Accueil Blog Page 594

Unicef : inquiétude sur les droits de l’enfant à Mayotte

Avant la prochaine audition de la France devant le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, l’Unicef France publie ce mardi un rapport sévère sur la situation des droits de l’enfant en France, en abordant dix thématiques dont l’éducation, la pauvreté, la maltraitance ou encore la justice des mineurs. Le document émet une série de 36 recommandations à l’attention des autorités pour faire avancer l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant dans les domaines les plus critiques.

Pour ce qui est de l’Outre-mer, “les disparités géographiques et socio-économiques accentuent les inégalités entre les enfants français ultramarins et métropolitains”, note le texte. “Les situations de pauvreté, connues depuis longtemps malheureusement, y sont particulièrement exacerbées. La question a pris beaucoup plus d’acuité en France depuis la départementalisation de Mayotte (101ème département français), en mars 2011.”

“Situation particulièrement alarmante”

L’Unicef France rappelle qu’en 2013, le Défenseur des droits s’était ému, ainsi que de nombreuses associations, de “la situation particulièrement alarmante qui est réservée aux mineurs présents sur le sol mahorais, notamment les mineurs étrangers”. Plus précisément, le rapport relevait ceci, concernant la protection des droits de l’enfant à Mayotte : “Les moyens accordés par le département à l’aide sociale à l’enfance sont, en outre, très insuffisants au regard des actions devant être engagées. Le budget ASE (Aide sociale à l’enfance) est, en effet, de l’ordre de 2% contre 55% à 60% pour les autres DOM.”

Pour remédier à ce problème l’organisme suggère dans sa recommandation numéro 23, de “faciliter et encourager la création d’établissements de l’Aide sociale à l’enfance ou habilités au titre de l’Aide sociale à l’enfance sur l’île de Mayotte afin de répondre en partie à la situation de détresse criante des enfants et adolescents isolés”. Enfin, elle recommande de “procéder à l’installation d’une conférence permanente des droits de l’enfant sur l’île de Mayotte et au déploiement d’une mission d’appui tel que demandé par le Défenseur des droits”, conclut le rapport.

“En métropole, le poste ASE est le 3ème des dépenses d’action sociale avec 102 euros par habitant. Pour Mayotte, avec un même ratio pour 212 645 habitants, le budget devrait être de 21 millions d’euros or il n’est que de 1,8 million (chiffre non stabilisé)”, note le document.

L’Unicef souligne en outre qu’en 2014 un sénateur de Mayotte avait expliqué lors d’un débat parlementaire qu’il n’existe aucun établissement consacré à la protection de l’enfance pour une mise à l’abri des enfants dans des situations extrêmes, et que le seul foyer de l’île, qui ne compte que sept places, est dédié à l’enfance délinquante.

Aucun progrès

Le Défenseur des droits a proposé “l’installation d’une conférence permanente des droits de l’enfant sur l’île de Mayotte, associant l’ensemble des acteurs publics et associatifs”, relève encore le rapport, et “le déploiement, à compter pour une durée déterminée, d’une mission d’appui composée d’agents publics volontaires pour mettre en oeuvre ces objectifs.” Au mois de février 2015, l’Unicef France ne constatait aucun progrès sur le sujet, déplore le texte, dénonçant “une situation horsnorme des enfants de Mayotte (qui) ne peut perdurer entre immobilisme et indifférence”.

Source : Outre-mer 1re

Grève en préparation à Air Madagascar

Avec l’arrivée de ses deux ATR 72-600, la compagnie aérienne lance le défi d’offrir des services de qualité à sa clientèle (cf. Flash-Infos n°3680 du mardi 09 juin).

Quelques jours seulement après l’arrivée du deuxième aéronef, l’élan risque de se voir brisé avec quatre syndicats représentés à Air Madagascar qui prévoient donc d’entrer en grève. Les dirigeants ont annoncé des vices de procédure dans le préavis qui leur est parvenu.

Au mois de mars, les syndicats avaient demandé le limogeage de différents responsables du secteur du transport aérien pour motif d’incompétence. Le détournement des vols commerciaux, le projet de démantèlement de la compagnie, l’utilisation abusive des équipages étrangers, l’incapacité des dirigeants à sortir la compagnie de l’annexe B de l’Union européenne avaient été avancés.

Pour la direction générale d’Air Madagascar, cette déclaration n’avait pas respecté les clauses du règlement intérieur de la compagnie, d’où l’application de la procédure disciplinaire interne.

Des rumeurs ont circulé dernièrement : le Twin Otter de la compagnie aurait été interdit de vol. Aucune interdiction de ce type n’ayant été formulée par les autorités aéronautiques, il est permis de se poser des questions sur le climat qui règne à Air Madagascar.

 

Recevez toute l’actualité de Mayotte, au format PDF, chaque matin dans votre boite mail. 180€ / 1 an

www.flash-infos.somapresse.com

 

 

Edito : Mayotte, un département jeune… et trop longtemps délaissé

Il y a 20 ans l’essentiel de la population vivait de la pêche et de l’agriculture, l’eau courante et l’électricité n’étaient pas disponibles tous les jours, seules deux ou trois petites supérettes approvisionnaient les habitants. L’état-civil et le cadastre n’étaient pas en place. Le conseil général comptait moins de 1.000 salariés…>

En 20 ans, Mayotte a fait des pas de géant. L’île aux parfums a vécu au rythme d’une croissance de 5 à 7% par an, mais partait de très loin. Le PIB par habitant s’élevait à 5.200€ en 2005 et déjà 7.900€ en 2011 (+65% en 6 ans !). Il était de 15 à 20.000€ pour le reste de l’Outremer et 31.500€ en Métropole…

En 20 ans, l’école de la République a vu le jour, accueillant désormais toutes les filles, et un système sanitaire s’est mis en place, provoquant une baisse de la mortalité infantile. Associés à une immigration massive, l’île a connu et connaît une forte explosion démographique. 65% de la population a moins de 25 ans !

Mais durant plusieurs décennies, l’Etat est resté incertain sur l’avenir qu’il était prêt à accorder à l’île, maintenant un statut institutionnel « provisoire » qui a duré longtemps.

Il a fallu toute la volonté, l’acharnement, l’intelligence des dirigeants de l’époque – refusant de (re)tomber dans le giron comorien et (re)devenir une « colonie » d’Anjouan ou de Grande Comore, sous la houlette de quelques grandes familles d’origines arabes qui se partagent le pouvoir et les aides au développement depuis des décennies, abandonnant sans gêne dans des kwassas les descendants d’esclaves sans éducation ni santé -, pour que Mayotte soit aujourd’hui un département.

Durant cette période de transition, la population a crû, l’immigration clandestine s’est intensifiée depuis le visa Balladur en 1995 et le sous-développement des Comores voisines, les infrastructures sanitaires et éducatives se sont engorgées, l’urbanisme sauvage a prévalu, sans plan, sans contrôle. Les agents publics ont été recrutés sans qualification, sans concours, sous le regard de l’Etat qui économisait alors toutes les aides sociales, même aux handicapés. Ils ont saturé les collectivités locales d’agents de catégorie C, à 90%, et pour une très grande partie illettrés, nous rapporte le CNFPT, incapables sans encadrement de conduire des projets, d’activer les MJC, de s’occuper de la jeunesse… Sous la pression des syndicats et la bienveillance politicienne des élus en place, ils ont été intégrés, indexés et désormais les comptes publics explosent sous la pression des salaires, explique chaque année la Chambre régionale des comptes, maintenant la majeure partie des communes et autres collectivités sous tutelle. Le taux de rigidité des budgets de certaines communes (les dépenses obligatoires : salaires, eau, électricité…) dépasse parfois les 100%… Il ne reste plus grand-chose pour les investissements.

En parallèle, durant des années, les dotations de l’Etat envers les Français de Mayotte ont été ridiculement basses, les retraites se montaient à 300€ par mois il y a encore peu. Les dépenses des administrations par habitant représentent 4.900€, contre 7.500€ au niveau national, alors que l’économie est encore embryonnaire avec 62% du PIB qui est le fait des administrations, contre 37% à la Réunion et 26% au niveau national.

Des retards conséquents ont été pris. Dans des collèges prévus pour 800 élèves, ils sont plus de 1.500 aujourd’hui, tassés, générant de mauvaises conditions de travail, de la violence, aggravées avec l’arrivée de la « chimique ».

Plus de 60.000 clandestins vivent sur les hauteurs de Mamoudzou et aux abords de quelques villages : 40% de la population ! Des milliers d’enfants se sont retrouvés livrés à eux-mêmes, abandonnés, avec la délinquance pour seule issue, seule porte pour manger.

Mayotte a souffert, Mayotte souffre !

L’Europe va permettre de mettre en place progressivement la collecte, le traitement des déchets et l’assainissement, pour vivre plus sainement et protéger cette merveille qu’est le lagon, notre plus grande richesse naturelle, notre atout pour demain, pour l’aquaculture, pour l’énergie, le tourisme.

Mais la plupart des écoles de l’île fonctionnent en rotation : le matin il y a un directeur, des enseignants, des élèves, et vers 13h00 ils laissent la place, dans les mêmes locaux, à un nouveau directeur, de nouveaux enseignants et d’autres élèves !… Les activités extra-scolaires sont à oublier.

Mais la violence de ces enfants abandonnés, de ces « enfants poubelles », grandit avec eux. Nés ici, il faudra pourtant bien les intégrer.

La baisse dramatique du niveau scolaire et l’insécurité générée font fuir les enseignants pourtant si nécessaires et des centaines de contractuels sans expérience et sans les diplômes et formations adéquats sont de plus en plus nombreux face à nos enfants; ils seraient même majoritaires dans certains établissements. A chaque rentrée scolaire c’est la ruée aux postes… Les médecins refusent aussi de venir, malgré des primes supplémentaires mises ne place en octobre dernier.

Désormais ce sont des cadres mahorais, des chefs d’entreprises qui quittent l’île, refusant de sacrifier l’éducation ou la santé de leurs enfants.

Mayotte va mal, et il est temps d’agir vraiment. La taille de l’île – la faiblesse relative des moyens nécessaires – et les économies réalisées depuis des années sur les Français de Mayotte devraient conduire le Gouvernement à engager des mesures fortes. C’est l’espoir cristallisé autour de la venue du Premier ministre et du plan pour Mayotte en 2025…

Le Contrat de plan amènera des progrès, c’est certain, mais servira surtout à apporter la contrepartie de l’Etat pour mobiliser les fonds européens. Mayotte 2025, issu de la concertation des autorités locales et de l’Etat, devrait participer à combler ces retards dans les infrastructures, les équipements sportifs, dans la piste longue, dans les voies de circulation nouvelles et urgentes, dans les transports en commun, dans les aménagements urbains de Mamoudzou, mais aussi, et surtout dans la constructions des écoles, collèges et lycées qui manquent si cruellement aux enfants. La République ne peut pas, ne doit pas faire cette économie !

Il faut aussi accompagner les communes et collectivités locales. Elles ne peuvent pas être abandonnées pour les 25 prochaines années : la moyenne de leurs agents est de 35 ans… Il faut donc former les agents, massivement, les (ré)orienter vers la prise en charge de la jeunesse, dans la culture, le sport, l’environnement, le social. Il faut faciliter les départs à la retraite et les remplacer par des cadres tant attendus. Ils sont trop peu nombreux aujourd’hui, parfois complètement débordés par l’ampleur de la tâche et les attentes de plus en plus fortes des citoyens, d’autant plus depuis qu’ils payent des impôts locaux.

Les collectivités locales doivent (re)prendre en main leur jeunesse qui ne demande que ça, relever le niveau scolaire par du soutien, des activités sportives et culturelles, faire ainsi reculer la délinquance, l’insécurité et redonner à Mayotte toute son attractivité.

Mayotte est un joyau francophone, européen, de culture swahilie et malgache, de religion musulmane, le long de l’Afrique australe, une zone en plein boom pétrolier et gazier. L’île a énormément d’atouts à valoriser. L’annonce de la demande de l’inscription du lagon et de sa barrière de corail de plus de 160 km de long, au Patrimoine de l’Humanité (re)donnerait espoir et enverrait une image positive de cette île et de ses habitants, qui ne méritent pas moins.

Laurent Canavate

Prix Musiques de l’Océan Indien : quatre finalistes en route pour l’île Maurice

Cette année, c’est l’île de La Réunion qui a été particulièrement mise à l’honneur puisque trois des quatre chanteurs ou groupes sélectionnés sont originaires de ce territoire. Le dernier vient quant à lui de l’île Maurice. Tounda vous propose une brève présentation de ces artistes susceptibles de devenir les nouvelles stars du paysage musical de l’océan Indien.

Les quatre finalistes qui ont eu l’honneur de séduire le jury du Prix

Musiques Océan Indien, constitué d’exigeants professionnels de la musique, se nomment Labelle, Tibwa, Tritonik et Saodaj’. Ils s’affronteront lors de la finale de septembre prochain à l’île Maurice qui décidera du chanteur ou du groupe le plus à même de mériter une prise en charge par l’équipe du PMOI. Le gagnant aura en effet la chance d’être coaché par Serge Trouillet de l’association Musik Océan Indien et Brigitte Dabadie de la sarl Presque Bleu. Ces deux professionnels leur prodigueront un véritable enseignement musical, scénique et commercial qui contribuera à leur professionnalisation véritable. Tel est en effet l’un des buts du PMOI : aider les musiciens de l’océan Indien à devenir de véritables professionnels.

Dans notre région, en effet, les artistes ont souvent beaucoup de talent, mais ne sont pas ou peu au fait des subtilités de l’industrie du spectacle, ce qui les empêche de se tourner vers la scène internationale.

Les organisateurs ont tenu à mettre l’accent sur l’originalité et ont sélectionné les artistes qui “sortaient le plus du lot.”

Le premier artiste sélectionné par le jury se nomme Labelle : produit une musique qu’il qualifie lui-même “d’ethno-futuriste”.

Il promène en effet son public au sein de rythmes et de mélodies qui oscillent entre un hier ancestral et un futur positif et rassembleur.

Tibwa : une musique métissée, à l’image de La Réunion

Le jury a également plébiscité la musique x Musiques de l’Océan Indien de Tibwa, groupe lui aussi originaire de La Réunion. Né en 1998, le groupe Tibwa, créé par l’auteur-compositeur-interprète Freddy Hoareau, fait ses débuts dans les bars à travers de nombreuses reprises locales et internationales.

Le groupe a été lauréat de plusieurs concours dont Romances Créoles et Label Mozaïc en 2004.

Tritonik : un afro-blues engagé

L’île Maurice sera aussi mise à l’honneur au cours de cette grande finale qui se déroulera sur son propre sol. C’est l’artiste Tritonik qui a été sélectionné pour l’originalité et la qualité de sa musique. Après des années en solo avec sa guitare, Eric Triton forme Tritonik.

Une nouvelle expérience musicale pour le bluesman mauricien et un projet sonore qui s’ouvre sur les percussions d’Afrique.

Saodaj’ : un groupe novateur et audacieux

L’ultime groupe sélectionné est Saodaj’ de La Réunion. Issus de cette nouvelle génération où le cosmopolitisme et le métissage sont prônés et assumés, les cinq musiciens de Saodaj’ nourrissent leurs compositions avec un souci constant de recherche, de rencontre et d’émotion.

Le groupe surprend par la maturité de son écriture, où rien n’est laissé au hasard : les mots aiguisés se mêlent aux onomatopées qui jaillissent, soutenus par des envolées vocales proches de la transe. A la fois complexe et immédiat, l’univers sonore de Saodaj’ est une création rare qui nous emporte dans un ailleurs à jamais envoûtant

Il ne nous reste plus qu’à souhaiter bonne chance à ces artistes de l’océan Indien, car le gagnant aura l’occasion de voir sa musique mûrir sous les conseils avisés de professionnels de la scène. Ceux-ci le feront également participer à plusieurs festivals nationaux et internationaux qui développeront ses capacités musicales et scéniques. Un vent de renouveau artistique souffle actuellement sur l’océan Indien et, si nos artistes mahorais n’ont pas eu la chance d’être sélectionnés pour la finale de septembre 2015, ce n’est certainement que partie remise !

Par Nora Godeau

 

Lire l’article complet dans Mayotte Hebdo N°708 rubrique TOUNDA

Les associations mahoraises interpellent Valls

« Mayotte, 101e département français, bénéficie d’incontestables atouts naturels dont une biodiversité terrestre et marine parmi les plus riches du monde. Cependant, la très forte pression démographique (plus de 7000 naissances par an, sans compter l’immigration clandestine) met à mal les ressources, l’espace et les moyens disponibles.

Pour les gouvernants, sur le plan national ou départemental, les priorités sont multiples : emploi, santé, éducation, environnement… La tentation de sacrifier l’environnement au profit de choix électoralement plus payants est grande. Or, protéger l’environnement de Mayotte c’est préserver un patrimoine naturel exceptionnel, mais aussi préserver la santé, la qualité de vie ainsi que l’avenir de ses habitants.

Nous, Mayotte Nature Environnement fédération de plusieurs associations environnementales au plus près du terrain, profitons de votre venue à Mayotte pour vous faire part de nos remarques sur les réalités de la vie quotidienne et de ses implications pour les politiques publiques, en termes de problèmes et de besoins d’actions et moyens.

Il est très pressant et important de mettre à l’agenda de l’Etat et de ses collectivités territoriales quatre priorités d’actions, et à cette fin de mobiliser les moyens nécessaires.

Les transports

Jusqu’en 2000, le parc automobile de Mayotte était inférieur à 10 000 véhicules. Il s’accroit actuellement de plus de 2500 voitures neuves chaque année, sans compter les importations de véhicules d’occasion. Le réseau routier est saturé, les embouteillages récurrents (faisant perdre par exemple aux entrées de Mamoudzou 30 à 45 minutes aux usagers). Il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen de transport en commun. Avant d’envisager des projets comme le contournement de Mamoudzou, il faut d’abord développer des réseaux de transport en commun et de modes doux.

Le développement du « tout automobile » a des conséquences économiques, environnementales et sanitaires : -il accroit la dépendance de l’île aux énergies fossiles -il va à l’encontre de l’objectif de réduction des gaz à effet de serre -il participe à l’étalement urbain et à un urbanisme non durable -il présente un risque sanitaire majeur (principalement avec pollution atmosphérique et risques d’accidents) et une forte atteinte à la qualité de vie (nuisances sonores, visuelles…)

Pour MNE, la priorité absolue porte sur le développement du transport en commun urbain et interurbain.

Subventionner un réseau de transport en commun reviendra moins cher que créer de nouvelles routes.

Des solutions à court et moyen terme peuvent être :

– Restreindre l’usage de la voiture individuelle en créant des grands parkings au nord et sud du chef-lieu du département reliés à un réseau de transport urbain (à créer lui aussi), en incitant au covoiturage et en favorisant les « modes de déplacement doux »

– Créer un réseau de transport à un prix très attractif dans l’agglomération de Mamoudzou

– Interurbain : créer un réseau de transport régulier, fiable, confortable et bon marché

– Envisager aussi des solutions innovantes comme le transport en mer de Longoni à Dembéni et entre Mamoudzou et l’aéroport ainsi que le transport par câble, qui est moins consommateur d’espace et plus adaptable aux variations de trafic.

La biodiversité et les écosystèmes

Chaque année qui passe, Mayotte perd des hectares de forêts et des surfaces de coraux, et donc de la biodiversité. Toutes les espèces endémiques et emblématiques de Mayotte, végétales ou animales (dugongs, makis, roussettes etc.) sont menacées. La mise en place d’objectifs chiffrés en termes de préservation de la biodiversité dans les documents de planification est une étape nécessaire, mais il est devenu urgent et impératif d’avoir de réels moyens d’actions (financements et moyens humains) pour atteindre ces objectifs. En effet, l’heure n’est plus à l’attente car le braconnage et la destruction des habitats causés par un urbanisme et une agriculture non durables et déraisonnés, prennent une ampleur sans commune mesure.

En moyenne, 150 hectares de forêt disparaissent chaque année à Mayotte, à ce rythme il n’y aura plus de forêt dans 30 ans. La déforestation accentue en outre les phénomènes d’érosion des sols et donc participe grandement à l’envasement du lagon.

La pollution du lagon et des rivières constitue un autre problème environnemental majeur de l’île. L’assainissement très insuffisant (75 % au moins des foyers ne sont pas raccordés au réseau, et il y a eu peu d’avancées ces dernières années, moins de 200 raccordements par an), la prolifération des dépôts sauvages d’ordures et l’érosion des sols en sont les causes principales.

La pollution du lagon contribue, avec également la surpêche opérée par des bateaux étrangers près des côtes, à la raréfaction des différentes espèces de poissons. Ce qui n’est pas sans conséquences pour l’environnement mais aussi pour le développement socio-économique de l’île (notamment pour les pêcheurs locaux).

De plus, Mayotte est très exposée aux conséquences du changement climatique. La concentration des activités humaines sur son littoral accentue encore plus sa vulnérabilité. Et non seulement Mayotte ne dispose d’aucune stratégie d’anticipation et d’adaptation au changement climatique, mais en outre, elle ne diminue pas sa production de gaz à effet de serre (émissions de CO2 par habitant ont été multipliées par 3 en 20 ans).

Pour MNE, la priorité absolue porte sur l’augmentation des surfaces d’aires protégées, le renforcement des moyens de prévention, surveillance et répression des atteintes à l’environnement ainsi qu’une politique active et ambitieuse d’assainissement et de gestion des déchets.

Des solutions à court et moyen terme peuvent être :

– La création d’espaces naturels protégés, notamment à Saziley et sur les reliquats de forêts primaires.

– Le renforcement de la protection des écosystèmes et des espèces par la prévention et la sanction, étant donné la forte prédation de certaines espèces. Il faut donc accentuer les moyens humains et financiers de la Brigade Nature, Mobiliser le système judicaire pour le suivi des plaintes et favoriser la replantation

– Une politique active d’assainissement et de gestion des déchets rn Augmentant le nombre de raccordements et construisant des Stations d’Epuration des Eaux Usées (STEP). Il faut aussi, renforcer de manière significative la qualité des eaux du lagon et des rivières et inciter au tri. Le Ramassage des déchets et le développement d’une politique cohérente de gestion des déchets est indispensable. Enfin, une enquête publique sur la pollution durable (métaux lourds et dioxines entre autres) entraînée par les dépôts de batteries et carrosseries de voitures, notamment à la décharge de Chirongui, est nécessaire.

Insécurité

 En dépit des déclarations officielles qui se veulent apaisantes, l’insécurité devient insupportable, que ce soit par la fréquence des cambriolages, vols à l’arraché, dommages aux biens et agressions (de plus en plus de baigneurs sur les plages ou de randonneurs sur les sentiers en sont les victimes) ou par la violence des agressions (menace d’armes blanches). Tous les chiffres (communiqués par les services de l’Etat ou les journaux) sont au rouge.

Beaucoup de jeunes ne sont plus sous le contrôle des liens sociaux traditionnels : parents, communautés villageoises, mosquées etc. Le chômage et le différentiel de niveaux de vie accentuent ce problème.

Les services de l’Etat font leur possible pour lutter contre cette délinquance, mais ils ne sont pas en mesure de garantir ce droit à la sécurité, ce qui compromet la jouissance du patrimoine naturel de Mayotte par ses habitants et le développement touristique de l’île. Il est paradoxal qu’un touriste soit plus en sécurité aujourd’hui à Anjouan qu’à Mayotte.

Pour MNE, la priorité absolue porte sur le renforcement des services de l’Etat ainsi que sur la mobilisation de toute la société mahoraise sur ce problème d’insécurité et de délinquance.

Des solutions à court et moyen terme peuvent être :

Le renforcement des moyens des services de police et de gendarmerie.

La mobilisation du système judiciaire pour le suivi des plaintes et des délits.

La mobilisation de toutes les composantes de la société mahoraise (municipalités, conseil départemental, éducation nationale, parents d’élèves, mosquées, police municipale, associations etc.) nécessaire à la fixation de repères et de limites pour les jeunes générations.

La candidature du lagon de Mayotte au patrimoine mondial de l’Unecso

Mayotte représente un des hauts lieux de la biodiversité mondiale (plus de 2300 espèces marines connues dont une vingtaine de mammifères marins et de nombreux sites de pontes de deux espèces de tortues) et le lagon est le 3e plus grand lagon du monde.

Le label « patrimoine mondial » permettrait de favoriser une forte dynamique éco-touristique, qui constitue un fort espoir de développement pour l’île.

Cette candidature pourrait permettre aussi d’orienter les priorités d’investissement sur l’assainissement et la préservation du patrimoine naturel mahorais.

Mais pour réussir ce défi et donner une chance à cette candidature, il est nécessaire en premier lieu de fédérer tous les acteurs du territoire dont l’Etat et les Collectivités. Sachant que le délai d’instruction d’une telle démarche est en moyenne de 5 à 10 ans, il ne faut pas tarder.

Pour MNE, la priorité absolue porte sur la mobilisation des moyens et partenaires pour inscrire le lagon de Mayotte et arriver à combler le retard de la France dans la reconnaissance de son patrimoine naturel et tout particulièrement de l’Outre-Mer (qui représente 80% de la biodiversité française).

Des solutions à court et moyen terme peuvent être :

Prioriser les actions publiques dans l’optique d’améliorer la qualité des eaux du lagon et la préservation de sa biodiversité Mobiliser les services de l’Etat et amorcer la fédération de l’ensemble des acteurs

Redonner la dynamique nécessaire au Comité de Suivi du projet mis en place en 2014.

Une initiative pour la sécurité

C’est ainsi que le Conseil de quartier pour la sécurité (Cosem) est né, il y a 10 jours. Le collectif qui regroupe un avocat, El-Had Chakrina, le 1er adjoint à la commune, Bacar Ali Boto et l’ancien président du Médef, Michel T aillefer, par ailleurs gérant d’une entreprise dédiée à la sécurité, mais aussi d’autres personnalités comme Hamada Salim, a identifié un besoin de sécurité.

Ses membres souhaitent que le concept du “voisin vigilant” que l’on trouve en métropole se décline dans tous les quartiers du chef-lieu.

Selon eux, “il y a un besoin de sécurité”. Ils souhaitent aussi proposer à la mairie de Mamoudzou l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs la nuit. Il demande aussi le classement de Mayotte dans son entier en Zone de sécurité prioritaire, une demande qu’ils comptent relayer auprès du 1er ministre lors de son déplacement dans l’île au lagon le 11 juin prochain.

Plus ambitieux qu’organiser de “simples rondes de quartier”, le Cosem a la prétention de décliner un volet social dans lequel ses membres bénévoles partiraient à la rencontre des jeunes en “déserrance”, afin de comprendre leur geste et de leur proposer une issue favorable. Selon Bacar Ali Boto, “il faut s’attaquer au mal à la racine”.

Faisant appel au bénévolat, le Cosem envisage la distribution d’aide alimentaire, vestimentaire, matérielle pour les familles dont les enfants volent pour se nourrir.

Michel Taillefer évoque quand à lui un “malaise social, des inégalités, des injustices”. Le Cosem vise ainsi à “trouver des solutions pour la délinquance et l’incivilité”. La recherche de partenaires associatifs a déjà commencée et des contacts ont été pris avec des associations, le Village d’Éva et l’Agepac.

En effet, Bacar Ali Boto, qui est venue à la conférence de presse du Cosem, “pas en tant qu’adjoint au maire, mais comme simple citoyen”, pense que l’insécurité et la délinquance représentent la première urgence à Mayotte », car elles ont un impact fort sur l’architecture des maisons, de plus en plus barricadées, le tourisme avec les agressions sur les plages, le commerce avec les braquages à répétition, et la venue des cadres de la métropole, notamment le désert médical dont la délinquance est une des causes majeures.

La délinquance des jeunes est donc un problème qui affecte tous les domaines de la société, raison pour laquelle le Cosem souhaite “prendre le problème à bras le corps”. Or les moyens publics manquent, “nous nous trouvons dans la situation de quelqu’un qui vide une piscine olympique avec une cuillère”, dit-il (sans préciser s’il s’agit d’une cuillère à café ou à soupe).

Adrien theilleux

L’association Toioussi : prises en charge spécifiques

L’association Toioussi a été créée en 2002 pour répondre à une absence de structures adaptées pour l’accueil de personnes en situation de handicap sur le territoire de Mayotte. Depuis sa création, elle développe des modes de prise en charge spécifiques pour ce public.

Toioussi accueille et accompagne des enfants et des jeunes de 0 à 20 ans porteurs de déficiences intellectuelles, de polyhandicaps, de troubles du spectre autistique ou de handicap moteur. Forte d’une équipe pluridisciplinaire, l’association développe ses activités sur des unités d’accueil réparties sur l’ensemble de l’île. Elle intervient ainsi au plus près des familles.

L’association fonctionne avec des valeurs et principes d’actions au service d’un objectif : faire changer le regard sur le handicap. Depuis sa création, Toioussi affirme une même volonté de concilier les cadres nationaux de prise en charge avec les spécificités culturelles et traditionnelles mahoraises en plaçant l’enfant et sa famille au coeur de son action, dans le respect de sa singularité et de son devenir.

 Toioussi en quelques chiffres : 259 places, 70 salariés permanents, 13 ans d’expérience dans le champ handicap, 10 lieux d’accueil et 3 établissements.

Oirdi Anli

 

 

Lire la suite dans Flash Info n°3681

 

Recevez toute l’actualité de Mayotte, au format PDF, chaque matin dans votre boite mail. 180€ / 1 an

www.flash-infos.somapresse.com

 

 

Les pompiers vous conseillent

Le Service Départemental d’Incendie et de Secours de Mayotte présentera à travers trois ateliers ses activités et des conseils vis-à-vis de la population sur la place de la république à Mamoudzou le Samedi 20 juin de 8h à 12h00.

Conseils non négligeables vue la situation concernant la prise en charge médicale à Mayotte.

Une démonstration d’intervention sur un accident de la circulation sera aussi présentée et à cette occasion quelques sapeurs-pompiers seront décorés lors d’une cérémonie en présence d’officiels.

Venez nombreux rencontrer vos sapeurs-pompiers.

 

 

 

Recevez toute l’actualité de Mayotte, au format PDF, chaque matin dans votre boite mail. 180€ / 1 an

www.flash-infos.somapresse.com

 

 

Interdiction de commercialisation du requin à Mayotte et risque sanitaire

Le Préfet de Mayotte, Seymour Morsy, a signé un arrêté préfectoral interdisant la commercialisation de la chair de requins tigre et bouledogue à Mayotte le 23 avril 2015.

Lorsqu’il a émis un avis à l’attention de l’UTM DSOI, le DAAF Mayotte n’avait alors pas connaissance du rapport de l’ANSES, agence nationale indépendante chargée de l’évaluation des risques sanitaires, concernant la contamination des requins tigre et bouledogue par des ciguatoxines et leur consommation à La Réunion.

Pour l’ANSES, il n’est pas possible d’exclure le risque que les requins pêchés dans la zone puissent être contaminés par des ciguatoxines ou des toxines similaires, notamment au regard d’intoxications mortelles survenues à Madagascar en 2013 et 2014. Les tests actuels ne sont pas suffisamment sensibles pour détecter des faibles concentrations de ciguatoxine qui pourraient néanmoins présenter un risque pour l’homme et un résultat négatif ne permet donc pas de conclure sur l’absence de risque pour le consommateur.

La Direction Générale de l’ALimentation (DGAL), chargée de la gestion des risques au niveau national, confirme que, pour l’heure, la sécurité des populations ne peut être assurée que par l’interdiction de commercialisation de ces espèces de requin.

 

 

 

Recevez toute l’actualité de Mayotte, au format PDF, chaque matin dans votre boite mail. 180€ / 1 an

www.flash-infos.somapresse.com

 

 

Madagascar : deux gardes du corps d’un ministre vendent leur arme

Démasqués après l’avoir vendue 600 000 ariary [170 euros], deux policiers sont en détention préventive depuis vendredi dernier avec quatre civils dont trois individus, incarcérés dans un même lieu de détention, ainsi qu’une jeune femme écrouée à Antanimora. Les deux policiers impliqués dans cette affaire servaient au commissariat de Sabotsy Namehana, avant d’être désignés pour assurer la sécurité d’un membre du gouvernement. La brigade criminelle a été saisie pour les poursuites pénales.

En parallèle, une enquête est ouverte au niveau du conseil de discipline. “Le corporatisme est prohibé au sein de la police nationale. L’éthique, la déontologie et le professionnalisme sont de mise. Tout policier bafouant ces valeurs doit répondre de ses actes”, a déclaré l’Inspecteur général de police.

 

 

Recevez toute l’actualité de Mayotte, au format PDF, chaque matin dans votre boite mail. 180€ / 1 an

www.flash-infos.somapresse.com

 

 

Initiative BEST : Mayotte intéresse l’Europe

L ’initiative BEST , créée en 2011 sous impulsion du Parlement européen, a pour objectif de financer des projets visant à préserver la biodiversité dans les régions ultrapériphériques (RUP ) et les pays et territoires d’outre-mer (PTOM ) de l’Union européenne.

Depuis sa création, cette initiative a permis de financer 18 projets pour un montant global de 6 millions d’euros. Parmi les projets financés, certains impliquent directement Mayotte tel que le projet Mang, géré par l’ATEN , le Conservatoire du Littoral et le Pôle relais Mangroves et Zones Humides d’outre-mer.

Le projet vise à préserver les zones humides et mangroves d’Outremer. Grâce à l’étude de 8 sites pilotes, le projet cherche à dégager une méthode simple et reproductible pour obtenir un diagnostic écologique et des préconisations de gestion. Ce sont 35 000 hectares de mangroves qui vont ainsi être étudiée par le conservatoire du littoral. Ce qui représente un tiers des mangroves françaises.

A Mayotte, le site pilote retenu est celui de la vasière des Badamiers. Le projet Mang a débuté en janvier 2014 et devrait s’achever en septembre 2016. Il a été financé à hauteur de 50% par l’initiative BEST à hauteur de 300 000 euros.

D’autres initiatives ont été retenues telles qu’un projet de création des nouvelles zones de forêts protégées à La Réunion et à Mayotte.

Le financement européen serait investi dans le contrôle et l’endiguement des espèces exotiques envahissantes. Le projet Miromen vise lui à suivre les migrations des baleines à bosse. Il a aussi décroché une aide de la part de l’Union européenne pour financer le matériel tel que les balises argos.

A.T.

Comité local de la sécurité et de la prévention de la délinquance : plusieurs points abordés

Réunis en séance, tous les acteurs de la sécurité, et ils sont nombreux à Mamoudzou, ont longuement débattu sur les récents dispositifs de sécurité. En particulier celui des médiateurs de terrain. Leur bilan est globalement positif. Les médiateurs assurent une présence de terrain, permettent d’éviter des actes de délinquance, sont en contact de la population.

En revanche, leur impact est limité par certaines contraintes. L’impossibilité d’obtenir une adresse ou une identité fiable de la part des jeunes délinquants pris sur le vif. Le manque d’implication des parents est aussi un frein à l’amélioration de la situation.

Autre dispositif : la mairie a signé un accord avec les établissements du 2nd degré en cas de sanctions répétées contre un élève, plutôt que de procéder à une exclusion ferme, les services de la mairie peuvent accueillir et encadrer ces jeunes afin qu’ils renouent avec la sociabilité et entrevoient les responsabilités qui les attendent en tant qu’adultes.

Une douzaine de jeunes du collège de Passamaïnty a ainsi été accueilli au sein du service « espace vert » de la mairie. Une expérience à renouveler pour les acteurs présents.

Plus inquiétant, le projet de l’Etat concernant la construction du 2nd lycée de Kawéni. Les représentants du personnel du collège de Kawéni 1 ont interpellé les responsables de la mairie et de la Deal, la préfecture sur la situation problématique que cette construction risque d’engendrer.

En effet, la zone est déjà une concentration scolaire inédite en France avec une douzaine d’établissement scolaire dans un périmètre très restreint et avec une population à risque vivant aux alentours.

Par ailleurs ce lycée serait sensé accueillir au cœur de Kawéni sur le terrain situé derrière le bassin de rétention des eaux pluviales les élèves venant de Kawéni et de la commune de Koungou. Ce qui en fait un endroit sensible au vu des rivalités villageoises qui subsistent entre les jeunes de Kawéni et ceux de Majicavo et Koungou.

Pour autant, il sera difficile de trouver du foncier disponible hors de cette zone à forte concentration urbaine.

 

Adrien Theilleux

Recherche sur la dégradation du corail dans l’océan indien

Mayotte n’est pas réellement touchée par le phénomène mais des signes de réchauffement des eaux rappellent le besoin indispensable de vigilance dans le lagon sur ce sujet.

Le rapport est rassurant pour l’île au lagon. Mayotte ne figure pas dans les zones de risque de blanchissement des coraux. « S’il n’y a pas eu cette année de vrai « blanchissement » des coraux, on ne peut que s’en féliciter pour les récifs et ceux du lagon de Mayotte », souligne l’océanographe Bernard A. Thomassin.

En effet, d’après l’analyse de Mark Eakin de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) le réchauffement est la principale cause du blanchissement des coraux,mais selon le directeur de recherche au CNRS, il ne faut pas que Mayotte se repose sur ses lauriers.

GD

Lire la suite dans Flash Info n° n°3679

Recevez toute l’actualité de Mayotte, au format PDF, chaque matin dans votre boite mail. 180€ / 1 an

www.flash-infos.somapresse.com

 

 

Oeuvre du dessinateur Freddy Djerra

Elle a été publiée dans le dernier numéro du journal satirique BTMytho, le magazine du collectif Bouge-toi Mayotte. Le premier ministre est attendu ce vendredi et ce samedi pour une visite du 101ème département.

 

Recevez toute l’actualité de Mayotte, au format PDF, chaque matin dans votre boite mail. 180€ / 1 an

www.flash-infos.somapresse.com

 

 

Édito : Le Premier ministre vient à Mayotte !

Que le Premier ministre soit accueilli par des chants et des danses, par des bisous et des colliers de fleurs ne me gène pas, au contraire. C’est faire preuve d’hospitalité et de respect vis-à-vis d’un hôte de marque, qui ne se rend pas dans tous les départements de France, surtout accompagné de trois ministres. Et le jasmin sent si bon…

En revanche, ce qui m’inquiète toujours dans ces visites, c’est le programme millimétré, aseptisé. Rien ne doit dépasser, les rues empruntées par le cortège seront nettoyées, il ne peut y avoir d’imprévu, pensent certains. Ceux qui reçoivent, la préfecture comme les élus locaux et les responsables des sites visités veulent faire honneur à cette visite. Ils veulent montrer le meilleur d’eux-mêmes, qu’ils savent tenir leur boutique, qu’ils méritent cette visite ministérielle. C’est la moindre des choses. Alors ils essayent de penser à tout, à arrondir les angles, repeindre pour l’occasion, fleurir, sécuriser les rues, quand en temps habituels l’endroit dégouline d’ordures répandues sur le sol, quand l’école déborde habituellement d’enfants dépenaillés, quand les caillasses attendent les automobilistes nocturnes.

Et il y a, de l’autre côté de la route, ceux qui voudraient que Manuel Valls aille à pied dans le bidonville de Kawéni, le plus grand de France, qu’il prenne conscience de la misère de ce bout de terre française, et qu’il se fasse même dépouiller, voire caillasser… Qu’il se rende compte de l’insécurité, de la vie quotidienne « réelle » vécue par ses concitoyens. Ils aimeraient que notre Premier ministre emprunte les routes les plus défoncées de l’île, aille se baigner dans les rivières les plus sales, attende en plein soleil dans les embouteillages matinaux et quotidiens si désagréables.

Il y a aussi ceux qui voudraient qu’il s’arrête de manière impromptue et visite une école rotative, saturée d’enfants, un collège où les toilettes débordent des fosses septiques, qu’il fasse un tour imprévu au marché ou à ses alentours, discute avec une maman sur le bord de sa terrasse. Ceux-là rêvent d’un Premier ministre citoyen, déambulant librement à pied dans les villes ou les quartiers, sans une meute de forces de l’ordre, de journalistes et de responsables politiques l’encerclant en permanence, l’empêchant même de voir autour. Ils imaginent encore un citoyen « normal », au service d’une République « normale », se rendant sur notre île pour se rendre compte par lui-même de la situation, de la réalité du terrain, humant l’état d’esprit, rencontrant quelques acteurs au hasard de ses déambulations…

Mais le Premier ministre est toujours très entouré et ne peut rencontrer tout le monde. De plus, il a une importante administration centrale relayée localement, sur le terrain, avec des services qui lui font remonter les dossiers, les situations, lui parlent des acteurs, des projets en cours, des responsables… et des irresponsables. Certains font état d’urgences, d’autres font état d’autres urgences, d’autres priorités.

Le Premier ministre arrive à Mayotte vendredi prochain, normalement, à moins qu’un évènement chamboule son agenda de ministre.

Mais quoi qu’il en soit, au final, ce qui comptera, c’est que les ministres soient plus, mieux sensibilisés sur l’ampleur du chantier à mener à Mayotte, sur l’ampleur des retards accumulés dans l’éducation, et la santé, l’aménagement du territoire, les déplacements, l’économie et le social.

Cela ne sert pas qu’il soit caillassé et blessé, qu’il soit conduit aux urgences et attende pendant 4 heures dans une salle bondée qu’un médecin arrive… car il serait pris en charge immédiatement si une telle situation se produisait… Mais que les chiffres et la situation lui soient présentés de façon suffisamment claire et précise, avec une comparaison suffisamment parlante avec le reste de l’Outremer et la Métropole, pour qu’il prenne conscience de la gravité de la situation et trouve avec les acteurs locaux les mesures à mettre en œuvre pour l’arranger. C’est ce qui compte pour nous, et dans tous les domaines.

Ce sont donc tous ces dossiers que nous connaissons trop, sur les constructions scolaires qui manquent et le niveau si bas des enfants, sur le désert médical, sur l’insécurité grandissante et quotidienne, la faiblesse du tissu économique, l’impact de l’immigration clandestine, le besoin d’ouvrir de nouvelles routes… qui doivent être préparés, argumentés, présentés par nos élus, défendus solidairement et sérieusement à tous les niveaux.

Avec la gestion efficace de toutes leurs équipes, c’est là tout le travail de nos élus, toute leur responsabilité qu’ils ont sollicitée, quand ils animaient leurs meetings, durant les campagnes électorales. C’est à leur capacité à mobiliser des fonds supplémentaires indispensables, à défendre nos intérêts, les intérêts du territoire qu’ils seront jugés.

Le Contrat de plan Etat-région sera a priori signé, tout comme le programme spécifique Mayotte 2025. Ces documents ont-ils fait l’objet de suffisamment de discussions, de négociations ? Les priorités seront-elles à la hauteur de nos attentes ?

Quels chiffres doivent être mis en avant ? Quels sites doivent être visités ? Quel message doivent entendre le Premier ministre et ses trois collègues ? Chacun a son avis, son point de vue. Certains voudront se faire briller, être sur les photos, montrer leur soutien au Gouvernement, espérant peut-être par ce biais obtenir les bonnes grâces de Paris. D’autres voudront plutôt marquer leur opposition, feront entendre plus fort leurs revendications, espérant se faire entendre, gagner là quelques voix pour demain, à avoir osé défier le Premier ministre.

Le Premier ministre vient à Mayotte… et repartira samedi 13 juin. Que restera-t-il ? Un nouveau document comme le Padd, qui ne fait que quelques centimètres sur une étagère ?… Ou aurons-nous des espoirs de chantiers, de travaux, d’actions, de réactions face à une situation qui se dégrade chaque jour, face à une île qui souffre ?

L’avenir radieux sera-t-il dessiné avec nos élus ou n’aurons-nous qu’une esquisse ? Un pacte sera-t-il signé, engageant fermement les différentes parties, ou ne nous restera-t-il que le souffle de l’avion qui redécolle et quelques photos souvenir ?

Le Premier ministre vient à Mayotte. C’est une bonne nouvelle. Il faut qu’elle en amène beaucoup d’autres.

Laurent Canavate

Agression sexuelle couplée de défaut de permis de conduire

Ce soir-là, Soifia* et deux copines à elles quittent une soirée donnée à la MJC de Tsararano et cherchent une voiture pour les ramener chez elles. Elles croisent la route d’Abdou* et Saïd*.

Le premier est un de ses “ex”, une vieille histoire qui remonte à 2008. Les filles acceptent et montent en voiture avec Abdou*.

Il raccompagne les deux copines de Soifia* à Bandrélé puis repart sur Hajangua et s’arrête sur le plateau sportif. Pour renouer avec le passé et dans un état fortement alcoolisé, Abdou* propose un “plan à trois” à Soifia qui refuse aussi sec et quitte la voiture.

Mais il la rattrape sur un chemin et se montre plus pressant, exigeant un rapport sexuel. Devant son refus, il l’empoigne, la pousse par terre et se couche sur elle avec des intentions manifestes.

Mais Saïd*, l’ami resté dans la voiture, intervient en entendant les cris de la jeune fille.

Il enchaine plusieurs coups de pieds à son ami au sol puis le ceinture. Les deux amis se bagarrent un peu, ce qui empêche le viol de la jeune fille, puis Abdou* s’enfuit, laissant sa voiture avec ses papiers sur place.

À la gendarmerie, Abdou* donne plusieurs versions différentes des faits, contradictoires.

Tandis que les versions de la victime et de Saïd*, le témoin, sont constantes. Par ailleurs, ce père de 8 enfants au chômage qui joue au taxi illégal sans avoir le permis de conduire a déjà été condamné à 5 reprises pour défaut de permis, ce qu’il ne conteste, contrairement à l’agression sexuelle.

À chaque fois, l’homme, âgé de 34 ans, ne se présente pas aux convocations du tribunal et ne répond pas aux injonctions. Le procureur a donc logiquement demandé une peine de 18 mois d’emprisonnement ferme et une inscription sur le fichier des délinquants sexuels (FIJAISV ).

Un réquisitoire que va alourdir le juge Lameyre lors de la délibération puisqu’Abdou a été condamné à 30 mois de prison ferme et à la fameuse inscription sur le FIJAISV . Grâce à son ami Saïd*, il pourra tout de même se consoler de ne pas avoir comparu devant les assises, où la peine aurait été encore plus lourde.

* Pour des raisons d’anonymat, les prénoms ont été changés.

Adrien Theilleux

Recevez toute l’actualité de Mayotte, au format PDF, chaque matin dans votre boite mail. 180€ / 1 an

www.flash-infos.somapresse.com

 

 

Colloque pour lutter contre les violences intra-familiales

Cette journée s’inscrit dans les orientations du 4èmeplan de lutte contre les violences faites aux femmes 2014-2016. À cet égard, la sensibilisation et la formation des professionnels sont une des priorités centrales de l’Etat, de l’association gynécologies sans frontières et de l’ensemble des partenaires (délégation aux droits des femmes, délégation à la politique de la ville-Préfecture de Mayotte, ARS, conseil général, Centre Hospitalier de Mayotte, association d’aides aux victimes).

Ce plan est construit autour de trois priorités : Organiser l’action publique autour d’un principe d’action simple : aucune violence déclarée ne doit rester sans réponse (le plan prévoit les mesures pour systématiser les réponses à toutes les étapes du parcours des victimes et pour assurer la prise en charge la plus précoce possible, notamment sur les plans sanitaires et judiciaires) ; Protéger les victimes (l’enjeu de la création d’un service d’accueil téléphonique en continu a été évoqué pour être mis en place dans le département pour permettre aux femmes en très grand danger d’alerter leur situation) ; Mobiliser l’ensemble de la société (mise en place d’actions de sensibilisation).

Placé sous le haut patronage du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, avec le soutien du Ministère de l’Outre-mer, il est destiné à améliorer l’implication des acteurs et la prise en charge des victimes grâce à l’acquisition d’une culture commune facilitant la coopération interprofessionnelle. Cette première journée de conférence a porté sur le dépistage, la prise en charge en réseau et la prévention de ces violences.

 

« Une femme victime de violence est une femme en danger »

 

Pour assurer la mise en œuvre de ce plan, le Gouvernement a doublé les moyens consacrés à la lutte contre les violences faites aux femmes (66 M€ sur 3 ans). Ce financement est assuré par plusieurs programmes de l’Etat, le fonds interministériel de prévention de la délinquance, les crédits de la sécurité sociale et le partenariat avec les collectivités territoriales. À son terme, ce plan sera l’objet d’une évaluation par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.

L’évènement a commencé par l’inauguration officielle avec les discours du directeur du CHM Étienne Morel, du 4ème vice président du conseil départemental chargé de l’action sociale, de la solidarité et de la santé Issa Abdou, et du secrétaire général adjoint au préfet Guy Fitzer. « En France, une femme décède tous les 3 jours. Ce chiffre est alarmant. À Mayotte, les chiffres de dépôt de plainte sont en hausse, mais ne sont pas suffisants. Il faut sensibiliser davantage la population mahoraise et les encourager à porter plainte. Le silence doit changer de camp », indique Guy Fitzer, secrétaire général adjoint au préfet lors de sa prise de parole.

Le colloque s’est poursuivi par le discours de Badroudine Assani, représentant religieux qui a fait une présentation de la place des dignitaires religieux dans la lutte contre les violences : « le mariage est une joie pour tout le monde, mais aujourd’hui c’est devenu une crainte. Les femmes ont peur des violences, des trahisons ou encore de la polygamie. La religion interdit au mari de frapper et de maltraiter sa femme. Des sanctions très sévères sont réservées aux hommes qui commettent des actes des violences en vers les femmes », souligne-t-il.

L’évènement s’est poursuivi par les thèmes suivants : les repérages des violences (le rôle des médecins généralistes, le rôle des urgentistes, le rôle des sages-femmes), les conséquences des violences faites aux femmes (conséquence sur la femme, conséquences sur l’enfant), et la prise en charge pluridisciplinaire (rôle de la gendarmerie, place de la justice). Après chaque thématique, un  temps de discussion et d’échanges a eu lieu.

Les principales solutions évoquées lors du colloque sont l’amélioration de la prise en charge et du suivi des victimes, le renforcement des structures d’accueil, la sensibilisation de la population dès le jeune âge.

 

Oirdi Anli

Le voleur placé en famille d’accueil

Deux jeunes étaient identifiés sur place par un témoin. Le lendemain, les jeunes étaient retrouvés par la victime et la police et placés en garde à vue. Finalement l’un des deux jeunes est mis hors de cause et le 2nd convoqué devant le juge pour enfant. Il a été déféré ce matin devant le juge qui a décidé son placement en famille d’accueil.

 

 

Recevez toute l’actualité de Mayotte, au format PDF, chaque matin dans votre boite mail. 180€ / 1 an

www.flash-infos.somapresse.com

 

 

Nosy Be : Le Djembé

Un endroit incontournable pour tous ceux qui souhaitent se dandiner jusqu’au bout de la nuit.13 personnes travaillent actuellement dans cette discothèque. A Nosy Be, la vie de nuit est inévitable. Les malgaches aiment la fête, la danse, les nuits endiablées. Le Djembé fait bouger, s’amuser. Le complexe mise sur sa propreté, avec des toilettes dignes de ce nom, mais aussi sur la sécurité puisque la bonne ambiance n’amène rarement de violences.

Les locaux viennent s’y amuser, bien souvent en compagnie des touristes. Les touristes sont français, issus souvent de Mayotte ou de la Réunion mais aussi italiens. La musique est variée, dansante. L’établissement possède une clientèle d’habitués, un noyau composé notamment de jeunes demoiselles mais aussi de pêcheurs ou encore d’intarissables fêtards. La clientèle est filtrée, choisie, sérieuse, tenue propre exigée.

Sans être un lieu VIP, le complexe accueille une population qui s’est se tenir. Au début, seule une petite salle composait le complexe. Aujourd’hui, le Djembé possède une cour intérieure, ou plutôt un jardin extérieur avec bar et fauteuils. La superficie a ainsi été doublée. Cela permet d’avoir une discothèque en plein air avec un coin fumeur. Tout le monde y trouve son compte.

Le Djembé est la seule discothèque proche du grand hôtel le Royal Beach. Un arrangement a été trouvé afin que le djembé et le cabaret la Sirène, l’autre grand lieu pour les couche-tard, puissent vivre de leur activité. L’entrée est gratuite en semaine tandis que le samedi, c’est 3000 ariarys pour les femmes et 5000 pour les hommes, soit 1 euros. Le Djembé est ouvert le lundi, le mardi et le mercredi ainsi que le samedi. La discothèque ouvre ses portes à 22h30, et l’affluence croit considérablement à partir de 1 heure du matin. La semaine, elle ferme entre 3 et 4h, tandis que le samedi les plus fêtards peuvent danser plus jusqu’à 5h du matin.

Le Djembé reste l’endroit qui bouge le plus à Nosy Be. Seul bémol, l’établissement connait une chute de la fréquentation suite à l’événement tragique qui a eu lieu en 2013 et la classification zone rouge de Nosy Be par la France. Pas de quoi cependant repousser ceux qui souhaitent s’amuser sans limites.

Recrudescence du braconnage et de l’insécurité

Au cours de cette rencontre des ateliers été organisés, notamment pour débattre des problèmes de braconnage, de dégradation des sites et d’insécurité, sans oublier de réfléchir à des solutions durables.

Le Conservatoire du littoral qui couvre un peu moins de 2 000 ha de surface a dressé un bilan quelque peu négatif sur l’état des sites qu’elle gère depuis 9 ans. Ce constat a démarré avec la conclusion rendu par l’atelier « conservation des milieux ». Dans la conclusion exposée par la co-animatrice de cet atelier, Catherine Latreille, deux thèmes ont été abordés. Le premier concerne la protection des tortues marines. La question était de savoir si la situation était meilleure en 2006 en 2015? « Oui ». La réponse du conservatoire est sans appel. Les participants se sont concentrés sur le site de Saziley. Ils se sont accordés pour dire que l’image d’excellence du site s’est dégradée au fil des années. En cause le braconnage et les agressions de randonneurs. « Contre la chasse à la tortue, avant la prévention était axée autour de l’idée que sa viande est mauvaise pour la santé, à présent nous essayons de sensibiliser les jeunes sur la protection de ces animaux », explique Catherine Latreille. Le braconnage a augmenté, constate le conservatoire, et les conditions des gardes présents sur le site ont empiré comme en témoigne les agressions ou le saccage de la maison des gardes.

« Créer une antenne de gendarmerie à proximité de Saziley »

Les solutions seraient donc, de « reprendre le terrain », créer une antenne de gendarmerie à proximité du site. Le conservatoire recommande aussi une présence plus permanente sur la plage avec l’implication de structures extérieures comme les associations. Mettre l’accent encore plus sur les campagnes de sensibilisation a aussi été évoquée. Les travaux d’insertion peuvent être une solution. L’idée de commissionner et armer les agents du conseil départemental a aussi été mise sur la table, à l’image de « rangers ».

L’autre thème abordé durant cet atelier « conservation des milieux » concernait la reconquête des habitats terrestres. L’agriculture a été identifiée comme l’activité ayant le plus d’impact sur la qualité des milieux terrestres. « L’agriculture s’est encore plus développé en 2011 au moment de la grève de la vie chère durant laquelle des Mahorais ont cultivé leur lopin de terre pour compenser la pénurie et aujourd’hui ces habitudes ont persisté », résumait Catherine Latreille. Le développement de cette activité serait aussi le signe d’un marquage foncier. Les gens étant dans l’incertitude quant à l’avenir, certains s’installent sur des terrains pour les exploiter.

« Il faut plus de contrôle dans les champs »

L’idée serait donc d’accompagner les professionnels du secteur avec les nouveaux outils du programme de développement rural. Il faudrait selon le conservatoire, créer des structures intermédiaires pour structurer la filière. La répression est aussi indispensable selon les participants de l’atelier. « Il faut plus de contrôle dans les champs », affirment-ils. La pression agricole était aussi l’objet de discussion dans les autres ateliers. « Il est nécessaire de juguler les agriculteurs non-conventionnés et aider au contraire ceux qui le sont », insiste Cris Kordjee responsable de l’antenne du conservatoire de Mayotte.

Dans le cadre de l’atelier portant sur l’accueil des publics dans ses sites, le conservatoire a suggéré de ne pas ouvrir les sites tout azimut pour assurer une bonne conservation. Mais c’est aussi durant cette table ronde que l’idée d’instaurer une politique tarifaire autour des sites soit mise en place en développant des prestations. « Attention, il ne s’agit pas de rendre l’accès aux sites payants mais de proposer des services par le biais de prestataires », argumente Kris Kordjee. En effet, la demande est très forte pour Saziley par exemple, quant à la volonté d’assister à des pontes de tortues. Cette politique tarifaire éviterait de devoir privatiser les sites selon le conservatoire.

Revaloriser le label de Saziley ?

Enfin, dans l’atelier concernant l’accueil des publics l’amélioration dans ce domaine semble indispensable selon les acteurs. Ils suggèrent d’élaborer une étude sur les attentes du public pour pouvoir mieux y répondre. La signalisation et panneaux doivent aussi être embellis et la délimitation de zones de bivouacs nécessaires pour déranger le moins possibles les tortues. Le conservatoire s’est aussi rendu compte que des compétitions sportives comme des trails ou des courses de Kayak se déroulaient parfois sur ses sites sans parfois en être au courant. « Il faut ouvrir les sites mais pas tout le temps, on peut limiter l’accès avec des barrières », évoque Raïma Fadhul. Le label de Saziley doit il aussi être revalorisé? Pour assurer un meilleur entretien du site, les participants de l’atelier sont tombés d’accord. L’idée de transformer la maison des gardes en musée a aussi été lancée. Chaque site ayant sa spécificité, le fait de trouver un gestionnaire adapté pour chacun d’entre eux a été évoqué. L’îlot M’Tsamboro a clôturé les dernières recommandations générales. Selon le conservatoire, le site doit faire l’objet d’un rétablissement d’un Etat de droit, la pression sur le territoire en question étant trop importante.

Les solutions et idées sont là pour améliorer la conservation des sites protégés mais le chemin est long et reste à savoir si le conseil départemental, qui dit avoir entendu les inquiétudes et les propositions, répondra favorablement aux doléances du conservatoire.

GD

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes