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La ministre ne se rendra pas dans les bidonvilles

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La ministre des outre-mer Ericka Bareigts, est arrivée hier matin à Mayotte pour deux jours de visites durant lesquels elle doit signer des conventions, annoncer des plans et rencontrer les différents acteurs de la société mahoraise. Un programme divers et varié et bien chargé mais peut-être un peu trop lisse puisqu’aucune visite dans les bidonvilles de l’île n’est prévue dans son agenda alors que la réalité la plus dure de l’île est bien celle-là.

À peine sortie de l’avion, c’est un comité d’accueil un peu particulier qui attendait la ministre à l’entrée de l’aéroport hier matin. En effet, l’intersyndicale qui manifeste depuis quelques semaines notamment pour la reprise d’ancienneté générale des services pour les agents de l’ex-communauté départementale de Mayotte, l’avait annoncé. Une quarantaine de manifestants ont interpellé la ministre afin de solliciter un rendez-vous avec elle. Cette dernière a accepté la demande pour une rencontre en fin de journée avant de se rendre à Dzaoudzi pour entamer le programme officiel de sa visite à savoir le dépôt d’une gerbe au monument aux morts Place de France.

S’en est suivi sa réception à la mairie de Mamoudzou pour signer la convention police municipale/police nationale avec le Procureur de la République, le préfet et le maire du chef-lieu. Le but de ce document étant de renforcer la coopération entre ces deux services tout en précisant néanmoins dans le document qu’en « aucun cas il ne sera confié à la police municipale des missions de maintien de l’ordre » ce qui à première vue ne changera pas grand-chose à la capacité d’action de la municipalité dans la lutte contre la délinquance. La ministre s’est ensuite rendue à la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire nouvellement créée et dont les locaux sont situés au centre Maharadjah à Kawéni. Elle a annoncé les noms des 6 lauréats choisis dans l’appel à projets dans le cadre du développement de l’économie sociale et solidaire à Mayotte.

Ainsi plusieurs centaines de milliers d’euros seront versées aux associations, institutions, collectivités et autres structures ayant été sélectionnées pour mener des programmes en faveur de l’économie circulaire, de la conservation et de la valorisation du patrimoine, du développement agricole (avec la création d’un marché de gros), ou encore la création de plateformes de service numérique pour aider les citoyens (notamment les personnes âgées) à réaliser leurs démarches en ligne. La matinée s’est terminée par la visite des locaux du lycée professionnel de Kawéni où la ministre a pu se rendre compte des travaux d’extension de l’établissement après avoir profité d’un bain de foule et d’une cure de jouvence avec une jeunesse mahoraise visiblement enthousiaste à l’idée de rencontrer la nouvelle ministre des outre-mer. Ericka Bareigts a rappelé son attachement à la formation professionnelle avec des jeunes « désireux de s’en sortir ».

Avant de rejoindre le préfet, les parlementaires, les élus municipaux, le vice-rectorat et les nombreux autres officiels présents ce jour-là, à la table du restaurant d’application du lycée pour un « déjeuner républicain », la ministre a accordé quelques instants à la presse durant lesquels elle a été amenée à répondre à la question de savoir pourquoi elle n’a pas prévu de se rendre dans un des nombreux bidonvilles de l’île dont le principal est à quelques encablures du lycée professionnel de Kawéni. « Je connais la réalité de l’île, c’est pour cela que j’ai choisi Mayotte pour mon premier voyage en tant que ministre de l’outre-mer.

C’est aussi la raison pour laquelle l’État met les moyens pour lutter contre ces problèmes d’immigration clandestine et d’insécurité avec notamment les renforts de gendarmerie récents », a-t-elle répondu. Après que nous ayons posé la question une deuxième fois en soulignant la symbolique importante qui peut ressortir d’une visite d’un haut représentant de l’État dans ces zones de non-droit, la ministre s’est contentée de répondre que l’État est déjà présent dans ces quartiers sensibles. Une réponse sans vraiment en être une et qui laisse dubitatif. Le préfet a complété la déclaration de la ministre en expliquant que « l’État prend en compte cette réalité en se rendant aujourd’hui à Kawéni ».

La ministre a ensuite poursuivi sa journée marathon avec la visite du collège de Doujani, un établissement scolaire situé là aussi dans un quartier très difficile avant de se rendre au centre M’sayidié pour l’accueil de jour de mineurs isolés et déscolarisés ainsi qu’à l’association apprentis d’Auteuil . Deux structures qui essaient de donner une seconde chance à des jeunes désoeuvrés que l’on compte par milliers dans le 101ème département. L’après-midi s’est conclu sur une rencontre de jeunes filles prises en charge dans le programme intitulé « Parcours d’excellence sportive » lancé par la DR JSCS (Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale). 

Une pionnière de l’art multimédia à Mayotte

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Compositrice et vidéaste, l’une des pionnières de l’art multimédia en France, Christine Coulange est directrice artistique du groupe Sisygambis. Son court métrage de 6 minutes, « Peuples de l’océan Indien », ainsi que sa vidéo de présentation du port de Longoni, ont été projetés samedi dernier lors de l’inauguration de la deuxième exposition de configuration du Muma. Zoom sur le travail d’une artiste originale qui a décidé d’intégrer Mayotte à ses projets.

 

Au cours de longs voyages en Europe, en Asie et en Afrique, Christine Coulange du groupe Sisygambis a capté les rituels, les fêtes saisonnières, les rassemblements religieux, mais aussi les marchés, les actes quotidiens, les rencontres humaines, qui donnent à sa démarche artistique tout son sens humaniste. Ce vaste travail aboutit, en France et dans les pays de tournage, à des installations vidéo-musicales de divers formats, dans des espaces publics ou des lieux culturels.

 

De ses 15 ans de voyages sur la route de la soie et dans l’océan Indien en général, elle a rapporté des images et des musiques qui servent aujourd’hui de matière à son court-métrage artistique intitulé « Peuples de l’océan Indien ». Elixir puissant qui relie l’Australie et Mayotte, d’un bout à l’autre de l’océan Indien, ce court métrage au rythme saisissant est un concentré d’images sonores rares. Il a été projeté dans une première version en anglais au prestigieux festival Vivid Sydney (Australie, un million et demi de visiteurs).

 

Une nouvelle version en français a quant à elle été dévoilée lors de l’inauguration de la deuxième exposition de préfiguration du Musée de Mayotte (Muma) samedi dernier. Cette version intègre deux séquences tournées avec les femmes de Mayotte : le groupe Madania qui chante et danse le Debaa et la pêche au Djarifa à Bambo ouest (traduction du texte en langues Shimaore et Kibushi). Une autre vidéo du groupe Sisygambis a également été projetée lors de cette exposition. Création purement maritime, elle invite les spectateurs à prendre la mer sur un boutre longeant les côtes de Mayotte et à entrer dans le port fermé de Longoni.

 

Une résidence de création de trois ans à Mayotte

 

En amont des Journées du Patrimoine, « Peuples de l’océan Indien » a commencé à être montré dans l’espace public, sur les écrans CitéCom de l’île depuis le 15 septembre. Les passants auront la chance de pouvoir l’admirer à toute heure jusqu’au 30 de ce même mois. « L’idée est d’insuffler de l’artistique et des valeurs culturelles dans la société de consommation qui nous submerge », explique Christine Coulange. Ces projections inaugurent une résidence de création de trois ans à Mayotte qui conjuguera créations artistiques, développements numériques et ateliers pédagogiques dans le but d’intégrer le territoire de Mayotte au projet « De la Méditerranée à l’océan Indien », développé par Les 7 portes/Sisygambis depuis 2008. Les contenus audiovisuels spécifiques à Mayotte s’intègreront à la base de données, aux deux web-documentaires, aux créations collectives, aux performances et installations à venir.

 

Art multimédia à Mayotte

 

Vendredi dernier, à l’auditorium du CUFR, Christine Coulange a présenté au public mahorais sa démarche de création proche des peuples et de leurs cultures. Elle y a dévoilé son prototype de web-documentaire sur la musique de transe ainsi que son projet d’une plateforme multilingue intitulée « Métissages artistiques et modernité, de la Méditerranée à l’océan Indien ». Celle-ci a été développée avec l’université Paris 8-CreaTIC et les experts de la chaire ITEN à l’Unesco. Ce projet transmédia innovant, fruit de la collaboration d’artistes, de chercheurs et d’étudiants, sera ensuite présenté au colloque international «Humanisme numérique», à Paris, en octobre 2016. Il permettra à tous les artistes présents dans les créations de Sisygambis de correspondre et d’intégrer de nouvelles matières, quelle que soit la langue qu’ils pratiquent. Il permettra également de valoriser les créations et de stimuler les échanges entre un public international multilingue et les artistes concernés.

 

Christine Coulange et Gérard Galian, qui tourne avec elle des images aux Comores depuis le début du projet, réalisent aussi ce mois-ci des interviews sur le port de Longoni et les origines de Mayotte pour un web-documentaire développé avec l’Institut du Monde Arabe (IMA, Paris). Celui-ci traverse les ports de la Méditerranée et de l’océan Indien : Tanger, Alexandrie, Dar-Es-Salaam, Zanzibar, Grande Comore, Mayotte. Il sera diffusé sur Internet en parallèle à la grande exposition « Aventuriers des mers », présentée à l’IMA et au Mucem (Marseille). Sisygambis signe 4 pièces pour cette exposition.

 

Un fil conducteur : la musique de transe

 

Le web-documentaire « De la méditerranée à l’océan Indien » a pour fil conducteur la musique de transe. « L’idée est de fixer le travail réalisé sur un support contemporain et interactif », explique Christine Coulange qui, au cours de ces nombreux voyages, est partie plus particulièrement à la découverte des musiques de transe. Ses vidéos artistiques mêlent ces musiques traditionnelles à des musiques modernes, essentiellement électroniques, qu’elle a composées elle-même. Dans les années 90, elle avait en effet monté un duo musical avec son compagnon Nchan Manoyan, aujourd’hui disparu. C’est en sa compagnie que l’artiste a ensuite décidé de partir à la découverte des différentes cultures du monde via la musique qui, selon elle, « est un formidable laissez-passer pour pénétrer au cœur des traditions et cultures du monde ».

 

« De la Méditerranée à l’océan Indien » a été enrichi ces derniers mois par des scènes de musiques soufies tournées aux Comores. Sisygambis a d’ores et déjà commencé à introduire des musiques mahoraises telles que le debaa à son projet. Cette intégration de Mayotte au sein du travail de Christine Coulange se poursuivra donc au cours des trois années de résidence de création qu’elle compte effectuer sur l’île au lagon.

Nora Godeau

L’intérim prévu pour le 1er janvier 2017

C’est en tout cas ce que nous a affirmé hier Thierry Galarme, le président du Medef Mayotte, qui a assisté mardi à une réunion avec la Dieccte et les autres partenaires sociaux à ce sujet. « L’ordonnance a déjà été rédigée », précise-t-il. « Elle est en cours de validation par les différents ministères concernés. » Thierry Galarme ne cache pas sa satisfaction : la mise en oeuvre du travail intérimaire à Mayotte constitue l’une des deux revendications « historiques » du syndicat patronal (avec la mise en place d’une zone franche sur l’île au lagon). Il estime que le travail temporaire va permettre de créer des emplois, de procurer plus de souplesse pour les entreprises, de réduire la précarité (notamment dans le BTP où sont proposés des contrats de chantier) et le travail dissimulé. L’opération de « travail intérimaire » (ou « intérim » ou »travail temporaire«) consiste, selon l’Insee, à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d’une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l’entreprise de travail intérimaire (ou entreprise de travail temporaire). Elle se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié). En métropole, l’emploi intérimaire a progressé de 4,4 % en moyenne en 2015, correspondant à la création d’environ 25 000 emplois équivalents temps plein, selon Prism’emploi, la fédération professionnelle des entreprises du recrutement et de l’intérim.

Olivier Loyens

La grève reprendra le 28 septembre

Leur lutte notamment pour la reconnaissance de l’ancienneté générale des services (AGS) n’est pas terminée. Le mouvement de grogne des fonctionnaires, notamment des enseignants du primaire est loin d’être terminé. La manifestation d’hier aura rassemblé quelques centaines de grévistes, plus de 300 selon le SNUipp FSU, 220 selon la police. Les manifestants réunis place de La République à Mamoudzou, se sont rendus au rond-point El-Farouk (SFR) à Kawéni afin de le bloquer pendant environ une heure. Au retour du cortège place de la République, l’intersyndicale a décidé d’investir l’hémicycle Younoussa Bamana au conseil départemental afin de tenir une assemblée générale pour décider de la reconduite ou non du mouvement. C’est le oui qui l’a emporté avec le choix du mercredi 28 septembre pour reprendre la grève, date à laquelle Ericka Bareigts se rendra dans le 101ème département. « Malgré les différents échanges téléphoniques avec les cabinets ministériels (Outre-mer et Éducation nationale) et l’annonce d’une rencontre en octobre prochain, nous n’avons encore reçu aucun élément qui garantit un aboutissement rapide et favorable de notre principale revendication relative à la reprise en compte de l’AGS », déclare le SNUipp-FSU Mayotte. Le syndicat appelle donc les enseignants du premier degré à se remettre massivement en grève à partir du 28 septembre. Les manifestants se rendront en petite terre pour accueillir la ministre avec leurs revendications, « et ce, dès sa descente de l’avion ».

GD

Dzaoudzi-Labattoir, une commune à la dérive

Tout d’abord sur la question de la commande publique, l’absence de service dédié aux achats n’existe toujours pas, une lacune en passe d’être comblée cette année. Néanmoins la CRC fait remarquer que, « sur trois marchés, des dysfonctionnements sont apparus à toutes les étapes de la procédure de passation : manque d’anticipation ou contractualisation prématurée, montages contractuels inappropriés, publicité insuffisante des avis d’appel public à la concurrence, information incohérente, incomplète ou biaisée des candidats potentiels ».

Il s’agit par exemple du marché de la collation scolaire. Dans ce cas précis la CRC relève que « La commune ne veille pas assez scrupuleusement à l’écriture des clauses contractuelles ». Ce qui aboutit à un flottement dans les règles. Il est aussi arrivé que des entreprises se substituent à la collectivité dans la rédaction des clauses contractuelles.

La CRC relève que la société attributaire du marché de collation scolaire 2014/2016, « a indiqué dans l’acte d’engagement contresigné par la commune un prix de référence de 1,46 € par collation », en contradiction avec le contenu du contrat qui figurait un prix initial à 1,26 €, soit une augmentation de 15 %. « Elle a déclaré à la chambre avoir rédigé les avenants à la demande et en accord avec la commune. Or, le fait pour un candidat de modifier les stipulations d’un contrat rend son offre irrégulière et doit conduire la commune à l’écarter. Aucune des deux sociétés évoquées n’aurait dû être attributaire des contrats en cause ».

Les mêmes maladresses se reproduisent dans le domaine, de la gestion des cimetières, elle ne respecte pas ses obligations de clôture et d’entretien de ses cimetières de la gestion foncière.

Dans le domaine du foncier et de l’urbanisme, la CRC n’est pas tendre non plus. Malgré le peu de surface communale, avec seulement 7000m2, la commune envisage tout de même de « se déposséder d’un terrain au profit d’un particulier dans des conditions contraires à ses intérêts ». Il est question de vendre à un prix défiant toute concurrence (avec un prix 35 % en dessous de l’évaluation fixée par France Domaine), une parcelle de 1000m2 à un particulier pour la création d’un centre funéraire et ambulancier, un projet dont l’intérêt est clairement remis en cause par la CRC .

Dans un second rapport, la CRC pointe cette fois du doigt les finances de la collectivité. La commune de Dzaoudzi-Labattoir se caractérise par une fiabilité altérée de ses comptes et une situation financière dégradée. Le rapport fait été qu’elle ne tient pas un inventaire exhaustif de son patrimoine, qu’elle ne suit pas les restes à réaliser sur ses opérations d’investissement ni en dépenses ni en recettes.

Le rapport est particulièrement inquiétant sur la section de fonctionnement du budget avec le doublement des charges courantes entre 2008 et 2015. Ce qui engendre aujourd’hui un préjudiciable défaut de trésorerie qui empêche les investissements, pourtant nécessaires dans cette commune de 15.000 habitants. Aujourd’hui la capacité d’investissement de la commune est complètement oblitérée par le manque de trésorerie.

Ce qui signifie que les projets subventionnés en majeure partie par l’État, le conseil départemental ou l’Union européenne risquent de ne pas voir le jour et l’argent pour ses projets de lui filer sous le nez.

La CRC note toutefois des décisions tardives, mais positives en 2016, par le conseil municipal et qui vont dans le sens de ses préconisations, comme la mise en place d’un service dédié aux achats, ou le transfert de certaines charges vers la communauté de communes de Petite-Terre, mais le chemin reste long à parcourir pour retrouver des bases saines.

Adrien Theilleux

Happés par l’hélice du bateau

Samedi après-midi, le bateau d’un opérateur de plaisance transporte des personnes en mer pour une partie de plongée. Plusieurs d’entre elles décident de se mettre à l’eau avant l’arrêt complet du moteur. Deux sont attirées vers les palles de l’hélice et subissent des blessures graves aux jambes. Le bateau se dirige vers Longoni où des sauveteurs les prennent en charge via l’hélicoptère de la gendarmerie pour les conduire au Centre hospitalier de Mayotte. Leurs jours ne sont pas en danger, mais une enquête est en cours.

 

[Mise à jour 16/11/2016]

D’après les derniers résultats de l’enquête, ce ne serait pas les passagers qui se seraient jetés à l’eau avant l’arrêt complet du moteur. Mais le responsable de l’accident serait le commandant du bateau qui aurait reculé sur les personnes déjà à l’eau. L’hélice du bateau aurait alors blessé grièvement les nageurs, dont l’un qui a du subir une amputation du pied. 

(image d’illustration)

Une Plateforme Initiative Mayotte au service des entreprises

Mayotte a passé un cap ce vendredi. En accédant au réseau Initiative France, qui se présente comme le premier réseau associatif de financement des créateurs-repreneurs d’entreprises, le département fait un grand pas vers l’avant pour l’économie locale. Avec l’aboutissement de ce projet, Mayotte devient la 226ème initiative locale dans tout le territoire français. Grâce à Initiative France, ce ne sont pas moins de 16 100 entreprises et 40 750 emplois créés ou maintenus en 2015. Avec plus de 139 millions d’euros de prêt.

Des chiffres qui démontrent l’importance la nécessité que le département accède enfin à un réseau d’une telle ampleur qui a fait ses preuves. Un réseau qui soutient les créateurs et évalue leur projet et le financement par un prêt d’honneur sans intérêts et sans garanties. Tout cela avec un accompagnement dans les années cruciales du démarrage. « Le taux de mortalité d’entreprise dans l’île est trop important. Nous n’avons plus le droit de voir des échecs d’entreprises qui disparaissent en quelques années, voir quelques mois. Nous devons avant tout les pérenniser », déplore Mohamed Ali Hamid, président de la CCI. Beaucoup de porteurs de projets viables renoncent ou échouent souvent, faute de bénéficier d’un accompagnement adapté et d’un financement adéquat. D’où le projet de la CCI d’impulser la création de la Plateforme I nitiative Mayotte dès cette année avec un modèle d’intervention commun aux autres plateformes de l’hexagone et des autres territoires français d’outremer, reposant sur deux grandes idées complémentaires. Sont concernés les prêts compris entre 5 000 et 20 000 euros Le prêt d’honneur sans intérêt et sans garantie qui permet le renforcement des fonds propres des créateurs, repreneurs et développeurs d’entreprises.

La plateforme locale pourra ainsi accorder des prêts d’honneur dont les montants pourront aller jusqu’à 20 000 €. Ce prêt d’honneur a vocation à faciliter ensuite l’accès de l’entrepreneur à un financement complémentaire des banques qui s’appuient sur l’expertise de la plateforme et sur le travail approfondi mené en amont. Les chiffres nationaux donnent un ratio d’effet levier de 8 par rapport au financement bancaire susceptible d’être levé, ce qui veut dire en d’autres termes, qu’1 € prêté par la plateforme permet de mobiliser 8 € de prêt bancaire.L’accompagnement des nouveaux entrepreneurs pendant toute la durée du prêt d’honneur avec éventuellement un suivi individualisé par des parrains bénévoles issus du monde de l’entreprise.

Le taux de pérennité à 3 ans des entreprises soutenues par une plateforme est de l’ordre de 88 % (chiffres nationales). Cette plateforme s’adresse en premier lieu aux TPE (très petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises). « Il faut savoir que l’accompagnement des entreprises va les amener à se développer. C’est donc un élément créateur d’emplois dans le territoire… Cela implique la nécessité d’unir tous les acteurs accompagnateurs et ne pas se faire de concurrence », souligne le représentant du préfet. Les porteurs de projets peuvent se rapprocher de la CCI Pour la mise en place de la Plateforme I nitiative Mayotte, la CCI a donc invité les entrepreneurs de notre territoire à prendre part à l’Assemblée générale Constitutive pour le voté du conseil d’administration. Avant ce vote, les 80 personnes venues sur place ont assisté à la présentation de la plateforme avec la diffusion de deux petits films présentant le réseau Initiative France.

Cette association de loi 1901 est fondée sur trois axes croissance, efficacité et cohésion qui regroupe 16 000 bénévoles et 900 salariés. Elle est composée de 6 collèges : collectivités publiques, organismes financiers, entreprises, opérateurs, qualifies et bénéficiaires. Le statut de la plateforme, le règlement intérieur ainsi qu’un bulletin d’adhésion et de cotisation pour l’année 2016-2017 ont été distribués à tout le public présent.


 

Conseil d’administration : Élu porteur du projet : Mohamed Ali Hamid Technicien en charge du projet : Omar Simba Collège collectivité publique
– Conseil Départemental de Mayotte
– Mairie de Mamoudzou
– Mairie de Koungou
– Mairie de Tsingoni Collège organismes financiers
– BFC OI : M. Issouf Madi
– Banque de la Réunion : M. Claude Lesport
– Crédit Agricole : M. Nicolas Peltier
– Groupama Assurances : Mme Maude Canales Collège des entreprises
– Mayotte Topo : M. Saïdina Ali Saïd Chanfi
– Sarl Naria : Daroueche Bamoudou
– Laiterie de Mayotte : M. Olivier Novou
– UPS Sécurité : M. Bourahima Ali Ousséni
– Mayana Conduite : M. Amine Biko Maoudjoudi
– Somapresse : M. Laurent Canavate Collège opérateurs
– CCI Mayotte : M. Alexandre Kasteloot
– GEMTIC
– GEMTOUR
– GEMCOM : M. Sourane Mohamede
– FMBTP : M. Mohamed Naoioui
– Centre de Ressources : Mme Djazila Madi Chanfi
– Oudjerebou : Mme Farah Haffidou Collège des qualifies
– Cabinet Mahorais de Conseil : Mme Sania Youssouf
– Groupe CIOA : M. Ousséni Youssoufou
– Mzé Conseil : M. Guillaume Jaouen
– 13° Sud : M. Rémy Exelmans
– M. Mahamoud Azihary

Oirdi Anli

Jeanine Assani Issouf à Mayotte le 24 septembre

Elle a été invitée par un comité local composé de la mairie de M’Tsamboro, du CROS de Mayotte, du Département, du Vice-rectorat, de l’association pour le développement de l’athlétisme à Mayotte, de la DRJSCS et de la ville de Mamoudzou. Et si son programme est en cours de réalisation, un accueil et un séjour de superstar devraient l’attendre. Selon nos informations, la Marseillaise devrait rencontrer les institutionnels, visiter les clubs d’athlétisme existants ou encore se rendre dans les écoles pour échanger avec les jeunes Mahorais et peut-être susciter des vocations. Plus de détails dans les jours à venir.

Crédit photo : MaxPPP

L’hémicycle accepte une dotation « sous-évaluée »

Mais le principal sujet portait sur la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) régionale. Vendredi dernier, le gouvernement a transmis au préfet un projet d’article dans le cadre du projet de loi de finances pour 2017. Il demande d’urgence l’avis du Conseil départemental sur la dotation que l’État souhaite allouer à Mayotte à savoir, un peu plus de 800 000 €. Mais beaucoup, notamment dans l’opposition, s’accordent pour dire que la subvention est trop faible. En cause un calcul effectué à partir du dernier recensement de la population tant décrié.

Il a fallu attendre la fin de la séance pour que le sujet épineux de la DGF soit abordé. Le Conseil départemental exerçant depuis quelques années un certain nombre de compétences dévolues aux régions sans compensation de la part de l’État, ce dernier a décidé après négociation avec les élus mahorais de s’engager à financer le département via l’attribution d’une DGF régionale au prorata des compétences exercées par ce dernier.

Deux grandes thématiques ont été retenues pour cette dotation par le premier ministre à savoir « l’aménagement du territoire et environnement » et le « développement économique ». Si tous s’accordent pour saluer cette DGF de la part du gouvernement, les échanges n’en ont pas néanmoins été nourris entre l’opposition représentée par les élus du MDM et de l’UDI (Chihabouddine Ben Youssouf, Ahamed A. Douchina et Daniel Zaïdani) et la majorité UMP du président Soibahadine Ibrahim. Le désaccord porte principalement sur deux points. Le premier concerne le calcul de la dotation.

En effet, celle-ci a été établie par rapport au montant moyen des DGF par habitant ultramarin en 2016 (26,45 €/personne) multiplié par le total de la population de l’île (217 091 habitants) ce qui donne le montant de 804 000 €. Un chiffre sous-évalué selon ses contradicteurs car le chiffre de la population totale repose sur le recensement de 2012, « mais nous sommes en 2016 », interpelle Daniel Zaïdani.

En 4 ans, la population a bien évidemment augmenté et à cela s’ajoute l’immigration clandestine que l’ancien président du Conseil départemental estime à 30 000 entrées illégales sur le territoire par an. « Le calcul est erroné », résume l’élu du canton n° 2 de Mamoudzou, Chihabouddine Ben Youssouf. « Nous sommes d’accord avec le principe de la DGF mais si nous donnions un avis favorable à la proposition de l’État, cela voudrait dire que nous sommes d’accord avec son calcul, or nous ne le sommes pas », ajoute le conseiller départemental de Pamandzi.

Au-delà de cet aspect quantitatif, l’opposition reproche également à la majorité « le manque d’anticipation » et le manque ou l’absence de réunion de concertation avec Paris pour renégocier le montant de la DGF. Le deuxième point sur lequel les ténors du MDM et de l’UDI ne sont pas d’accord, c’est l’oubli dans la DGF de certaines compétences régionales qu’exerce le département comme la formation professionnelle. Comme le stipule le rapport du département, ce dernier « prend acte des propositions (NDLR : notamment au niveau du montant de la dotation) faites par l’État, mais elles demeurent néanmoins très insuffisantes au regard des compétences déjà exercées ».

Ainsi, l’hémicycle a adopté le projet d’article dans le cadre de la loi finance 2017 du gouvernement « sous réserve » que cette DGF ne soit qu’un « début de réponde au regard des enjeux qui se posent sur le territoire et au regard des compétences (régionales) déjà exercées par le département » qui ne sont pas encore compensées financièrement par l’État.

GD

Kinolaser : un jeu vidéo grandeur nature

C’est un nouveau concept de loisirs qui connait un grand engouement dans le monde entier. Petit ou grand, tout le monde a déjà joué aux cowboys et aux indiens. Dérivé du paintball, mais sans aucun impact, le Laser Game en extérieur permet à tous de revivre ces sensations uniques. Il s’agit d’un jeu de tir laser où les participants s’affrontent pour marquer un maximum de points. La technologie «Laser Game Exclusive 100% Laser» vous permet des tirs extrêmement précis, de courir dans les zones de jeu et de jouer comme vous voulez. Deux équipes équipées d’un casque et d’un marqueur laser «pistolets Lasers» qui envoient un signal infrarouge s’affrontent pour remporter la victoire. Avec du matériel aux normes CE, sans danger et respectueux de l’environnement, le marqueur fonctionne sans fil, et offre une prise en main rapide. Un haut-parleur intégré dans chaque laser permet une compréhension du jeu et une immersion sans égal.

Hélène Berthet

« Cela ne fait pas mal. Il n’y a aucun risque pour la santé et l’environnement », souligne Hélène Berthet, gérante de la société. Une offre de location de matériel est aussi proposée Plusieurs scénarios sont possibles en fonction de vos envies, les adultes comme les enfants pourront s’amuser dans cet espace naturel au milieu des bambous. Les joueurs ont la possibilité de se mettre dans la peau d’un médecin, d’un commando, d’un grenadier ou super soldat voir même sniper selon l’envie et le désir de chacun. Tout cela est possible grâce au paramétrage des lasers. Une partie dure 20 minutes pour un prix de 10 euros par joueur et 8 euros à partir de 12 personnes. Il est fortement recommandé de réserver avant de se rendre sur place et de porter des chaussures fermées. Cette nouvelle activité très ludique est proposée par la société Kinolaser. Créée en octobre 2015, elle ne démarre son activité que ce week-end pour cause de démarches trop longues. L’idée vient d’Hélène Berthet arrivée, dans l’île en janvier 2015, qui veut améliorer l’offre de loisirs dans le département. «Les gens peuvent venir jouer sur place, mais aussi louer notre matériel et aller jouer où bon leur semble. On se déplace partout», indique la gérante. Le Laser Game est accessible à partir de six ans et peut se pratiquer à partir de six joueurs jusqu’à une vingtaine de joueurs. Les plus petits ne sont pas oubliés puisqu’il existe également des structures gonflables pour les enfants de deux à douze ans pour 5 euros la demi-journée.

Des modèles de différentes tailles, adaptés à l’environnement de l’île sont proposés : thème de la jungle et de la mer. Situé sur un terrain de 3 000 m², dans un endroit calme, reposant et à l’ombre, l’emplacement du Kinolaser reste un endroit idéal pour passer du temps en famille. Parmi ses projets, Hélène souhaite augmenter l’offre dédiée aux enfants, mais aussi ajouter des obstacles pour le Laser Game. Un snack qui proposerait une restauration le midi est également envisagé. Ouvert du lundi au vendredi (fermé le mardi) de 9h à 12h puis de 13h30 à 17h30 et le week-end de 9h à 12h et de 13h30 à 17h30. Possibilité de réserver en dehors des horaires d’ouvertures.

Oirdi Anli

Des sorties en mer pour les prisonniers de Mayotte

Après confirmation d’Eric Veradavaine, le directeur du SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation), des sorties bateau sont organisées pour les détenus de la prison. « Ces sorties pour les détenus existent depuis fin 2015. On a voulu orienter nos actions vers le patrimoine Mahorais. La découverte du lagon est importante, on se rend compte que nombreux sont ceux qui ne connaissent pas le joyau de l’île. C’est une approche citoyenne et écologique », explique le directeur du SPIP. Les détenus participant à ces sorties bénéficient d’une permission de sortie décidée par le juge d’application des peines. « Les détenus sélectionnés ont tous des courtes peines. Lors de leur sortie bateau, ils sont accompagnés de deux accompagnateurs pour 6 détenus au maximum. Les sorties se déroulent toujours au mieux », souligne le directeur du SPIP.

La préfecture s’éloigne des recommandations de la CRC

La Chambre régionale avait pourtant été claire au moment de rendre son rapport au mois d’août dernier: « il faut baisser les dépenses de personnel ». Elle préconisait de geler l’indexation permettant de réduire de 110 millions à 101 millions d’euros la dépense du département pour 2016 dans les salaires de ses agents. Mais pour des raisons sociales et juridiques, la préfecture a décidé de ne pas toucher à ce domaine-là. A en croire le préfet, la réglementation en vigueur ne permet pas de revenir sur l’indexation promise aux employés du département. Ainsi, le préfet mise sur les recettes de la douane (impôts sur le revenu, taxe carburant, cartes grises et octroi de mer), pour compenser les dépenses excessives consacrées aux salaires des quelques 3 000 agents du CD. En effet, selon le haut fonctionnaire « des reliquats » de recette dans ce secteur permettront de dégager 8 600 000 euros. A cela s’ajoute une diminution d’environ 5 millions d’euros sur les subventions d’investissement. La nouvelle va sûrement rassurer les agents mais peut-être pas les comptes du département. Ainsi la question de la masse salariale est une fois de plus évitée dans le but notamment de préserver la paix sociale. Le fond du problème reste donc toujours le même.

GD

Finances publiques : La Poste comme solution au trafic de timbres fiscaux

L’information avait fait polémique sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Plusieurs internautes dénonçaient des cas de vente de tickets de réception et de timbres fiscaux à la sauvette à l’entrée du centre des impôts de Mamoudzou. Le problème est bien connu à Mayotte. Nombreuses sont les personnes à faire la queue devant de nombreuses administrations comme la préfecture ou la CSSM. Les impôts n’y échappent pas non plus. Les heures d’attentes pour pouvoir effectuer une déclaration ou acheter un timbre fiscal, y sont souvent interminables. Des petits malins ont donc flairé le bon filon en se rendant très tôt le matin au trésor public afin d’obtenir un ticket d’attente ou d’acheter un timbre fiscal et de le revendre (plus cher que son prix initial, pour le timbre) quelques heures plus tard à des contribuables pressés ou impatients. « Nous n’avons pas détecté de fraude massive, il s’agit plutôt de cas isolés n’impliquant aucun de nos agents », assure Jean-Marc Leleu directeur régional des finances publiques.

Dans le cas de la vente des timbres, les fonctionnaires du trésor doivent demander au déclarant d’indiquer la nature de l’achat du timbre, s’il concerne une carte de séjour ou l’immatriculation d’un véhicule. « Nos employés sont vigilants et aucune vente de timbres de masse n’a été constatée », explique le directeur. Si les resquilleurs n’ont pas encore été identifiés, la question qui se pose à l’heure actuelle est de savoir comment couper net ce trafic.

La direction régionale des finances a déjà une solution, celle d’augmenter le nombre de points de vente de timbres fiscaux dans l’île: « actuellement il n’y en a que trois à savoir Boboka, Kawéni et le centre des impôts à côté de la préfecture. Le guichet de ce dernier est d’ailleurs peu fréquenté alors qu’il propose les mêmes services, mais c’est tout simplement parce qu’il est moins connu », rappelle Jean-Marc Leleu. L’idée serait aussi pour la DRFIP de déconcentrer ses services en proposant la vente de timbres fiscaux dans les bureaux de poste. À ce titre La Poste et la DRFIP ont déjà signé une convention qui devrait permettre la vente de timbre dans des bureaux de Poste. Ce système existe déjà en métropole où les buralistes sont habilités à vendre des timbres fiscaux. «  »La Poste va mettre ce système en place petit à petit en proposant ce service en Petite-Terre et dans le sud de l’île dès ce mois de septembre ce qui permettra d’éviter aux gens de se rendre à Mamoudzou pour acheter un timbre », raconte le directeur.

L’autre solution et elle existe déjà, c’est la dématérialisation. Aujourd’hui, il est possible d’acheter un timbre fiscal sur internet dans le cadre de la constitution d’un dossier pour un titre de séjour. On peut aussi régler une amende. Mais beaucoup d’iliens n’ont pas encore de carte bleue avec laquelle ils pourraient régler en ligne. D’autres ne sont tout bonnement pas au courant ou préfèrent se rendre dans un guichet. La bancarisation de la population est un processus en cours qui prend un certain temps, le changement des mentalités lui aussi.

GD

Des violeurs retrouvés et interpellés

La gendarmerie a opéré un joli coup de filet, en retrouvant trois des quatre hommes qui ont participé à un viol en réunion avec agression, le 22 mai dernier au stade de Tsingoni. Les faits se sont déroulés vers 22h non loin du stade. Le groupe constitué de 4 bandits cagoulés, s’est approché d’un véhicule où se trouvait un couple. Sous la menace de couteaux et de sabres, la jeune femme âgée de 27 ans est violée par 3 des 4 auteurs alors que son compagnon est tenu en respect. Il sera blessé à la main gauche, il souffre de coupures au pouce et à l’annulaire avec une ITT 15 jours. Après avoir fouillé et volé tous les objets se trouvant à bord du véhicule, les 4 individus prennent la fuite après avoir menacé de mort leurs deux victimes si elles déposaient plainte pour les faits qu’elles venaient de subir. Trois des quatre auteurs de l’agression ont été retrouvés par la section de recherche de la gendarmerie de Sada. Parmi eux, deux ont été placés en détention et le troisième termine sa garde à vue et devrait les rejoindre.

Des fesses un peu trop rondes

Mercredi matin un vigile d’un magasin de bricolage situé aux Hauts Vallons remarque une rondeur suspecte chez un client qui sort du magasin. Ce dernier dissimule dans son pantalon trois disques diamant pour meuleuse. Un préjudice de plus de 200€ pour le magasin. Il a reconnu le vol face aux policiers. La veille déjà, le magasin avait été victime d’un vol semblable lors duquel un client indélicat était ressorti avec un fer à souder, attrapé par les vigiles et remis à la police, lui aussi a eu chaud aux fesses.

Les transitaires accusent MCG d’augmenter les tarifs arbitrairement

« La société MCG en dehors de toute éthique, a facturé les frais de RTG aux opérateurs portuaires et importateurs depuis le 12 juin 2016 et ce sans que ces tarifs ne soient ni présentés au conseil portuaire, ni validés par le conseil départemental. Hier, lorsque nous avons reçu l’arrêté du conseil départemental validant les tarifs MCG, nous avons demandé pour l’ensemble de nos adhérents que MCG fasse les avoirs sur les factures RTG émises avant le 2 septembre 2016. Madame N el en réponse à notre demande, nous a envoyé un message stipulant qu’à partir du 12 septembre 2016 elle exigerait le paiement au comptant des factures MCG et ce pour chaque conteneur. Nous lui avons répondu clairement et nous vous avons mis en copie de notre réponse. Nos sociétés ne sauraient supporter le dictat vindicatif de la Présidente de MCG et encore moins de payer ses factures au comptant. Si d’aventure elle maintenait sa décision nous vous informons que nous refuserions de continuer à avancer droits et taxes, frets et frais portuaires à nos clients importateurs immédiatement. Ceci mettrait en péril toute la chaîne d’approvisionnement de Mayotte ainsi que les finances de la collectivité, car nos sociétés prêtent aux importateurs ce que les banques ne leur prêtent pas ,le montant de l’octroi de mer ,et peu nombreux sont ceux capables de payer au comptant les droits et taxes. Voilà déjà plusieurs semaines que nous rencontrons des difficultés pour récupérer nos conteneurs et que nos véhicules et personnels doivent supporter des heures d’attente au port de Longoni ,nous ne pouvons pas, en plus de l’incapacité de MCG à nous servir correctement et nous fournir une bonne prestation ,accepter les conditions qu’elle nous impose. »

A la rencontre de… Tanchiki Maoré

La vie en rose

« Il est venu tout seul, avec un projet. Nous lui avons apporté une aide financière pour le soutenir. Il est allé en métropole acheter un camion. Lorsqu’il est revenu… il avait un camion bon pour la casse. On s’est dit que ça n’allait jamais marcher, qu’il n’allait pas tenir. Aujourd’hui il dirige la compagnie aux camions roses qui vide les fosses septiques. Il emploie plusieurs salariés, son entreprise fonctionne bien ! Ce sont des exemples comme celui-là qui me font penser que l’île a un énorme potentiel et que les choses vont s’améliorer ». Ce sont les mots de Maymounati Ahamadi, la présidente de la Boutique de Gestion, pour décrire Tanchiki Maoré. Érigé en modèle par tous, l’entrepreneur préfère quant à lui rester modeste. Il n’aime pas parler de lui. Il accepte notre invitation parce qu’il espère donner l’envie d’entreprendre aux nouvelles générations dans le contexte de crise que traverse l’île.

L’histoire du camion rose

L’histoire de Tanchiki, c’est l’histoire de son camion rose, une épave ramenée de métropole devenue le symbole de son succès. Après avoir passé dix ans dans l’Hexagone, l’entrepreneur débarque à Mayotte avec le projet de se lancer dans la construction industrielle. En arrivant, il revoit ses projets : « J’ai vu qu’il y avait beaucoup à faire dans l’environnement et dans l’hygiène », explique-t-il. « Il y avait un retour d’au moins 30 ans par rapport à La Réunion, de 50 ans par rapport à la métropole. Je me suis dit que si l’on continue comme ça, notre grande richesse qu’est le lagon va mourir. Il avait déjà commencé à mourir. C’est pour ça que j’ai eu l’idée de faire de l’assainissement ». Le Mahorais retourne alors en métropole pour faire des formations dans le domaine des vidanges de fosses septiques et le ramassage d’ordure. Mais pour se lancer, il faut du matériel. Un camion d’assainissement coûte 100 000 euros, d’occasion. Tanchiki n’a pas les moyens, mais il entend parler d’un vieux camion, de plus de trente ans, mis aux enchères par la ville d’Évreux. « J’avais 40 000 euros. Le prix de base aux enchères était 38 000 euros, si quelqu’un surenchérissait, c’était mort. C’était un vieux Berliet. J’ai levé la main, tout le monde dans la salle m’a regardé. Quand ils ont vu que j’étais noir ils se sont dit:  » De toute façon ça va aller en Afrique, c’est normal ». Ils sont venus me voir après pour me demander dans quel pays j’envoyais le camion. Il était classé en collection, il ne pouvait plus être utilisé en France. Mais moi je l’amenais ici, en France », s’amuse Tanchiki Maoré. Il éclate de rire en se remémorant les visages moqueurs des autres acheteurs. Puis c’est l’arrivée à Mayotte, là aussi, on se moque de lui : « Quand le camion est arrivé au port, je suis allé le chercher. Je demande au gars du port où il se trouve et on me répond qu’il n’y a pas de véhicule dans le bateau. Je leur montre les papiers, ils me disent « ah, c’est le truc pourri ! Dégage-moi ça ». Ça puait, ils l’avaient mis dans un coin et personne n’osait s’en approcher. Ils m’ont fait partir tellement vite qu’on n’a même pas eu le temps de signer les papiers. J’ai dû revenir le lendemain pour les formalités ».

Les employés au complet

La Dieccte et la BGE qui avaient aidé financièrement Tanchiki à se lancer s’inquiètent également.  » Ce camion faisait peur à tout le monde. Le président de la GBE est sorti de son bureau, il a regardé le camion et m’a demandé s’il démarrait vraiment. La responsable de la Dieccte m’appelait toutes les deux semaines pour me demander: « Le camion est encore debout ? ». Certes, l’engin roule, mais difficilement. Une fois plein, il peine à gravir les côtes mahoraises. Plus d’une fois, l’entrepreneur doit faire venir un 4×4 pour tracter le véhicule. « Je faisais pitié aux gens. Une fois, des touristes ont vu ça, les mecs sont venus. C’était dans la montée de Chirongui. Je transpirais, j’essayais de tirer le camion avec mon 4×4. Je leur ai expliqué que je venais de commencer. Ils venaient de métropole, ils n’avaient jamais vu ça !”

« Mon père avait honte »

Derrière les rires et les anecdotes amusantes, se cache une autre histoire, celle de débuts difficiles et des moqueries. Avec une épave comme seule richesse, personne ne croyait vraiment en la réussite du projet de Tanchiki Maoré. Ce dernier a dû déployer une énergie et une volonté de fer pour en arriver là. « Tout le monde me traitait de Kamikaze. Mon père avait honte, il ne m’a pas parlé pendant six mois. Je suis parti en métropole et je reviens avec un vieux camion pour ramasser le caca des autres. Dans la mentalité locale, ton fils qui revient de métropole après 10 ans d’absence il faut qu’il ait un poste au Conseil Général, à la préfecture ou dans une mairie. Mais ton fils qui arrive dans un camion pourri pour ramasser le caca des autres, il a échoué. Pour les 60 ans de mon père, je lui ai offert un cadeau, il a toujours rêvé d’un 4×4 pour aller à la campagne. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire que c’était l’argent du caca qui avait payé ça ». Avez-vous eu peur d’échouer, lui demande-t-on. « Je n’avais pas le droit à l’erreur », répond l’entrepreneur. Il poursuit coûte de coûte, certain de sa réussite : « Dans le village on m’appelait « monsieur caca » quand je m’asseyais, les gens à côté de moi se levaient pour changer de place, car ils ne voulaient pas être assis à côté de quelqu’un qui a ramassé du caca toute la journée. Il fallait que je montre que j’avais raison, car j’étais tout seul contre tout le monde, même mes parents. Du coup, je me suis battu. Aujourd’hui tous ces jeunes qui se moquaient de moi, ils se sont excusés et ils veulent travailler pour moi. Je ne suis pas rancunier parce que je suis fier, j’ai réussi à leur montrer qu’ils avaient tort. Il n’y a pas de sot métier, il ne faut pas se moquer des autres ».

Situation économique difficile

Pourtant, encore aujourd’hui Tanchiki Maoré n’est pas au bout de ses peines. Primé au niveau local comme au niveau national, il est inquiet pour l’avenir de l’économie mahoraise : « Les profs, les infirmiers ne renouvellent pas leurs contrats. Avec la mauvaise publicité de Mayotte, on va avoir du mal à remplacer ces gens-là. Il y a 3 000 fonctionnaires qui ne vont pas venir à Mayotte en 2017. Ce sont autant de personnes qui ne prendront pas l’avion, qui n’iront pas au restaurant, qui n’auront pas à se loger, il va y avoir beaucoup de logements vides. Et dans ce cas c’est 3 000 personnes qui n’iront pas aux toilettes… et donc des clients en moins. Tout cela va créer du chômage. Le chômage mène à la crise et à la délinquance », s’inquiète le dirigeant.

L’insécurité lui pèse, les responsabilités aussi, parfois. Chaque jour il doit refuser les candidatures de dizaines de jeunes. Parfois il envisage de tout vendre pour partir vivre « peinard » en métropole ou à La Réunion, mais son attachement à Mayotte l’en empêche : « Des fois je suis faible, je m’enferme tout seul et je chiale comme un bébé. Mais je suis obligé de montrer que je suis fort pour Mayotte. Quand je suis à bout, pour garder le moral je me dis qu’il y a des Français qui ont perdu la vie pour la liberté et le peu de sécurité que nous avons aujourd’hui. Moi, on me demande seulement de donner de l’énergie ».


 

Portrait Chinois

Si vous étiez…

Une couleur : Rose, comme mon camion. La couleur rose c’était tout un travail pour que les gens s’intéressent à ce que je fais. Lorsque mon camion pourri passait, même s’il étanche, qu’il ne sentait pas, tout le monde s’écartait. Maintenant, tout le monde le regarde. Il transporte la même chose que le camion pourri, mais la couleur donne envie de regarder.

Un lieu : La Bretagne. J’y ai vécu. Pour moi, c’est le plus beau coin du monde. Les gens sont accueillants, les paysages. On retrouve des éléments de Mayotte : la mer, la nature.

Un plat : Je suis mahorais : Riz poulet. C’est le premier plat dont je me souviens de ma mère. Il y a un côté affectif, ça a été cuisiné avec amour par ma mère. J’ai voyagé partout dans le monde, mais je ne peux pas passer une semaine sans manger du riz et du poulet. Heureusement ce sont des aliments qu’on peut retrouver presque partout.


 

Reconstitution du meurtre de Christophe à Kaweni

La scène a surpris beaucoup de monde, les automobilistes les premiers. Hier en fin de journée à partir de 17h jusque dans la soirée, la police a bloqué la circulation sur la route nationale entre le rond-point de Méga et la Snie à Kawéni afin de pouvoir procéder à la reconstitution du meurtre de Christophe Brousset tué le soir du vendredi 15 avril 2016 par une bande de voyous qui voulait lui voler son sac. L’opération menée dans le cadre de l’enquête pour déterminer qui a porté le coup de couteau fatal au restaurateur, a conduit les forces de l’ordre à altérer la circulation en la transférant sur l’axe parallèle à la route nationale qui traverse la zone industrielle. L’étroitesse de la rue couplée au mauvais état de la voirie a conduit à l’apparition de bouchons monstres dans les deux sens obligeant les automobilistes pris au dépourvu à prendre leur mal en patience. Pour rappel, après le meurtre de Christophe Brousset, trois individus ont été interpellés et mis en détention provisoire à Majicavo. Tous sont des mineurs âgés entre 15 et 17 ans qui étaient connus de la justice pour des faits de vol et même de viol pour l’un d’entre eux. Les trois suspects encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Ils sont toujours en détention à la maison d’arrêt de Majicavo. Cet événement dramatique avait provoqué l’émoi dans l’île avec une vague de mobilisation à travers des marches à Mamoudzou et des campagnes sur internet pour dire stop à l’insécurité dans le 101ème département. Il a également conduit indirectement à une réaction de l’État qui quelques semaines après, au mois de mai, annonce le déblocage d’un « dispositif global » avec une augmentation des effectifs de police et de gendarmerie dans un contexte à l’époque de grogne social et d’émeutes urbaines.

GD

« Lutter contre l’immigration clandestine en développant l’agriculture comorienne »

Flash Infos : Quand a été créée l’Union des chambres et pourquoi vous êtes-vous présenté pour en être le président ?

Mohamed Soilihi : L’institution existe depuis cette année 2016. Avant elle était rattachée à la CCI des Comores. J’ai été à l’initiative de la création de la structure. Avant de mettre en place cette structure, j’ai fait un constat simple : il y a un manque de représentativité des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs auprès des institutions étatiques. C’est une loi (votée à l’unanimité – une première dans l’histoire de l’Union des Comores) qui a créé l’Union. Elle est composée uniquement d’élus. Elle est sous tutelle de l’État (vice-président en charge de la production et le vice-président de l’économie).

FI : N’est-ce pas paradoxal qu’un Mahorais soit à la tête d’une telle institution par rapport aux relations qu’entretiennent Mayotte et le reste des Comores ?

MS : Non, je ne pense pas car je n’ai jamais souffert d’une crise identitaire insulaire. Je me considère comme un homme appartenant à une géographie multiple.

FI : Quelles sont donc les missions de l’Union ?

MS : Elles s’articulent autour de trois axes principaux à savoir la représentation des intérêts des éleveurs, pêcheurs et agriculteurs auprès des autorités nationales et territoriales, la réalisation d’études/analyses des membres de l’Union sur la thématique agricole ainsi qu’assurer un service de proximité au développement des territoires ruraux et des entreprises agricoles.

FI : Au-delà de ces missions, les chambres que vous représentez ont pour but d’endiguer l’immigration clandestine à Mayotte en provenance des Comores par le biais du développement agricole. Comment souhaitez-vous opérer ?

MS : Aux Comores, la terre est riche car volcanique. C’est bien connu, nous avons le pouvoir vert (la terre et la forêt) et la richesse bleue l’océan. Et encore aujourd’hui, 80 % de la population active travaillent dans l’agriculture aux Comores. Mais trop peu d’exploitants agricoles arrivent à vivre de leur activité. Et ce sont principalement ces gens-là qui prennent le kwassa pour le 101ème département français, pas des fonctionnaires. Il ne faut pas oublier que la plupart des Comoriens qui viennent ici à Mayotte sont en quête de dignité par le travail. Si cette disparité entre Mayotte et le reste de l’archipel continue, l’immigration massive va persister. Le but est donc de créer des projets fixateurs dans les zones rurales et trouver un moyen pour les paysans de commercialiser le fruit de leur travail. Si c’était déjà le cas, personne ne prendrait le risque de traverser ce bras de mer. Les trois maux des Comores sont l’insécurité alimentaire, la pauvreté de masse et le chômage des jeunes. Pourtant concernant ce dernier, l’agriculture est pourvoyeur d’emploi mais c’est parce que la filière comorienne n’est pas structurée qu’elle ne fournit pas assez d’emploi à l’heure actuelle.

FI : Que peuvent donc faire les Comores et la France conjointement pour remédier à ces problèmes ?

MS : Les contentieux entre Mayotte et les Comores sont si étroitement liés que la neutralité devient impossible alors que pour l’intérêt de tous, les relations devraient être apaisées. Mais ça, c’est le rôle des politiques. Actuellement, il y a trop de barrières phytosanitaires pour que les Comores (ou d’autres pays de la région) commercialisent leurs produits agricoles à Mayotte ou aux Comores. Il faudrait que la France et l’Europe assouplissent un peu leurs mesures dans ce domaine ou alors qu’ils accompagnent les Comores pour qu’ils puissent entrer dans les clous de ces mesures. C’est le cas par exemple avec l’Interreg (65 millions d’euros pour une période s’étalant de 2014 à 2020) signé en 2015. Ce n’est pas suffisant mais c’est un début. Mais la priorité aujourd’hui, c’est l’autosuffisance alimentaire car pour le moment nous importons encore beaucoup et tout comme des produits de base comme les bananes, le manioc. La raison de cet état de fait, c’est l’archaïsme de l’agriculture comorienne encore basée sur le M’baya (faucille), un outil qu’on utilise pour tout (creuser, couper etc.). Par conséquent, il y a un manque de mécanisation de cette agriculture. Autre handicap, l’état des pistes rurales (difficulté d’accès aux champs) et les retenues collinaires construites sous Bob Denard qui ont été laissées à l’abandon. On n’a pas su sauvegarder cet héritage. Tout cela est la résultante d’une simple négligence. C’est un vrai gâchis. Ces structures peuvent être réhabilitées mais il faut beaucoup de moyen car elles sont en mauvais état. Quoi qu’il en soit, il n’y pas de pays sans avenir mais il y a des pays sans projets.

GD

Le salon du tourisme de Mayotte commence vendredi

Après une édition 2015 qui avait mis en valeur le « tourisme vert », le Comité du Tourisme revient cette année pour une 5ème édition du Salon du Tourisme et des Loisirs avec la thématique suivante: « Patrimoine et Tradition de Mayotte ». Pour le Comité du Tourisme, ce salon a un double objectif : faire découvrir et présenter la richesse, la diversité de l’offre touristique de Mayotte, et également proposer un espace de fête pour se ressourcer, en cherchant à proposer une vitrine du Patrimoine et des Traditions de la population mahoraise. Une promotion nécessaire pour redorer l’image de l’île après les troubles traversés par l’île ce derniers mois. Il s’agit d’une mise en avant de ce patrimoine à travers des expositions et des animations durant deux journées et deux nocturnes. Ainsi, les visiteurs pourront découvrir les différentes civilisations qui constituent notre identité actuelle à savoir la civilisation arabo-musulmane, la civilisation malgache, la civilisation européenne, etc. Diverses animations thématiques, traditionnelles et gastronomiques seront mises en scène pour les enfants comme pour les adultes.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes