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Un rapport alarmant sur le système éducatif à Mayotte

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Le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (CESEM) a présenté hier une étude lancée en 2015 portant sur le système éducatif du 101ème département français et intitulée : “L’école de la République à Mayotte, une exigence d’égalité”. Et les chiffres rapportés par le document sont sans appel.

 

Un tiers des plus de 15 ans jamais scolarisés ; 74 % de taux de réussite au baccalauréat à Mayotte contre 93 % en Guyane ou à La Réunion ; 85 % des élèves originaires du 101ème département qui échouent en première année d’études supérieures contre une moyenne nationale à 54 % ; 74 % des jeunes Mahorais qui connaissent des difficultés de lecture… Le constat que dresse l’étude menée depuis 2015 par le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (CESEM) “après 30 ans d’une politique éducative consacrée au “rattrapage”” et présentée hier au Conseil départemental fait froid dans le dos. Si le CESEM reconnaît que les investissements de l’État pour l’éducation à Mayotte sont en progression constante (117 millions d’euros en 2003 contre 337 millions d’euros en 2015), la jeune institution remarque que les dépenses publiques par élève à Mayotte sont largement inférieures à la moyenne nationale (en 2015, l’État investissait en moyenne 7760 euros par élève en France et seulement 4132 euros par élève mahorais). Et malgré ces investissements, le retard dans le domaine de l’éducation reste considérable à Mayotte. Selon le président du CESEM, A bdou Soimadou Dahalani, “Mayotte cumule encore beaucoup de handicaps et appelle à des mesures exceptionnelles”. Pour le CESEM, ce retard est essentiellement imputable à trois causes : des établissements en nombre insuffisant et aux équipements inadaptés, un manque de formation des enseignants et des élèves fatigués et insuffisamment nourris.

 

9 propositions pour refonder l’éducation

 

Au-delà du constat, hélas bien connu, le CESEM établit 9 préconisations générales dans son rapport afin de garantir aux élèves du territoire les mêmes chances de réussite que n’importe quel autre élève de France. Ainsi, le CESEM propose d’abandonner le système éducatif particulier de Mayotte en transformant le vice-rectorat en rectorat de plein exercice dirigé par un recteur (chancelier des universités et non par un inspecteur pédagogique régional), en dotant les établissements en équipements aussi exceptionnels que la démographie scolaire est en pleine progression pour atteindre les objectifs une division / une classe / un maître ou encore en rectifiant les rotations et les rythmes scolaires. Autre proposition : améliorer les conditions d’accueil dans les établissements. Pour ce faire, le CESEM conseille de décliner un plan de rattrapage et de rénovation des équipements éducatifs financé par un emprunt de l’État auprès de la Banque européenne d’investissement et remboursé par la dotation spéciale de construction et d’équipement des établissements scolaires. Il préconise également de mettre en oeuvre une véritable restauration scolaire pour l’ensemble des élèves et de créer autant d’internats que de collèges et lycées professionnels (26 sur le territoire) en s’inscrivant dans le référentiel national “L’internat de la réussite pour tous”. En outre, sur ce volet, le CESEM met en avant la nécessité de préscolariser de manière obligatoire tous les enfants dès 3 ans afin de résorber les difficultés des élèves en amont et de renforcer les dispositifs d’accueil des nouveaux arrivants tels le CASNAV (Centre Académique pour la Scolarisation des Nouveaux Arrivants et des Voyageurs). Autre préoccupation de la jeune institution, l’urgence qu’il y a à favoriser la venue de professionnels certifiés à court terme pour accompagner la professionnalisation d’enseignants locaux. Pour cela, il paraît important au CESEM de renforcer la formation continue des titulaires et d’accompagner en formation initiale les contractuels, de créer sur l’île une école supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) autonome, de décliner à Mayotte un dispositif “cadre avenir” propre à l’Éducation nationale et de dispenser à tous les enseignants du territoire en amont de l’année scolaire une initiation aux principales langues vernaculaires et aux cultures de Mayotte.

 

Développer l’enseignement privé musulman

 

La famille étant partie prenante de l’éducation des enfants, le CESEM préconise de les intégrer au processus en formant par exemple chaque année des parents élus délégués ou en proposant un système de tutorat des élèves par des parents volontaires. Si le CESEM souhaite abandonner le système éducatif particulier à Mayotte, il désire toutefois adapter la pédagogie aux spécificités du territoire et suggère pour cela de développer les compétences “lireécrire” dans le 1er degré en langue maternelle en lien avec le socle commun de compétences et de culture, d’enseigner le shimaoré et le kibushi dès la maternelle en l’articulant avec les premiers apprentissages et en adaptant les méthodes d’enseignement du français à l’école en choisissant des méthodes didactiques et pédagogiques appropriées. Autre proposition : faire cohabiter l’enseignement laïc et confessionnel en développant notamment l’enseignement privé musulman sous contrat d’association avec l’État, au primaire puis au secondaire, en se projetant à 10 et 15 ans. Le projet pédagogique de ce type d’enseignement sera à définir avec l’ensemble des acteurs éducatifs religieux (cadis, imams, présidents des associations de madrassa, parents d’élèves, etc.) D’autres propositions complètent encore ce rapport qui sera à disposition des élus. Abdou Soimadou Dahalani espère “que les autorités locales s’approprieront ce projet”, mené durant deux ans par le CESEM pour garantir l’égalité réelle entre les enfants de Mayotte et ceux de métropole.

La qualité de l’air sera mieux mesurée à l’avenir

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Ce mercredi se déroulait l’assemblée générale ordinaire de l’association Hawa Mayotte au siège de Electricité de Mayotte (EDM). L’occasion de revenir sur les actions de l’organisation en 2016 et de parler projets pour les mois à venir.

L’association Hawa Mayotte organisait son assemblée générale ordinaire au siège social de EDM ce mercredi. Les principaux sujets étant le retour sur les avancées de l’organisation en terme d’analyse de qualité d’air et les projets à venir. Hawa Mayotte se donne pour missions d’assurer la surveillance de la qualité de l’air, la sensibilisation de la population et le soutien des collectivités et de tout autres demandeurs qui visent à améliorer la qualité de l’air. Monsieur Mouslim Abdourahman, président de l’association a tenu à revenir sur les faits marquants qui ont ponctué l’année 2016 pour Hawa Mayotte. Effectivement, la mise en route de l’évaluation préliminaire de la qualité de l’air a débuté le 15 février 2016. Une action qui permet d’évaluer les futures surveillances à mettre en place pour s’assurer que la qualité de l’air ne dépasse pas le seuil de la norme sanitaire. “La réussite a également été matérialisée par le renouvellement de l’agrément du ministère de l’Environnement”, ajoute le président de l’organisation. “L’air est une ressource précieuse qu’il faut protéger”, c’est en suivant cette vision que l’association a donc mis en place début 2016 des évaluations de la qualité de l’air sur différents sites de l’île aux parfums. Durant cinquante semaines, 10 sites ont subi des mesures. Pour que l’évaluation prenne tout son sens, les mesures ont été prises sur des environnements variés : sites urbains, sites ruraux, zones industrielles, zones de trafics… Les résultats montrent donc qu’en dehors des deux zones de trafics, tous les sites sont tout à fait dans les normes requises par la directive européenne. Un seul point de surveillance sera donc suffisant pour contrôler la qualité de l’air. Pour continuer à aller dans ce sens et protéger notre air, l’association tient à sensibiliser la population, elle a donc participé à différents événements : la journée technique de l’air, La Fête de la Science à Chiconi ou encore à la Semaine de l’Environnement à Tsimkoura.

 

Des projets pour l’avenir

 

C’est grâce aux subventions de Electricité de Mayotte (EDM ) ainsi que de la DEA L, que l’association Hawa Mayotte souhaite pérenniser son activité. En effet, l’organisation souhaite investir dans un deuxième laboratoire mobile qui permet l’étude de la qualité de l’air, qui lui pourra être subventionné à 80 % par l’État. En outre, elle souhaite également développer ses actions de sensibilisation. Puis, développer son équipe pour pouvoir continuer à poursuivre ses objectifs. Et un renouvellement de l’agrément par le ministère de l’Environnement en 2017 sera un aboutissement de tous ces projets.

Beach Foot 2017 | Le graal pour MCTP

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Dimanche à Sakouli, MCTP a remporté le Beach Foot Entreprises 16ème édition. En finale, l’entreprise sadoise de BTP a battu la Colas, tenante du titre aux tirs aux buts, privant celle-ci d’un quatrième titre dans le tournoi.

 

Encore un tournoi réussi pour l’agence Angalia. L’organisateur du Beach Foot Entreprises a regroupé ses 40 équipes habituelles sur la plage de Sakouli pour une grande journée de football de plage, mixée entre autres de voulé de toutes parts. Une journée à laquelle aurait souhaité prendre part d’autres entreprises : 30 entreprises précisément (!), inscrites sur la liste d’attente au soir de la fermeture des inscriptions en mars dernier. Malheureusement pour elles, aucune des entreprises ayant participé à l’édition 2016 ne s’est désistée. “Il y a une équipe qui attend depuis quatre ans de pouvoir participer”, a relevé, désolé, le directeur d’Angalia Laurent Mounier, au tirage au sort d’avant tournoi. Le Beach Foot Entreprises est bel et bien victime de son succès ! Et au vu de l’organisation de ce dimanche, une fois de plus, irréprochable, la sollicitation des entreprises ne pourra que s’intensifier. “Nous réfléchissons à des solutions que nous mettrions en place dès 2018, afin de satisfaire le maximum d’entreprises”, a souligné Laurent Mounier. En attendant, autour des terrains agencés pour l’occasion, l’affluence a sans doute été sans précédent. Et sur les terrains, les équipes ont encore pris beaucoup de plaisir à partager quelques matchs entre collègues. Le côté convivial et festif du Beach Foot Entreprises l’a emporté. Cela n’a pas empêché quelques entreprises férues de compétition de se disputer intensément la grande coupe du vainqueur. Et à ce jeu, c’est l’entreprise sadoise Mayotte Constructions et Travaux Publics (MCTP) qui l’a emporté. Celle-ci a réalisé un parcours digne d’un grand champion, avec notamment quatre victoires en quatre matchs de poule. En finale, MCTP a fait tomber la Colas aux tirs aux buts, triomphant pour la première fois en seulement deux participations. La jeune entreprise de BTP inscrit ainsi son nom dans le prestigieux palmarès du Beach Foot Entreprises.

 

Evénement : demandez le programme du Fatma

La 10ème édition du “Festival des arts traditionnels de Mayotte” (FATMA) se tiendra du 27 au 29 avril 2017 selon le programme détaillé ci-dessous. L’objectif de cette action est de mettre en lien des artistes et rompre les frontières qui séparent leurs arts, de transmettre aux jeunes générations, un patrimoine et une identité culturels en déperdition.

Programme :

→Jeudi 27 avril 2017, de 08h00 à 18h00 : Place de La République – Artisanat d’art – “Au fil des tenues”, Art et mode – Saveur et savoirs culinaires – Ateliers de danse et chant traditionnels – Jeu Facebook “Trésors de mon patrimoine.”

→Vendredi 28 avril 2017, de 15h00 à 20h30 : Salle de cinéma Alpa Joe – Conférence sur le patrimoine immatériel (étude de pratiques, langues mahoraises et analyse de contes mahorais) – Échange-débat sur La Commémoration de l’abolition de l’esclavage à Mayotte – Théâtre : “Les dits du bout de l’île” avec la compagnie Ari Art.

→Samedi 29 avril 2017 de 09h00 à 16h00 : Musée de Mayotte à Dzaoudzi – Conférence sur “La Traite clandestine à destination de Mayotte, Comores et Madagascar” – Exposition sur l’esclavage (archives) – A teliers de médiation et d’animation. Avec la participation de nos partenaires : Foundi Distribution, Hair diffusion, Mayotte 1re, la mairie de Mamoudzou, la mairie de Sada.

Retour des agressions dans les bus scolaires

Il y avait longtemps qu’une agression dans un bus scolaire n’avait pas défrayé la chronique. La campagne de communication du transporteur Matis contre les violences dans et autour des cars scolaires avaient eu son effet. Mais malheureusement le 7 avril dernier vers 17h30, à Mamoudzou sur la route de Vahibé, deux élèves et un chauffeur de bus ont été agressés à l’arme blanche (couteau et tournevis). Leurs jours ne sont pas comptés. Selon la police, ce fait divers serait lié à un différend entre bandes rivales de Tsoundzou et Vahibé. L’auteur de l’agression est un mineur. Il a été interpellé et placé en garde à vue.

Les 130 000 euros non distribués par Ibrahim Aboubacar

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En mars dernier, le tableau de répartition de la réserve parlementaire 2016 a été publié sur le site de l’Assemblée nationale, député par député. Mais surprise, le nom d’Ibrahim Aboubacar ne figure pas dans la liste. Le député de Mayotte n’a pas utilisé les 130 000 euros de subvention d’Etat mis à sa disposition en 2016. En cause, un certain manque d’organisation… 

 

130 000 euros. C’est le montant de la réserve parlementaire, que les députés peuvent distribuer chaque année aux associations ou collectivités de leur choix, pour des projets spécifiques.

En mars dernier, le tableau de répartition de la réserve parlementaire 2016 a été publié sur le site de l’Assemblée nationale, député par député.

Mais surprise, Ibrahim Aboubacar, ne figure pas dans la liste. Un détail qui a éveillé notre curiosité : est-ce juste une erreur informatique ou l’un des deux députés de Mayotte n’a-t-il pas utilisé sa réserve en 2016 ? Interrogé par nos soins, Ibrahim Aboubacar confirme qu’il n’a pas utilisé les subventions d’Etat mises à sa disposition en 2016.

« J’avais ventilé ma réserve à la fin de l’année 2015 », explique-t-il. « Mais les dossiers des intéressés n’ont pas pu être déposés à temps, notamment parce qu’à l’époque je n’avais plus de collaborateur à Paris pour pousser les dossiers. »

Ce manque d’organisation a-t-il suscité parmi les associations ou collectivités qui devaient recevoir une subvention des déceptions, voire des plaintes auprès du député ? Car 130 000 euros représentent une somme non négligeable pour aider les acteurs de la société mahoraise.

« Non, nous n’avons eu aucun retour », affirme la nouvelle assistante parlementaire d’Ibrahim Aboubacar à Paris. « D’autant que cette année-là, le député n’avait pas reçu beaucoup de dossiers. »

Pour 2017, Ibrahim Aboubacar assure avoir bien distribué sa réserve. Cela aurait été fâcheux de ne pas le faire en cette année d’élections législatives (11 et 18 juin). Le Sadois est en effet candidat à sa réélection…

 


→ Dans le tableau de répartition de la réserve parlementaire 2016 sur le site internet de l’Assemblée nationale, le député Aboubacar est absent de la liste.

 

La réserve parlementaire, comment ça marche? 

Tous les ans à l’occasion du vote de la loi de finances pour l’année à venir, une partie du budget de l’Etat est consacrée à la réserve parlementaire. Cette enveloppe financière spéciale est accordée à chaque député avec pour double objectif d’apporter un soutien à l’investissement des collectivités territoriales et au fonctionnement des associations. Les Sénateurs disposent également d’une enveloppe similaire, mais uniquement aux fins d’aider les projets des collectivités territoriales. Un même projet n’a pas vocation à être financé par deux parlementaires, il convient d’être vigilant sur ce point. Une fois votée, son montant est inscrit sur les budgets des différents ministères, en fonction de la nature des projets. Si la réserve parlementaire est accordée au nom du député ou du sénateur, il n’en est en aucun cas le financeur au sens strict puisque c’est bien l’Etat qui attribue les subventions, sur proposition de ce dernier. Il lui appartient en revanche d’effectuer une sélection parmi les dossiers qu’il a reçus en fonction des critères imposés d’une part et des domaines comme des actions qu’il entend privilégier d’autre part. Il est libre d’apprécier la somme qu’il souhaite leur voir attribuer, dans la limite du montant qui lui est accordé par son groupe politique, de l’ordre de 130 000 euros pour un député depuis 2013. Une fois l’exercice budgétaire clos, la répartition est rendue publique.

 

Comment l’autre député et les sénateurs de Mayotte ont-ils utilisé leur réserve? 

Voici les tableaux respectifs du député Boinali Saïd (réserve parlementaire 2016) et des sénateurs Thani (réserve parlementaire 2015) et Abdourahamane Soilihi (réserve parlementaire 2015). 

 

Deux vedettes de la scène dancehall française actuelle à Mayotte le 20 mai prochain

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Les artistes guyanais Bamby et Jahyanai King seront en concert au Koropa club le 20 mai prochain. Célèbre dans le monde de la dancehall franco-caribéenne, le duo cartonne depuis un peu plus d’un an avec plusieurs millions de vues sur la plateforme musicale Youtube. Leurs chansons « Real wifey », « Run di place » ou encore « Fix up » sont de véritables tubes dans leur domaine. Plus d’informations sur le concert  au 06 39 00 51 13.

 

Des contrats régionaux pour attirer plus de médecins dans l’île

La préfecture a publié au début du mois au registre des actes administratifs l’arrêté de l’agence régionale de santé (ARS) concernant l’approbation de contrats de types régionaux pour Mayotte et La Réunion organisant les rapports entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie. Concrètement, ces contrats doivent permettre d’améliorer l’attractivité du territoire en termes d’installation de professionnels de santé.

 

Voilà une nouvelle qui va peut-être rassurer les habitants de l’île. Alors qu’il y a quelques semaines, les urgentistes tiraient la sonnette d’alarme sur le manque de personnel dans leur service et une situation qui risque de s’aggraver, l’ARS a signé un arrêté le 29 mars dernier instaurant des contrats régionaux pour inciter des médecins libéraux à s’installer dans les zones sous dotées (en termes de dotations de l’État) dont Mayotte de manière durable ou d’effectuer des missions temporaires. 4 types de contrats ont ainsi vu le jour. Le premier, le Caim (contrat d’aide à l’installation des médecins) comme son nom l’indique il vise à favoriser l’installation des professionnels de santé libéraux. Le second contrat, le Cotram (contrat régional de transition et de coordination) a pour but d’assurer la transition entre un médecin qui part à la retraite et son successeur. Le troisième, le Coscom (contrat de stabilisation et de coordination médecin) concerne les médecins installés dans les zones sous dotées, dont Mayotte. Le quatrième contrat porte sur la solidarité territoriale médecin (CSTM ). Il est mis en place en faveur des médecins s’engageant à réaliser une partie de leur activité toujours des zones sous dotées comme le 101ème département. “Ces contrats sont publiés en format type sans les majorations”, précise l’ARS. “Nous allons réfléchir avec nos partenaires (Caisse de sécurité sociale et les médecins) sur les modulations (avenants, primes, etc.)”, ajoute l’agence. L’objectif pour l’institution de santé est clairement de stabiliser les effectifs sur Mayotte, donc réduire les départs et favoriser de nouvelles installations. “Mais nous n’avons pas la main sur la venue des professionnels de santé”, explique l’ARS. Autrement dit, l’agence ne peut pas annoncer un objectif sur le nombre de médecins à convaincre de venir dans l’île au lagon pour 2017 ou une période à compter de l’année en cours. Par ailleurs, aucun budget particulier n’a été fléché pour ce plan d’attractivité. Le coût de ce dispositif ne pourra être éventuellement évalué annuellement qu’après la signature des premiers contrats. En espérant qu’ils permettent réellement de faire venir des professionnels de santé notamment spécialisés, car l’île manque cruellement de médecins dans certains domaines comme l’ophtalmologie ou l’orthodontie.

Le Codaf interdit les achards, jus et autres piments en bouteille

La mesure risque de faire grincer des dents dans le milieu agricole. Le Comité opérationnel de lutte contre les fraudes (Codaf) a réalisé un contrôle mercredi dernier au marché couvert de Mamoudzou.

 

Le service de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (CCRF ) de la Dieccte Mayotte a procédé au retrait de la commercialisation d’environ 500 kg de préparations artisanales telles que piment, achards et jus, contenues dans des bouteilles en plastique de réemploi. Au total, une quinzaine de commerçants est concernée. Cette décision concernant des préparations embouteillées dans des récipients issues de la récupération très prisées des locaux, n’a pas de grande chance d’être bien perçue au sein de la population. Exaspérés par des règles de plus en plus restrictives depuis la départementalisation de l’île, les habitants voient ainsi de nouvelles mesures entrer concrètement en vigueur. Mais l’État indique que c’est dans un but sanitaire que ces opérations sont menées. “Il est rappelé aux consommateurs que le réemploi d’emballages plastiques pour un usage alimentaire est strictement prohibé par la réglementation de l’hygiène alimentaire”, précise la préfecture avant d’ajouter “de plus, ces préparations doivent être commercialisées avec un étiquetage permettant d’identifier le produit, sa composition, sa date limite de consommation et le responsable de la mise sur le marché”.

Y a-t-il un poisson-pilote dans le lagon ?

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Mayotte est connue pour ses gros animaux marins : tortues, raies manta, dugongs, etc. Mais ceux-ci ne font pas que le bonheur des baigneurs : ils sont aussi bien utiles à un étonnant groupe de poissons, les rémoras, aussi appelés poissons-pilotes ou poissons-ventouses.

 

Il est fréquent que les baigneurs de N’Gouja, plage célèbre pour sa belle population de tortues, racontent y avoir croisé « un bébé requin ». Pourtant, aucun bon connaisseur des récifs mahorais ne vous rapportera jamais un tel témoignage de cet endroit ; en revanche on y trouve un assez gros poisson dont la présence est liée à celle des tortues : le rémora.

 

Les rémoras constituent une étonnante famille de poissons (les Echeneidés), à la morphologie très particulière : ce sont des poissons au corps fuselé, aux nageoires pectorales et pelviennes bien développées et triangulaires (un peu comme celles des requins), avec une petite tête aplatie et pointue, une longue queue très souple (oui, comme les jeunes requins), et pratiquement pas de nageoire dorsale sur l’essentiel du corps (contrairement aux requins !), celle-ci laissant place à un dos très aplati, et pourvu d’un gros organe strié fonctionnant comme une ventouse. C’est grâce à celui-ci que les rémoras peuvent s’accrocher fermement, par le dos, à toutes sortes d’animaux plus gros qu’eux : tortues, raies manta, dugongs, baleines, requins, ou certains très gros poissons. On les trouve rarement sur les dauphins, car ils tolèrent mal leurs acrobaties hors de l’eau, et préfèrent des hôtes plus placides. Les rémoras vivent ainsi une bonne partie de leur journée accrochés à un hôte, où les prédateurs hésiteront à aller les importuner, et peuvent en changer au gré des rencontres et suivant leur humeur, chacun de ces véhicules ayant ses avantages et ses inconvénients. Ils se nourrissent de ce qui passe, ainsi que des restes des repas de leur hôte (les requins ne mangent pas très proprement), et peuvent aussi profiter du labourage provoqué par les tortues ou dugongs pour attraper au passage de petits invertébrés qui se croyaient à l’abri dans le sable.

 

Ce mode de vie très particulier a valu à ces poissons de nombreux surnoms : poisson-ventouse (en raison de leur organe d’attachement), poisson-pilote (qui devrait cependant être réservé à la carangue Naucrates ductor, qui nage souvent juste devant les gros requins), en latin remora (qui signifie « retard, obstacle »), et en grec echeneis (« qui retient les bateaux »). Ces deux derniers noms sont liés au fait que ces poissons ne voient aucun inconvénient à s’accrocher aux coques des bateaux pour se faire transporter gratuitement de port en port : voilà bien un hôte particulièrement pacifique, et d’où tombe bien souvent une nourriture miraculeuse. C’est ainsi que, comme sur notre photo, on peut parfois retrouver plusieurs centaines de rémoras sous la coque d’un gros navire, nageant à la recherche de plancton quand le bateau est à l’arrêt, ou fermement accrochés par le dos quand celui-ci est en marche (moins facile à photographier vous en conviendrez). Ce comportement a été à l’origine de nombreuses légendes sur ces poissons, dont témoignent leurs noms grec et latin : de l’antiquité à la Renaissance, on les croyait capables d’arrêter complètement un bateau en pleine course ! Aristote, Pline, Ovide et bien d’autres auteurs anciens nous racontent ainsi comment les dieux les auraient envoyés immobiliser des flottes entières pour retourner des batailles. Cyrano de Bergerac leur attribue même (comiquement) la glaciation des pôles, tant leur symbolique d’immobilité fut forte.

 

Pourtant, la plupart des capitaines ne se rendent même pas compte quand une bande de ces passagers clandestins s’est invitée sous leur coque, et leur forme très hydrodynamique fait qu’ils ne semblent même pas gêner particulièrement les tortues – même si ces encombrants camarades compromettent quelque peu leur intimité. Quand les rémoras sont nombreux et leur hôte peu propice, il peut arriver que l’un d’eux s’accroche à un baigneur à proximité. Il paraît que la ventouse fait un peu mal (une scène est visible dans Le Monde du Silence de Cousteau), mais elle est sans danger, et l’animal est assez facile à faire fuir ; le cauchemar d’une centaine de rémoras s’accrochant à un malheureux baigneur pour l’emporter vers les abysses n’a aucune attestation sérieuse, et ils demeurent des poissons assez craintifs. 

 

→ CREDIT MARC ALLARIA « Deux rémoras accrochés à une tortue verte, à N’Gouja ».

Beach Foot Entreprises 2017

La 16ème édition du Beach-Foot Entreprises se déroulera ce dimanche 16 avril à la plage de Sakouli dans la commune de Bandrélé. Comme pour l’année précédente, tournoi va rassembler 40 équipes autour de cet évènement sportif interentreprises N°1 à Mayotte. Ci-dessous le résultat du tirage au sort des poules qui s’est tenu le vendredi au restaurant Zean Eat à Kawéni.

 

Retour sur le concert de MHD à Mayotte

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Samedi soir, le phénomène MHD était en concert sur l’île au stade d’Iloni et sa prestation a fait l’unanimité auprès des jeunes. Près de 3.000 personnes ont repris en choeur ses principaux titres, surprenant le jeune chanteur.

 

Après des semaines d’attente, les fans de MHD ont enfin pu rencontrer leur star. Le concert se déroulait au stade d’Iloni, dans le centre de l’île. Les abords du stade étaient sérieusement sécurisés par les forces de gendarmerie, à l’intérieur la sécurité était aussi irréprochable, le stade était bâché et près de 3.000 personnes se sont déplacées samedi soir. Néanmoins, des centaines de jeunes écoutaient le concert de l’extérieur et faisaient de leur mieux pour essayer d’apercevoir MHD et nombreux étaient ceux qui dansaient et chantaient dans les rues. Dans le stade, la partie à gauche de la scène était réservée aux VIP et organisateurs et celle de droite aux familles. Des buvettes et des toilettes étaient installées sur le site et, pour assurer plus encore la sécurité, un arrêté préfectoral a interdit l’alcool à partir de 18h00. Laura, 17 ans, jeune fan de l’artiste, nous raconte comment elle a vécu sa soirée : “Je suis très heureuse d’avoir vu MHD, ça faisait très longtemps que j’attendais ce moment et malgré l’attente ce soir pour le voir, je ne suis pas du tout déçue. Je me suis bien amusée”. Effectivement, avant l’arrivée du tant attendu et avec deux animateurs de choc, les chanteurs de la première partie ont mis l’ambiance dans le stade pendant plus de deux heures. Ils étaient nombreux dont 2-nivac, N-programe, Erazed, K-16, Phénomène J (de l’île Maurice), mais aussi un groupe de danseurs, Vaguemonster. De nombreux t-shirts “’Ganga la puissance”’ ou “’Fais le mouv”’ ont été distribués au public avant que l’artiste n’arrive. Après plusieurs heures d’attente pour certains, le chanteur MHD est enfin arrivé sous les acclamations du public avec comme première chanson “La moula”’. L’artiste a su faire bouger le public et de jeunes filles et garçons sont montés sur scène afin de faire, à tour de rôle, quelques pas sur la chorégraphie de la chanson “’Fais le mouv”’ devant une foule enthousiaste et pleine d’énergie, reprenant en choeur tous les titres. Le jeune artiste a beaucoup remercié sont public en finissant sur une phrase qui n’a pas laissé son public indifférent : “Mayotte, c’est la Champions League !”.

L’eau du robinet est à présent potable partout

Après l’annonce la semaine dernière de la suspension des tours d’eau pendant trois semaines, les autorités affirment officiellement qu’aujourd’hui l’eau du robinet est potable dans toutes les communes de l’île.

 

La semaine dernière la Smae, avait déclaré la potabilité de l’eau dans tous les villages du sud sauf à Mtsamoudou : “nos contrôles vendredi matin montrent que l’eau est aussi potable dans ce village”, certifie l’entreprise chargée de la distribution de la ressource. Ainsi le service d’eau potable est rétabli dans tout le sud. Il peut toutefois arriver que ponctuellement et localement l’eau soit trouble. Il est préconisé alors de laisser couler l’eau jusqu’à ce qu’elle soit claire. L’ensemble des rampes du sud ne seront plus ouvertes depuis vendredi dernier. Il est rappelé que la situation demeure fragile et que plus l’usage de l’eau sera raisonné plus la date de sollicitation de la retenue sera repoussée. “Smae et l’ensemble de ses collaborateurs, expriment leur reconnaissance à la population du sud pour leur comportement exemplaire durant la période des tours d’eau”, tient à exprimer l’entreprise. Il est rappelé que le lavage des voitures, engins de chantier, bâtiments, terrasses, bateaux de plaisance et professionnels, voiries, trottoirs (sauf impératif sanitaire) -le remplissage des piscines, l’arrosage des pelouses, jardins, espaces sportifs, pistes et aires de chantier, irrigation agricole, fabrication de béton (hors centrale), exercices incendie avec usage d’eau sont strictement interdits pour toutes les communes du département de Mayotte.

 

→ Pour tout renseignement :

Destinataires principaux :

Sieam 0269 61 55 00 ARS 0269 61 83 49

Le personnel des PMI manifeste dans les couloirs du Département

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Scène peu habituelle au Conseil départemental : des salariés ont manifesté dans les locaux de l’institution pour exprimer leur colère face au manque de moyens dont ils souffrent actuellement.

 

Une trentaine de salariés des PMI (Protection maternelle et infantile) service départemental, ont manifesté dans les couloirs du Conseil départemental. Ils réclament depuis plusieurs mois du matériel de base (exemple : du savon) dont ils manquent. Le vice-président en charge du social Issa Abdou a rencontré le personnel médical en colère afin d’entendre leurs revendications. D’après le conseiller départemental, un problème au niveau des bons de commande serait à l’origine de la pénurie. “J’ai pourtant signé ces bons, mais visiblement ils ne sont pas partis. Nous allons donc nous réunir lundi avec les délégués du personnel pour réaliser une liste exhaustive des produits à acheter. Ça, c’est l’urgence absolue”, explique l’élu départemental. À moyen terme, le viceprésident s’est engagé également à ce que des petits travaux soient réalisés dans les deux mois dans divers centres de PMI. “On nous a signalé des fenêtres cassées que nous allons réparer. Nous allons également élaguer les espaces verts des PMI”, détaille-t-il. Enfin à long terme, le vice-président rappelle que 10 nouvelles PMI doivent voir le jour d’ici 2021. Un engagement qui s’inscrit dans le plan de mandature du président Soibahadine Ibrahim. E nfin, Issa Abdou souligne que le Département doit faire face à des obstacles de taille comme l’absence de compensation financière pour les PMI depuis le transfert en 2006 de l’État au département. “C’est une compensation que nous réclamons corps et âme depuis des années”, lance-t-il. Enfin, à noter également l’absence d’aide médicale d’État. Une subvention qui serait pourtant bienvenue pour couvrir la demande liée à l’immigration sanitaire en provenance principalement de l’Union des Comores. “On ne dit pas cela pour se dérober, mais à l’heure actuelle, on essaie de se débrouiller avec les moyens qu’on a”, constate le conseiller départemental. 

Nettoyage de la mangrove de Majicavo : 750 sacs de déchets collectés

Mardi 21 mars et lundi 3 avril derniers, 2 actions de nettoyage de la mangrove de Majicavo ont eu lieu dans le cadre d’un projet pédagogique sur les déchets mené par une professeur du Lycée Nord (situé dans le collège de Majicavo). Bilan de l’opération : 180 élèves de 2de sensibilisés à la problématique, et des mangroves débarrassées de 750 sacs de déchets. Le pôle animation des Naturalistes de Mayotte a accompagné une professeur du Lycée Nord dans son projet pédagogique de sensibilisation sur les déchets. En lien avec Ecoemballages, des animations en classe sur la gestion et le tri des déchets ont été menées, et des actions de nettoyage de la mangrove de Majicavo ont été organisées suite à cette sensibilisation. Au total, environ 200 personnes ont permis de débarrasser les mangroves de Majicavo de 750 sacs de déchets (recyclables et non recyclables). La mairie de Koungou et le SIDE – VAM976 ont répondu présents en assurant la bonne évacuation de ces déchets. Un autre nettoyage de la plage de Sada sera organisé avec des élèves du lycée de Sada ce samedi 8 avril à 8h.

Suspension des tours d’eau jusqu’à la fin du ramadan

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Les maires des communes touchées par les coupures ainsi que le collectif « Les Assoiffés du Sud » ont été invités aujourd’hui par la Préfecture pour une réunion d’information sur la pénurie d’eau. Après des échanges « houleux » selon le premier adjoint au maire de Bouéni, la suspension des « tours d’eau » a été actée. 

 

Pas de comité de suivi de la ressource en eau aujourd’hui mais une réunion d’information sur la pénurie d’eau à l’initiative de la Préfecture et à destination des maires des communes touchées par « les tours d’eau » ainsi qu’aux membres du collectif des « Assoiffés du Sud ». D’après Hafidou Abidi Madi, premier adjoint au maire de Bouéni, les échanges ont été « houleux » et ce, « d’un côté comme de l’autre ». Déterminés, les élus du centre et du sud de l’île ont fermement demandé à ce que les « tours d’eau » cessent, exigence à moitié satisfaite. En effet, interrogés par téléphone, le premier adjoint au maire de Bouéni, le maire de Kani-Kéli ainsi que plusieurs membres du collectif des « Assoiffés du Sud » ont rapporté que la Préfecture avait accepté que les « tours d’eau » cessent… jusqu’à la fin du ramadan (fin juin). Mais selon Soibahadine Chanfi des « Assoiffés du Sud », l’étude présentée par le chargé de mission du ministère de l’Environnement actuellement en déplacement sur le territoire est rassurant : « D’après l’étude de Monsieur Schmitt, on ne devrait plus avoir de coupures d’eau, même pendant la saison sèche », explique le membre du collectif. Quoi qu’il en soit, les élus sont unanimes : ils refusent de nouvelles coupures et si cela devait être le cas, qu’elles concernent tout le territoire et pas seulement le centre et le sud. 

 

En outre, les élus et le collectif ont exigé que les factures d’eau de la période décembre / avril ne soient pas payées au motif que l’eau n’était potable et que donc « le service n’a pas été rendu », explique le maire de Kani-Kéli. Cette exonération aurait été acceptée selon les élus interrogés par téléphone et la SMAE réfléchirait à une éventuelle indemnisation de ses clients qui ont dû acheter des bouteilles pour s’approvisionner en eau potable durant la période des coupures. La Préfecture devrait envoyer un communiqué de presse suite à cette réunion d’ici ce soir. 

 

Il assène des coups de marmite à son fils en train de dormir

Le 31 mars dernier vers 17 heures, suite à un différend familial, une première altercation physique éclate entre un père et son fils qui échangent des jets de cailloux. La gendarmerie n’a pas communiqué les lieux où se sont produits les faits. Le lendemain vers 4 h du matin une seconde altercation oppose les deux hommes. Le père assène deux coups de marmite en fer à son fils endormi pour se venger. Le fils poursuit son père qui se réfugie dans un banga et projette du gaz lacrymogène dans l’encadrement dans la porte pour obliger son père à sortir. Quatre personnes étrangères aux faits se trouvent dans l’habitation. Puis, voyant que le père ne sort pas, le fils s’empare d’une barre de fer et commet de multiples dégradations. Le fils a été interpellé et placé en garde en vue. Sur instruction du parquet, le père reçoit une convocation par officier de police judiciaire. Son fils mineur est convoqué devant le juge des enfants aux fins de mise en examen.

Des oulémas comoriens émettent une fatwa contre une chanson de Mayotte

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Des oulémas de l’Union des Comores ont émis une fatwa (avis ou jugement religieux) contre une chanson très en vogue actuellement dans l’archipel « Yi remwa ». Dans un point de presse tenu lundi matin à Moroni, les responsables religieux ont dénoncé une chanson qu’ils jugent « obscène aux relents sataniques visant à casser la foi des Comoriens ».

Décidément le tube du groupe de Mayotte Moro Squad « Yi remwa » ne fait pas le bonheur de tout le monde. Si la chanson a la cote chez de nombreux jeunes, elle déchaîne par contre la fureur des chefs religieux comoriens au point d’émettre une fatwa contre ce tube.

Dans un point de presse organisé dans un hôtel de la capitale comorienne, ces érudits se sont indignés contre une chanson disent-ils « obscène et aux relents sataniques, visant à casser la foi des comoriens ». « Je ne pense pas que cette chanson soit l’œuvre d’un Mahorais et je suis sûr que les Mahorais comme d’ailleurs tous les Comoriens ne se reconnaissent pas dans une chanson qui déshonore notre pays », a dénoncé le député Fundi Ali Hadji, appelant les auteurs « à se repentir et à chercher pardon devant Dieu ».

Pour l’élu de la région Mitsamiouli-Mboudé « Yi Remwa » cherche à « diviser » les Comoriens entre eux : « entre (sic) barbus et autres », a-t-il dit. Dans son réquisitoire à charge contre les auteurs t interprètes de la chanson, Fundi Ali Hadji appelle à bannir le tube et à le faire retirer des rayons. Même colère pour Dr. Nourdine Bacha pour qui l’État doit prendre ses responsabilités et interdire la chanson pour des raisons, croit-il savoir de sécurité. A l’en croire les paroles sèment la zizanie chez les jeunes qui sont susceptibles d’après-lui de menacer la paix. Et elle serait pour lui blasphématoire envers la femme. Il faut noter qu’il est rare que les oulémas du pays émettent ce genre de fatwa, le tube d’Ali Combo fait l’exception.

Pour rappel cette chanson œuvre de jeunes de Mayotte, a fait une éruption fracassante dans les milieux de la musique de l’archipel et a « fait le buzz ». Elle est le plus souvent détournée et transformée en en provocation contre des adversaires potentiels. Ainsi après la victoire des cœlacanthes contre l’île Maurice au mois de mars dernier on entendait aux abords du stade de Mitsamiouli où s’est déroulé la rencontre ainsi que dans les rues de la capitale, les supporteurs de cœlacanthes chanter des paroles « wawo wa remwa » (traduction littérale : ils ont été battus) sur le rythme de « Yi Remwa ».

Si on est loin de la gravité de la fatwa iranienne qu’a reçu en 1988 l’auteur du livre « Les versets sataniques » Salman Rushdie (le jugement appelle au meurtre de l’écrivain), cette décision interroge quant à la liberté d’expression et de créer dans l’Union des Comores. Que l’on juge la chanson de qualité ou pas, cette décision montre la place de la morale religieuse encore très influente dans l’Union des Comores.

 

Ci-dessous le clip visé par la fatwa : 

La colère guyanaise pourrait-elle se propager à Mayotte ?

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La Guyane est à l’arrêt. Depuis deux semaines, un mouvement social paralyse le territoire. Les causes du ras-le-bol ? Immigration clandestine, insécurité, économie, etc. Des tensions qui rappellent celles de Mayotte. Alors, la crise sociale que connaissent nos lointains compatriotes pourrait-elle réveiller les colères de l’île aux parfums ?

 

Guyane depuis deux semaines. Ce lundi, une grève générale s’y est greffée. Au centre des débats : immigration clandestine, insécurité, vie chère, fiscalité, éducation, etc. Des problématiques bien connues de l’île aux parfums. Alors, les revendications de Guyane peuventelles réveiller celles de Mayotte ?

Sur les réseaux sociaux, s’ils sont quelquesuns à douter de la possibilité qu’un conflit du même type apparaisse ici, c’est surtout pour des considérations relevant de la lassitude ou de la crainte des conséquences – “Il y a un manque de solidarité ici” ou “On y a déjà eu droit en 2011 avec les mêmes revendications et les mêmes dérives. Six ans plus tard, rien n’a changé, voire même c’est pire. Alors rebloquer l’île et lâcher les délinquants dans les rues ce n’est pas la solution”, expliquent des internautes.

Pour la majorité en revanche, l’agacement guyanais et les méthodes employées semblent plus souvent provoquer de la compréhension que de la critique. “Il n’y a que cette méthode de blocage qui marche. Marre de devoir se battre corps et âme pour obtenir les choses les plus élémentaires”, commente un internaute sur Facebook ; “Soutien à nos amis Guyanais qui font ce qu’on ne sait pas faire : s’unir”, soulève un autre ; “À quand notre tour ?”, se demande un troisième ; “Je pense même que c’est une fenêtre qu’on doit saisir”, motive un quatrième. En somme : le mouvement social de Guyane réveille les aspirations mahoraises. La tendance est confirmée par un sondage que nous avons lancé sur les réseaux sociaux. À la question “Pensez-vous que le mouvement social de Guyane puisse se propager à Mayotte ? ”, plus de 80 % des votants répondent “Oui”, et 58 % pensent que cela peut faire avancer les attentes locales.

 

Il faut dire que depuis quelques semaines, le contexte de l’île aux parfums semble, lui aussi, se crisper à nouveau. Grèves, menaces de reprise des décasages, manifestation pour la paix et la sécurité : autant de points qui tendent à réveiller une colère jamais tout à fait considérée, ni endiguée.

 

“Le virus est là”

 

En janvier 2016, l’ancien député Mansour Kamardine alertait sur la situation d’une île “Au bord de la guerre civile”, comme il la qualifiait alors. Plus d’un an après, il espère que l’île ne soit pas victime de blocages et appelle à se tourner vers les urnes, mais demande une vigilance toute particulière : “Les revendications exprimées en Guyane sont encore plus aigües à Mayotte, explique-t-il. La sécurité, l’immigration clandestine, les questions sociales, mais aussi des poursuites judiciaires, selon moi inappropriées, envers des Mahorais qui essayent de récupérer leur terrain, etc. : tous les ingrédients sont réunis. Espérons qu’il n’y ait pas de contagion, mais le virus est là. Il y a beaucoup de risques, résultat d’une politique gouvernementale envers l’outre-mer gérée par-dessus la jambe.” Plus globalement, dans une tribune publiée sur Le Figaro ce lundi 27 mars, Patrick Karam, ancien délégué interministériel à l’Égalité des chances des Français d’outre-mer met aussi en garde contre une propagation de la crise aux autres départements ultra-marins : “Le président de la République et son gouvernement doivent tirer les conséquences des enjeux de la dégradation de la situation en Guyane qui pourrait conduire à un engrenage aux conséquences imprévisibles et à un embrasement de tous les outre-mer.”

 

Terreau fertile

 

Retour à Mayotte. Du côté des syndicats, les positions sont mitigées. Rivo, secrétaire général du SNUipp et un des leaders du mouvement engagé l’année dernière ne croit pas en une éventuelle propagation du mouvement social guyanais. “Au départ, ce n’est pas un mouvement syndical, explique-t-il. La mobilisation a débuté avec le mouvement des 500 frères, autour duquel se sont greffées des revendications populaires. C’est à ce moment-là seulement que les syndicats ont rejoint la mobilisation.” Pour lui, “Mayotte serait capable d’un tel élan, mais elle manque de détermination. Durant les conflits, certains syndicats sont à la recherche de la première occasion pour en sortir.” En somme : malgré une évidente similitude dans les situations, l’île aux parfums serait trop attentiste. “D’ailleurs, je ne souhaite pas que ce conflit s’envenime ici, cela serait une copie. Il y aura probablement quelques hurluberlus pour se montrer, mais un mouvement social doit se préparer, cela ne se fait pas comme ça.”

Il n’en est pas de même du côté du syndicat FO Mayotte. Pour son secrétaire général, Hamidou El Hanziz, s’il n’est pas prévu de lancer un mouvement, tout semble en revanche réuni pour que les revendications s’enflamment à nouveau. “Il faut se rappeler qu’en avril 2016, c’est à Mayotte qu’il y avait des barrages. Les Guyanais nous ont emboîté le pas, avec quelque chose en plus : une unité qu’il n’y avait alors pas encore ici.” Il est vrai que de l’autre côté de l’Atlantique, le mouvement social regroupe toutes les facettes de la société : syndicats de salariés, mais aussi entrepreneurs, et simples citoyens. “C’est ce que je vois se profiler ici cette fois, reprend le syndicaliste. Une prise de conscience des acteurs de la société civile tout entière.” Et, pour le responsable syndical, le point de départ pourrait bien être un mouvement initié, cette fois, par… le patronat : “Les entreprises sont les premières à souffrir des lacunes de l’État. Mayotte est un département en construction, mais où rien ne se construit. Il n’y a plus de commande publique, les grands projets sont au point mort, cela emmène des licenciements.” Et donc, du mécontentement. Une situation encore aggravée par la crise de l’eau, qui a bloqué nombre de chantiers dans le sud, et dont les entreprises ont souffert. “Des deux côtés, entreprises et salariés, le terrain est propice à l’embrasement. D’après moi, il se fera de façon spontanée. Tout va se greffer autour d’une colère qui couve. Cela peut être dangereux, car regroupant des gens différents, venus de secteurs différents. Mais ce n’est pas une fatalité, l’État peut encore réagir et intervenir.”

 

Des craintes, mais pas tout de suite

 

Thierry Galarme, président du Medef Mayotte, ne voit toutefois pas l’imminence d’un conflit social dans le sillon de celui de la Guyane. Socialement tout d’abord, “Il est vrai que les conflits sociaux qu’ont connus la Guadeloupe et La Réunion en 2009 sont arrivés à Mayotte, mais seulement deux ans après”, explique-t-il. L’insécurité ensuite. Si elle existe bel et bien à Mayotte, “La Guyane est à un niveau d’insécurité largement supérieur, la violence y est bien plus grande, avec notamment la question de l’orpaillage.” Quant aux questions d’économie et de vie des entreprises, enfin, s’il est vrai que l’idée d’un mouvement patronal n’est pas inenvisageable – on se souvient des chefs d’entreprises ayant pénétré dans le Conseil départemental l’an dernier -, il n’est pas du tout à l’ordre du jour. “Au contraire des syndicats de salariés, les syndicats patronaux privilégient les solutions à l’amiable, développe-til. La grosse problématique des entrepreneurs de Mayotte aujourd’hui est celle des factures impayées par les collectivités locales. Mais dans un premier temps, nous allons passer par le préfet pour trouver une conciliation. Il n’est pas question de créer du trouble à l’ordre public.” Et puis, n’oublions pas l’arrivée prochaine du scrutin présidentiel. “Je ne vois pas d’embrasement général à Mayotte, ni avant ni durant les 100 jours du prochain président. Mais il faudra que le nouvel élu envoie des signes forts en faveur de l’outre-mer. À Mayotte, si des mesures concrètes sont annoncées, que des projets sont lancés, que des investissements ont lieu dans tous les domaines nécessaires, alors il n’y aura pas de conflit. En revanche, si Mayotte se sent oubliée, cela finira par se déclencher. Les gens veulent du concret.”

Une Gay Pride à Mamoudzou

La nouvelle vient de tomber, la mairie de Mamoudzou a donné son accord aux organisateurs Inter-LGBT de Mayotte pour la première Gay Pride mahoraise. 

 

La Gay Pride, désormais appelée « Marche des fiertés » a désormais une raison d’être dans l’île aux parfums… 20 ans après la première édition parisienne. Validée par les services de la mairie et subventionnée à hauteur de 20 000 € par le Conseil départemental lors de la dernière séance plénière, la première Gay Pride mahoraise se déroulera donc le 6 mai prochain.

Lesbiennes, gays, bis, trans, intersexes, queers, ami-e-s et allié-e-s, marcherons donc pour l’Egalité des droits à Mayotte. Le cortège qui partira depuis le parvis du Comité du Tourisme rejoindra la rue du commerce au rythme des chars musicaux et des groupes de Debah. En effet, les organisateurs de cette marche des fiertés mahoraise ont demandé à plusieurs groupes de Debah d’élaborer des chansons et des danses destinées à combattre les préjugés sur l’homosexualité. On sait déjà qu’une adaptation des tubes de Freddy Mercury façon m’biwi est au programme.

L’ensemble des élus du Conseil départemental, a adopté à l’unanimité la subvention de 20 000 € destinée à aider la bonne organisation de ce défilé. A cette occasion, le nouvel amphidrome Polé sera même entièrement repeint aux couleurs du drapeau Gay. L’un des vice-présidents du Conseil départemental  nous a même confié qu’il était temps que ce type de manifestation ait enfin sa place sur le territoire et qu’il fallait combler ce retard au plus vite.

Des actions de prévention auront lieu tout au long du cortège, distribution gratuite de préservatifs, et de la sensibilisation concernant les maladies sexuellement transmissibles seront également de la partie.

D’autres manifestations, visant à améliorer l’image de la communauté Gay sur l’île est déjà au programme, on parle d’un Voulé géant sur le parvis de M’Tsapéré, le vendredi suivant la Gay Pride.

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes