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Ce que j’en pense… Migrations, immigrations, quelques pistes de réflexions…

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Dans de nombreux pays, des habitants vivent dans la misère, dans des conditions indignes, sans emploi, sans argent pour nourrir leur famille, sans système de santé efficace leur évitant des douleurs extrêmes ou la mort précoce, sans éducation pour leurs enfants et l’espoir que leurs vies s’améliorent.

Cela génère des flux migratoires forts vers les pays dits développés. Des cohortes d’hommes, de femmes, d’enfants s’arrachent à leur territoire, à leurs amis, à leurs familles et bravent la mort souvent, pour une vie meilleure, vers une lueur d’espoir. Cela génère ainsi des millions de “réfugiés” économiques, d’autres pour bénéficier de soins, d’éducation, d’autres enfin pour fuir la guerre et les destructions ou des catastrophes écologiques.

Que ferions-nous dans une telle situation ? Fuirions-nous pour sauver notre famille ou nous battrions-nous sur place pour essayer de (re)construire ? Résisterions-nous à l’envahisseur ou partirions-nous sur les chemins, à la quête d’un coin de terre plus accueillant ?…

Quoi qu’il en soit, si la situation n’est pas réglée en amont, les problèmes s’accumuleront en aval, générant des replis identitaires, des extrémismes nauséabonds, des violences inhumaines. Des murs s’érigeront, les systèmes de surveillance se perfectionneront, les contrôles se généraliseront, les tensions grandiront, pour des coûts gigantesques au final. Mais tant que le désespoir sera là, les flux perdureront.

Et les flux actuels qui accostent en Europe ne seront qu’un aperçu de ce qui nous arrive depuis des années à Mayotte, où les clandestins représentent déjà plus de 40 % de la population, malgré des moyens conséquents, étouffant le système éducatif, les dispensaires et hôpitaux, générant du travail clandestin qui affaiblit les entreprises et les artisans, et mobilisant les forces de l’ordre qui s’y épuisent.

Quand la lutte contre ce travail illégal se fait plus forte, faute de moyen de subsistance, avec l’amertume et la colère qui se développent, la délinquance et la violence s’installent, prospèrent. C’est ce que vit Mayotte aujourd’hui, mais aussi la Bavière, Calais et tant d’autres endroits. Je ne pense pas que ce soit le monde que nous voulons offrir à nos enfants.

Pour lutter contre ce problème en amont, je pense qu’il faut d’abord que ces populations disposent, dans leurs territoires, d’un système de santé et d’éducation meilleurs, la base avec l’eau et l’électricité. Je pense qu’il faut ensuite que l’économie s’y développe.

Les aides au développement conséquentes versées depuis des décennies ont prouvé leur inefficacité et même leur forte contribution à la corruption des dirigeants et au maintien de dictateurs.

Je propose que l’enveloppe dédiée à la coopération soit en grande partie affectée à des aides “humaines”. Les diplômés des écoles d’ingénieurs, de médecine, d’infirmières, de commerce, de gestion, les agronomes et les comptables… tous les jeunes, au terme de leurs études, devraient obligatoirement une année à la coopération. À la place du service civique, du service militaire (dans un monde en paix !), on donnerait une année à notre pays, à la coopération, pour un monde meilleur.

Payés au Smig, ce qui serait confortable dans leurs pays d’accueil, ces jeunes passeraient une année dans une structure : une école, un dispensaire, une usine, une entreprise, avec des artisans, des commerçants… pour apporter leur contribution au développement du pays. Les jeunes bénéficieraient d’une expérience humaine et professionnelle unique, relativiseraient ensuite leur situation et s’ouvriraient au monde. La France (l’Europe ?) en sortirait grandie, tout comme la francophonie.

L’attribution d’aides directes au développement, moindres, serait conditionnée à l’acceptation de la venue de ces coopérants 2.0. Ils participeraient à la formation si besoin, transmettraient leurs connaissances, leurs compétences, aideraient à la structuration de filières, à la création d’entreprises dans tous les domaines… Il ne s’agirait résolument pas de néo-colonialisme, ni d’impérialisme, mais bien de réelle aide au développement, concrète, sur le terrain, efficace, humaine. Des relations se noueraient certainement, participant à une meilleure connaissance les uns des autres, à réduire les préjugés, à faire taire les racismes et naître les respects mutuels, préalable à l’amitié.

Dans un 2ème temps, ce qui permet à un pays de décoller, c’est l’émergence d’une classe moyenne, qui (ré)active l’ascenseur social, donne de l’espoir aux plus pauvres, c’est un des moteurs de l’Amérique… Ce sont eux qui investissent, construisent, dépensent le plus dans leur pays, au vu de leurs besoins et participent à développer de nouvelles entreprises de services, des artisans, des commerces… Dans de très nombreux pays dits sous-développés, l’origine du problème est là : il y a une classe dirigeante très réduite, concentrant les pouvoirs politiques et économiques, et se contentant très bien de maintenir le peuple dans l’ignorance et la misère.

Les classes dirigeantes ne sont pas “naturellement” pour que ça change, mais au final, elles en sont bien plus gagnantes, disposant notamment du foncier et du capital pour accompagner ce décollage de leur pays…

L’idée est donc de participer à l’émergence de cette classe moyenne, en l’associant à la lutte contre la pollution mondiale, une autre préoccupation importante pour notre avenir. Pour cela, des entreprises, des secteurs d’activité, des pays, pourraient bénéficier d’un label, de la part de l’Europe, les autorisant à exporter sur l’Europe.

Il faudrait qu’une entreprise par exemple s’engage sur des normes à respecter : mise en place progressive de normes de sécurité, sanitaires, contre le travail des enfants, avec des horaires de travail “corrects”, une caisse de retraite et de prévoyance, pour la liberté syndicale, avec des salaires un peu plus élevés que la moyenne du pays et un engagement à les augmenter régulièrement, suivant un rythme à définir, mais aussi sur des normes environnementales : retraitement des eaux usées, recyclage des déchets produits, captation des fumées nocives…

Ce pourrait être une mondialisation moins sauvage, plus vertueuse, qui servirait au développement humain. L’entreprise, le pays qui se plie à ce cahier des charges serait autorisé à exporter vers l’Europe. Il bénéficierait d’un marché conséquent, donc motivant. Cela pourrait avoir un effet “entrainant” sur ses concurrents, visant à améliorer les conditions de travail, les salaires et la situation environnementale. Si son concurrent ne s’y plie pas, cette entreprise aura plus de travail, créera de l’emploi, les salaires s’élèveront, la population sera plus heureuse et la machine sera lancée, participant à créer une classe moyenne, plus aisée.

Les coopérants 2.0, ingénieurs, diplômés des écoles de commerce, de gestion, de comptabilité, mais aussi médecins, enseignants, pourraient par ailleurs être plus facilement affectés à ces usines, ces pays qui s’engageraient, s’ils le souhaitent.

Ces mesures, et tant d’autres, pourraient permettre de limiter les migrations forcées. Elles pourraient participer à limiter les risques de guerre qui naissent de l’ignorance, de la misère, et des extrémismes qui s’en nourrissent.

Alors pourraient être envisagées beaucoup plus facilement les migrations choisies, volontaires, pour partir à la découverte du vaste monde, pour y travailler un temps, y découvrir d’autres personnes et pouvoir revenir “chez soi” si l’on veut, quand on veut.

Je pense que beaucoup de monde aurait à y gagner.

Laurent Canavate

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