Suite à l’agression d’une partenaire de la mission locale de Mayotte ce matin aux abords de la structure, une réunion de crise s’est tenue cet après-midi afin de pouvoir échanger sur cette situation. « Les actes d’incivilité se sont multipliés depuis 2015 entraînant une inquiétude criante des salariés de la mission locale », expliquent les employés dans le communiqué envoyé à la presse.
De ce fait, les salariés de la mission locale de Mayotte ont décidé d’utiliser leur droit de retrait à compter de jeudi 16 février toute la journée et espèrent trouver une solution permettant à l’ensemble du personnel, aux jeunes suivis par la mission locale et les partenaires de pouvoir fréquenter ces structures en toute sérénité.
D’après la police, un cadavre a été retrouvé à Vahibé aujourd’hui. Il s’agit d’un homme d’une quarantaine d’années retrouvé mort dans son domicile. Le médecin légiste a déposé un obstacle médico-légal. Autrement dit le corps a été amené à la morgue pour autopsie. Une enquête à été ouverte.
Un individu interpellé le 31 janvier dernier en pleine journée en train de déambuler dans les rues de Dzaoudzi habillé d’une djellaba et arborant un pistolet factice a été condamné ce matin par le tribunal correctionnel de Mamoudzou à 3 mois de prison avec sursis.
Il n’a pas expliqué devant la cour son comportement ce jour-là. Dans un contexte où la France est en état d’urgence à cause des attentats de ces dernières années l’affaire n’a pas été prise à la légère. De plus, les plaisanteries douteuses de ce genre ont tendance à se propager de manière virale sur les réseaux sociaux à travers des vidéos comme celles des frères et youtubeurs Jalal.
Quelque peu déséquilibré, caractériel et provocateur, le prévenu qui comparaissait ce matin devant le tribunal purgeait déjà une peine de prison pour avoir dégradé (« profané » selon le procureur) les tombes d’un cimetière à Dzaoudzi-Labattoir.
Vidéo: C’est ce type de caméra cachée qui défraie la chronique actuellement sur les réseaux sociaux.
Les rumeurs qui circulaient ces derniers jours autour du nom de l’ex-président du Conseil départemental viennent d’être confirmées par le parquet. Daniel Zaïdani a été mis en examen il y a quelques jours pour des détournements présumés de fonds publics.
L’ancien président du Conseil départemental Daniel Zaïdani a été mis en examen au début de mois de février nous a confirmé le procureur de la République Joël Garrigue. Les faits remontent à la période 2012 – 2014 quand il était à la tête du département. À cette époque il avait octroyé des subventions à diverses associations. Ces dernières dont certains membres sont également mis en examen, sont soupçonnées d’avoir utilisé les sommes en question pour d’autres intérêts que ceux des projets initiaux exposés dans leur demande d’aide. L’une d’entre elles aurait par exemple utilisé l’argent pour la construction d’une mosquée à Diego-Suarez à Madagascar. L’instruction devra déterminer si l’actuel conseiller départemental de Pamandzi était au courant ou non de ces manœuvres. Les sommes qui auraient été détournées n’excèdent pas 15 000 € chacune. Le candidat du MDM (Mouvement pour le développement de Mayotte) aux prochaines élections législatives risque ainsi 7 ans d’emprisonnement, 100 000 € d’amende et jusqu’à 10 ans d’inéligibilité. Il a été placé sous contrôle judiciaire et a dû verser une caution de 15 000 €. D’après le procureur, d’autres élus sont impliqués dans cette affaire, mais il n’a pas souhaité divulguer de noms.
L’affaire pourrait être liée à la mise en examen d’Ousseni Ben Issa et d’Ali Assani
En janvier 2016, le 7ème vice-président du département chargé des finances Ousseni Ben Issa a été mis en examen pour détournement d’argent public dans le cadre de l’attribution d’une subvention à une association réalisée en 2012 quand il était élu de l’opposition (les Républicains) au Conseil général. L’ancien élu départemental Les Républicains de 2008 à 2011 Ali Assani est également inculpé pour des faits similaires. Selon le procureur, ces affaires sont donc liées à celle dans laquelle est impliqué l’ex-président du Département de 2011 à 2015. « Ils sont tous mis en examen du même chef d’accusation mais pas forcément pour les mêmes associations », a précisé Joël Garrigue.
En attendant, c’est une nouvelle affaire qui s’ajoute aux tracas judiciaires de Daniel Zaïdani puisqu’il est toujours mis en examen depuis 2013 pour détournement de fonds publics et favoritisme concernant l’achat de deux véhicules sans marché public, l’organisation pour 5 000 € d’un repas pour ses proches aux frais du Département ainsi que le financement de billets d’avion pour le célèbre groupe de rap Sexion D’Assaut vers Moroni et Madagascar après leur concert donné à Mayotte en 2012. Il a par ailleurs, été entendu dans deux autres enquêtes qui sont toujours en cours: le projet pour la construction du gymnase de Pamandzi dont le marché a été attribué à une entreprise dans des conditions opaques ; et la SPL, société publique locale créée par le conseil départemental en octobre 2012 (sous sa présidence) avec comme mission la mise en œuvre d’un projet urbain et une politique locale de l’habitat. Le conseil départemental, actionnaire majoritaire, aurait voté une délibération octroyant une rémunération mensuelle d’environ 4 000 euros à Daniel Zaïdani en tant que président de la SPL. Selon un proche du dossier, cette délibération aurait été révoquée par le contrôle de légalité.
Le 6 février dernier, il a démenti l’information erronée et relayée par des confrères concernant une garde à vue à la gendarmerie. Cependant, il a bien été entendu à la section de recherches de Pamandzi le 1er février 2017.
Le MDM décidera en mars si Zaïdani et Boinahery seront toujours candidat.
Après l’ancien maire de Tsingoni, Ibrahim Boinahery, candidat lui aussi à la députation, c’est un nouveau cadre du MDM qui est inquiété par la justice. Pour rappel, Ibrahim Boinahery a été mis en examen au début du mois pour détournement de fonds publics, atteinte à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats à un marché public, faux et usage de faux en écriture publique et corruption passive. Il est soupçonné d’avoir accordé un marché d’une valeur de 200 000 € à un entrepreneur local surnommé « PDG » en échange de travaux réalisés dans sa propriété.
Comme pour le candidat aux élections législatives de la deuxième circonscription, le MDM se prononcera au mois de mars prochain après réunion des cadres du parti pour décider de maintenir ou pas les candidatures des deux mis en examen. Injoignable hier, Daniel Zaïdani n’a pas encore déclaré si à l’instar de François Fillon pour les présidentielles, il renoncera oui ou non, à la course à l’Assemblée nationale en cas de mise en examen.
Lors de sa visite officielle à Mayotte dimanche et lundi derniers, Nicolas Dupont-Aignan a martelé qu’il fallait débloquer 300 millions d’euros d’urgence pour redresser l’île.
Le candidat à la présidentielle du parti “Debout la France” a évoqué la question migratoire, l’appui aux collectivités, la continuité territoriale et la coopération avec les Comores tout en tirant à boulets rouges sur ses opposants et l’actuel gouvernement.
“ Oubliés, négligés, méprisés depuis 10 ans”, Nicolas Dupont-Aignan ne mâche pas ses mots quand il s’agit de qualifier les Outre-mer, fustigeant sans vergogne les diffé- rents présidents et gouvernements qui se sont succédé depuis Jacques Chirac, le seul à avoir “géré l’Outre-mer” en son temps. Le candidat à la présidentielle du parti “Debout la France” a, durant la conférence de presse qu’il a donnée lundi à Mayotte, dressé un tableau noir de la situation du 101ème département de France, actuellement dans une situation “inacceptable et qu’on n’accepterait jamais sur un territoire métropolitain”, évoquant tour à tour le “chaos migratoire”, “le délabrement de l’État”, “la faiblesse de l’instruction” et “les préfets qui ont peur de faire des vagues”. Ainsi, pour redresser l’île, le candidat de “Debout la France” a établi une liste de quatre priorités. Tout d’abord, et de manière générale, faire des Outre-mer “une priorité nationale”. Ensuite, spécifiquement pour Mayotte, mettre en place un plan de rattrapage massif de 300 millions d’euros sur deux ans, un fonds d’urgence financé à 100 % par l’État qui sera consacré en priorité à la problématique de l’eau, aux infrastructures routières et à l’éducation – à ce sujet, il compte d’ailleurs confier à l’État le financement des constructions des écoles primaires. Les 300 millions d’euros ? “Une goutte d’eau pour la France mais une question de vie ou de mort pour les Outre-mer”, selon le député de l’Essonne qui, pour justifier la mobilisation d’une telle somme, rappelle qu’à titre de comparaison, l’État avait débloqué “30 milliards pour l’Ile-deFrance” (estimation de l’investissement du métro Grand Paris, NDLR). Troisième point, “déployer une véritable continuité territoriale” en agissant notamment sur les prix des billets d’avion entre la métropole et les Outre-mer, grâce à la création d’une délégation de service public (DSP) qui mettra en concurrence les compagnies aériennes et maritimes, à l’instar du dispositif de continuité territoriale dont bénéficie la Corse, DSP dotée de 190 millions d’euros. Enfin, dernier point, l’exploitation du “trésor maritime” des territoires ultramarins en termes d’énergies renouvelables, d’alimentation, etc. grâce à la création d’un ministère de la Mer et de l’Outremer. “On y croit, on dégage un budget, on arrête le bavassage (…) pour faire cesser l’impuissance, le désarroi et la nullité”, s’emporte le candidat.
Un plan pour toute l’Afrique
D’autres mesures complètent ce programme en quatre points et notamment la suppression du droit du sol, “condition préalable à tout”, a affirmé Nicolas Dupont-Aignan, entendant réformer la constitution pour ce faire. Le candidat considère qu’il y a “tricheries du droit du sol (…), que la loi est détournée (…) qu’il faut arrêter les conneries et casser l’appel d’air (…) On va tous crever parce qu’une règle est détournée ?”, interroge le candidat à l’issue d’une violente diatribe. S’il est élu, les conditions d’obtention du droit du sol seront uniquement ouvertes aux enfants nés en France, qui auront fait leur service militaire obligatoire de 3 mois et qui auront un casier judiciaire vierge. Sur la question de l’immigration, Nicolas Dupont-Aignan souhaite poursuivre le dialogue avec les Comores mais de manière plus “ferme”, mettant en avant la force de frappe et de négociation de la “cinquième puissance mondiale”. “Je suis le seul candidat à avoir un plan pour l’Afrique”, se targue encore le candidat, évoquant la reforestation au Sahel, l’électrification de certaines zones d’Afrique et la création d’aides au développement via la Banque centrale européenne (BCE).
Défaillances de toutes parts
Lors de la conférence de presse, la présentation que Nicolas Dupont-Aignan a faite de ses diffé- rentes propositions a été émaillée de remarques acerbes sur ses opposants et les membres de l’actuel gouvernement. Ericka Bareigts, la ministre des Outre-mer, a été la première à être égratignée. Les 500 000 euros que le ministère a débloqués d’urgence début février pour pallier les difficultés d’approvisionnement en eau des écoles du sud de l’île ont été jugés insuffisants pour le candidat de “Debout la France”. “On n’est pas capables de créer une usine de dessalement et une troisième retenue collinaire ?”, s’est-il offusqué. Deuxième sur la liste noire de Nicolas Dupont-Aignan, François Fillon, en visite à La Réunion : “Je regrette que Monsieur Fillon n’ait pas eu le courage de venir à Mayotte pour voir le bilan de ses actions en tant que Premier ministre”. Sur Marine Le Pen et le Front National, il n’est pas plus tendre : “Au-delà de la vitrine de l’extrême droite, on sait ce qu’il y a derrière…” Nicolas Dupont-Aignan a finalement quitté le territoire hier après-midi, après nous avoir confié : “Franchement, je ne comprends pas ce que j’ai vu”.
Dans son discours public prononcé dimanche dernier à La Réunion, le candidat des Républicains François Fillon s’est exprimé sur l’immigration clandestine.
Il souhaite que le droit du sol soit révisé à Mayotte et en Guyane, deux départements fortement impactés par l’immigration clandestine. “Il est temps de serrer les vis et de rappeler que la France est une nation, pas une passoire (…). La pression migratoire à Mayotte est insupportable (…). Je veux qu’à Mayotte et en Guyane, l’acquisition de la nationalité française soit subordonnée à la régularité du séjour des parents. Un enfant né à Mayotte ou en Guyane de parents en situation irrégulière ne pourra plus devenir automatiquement Fran- çais à sa majorité”, a-t-il déclaré. Un sujet sur lequel s’étaient déjà positionné Marine Le Pen (Front National), Hervé Morin (Nouveau Centre) ou encore Hervé Mariton (député Les Républicains). L’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy empêtré dans l’affaire d’emploi fictif présumé de sa conjointe, a également évoqué les sujets de l’emploi et du chômage. “Nous allons nous détacher de cette chape de plomb idéologique qui a piétiné le goût du travail, piétiné la récompense du mérite, piétiné ce qu’il y a de plus lumineux en nous : la liberté”, a-t-il déclaré.
La cour d’appel a confirmé ce matin la peine infligée en première instance au Snuipp-FSU pour une plainte abusive. Enregistrée à son insu, une inspectrice de l’éducation nationale avait été accusée de diffamation et d’incitation à la discrimination raciale. Ses arguments et ses témoins avaient prouvé le contraire en première instance.
Le syndicat des enseignants du premier degré est condamné à payer 19 000 euros, dont 10 000€ de dommages et intérêts, 6 000€ d’amende et3 000€ de frais de justice.
La semaine dernière, nous évoquions les murènes, qui habitent souvent les cavités du récif, et fournissent des rencontres riches en sensations fortes aux baigneurs. Parlons aujourd’hui de leurs principales rivales dans l’occupation de ces tanières obscures : les pieuvres.
Plus encore que les murènes, les pieuvres sont des animaux qui ont su mobiliser l’imaginaire humain. De la pieuvre géante de la mythologie nordique aux étranges fantasmes japonais d’Hokusai en passant par Les travailleurs de la mer de Victor Hugo, ces mollusques à huit bras ont toujours étonné les humains par leurs capacités hors du commun et leur corps si incroyablement plastique.
Les poulpes – ou « pieuvres », c’est la même chose (« zourites » pour les réunionnais) – constituent l’ordre des Octopoda, dans la classe des mollusques céphalopodes, qui comporte aussi leurs cousins les calmars, les seiches, les nautiles et quelques autres. A Mayotte, on n’a recensé que le poulpe diurne (Octopus cyanea) et le poulpe à longs bras (Callistoctopus macropus). Tous les céphalopodes ont en commun d’être composés d’un large manteau creux (où se trouvent les viscères et les branchies), suivi d’une petite tête en position centrale pourvue de deux gros yeux souvent très performants, puis d’un certain nombre de bras rayonnant autour de la bouche, en forme de bec de perroquet. Comme leur nom l’indique, les octopodes sont pourvus de huit bras, tous équipés de plusieurs rangées de ventouses puissantes, qui permettent à l’animal d’adhérer sur toutes sortes d’objets avec une force surprenante. Les poulpes n’ont pas de squelette dur : leur corps est entièrement mou et musculeux, ce qui leur permet de changer de forme à volonté, que ce soit pour passer à travers des trous minuscules ou pour prendre des formes particulières, destinées à se camoufler ou à impressionner.
L’une des caractéristiques les plus marquantes des poulpes est en effet leur extraordinaire capacité de camouflage : leur peau contient des millions de petites cellules capables de changer de couleur (chromatophores), semblables aux pixels d’un écran de télévision. Ils peuvent donc passer en un éclair du blanc pur au rouge sombre pour intimider un prédateur, mais aussi et surtout imiter à la perfection et dans les moindres détails un fonds sableux, une colonie de corail, une roche couverte d’algues ou encore un autre animal – aucun caméléon n’est capable d’un tel prodige. L’imitation est d’autant plus impressionnante qu’elle s’accompagne généralement d’une variation de texture de la peau, capable grâce à de petits muscles de constituer des reliefs imitant ceux de l’environnement. Quand il se sait repéré et se pense en danger, le poulpe change de stratégie : il peut arborer des couleurs agressives – souvent du rouge vif avec parfois des motifs blancs – tout en se « grossissant », et si la menace persiste il fuira rapidement en laissant parfois derrière lui un épais nuage d’encre noire pour aveugler son adversaire. En cas d’extrême urgence, ils peuvent même se détacher un bras pour l’abandonner au prédateur : il pourra repousser dans certains cas.
Contempler un poulpe changer ainsi de couleurs avec son environnement est l’un des grands ravissements de l’observation sous-marine. La curiosité est souvent partagée, et ces animaux très intelligents vous dévisagent tout autant, derrière leurs hypnotisantes pupilles fendues horizontalement. S’ils sont mis en confiance par un observateur patient, les poulpes peuvent même se laisser caresser entre les yeux : certains aiment tellement cela qu’ils peuvent ériger cette partie de leur corps pour accroître la cajolerie, tout en changeant de couleur sous l’effet du plaisir. Les poulpes les mieux cachés se trahissent par leur besoin de respirer par leur siphon latéral en tube, qui s’ouvrent et se ferment rythmiquement, permettant aux baigneurs attentifs de les repérer (comme les raies dans le sable avec leurs spiracles).
Mais la vie du poulpe n’est pas faite que de caresses : quand ils ont réussi à échapper à leurs nombreux prédateurs (dont les pêcheurs !) et à consommer assez de crabes et crevettes pour atteindre une taille respectable, ils doivent séduire un partenaire pour la reproduction. « Comme nous tous », me direz-vous, sauf qu’ici cela n’a lieu qu’une seule fois : le mâle investit toutes ses réserves vitales dans sa semence, et se tranche volontairement le bras qui servira à la déposer dans l’orifice de la femelle lors de la reproduction, avant d’agoniser dans des spasmes dramatiques. La femelle va ensuite déposer les œufs dans une grotte bien dissimulée, où elle les protègera le temps de leur incubation, sans manger ni dormir : elle a juste assez de réserves pour attendre l’éclosion, et après un bref adieu à sa minuscule progéniture elle mourra à son tour d’épuisement, après une vie d’à peine un an.
L’observation des poulpes est l’une des choses les plus passionnantes du lagon tant leur comportement est complexe, esthétique et parfois comique, et le rare spectacle d’une femelle couvant ses œufs ajoute une dimension tragique à cet éventail, avec l’un des plus incroyables exemples de dévotion parentale que connaisse le règne animal…
Le magasin HD à Kawéni pourrait passer sous enseigne Auchan d’ici la fin du mois. C’est en tous cas ce qu’indique le groupe Sodifram, le propriétaire du magasin, que nous avons joint au téléphone hier. Le magasin est actuellement l’objet d’une mise aux normes, d’un relooking et d’un réagencement. Les linéaires pour les produits frais vont notamment être élargis. Le changement d’enseigne pourrait être effectué une fois le remplacement des gammes actuelles par les gammes de produits Auchan totalement réalisé. L’hypermarché qui sera situé dans le centre commercial Baobab (livraison prévue au second semestre 2017) pourrait également arborer l’enseigne de la famille Mulliez. Pour l’année 2017, le groupe Sodifram prévoit par ailleurs d’ouvrir trois magasins supplémentaires en brousse et de construire un nouveau siège social à Kawéni (derrière l’actuel).
La ministre des outre-mer a publié hier soir un communiqué pour témoigner de sa solidarité avec les Mahorais du sud de l’île qui subissent les coupures d’eau du fait de la sécheresse.
Elle a surtout annoncé l’éventualité d’envoyer un tanker rempli d’eau potable pour subvenir aux besoins de la population en attendant les moussons.
“ Ericka Bareigts, suit avec la plus grande attention les difficultés que connaissent les Mahorais et les Mahoraises en matière d’approvisionnement en eau. Elle est en lien constant avec les services de l’État à Mayotte, qui assurent avec le Syndicat Intercommunal d’Eau et d’Assainissement de Mayotte (SIEAM) et l’Association des Maires, un suivi resserré de l’évolution de la situation. Dès les premiers signes de sécheresse, des mesures ont été prises pour limiter les conséquences pour la population. Pour répondre à l’urgence, les services de l’État, en lien avec les communes, qui sont compétents en matière de gestion de l’eau et le SIEAM ont installé 34 rampes d’eau, mises à la disposition des habitants dans des conditions sécurisées.
Beauvau déploie une mission d’experts à Mayotte
Ces mesures ont permis de prolonger l’accès aux ressources en eau existantes jusqu’à la fin du mois de mars prochain. Le ministère de l’Intérieur a également déployé une mission d’experts sur le territoire. Celle-ci a conclu à la nécessité d’un apport extérieur en eau. La solution de l’envoi d’un tanker est activement travaillée. Dans cette hypothèse, l’État, pour marquer sa solidarité avec les communes, contribuerait au financement de l’opération et tous les services (État, communes, SIEAM et Vinci – le délégataire-) participeraient aux travaux permettant d’acheminer l’eau pour les habitants. La ministre est également mobilisée, aux côtés des communes, pour assurer l’accès à l’eau dans les établissements scolaires. Au-delà de l’urgence, des réponses structurelles vont être apportées pour éviter qu’une telle situation se reproduise. L’aménagement d’une troisième retenue collinaire devient ainsi une priorité du contrat de projet État-Mayotte 2015-2020.”
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, une rixe a opposé plusieurs jeunes individus, dans le quartier de “La Vigie”, à Mtsangamouji. L’un d’entre eux a porté un violent coup de machette à la tête d’un de ses rivaux, puis un coup au niveau de l’oreille d’un second. Blessé sérieusement, l’état de la première victime nécessite une évacuation sanitaire vers La Réunion. La seconde a été hospitalisée à Mamoudzou. Ce n’est qu’en fin de journée du 28 janvier que la gendarmerie est avisée de l’événement, et de la constitution de groupes, au sein de la population du village, pour retrouver l’agresseur. Le dispositif et les recherches immédiatement engagés ont permis de l’interpeller et de le placer en garde à vue, dès 23h30. Le 30 janvier 2017, des investigations et constatations ont été organisées sur les lieux de l’agression, par la gendarmerie. 3 témoins des faits ont été pris en compte. Un second individu a été placé en garde à vue, pour complicité. L’auteur principal a été déféré le 31 janvier 2017 à 13 heures, en vue d’une ouverture d’information.
Les murènes, ces poissons serpentiformes à la gueule barbelée de dents effilées, traînent derrière elles une bien sale réputation. Mais ces animaux sont-ils les créatures sanguinaires qu’illustrent les contes pour enfants ?
La première rencontre avec une murène met rarement en confiance. Un sourire trop large, où brillent d’innombrables dents bien aiguisées, des yeux ronds absolument inexpressifs, un corps allongé dont on ne sait pas vraiment où il se termine… La murène a facilement tout du terrifiant serpent de mer des légendes de marins, qui attraperait le baigneur imprudent pour l’emporter vers les profondeurs et le dévorer dans des nuages de sang noir. Pourtant, avec les milliers de murènes qui habitent le lagon de Mayotte, et les milliers de nageurs qui le fréquentent, avez-vous déjà entendu parler d’une telle attaque ?
Loin du serpent, les murènes sont en fait des poissons. Elles appartiennent comme les anguilles et les congres à l’ordre des Anguilliformes, et constituent en son sein la famille des Muraenidae, qui compte environ 200 espèces dans le monde – on en dénombre 31 à Mayotte, dont la spectaculaire murène javanaise (Gymnothorax javanicus), qui peut atteindre 3 mètres de long. Ce sont des poissons particulièrement faciles à reconnaître : leur corps est allongé, dépourvu de nageoires à l’exception d’une longue dorso-caudale molle, une peau douce et sans écaille, des trous respiratoires à la place des ouïes, et d’étonnants petits tubes au prolongement des narines. Certaines comme la murène ruban (Rhinomuraena quaesita) sont très fines avec des narines en forme de trompette ; les plongeurs sont aussi familiers des anguilles jardinières (Heteroconger hassi, de la famille voisine des congres), qui vivent enterrées dans le sable d’où elles sortent la tête et une partie du corps pour attraper le plancton, et qui disparaissent instantanément dans leur terrier si on tente de les approcher. Deux espèces bien inoffensives et qui font la joie des photographes sous-marins !
Mais qu’en est-il des autres, des carnivores ? Les murènes se nourrissent essentiellement de céphalopodes (pieuvres, seiches, calmars), et partiellement de crustacés (crabes et crevettes) et de poissons. Elles sont des chasseuses nocturnes : elles se servent de leur excellent odorat pour détecter leurs proies dans l’ombre, et leur corps allongé leur permet de se faufiler dans le dédale du corail pour aller débusquer une proie au plus profond des cavités naturelles, en particulier les poissons qui se sont cachés pour dormir. Quand elles attrapent un poulpe, elles le mordent avec force, et font un nœud coulissant avec leur corps pour prendre appui et arracher un tentacule : on croise parfois un malheureux amputé de la sorte, mais bien content d’avoir encore 7 bras. Il faut dire que la morsure des murènes est réellement terrible, et leurs dents sont aussi efficaces qu’elles en ont l’air, d’autant plus que certaines espèces ont des crocs sur le palais ou même une double mâchoire. Pour autant, elles n’ont aucune raison de s’attaquer à un humain, dont les os trop solides leur briseraient les dents. Les quelques cas de morsure sont en fait dus à deux erreurs humaines : d’une part des touristes inconséquents qui pratiquent le nourrissage des murènes à la main (animaux nocturnes, elles ont une mauvaise vue !) et d’autre part les baigneurs imprudents qui tenteraient de rentrer leur main dans la tanière de la murène, qui, terrifiée, mordra pour se protéger, au risque d’y laisser ses précieuses dents si fines.
Mais si on ne les embête pas, les murènes sont, comme les chiens ou les vaches, des animaux parfaitement placides voire curieux et amicaux, d’autant qu’elles n’ont plus vraiment de prédateurs à l’âge adulte, en dehors des combats qu’elles se livrent pour un territoire. Elles passent la journée à se reposer dans leur trou, la tête sortie pour surveiller les environs, et la bouche entr’ouverte non pas en signe d’agressivité mais simplement pour respirer, ainsi qu’en vue d’attirer les poissons et crevettes nettoyeuses qui viendront assurer témérairement l’entretien de leur impressionnant appareil buccal. A l’approche d’un humain, elles ne montrent que de la curiosité ou de la crainte, sentiments bien réciproques. Les plongeurs les plus expérimentés savent même les mettre en confiance, et les inviter à se montrer un peu plus. Certains spécimens habitués se laissent même caresser, car la peau sans écaille des murènes est délicate, et elles apprécient le contact avec les mains humaines ou les combinaisons de néoprène, qui retirent les peaux mortes et les parasites – il vaut quand même mieux réserver ce genre de pratique aux cas où l’on y est explicitement invité.
Sans besoin d’aller jouer les crevettes nettoyeuses, la rencontre d’une murène reste une expérience forte, celle du contact entre deux espèces incroyablement différentes, mais qui partagent pendant quelques instants une même appréhension et un même attrait pour une autre grosse bête inconnue, effrayante et fascinante à la fois…
L’information a circulé sur le net ce weekend. Elle annonce la démission du maire de Pamandzi, Mahafourou Saïdali.
Si aucune annonce officielle n’a encore été réalisée, cette démission pourrait bien être effective dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Mahafourou Saïdali devrait prochainement démissionner de ses fonctions de maire de Pamandzi. Contacté, l’élu municipal a confirmé l’éventualité. Il devrait annoncer officiellement sa décision lors du prochain conseil municipal. À l’issue de cette réunion, un nouveau maire sera élu par les conseillers municipaux. Élu en 2014, Mahafourou Saïdali a récemment dû faire face à une grève au sein des agents de la municipalité. Ils refusaient que le maire touche à leur indexation. Le conflit qui a duré deux semaines a trouvé son épilogue le 26 décembre dernier. Un accord avait été trouvé pour un niveau d’indexation moins élevé que ce qui était prévu à l’origine (35 % au lieu de 40 %). La commune étant déficitaire depuis 2009, l’actuel maire a lancé une politique de rigueur afin de réduire la masse salariale de la commune. En 2016, il l’a diminuée de 500 000 € et son objectif en 2017 était de la baisser de 500 000 € supplémentaire. Ancien directeur général des services (DGS ) du Sieam (syndicat des eaux) pendant 10 ans et actuel employé du Conseil départemental en tant que contrôleur de gestion, Mahafourou Saïdali serait pressenti pour devenir le nouveau DGS du Département. Un poste vacant depuis le départ de Jean-Pierre Salinières l’année dernière. L’institution recherche depuis plusieurs mois son nouveau DGS. L’intérim est assuré pour le moment par Ali Mohamed El Amine.
C’est une des nombreuses conséquences de la pénurie d’eau : le secteur du BTP, un des plus importants pour l’économie, souffre. Et avec lui, c’est tout un pan de l’économie mahoraise qui est ralenti.
Le secteur est inquiet. Depuis le 20 dé- cembre, l’arrêté préfectoral limitant l’utilisation d’eau – y compris pour les professionnels – a mis en stand-by les chantiers du sud de l’île. Une situation particulièrement inquiétante pour le président de la FMBTP (Fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics), Mohamed Naoioui, notamment en termes d’emplois : “Il n’est évidemment pas souhaitable de licencier des gens. Il y a la solution de faire des contrats de chantiers, mais les organisations syndicales y ont toujours été opposées.” Une inquiétude sur le présent donc, mais aussi sur l’avenir, puisqu’en l’absence de prévisions certaines sur l’arrivée de la pluie, il est impossible d’avoir une visibilité sur l’année à venir. Le responsable l’explique : “Les chantiers sont à l’arrêt. On ne sait pas quand ils pourront redémarrer, et donc être finis. Certains devaient être terminés en décembre, mais ne le seront peut-être pas avant le mois d’avril. Il nous est donc impossible de nous projeter en termes de financements et de recrutements à venir.”
Pour faire face à la situation et limiter la casse, la fédération a proposé à la préfecture de récupérer les eaux de pluie, ou celles des rivières qui ne remplissent pas les retenues collinaires. Une proposition de dépannage datée du 18 janvier, mais qui est toujours sans réponse à l’heure actuelle.
Chômage partiel validé
Reste la solution demandée par de nombreuses entreprises de pouvoir avoir recours au chômage partiel. “Nous n’avons pas d’autres choix, explique le vice-président de la FMBTP, Antoine Padial. Lorsque les salariés ont des congés à prendre, ils les prennent, mais ce n’est pas le cas de tous.” Un chômage partiel qui permettrait de maintenir les emplois jusqu’à un retour à la normale, espéré dans le meilleur des cas fin mars, “Le temps que la saison des pluies arrive, et que les retenues se remplissent.” Hier matin, la Dieccte a validé ces demandes pour 1000 heures par an, et indemnisées par l’État à hauteur de 5,84 €, le reste restant à la charge de l’employeur. Enfin, une dernière demande avait été formulée : l’aide de l’État pour récupérer 27 millions d’euros de retards de paiement dans les commandes publiques. Une somme qui, à défaut de faire tomber la pluie, permettrait aux entreprises de faire face à la crise du moment.
Cercle vicieux
Les professionnels du BTP sont donc inquiets. Un coup dur de plus sur un secteur souffrant déjà d’une commande publique en berne. “Il y aura de toute façon des conséquences qui ne pourront pas être rattrapées”, regrette Antoine Padial. Car lorsque les constructions s’arrêtent, les soustraitants et promoteurs souffrent également indirectement. La Sim voit ainsi certains de ses chantiers à l’arrêt, et les sociétés de concassage voient leurs commandes baisser. Un responsable de l’une d’entre elles le confie : “Les commandes ont évidemment baissé. Pour le moment, notre activité ne baisse pas, car nous faisons du stock pour plus tard. Mais les stocks, ça ne rapporte pas d’argent.”
Du scénario “patience, on finira par avoir notre quota d’eau” au scénario catastrophe “pas de saison des pluies”, Météo-France envisage toutes les trames possibles. Heureusement, elles ne sont pas toutes probables au même degré et ce, même si de grandes incertitudes demeurent. À situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle.
Alors qu’il est rare de produire des prévisions saisonnières pour les trois prochains mois, le délégué départemental de Méteo-France Mayotte a communiqué jeudi à la presse locale un petit aperçu probabiliste de ce qu’il pourrait se passer en termes de climat en février, mars et avril 2017. “Tout en gardant à l’esprit que l’incertitude est assez grande”, prévient le délégué départemental Bertrand Laviec, on peut formuler trois scénarii en termes de probabilités.
1- Probabilité que la période février, mars, avril 2017 soit plus sèche que la normale : 35 %,
2- Probabilité qu’elle soit plus humide que la normale : 15 %
3- Probabilité qu’elle soit proche de la normale : 50 %.
“On privilégiera donc à Mayotte un scénario normal à sec”, conclut Bertrand Laviec.
Or, on est déjà quasi certain que le mois de février sera sec puisque les “prévisions météorologiques ne laissent pas entrevoir une arrivée des pluies de mousson avant, au mieux, le début du mois de mars”, indique la préfecture de Mayotte suite au dernier comité de suivi de la ressource en eau de mercredi. Ainsi, si le mois de février est sec mais qu’il est possible à 50 % que la saison soit normale à sèche, cela signifie que les pluies seront intenses et ramassées sur les mois de mars et d’avril. Ou que si les deux mois d’avril et de mars sont “normaux”, la saison globale sera plus sèche que la normale. Si ce canevas est le plus probable, il n’est pas le seul envisagé par Météo-France. Ce qu’il faut retenir est que tout est possible mais que les degrés de probabilité ne sont pas les mêmes. Ainsi, un des scénarii “possible mais peu probable” selon Bertrand Laviec est l’absence totale de saison des pluies pour 2017.
Et les températures ?
Est-ce de l’ordre du ressenti ou fait-il plus chaud que d’habitude en cette saison ? Pour le délé- gué départemental de Météo-France, “les températures moyennes seront au-dessus des normales sur Mayotte”, de l’ordre de + 0.3°C. Cependant, Bertrand Laviec nuance : “Mais elles seront beaucoup moins exceptionnelles que l’année dernière à pareille saison”. Cette hausse du mercure ne serait pas liée au réchauffement climatique mais au dipôle de l’océan Indien, phénomène climatique naturel.
Hier la compagnie aérienne Corsair a inauguré sa ligne Dzaoudzi – Saint-Denis venant ainsi concurrencer Air Austral qui était la seule à l’exploiter jusqu’à présent. Depuis le 24 janvier 2017, Corsair propose des vols Réunion-Mayotte à raison de 2 fréquences hebdomadaires : les mardis et samedi. Corsair a annoncé une offre promotionnelle avec des billets aller-retour à 158 € (offre valable jusqu’au 7 février). Cette liaison interrégionale sera interrompue en juin, puisque l’Airbus qui fait la liaison Paris-Réunion sera remplacé par un Boeing 747. Ce gros porteur ne peut pas atterrir à Mayotte. La liaison reprendra après la haute saison en septembre, avec le retour de l’Airbus A330 200 sur la ligne Paris-Réunion.
Vendredi dernier s’est tenu au lycée professionnel de Kaweni un séminaire sur “la défense des valeurs de la République et la défense globale : enjeux et perspectives”.
Un événement durant lequel la convention sur le trinôme académique de Mayotte (Vicerectorat, Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien et Institut des hautes études de défense nationale) a été renouvelée pour la période 2016-2020. Un partenariat qui organise notamment les journées défense et citoyenneté (JDC) qui ont remplacé le service militaire. Divers acteurs de l’Éducation nationale et de la Défense (armée et IHEDN ) se sont donné rendez-vous vendredi dernier à Kaweni pour réfléchir aux différents enjeux des rapports entre la jeunesse, les valeurs de la République et l’engagement militaire. L’occasion pour la vice-rectrice Nathalie Costantini, le général commandant supérieur des Fazsoi, Franck Reignier et Bernard Salva, administrateur en chef 1re classe des affaires maritimes et président de l’association régionale de l’IHEDN de l’océan Indien (AR27) de signer la convention portant renouvellement du trinôme académique de Mayotte pour la période 2016-2020. Dans le 101ème département, ce texte est en vigueur depuis 2006. Il met notamment en oeuvre les JDC dans les établissements scolaires impliquant l’intervention de militaires auprès des jeunes pour les sensibiliser aux métiers de la Défense.
Bientôt un centre de recrutement de l’armée de terre à Mamoudzou
Ainsi les membres du trinôme académique ont souhaité utiliser cette journée pour élargir la réflexion sur la défense dans la région de l’océan indien Ouest. Enseignants, chefs d’établissement, correspondants Défense (conseillers municipaux désignés pour faire le lien entre la Défense, le conseil municipal et les citoyens) étaient conviés à cette journée durant laquelle diverses présentations ont été effectuées. Les jeunes étaient bien évidemment au centre des discussions puisqu’il s’agissait de mettre en avant des initiatives de l’État les concernant comme le service civique dont Bernard Rubi directeur régional de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DJSCS ) a rappelé l’intérêt général, l’enseignement autour de la thématique de la sécurité nationale (armée, gendarmerie), les débouchés professionnels dans ce domaine ou encore les enjeux de la présence de la France dans la région.
Durant ce séminaire Nadjayedine Sidi, 10ème adjoint au maire chargé de la politique de la ville, de la rénovation urbaine et de l’intercommunalité à la mairie de Mamoudzou et correspondant Défense, a rappelé la création l’été prochain d’une antenne de recrutement de l’armée de terre à Mamoudzou. “C’est une bonne nouvelle pour nos jeunes et pour l’embauche à Mayotte”, a déclaré l’élu municipal.
234 jeunes en service civique à Mayotte
Lors de son allocution, Bernard Rubi directeur de la DJSCS , a rappelé l’intérêt pour les jeunes et la société d’intégrer le service civique. Une activité professionnelle d’un an dans une association, un organisme remplaçant en quelque sorte le service militaire et permettant aux intéressés de se lancer dans un engagement citoyen. Si en France, environ 90 000 jeunes sont actuellement en service civique, à Mayotte on en compte que 234. Un chiffre encore trop bas au vu de la jeunesse de la population mahoraise (60 % de la population a moins de 25 ans)et du niveau de chômage (27,1 %). “Mais le service civique ne se substitue pas à des emplois”, tenait à souligner Bernard Rubi. Le but pour la préfecture est donc d’étendre ce dispositif dans l’île en espérant qu’il ne soit pas remis en cause par la nouvelle présidence. “Il a déjà connu l’alternance politique avec le passage de Sarkozy à Hollande, il a même été encore plus développé sous le dernier quinquennat donc je ne pense pas qu’il sera remis en question au vu des avantages qu’il apporte”, se voulait confiant Bernard Rubi.
Immigration clandestine, terrorisme et diplomatie : le Fazsoi présente les enjeux régionaux
Le général Franck Reignier, commandant supérieur des Fazsoi installées à la Réunion, a effectué une présentation des enjeux de la présence militaire française dans la zone sud de l’océan Indien. Malgré le contexte de calme apparent en termes de conflits armés par rapport à celui qui touche actuellement le Moyen-Orient, Mayotte et sa région ne sont pas totalement à l’abri notamment du terrorisme à en croire le général. La tâche n’est pas facile pour les Fazsoi, car ils doivent couvrir une zone de responsabilité de 24 millions de km2 incluant Mayotte, La Réunion, les îles éparses et les Taaf (Terres australes et antarctiques françaises) avec plus de 1 million de Français à défendre en cas de menace. Le contexte régional particulier comme le rappelait-il. Si la région est principalement chrétienne, elle est néanmoins propice à l’émergence de mouvements islamistes radicaux. “À Madagascar, on parle de 2 000 mosquées construites par l’Arabie saoudite et le Qatar. Et le pays compte seulement 12 000 gendarmes et 12 000 militaires alors qu’en France nous en avons environ 300 000”, évoque le commandant. “Des cas de cellules terroristes ont été enregistrés en Afrique du Sud, il y a toujours les shebab de Somalie et en ce qui nous concerne, nous avons une centaine de fiches S (NDLR : indicateur utilisé pour désigner des individus faisant peser une potentielle menace à la sécurité nationale) à la Réunion”, rappelle-t-il afin de contextualiser. Enfin concernant la lutte contre l’immigration clandestine, les Fazsoi continuent leurs missions de soutien à la gendarmerie (une tous les deux mois). Le débat a dérivé sur la diplomatie et le refus (ou l’absence de réponse) de l’Union des Comores de coopérer dans la lutte contre l’immigration clandestine. “Je connais bien le président Azali puisque j’ai travaillé deux ans avec lui quand j’étais affecté aux Comores et que nous étions tous les deux capitaines. Je lui ai proposé récemment de réaliser des patrouilles conjointes, mais je n’ai jamais eu de réponse et je n’en aurai probablement jamais, car s’il venait à accepter ce serait une décision très impopulaire dans son pays”, explique Franck Reignier.
Dans un précédent article, nous avons vu que Mayotte abritait une petite et précaire population de sirènes, les dugongs (Dugong dugon). Cependant, ce ne sont pas les seules princesses de la mer que l’on puisse trouver dans le lagon et autour : en effet, il existe des coquillages qui ont tout d’une déesse, les porcelaines.
Les porcelaines sont des mollusques de la classe des gastéropodes donc univalves (à la différence des bivalves comme les huîtres). Les gastéropodes forment la famille de mollusques la plus diversifiée, avec plus de 100 000 espèces décrites que l’on retrouve aussi bien en milieu aquatique que terrestre (les escargots). C’est le deuxième plus grand groupe animal après les insectes. Ils possèdent une coquille le plus souvent spiralée (sauf chez les patelles et les Opisthobranches, « limaces de mer ») et un système digestif torsadé. Ceux-ci sont littéralement des estomacs sur pied puisque le terme « gastéropode » vient du grec « gaster » (= estomac) et de « –pode » (= pied). Contrairement à une idée reçue, tous les gastéropodes ne sont pas herbivores.Certains chassent des poissons, comme le cône géographe (Conus geographus) dont le venin est capable de tuer un humain, ou d’autres mollusques, comme Edentulina ovoidea, escargot terrestre endémique des Comores et prédateur des achatines (Achatina fulica), espèce introduite et fortement invasive.
Les porcelaines forment une famille au sein des gastéropodes que l’on appelle Cypraeidae. Cette famille compte plus de 250 espèces et on en a recensé 46 dans le lagon de Mayotte. Chez les porcelaines, pendant la maturité sexuelle, la coquille ne s’enroule plus mais grandit en s’épaississant. L’ouverture se referme pour ne laisser plus qu’une fente dentelée au centre de la face inférieure. Ainsi la spirale de la coquille est interne et n’est plus visible à l’âge adulte. Ceci leur donne leur forme de demi-coque ovoïde si particulière comparée aux autres gastéropodes. Sur la face inférieure on trouve l’ouverture étroite entourée de petites dents d’où sort l’animal. La face supérieure est vernissée et brillante mais pas toujours lisse comme chez Nucleolaria nucleus où elle est fortement grumeleuse. Certaines espèces sont herbivores mais la majorité se nourrit des restes d’animaux, d’éponges, d’ascidies ou d’anémones.
Les porcelaines sont connues depuis la préhistoire et on s’en servait il y a plus de 10 000 ans pour fabriquer des colliers et orner les morts. L’Homme a ensuite trouvé d’autres utilités à ces coquillages. Ainsi, les Monetaria moneta que l’on trouve dans le lagon doivent leur nom au fait qu’elles ont été utilisées comme monnaie d’échange dans le Pacifique et l’océan Indien : elles figurent encore sur les billets aux Maldives. On trouve dans la littérature qu’à la fin du XIXème siècle, en Ouganda, un poulet valait 25 porcelaines et une vache 2500. Les porcelaines sont aussi devenues au cours du temps une source d’inspiration pour de très nombreux objets décoratifs.
En raison de la forme de l’ouverture du coquillage, les Romains le nommaient « porculus » en référence à la vulve des truies (pas très glamour) et qui désignait aussi le sexe féminin. Ce terme traduit en français est devenu porcelaine. C’est seulement au XIIIème siècle, que par analogie, on donna aux terres cuites vernies venues de Chine le nom de porcelaine en rapport à l’aspect lisse et brillant du coquillage auquel elles ressemblaient.
Si les Hommes du paléolithique avaient la même image des porcelaines que les Romains, on peut supposer, a posteriori, que l’utilisation pour l’ornement de leurs morts pouvait avoir un double symbole : celui de l’arrivée au monde et de l’entrée dans un autre monde, celui de la mort. De même en Nouvelle-Zélande on réalise des ceintures de fertilité avec des porcelaines. Dans d’autres endroits on les utilise comme talisman protégeant la grossesse et l’accouchement. On peut aller plus loin dans l’analogie et considérer que ce coquillage présente d’un côté le sexe féminin et de l’autre le ventre de la femme enceinte. D’ailleurs, la plupart des porcelaines étaient jadis classées sous le même genre Cypraea qui vient du grec « Kupris » et qui était un des noms donné à Aphrodite (Vénus chez les Romains), déesse de l’amour et de la sexualité. On comprend donc maintenant pourquoi ces coquillages ont tout d’une déesse.
Les porcelaines sont désormais prisées des collectionneurs et certaines espèces peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros. Ne vous précipitez pas pour autant dans le lagon, aucune porcelaine de Mayotte n’est assez rare pour vous rapporter des fortunes. A Mayotte, c’est plutôt le ramassage pour la consommation qui impacte ces espèces. D’ailleurs, on peut s’étonner de ne voir que si peu la porcelaine tigre (Cypraea tigris) à Mayotte par rapport à ce que l’on observe dans les autres îles de l’océan Indien.
Par leur histoire, leur symbolique, leur beauté et leur rôle dans l’écosystème, les porcelaines figurent donc elles aussi parmi les déesses du lagon : évitons donc de les ramasser vivantes si nous voulons qu’elles continuent de veiller sur nous !
Les vœux du maire de Mamoudzou Mohamed Majani ont été prononcés mercredi après-midi, à la mairie de Mamoudzou.
Le maire et président de la CADEMA (Communauté d’agglomération de Dembeni-Mamoudzou) est revenu sur les réalisations de la commune, et a présenté les grands projets à venir.
Comme à l’accoutumé, c’est par des danses et chants traditionnels que la cérémonie d’ouverture des vœux du maire de Mamoudzou a débuté. Après le passage du groupe traditionnel de Labattoir Kinga-Folk, les élèves du collège de M’gombani ont pris le relais en emportant le public dans un hymne national chanté à l’unisson. Les vœux de Mohamed Majani peuvent être prononcés. Il a d’abord tenu à revenir sur le travail qui a été fait autour de la propreté de la ville, qui représente 20 millions d’euros. “C’est beaucoup de moyens qui ont été investis pour externaliser la collecte des ordures ménagères. Maintenant, il faut que chacun d’entre nous repense son comportement de citoyen et non de consommateur”, a-t-il expliqué. Et pour continuer dans ce sens-là, cette année, les États généraux de la propreté verront le jour. Côté insécurité, problématique centrale de l’île, le président de la CADEMA a “remercié les forces de l’ordre pour leur efficacité, qui a permis un recul de la délinquance de façon significative”, tout en rappelant qu’il fallait rester vigilant, au vu des derniers faits en date (coupeurs de route). Pour lui, l’enjeu qui était de restaurer l’autorité publique et de supprimer les zones de non droit, a été relevé.
Un nouvel aménagement lumière pour renforcer la sécurité
Pour renforcer la sécurité, un aménagement de lumière est prévu courant de l’année “un éclairage moderne, efficace, et économe pour le confort et la sécurité des habitants”. À cela, s’ajoute le projet du système de vidéosurveillance, signé le 6 janvier. 62 caméras devraient être installées dans la commune. Le problème foncier a aussi été abordé “on va faire en sorte que ceux qui ont acquis des propriétés foncières puissent régulariser leur situation, ou expulser les occupants”. En matière sociale, Mohamed Majani est revenu sur les aides apportées aux familles modestes. Aides exceptionnelles, aides matérielles, bons alimentaires, “en 2017, l’action sociale de proximité va être renforcée”. Pour ce qui est de la circulation, le stationnement réglementaire et la mise en place des horodateurs, devraient être effectifs en 2017, pour “améliorer l’accès aux commerces et aux services”. L’urbanisme a été défini par le maire comme étant “la priorité”. De nouveaux logements devraient pousser dans le paysage mahorais pour “lutter contre l’habitat indigne, et sortir de la précarité”.
Des quartiers transformés, des sites de détente en vue
Les quartiers de M’gombani et de Kawéni devraient être durablement transformés, et un nouveau plan paysage aura pour vocation de faire naitre des lieux de convivialité, des aires de jeux, et des sites de détente. L’éducation n’a pas été oubliée, les chantiers de rénovation et de construction de nouvelles salles de classes déjà lancées, se poursuivront tout au long de l’année 2017. Pour les nouveaux rythmes scolaires, trois groupes scolaires ont fait l’objet de rénovation totale ou d’aménagement extérieurs : l’école maternelle de Pasamainty-Mhogoni, de l’école Kawéni-village, et celle de Kawéni-Mchindra. Des groupes qui pourront fonctionner sans rotation pour rendre possible l’application des nouveaux rythmes scolaires. Tant de projets, mais “qui n’ont de sens que lorsqu’ils sont portés par les élus”, a précisé le maire. La cérémonie s’est clôturée par une remise de distinctions des agents de la commune, principalement des départs à la retraite.
Les oursins, ces mystérieuses boules de piquants si redoutées de nos voûtes plantaires, sont souvent pour les baigneurs des animaux aussi familiers que méconnus.
Les oursins font partie de ces invertébrés déconcertants par leur aspect si éloigné des mammifères : leur corps arrondi ne comprend pas de tête, pas d’yeux, pas de membres ni de cerveau central – ils n’ont même pas, pour la plupart, d’« avant » ni d’« arrière », et se présentent comme des sphères régulières, densément couvertes de piquants. Pourtant, ce sont bien des animaux complexes, capables de voir, de se déplacer, de chercher leur nourriture ou d’échapper à un prédateur. Mieux, les oursins sont en fait beaucoup plus proches génétiquement des humains que ne le sont des animaux plus familiers comme les crabes ou les poulpes…
Les oursins appartiennent à l’embranchement des échinodermes (ce qui signifie « peau épineuse »), qui regroupe également les étoiles de mer, les concombres de mer (« holothuries »), et deux groupes moins connus : les ophiures et les crinoïdes. Tous sont exclusivement marins (on n’en connaît aucune espèce terrestre ou d’eau douce), et ont en commun un squelette calcaire plus ou moins dense et surtout une organisation du corps qui suit une symétrie centrale d’ordre 5, en forme d’étoile, même si elle n’est pas toujours évidente chez les oursins vivants ou les holothuries. Cela fait donc une différence morphologique majeure avec les groupes « bilatériens » (symétrie axiale d’ordre 2, avec des organes pairs) comme nous autres les vertébrés, mais aussi les mollusques et les crustacés. D’autres groupes à symétrie radiaire existent cependant, comme les cnidaires (méduses, coraux, anémones…), qui ont quant à eux plutôt des symétries d’ordre 4, 6 ou 8. Tout est donc dupliqué cinq fois à l’intérieur des oursins (à part le tube digestif, central) : cinq nerfs radiaux, cinq organes reproducteurs, cinq double-rangées de ventouses collantes pour s’accrocher au substrat, etc. En dépit de cette divergence évolutive, les échinodermes n’en sont pas moins le groupe frère des vertébrés, avec leur endosquelette calcaire, leur tube digestif complexe et leur développement embryonnaire identique au nôtre.
Malgré les piquants qui les protègent des prédateurs (et des baigneurs imprudents), les oursins sont des animaux lents et aucunement agressifs. Leur piqûre est bien sûr douloureuse, mais rarement grave : le seul oursin vraiment dangereux à Mayotte est le très bel oursin fleur (Toxopneustes pileolus), dont ce ne sont pas des piquants qu’il faut se méfier mais des organes venimeux en corolle qui le recouvrent – cependant il est assez rare, facile à repérer et vit généralement à l’abri pendant la journée, ce qui fait que les accidents sont rarissimes. Les oursins se nourrissent en broutant des algues et des animaux fixes au moyen de leur bouche très complexe, située au centre de la face inférieure (l’anus étant au sommet), et équipée de dents particulièrement solides : certains sont même capables de creuser la roche pour se ménager une cavité sur mesure. Ils constituent ainsi les principaux brouteurs d’algues dans la plupart des mers, et les fluctuations de leur population entraînent des modifications importantes de l’écosystème : une épidémie meurtrière des oursins aux Caraïbes en 1983 a ainsi entraîné l’envahissement de nombreux lagons par des algues, au détriment du corail.
Il existe actuellement trois groupes principaux d’oursins, très différents morphologiquement et tous trois présents à Mayotte. Les premiers sont les oursins « réguliers » : ce sont les oursins classiques, parmi lesquels on trouve essentiellement sur l’île les oursins perforants (Echinometra mathaei et Echinostrephus aciculatus), l’oursin-crayon (Heterocentrotus mamillatus), ou encore l’oursin collecteur Tripneustes gratilla. Certains sont munis de piquants extrêmement longs et effilés, et – légèrement – venimeux : ce sont les « oursins-diadèmes » (genres Diadema et Echinothrix), dont on compte quatre espèces dans les lagons, le plus courant étant de loin le gros oursin noir Echinothrix calamaris, très abondant sur les platiers sous les colonies de corail, et qui sort de nuit par dizaines pour se nourrir : il peut dépasser largement 20cm de diamètre, et se reconnaît au fait qu’il a des piquants alternativement gros et longs ou plus courts et très fins (ce sont ceux-ci qui sont venimeux).
On oppose aux oursins réguliers les oursins « irréguliers » : ceux-ci ne sont plus sphériques et possèdent pour le coup un avant et un arrière, avec une bouche antérieure et un anus postérieur. Leurs piquants, souvent très courts, sont fins comme des poils, et leur servent à faire circuler le sable autour d’eux. Il en existe plusieurs formes principales, notamment en biscuit ou en cœur (les spatangoïdes, comme Metalia spatagus) ou en disque plat (les clypéastéroïdes, comme Echinodiscus bisperforatus). Ils vivent enfouis dans le sédiment, où ils se nourrissent des déchets nutritifs, et qu’ils contribuent à recycler. Par conséquent, on ne les rencontre souvent que morts, sous la forme de squelettes blanchis (appelés « test »), fragiles comme du papier.
Le dernier groupe est celui des cidaroïdes, le plus primitif : ce sont des oursins massifs, avec des piquants en forme de bâtons solides à bout plat, sur lesquels poussent des algues, des éponges ou des animaux fixes – on compte à Mayotte l’oursin impérial (Phyllacanthus imperialis) et l’oursin mine (Eudicaris metularia), tous deux nocturnes.
Avec au moins vingt espèces différentes d’oursins dans le lagon, de toutes les tailles, formes et couleurs, essayez de ne vous piquer que de curiosité !
En haut: l’oursin –fleur (Toxopneustes pileolus) et l’oursin –diadème (Diadema savignyi)
En bas: l’oursin-mine (Eucidaris metularia) et un oursin irrégulier (Metalia spatagus).