événement qui se tiendra de 9h à 12h. L’inscription est obligatoire, gratuite et soumise à sélection. Pour réserver sa place, il faut se rendre sur https://job.wiz.bi/GHJ17 ou bien écrire à l’adresse carla@wizbii.com ou téléphoner au 06 69 67 11 16, avant le 1er novembre. Le lieu exact du job dating sera envoyé aux futurs participants. Pour consulter les différents postes à pourvoir, il est possible de se rendre à l’adresse suivante : https://www.wizbii.com/events/youzful-job-dating-a-mamoudzou.

Octobre rose : un tournoi de football à M’zouazia

octobre-rose-un-tournoi-de-football-a-mzouazia

Dans le cadre des actions menées pour Octobre rose dans le sud de Mayotte, la communauté de communes du Sud de Mayotte (CCSud) organise la première édition du tournoi de football « Un but pour Elles ». Cet événement se déroulera le samedi 26 octobre de 7h à 13h, au stade municipal de M’zouazia, dans la commune de Bouéni. Ce tournoi a pour but de rassembler la population afin de la sensibiliser sur l’importance du dépistage du cancer du sein et de promouvoir le sport comme moyen de prévenir les maladies. Des professionnels de santé seront présents à l’événement pour échanger avec le public.

Octobre rose : des dépistages gratuits à Kawéni samedi

Le centre régional de coordination des dépistages de cancers (CRCDC) de Mayotte clôture Octobre rose, au travers du programme « Parcours santé : Lutte contre le cancer du sein ». Cet après-midi de sensibilisation et de dépistage gratuit est ouvert à tous, ce samedi 26 octobre, de 13h à 17h, à la MJC de Kawéni. Il a pour but de faire comprendre l’importance du dépistage précoce et de découvrir les gestes d’autopalpation par des ateliers. A la fin de la journée, une pièce de théâtre sera jouée par les mamans de Kawéni. Plus de renseignements auprès de Fatima Kassim (06 39 03 69 64).

Une conférence sur la santé mentale au lycée des Lumières

L’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte organise une conférence sur la santé mentale, le 24 octobre de 8h à 11h30 au lycée des Lumières à Kawéni, dans le cadre des semaines d’information en santé mentale (SISM). Avec des ateliers, des témoignages et des interventions, cette conférence a pour but de sensibiliser, d’informer et de faire évoluer les réflexions autour de la thématique de la santé mentale, et des tabous qui l’entourent.

Onze jeunes de la bande de Gotam jugés devant la cour d’assises

Des jeunes de la bande de Gotam de Petite-Terre, presque tous mineurs au moment des faits, sont jugés pour des vols en réunions et en bande organisée, vols avec violences et armes, mais aussi dégradations, destructions et associations de malfaiteurs pour des faits commis entre le 9 octobre 2020 et le 22 janvier 2021. Le procès, devant la cour d’assises de Mayotte, se déroule jusqu’au mardi 29 octobre à huit clos et compte près de 25 parties civiles.

Un documentaire sur les dugongs mahorais sur France 3

Le documentaire « Dugong Blues, les dernières sirènes de Mayotte » a été diffusé à 23h sur France 3, lundi 21 octobre. Réalisé par Christophe Castagne, il brosse le portrait du dugong, un mammifère maritime herbivore qui vit aux abords de Mayotte. En voie de disparition, il est menacé par le développement de l’île et ne compte presque plus d’individus. La production est à retrouver en streaming sur le site de France.tv jusqu’au 24 juillet 2025.

Ramlati Ali relaxée par le tribunal correctionnel de Mamoudzou

-
FI - Justice Ramlati Ali
Sept ans après l’affaire des procurations frauduleuses de Bandraboua, Ramlati Ali a été relaxée par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

L’ex-députée Ramlati Ali a été relaxée par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin. Cependant, la justice a estimé que plusieurs de ses soutiens dans le nord de Mayotte avaient bien mis un système en place en 2017 pour établir de fausses procurations pour les élections grâce à un médecin et un gendarme un peu trop complaisants.

Au cours des élections législatives de 2017, l’écart de 54 voix et des irrégularités avaient poussé le conseil constitutionnel à annuler le scrutin qui avait déclaré Ramlati Ali (Parti socialiste, puis La République en marche) victorieuse dans la première circonscription de Mayotte. Cela n’avait pas souri au candidat malheureux Elad Chakrina (Les Républicains) puisque la médecin avait réussi à l’emporter en mars 2018. Sept ans après, l’ex-députée et sept coprévenus ont été jugés pour des fausses procurations établies par un gendarme de la brigade de M’tsamboro et de faux certificats médicaux par un médecin. Ramlati Ali, même si elle en avait été la principale bénéficiaire, a toujours nié et considéré qu’il s’agissait d’une démarche entreprise par ses soutiens sans qu’elle le sache. « Ce qui s’est passé à Bandraboua, je l’ai découvert à la télévision. Je n’étais pas au courant », se défendait-elle, devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou, le mardi 24 septembre. N’ayant pas établi « son implication personnelle », elle a été relaxée.

Le gendarme condamné

Au cours de l’enquête, la gendarmerie avait découvert que 38 procurations avaient été signées au mépris des règles électorales, 21 ayant servi au scrutin contesté. Une partie des mandants n’a pas souvenir d’avoir signé ces documents ou alors indiquent ne pas savoir ce qu’ils signaient. Plus grave, au moins trois n’étaient même pas à Mayotte quand les procurations ont été faites. Ahamadi Boura, l’ex-commandant de la brigade de gendarmerie de M’tsamboro, a eu un rôle primordial dans l’établissement des faux documents. Par deux fois, l’officier de police judiciaire avait récupéré une enveloppe contenant 19 procurations chacune. Ancien collègue de Ramlati Ali, un médecin du nord de Grande-Terre avait également établi les faux certificats médicaux pour des électeurs qui ne pouvaient pas se déplacer, puis avait remis l’enveloppe à sa voisine qui soutenait la candidate. Les deux ont eu les peines les plus lourdes. Le premier, lui-même rival de la candidate sortante en 2022 (elle avait recueilli 7,2% des voix, lui 15,7%), a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 4.000 euros d’amende, deux ans d’inéligibilité et trois ans d’interdiction d’exercer dans la fonction publique. C’est un peu moins que l’année de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende, deux ans d’inéligibilité et trois ans d’interdiction de la fonction publique requis par le Parquet. Le médecin écope lui de dix mois de prison avec sursis, 3.000 euros d’amende et un an d’inéligibilité.

Concernant les « rabatteurs », ceux ayant recueilli les procurations et transmis les certificats, le tribunal correctionnel a considéré qu’ils étaient eux aussi partie prenante, même s’ils ont maintenu qu’ils n’étaient pas très au fait du fonctionnement des procurations. Quatre sont cependant dispensés de peine, un autre qui a eu un rôle plus important a été condamné à six mois de prison avec sursis, 2.000 euros d’amende et un an d’inéligibilité. Ils paieront solidairement avec le gendarme et le médecin les frais de justice d’Elad Chakrina. En revanche, le candidat de la droite n’a rien obtenu pour son préjudice. Le tribunal estime qu’une défaite électorale n’étant pas « un préjudice personnel. On est élu pour la population, pas pour soi ».

La députée de la première circonscription de Mayotte de 2017 à 2022 a traîné cette affaire comme un boulet depuis la toute première année de son mandat. En raison de l’enquête, elle ne pouvait pas se rendre dans le nord du département où elle pouvait croiser d’autres protagonistes, ce que lui interdisait son contrôle judiciaire. « Cette affaire lui pèse énormément », avait rappelé maître Raphaël Gauvain, lui-même ancien député. 

Elle est finalement la seule à ne pas avoir été condamnée. Les autres ont dix jours pour faire appel.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes