La société Sogea (société de gestion de l’eau et de l’assainissement) fêtait hier dans ses locaux à Kaweni, ses 40 ans de présence à Mayotte. Entreprise historique de l’île qui a même donné son nom à une route bien connue à Mamoudzou, la Sogea se projette vers l’avenir en réaffirmant son souhait de continuer à contribuer au développement du 101ème département.
Tous les principaux acteurs économiques de l’île étaient réunis jeudi soir au siège de la Sogea. Environ 400 invités venus pour célébrer le 40ème anniversaire de cette grande entreprise de BTP de l’île qui emploie pas moins de 300 personnes. Si cette soirée était l’occasion de festivités en tout genre (concert, chigoma etc.), c’était aussi l’occasion des discours. Le premier à avoir pris la parole fut Thierry Pitel, jeune directeur régional adjoint de la société âgé de 33 ans et fraîchement arrivé il y a 4 mois à Mayotte. Lors de sa prise de parole, le dirigeant a rappelé sa joie d’avoir intégré « cette grande famille » qu’est la Sogea Mayotte. Il a également rendu hommage à ses prédécesseurs « qui ont hissé l’entreprise au premier rang de l’économie mahoraise ». Il n’a pas non plus manqué de rappeler les objectifs de la société à savoir proposer des « équipements ingénieux et innovants », « apporter des solutions constructives et économiques », « anticiper les risques et les aléas », « assurer la sécurité des employés » ou encore travailler pour la « parité et la mixité » au sein du groupe. Sur ce dernier point, Thierry Pitel a d’ailleurs annoncé le recrutement prochainement de la première mahoraise conductrice d’engins de chantiers de plus de 5 tonnes.
→ Le directeur régional de Sogea, Mauro Lisa.
Mauro Lisa lui a ensuite succédé au micro. Le directeur régional de Sogea est lui revenu sur l’histoire de l’entreprise installée dans l’île en 1977. « À l’époque on avait un bungalow en guise de local avant de s’agrandir et d’arriver où nous sommes aujourd’hui », se remémore le chef d’entreprise qui y allait également de sa petite anecdote: « On n’avait pas de climatisation, les feuilles sur le bureau collaient aux avant-bras ». Des souvenirs qui n’ont pas manqué de faire rire les convives. Mauro Lisa a par ailleurs, retracé pendant 5 minutes « l’aventure Sogea » comme il l’appelle. « Elle est étroitement liée au développement de l’île à travers les travaux d’adduction de l’eau potable ». C’est en 1983 qu’ouvre l’usine de potabilisation de Mamoudzou au sommet de la côte qui porte le nom de l’entreprise désormais. « C’est l’illustre président du Département Younoussa Bamana qui l’avait baptisé ainsi. C’est d’ailleurs la seule route de l’île qui porte le nom d’une entreprise », a rappelé le directeur régional. Mais avant d’être la Sogea, l’entreprise portait le nom de Sobea. En 1987, le changement de nom s’opère. En 1992, la société obtient son premier contrat d’affermage. En 1995, un service d’exploitation distinct de la partie travaux est créé. Puis en 2008, l’entreprise obtient la triple qualification environnement. En 2013, l’entreprise compte six unités d’eau potable et une usine de dessalement pour 39 000 abonnés. Mais c’est en 2014 que l’entreprise est scindée en deux avec la création de la Smae (Société mahoraise d’assainissement et d’eau), la Sogea ayant infléchi depuis 3 ans son activité vers le bâtiment et les travaux publics.
En guise de conclusion, Mauro Lisa, a évoqué l’avenir: « Mayotte est à un tournant de son histoire en termes de développement, et la Sogea est consciente de cet enjeu et nos équipements s’organisent pour relever les divers défis en cours et à venir ».
En septembre dernier, les prix des biens et services à la consommation des ménages ont baissé de 0,1 % en moyenne à Mayotte selon l’Insee.
Le repli des prix des transports et communications, en particulier des tarifs aériens, est en partie compensé par la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Sur les douze derniers mois, les prix augmentent de 0,8 % à Mayotte et de 1,0 % en France. En septembre 2017, l’indice des prix à la consommation des ménages baissent de 0,1 % à Mayotte. Cette baisse s’explique par le recul des prix des services. Elle est atténuée par la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Sur un an, les prix augmentent de 0,8 % à Mayotte et de 1,0 % en France.
Les prix des services baissent de 0,8 % en septembre, en raison essentiellement de la diminution des prix des transports et communications (- 2,6 %), en particulier du transport aérien. Sur un an, les prix des services augmentent de 0,9 % à Mayotte et de 1,0 % en France. Les prix de l’alimentation progressent de 0,4 % en septembre. Cette hausse s’explique principalement par la progression des prix des produits frais (+ 1,1 %). Elle est en partie compensée par la baisse des boissons non alcoolisées (- 0,6 %). Sur un an, les prix de l’alimentation augmentent de 3,2 % et de 1,1 % en France. Les prix de l’énergie repartent à la hausse (+ 0,8 %) en septembre, du fait de l’augmentation des carburants. Sur un an, les prix de l’énergie augmentent de 3,9 % et de 5,1 % en France. Les prix des produits manufacturés sont stables en septembre. La hausse des prix des appareils ménagers (+ 0,6 %) est compensée par la baisse de la papeterie et presse (- 1,0 %) de l’habillement et chaussures (- 0,2 %) et de l’audiovisuel, photo et informatique (- 0,2 %). Sur un an, les prix des produits manufacturés reculent de 2,8 % à Mayotte et de 0,5 % en France (figure 3). Les prix du tabac sont stables en septembre, mais ils augmentent de 23,6 % sur un an.
Le 13 octobre dernier, le commandement de la gendarmerie de Mayotte, soutenu par des moyens nautiques de la gendarmerie maritime et de la marine nationale et placé sous réquisition de monsieur le procureur de la République, a projeté un détachement de gendarmes mobiles sur et aux abords de l’îlot M’Tsamboro, afin de contrôler la zone et d’intercepter d’éventuels étrangers en situation irrégulière.
Déployés à compter de 2h du matin, les effectifs ont effectué un contrôle de zone maritime et terrestre sur l’ensemble de l’îlot. 3 étrangers en situation irrégulière ont été retrouvés sur l’îlot et une barque avec 6 personnes à bord a été interceptée. Cette embarcation, faussement immatriculée a été saisie. Les 6 passagers ont été contrôlés dans le cadre d’une vérification d’identité, aucun n’ayant de documents, 4 étaient en situation irrégulière, un cinquième, pêcheur de profession, en situation régulière et un dernier, de nationalité française, fonctionnaire de l’État.
L’enquête devra déterminer si ces deux derniers cités ont commis un délit d’aide à l’entrée illégale sur le territoire national. Autrement dit, ils peuvent être poursuivis en tant que passeurs. “Mais ce sont des faits durs à établir car il faut des preuves tangibles. Néanmoins, tout cela n’est pas anodin”, explique la gendarmerie.
Le célèbre film de Pixar a rendu les poissons-clowns très familiers auprès du grand public. Mais le studio nous a-t-il vraiment dit toute la vérité sur ces poissons ? Enquête.
Le Monde de Nemo, avec près d’un milliard de dollars de recettes, est devenu un classique du cinéma d’animation, et a participé à une meilleure connaissance des écosystèmes marins pour un vaste public, grâce à des représentations remarquablement fidèles de différentes espèces tropicales. On a ainsi pu découvrir la vie des poissons-clowns, ces charmants poissons orange qui vivent dans les anémones de mer, à travers l’histoire du bon père veuf Marin, qui part à la recherche de son fils Nemo, capturé par des aquariophiles – l’histoire est librement adaptée de l’Odyssée d’Homère, inversant les personnages d’Ulysse et Télémaque. En tout cas, voici la version officielle, présentée par Pixar. Notre enquête va cependant révéler bien des parts d’ombre dans cette histoire en apparence si gaie.
Dans les lagons tropicaux, les anémones sont en effet souvent habitées par ces petits poissons orange, blancs et parfois noirs, qui forment le genre Amphiprion au sein de la famille des poissons-demoiselles. Endémiques du bassin indo-pacifique tropical, on en connaît une trentaine d’espèces, dont plusieurs à Mayotte : A. akallopisos, orange à bande dorsale blanche, et trois espèces plus sombres à bandes verticales, A. clarkii (le plus courant, 3 bandes), A. latifasciatus (2 bandes chez les adultes), et A. chrysogaster (noir à ventre jaune). Tous vivent en symbiose avec de grosses anémones, souvent des genres Heteractis et Stichodactyla. Certains clowns ne tolèrent qu’une seule espèce-hôte (la belle anémone-sac Heteractismagnifica est l’hôte la plus plébiscitée), et d’autres comme A. clarkii sont moins tâtillons et acceptent 10 espèces d’anémones différentes. Normalement, ces anémones sont toutes des prédateurs mortels des petits poissons, mais les poissons-clowns sont couverts d’un mucus reconnu par l’anémone, qui inhibe ses cellules chasseresses, et leur permet d’y vivre confortablement pendant une à plusieurs dizaines d’années (certaines crevettes nettoyeuses et le crabe-porcelaine sont aussi des hôtes réguliers des anémones).
Mais cet équilibre est bien précaire : si un poisson-clown malade ou vieillissant ne parvient plus à entretenir ce voile de mucus sur son corps, il subira comme n’importe qui le feu de l’enfer des tentacules venimeux de son hôte ! Ainsi, si les poisson-clowns passent leur vie à l’abri des prédateurs, ils finissent souvent leurs jours dans l’estomac de leur ancienne amie, se rappelant qu’il n’est jamais très sûr de vivre à l’orée d’une bouche géante…
Nous avons dit que Nemo avait été élevé par son père veuf Marin. En réalité, si les mâles passent en effet toute la semaine d’incubation à prendre soin des œufs en les oxygénant de la nageoire et en chassant les prédateurs, la larve est planctonique, et à l’éclosion elle va dériver dans le courant, et ne se métamorphosera qu’une dizaine de jours plus tard, loin du foyer. Que se passe-t-il quand on les empêche artificiellement de se disperser ainsi ? Les poissons-clowns étant planctonivores, même les pères les plus responsables n’hésiteront pas à dévorer ces petites larves piégées à sa portée jusqu’à la dernière ! Nemo a donc bien fait de partir…
A la fin du film, Nemo retrouve son père. Que se passe-t-il alors ? Les poissons-clowns vivent en groupes dirigés par une unique femelle, régnant sur plusieurs mâles dont seul le plus gros se reproduit avec elle – ceux-ci se livrent une compétition souvent féroce. A la mort de la femelle, c’est le mâle dominant qui prend sa place, et change de sexe en quelques semaines, pendant que le plus gros mâle immature prend la place de mâle reproducteur : Marin va donc changer de sexe pour pouvoir se reproduire avec son Nemo ! Voici un détail que Pixar nous avait bien caché…
Vivement la sortie du DVD collector contenant les scènes coupées et les secrets du tournage !
Quotidiennement, des feux sont observés sur le territoire, conséquence la plupart du temps de la culture sur brûlis. Ces pratiques agricoles néfastes pour l’environnement font reculer petit à petit l’espace forestier et contribuent à l’accélération de l’érosion. Le phénomène s’est confirmé encore le weekend dernier à la pointe Handrema.
En 2014, la forêt recouvrait encore 30 % du territoire. Qu’en est-il aujourd’hui ? La question reste posée, car les puits de charbon et feux issus de la culture sur brûlis continuent de faire disparaître lentement mais sûrement l’abri forestier mahorais. Exemple encore ce weekend à la pointe Handrema au nord de l’île. De nombreux plaisanciers s’étaient arrêtés sur une plage de la presqu’île où des pseudo-agriculteurs brûlaient des végétaux. Dans l’indifférence des touristes et de certains opérateurs, les individus ont poursuivi leur activité sans être inquiétés. Alertée, la gendarmerie ne s’est même pas rendue sur place pour constater les dégâts. “On nous a déjà signalé des incidents de ce genre il y a quelques jours à Handrema. Je vais vois si j’ai une brigade nautique disponible”, s’est contenté de nous répondre l’agent au téléphone. Le signalement est resté lettre morte.
Autrefois un petit coin de paradis, la face est de la pointe Handrema est devenue une terre nue criblée de monticules de cendre au grand dam des professionnels touristiques. “Je me souviens qu’il y a pas si longtemps cet endroit était rempli d’arbres. Il y avait beaucoup d’oiseaux, mais aujourd’hui on n’entend plus leur chant puisque tout a été brûlé”, déplore un opérateur. “De plus, ils vont faire pousser des bananes pendant un an et après plus rien. Il n’y a que des pierres, le peu de terre présent va être emporté par la pluie”, ajoute-t-il.
La défense de l’environnement n’a pas la priorité ?
Le triste spectacle malheureusement ne se limitait pas à Handrema ce jour-là. Les colonnes de fumée s’élevant vers le ciel ont éclot d’un peu partout dans l’île contribuant ainsi un peu plus à la destruction du biotope mahorais.
Pourtant, en 2013 un document d’orientations forestières avait été élaboré courant 2013 par les services de l’État et l’Office national des forêts, et cela en concertation avec l’ensemble des parties intéressées : Conseil départemental, Conservatoire du Littoral, Chambre d’agriculture, socio-professionnels, associations, UI CN (Union internationale pour la conservation de la nature). Ce texte prévoit notamment la lutte contre les défrichements abusifs et la mise en oeuvre d’une stratégie de lutte contre les incendies de forêt. Malheureusement, le constat est le même. Des individus continuent de détériorer l’environnement au mépris des règles en vigueur. En 2016, l’ONF , l’État et le Département avaient également signé un accord pour des opérations conjointes. L’ONF dit organiser mensuellement des campagnes d’arrachage de bananiers et de maniocs plantés illégalement. Mais leurs interventions semblent avoir peu d’impact à long terme puisque l’agriculture clandestine vit encore de beaux jours.
Dépassées ou préoccupées par d’autres priorités comme la lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine, les autorités réagissent au coup par coup. En sous-effectif, les forces de l’ordre (250 agents de police nationale et 225 gendarmes départementaux) ne peuvent pas être sur tous les terrains. Faute de réaction adéquate pour lutter contre ce fléau, la forêt continue de reculer. À cela s’ajoute l’urbanisation galopante qui laisse présager un sombre avenir à la biodiversité terrestre de Mayotte. Pas sûr que le classement de 3 000 hectares de forêts en septembre dernier par la ministre des outremers va pouvoir endiguer le phénomène.
Combani s’est imposé face au FC M’tsapere 3-2 lors de la finale régionale de la coupe de France. Ainsi, les diables noirs valident leur ticket pour la métropole où ils iront dans quelques semaines affronter un club de l’hexagone et ainsi représenter les couleurs de Mayotte.
Samedi dernier, le monde du football mahorais avait les yeux rivés vers Bandraboua où se tenait la finale régionale de la coupe de France qui opposait Combani à Mtsapere. Pourtant favoris, les rouges se sont fait surprendre par les Combaniens. Les leaders du championnat de DH ont couru après le score pendant la quasi-totalité du match. Méconnaissable, la défense de FCM a été auteur de plusieurs erreurs qui lui ont coûté cher. Entre un but casquette et un penalty à la suite d’une faute bête dans la surface, FCM a dû régulièrement se réveiller pour pouvoir arracher les prolongations. Croyant avoir fait le plus dur en recollant à deux partout en deuxième mi-temps, les Mtsaperois se sont reposés sur leurs lauriers et se sont laissés surprendre dès la première prolongation. Incapable d’inverser la tendance, FCM s’est finalement incliné et a donc cédé son titre glané l’année dernière. Quant aux diables noirs, ce titre est une bouffé d’air frais dans une saison difficile puisqu’ils sont actuellement menacés de relégation en DHT. Il reste deux matchs au club du centre ouest pour se maintenir. En attendant, Combani a savouré son titre samedi dernier. Tout le village est sorti dans la rue pour célébrer leurs champions.
Le festival annuel de musique du monde, Milatsika s’est tenu ce week-end à Chiconi. Comme à chaque fois, les organisateurs ont proposé une programmation riche et variée avec des artistes de la région ou d’ailleurs. Retour en images sur l’événement.
→ Le chanteur du groupe Sarera a été le premier à lancer les hostilités en ambiançant le public avec son gabousi.
→ La chanteuse congolaise Gasandji était la tête d’affiche de ce festival, couronné du prix « Talent RFI » en 2013.
→ Abel K a une fois de plus prouvé avec les autres artistes mahorais programmés, la valeur des musiciens de l’île.
→ Le groupe Ziskakan mené par son leader Gilbert Pounia a fait voyager le public à la Réunion sur des airs de Maloya.
→ Le chanteur malgache Mikea a marqué la soirée de vendredi avec sa folk et son blues teintés de traditions musicales de la grande île.
→ Un festival de musique à Mayotte sans M’godro, c’est comme Paris sans la Tour Eiffel et samedi soir, c’est Baré qui a mis en avant la musique locale.
→ Jahdid est descendu de son village d’Hamjago pour faire partager ses reggae vibes au plus grand plaisir du public.
→ Le chanteur Elji et son groupe, bien connus du public mahorais, ont assuré le spectacle en faisant régulièrement participer les spectateurs.
Ce samedi 14 octobre, Le Trévani va vibrer aux sons de l’artiste Vegedream qui connaît un véritable succès en ce moment. Très connu grâce à son groupe de rap et afrobeat « La Synesia » dont il est le leader. Depuis maintenant 5 mois, il a décidé de se lancer dans une carrière solitaire et enchaîne depuis les featurings avec des artistes connus sur la scène nationale comme Naza avec le titre Enfumé ; Dadju & Franglish avec le titre C’est plus l’heure ; ou bien sa dernière association avec Dj Leska & KGS sur le titre Vay qui comptabilise actuellement plus de 5 millions de vues sur YouTube.
En parallèle à cela, Vegedream a déjà sorti un premier single en solo qui s’intitule Obscure et assure aussi une série de clips Le Marchand de sable dont trois parties sont disponibles en ligne. Le chanteur est également connu aussi sous le nom de Vegeta : «c’est mon professeur qui m’avait donné ce surnom suite à une coiffure que j’avais faîte qui ressemblait à un personnage du dessin animé Dragon Ball Z ». Quant à son genre musical, il est à l’extrême opposé du héros de manga puisque sa musique est basée sur le thème de l’amour.
«Je ne connaissais pas Mayotte… j’ai été agréablement surpris par l’accueil »
C’est donc à l’occasion de l’International Beach Party que Vegedream vient pour la première fois dans le 101ème département : «Je ne connaissais pas Mayotte et je n’en avais jamais entendu parler. Une fois arrivé sur place j’ai été agréablement surpris par l’accueil et les fans qui ont fait le déplacement ; je ne m’y attendais pas du tout », confie-t-il. Parmi ses projets, le natif de la Côte d’Ivoire souhaite finir l’album Conquête du Trône avec La Synesia avant la fin de l’année. Il travaille également sur son album personnel tout en continuant sa série Le Marchand de sable. Fier de ses origines, Vegdream n’oublie pas d’où il vient et revendique fièrement sa nation et sa ville natale Gagnoa à chacun de ses titres. « J’ai quitté mon pays très petit et je n’ai presque plus de souvenirs. Tous les ans j’ai envie d’y retourner, mais je ne me sens pas encore prêt. Je travaille dure tous les jours pour marquer le coup quand j’irais là-bas ; je ne veux pas passer inaperçu », indique-t-il.
Depuis qu’il est à la tête de l’hôtel Trévani, le gérant Tanchiki Mahore souhaite faire connaître davantage ses lieux en faisant venir divers artistes comme on a pu le voir avec Diamond Platnumz, Mokobé, Les Toofans, Makassy, Goulam et bien d’autres encore. En plus de recevoir des chanteurs internationaux, il reçoit également des DJ de renom tels que DJ Jam’s et DJ Gil B pour animer ces soirées au bord de la plage.
Le rendez-vous est donc fixé ce samedi soir à partir de 19h pour un show unique.
Les Diables Noirs de Combani défient demain après-midi les Diables Rouges de Mtsapéré en finale de Coupe Régionale de France. Les Mtsapérois, qui ont déjà remporté quatre finales par le passé, sont favoris. Mais les Combaniens croient en leurs chances.
« Vous imaginez la motivation ! », a lancé ce midi l’entraineur des Diables Noirs de Combani lors d’une conférence de presse organisée au siège de la Ligue Mahoraise de Football à Cavani. Le club s’apprête en effet à disputer demain à 15h sa première finale de Coupe Régionale de France (CRF), sur le terrain synthétique de Bandraboua, face au Football Club de M’tsapéré (FCM), un autre pensionnaire de DH. Pour rappel, l’équipe qui remportera la finale aura le privilège de jouer le septième tour de la Coupe de France en métropole.
Même si les Combaniens jouent le maintien en championnat, l’entraineur Solo Bamana estime que ses hommes « ont le niveau » pour battre le FCM, qui joue pourtant les premiers rôles en championnat et qui a déjà remporté par le passé quatre finales de CRF (sur cinq jouées).
« Les joueurs de M’tsapéré jouent bien au ballon », poursuit-il. « Mais nous allons montrer que nous jouons encore mieux qu’eux. Dans la mesure où notre force est notre milieu de terrain, nous allons jouer en 3-5-2 de manière à bétonner. Nos attaquants, qui vont vite devant, termineront le travail. »
Quoi qu’il en soit, les Diables Noirs ont montré qu’ils avaient progressé face aux Diables Rouges. Car si les deux premières rencontres de la saison entre les deux équipes se sont soldées par une victoire du FCM (3-0 à Combani en phase aller du championnat et 1-0 en coupe de Mayotte), les Combaniens ont failli l’emporter lors du match retour en championnat, puisque les M’tsapérois ont obtenu le point du match nul en toute fin de partie (2-2).
Malgré tout, Abidi Massoundi, entraineur du FCM, a estimé ce midi que son équipe était favorite, « même si tout peut arriver sur un match ». Refusant, au contraire de son homologue de Combani, de dévoiler sa tactique avant le match, il a toutefois affirmé que la différence « se fera au milieu de terrain ».
Au-delà de cette finale, le coach du FCM s’est projeté sur une éventuelle nouvelle participation au septième tour de la Coupe de France en cas de victoire demain. Pour rappel, le FCM est devenu l’année dernière le premier club mahorais à disputer des prolongations (face à Rodez, un club de CFA) lors du septième tour de la Coupe de France. « Cette année, nous serons mieux armés si l’on se retrouve à ce stade de la compétition », a-t-il affirmé. « Tous les postes ont été doublés. »
Quelque soit le vainqueur, espérons que le spectacle sera au rendez-vous demain. La finale l’an dernier entre le FCM et le FC Labattoir avait en effet largement tourné en faveur des Diables Rouges (3-0), au détriment du jeu. D’autant que cet événement est l’un des plus fédérateurs de l’île. « Nous attendons au moins 3 000 personnes », a avancé Aurélien Timba Elombo, directeur général de la Ligue. Avant de se reprendre: « J’exagère un peu, c’est mon côté marseillais qui parle ».
Où acheter un billet?
Les personnes qui n’ont pas encore acheté de billet pour la finale pourront le faire demain à Bandraboua mais en s’y prenant tôt. « Nous fermerons la billetterie une heure avant le match », avertit Aurélien Timba Elombo, directeur général de la Ligue Mahoraise de Football (LMF). Ils peuvent aussi se rapprocher des clubs ou venir à la LMF pour acheter le précieux sésame. Le tarif est de 5 euros pour voir les deux matches (finale des moins de 18 ans de la coupe de Mayotte entre le FC Labattoir et Foudre 2000 de Dzoumogné à 12h et finale de la Coupe Régionale de France).
Depuis quelques années, nombreux sont les internautes à avoir investi le web en tant que blogueurs ou youtubeurs, que ce soit dans le domaine de l’humour, de la mode ou encore de l’esthétique. Des Mahorais ont également suivi la tendance. Rencontre avec ces stars locales 2.0.
MaiMai
« Montrer aux filles noires que leurs cheveux poussent et sont beaux »
MaiMai (Maimouna) est une blogueuse beauté originaire de Sada et Mtsangamouji. Elle vit à Kangani depuis son retour à Mayotte, il y a un an jour pour jour. Infirmière au CHM et maman de deux enfants, MaiMamai a créé sa page Facebook il y a un peu plus d’un an, le jour où elle a décidé ne plus utiliser de produits défrisants, privilégiant ainsi ses cheveux naturels. « Je voulais me défaire de l’emprise des diktats de la beauté, parce que toutes les filles noires ont voulu un jour ou l’autre avoir les cheveux lisses et longs comme les Européennes », explique-t-elle.
« J’ai créé ma page pour partager les résultats de ma pousse capillaire et surtout pour montrer aux filles de « ma communauté » que les cheveux afro poussent et sont beaux ». La chroniqueuse publie ses recettes naturelles et les teste avant de réaliser un article.
Elle l’assure: son but n’est pas de faire du communautarisme. « Des filles de tout horizon suivent ma page (Mahoraises, Africaines, métisses, Européennes). Même des filles anglophones qui vivent aux quatre coins du monde m’envoient des messages pour avoir des précisions sur des produits ou des techniques. »
Actuellement, la blogueuse compte 2 445 abonnées sur sa page. Si MaiMai a choisi ce créneau, « c’est parce que la beauté est le domaine sur le net dont les filles parlent le plus. À la base, je voulais juste en parler avec mes copines et mes connaissances et au fil des mois j’ai vu que beaucoup de personnes s’intéressaient à mes publications ». Si certains monétisent leur activité de blogueur en se faisant sponsoriser par des marques, ce n’est pas son cas. « Je le fais vraiment pour le plaisir et le partage. Mais j’avoue que j’ai eu quelques propositions pour des partenariats et j’y réfléchis. Par exemple, je parle depuis peu de certains produits qu’on m’a offerts et que j’ai pu tester ».
Makoa Mena s’est spécialisée dans les voyages. Originaire de Mtsamoudou dans la commune de Bandrélé, elle réside actuellement à Mamoudzou. Maman et institutrice stagiaire depuis quelques mois, Makoa Mena s’est lancée sur Youtube le 8 mars 2016, date de la journée de la femme. « Un pur hasard », explique-t-elle. Mais la chroniqueuse ne s’est pas contentée de Youtube puisqu’elle a aussi créé ses comptes officiels Facebook, Instagram et Snapchat.
« Ma chaîne invite au voyage, à la découverte, à explorer, à s’émerveiller, mais surtout à s’ouvrir au monde. Si je devais utiliser une seule phrase pour décrire mon concept, ça serait cette citation du Dalaï-Lama : « once a year, go someplace you’ve never been before » (traduction: une fois par an, va dans un endroit où tu n’as jamais été auparavant, ndlr). Cette phrase vous enseigne qu’on n’a pas forcément besoin de prendre un avion pour découvrir des nouvelles choses ».
C’est en visionnant de nombreuses vidéos sur Youtube que son idée lui est venue : « c’est en regardant d’autres filles présenter leur passion que j’ai ressenti le besoin d’en faire autant. Puis un jour j’ai réalisé qu’en fait je n’avais jamais vu de vidéos youtubeurs spécialisés dans les voyages. J’ai cherché un peu puis j’ai fini par trouver, mais elles étaient uniquement en anglais. »
Son but à travers ses vidéos est multiple : faire voyager à travers une vidéo de quelques minutes ceux qui ne peuvent pas voyager, montrer un pays autrement, avec un autre regard que celui des médias dits classiques, montrer un endroit à travers ses yeux et avoir « un ressenti authentique » et enfin donner l’envie à ses « followers » de s’ouvrir au monde.
Mais ce qui touche le plus Makoa Mena, c’est quand un internaute lui fait remarquer: « ah, je ne pensais pas que c’était comme ça là-bas. Tu as changé ma vision de ce pays ». « C’est quand j’entends ça que je me dis c’est bon j’ai réussi à atteindre mon but », se confie-t-elle.
Si son activité sur internet est complètement bénévole, la blogueuse ne s’interdit pas d’aller plus loin à l’avenir: « pour le moment je me contente de partager. Mais peut-être qu’un jour un projet me viendra en tête ».
« Mister V ou Norman m’ont donné envie de faire comme eux »
Ahamadi Boura El-farouk, plus connu sous le pseudonyme de Elinem, a 21 ans. Originaire de Labattoir, il fait rire les internautes depuis maintenant trois ans. Il réalise des vidéos parodiques et comptabilise à ce jour plus de 5 millions de « vues » et plus de 30 000 abonnés. Pourtant, le jeune homme n’était pas prédestiné à une carrière d’humoriste. C’est d’abord au chant que s’est initié le Petit-Terrien. « Mais ça ne fonctionnait pas, du coup je me suis mis à traduire en shimaore des dessins animés pour le délire ». C’est à la suite de ces montages que lui est venue l’idée de faire des sketchs. « J’ai découvert des youtubeurs tels que Mister V ou Norman. Ils m’ont donné envie de faire comme eux ». Mais au-delà de faire rire les internautes, Elinem souhaite aussi faire parler de Mayotte ailleurs que dans la rubrique fait divers. « On entend parler que de violence et de délinquance. Je veux donc montrer que nous aussi les jeunes de Mayotte, on peut aller loin ». L’humoriste en herbe voit loin et espère faire de sa passion son métier. Il semble en prendre le chemin puisqu’il arrive actuellement à monétiser ses vidéos grâce au nombre de vues cumulées sur la plateforme Youtube.
Mariame Hassani est bien connue dans le paysage de la mode et de la beauté à Mayotte puisqu’elle est la première miss Mayotte de l’île (élue en 2000). Directrice d’école, déléguée du comité Ambassadeur Mayotte et surtout maman de deux filles, Mariame Hassani a créé une chaîne Youtube il y a deux ans afin de partager ses conseils « lifestyle ». « Ce n’est pas un blog de mode, ni de cuisine, ni de déco, ni d’humeur, ni de voyage, mais bien tout ça à la fois », décrit-elle. « C’est un blog reflétant ma manière de vivre et de penser. C’est une envie forte de partager mes expériences afin de permettre à ceux qui le souhaitent de gagner du temps dans leur vie et de se focaliser sur l’essentiel. Je propose des méthodes ou stratégies à adopter pour surpasser les difficultés ».
À 36 ans, Mariame Hassani explique avoir trouvé un équilibre « épanouissant et harmonieux », ce qui l’amène à partager cet état de bien-être. Elle souhaite ainsi que chaque femme puisse aussi se sentir bien dans sa peau.
La blogueuse s’adresse généralement aux femmes « mais j’ai vu qu’il y avait autant d’hommes que de femme qui s’intéressent à mes vidéos et qui m’envoient des messages sur des problèmes qu’ils rencontrent dans leur vie. »
Avec 1 931 abonnés, son nombre de « fans » sur sa chaîne Youtube ne cesse d’augmenter. Sans oublier ses followers sur Facebook (28 000). « Je comptabilise plus de 250 000 « vues » sur l’ensemble de mes vidéos. La plus regardée « comment garder son homme à la maison » atteint la barre des 94 000 « vues ».
Depuis peu, son activité sur Youtube est rémunérée. « Mais la richesse des histoires que je partage avec mes abonnés est tellement forte en émotion. Ce contact premier et privilégié reste, pour moi, le plus important », jure-t-elle. « Le reste est secondaire. «
À l’avenir Mariame Hassani projette d’organiser des conférences, privées ou non, afin de faire profiter le plus grand nombre de ses expériences et conseils. « Le reste viendra… »
Originaire de Passamaïnty, Tava Colo serait la doyenne des Français, à près de 115 ans. En effet, d’après sa carte d’identité, la « coco » est née le 22 décembre 1902. Elle détrônerait ainsi la dernière doyenne de France connue, Honorine Rondello, née en 1903.
Dans l’une des coquettes maisons à l’entrée du village de Passamaïnty réside celle qui serait la doyenne des Français à bientôt 115 ans, Tava Colo. A l’intérieur, une quinzaine de personnes, de toutes générations, grands-mères, jeunes femmes et enfants m’accueillent chaleureusement.
Quand je demande combien d’enfants, de petits-enfants, d’arrière-petits-enfants, d’arrière-arrière-petits-enfants Tava Colo a eu, les femmes de la famille se mettent à compter sur leurs doigts, s’interpellent, rient, rectifient des oublis. Nous finissons par sortir un carnet et un stylo et notons de complexes ramifications généalogiques. Le résultat en vaut la chandelle : 2 filles, 9 petits-enfants, 40 arrière-petits-enfants et 53 arrière-arrière-petits-enfants. Avant de m’emmener dans la chambre où Tava Colo se repose, sa famille brosse un rapide portrait de celle qui serait l’aînée des Français : originaire de Passamaïnty où elle a vécu toute sa vie, Tava Colo a eu deux filles, aujourd’hui décédées, de son premier mari. Elle a été mariée plusieurs fois et aurait congédié les époux qui ne s’entendaient pas avec ses enfants.
Mais c’est évidemment la principale intéressée qui raconte le mieux. De son lit médicalisé, la doyenne décrit sa vie passée aux champs, à la pêche, à faire la lessive dans la rivière et à s’occuper de sa famille.
Quand on lui demande ses secrets de longévité, l’auguste dame répond simplement qu’il faut être respectueux de tous, petits et grands, et qu’il est important de prendre soin de soi, d’être toujours très propre. « Ah ça oui, quand elle pouvait encore bouger toute seule, elle passait des heures dans la salle de bains », taquine très gentiment une de ses petites-filles.
Son souvenir le plus marquant ? Ce jour où elle a été déchue de son rôle de chef de village pour être allée au mariage d’un de ses petits-fils qui épousait une « serrez-la-main ». Mais Tava Colo ne regrette rien car pour elle, la famille est sacrée, bien au-delà des clivages idéologiques.
De manière générale, Tava Colo trouve que Mayotte a changé. « Avant, il n’y avait pas toutes ces tensions et les gens vivaient du strict nécessaire », remarque-t-elle.
En attendant, la « coco » est la mémoire du foyer, du village, voire de l’île. « A chaque fois qu’une copine vient à la maison, Tava nous raconte qui c’est et quel lien de parenté on a avec elle ! On a ainsi découvert qu’on avait de la famille jusqu’à Choungi, par exemple », s’amuse une de ses petites-filles.
Tava Colo est l’une des rares femmes de Mayotte à faire des liens là où plus personne n’en est capable. Une véritable mémoire de l’île dont Mayotte peut être fière.
Invité hier par le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte à échanger sur les questions de santé, le directeur général de l’Agence de santé Océan Indien (ARS OI) a parlé « sans langue de bois ». Il a reconnu que la situation était « insatisfaisante » et a explicité la position de l’ARS sur un certain nombre de questions sensibles, dont celle de l’immigration.
Les échanges furent vifs bien que cordiaux hier au sein du Conseil départemental entre les membres du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) et le directeur général de l’Agence de santé Océan Indien (ARS OI), François Maury, ainsi qu’avec le directeur de la délégation de l’île de Mayotte de l’ARS, Xavier Montserrat. Et pour cause : invités par le Cesem à présenter le Plan régional de santé (PRS) 2018-2027, les deux directeurs n’ont pas pratiqué la langue de bois.
« Je ne me satisfais pas de la situation », a reconnu en préambule François Maury qui a explicité : « Le mode d’organisation et les moyens sont présents mais pas suffisants ». Le directeur général a évoqué un CHM mis « presque à genoux » entre 2015 et 2017 en raison d’une augmentation très importante du nombre d’accouchements sur cette période (+45%) et d’une fréquentation de l’hôpital en général ayant elle aussi explosé (+25%).
Le directeur de la délégation de l’île de Mayotte a lui aussi parlé sans ambages : « 90% de mon temps est passé sur la gestion de crises (…) très aigües, dans un contexte d’extrême vulnérabilité ». Rappelant l’insuffisance de médecins sur le territoire – 216 médecins en tout dont 20 médecins généralistes en libéral (source : STATISS Océan Indien 2016) –, Xavier Montserrat a provoqué une sincère indignation parmi les membres du Cesem lorsqu’il a révélé le coût annuel des dépenses de santé par habitant par an à Mayotte : 900 euros, contre 3000 euros à La Réunion et 3300 euros en métropole.
« Arrêtons d’être jaloux de La Réunion »
« On ne comprend pas qu’on maintienne depuis tant d’années de telles différences entre Mayotte et les autres territoires de France », s’offusque Abdou Soimadou Dahalani, président du Cesem. « Arrêtons d’être jaloux de La Réunion », a répondu François Maury. « La Réunion a eu son propre développement, son propre rythme » et est département depuis plus longtemps que Mayotte, a encore ajouté le directeur général. Il a enjoint les Mahorais de cesser les comparaisons et de se concentrer plutôt sur la mise en œuvre d’un développement qui serait propre au 101ème département français.
Problématique inévitable, l’immigration – dont le Cesem a souligné le poids économique pour les assurés sociaux et l’effet important de saturation sur le système de santé de Mayotte –, a maintes fois été évoquée lors des échanges. « Je ne rentre pas dans ces débats (…) Quelqu’un qui a besoin de soins doit être pris en charge dans le cadre de la réglementation », a déclaré fermement François Maury. Le directeur général a également expliqué que le CHM de Mayotte était le seul hôpital de France – avec celui de Saint-Pierre et Miquelon – à fonctionner avec une dotation globale et non un remboursement à l’acte, même si l’objectif à terme était de « tendre vers la tarification à l’activité ». En d’autres termes, alors que les autres hôpitaux de France obtiennent des moyens financiers en fonction de leur activité, le CHM compose avec une dotation globale de financement. Mais cette dotation globale demeure « insuffisante », a admis François Maury. Enfin, le directeur général a indiqué que les questions de compensation financière liée au poids économique des soins apportés aux étrangers seraient étudiées dans le cadre du schéma régional de santé (SRS).
Mayotte choisie pour expérimenter la vaccination par les infirmiers
Mayotte est un des trois territoires de France à avoir été choisi pour tester le système de dérogation d’un certain nombre d’actes médicaux, comme l’administration d’un vaccin par un infirmier, a annoncé hier François Maury.
Alors que la peste continue de frapper Madagascar, des interrogations quant à un risque de propagation de la maladie à Mayotte subsistent dans l’esprit de nombreux Mahorais. Pourtant la direction de la veille et sécurité sanitaire de l’ARS (agence régionale de santé) Océan indien se veut rassurante. Le risque est “très faible”.
Le phénomène est récurrent et beaucoup de monde a tendance à l’oublier. Chaque année à cette période, la grande île est touchée par une épidémie de peste pulmonaire plus ou moins importante. Mais cette fois-ci en 2017, la maladie est plus virulente que les années précédentes. Depuis son déclenchement fin septembre, la peste a fait une quarantaine de morts à Madagascar. Face au risque de contagion au reste de la région du canal de Mozambique, nous avons contacté le directeur de la cellule de l’institut de veille sanitaire en région océan indien, le docteur François Chièze. L’occasion de faire le point sur la situation.
Flash Infos : Quelles sont les mesures prises localement pour prévenir une propagation de la maladie à Mayotte ?
François Chièze : Il faut d’abord rappeler que le déclenchement de la maladie est extrêmement brutal et se manifeste par une toux bruyante et une grosse fièvre. Il est donc facile de repérer les cas infectés. Par conséquent, le déplacement de la personne a peu de chance de se faire. Le risque de propagation est très faible. Néanmoins, certaines personnes peuvent avoir été au contact de personnes malades sachant que la maladie se transmet par voie respiratoire. Ainsi, des moyens supplémentaires dans les ports et aéroports sont mis en place afin d’informer les voyageurs sur la maladie. Les médecins de l’île ont été informés sur les mesures à prendre en prophylaxie (ensemble de moyens médicaux mis en œuvre pour empêcher l’apparition, l’aggravation ou l’extension des maladies, NDLR). Le contrôle sanitaire aux frontières au port et l’aéroport ont été renforcés.
FI : L’épidémie actuelle est-elle déjà sortie du territoire malgache ?
FC : Non. Elle reste concentrée sur les hauts plateaux malgaches. Un Seychellois est néanmoins décédé après avoir été en contact à Madagascar avec des personnes infectées. À ce jour, dans l’histoire aucun cas de peste n’a été importé à Mayotte ou la Réunion.
FI : Comment soigne-t-on ou prévient-on la maladie ?
FC : Il existe un vaccin, mais aujourd’hui il est plus toxique qu’efficace donc on ne l’utilise pas. Il y a à ce jour 5 antibiotiques différents qui fonctionnent à 100 % pour traiter des malades atteints de la peste. Il existe aussi des traitements préventifs pour des personnes qui pensent avoir été en contact avec des personnes contaminées. L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a augmenté ses stocks d’antibiotiques. Elle peut traiter 5 000 personnes et peut même augmenter sa capacité d’intervention auprès de 100 000 personnes. Les traitements et tests à Madagascar sont gratuits.
FI : Quels sont les moyens humains en place à Mayotte pour prévenir toute contagion ?
FC : Nous avons actuellement une équipe de dix personnes (infirmiers, médecins et spécialistes sanitaires) au sein de notre agence à Mayotte qui intervient au port et à l’aéroport, les points d’entrées sur le territoire. À l’heure actuelle, tous les professionnels de l’accueil médical ou non sont formés pour prévenir tout risque.
À l’occasion du lancement officiel aujourd’hui de la campagne « Bassi ivo » pour sensibiliser la population aux économies d’eau, nous avons obtenu les dernières informations concernant le niveau des retenues collinaires. Si celle de Combani est remplie à 66,4%, celle de Dzoumogné est à un niveau inquiétant : 20,3%. Les pluies ne sont pas encore assez fréquentes et assez localisées au-dessus des retenues pour les remplir. Reste à espérer que les prévisions de Météo France quant à une pluviométrie légèrement supérieure à la normale cette année se matérialisent par des averses au-dessus ou à proximité des lacs.
L’adjoint au maire de Mamoudzou, le socialiste Bacar Ali Boto, a fait une déclaration le 6 octobre dernier sur les réseaux sociaux en réaction au contexte actuel qui pèse autour de la problématique de l’immigration clandestine. Loin de calmer les tensions, l’élu local parle sans détour de « guerre imminente » entre Mahorais et Comoriens. Ci-dessous le texte dans son intégralité publié par l’intéressé sur son compte Facebook.
« Actuellement, les Mahorais ne se demandent plus si la guerre civile ou guerre de libération pouvant les opposer à leurs voisins installés frauduleusement à Mayotte aura lieu, mais plutôt quand est-ce que cette guerre va-t-elle se déclencher ? En effet, tous les ingrédients sont réunis pour une telle déflagration. Ainsi, les Mahorais considèrent que cette confrontation impitoyable reste inévitable. Certes, les Mahorais sont traditionnellement et de nature très tolérants et pacifistes. Mais ils ont démontré dans le passé que lorsque leurs intérêts vitaux se trouvent en danger, aucune force ne peut les arrêter. Et pour se défendre, ils ne reculent devant aucun sacrifice, y compris devant le sacrifice suprême, la mort. Or, les Mahorais se sentent aujourd’hui menacés jusqu’à leur propre existence par cette immigration massive, clandestine et guerrière. De même, l’examen de l’évolution des événements ne laisse aucun doute, les Mahorais sont psychologiquement et matériellement prêts au combat et ont hâte à en finir. Cet état d’esprit est renforcé par la triste et regrettable conviction selon laquelle l’État, notre État aurait choisi son camp, celui de l’Ennemi. Fantasme ou réalité ? Hélas, peu importe ; la masse y croit dure comme fer. La situation est d’autant plus préoccupante que les clandestins et leurs soutiens ont le sentiment justement de bénéficier de la complicité et de la protection des pouvoirs publics étatiques. D’où les multiples actes de provocation observables quotidiennement de la part de nos assaillants. Il semble également que de leur côté ces derniers ne cherchent que la moindre opportunité pour exprimer leur talent de guerriers féroces et infatigables. Peut-on encore éviter cet embrasement généralisé annoncé ? Seuls les gouvernements français et comorien détiennent la réponse à cette question. En effet, dans cette bataille fratricide la France et l’Union des Comores représentent respectivement l’arbitre central et l’arbitre de touche. Espérons qu’ils décident de stopper cette spirale infernale avant qu’il ne soit trop tard. »
120 vaches de races jersiaise et gasconne commandées par la coopérative des éleveurs mahorais devaient atterrir mercredi sur l’île aux parfums. Mais les pilotes ont estimé que les mesures de sécurité n’étaient pas réunies et ont refusé d’assurer le vol. Face à cette déception, la coopérative et les éleveurs concernés vont tenter de faire venir les animaux au compte-gouttes (de lait).
La piste de l’aéroport a encore fait des siennes. 120 vaches de races jersiaise et gasconne commandées par la coopérative des éleveurs mahorais devaient atterrir mercredi sur l’île aux parfums. Mais cette dernière a été informée du refus des pilotes d’atterrir à Mayotte. « L’appareil utilisé était compatible avec la piste de l’aéroport de Mayotte », explique la Coopadem (coopérative des éleveurs mahorais) dans un communiqué. « Mais les pilotes ont estimé que les mesures de sécurité n’étaient pas réunies (longueur de la piste, zone de freinage d’urgence) et ont refusé d’assurer le vol. »
La coopérative a élaboré ce projet d’importer des vaches de races jersiaise et gasconne en provenance de métropole pour dynamiser l’élevage mahorais. « Si je prends l’exemple de mon exploitation, je n’ai réussi depuis le mois de juillet à satisfaire que 50% des commandes de lait », témoigne Mohamed Boinahery, président de la Coopadem. « Et parmi les clients que j’ai pu servir, je n’ai pas pu leur donner la quantité qu’ils voulaient. En ce qui concerne l’importation de vaches de race gasconne, cela permettra d’offrir une alternative à la viande de zébu, qui coûte cher (14 à 15 euros le kilo). »
Les éleveurs se sont mobilisés pour financer eux même un projet d’importation pour un budget de plus de 500 000 euros. Les éleveurs avaient aménagé leur exploitation pour le bien être de ces nouveaux arrivants. La coopérative a par ailleurs aménagé un terrain à Pamandzi pour accueillir les vaches à leur débarquement en toute sécurité. 22 tonnes de foin de luzerne avaient été reçues pour l’alimentation des animaux pendant les premières semaines.
Face à cette déception, la coopérative et les éleveurs concernés se sont rencontrés mercredi afin de trouver des solutions. « Même si cela va prendre du temps, nous allons essayer de faire venir les vaches progressivement par petits îlots », indique Mohamed Boinahery. « Le directeur de la coopérative est parti en métropole pour trouver la solution la moins couteuse afin que les éleveurs concernés ne remettent pas la main à la poche. Nous allons faire en sorte de prendre des vaches moins chères. »
A noter qu’en 2008, un projet similaire avait été piloté par la chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam) et subventionné par le conseil départemental. Il avait permis d’importer 50 vaches de race Montbéliarde sur le territoire.
A l’occasion de la semaine nationale de l’égalité professionnelle se tenant du 2 au 8 octobre, la BGE organise à Mayotte samedi et dimanche un salon destiné aux femmes entrepreneures. L’occasion pour toutes les femmes de Mayotte d’échanger avec celles qui s’accomplissent dans le domaine professionnel et de rencontrer les structures qui les accompagnent vers la réussite.
Mayotte, tel l’ensemble des départements français, consacre la semaine du 2 au 8 octobre à la promotion de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Et il y a urgence à réagir en la matière si l’on se réfère aux chiffres énoncés par le Gouvernement : en 2014, les femmes touchaient 18.6% de moins que les hommes ; en 2015, elles étaient 14.5% à occuper des postes de cadres et assimilés aux professions intellectuelles supérieures contre 20.3% pour les hommes ; et en 2017, toutes les entreprises du CAC 40 sont dirigées par des hommes sauf une (Sodexo).
Heureusement, les habitantes de l’île ne restent pas les bras ballants face à cette situation d’injustice et sont de plus en plus nombreuses à créer leur propre entreprise (même si pour le moment, seules 30% des créations d’entreprise à Mayotte sont portées par des femmes, selon la BGE). Ce sont ces femmes – entreprenantes et qui réussissent – que la BGE met à l’honneur le 7 octobre à Dembéni (place Mangrove) et le 8 octobre à Tsimkoura (au plateau) pour deux jours de salon entrepreneurial au féminin, en partenariat avec l’Union européenne, l’Etat, le Conseil départemental, la Caisse des dépôts et consignations mais également la Couveuse d’entreprises, Créa’Pépites, le Cabinet mahorais de conseil et MOI.
« Nous avons souhaité nous démarquer des évènements qui se font souvent à Mamoudzou, place de la République », explique Sitina Malidi, l’organisatrice du salon. « C’est pourquoi nous avons implanté ce salon à Dembéni, là où il y a le centre universitaire et un fort développement économique, ainsi qu’à Tsimkoura puisque nos statistiques montrent que dans le sud, il y a une réelle dynamique de création d’entreprise par des femmes », ajoute la responsable du pôle Création, innovation et reprise d’entreprise à la BGE.
Ce « salon de l’entrepreneuriat au féminin » a pour ambition d’attirer 5000 visiteurs. Il a pour objectif principal de sensibiliser les femmes, et notamment celles qui sont porteuses de projets, et de les mettre en rapport avec les structures d’aide à la création et/ou à la reprise d’entreprise.
Au programme de ces deux journées ouvertes à tous et qui se dérouleront de 9h à 14h, des interventions majoritairement féminines d’officiels, de représentantes de l’Etat, du Conseil départemental, des communes mais aussi des témoignages de chefs d’entreprises. Ces dernières tiendront des stands afin de permettre aux visiteurs de se renseigner sur l’entrepreneuriat. En outre, l’ordre des experts-comptables proposera des consultations gratuites sur place.
La Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) a investi le parvis du comité du tourisme hier pour célébrer ses 40 ans d’existence. L’occasion d’informer le public sur les bénéfices des services dématérialisés pour les assurés sociaux et la sécurité sociale.
Ce n’est pas le salon du tourisme ou celui de l’artisanat en termes d’ampleur, mais la journée organisée hier place de la République à Mamoudzou par la CSSM avait toute son importance. Afin de souffler ses 40 bougies, la Caisse a disposé plusieurs stands afin d’informer les passants sur les diverses activités de la sécurité sociale dans le 101ème département telles que l’assurance retraite, l’action sociale, l’assurance maladie ou encore les allocations familiales. Mais l’une des principales animations portait sur la dématérialisation et le téléservice. Pour cela, un espace dit « tuto web » a été mis en place afin d’expliquer à tout un chacun comment fonctionne le site www.ameli.fr de la sécu. Un outil utile pour réaliser ses démarches en ligne sans à devoir se déplacer au siège de la CSSM située place de l’ancien marché. Le but étant de réduire les longues files d’attente que connaissent les locaux de la Caisse. Les réactions des visiteurs étaient globalement unanimes quant à l’utilité de l’événement. C’est en tout cas l’avis que partage Ali Ousseni Tadjidina, pêcheur: « je passais dans le coin. En tant que patron, je connais déjà la réglementation de la sécurité sociale. Je trouve qu’aller à la rencontre du public sur une place publique c’est une belle initiative car beau coup de gens ne savent peut-être pas où se trouvent les locaux de la CSSM. Aujourd’hui, c’était l’occasion de poser toutes les questions que l’on souhaite dans ce domaine ». La sécu entre ainsi dans sa 4ème décennie d’existence, un cap comme celui de réussir le pari de convaincre les Mahorais à recourir plus souvent au téléphone et à internet pour réaliser leurs démarches.
Les entreprises de Théophane Narayanin dit Guito, IBS et Hold Invest ont été condamnées hier par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour avoir déboisé illégalement une parcelle dans la commune de Koungou. Cette opération avait été menée dans le but d’exploiter une carrière. Les deux sociétés ont donc été condamnées à 30 000 € d’amende chacune. L’entrepreneur a 10 jours pour faire appel de la décision.
Deux corps ont été repêchés aux abords du port de Longoni. Ils ont été déposés au port de Dzaoudzi par la gendarmerie avant d’être transportés par les pompes funèbres au CHM de Mamoudzou. Il s’agirait d’une femme et son enfant.