Un homme proposait en effet à la vente une kalachnikov avec trois chargeurs et un carton de munitions. Il proposait de s’en dessaisir pour la modique somme de 500€. Les enquêteurs ont retrouvé à son domicile l’arme avec les munitions, pas de première fraicheur puisque les traces de corrosion étaient visibles sur le canon. Il pourrait s’agir d’une arme datant de l’époque de Mohamed Bacar, le dirigeant d’Anjouan jusqu’en 2007.
La poste. Les retards de colis et courriers perdurent toujours
Chef d’entreprise spécialisé dans le commerce
Depuis fin novembre jusqu’à maintenant, le facteur est passé que 3 fois à Majicavo-Koropa. Cette situation est très préoccupante pour nous les commerçants. Pour tenir mon magasin, je passe régulièrement des commandes en métropole sous le format de colis Outremers économique. Ça prend en moyenne 20 à 30 jours avant que je retrouve mon colis à Mayotte. Lorsque le fournisseur dépose le colis à La poste en métropole, il arrive à Mayotte en moyenne 6 jours après. Une fois dédouané, le colis est acheminé au centre de tri de Kawéni. On ne peut pas aller le récupérer, car il faut attendre d’avoir l’avis de passage chez soi avant de se rendre au bureau de poste. Même en se rendant avec l’avis de passage, on nous dit régulièrement que le colis est bien arrivé, mais qu’on ne peut pas le récupérer. Et là on peut rester dans cette situation pendant plus de deux semaines. Et pourtant on a le suivi et l’historique du colis sur le site internet Collisimo qui affiche tous les détails. Mes colis sont des commandes clientèles d’une valeur de 3000 à 4000 euros. Ce sont donc des sommes très conséquentes qui mettent à mal la trésorerie de la société. Ce sont mes clients qui sont les premiers impactés. Certains avaient passé commande pour des cadeaux Noël en mi-novembre et ils ne sont arrivés qu’en janvier. En étant en manque de produit on ne peut pas vendre. Avant il n’y avait pas de souci particulier. Depuis 3 mois il n’y a quasiment plus de facteur alors qu’on devrait le voir tous les jours dans le quartier pour la distribution de courrier. Maintenant je passe très peu de commandes et j’hésite beaucoup à le faire. On constate que le colis met plus de temps à être transféré de Kawéni à Majicavo que de Mayotte vers la métropole. C’est vraiment très compliqué de travailler dans ces conditions. Des factures arrivent tard et on doit les payer avec des majorations.
Particulier ayant commandé des pièces auto en métropole
Toutes mes pièces auto je les commande en métropole. Je sais que ça peut prendre du temps, mais je préfère attendre et payer 3 à 4 fois moins cher dans l’hexagone. Mais malheureusement tout cela passe par la poste. J’ai rencontré des soucis lors de ma dernière commande. Mon colis était introuvable. Ce qui me semblait anormal, car je me suis rendu sur place lorsque j’ai vu sur internet que le colis était bien arrivé à Mayotte. Avant d’avoir mon colis, j’ai dû me rendre 5 fois au centre de tri de Kawéni. Lors des 2 premières fois on me disait qu’il était su place, mais qu’il était introuvable. Au bout de la 3ème et 4ème fois on m’a dit qu’il fallait que le colis soit renvoyé en métropole et attendre qu’il soit à nouveau envoyé à Mayotte. J’ai patienté pendant quelques jours et finalement je me suis rendu une 5ème fois. J’étais vraiment très embêté d’être sans voiture. La pièce que j’attendais était très importante. Il faut savoir que ce colis, je devais normalement l’avoir en 5 jours ouvrables à partir de la date d’expédition et finalement je l’ai eu en 3 semaines après avoir fait plusieurs allés/retours à la poste. J’ai été patient, mais à un moment donné j’ai dû m’agacer pour avoir mon colis. Je trouve ça honteux de revenir plusieurs fois et qu’on soit presque obligé de passer par la force pour avoir ce que l’on veut. Je sais que je ne suis pas le seul à avoir rencontré ce genre de problème, car à chaque fois que je me rends là-bas je trouve des personnes qui font des réclamations. Malgré que je sois installé à Mayotte depuis longtemps, je ne suis pas habitué à la cherté de la vie. Notamment pour les pièces automobiles. Il vaut mieux attendre avec La poste que d’acheter mes pièces ici.
Directeur de la banque Crédit Agricole
Nous avons énormément de réclamation et de litiges avec nos clients, et ce quasiment tous les jours. Ils se plaignent de ne pas recevoir à temps leur mot de passe. En effet beaucoup ont déjà reçu leur carte bancaire, mais sont toujours en attente de leur mot de passe afin de pouvoir l’utiliser. L’envoi du courrier contenant leur code part de métropole et devrait normalement arriver à Mayotte en 15 jours maximum. Mais actuellement l’attente peut atteindre jusqu’à plus d’un mois voire même 2 mois. Le délai est très variable. Nous sommes confrontés à cette situation depuis maintenant 6 mois, mais le problème s’est accentué durant les 3 derniers mois. Cette situation provoque des insatisfactions et les clients pensent que cela provient de la banque. C’est un réel problème qui perturbe beaucoup le bon fonctionnement de l’entreprise. Directeur de la banque Bred Nous sommes concernés par ce phénomène de courriers qui arrivent en retard. Ce n’est pas nouveau. En 2014 cela a impacté nos services pendant plusieurs mois. Nos clients reçoivent leurs cartes bancaires à temps, mais pas le code. Normalement les clients devraient recevoir leurs cartes sous 3 semaines après l’envoi du code, mais ça met quasiment 3 mois. Dans de nombreux cas, on a été obligé d’annuler les opérations en faisant une commande d’une nouvelle carte et d’un nouveau mot de passe. On fait souvent des oppositions. Cette situation n’est pas évidente pour nos collaborateurs. Le grand souci c’est que nos clients nous considèrent comme fautif alors que c’est La poste qui ne livre pas à temps les courriers. À savoir aussi que cette situation provoque un problème de sécurité, car des cartes ou des mots de passe peuvent être égarés. Nous avions envoyé un courrier à La poste pour leur faire part de ce problème. On nous avait dit que cela aller changer, mais nous ne constatons aucune évolution.
Particulier ayant reçu une amende en retard
Après avoir été sanctionné par la gendarmerie de Petite-Terre, j’ai reçu un courrier d’une amende à mon domicile. Mais il se trouve qu’à la réception du courrier, le délai de paiement était déjà dépassé. J’ai dû attendre un deuxième courrier qui est aussi arrivé en retard avec une majoration. J’ai pu régler mon amende sur internet, mais avec un montant plus élevé. Et j’ai reçu le deuxième courrier 3 jours avant que le deuxième délai de paiement soit dépassé. Je peux faire aucune réclamation que soit avec La poste ou la gendarmerie. Mais ce que je trouve anormal, c’est que les courriers mettent beaucoup plus de temps que les colis. Cela peut poser problème lorsque le colis contient des denrées alimentaires, car ils pourrissent vite. Mais ce qui me surprend le plus c’est que les factures d’eau et d’électricité mettent quasiment 1 mois pour faire le trajet Mamoudzou/Labattoir alors que ce sont des courriers envoyés localement.
Propos recueillis par Oirdi Anli
Mayotte E-Vélos – Catégorie : entreprise innovante
“Montrer aux gens qu’il n’y a pas que la voiture pour se rendre à Mamoudzou.” C’est l’idée principale du jeune Dhinouraini El-Kader, dirigeant de la société Mayotte e-vélos. Après avoir passé de nombreuses heures sur les routes de Mamoudzou et affronté les multiples bouchons du chef-lieu, ce moniteur d’auto-école a voulu trouver une solution à ce problème. Il a donc investi sur un projet de location de vélo électrique. “Je voulais faire quelque chose qui me plaît et surtout être en relation avec les gens”, ajoute-t-il. La commune de Mamoudzou prévoit de mettre en place des bornes cyclables, mais aussi des lieux où l’on peut stationner les vélos électriques et les charger sur la place avec des bornes électriques alimentés par des panneaux solaires. “J’aimerais que les collectivités locales développent ce concept-là avant qu’une entreprise extérieure vienne s’installer. Il faut faire confiance aux entrepreneurs locaux et ainsi faire avancer l’économie mahoraise”, souligne-t-il. Le vélo électrique est bon pour la santé, il permet de faire du sport, sans effort violent. L’assistance électrique permet aux personnes qui n’ont pas l’habitude de faire du sport, aux personnes âgées et à celles en convalescence de faire de l’exercice sans forcer. Il est bon pour l’environnement, car il participe au désengorgement des villes et diminue le niveau de pollution en centre-ville. Pas de gaz d’échappement, le vélo électrique n’est pas bruyant, n’émet pas de CO2 lors de ses déplacements et permet de se déplacer au grand air. “Mon but c’est de changer les habitudes et montrer d’autres alternatifs de déplacements. Le vélo est très bénéfique en termes de santé et de rapidité. Ça contribue beaucoup à la diminution de la pollution et c’est vraiment très économique par rapport à la voiture”, souligne Dhinouraini El-Kader, dirigeant de la société d’e-vélos. La jeune société dispose actuellement de 22 vélos. Le dirigeant est actuellement en négociation avec les mairies pour installer des vélos en libre service d’ici mai 2016. Ce qui permettra à l’entreprise de proposer 186 vélos, avec un tarif fixé à 3 € la journée. Depuis maintenant quelques mois, la société organise des sorties et balades vélos une fois par mois. Seul, en famille ou en groupe, les vélos sont proposés à la location à Cavani, après la BDP sur la droite, en face de Masterehi pizza. Une caution est demandée pour toute location qui vous coûtera 9 € pour 1/2 journée, 15 € à la journée, 70 € la semaine, et 175 € si vous voulez tester pendant un mois ce moyen de transport non polluant pour vous rendre au travail, faire du shoping, rejoindre vos amis, tout en évitant les embouteillages.
Entreprise : Mayotte E-Vélos
Secteur d’activités : Loisirs
Gérant : Dhinouraini El-Kader
Date de création : juin 2015
Nombre de salariés : 1
Chiffre d’affaires : N.C
One Dog Mayotte – Catégorie : entreprise dynamique
Ousseni Bourahima Ali est titulaire du certificat de capacité destiné à l’exercice des activités liées aux animaux de compagnie d’espèces domestiques et du certificat de capacité relatif à l’exercice des activités de dressage de chien mordant. En mai 2008, il crée sa première société UPS sécurité spécialisée dans la surveillance, le gardiennage et l’intervention. En août 2009, il crée One dog Mayotte. Une société spécialisée dans la vente de chiens de protection et de chiens de garde. “Personne ne croyait à mon projet”, se souvient Bourahima Ali. “Tout le monde me disait que mon projet n’irait pas loin, car Mayotte est musulman et investir sur un projet avec des chiens c’est fou. Quand j’ai commencé à démarcher les entreprises, j’ai été reçu par Michel Taillefer, qui était président du Medef à l’époque. C’était le seul à avoir cru à mon projet et qui m’a fait confiance. C’est la première personne à m’avoir signé un devis. “ Avec son parc de détente de 1000 m² entièrement clôturé à 2 m de hauteur sous la surveillance des soigneurs, et ses box individuels de 6 à 8 m², la société propose aussi une pension canine. Cette dernière est déclarée à la préfecture de Mayotte et est agréée par les services vétérinaires. Les chiens sont hébergés dans un cadre agréable de verdure. Un service qui permet aux propriétaires des chiens de partir en vacances ou au travail en ayant la conscience tranquille. “La pension canine c’est ce qui marche le plus dans l’entreprise”, indique Bourahima Ali. One dog tient aussi un magasin de vente d’accessoires (cage de transport, laisse, collier…) et d’alimentation pour chiens et chats. L’entreprise a une capacité d’accueil de 49 places et dispose actuellement de 20 chiens (9 travaillent, 9 sont en formation, et 2 sont des chiots). Bourahima Ali a le projet d’ajouter 8 chenils et ensuite de se développer à l’export avec l’Afrique et Madagascar. One Dog Mayotte est aussi un organisme de formation professionnelle qui fait partie du réseau EMSP (école des métiers de la sécurité privée) et est le référent sur l’île de Mayotte. Toute l’année, elle dispense des formations en lien avec les métiers de sécurité privée, dont la formation d’agent de sécurité conducteur de chien d’intervention, et la formation d’agent de prévention événementiel. Ces deux formations permettent l’obtention de la carte professionnelle obligatoire pour travailler dans la surveillance et le gardiennage. En plus des deux salles de formation déjà disponibles, il souhaite en ajouter deux autres et ainsi proposer d’autres formations.
Entreprise : One dog Mayotte
Secteur d’activités : Prestation de service
Gérant : Bourahima Ali
Date de création : août 2009
Nombre de salariés : 5
Chiffre d’affaires : non communiqué
Bureau Vallée – Catégorie : entreprise citoyenne
Depuis sa création en août 2015, Bureau Vallée souhaite s’intégrer économiquement dans la zone de Kawéni mais aussi s’insérer socialement dans la ville. La société est entrée en contact avec trois associations de Kawéni dans le but de les soutenir dans leurs actions par des dons d’argents ou de matériels. Bureau Vallée prévoit prochainement un concert devant son esplanade avec les jeunes du village. “Kawéni est une zone sensible, il est de notre devoir de nous insérer socialement pour aider les jeunes du village”, indique Jean-Claude Pichard, président de la SAS maison des livres. M. Pichard est récemment entré en contact avec la mairie de Mamoudzou afin de garder et conserver le lien entre les entreprises et les associations et ainsi nouer une grande complicité. L’enseigne est implantée dans 5 pays et dispose d’environ 270 magasins dans le monde. Selon M. Pichard, il a fallu 4 éléments pour mener à terme ce projet : la volonté, le local, le budget et l’équipe. Bureau Vallée est une enseigne de distribution en libre-service de papeterie et fourniture de bureau, fourniture scolaire et mobilier de bureau à prix discount. Le magasin propose aussi du high-tech (ordinateur, mobile, et ses accessoires, bureautiques). En outre, le magasin vend des cartouches d’encre : cartouche HP, cartouche Epson, cartouche Brother, cartouche Lexmark, etc. Avec sa zone service, les clients ont la possibilité de faire des impressions, des copies, d’éditer leurs photos, monter leurs dossiers. Dans son local de 385 m² de surface de vente, le magasin est agencé en “soleil” avec un point central duquel partent les allées, une disposition qui accroit le confort et la circulation. Tous les rayons partent du point central, situé au milieu du magasin. Un concept mieux adapté aux modes d’achat des clients. Il dispose par ailleurs d’un parking qui propose 11 places pour voiture, une place pour handicapé et un espace dédié aux deux roues. Étant intégré dans la démarche environnementale du développement durable, Bureau Vallée récupère les cartouches usées, et pour certaines marques de cartouches, le magasin propose de les racheter.
Entreprise : Bureau Vallée
Secteur d’activités : fourniture de bureau et
papeterie
Gérant : Jean-Claude Pichard
Date de création : août 2015
Nombre de salariés : 4
Chiffre d’affaires : non communiqué
Indice des prix à la consommation : les chiffres restent stables en 2015
Les prix des produits alimentaires continuent d’augmenter, mais la hausse se fait moins sentir en 2015 qu’en 2014 : + 0,4 % après + 2,3 %. Cela représente 27 % des dépenses de consommation des ménages. Cette hausse s’explique d’abord par les prix des produits frais et des poissons qui ont connu de fortes augmentations par rapport à 2014 (respectivement + 10,8 % et + 4,5 %). A contrario, le prix des viandes et des volailles a baissé en 2015 (– 5,2 %).
Baisse des produits manufacturés et de l’énergie
Les prix des produits manufacturés baissent de 2,6 % en 2015. Ils pèsent pour près d’un tiers des dépenses des Mahorais. La baisse des prix de l’habillement et des chaussures s’accentue en 2015 : – 7,3 % après – 4,4 % en 2014 et – 1,9 % en 2013. Les prix des appareils ménagers, de l’audiovisuel, photo et informatique baissent également. Les prix de l’énergie baissent pour la troisième année consécutive suite au recul des prix des carburants et de la bouteille de gaz. Avec – 4,9 % en 2015, la diminution des tarifs de l’énergie est plus marquée qu’en 2014.
Forte augmentation dans le secteur des services
Après avoir augmenté de 2,4 % en 2014, les prix des services progressent à nouveau de 2,6 % à Mayotte. Cette hausse n’est que de 1,2 % en France. Les services pèsent pour un tiers dans les dépenses des Mahorais. Dans cette catégorie les prix des services financiers et des services liés au logement augmentent modérément. Ce sont surtout les prix des transports et communications qui sont en nette hausse (+ 3 % en 2015 après + 1,5 % en 2014 ) de même que ceux de la restauration (+ 4,3 % après + 1,3 %). L’indice des prix permet de suivre année par année l’évolution des prix et donc d’apprécier les tendances inflationnistes. En 2015 à Mayotte, près de 1150 relevés de prix étaient effectués chaque mois par des enquêteurs de l’INSEE . Ces relevés étaient opérés auprès de 130 points de vente et fournisseurs de biens et de services.
Amandine Debaere
@ADebaere
Les compagnies de l’océan indien pointées du doigt
Le député du Modem de l’île Bourbon est remonté et il l’a fait savoir mardi dernier à l’hémicycle. Celui-ci a souhaité interpeller le gouvernement sur l’opacité de la fixation des prix des billets d’avion, notamment pour les liaisons entre la métropole et l’océan indien (Mayotte compris).
« D’abord parce que la surcharge carburant est incompréhensible » estime-t-il. D’après lui, la mise en place alors que le cours du pétrole montait en flèche, cela était justifié afin de garantir aux compagnies aériennes une relative bonne santé financière. « Que le prix du billet ne diminue pas concomitamment à la baisse des cours afin d’écouler les stocks achetés au prix fort, passe encore. Mais alors que les stocks achetés au moment où les cours étaient au plus haut sont épuisés, le maintien de cette surcharge carburant à son niveau le plus haut est inacceptable », condamne le député centriste.
Concernant cette surcharge carburant, Emmanuel Macron rappelle qu’il s’agit là d’une pratique d’affichage des prix mise en place pour introduire de la transparence, expliquer au consommateur quelle était la pression sur les prix des billets et quelle était la part liée à la hausse du prix du carburant. « Si nous la supprimions, nous affaiblirions ce processus de transparence sans pour autant résoudre le problème », souligne le ministre qui balaie ainsi l’idée de renoncer au principe de « surcharge carburant ».
Mais les trois compagnies reliant La Réunion à l’Hexagone, dont l’une a pour actionnaire l’État à hauteur de plus de 17 %, ont récemment décidé, de manière quasi simultanée, d’augmenter leurs tarifs sur la liaison (au moins de 20 € pour le billet en classe économique en basse saison et de 30 € en haute saison.). « Ces décisions invitent à s’interroger sur l’entente entre ces compagnies afin de maintenir un certain niveau de prix au détriment des voyageurs. Personnellement, j’ai du mal à croire aux coïncidences », déclare avec ironie le député avant d’ajouter, « d’autant plus que dans le même temps, d’autres grandes compagnies annoncent des baisses de prix de l’ordre de 15 % ».
« Il semble qu’il existe une forme d’entente »
Le ministre a expliqué approuver les doutes du député de La Réunion sur ces « comportements tarifaires qui ne sont pas justifiés ou ne l’étaient pas jusqu’alors ». La solution selon lui réside dans la fixation des prix. « Aujourd’hui, de par la loi, celle-ci est libre entre les compagnies. Les comportements que nous avons observés, les comportements que vous dénoncez, indépendamment de cette surcharge carburant, ne sont pas satisfaisants et semblent indiquer qu’il existe une forme d’entente », n’hésite pas à confirmer, Emmanuel Macron.
Par conséquent, ce dernier s’est engagé devant l’assemblée à demander une clarification des pratiques tarifaires, non seulement pour ce qui concerne la desserte de La Réunion, mais également d’autres liaisons. Mais il n’a par contre, pas répondu favorablement à la demande du député de saisir l’Autorité de la concurrence afin de déterminer s’il y a entente anticoncurrentielle entre les trois compagnies concernées. « Nous avons demandé non pas à l’Autorité de la concurrence, mais aux services qui dépendent de notre ministère, c’est-à-dire à la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) de se rapprocher de ces compagnies afin que toutes les clarifications puissent être apportées », annonçaient l’ancien banquier d’affaires chez Rothschild.
Ces soupçons rappellent une affaire similaire en termes de pratiques anticoncurrentielles qui a fait grand bruit en métropole, celle de la condamnation en 2009 de plusieurs opérateurs téléphoniques à 92 millions d’euros pour entente. Si l’État en est à l’heure actuelle seulement à la phase de prise d’information pour déterminer s’il y a bien eu fraude ou pas, il n’a pas dit quand il rendra un avis sur les diverses consultations qu’il aura menées auprès des entreprises visées. Reste à savoir si cette révélation au grand jour de certaines conduites commerciales incitera ces compagnies aériennes à revoir dans les semaines ou mois à venir, leur politique tarifaire.
GD
Le BTP se met en grève
Malgré les courriers et rencontres de ces dernières semaines, le conseil départemental n’en démord pas. Le taux d’octroi de mer sur la production locale dans le domaine du BTP n’a toujours pas été modifié. Passée de 0 à 30 % depuis le 1er janvier 2016, la taxe a donc eu une conséquence sur le prix de vente de ces matériaux de construction fabriqués localement (le parpaing coûte actuellement 2 €). “On produit moitié moins de volume, car les particuliers ne peuvent plus acheter à ce prix-là et les entreprises se posent la question de démarrer des chantiers dont ils ont remporté les appels d’offres, par peur de construire à perte”, s’inquiète Frédéric Polenne, directeur d’ETPC.
“L’activité du BTP est à genoux”
Les effets de cette décision du conseil départemental prise sans concertation en décembre dernier lors de la délibération relative à l’harmonisation des taux d’octroi de mer se font déjà ressentir. “L’activité du BTP est complètement à genoux”, alerte Frédéric Polenne. Pour le patron du Medef Thierry Galarme, ce mouvement est un cas unique. “Je n’avais jamais vu un patron fermer son entreprise non pas pour deux jours, mais pour une durée indéterminée”, explique-t-il. Le patron des patrons à Mayotte va plus loin en craignant un nouveau mouvement de grève contre la vie chère qui a plombé l’économie mahoraise en 2011. “Les Mahorais ont voté contre la vie chère et on la recréée en 2016 (NDLR : à cause de l’octroi de mer)”, s’indigne Thierry Galarme.
Si le Conseil départemental ne revient pas sur sa décision, l’activité du BTP va considérablement ralentir, les entreprises du secteur seront dans l’obligation de licencier alors qu’elles emploient des milliers de Mahorais. “À ETPC, nous risquons à ce rythme-là de devoir nous séparer d’un tiers de nos 150 employés”, prévient son directeur. Les conséquences seraient dramatiques pour la société mahoraise. “Une hausse de chômage s’accompagnera d’une baisse de la consommation et c’est l’économie locale qui va en pâtir, c’est une spirale infernale”, dénonce Frédéric Polenne. IBS et ETPC co-signataires de cette lettre annonçant la suspension de la vente de leurs produits estiment que l’économie de Mayotte ne peut pas absorber des changements aussi brutaux à l’instar de ces nouveaux taux d’octroi de mer. Ils espèrent tous un retour à la raison du département avec une exonération de leur produit afin d’éviter une crise dont il serait difficile de se relever.
GD avec GV
La FMBTP demande un octroi de mer à 0 %
La fédération n’est pas convaincue par les arguments apportés la semaine dernière par le conseil départemental sur l’impossibilité d’annulation de la délibération concernant l’octroi de mer sur les produits du BTP. Et elle l’a fait savoir à travers une missive demandant un retour à 0 % du taux d’octroi de mer sur ces produits avec un effet rétroactif depuis l’application des nouveaux taux. L’organisme a ainsi demandé une réponse urgente avant vendredi en attendant de pouvoir étudier les autres taux des marchandises importées par la suite.
GD
Le personnel d’accueil du CHM est en colère
Hier matin, une partie du personnel d’accueil du CHM a débrayé selon le terme employé dans le domaine syndical pour protester contre la “surcharge de travail” qui pèse sur leurs épaules. La faute particulièrement au flux de plus en plus important de patients. Les agents administratifs ne sont pas pris en compte dans la surcharge de travail que subit le Centre hospitalier estiment-ils. “Ces salariés travaillant dans les bureaux des entrées sont les premiers concernés par l’augmentation du nombre de patients”, expliquait l’un de leurs porte-paroles.
Ces employés disent alerter les directions successives depuis des années sur “ces conditions de travail devenues de plus en plus difficiles”. Une rencontre a été organisée entre la direction des ressources humaines et les agents mécontents hier matin.
La réunion a débouché sur quelques mesures que l’établissement s’engage à prendre dès aujourd’hui. Aux bureaux d’entrée, des gestionnaires des attentes pour gérer le flux de patients seront recrutés et les travaux sur les différents établissements de santé, les dispensaires notamment sont confirmés avec une enveloppe de 800 000 € alloué pour ces projets de rénovation. La direction va également renforcer la sécurité au dispensaire Jacaranda avec des agents supplémentaires. Enfin, des fiches de poste vont être éditées pour recentrer les missions des agents. Satisfaits par les annonces, les gestionnaires des admissions ont tout de même prévenu que si ces promesses n’étaient pas suivies des faits, ils pourraient faire une nouvelle action de débrayage lundi prochain.
GD
Les débats de Mayotte Hebdo. Mayotte entre France et Comores
Au regard de l’histoire, de la politique, de la culture, de la religion, de la langue, peut-on considérer Mayotte comme française ou comorienne ?
Yazidou Maandhui, écrivain pro-Mayotte Française, auteur notamment d’un Épître adressé aux Comoriens (“Ô la France, notre France. Tu l’aimes ou tu la quittes : pour notre part, on l’a épousée. Et ça dure depuis 1841”) et Ahmed Soilih, mtsapérien cofondateur du Front démocratique qui appelle au “retour de Mayotte dans son giron naturel”, ont accepté de venir confronter leurs idées et leurs convictions.
Le projet politique des Comores va-t-il de soi ou n’est ce qu’un fantasme ? Le mouvement mahorais en faveur du rattachement de la France était-il spontané ou a-t-il été téléguidé depuis Paris ? Peut-on croire pour l’avenir à la théorie du grand remplacement des Mahorais par les Comoriens sur l’île au lagon ? Autant de questions mises sur la table pendant ce débat. Et qui amèneront peut-être le lecteur à remettre en cause ses certitudes.
Retrouvez l’intégralité du débat dans le magazine Mayotte Hebdo n°736 actuellement disponible dans plus de 17 points de vente ou abonnez-vous à Mayotte Hebdo en numérique en cliquant ici : http:/www.mayottehebdo.com/index.php?option=com_rsmembership&view=rsmembership&Itemid=176
Situation de Mayotte : le SNPDEN tire la sonnette d’alarme
“Depuis de nombreuses semaines, en plus des pluies diluviennes, les établissements scolaires de Mayotte doivent faire face à une montée importante de la violence aux abords et dans l’enceinte de certains collèges et lycées. Malgré une grande réactivité de la préfecture, et le soutien de la vice-rectrice, ils sont confrontés au quotidien à des intrusions qui résultent de règlements de compte entre villages, jusque dans les salles de classe. Ces débordements devenus des actes de violence gratuits s’accompagnent de caillassages de bus d’élèves et de véhicules d’enseignants. En fin de semaine, le vice-rectorat a dû être évacué et les forces de l’ordre sont souvent menacées. La flambée des effectifs nécessitent des moyens importants qui ne sont pas toujours au rendez-vous pour la rentrée 2016. Nous adressons à nos collègues en poste à Mayotte tout notre soutien et alertons le ministère de l’Éducation nationale sur la spirale négative qui semble emporter les établissements scolaires à Mayotte.”
Faits divers. Les violences entre jeunes font un décès
Poignardé dans le dos, le coup a transpercé le poumon. Si dans un premier temps les médecins ont cru le jeune homme tiré d’affaire, la présence d’un caillot de sang a eu pour conséquence un arrêt cardiaque, hier vers 16h. Selon la police il était âgé de 16 ans. Les enquêteurs se dirigent vers une enquête pour meurtre. Il avait été agressé par un groupe de 5 ou 6 personnes. Une opération de police s’est déroulée dans la nuit de dimanche à lundi pour retrouver les meurtriers présumés.
Les professionnels aiguillent les étudiants sur leur avenir
L’amphithéâtre était plein à craquer pour l’inauguration de l’événement jeudi matin. « Je n’ai jamais vu autant d’étudiants dans la salle », s’exclamait Madina Regnault, responsable du pôle réussite étudiante. Soucieux de leur avenir, les étudiants en fin de cycle sont allés rencontrer la trentaine d’intervenants venus les éclairer sur leur filière professionnelle. Chefs d’entreprise, gendarmes, journalistes, enseignants ou encore juristes ont participé à l’événement.
L’initiative a été globalement très appréciée par les premiers concernés même si certains estiment qu’il faudrait ouvrir ce forum aux L1 et L2. « Pour les étudiants, c’est du concret car on les met en contact direct avec le monde professionnel. Malheureusement, beaucoup d’étudiants s’interrogent encore sur l’utilité de leurs études », constate Madina Regnault. Un avis partagé par l’ensemble des étudiants. « On ne sait pas trop ce que l’on veut faire plus tard donc si on pouvait dès la première année participer à ces rencontres cela nous permettrait de ne pas nous casser la figure dans nos études », suggère Souabirati Maoulida étudiante en licence de géographie.
Impliqué dans l’insertion de ses élèves, le CUFR souhaite ouvrir le monde universitaire aux services, administrations et entreprises. Une volonté qui s’inscrit indirectement dans sa décision de signer le mois dernier, « la charte jeunesse et entreprises » un document contenant une série de mesures qui doit permettre aux jeunes de mieux appréhender le monde du travail et aux entreprises de se rapprocher de la jeunesse.
« Tout le monde ne peut pas être fonctionnaire »
Pourtant de nombreux étudiants ambitionnent encore d’être fonctionnaires alors que la tendance nationale vise à réduire le nombre d’agents territoriaux. « On ne va pas se mentir, c’est ce que tout le monde espère faire plus tard car il y a le confort et la sécurité de l’emploi dans la fonction publique mais tout le monde ne peut pas être fonctionnaire », avoue Souabirati Maoulida.
Certains intervenants comme Isabelle Chevreuil, expert comptable et directrice du cabinet 3A remarquent une méconnaissance flagrante du monde du privé de la part des futurs actifs. « On m’a demandé quel diplôme il faut passer pour être chef d’entreprise, or tout le monde peut créer sa société même sans cursus universitaire », rappelle l’entrepreneuse.
D’autres comme Nassem Zidini jeune directeur de la couveuse d’entreprises Oudjérébou, regrette le manque d’anticipation chez certains étudiants. « Ce matin, seul un élève est venu avec son CV alors que dans deux mois ils doivent réaliser un stage », prend-il pour exemple. Une anecdote symptomatique de ce sentiment d’incertitude qui règne chez nombre de jeunes mahorais. L’exception qui confirme la règle vient des formations en alternance où les élèves trouvent plus facilement de débouchés selon Nassem Zidini.
« Il faut éliminer cet esprit d’échec qui réside chez la plupart des étudiants notamment ceux qui partent en métropole », plaide Isabelle Chevreuil. « Beaucoup pensent qu’ils font partie des 90% de ceux qui échouent dès la première année », regrette la chef d’entreprise. Les statistiques du CUFR quant à elles s’améliorent depuis trois ans avec un taux de réussite passant de 35 à 45%.
Ces rencontres entre professionnels et jeunes doivent donc permettre de capitaliser sur cette marge de progression pour faciliter l’insertion des étudiants et ainsi contribuer à ce que l’île bénéficie de leurs compétences fraîchement acquises.
GD
Ce que j’en pense… Migrations, immigrations, quelques pistes de réflexions…
Dans de nombreux pays, des habitants vivent dans la misère, dans des conditions indignes, sans emploi, sans argent pour nourrir leur famille, sans système de santé efficace leur évitant des douleurs extrêmes ou la mort précoce, sans éducation pour leurs enfants et l’espoir que leurs vies s’améliorent.
Cela génère des flux migratoires forts vers les pays dits développés. Des cohortes d’hommes, de femmes, d’enfants s’arrachent à leur territoire, à leurs amis, à leurs familles et bravent la mort souvent, pour une vie meilleure, vers une lueur d’espoir. Cela génère ainsi des millions de “réfugiés” économiques, d’autres pour bénéficier de soins, d’éducation, d’autres enfin pour fuir la guerre et les destructions ou des catastrophes écologiques.
Que ferions-nous dans une telle situation ? Fuirions-nous pour sauver notre famille ou nous battrions-nous sur place pour essayer de (re)construire ? Résisterions-nous à l’envahisseur ou partirions-nous sur les chemins, à la quête d’un coin de terre plus accueillant ?…
Quoi qu’il en soit, si la situation n’est pas réglée en amont, les problèmes s’accumuleront en aval, générant des replis identitaires, des extrémismes nauséabonds, des violences inhumaines. Des murs s’érigeront, les systèmes de surveillance se perfectionneront, les contrôles se généraliseront, les tensions grandiront, pour des coûts gigantesques au final. Mais tant que le désespoir sera là, les flux perdureront.
Et les flux actuels qui accostent en Europe ne seront qu’un aperçu de ce qui nous arrive depuis des années à Mayotte, où les clandestins représentent déjà plus de 40 % de la population, malgré des moyens conséquents, étouffant le système éducatif, les dispensaires et hôpitaux, générant du travail clandestin qui affaiblit les entreprises et les artisans, et mobilisant les forces de l’ordre qui s’y épuisent.
Quand la lutte contre ce travail illégal se fait plus forte, faute de moyen de subsistance, avec l’amertume et la colère qui se développent, la délinquance et la violence s’installent, prospèrent. C’est ce que vit Mayotte aujourd’hui, mais aussi la Bavière, Calais et tant d’autres endroits. Je ne pense pas que ce soit le monde que nous voulons offrir à nos enfants.
Pour lutter contre ce problème en amont, je pense qu’il faut d’abord que ces populations disposent, dans leurs territoires, d’un système de santé et d’éducation meilleurs, la base avec l’eau et l’électricité. Je pense qu’il faut ensuite que l’économie s’y développe.
Les aides au développement conséquentes versées depuis des décennies ont prouvé leur inefficacité et même leur forte contribution à la corruption des dirigeants et au maintien de dictateurs.
Je propose que l’enveloppe dédiée à la coopération soit en grande partie affectée à des aides “humaines”. Les diplômés des écoles d’ingénieurs, de médecine, d’infirmières, de commerce, de gestion, les agronomes et les comptables… tous les jeunes, au terme de leurs études, devraient obligatoirement une année à la coopération. À la place du service civique, du service militaire (dans un monde en paix !), on donnerait une année à notre pays, à la coopération, pour un monde meilleur.
Payés au Smig, ce qui serait confortable dans leurs pays d’accueil, ces jeunes passeraient une année dans une structure : une école, un dispensaire, une usine, une entreprise, avec des artisans, des commerçants… pour apporter leur contribution au développement du pays. Les jeunes bénéficieraient d’une expérience humaine et professionnelle unique, relativiseraient ensuite leur situation et s’ouvriraient au monde. La France (l’Europe ?) en sortirait grandie, tout comme la francophonie.
L’attribution d’aides directes au développement, moindres, serait conditionnée à l’acceptation de la venue de ces coopérants 2.0. Ils participeraient à la formation si besoin, transmettraient leurs connaissances, leurs compétences, aideraient à la structuration de filières, à la création d’entreprises dans tous les domaines… Il ne s’agirait résolument pas de néo-colonialisme, ni d’impérialisme, mais bien de réelle aide au développement, concrète, sur le terrain, efficace, humaine. Des relations se noueraient certainement, participant à une meilleure connaissance les uns des autres, à réduire les préjugés, à faire taire les racismes et naître les respects mutuels, préalable à l’amitié.
Dans un 2ème temps, ce qui permet à un pays de décoller, c’est l’émergence d’une classe moyenne, qui (ré)active l’ascenseur social, donne de l’espoir aux plus pauvres, c’est un des moteurs de l’Amérique… Ce sont eux qui investissent, construisent, dépensent le plus dans leur pays, au vu de leurs besoins et participent à développer de nouvelles entreprises de services, des artisans, des commerces… Dans de très nombreux pays dits sous-développés, l’origine du problème est là : il y a une classe dirigeante très réduite, concentrant les pouvoirs politiques et économiques, et se contentant très bien de maintenir le peuple dans l’ignorance et la misère.
Les classes dirigeantes ne sont pas “naturellement” pour que ça change, mais au final, elles en sont bien plus gagnantes, disposant notamment du foncier et du capital pour accompagner ce décollage de leur pays…
L’idée est donc de participer à l’émergence de cette classe moyenne, en l’associant à la lutte contre la pollution mondiale, une autre préoccupation importante pour notre avenir. Pour cela, des entreprises, des secteurs d’activité, des pays, pourraient bénéficier d’un label, de la part de l’Europe, les autorisant à exporter sur l’Europe.
Il faudrait qu’une entreprise par exemple s’engage sur des normes à respecter : mise en place progressive de normes de sécurité, sanitaires, contre le travail des enfants, avec des horaires de travail “corrects”, une caisse de retraite et de prévoyance, pour la liberté syndicale, avec des salaires un peu plus élevés que la moyenne du pays et un engagement à les augmenter régulièrement, suivant un rythme à définir, mais aussi sur des normes environnementales : retraitement des eaux usées, recyclage des déchets produits, captation des fumées nocives…
Ce pourrait être une mondialisation moins sauvage, plus vertueuse, qui servirait au développement humain. L’entreprise, le pays qui se plie à ce cahier des charges serait autorisé à exporter vers l’Europe. Il bénéficierait d’un marché conséquent, donc motivant. Cela pourrait avoir un effet “entrainant” sur ses concurrents, visant à améliorer les conditions de travail, les salaires et la situation environnementale. Si son concurrent ne s’y plie pas, cette entreprise aura plus de travail, créera de l’emploi, les salaires s’élèveront, la population sera plus heureuse et la machine sera lancée, participant à créer une classe moyenne, plus aisée.
Les coopérants 2.0, ingénieurs, diplômés des écoles de commerce, de gestion, de comptabilité, mais aussi médecins, enseignants, pourraient par ailleurs être plus facilement affectés à ces usines, ces pays qui s’engageraient, s’ils le souhaitent.
Ces mesures, et tant d’autres, pourraient permettre de limiter les migrations forcées. Elles pourraient participer à limiter les risques de guerre qui naissent de l’ignorance, de la misère, et des extrémismes qui s’en nourrissent.
Alors pourraient être envisagées beaucoup plus facilement les migrations choisies, volontaires, pour partir à la découverte du vaste monde, pour y travailler un temps, y découvrir d’autres personnes et pouvoir revenir “chez soi” si l’on veut, quand on veut.
Je pense que beaucoup de monde aurait à y gagner.
Laurent Canavate
La Smart pourra faire de la manutention au port
Naturellement Mayotte Channel Gateway reste le délégataire de la concession sur le port de Longoni, mais elle ne pourra empêcher la Smart de continuer à faire de l’aconage au port. La société d’aconage a obtenu des membres du conseil portuaire l’autorisation d’occupation temporaire sur le port et l’agrément pour pouvoir exercer.
En revanche, les membres ont voté à majorité contre la délivrance du même agrément pour la société Manu Port. La validation des avis du conseil portuaire est entre les mains du président du Conseil départemental. En somme, les élus considèrent toujours que les deux sociétés doivent trouver un terrain d’entente et reprendre le travail en commun.
Chez les agents de la Smart, la satisfaction était palpable, même si des inquiétudes persistent sur la manière dont les deux entreprises vont reprendre leur collaboration après ce conflit. Pour le préfet Seymour Morsy, il appartient aux deux entreprises de nouer un nouvel accord. « C’est une discussion entre deux sociétés privées », a-t-il déclaré. MCG conserve son agrément de manutention sur la société mère et son portefeuille de clients dont CMA-CGM. Pour Ida Nel aussi, la reprise du travail est une bonne nouvelle.
Sa société a d’ailleurs voté en faveur de l’agrément à la Smart, un premier pas fait en faveur de l’apaisement. Dans un communiqué, MCG explique toutefois qu' »une mise à disposition du personnel doit être proposée par la Smart d’ici fin février 2016″. « Cette décision reste pleinement conditionnée à la mise à disposition du personnel » dans les délais prévus, « pour que la smart et MCG puissent travailler conjointement », précise le communiqué.
A.T.
Port de Longoni. La DSP à MCG risque d’être annulée
La réunion s’est tenue dans un environnement nettement plus calme que lundi dernier. Les employés de la Smart avaient perdu leur sang froid en début de semaine après qu’ils aient poursuivi le directeur de cabinet du président du conseil départemental, Zaidou Tavanday n’acceptant pas que le président Soibahadine Ibrahim ne se soit pas déplacé en personne pour les rencontrer.
Mais cette fois-ci les manutentionnaires du port ont gardé leur sang-froid et ont de quoi être satisfaits car le conseil départemental semble les soutenir. Le président du conseil départemental a dénoncé “le mépris d’Ida Nel envers le département, les institutions et les Mahorais”. L’accusation est lourde mais Soibahadine Ibrahim assume : “ce délégataire (NDLR : MCG) n’en fait qu’à sa tête, il se fout de tout, de ce pays pourvu qu’il fasse de l’argent. Mme Nel a tendance à vouloir s’approprier le port”. Il dénonce le “non-respect” des engagements de la chef d’entreprise dans les différents accords qui ont été signés par le passé notamment celui du 23 décembre qui stipule notamment l’utilisation des grues par les dockers de la Smart ce que réfute MCG.
“Mme Nel n’en fait qu’à sa tête”
Le conseil départemental a soumissionné un avocat afin qu’il établisse ou non les non-respects des accords de la DSP (délégation de service public) de la part de Mayotte Channel Gateway en tant que délégataire du port. Le président a égrainé quelques exemples de manquements notamment, des initiatives prises sans en tenir informé le délégant à savoir le département. Parmi ces décisions prises par MCG figure la construction d’une halle artisanale sur le port. Le conseil départemental reproche aussi à Ida Nel de n’avoir toujours pas signé l’avenant au contrat concernant la redevance qu’elle doit s’acquitter en tant que délégataire. “La chambre régionale des comptes avait relevé des insuffisances concernant la redevance ce qui nous a amenés à préparer cet événement”, précise le président du département.
Que peuvent donc être les conséquences si des manquements sont bels et bien constatés par l’avocat ? La DS P peut être purement et simplement annulée mais elles ne se feront pas sans indemnités d’autant plus que Mme Nel a investi dans du matériel de manutention dernier cri qui a coûté la modique somme de 23,4 millions d’euros. Si le département venait à reprendre la gestion du port, elle devra rembourser l’entrepreneuse. “Une décision à ne pas prendre à la légère” selon les termes du président au vu du déficit d’environ 50 millions d’euros que traîne actuellement l’institution. “Il vaut mieux annuler maintenant la DSP si cela doit être le cas, que dans 10 ans car la facture sera encore plus élevée”, répond Soibahadine Ibrahim.
Si ces déclarations risquent d’ajouter de l’huile sur le feu, pour l’heure le conseil portuaire doit se tenir aujourd’hui afin de délivrer les agréments ou non aux deux entreprises candidates à la manutention du port à savoir Smart et Manu port la filiale de MCG.
GD
Basket-Ball. Petit à petit, Fayzat Djoumoi fait son nid
La jeune basketteuse mahoraise a fait ses débuts au BC M’tsapéré. Détectée durant les JTM, elle a passé deux saisons au Creps de La Réunion avant d’être recrutée en 2015 par le Tarbes Gespe Bigorre (région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), où elle évolue en centre de formation. Fayzat vient d’être retenue parmi une liste de 20 joueuses pour participer aux tests d’entrée au centre fédéral du basket-ball. Si son essai est concluant, elle intégrera à la rentrée 2016 l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep).
L’Insep accueille les 2 pôles France de basket-ball (féminin et masculin), soit 50 sportifs permanents, 25 filles et 25 garçons âgés de 15 à 18 ans qui s’entraînent quotidiennement et jouent le week-end dans un championnat de France. Ils représentent l’avenir du basket français.
IM
Kavani Stade : le projet est lancé
Trois briques placées l’une sur l’autre et bétonnés, les trois premières de la construction d’une infrastructure sportive d’envergure internationale… Mardi matin à Kavani a été posée la première pierre du futur stade territorial, en présence d’une centaine de personnes : hautes personnalités politiques, élus de tout bord et autres représentants du mouvement sportif mahorais, ceux à qui profitera l’équipement.
La suite ? 18 mois de travaux coordonnés par le conseil départemental de Mayotte, le principal financeur. Le CDM sera chargé de faire respecter la date de livraison programmée pour le mois de novembre 2017. Poser la première pierre : un geste symbolique que le président du CDM Soibahadine Ibrahim Ramadani s’est lui-même chargé d’accomplir, soutenu par le préfet de Mayotte Seymour Morsy.
Deux hommes bien souvent réunis pour les grandes occasions seulement : témoignage de l’importance du projet. “C’est un moment magique parce que ça faisait partie des choses que mes prédécesseurs me racontaient : “le stade il faut qu’il sorte, le stade il faut qu’il sorte…” Le rêve a été initié depuis très longtemps et maintenant on y est arrivé”, se réjouit Seymour Morsy. “C’est le travail de beaucoup avant nous, notamment ceux qui avaient imaginé ce projet et qui ne sont plus là”, salue le représentant de l’État.
Un hommage aux précurseurs disparus, que le président du CDM n’a pas, non plus, omis de rendre durant son discours. En marge de la cérémonie, Soibahadine Ibrahim Ramadani a répété la nécessité d’une telle infrastructure. “C’est un outil qui servira au football, au rugby, et au-delà à tous les jeunes mahorais à travers leur cours d’EPS notamment (…) Grâce à la qualité du futur stade et aux autres projets à venir, nous pourrons enfin former convenablement nos jeunes et accueillir des compétitions nationales et internationales.”
La restructuration du stade de Kavani coûtera 9,4M d’euros. Avec une participation “exceptionnelle” de 40 % (3,7M) de la part de l’État, via le centre national pour le développement du sport – les 5,7M restants étant pris en charge par le département. Sont compris dans cet investissement l’installation d’une pelouse synthétique, la construction d’une tribune moderne (gradins à deux niveaux, tribunes d’honneur, vestiaires, studio presse, salle de réception, régie sono, club house…) et la réhabilitation du parking.
“Une deuxième tranche suivra pour l’aménagement des alentours du stade, un prévisionnel de 2M d’euros. Soit un budget global de 11M pour l’ensemble des travaux”, communique le CDM.
“Le projet du stade de Kavani doit en appeler d’autres parce que le besoin du mouvement sportif, c’est une programmation à long terme”, explique de son côté le président du comité régional olympique et sportif (Cros) Mayotte, Madi Vita.
“Pour les autres projets, une fois qu’ils seront fléchés en termes de budgets, on espère mobiliser rapidement tous les intervenants financiers et ne plus perdre de temps comme ce fût le cas avec le stade de Kavani”, conclut-il.
“Les autres projets” : un centre d’hébergement, un dojo, un complexe sportif similaire à Kavani au Nord et au Sud de l’île… toutes ces infrastructures qui permettront à Mayotte et aux Mahorais de répondre aux enjeux de société (éducation, économie, social) découlant du sport.
I.M
Préfecture: le Sgar est renvoyé
A la suite d’une tentative de suicide d’un de ses agents, le comportement autoritaire du haut fonctionnaire a été dénoncé par certains employés. Le Préfet n’a semble-t-il pas eu le choix de se séparer de l’un des éléments majeurs de sa « dream team » comme celui-ci aimait qualifier son équipe préfectorale. L’ex-Sgar doit quitter l’île dans les prochains jours. Cette nouvelle « tuile » pour la préfecture vient s’ajouter à celle du cambriolage dont a été victime il y a une semaine Guy Fitzer, le secrétaire général adjoint. Contacté, le préfet n’a pas souhaité commenter cette décision.