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Les chiffres de la délinquance à la baisse

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À l’occasion d’une conférence de presse donnée en présence du préfet Dominique Sorain et du procureur Camille Miansoni, les chiffres de la délinquance au 1er semestre 2018 ont été dévoilés. Si la tendance est à la baisse, les autorités l’assurent : « La délinquance est encore trop importante dans le département ».

Les chiffres baissent, mais pas la préoccupation des autorités. Lors d’une conférence de presse en Petite-Terre en présence du gotha sécuritaire du département, les principaux indicateurs de l’insécurité à Mayotte ont été dévoilés. Malgré une baisse générale par rapport aux chiffres du 1er semestre 2017, le préfet Dominique Sorain est formel : « La délinquance est encore trop importante dans le département. Il serait déplacé vis-à-vis des victimes de violences que de se satisfaire de la situation. Le phénomène demeure, à juste titre, préoccupant pour les Mahorais, et nous continuons de mobiliser les moyens nécessaires pour le combattre ». Car si la délinquance baisse en termes d’indicateurs depuis 2016, son niveau est aujourd’hui semblable à celui de 2014. Une période où le phénomène était en hausse depuis le début des années 2010.

Selon les chiffres avancés par la Préfecture, la délinquance générale sur le 1er semestre 2018 est en baisse de -11,7 %. Soit 4128 faits constatés en 2018 contre 4677 sur la même période en 2017. Une baisse plus marquée en zone police (-392 faits), qui s’observe également en zone gendarmerie (-157). Le phénomène se constate autant sur les atteintes volontaires à l’intégrité physique (-8.6%), que sur les violences intrafamiliales (-15,8%), ainsi que sur les atteintes aux biens (-11.9%) et les cambriolages (-20.4%). Après une forte hausse en 2017, le nombre de personnes placées en garde à vue est aussi en diminution (-14.06%).

Des chiffres polémiques

Pour les autorités, ce phénomène s’explique notamment par le renforcement des effectifs et la mise en place de plusieurs dispositifs pour lutter contre l’insécurité. « Ces résultats peuvent trouver une explication dans la mise en place du plan de sécurisation des établissements et des transports scolaires et une mobilisation citoyenne renforcée », justifie-t-on du côté de la Préfecture. Également en cause : « la mise en place des collectifs de citoyens », martèle Dominique Sorain. Un travail de sensibilisation « qui ne remplace pas les missions des forces de l’ordre », précise-t-il néanmoins.

Conscientes du décalage entre ces chiffres et l’angoisse des Mahorais vis-à-vis de la criminalité, les autorités affichent une satisfaction empreinte de retenue. Pour autant, pas question de remettre en cause le bilan de ces indicateurs ou leur fiabilité. « Ces chiffres sont basés sur des faits constatés et vérifiés », insiste Dominique Sorain. « Il ne s’agit pas seulement du nombre de plaintes déposées mais aussi des  appels téléphoniques passés auprès des forces de l’ordre », poursuit le commissaire Philippe Jos.

Ces justifications anticipent une critique récurrente quant aux chiffres de la délinquance. La baisse de cette dernière s’expliquant souvent, aux yeux de l’opinion publique, par une diminution des plaintes déposées. Les victimes préférant s’économiser un après-midi au commissariat, voire pire, se faisant justice eux-mêmes. « D’une part, je répète que les plaintes déposées ne sont pas les seuls indicateurs permettant d’élaborer ces chiffres. Aussi, nous n’avons pas d’intérêt à manipuler ces données, au contraire. Nous insistons et mettons en place tous les dispositifs nécessaires pour permettre aux victimes de porter plainte de façon systématique « , plaide le préfet.  Un leitmotiv partagé par le procureur de la République : « Il faut porter plainte. Cela nous permet souvent de recouper des informations et de lier des affaires criminelles entre elles ». Pour autant, Dominique Sorain reconnaît « un changement dans les habitudes des Mahorais », susceptible de concourir à la baisse de la délinquance. « Dans la diminution des cambriolages par exemple, le phénomène peut malheureusement s’expliquer en raison de certaines familles qui vivent désormais cloîtrées chez elles derrière des barbelés et des barreaux. Mais ce n’est pas le seul paramètre à prendre en compte ».

Quid de l’immigration clandestine ?

Face à l’interdiction des reconduites à la frontière décrétée par le gouvernement comorien, la lutte contre l’immigration clandestine affronte aujourd’hui une problématique inédite. Ce qui n’empêche pas les dispositifs en place de continuer à fonctionner dans la mesure du possible. « Les forces de l’ordre ont délivré 5449 OQTF soit une baisse de -29,42 % par rapport au 1er semestre 2017 », avancent les autorités. « 97 kwassas ont été interceptés par les forces de l’ordre et la marine nationale contre 202 au 1 er semestre 2017. Enfin, 48 passeurs ont été interpellés et ont fait l’objet de poursuites judiciaires », poursuivent-elles.

Pour autant, difficile de comprendre l’utilité des placements en rétention dans la mesure où les procédures d’éloignement ne peuvent pas aboutir. Dans un communiqué du 6 juin, le syndicat de la magistrature interpellait les autorités sur ce point. « Depuis le début de la grève, en février 2018, le juge des libertés et de la détention du Tribunal de grande instance de Mamoudzou a été saisi à plus de sept cents reprises par la préfecture pour prolonger la rétention de personnes étrangères (…) Il est vain, en l’état actuel des relations avec les Comores, de continuer la politique d’interpellation des personnes étrangères en situation irrégulière puisque celles-ci seront immanquablement libérées ». Pour Dominique Sorain, la crise diplomatique avec les Comores ne peut pas, pour autant, empêcher le travail des forces de l’ordre dans la lutte contre l’immigration clandestine. « Une fois cette crise terminée, les individus soumis à une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) seront facilement identifiables et reconduits aux Comores. Il est impensable d’imaginer une interdiction définitive des éloignements des étrangers en situation irrégulière ». Pour autant, aucun signe d’apaisement n’est montré en ce sens du côté des Comores, où cette politique rencontre un franc succès populaire. Une source d’inquiétude pour les autorités mahoraises, notamment de par la volonté du président Azali d’inscrire cette politique dans la future Constitution comorienne, qui sera soumise à un référendum à la fin du mois.

De nouveaux dispositifs à venir

Prochainement, le groupe d’enquête sur la lutte contre l’immigration clandestine (GELIC) devrait entrer en fonctionnement. Une unité interservices, qui travaillera avec la DIECCTE sur le travail illégal, la DEAL pour les questions d’habitat, la caisse de sécurité sociale de Mayotte pour les fraudes sociales (CSSM) et la PAF (Police aux Frontières). Également au programme : le renforcement des effectifs. « Depuis le début de l’année, 58 policiers et 20 gendarmes supplémentaires sont en cours de déploiement sur le département, auquels s’ajoutent le maintien d’un escadron de gendarmes mobiles supplémentaire, et la création ou le renforcement des réserves et des services civiques », indiquent les autorités. De nouveaux dispositifs devraient également voir le jour avec la mise en service de la compagnie départementale d’intervention (CDI), de la brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ), de la brigade canine de la police nationale, et la mise en place de la Zone Sécuritaire Prioritaire (ZSP). Au total plus de 1000 policiers nationaux ou gendarmes devraient être présents de façon permanente sur l’île.

 

 

 

 

Politique Plan pour Mayotte : les mesures déjà en place

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Le 15 mai dernier, la ministre des Outre-Mer Annick Girardin a pris toute une série d’engagements pour le 101ème département, rassemblés sous l’intitulé de « Plan d’action pour Mayotte ». Mercredi, le préfet a réuni les élus pour un premier « Comité stratégique de pilotage et de suivi » dudit plan. Une rencontre avec l’intersyndicale et les différents collectifs est également prévue, a-t-il confié, avant la fin du mois. 

Les élus de Mayotte ont répondu présent. Ce mercredi, dans les locaux du vice-rectorat, ils étaient venus nombreux à l’invitation du préfet afin de passer en revue  les 53 engagements du « Plan d’action pour l’avenir de Mayotte », dévoilé  le 15 mai dernier par le gouvernement et complété par les préconisations des assises des Outre-Mer présentées au président de la République quelques semaines plus tard. Santé, logement, assainissement, sécurité, immigration clandestine, etc. aucune thématique importante propre à Mayotte n’a, assure-t-on, été oubliée. Élus nationaux, représentants du Conseil départemental, présidents d’intercommunalités, associations des maires et présidents de chambres consulaires présents ce mercredi seront appelés à se réunir ainsi régulièrement afin de « dresser l’état des lieux du Plan, d’en coordonner et d’en accélérer la conduite, et d’identifier les leviers d’action conjoints pouvant être mobilisés à courte échéance. » À peine sorti de la salle de réunion, le préfet Dominique Sorain a insisté sur la nécessaire « transparence » de cette démarche, ajoutant qu’un site internet, accessible à tous, devrait voir le jour sous peu pour permettre à la population de suivre les débats.  » Ce projet, l’État ne le portera pas seul », a-t-il assuré, insistant sur l’implication des élus locaux et des syndicats et collectifs, qu’il rencontrera d’ici la fin du mois. « Je verrai tout le monde » a-t-il encore garanti. 

Au total, le comité a abordé ce mercredi neuf points de développement stratégique, soit « en cours » de réalisation, soit déjà « en place » : sécurité, santé, solidarité nationale, école et formation, formation professionnelle, habitat, infrastructures, activité économique, ainsi que « certaines mesures spécifiques qui feront l’objet d’un suivi au plan national ». Tour d’horizon des mesures d’ores et déjà mises en place : 

Des forces de sécurité renforcées 

Concernant la lutte contre la délinquance et la « réponse au défi sécuritaire », certaines choses ont d’ores et déjà été mises en place. Ainsi du renforcement des effectifs, qui passeront au 15 septembre prochain à 1 050 policiers et gendarmes présents sur tout le territoire. À cette date, « seront arrivés depuis le début de l’année 58 policiers et 20 gendarmes supplémentaires », détaille le document récapitulatif du comité. Un troisième escadron de gendarmerie mobile sera maintenu et une réserve civile de la police nationale créée. La sécurisation des transports et des établissements scolaires se poursuit à travers des effectifs dédiés dans les bus scolaires, de nouveaux agents au sein des équipes mobiles de sécurité (EMS) et des médiateurs supplémentaires. Dans ce même ordre d’idée, de nouvelles structures ont vu le jour : en zone gendarmerie, un point d’accueil à Koungou après celui de Dembéni, afin d’aboutir à la création de brigades dans ces communes. En zone police, une compagnie départementale d’intervention et de renforcement de la brigade canine a été mise en place, ainsi qu’un comité départemental de prévention de la délinquance ou encore une Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) mixte. Le déploiement de la Police de sécurité du quotidien (PSQ) a été programmé ainsi que le doublement du budget du FIPD (fonds interministériel de prévention de la délinquance). Enfin, les mesures de lutte contre l’habitat illégal, pouvant aller jusqu’à la démolition, sont renforcées en lien avec les communes, indique le document.  

Un état-major contre l’immigration clandestine 

Dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, le comité a rappelé la mise en place d’un état-major et d’un groupe d’enquête interservices dédiés. Il a fait état d’une politique orientée sur les réseaux pour « désorganiser les filières et maintenir la pression sur les passeurs », et a annoncé le renforcement des moyens d’interceptions en mer, avec la livraison de deux embarcations semi-rigides, prévue pour septembre. Le traitement du signal radar a également été amélioré, indique le document. 

La solidarité nationale renforcée

Le 21 avril 2017, une convention a été signée entre l’État et le Conseil départemental pour la mise en œuvre d’un schéma départemental de l’enfance et de la famille. Entre l’État et le Conseil départemental, « des comités de pilotage (…) se tiennent régulièrement », a assuré le comité stratégique. En outre, cinq postes venant en renfort ont été actés en ingénierie sociale (RSA, handicap, enfance et famille), en ingénierie projet (contrôle et suivi des financements) et en ingénierie sportive (infrastructures, développement et accession au haut-niveau). 

Éducation : plus de 300 postes supplémentaires

Ce premier comité stratégique a été marqué par l’arrivée du nouveau recteur de l’académie de Mayotte, Stéphan Martens, qui vient tout juste de succéder à Nathalie Costantini. C’est lui qui aura la charge, d’ici un an à 18 mois, de réorganiser le vice-rectorat pour en faire un rectorat de plein exercice. Pour l’heure, sont déjà en place des mesures visant à améliorer le niveau d’encadrement pédagogique. Pour ce faire, 335 postes supplémentaires sont prévus pour la prochaine rentrée ainsi que l’incitation à la tenue « d’enseignements à plusieurs maîtres dans une même classe », a rappelé le comité. Dans le même ordre d’idée, les établissements de plus de 1 400 élèves se voient dotés d’un deuxième poste de direction et le financement de « l’adaptation » de l’enseignement dispensé à Mayotte par le biais de la langue, d’actions de lutte contre le décrochage scolaire, ou encore d’utilisation du numérique est assuré, selon le comité. 

Un effort sur le logement social 

Concernant l’habitat, la production de logements sociaux a été l’un des points de développement prioritaires. Ainsi, « les crédits de la politique du logement ont été augmentés de 50%, portant le total des engagements à 30 millions d’euros pour l’année 2018 », a indiqué le comité. De plus, pour cette année, une programmation de 414 logements locatifs sociaux sont à l’instruction (avec la Société Immobilière de Mayotte – SIM). Parmi les autres mesures, le comité a cité les appels à projets, les aménagements du foncier et des opérations de résorption de l’habitat insalubre (RHI), « révélant des demandes de financements respectivement à hauteur de 4 millions d’euros et de 6,3 millions d’euros ». 

Entreprises : des démarches facilitées 

Les priorités pour développer l’activité économique à Mayotte se sont concentrées sur deux points : l’amélioration de la trésorerie des entreprises, condition de leur survie, et la facilitation de leurs  démarches administratives. Ainsi, si des mesures de soutien à l’emploi et autres dispositifs de soutien de l’économie sont bien entendu à l’étude, la prolongation de deux mois du délai d’apurement des dettes fiscales et sociales est quant à elle d’ores et déjà en vigueur, afin de permettre aux entreprises et plus particulièrement aux start-up, de pérenniser leur activité. De même, la mise en place de prêts d’honneur à taux zéro pour les entreprises. Côté administratif, par exemple, les retards dus au blocage de l’activité économique (notamment pendant les diverses périodes de crise qu’a traversé Mayotte cette année) sont pris en compte. 

 

 

 

Recyclage | À l’assaut des carcasses de Petite-Terre

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En partenariat avec l’entreprise Enzo Recyclage, la Communauté de Communes de Petite-Terre lance l’opération « Bassi ulatsa ma gari ya ola » (« Arrêtons de jeter les voitures pourries »). L’objectif : éradiquer les carcasses de voitures dans la commune. Une action doublée d’une campagne de communication pour endiguer ce phénomène sur le long terme.   

« La carcasse est rangée dans mon jardin. Je l’ai mise à l’écart des gosses qui jouaient dessus ». Dans le village de Labattoir, en Petite-Terre, un homme pointe du doigt une Renault Mégane qui n’est pas près de rouler à nouveau. Derrière lui : Soufou François, employé de l’entreprise Enzo Recyclage. Avec son collègue, il ceinture le toit du véhicule au moyen d’une chaine, non sans avoir au préalable brisé les vitres d’un coup sec. « On rigole pas ici », lâche-t-il sur le ton de la plaisanterie, des éclats de verre encore coincés dans ses vêtements. Quelques coups de levier plus tard, la Mégane s’envole sur la remorque d’Enzo Recyclage. Direction le garage d’un particulier, où le véhicule sera stocké avec d’autres carcasses, le temps qu’un 26 tonnes les transporte au siège d’Enzo Recyclage à Kawéni. Au final, ces carcasses seront compactées et envoyées en métropole, où elles pourront bénéficier d’une nouvelle vie. 

 « Arrêtons de jeter les voitures pourries » 

« Cette opération elle fait partie d’un plan global consacré à la gestion des déchets de Petite-Terre, qui définit les grandes orientations jusqu’à 2020 », introduit Anissa Aboudou, directrice de l’Environnement et de la Biodiversité au sein de la Communauté de Communes de Petite-Terre. « Dans le cadre de notre objectif de réduction des déchets de 10%, nous avons lancé l’opération « Bassi ulatsa ma gari ya ola » pour endiguer un phénomène qui dure depuis trop longtemps dans la commune », poursuit-elle. Montant total de l’opération : 35 000 euros. Un prix qui comprend une campagne de communication de 2500 euros, ainsi qu’un tarif moyen de 100 euros par carcasse de voiture, variable selon leur taille.  Au terme de ce mois de juillet, une centaines de carcasses de voitures devraient ainsi être rayées de la carte, à raison de six en moyenne par jour.

Malgré le succès de l’opération, celle-ci se heurte à des effets pervers. »Nous avons reçu plusieurs appels de particuliers souhaitant se débarrasser des carcasses qu’ils entreposaient chez eux. J’ai du rappeler qu’il ne s’agissait pas d’une opération vide-grenier mais du désenclavement de la voie publique », déplore Anissa Aboudou. Grâce à la campagne de communication, les autorités espèrent désormais que les particuliers ne céderont plus aux mauvaises habitudes. « Pour se débarrasser d’un véhicule, il faut contacter Enzo Recyclage au 02 69 63 78 68. L’entreprise se déplace gratuitement en Grande-Terre, mais il faut débourser 100 euros pour qu’elle le fasse en Petite-Terre ». Une somme non-négligeable, mais qui reste pourtant faible face à celle de l’amende prévue pour les particuliers abandonnant leur véhicule sur la voie publique. Pour rappel, la peine encourue pour ces faits est de 2 ans de prison et 65 000 euros d’amende minimum. À noter que si la priorité actuelle des autorités est de débarrasser la voie publique des carcasses de voitures identifiées au préalable, les moyens seront aussi renforcés à l’avenir pour s’attaquer aux futures voitures abandonnées. 

 

Nuit de fête et d’émeutes à Mamoudzou

Après une soirée festive place de la République à l’occasion du Fescuma (festival culturel de Mamoudzou), des émeutes ont éclaté dans les rues du centre ville, générant plusieurs dégâts matériels et une interpellation. Un phénomène regrettable au vu du succès rencontré par le véritable événement de la soirée : la venue du rappeur Naza dans l’île aux parfums. 

La fête n’aurait pu être plus intense. Sur la place de la République, plus d’un millier de festivaliers se sont réunis samedi soir dans une ambiance électrique. Si dans la foule les visages sont majoritairement juvéniles, beaucoup sont venus en famille pour profiter d’une programmation des plus appréciables. Dès 21h, M’toro Chamou enflamme la scène du Fescuma devant un public déjà tout acquis à son répertoire. Après les prestations de Rekman Seller et de Goulam, c’est au tour de la tête d’affiche de faire son entrée. Le célèbre  » rappeur au cartable » Naza, et son single « MMM » aux 47 millions de vues. 

« Mouiller le Maillot et Mailler »  

Dans un tonnerre de cris et d’applaudissement, l’artiste enchaîne les classiques face à une foule déchaînée.   » Moi Je vérifie », « La danse du matin »,  « Mignon garçon »…  Autant de classiques qui cumulent plusieurs millions de vues sur Youtube. Entre les spectateurs focalisés sur le rythme, les forces de l’ordre circulent en uniforme comme en civil.  Si aucun débordement majeur n’est pour l’heure constaté, policiers et agents de sécurité veillent au grain. Un dispositif de sécurité impressionnant quadrille la place pour s’étendre aux rues alentours. La présence massive des forces de l’ordre, équipées d’armes anti-émeute, se veut surtout dissuasive. 

Mais pour l’heure, l’ambiance est plus dansante que violente. À tel point que même l’adjoint au maire, Sidi Nadjayedine, se prête au jeu. « On va faire un dernier refrain pour montrer à l’adjoint de quoi vous êtes capables. Faites un maximum de bruit, c’est grâce à lui si on est là », lance Naza à la foule. Le temps de quelques mesures où les spectateurs comme l’officiel dansent à l’envi, l’heure est maintenant aux adieux. « Mamoudzou, vous êtes beaucoup trop chauds », remercie l’artiste. Une prestation dont beaucoup déplorent la brièveté. Cela s’expliquant notamment en raison du modeste répertoire de Naza, ses principaux tubes étant bien souvent le fruit de featurings* réalisés avec d’autres artistes, absents ce samedi soir. 

Ambiance lacrymo 

Dès la fin du show, les spectateurs s’empressent de quitter la place de la République dans un mouvement de foule massif. D’emblée, de vastes groupes de jeunes se forment avant de courir en direction de la place de la Mairie. Ce qui provoque la crainte de nombreux individus apeurés par la scène. Résultat : tout le monde court, bien souvent par mimétisme. Une confusion générale qui ajoute une tension inutile à cette atmosphère déjà bien agitée. 

Quelques minutes après la fin du concert, l’air est ainsi déjà chargé en gaz lacrymogène sur la place de la mairie. En cause : « Des groupes de jeunes, notamment de M’gombani et de Cavani ont profité des mouvements de foule pour s’affronter. Nous avons donc utilisé des grenades lacrymogènes afin de les disperser. De nombreux spectateurs rentrant à pied, il était important de dégager la chaussée pour éviter qu’ils ne se retrouvent pris entre bandes rivales », rembobine le capitaine Stéphane Cosseron, de la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP). Dans la rue du commerce, principal théâtre des violences de la soirée, quelques vitres de voitures portent encore les stigmates de l’événement. « Il s’agit principalement de dommages collatéraux causés par des tirs de pierres. Les jeunes s’abritant bien souvent derrière des voitures pour ne pas être atteints », explique le capitaine. Au total près d’une dizaine de plaintes liées à des dégradations ont été déposées, et une quarantaine de grenades lacrymogènes tirées. « Les jeunes se sont surtout attaqués entre eux. Ces violences ne visaient pas spécifiquement les forces de l’ordre ou les passants », insiste Stéphane Cosseron. À noter qu’une vitre d’un véhicule de police a été détruite durant la soirée. 

Ne pas gâcher la fête  

Pour les organisateurs, les forces de l’ordre, comme les spectateurs, pas question de gâcher l’esprit jovial de la soirée en raison de quelques débordements.  » Vu le nombre de personnes présentes et le fait que la plupart rentraient à pied, il n’est pas surprenant d’avoir à faire des éléments incontrôlables. Mais dans les faits, il n’y a eu ni blessés ni de vols massifs », nuance le capitaine Cosseron. Au terme de la soirée, seul un seul individu sera interpellé.  Bien que ces violences soient regrettables, la joie du public face à un événement aussi fédérateur reste ainsi le souvenir le plus solide dans la mémoire des festivaliers.  

*Le terme featuring désigne le fait, pour un artiste, de figurer en invité sur l’album ou au concert d’un autre. 

 

Trois enfants de Mtsangamouji morts noyés

Mayotte est en deuil. Trois enfants originaires de Mtsangamouji, dans le nord-ouest de l’île, sont morts noyés dimanche en Saône-et-Loire. Issus de la même fratrie, les trois enfants – une petite fille de neuf ans et deux garçons de dix et treize ans – cherchaient à se rafraîchir dans le lac des Prés-Saint-Jean, à Chalon-sur-Saône où ils résidaient. En début de soirée, les enfants seraient allés se tremper les jambes dans l’eau du lac. Selon l’antenne locale de France 3, la baignade était interdite dans la zone, en raison d’un à-pic situé à quelques mètres du rivage. Ne sachant pas nager, les deux plus petits auraient glissé et se seraient trouvés dans l’impossibilité de regagner le bord. Se portant à leur secours, l’aîné se serait également trouvé en difficulté. Des plongeurs du SDIS 71 ont été mobilisés pour les retrouver ainsi que le Samu, et près d’une quarantaine de sapeurs pompiers, précise France 3. Les trois corps sans vie ont été retrouvés une heure après le drame et leur décès a été confirmé vers 22 heures. « Ces enfants sont originaires de M’tsangamouji et sont issus de la grande famille mahoraise Attibou », a confirmé à Flash Infos Foumo Silahi, président du collectif de citoyens Civirevos Mayotte et cousin éloigné des trois jeunes victimes. « Je pense et j’espère que les corps vont pouvoir être rapatriés à Mayotte », a-t-il  également confié. 

 

Moringué : Mise aux poings !

Symbole d’une tradition aujourd’hui subversive, les moringués séduisent la jeunesse mahoraise qui se réapproprie cette pratique vieille de plusieurs siècles. Interdite à Mamoudzou durant le mois de Ramadan en raison de plusieurs débordements, cette expérience fédératrice demeure aussi violente que bon enfant. Immersion dans l’une de ces « bastons conviviales » à M’tsapéré, où le rythme des coups s’accorde avec celui des percussions.

« Tu vas voir ce que je vais lui mettre ! ». Regard vif, poings fermés, épaules hautes, un jeune homme s’apprête à rentrer dans le cercle des combattants. En ce weekend de mois sacré, la place de la mosquée de M’tsapéré prend des allures de ring de boxe. L’ambiance est électrique et le jeune homme tendu. S’il sort vaincu, tout le quartier en sera témoin. Mais pas de quoi l’impressionner : « Prends mes affaires », ordonne-t-il à son ami avant de s’élancer face à son outsider. 

Premier round : premier direct du droit dans le visage de son adversaire. La foule se lève, crie et encourage les combattants. Certains tentent de s’approcher des lutteurs. Ils seront les premiers à essuyer les coups de shengwes d’un service d’ordre aussi informel que performant. Quelques uppercuts plus tard, le combat se termine sous les hourras de l’assemblée. Alors qu’un autre combattant attend son tour, beaucoup font mine de l’affronter en traversant le ring d’un air menaçant. Dans une démarche de cowboy à la fois hostile et séductrice, chacun y va de son petit moment de frime. Jusqu’à 2h du matin ce curieux ballet va mobiliser tout le quartier, au grand dam des autorités ayant interdit le rassemblement. 

Malgré la violence des affrontements, les participants se prennent dans les bras une fois les hostilités terminées. En l’absence de vainqueur désigné, chacun repart avec le sentiment d’avoir remporté une petite victoire. « Ca faisait longtemps que je n’avais pas combattu, franchement ça fait du bien », glisse le jeune garçon en remettant son tee shirt. Plus qu’une simple baston, il s’agit là de perpétuer une tradition solidement ancrée la culture mahoraise : celle des moringués. Autrefois pratiqués pour résoudre les conflits de voisinage, ou pour prouver sa force face au public, ces combats sont aujourd’hui combattus par les autorités. Une motivation qui n’en demeure pas moins difficile à appliquer face à l’enracinement de cette tradition dans l’île aux parfums.  

Un arrêté qui n’arrête pas les combats 

Les ingrédients d’un bon moringué sont les suivants : de la musique, de la lumière, des combattants, deux arbitres, un staff pour la sécurité et une foule délimitant un cercle. Pour commencer cette recette épicée, c’est la jeunesse met la main à la pâte. 22h : une horde d’enfants remplace les bakokos en djellaba sur la place de la mosquée. Leur mission : trouver des percussions pour rameuter la foule.

Rapidement, jeunes filles et garçons s’unissent dans cet objectif commun. Si le spectacle de ces wanas lancés à toute allure prête à sourire, leur détermination force le respect. Armés de bouts de bois prélevés sur les branches alentours, leurs petites mains s’acharnent sur une carcasse métallique. Pour ce soir, celle-ci fera office de caisse claire. Reste à trouver la grosse caisse dont les basses raisonneront dans tout M’tsapéré. Une difficulté rapidement surmontée par jeune garçon à la motivation incontestable. « Poussez-vous ! », hurle-t-il en tirant une poubelle du double de sa taille.

L’orchestre bien rôdé, il est maintenant temps d’ajouter un autre ingrédient incontournable : la lumière. Problème : à peine la symphonie des poubelles entamée que le spot éclairant la place s’éteint soudainement. « Ils veulent empêcher le moringué à cause des débordements de ces derniers jours », accuse-t-on dans l’assemblée.  Une référence aux débordements  du 23 mai à Passamaïnty, où un policier avait perdu un œil suite à un jet de pierre. Le lendemain un arrêté signé par le maire de Mamoudzou stipulait l’interdiction des combats dans les communes du chef-lieu. Le début de plusieurs affrontements entre « mouringueurs » et forces de l’ordre, assistées par les collectifs de citoyens locaux. Bilan : un membre des collectifs de citoyen dans le coma, et plusieurs décasages en représailles. Mais pour ce soir, pas de débordements à l’horizon. Juste un évènement convivial qui tarde à démarrer.  

« On croise de tout ici »

Alors que les enfants s’affrontent timidement sous le tintamarre des percussions, c’est au tour des adolescents de prendre le relais en termes d’organisation. Leur objectif : atteindre l’interrupteur du spot dans un petit local situé sur la place de la mosquée. Celui-ci étant fermé à clé, tout le quartier se relaie avec un manche en plastique pour attendre le fameux sésame par la fenêtre. Ici encore, la détermination de chacun est  inébranlable. Alors qu’un jeune tente tant bien que mal d’enclencher l’interrupteur, deux autres l’éclairent avec la lumière de leur portable. Pour autant, la tâche se révèle plus difficile que prévu.

Après plus d’une heure de vaines tentatives, nombreux sont ceux qui commencent à s’impatienter. Mais alors que tout semble perdu, et que certains commencent à déguerpir, la place s’illumine d’un coup, sans prévenir. Hurlement général, les moringués peuvent officiellement commencer. En moins de 10 minutes, la place de la mosquée se remplit. Femmes et hommes forment spontanément un cercle pendant que les percussions redoublent d’intensité. Malgré leur honorable contribution, les enfants sont forcés de lâcher leurs instruments de fortune au profit de « musiciens » plus âgés. Pas vraiment rancunière, la jeunesse s’installe parmi les spectateurs dont la mixité saute aux yeux.

« On croise de tout ici », explique un habitant du quartier. « Vous pouvez rencontrer toutes les classes sociales, tous les âges et tous les sexes lors d’un moringué. J’ai vu des métropolitains, des Africains et même des Asiatiques y participer », poursuit-il. Un constat confirmé par la présence de nombreux métropolitains venus assister au spectacle. « Je suis à Mayotte depuis deux ans, mais c’est la première fois que j’assiste à un moringué. J’en entendais souvent parler, mais je n’avais jamais eu la motivation de m’y rendre, car cela se produit généralement tard dans la nuit. Ce soir, nous nous sommes enfin motivés avec des amis », se réjouit Cécile, une psychologue originaire d’Angers.

Pour encadrer les combats, deux arbitres informels prennent place au centre du ring improvisé. Leur mission ? « Retenir les combattants lorsque les esprits s’échauffent, ou que des coups non réglementaires sont donnés », explique un spectateur. Car en dépit de son aspect libertaire, les moringués répondent à plusieurs règles. Qu’il s’agisse d’un combat traditionnel organisé par des adultes en brousse, ou d’un rassemblement de jeunes moins encadrés, impossible de pratiquer des prises d’étranglement, voire d’assener des coups de pied.  Autre souci organisationnel : veiller à ce que les spectateurs restent à leur place sans perturber le combat. Sur ce point, l’arme de dissuasion massive incarnée par les shengwes porte rapidement ses fruits.

« Pour moi c’est un jeu »

À observer le tableau de ces jeunes assoiffés d’uppercuts, un paradoxe saute aux yeux : malgré la violence du spectacle, l’ambiance est clairement bon enfant. Les spectateurs viennent parfois en famille et les moringués deviennent l’occasion de croiser le voisinage. « C’est l’attraction du ramadan », explique un amateur de cette discipline qui se poursuit néanmoins tout au long de l’année. Un esprit convivial confirmé par l’un des lutteurs du soir : « Pour moi c’est un jeu. Il n’y a pas de haine ni de colère dans les combats », martèle-t-il.  

Au-delà de son esprit chaleureux, les moringués sont aussi l’occasion de bousculer les clichés. Loin de l’image fragile, vulnérable ou délicate associée à la gent féminine, celle-ci ne manque pas de rappeler son caractère combatif lors des affrontements. En témoigne l’intérêt porté par les spectateurs pour les batailles féminines. « Il s’agit des affrontements les plus violents ! », prévient Ben, un habitué de ce genre d’évènements. Un constat rapidement certifié quelques minutes plus tard par l’entrée de deux jeunes femmes dans le ring improvisé.

Salouva colorée pour l’une, jean et sweat à capuche pour l’autre, les combattantes se font face. Malgré leur complicité manifeste, la tension est palpable. Sans se quitter du regard, chacune sert son voile sur la tête. « C’est une veille technique pour empêcher qu’elles ne se tirent par les cheveux », glisse Ben. Dès le top départ lancé, une combattante se jette sur son adversaire qui se retrouve propulsée dans la foule. Celle-ci est en ébullition. Malgré l’intervention des arbitres et du service d’ordre, difficile de séparer les demoiselles. Pour autant, le combat se termine comme à l’habitué par un câlin réconciliateur, suivi d’autres combats plus intenses les uns que les autres. À l’image de ces deux jeunes femmes qui rentrent dans le cercle sous les vifs encouragements de leur groupe. Selon toute vraisemblance, elles sont les vedettes féminines de leur quartier. Si le respect est toujours là, chacune semble avoir tout de même un grief à régler avec l’autre. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas, redoublant d’excitation à l’orée du combat. Plusieurs groupes de garçons traversent le ring du soir en dansant et chantant. Cette partie de la soirée met le public en état de déchaînement. Tout aussi bref et intense que ceux des hommes, les combats entre femmes font l’unanimité. Et entre chaque round, de nouveaux passages de garçons dansant et chantant. Les deux demoiselles enchaînent les coups et les rounds avant de se toper brièvement dans la main. Il y a une déçue et une heureuse. Cette dernière, vêtue d’une jupe rouge comme lors d’une séance de shopping un samedi après-midi, va s’asseoir sur un banc à l’extérieur du cercle. Elle est rapidement rejointe par ses amis, hommes et femmes, qui la félicitent vivement. « Je l’ai eu », se confirme-t-elle à soi même et à son entourage. Dans le regard souriant, la satisfaction de s’être affirmée publiquement. Elle a gagné le respect.

À quelques mètres de là, ce sont désormais les hommes adultes qui prennent le relais. L’apogée de la soirée. Les coups y sont plus secs. Plus calculés et coordonnés aussi. Certains pratiquent vraisemblablement un sport de combat régulièrement, en plus du moringué. Quatre combats, puis cinq, pour autant de combattants. « Ceux-là savent bien se battre », confirme un spectateur. Le moringué va crescendo dans sa qualité athlétique, débutant en folklore traditionnel pour s’achever en discipline à part entière, ou tout au moins en une pratique qui s’en rapproche. Une coutume complète en somme. Une histoire mahoraise.

Il est deux heures du matin, les combats cessent. La place se vide rapidement. Les spectateurs et leur agitation laissent place au calme retrouvé. Seul le réverbère resté allumé témoigne du spectacle désormais achevé. Il éclairera pour le reste de la nuit les gradins improvisés devenus vides et la poussière remuée par les quelque 200 badauds qui s’étaient déplacés. Dans la nuit, les pots d’échappement des derniers scooters s’éloignent au loin dans la rue principale de Mtsapéré. Le moringué est terminé.

Prélèvement à la source : le 1er janvier, la donne change

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Le 1er janvier prochain, le prélèvement à la source débarque dans la vie fiscale des Français. Mayotte n’échappe pas à la règle. Désormais, l’impôt sur le revenu sera retenu directement sur les salaires.

« Prélèvement à la source » : un terme technique qui interroge. Il a pourtant vocation à faciliter les  choses. « Il s’agit d’une réforme des modalités du recouvrement de l’impôt qui se mettra en place à partir du 1er janvier 2019 », commente Robert Virgal, du pôle Gestion fiscale à la Direction générale des Finances publiques (DGFIP) de Mayotte, également correspondant pour le prélèvement à la source. Il poursuit : « Il consiste à prélever directement sur la feuille de paye des salariés l’impôt correspondant. Cela vise à rendre contemporaine la perception de l’impôt sur le revenu. »

Comment ? En retenant directement ledit impôt mensuellement sur les salaires. Le taux d’imposition sera calculé sur la base de la déclaration de cette année : « Ce taux sera communiqué à l’employeur de façon à ce que le prélèvement soit assuré sur le bulletin de paye du salarié. » Quant aux non-salariés – professions libérales ou indépendantes, par exemple –, ce sont des « acomptes contemporains » qui seront calculés : « [Ils] correspondent à l’équivalent d’impôt calculé en fonction des bénéfices réalisés à partir de la déclaration de cette année. La personne aura un peu plus de maîtrise sur les acomptes à prélever, puisqu’elle pourra en moduler le montant à la baisse ou à la hausse. » 

Une possibilité valable également pour d’autres types de revenus : « C’est aussi valable pour les personnes ayant des revenus particuliers. On peut, par exemple, avoir un immeuble, mais ne plus en percevoir de revenus. Dans ce cas on peut décider d’arrêter les acomptes contemporains. »

 

Une réforme qui concerne tous les revenus…

Car la réforme ne concerne pas que les revenus du travail. Elle couvre en effet un champ plus vaste : pensions de retraite, indemnités chômage, rentes, etc. Dans ces cas-là, le prélèvement sera effectué par les caisses de réversion et organismes en charge du versement desdits revenus. « Tout ce qui est en surpaiement sera restitué. C’est la raison pour laquelle nous demandons un RIB au moment de la déclaration : pouvoir effectuer un remboursement s’il le faut », précise le responsable.

 

… et repose sur les entreprises

Des particuliers qui n’ont donc plus à se préoccuper du règlement de leurs impôts, celui-ci reposant désormais sur l’entreprise. Robert Virgal détaille : « Il faut que les employeurs s’inscrivent sur une plate-forme spécifique, intitulée « Plate-forme des entreprises », qui va nous permettre de communiquer les taux de prélèvement à la source à pratiquer. » 

Toutefois, l’administration conseille aux particuliers de créer un compte sur le site internet impots.gouv.fr de façon à avoir une maîtrise du prélèvement à la source. Le contribuable pourra ainsi avoir l’information sur le taux qui lui est appliqué, mais aussi faire savoir, dans le mois, les changements de situation familiale, qui peuvent par exemple avoir un impact sur le taux de prélèvement : « Ces changements pourront être pris en compte par la DGFIP de manière régulière et rapide. »

 

 

 

Immigration illégale | Opération destruction de kwassas

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Hier débutait aux Badamiers, en Petite-Terre, une opération de destruction de kwassas saisis par les autorités. Au total, ce sont 110 de ces embarcations de fortune qui seront réduites en miettes en quelques jours.

Les kwassas s’entassent sur le terrain du Détachement de la Légion étrangère de Mayotte (DLEM). Ces embarcations de fortune servant aux arrivées clandestines à Mayotte y sont stockées, une fois saisies par les autorités, dans l’attente de leur destruction. Deux à trois opérations de ce type ont ainsi lieu chaque année. L’une d’entre elles a débuté hier en présence du préfet, Dominique Sorain, de son directeur de cabinet, Étienne Guillet, et du Procureur de la République, Camille Miansoni. Ce sont 110 kwassas qui seront détruits en quelques jours. Coût : 500 euros par kwassas.

Fabriqués en Union des Comores, ceux-ci ne répondent en effet pas aux normes européennes et ne peuvent donc être mis en vente aux enchères. Seuls les moteurs, pour une moitié d’entre eux, sont envoyés Nantes pour être retapés. Idem pour le carburant saisi lors des interceptions, qui est expédié à Bordeaux pour être traité et reconditionné. Les coques, elles, sont systématiquement réduites en miettes à grands coups de pelleteuse, faute de pouvoir être brûlées pour des raisons d’ordre écologique.

Une démarche qui semble simple, mais qui est pourtant soumise à quelques contraintes : « Les embarcations sont détruites une par une, commente Jean-Luc Delmas, directeur général de la Star Mayotte, entreprise qui a en charge la destruction et le traitement des bateaux détruits. Chacun d’entre eux dispose d’une fiche d’identité. Leurs restes sont ensuite enfouis au centre de Dzoumogné, avec un emplacement précis afin de pouvoir être retrouvés et exhumés sur demande de la Justice. »

96 kwassas saisis depuis le début de l’année

Depuis le début de l’année, 96 kwassas ont été saisis par la Justice, pour une moyenne oscillant entre 350 et 400 par an. Les passeurs, eux, font systématiquement l’objet de poursuites. « La peine maximale encourue est de sept ans et peut être multipliée par deux en cas de récidive », rappelle le procureur, Camille Miansoni, qui poursuit : « Les peines prononcées pour un passeur non récidiviste sont généralement de la prison avec sursis, et une interdiction de territoire français. » En revanche, en cas de récidive, « les peines varient entre 24 et 36 mois en moyenne, avec amende* et reconduite à la frontière à l’issue de la peine. » 

 


Le préfet, Dominique Sorain, accompagné du Procureur de la République, Camille Miansoni.

 


Les kwassas saisis par les autorités sont stockés sur le site du Détachement de la Légion étrangère de Mayotte, en Petite-Terre.

 

Des amendes, pourquoi ? 

La question revient souvent : quel est l’intérêt d’assortir une peine de prison d’une amende, alors que les passeurs sont très souvent insolvables ? La réponse est logique : « Les passeurs sont généralement des détenus sans problème », explique le Procureur de la République, Camille Miansoni. « Ils ont donc possibilité d’œuvrer au sein d’ateliers en prison, et de gagner un petit pécule. Or, sur une peine de deux ou trois ans, sans dépenses quotidiennes, ces détenus mettent de l’argent de côté. D’ailleurs ils disent souvent à leurs familles qu’ils travaillent. Parfois, cela peut leur servir à racheter un kwassa à Anjouan. » Au final, les condamnations sont donc contre-productives. D’où les amendes, d’un montant allant de 3 000 à 4 000 euros, qui devront être remboursées à leur sortie de prison… avec ce qui aura été gagné. Tout travail mérite salaire, mais pas à n’importe quel prix. 

 

 

Bac : une année scolaire très perturbée

Le vice-rectorat vient de diffuser par voie de communiqué les grandes tendances concernant le baccalauréat 2018, dont les résultats sont tombés lundi et mardi. Il en ressort que les résultats du premier  groupe sont en baisse par rapport à 2017. Au total, 50,1% des candidats ont été admis du premier coup, plus de 29% des candidats étant convoqués aux sessions de rattrapage, contre 32% l’année dernière. « Les divers événements de cette année ont lourdement pesé sur ces résultats et ce, malgré les efforts des élèves et personnels, notamment pendant les deux mois du mouvement social », indique le vice-rectorat, évoquant « une année scolaire perturbée ». Avec 50,7% de taux de réussite, le niveau général accuse une baisse d’1,8 % par rapport à 2017. Du côté des filières technologiques, 38% des candidats ont été admis lors de cette première session (en baisse de 0,3% par rapport à 2017. La série professionnelle, en revanche, a tout lieu de se réjouir avec des premiers résultats en nette hausse, notamment grâce au fait qu’un grand nombre d’épreuves se sont déroulés tout au long de l’année scolaire, ce qui a permis de « compenser les périodes de crise ». Au total, 66,5% des candidats de la filière production ou services, ont été admis, soit 10,7% de plus que l’année précédente.  Le vice-rectorat constate enfin un nombre de mentions en hausse, ce qui « montre une forte élévation du niveau de certains élèves et récompense les efforts engagés, visant à améliorer le niveau de qualification global. » 

 

Stationnement | « Le stationnement payant, c’est une petite révolution à Mayotte »

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Le centre-ville de Mamoudzou va connaître, le 16 juillet prochain, une évolution majeure. En effet, des horodateurs, déjà installés, vont être mis en fonction par la mairie dans des zones d’activité économique, non loin de la barge. Le projet doit permettre d’améliorer la rotation des véhicules pour développer l’activité commerciale et l’attractivité du territoire en libérant une partie des parkings. Flash Infos a rencontré Mohamed Moindjié, adjoint au maire en charge des transports.  

 

En quoi consiste ce projet de stationnement payant ?

M.M : « Aujourd’hui, il y a un vrai problème en termes de circulation, d’embouteillages et de stationnement, ce qui a des conséquences sur le développement et l’attractivité du territoire. Ce dispositif a pour objectif de favoriser la rotation des véhicules dans des zones qui sont énormément fréquentées par la population mahoraise mais également par les touristes. Le stationnement joue un rôle primordial dans une ville capitale comme la nôtre. L’objectif est d’accompagner les commerçants en essayant de libérer des places de parking. Ces zones payantes seront un plus pour tous. C’est une petite révolution pour ce département. »

 

Quelles sont les zones concernées par ce stationnement payant ?

M.M : « Toutes les zones payantes sont situées autour de la barge dans le centre-ville. Les horodateurs sont déjà installés rue de la mairie, rue Mariazé, rue Mahabou, sur le boulevard Halidi Selemani (anciennement rue du commerce et rue de l’hôpital) et sur la place Mariage et celle de l’ancien marché. Ils n’entreront en fonctionnement que le 16 juillet. Une  période de prévention est tout de même prévue. Cette période d’adaptation, de plus ou moins deux semaines, va permettre aux habitants de prendre conscience de ce vrai changement avant une première verbalisation. L’idée, c’est de faire preuve de compréhension pendant une période donnée, déterminée par les chefs de projets. Après cette date limite, le stationnement sera payant de 8h à 18h en semaine et de 8h à 12h le samedi. Le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés seront gratuits. Seuls les taxis et les deux roues ne seront pas concernés par ces zones payantes. »

Les résidents pourront-ils bénéficier d’un abonnement ?

M.M : « C’est simple. Les résidents des différentes zones réglementées pourront souscrire à un abonnement spécifique. Pour en bénéficier, ils devront payer douze euros le mois ou soixante dix euros par an. Cet abonnement ne comprend que leur rue. Nous avons également créé un abonnement pour les commerçants de trente euros pour un mois, ou de cent quatre-vingts euros pour l’année. Je pense que ces forfaits sont abordables. Grâce à l’argent récolté, nous avons beaucoup de projets comme la rénovation de trottoirs et/ou la création de zones piétonnes. Il faut encourager d’autres modes de déplacements. Le covoiturage n’est pas encore assez développé ici à Mayotte. 

 

Quel budget a nécessité cette réforme ?

M.M : « Le budget, qui comprend l’achat des horodateurs et leur paramétrage, est d’environ 40 000 euros. Mais ce n’est que provisoire. Dans un futur proche, d’autres emplacements vont également être changés en zones de stationnement payant ou en zones bleues (gratuites mais réglementées avec une durée maximale de deux heures de stationnement). Pour exemple, la zone commerciale de Kawéni pourrait basculer en zone bleue. Nous attendons encore de voir quelles zones pourraient être avantagées par ce dispositif. Le principe c’est que le centre de Mamoudzou et la zone d’activités de Kawéni soient couvertes en zones bleues et en zones payantes. »

 

 

 

 

Une suspicion d’enlèvement écartée à M’tsamboro

Ce n’était donc pas un enlèvement. Les parents de deux jumelles âgées de 3 ou 4 ans ont signalé en milieu de semaine dernière leur disparition à la gendarmerie. Les deux fillettes avaient disparu pendant la soirée dans la commune de M’tsamboro où elles résidaient avec leurs parents, dans le nord de l’île. Elles ont finalement été retrouvées saines et sauves le lendemain, sur les lieux de leur disparition. Une voisine aurait passé la soirée avec les deux enfants après qu’elles eurent échappé à la surveillance de leurs parents. « Notre préoccupation première était de les retrouver le plus rapidement possible en nous assurant de leur bonne santé physique et mentale », a expliqué le Colonel Philippe Leclercq. Les jumelles ont ainsi été immédiatement examinées en milieu hospitalier.  « Aucune atteinte à caractère sexuelle n’a eu lieu », a indiqué le  colonel Leclercq. Après les rumeurs de tentatives d’enlèvement qui ont circulé sur les réseaux ces dernières semaines, l’annonce de cette disparition avait suscité de vives réactions dans la population. 

 

Culture | Le Fescuma : c’est imminent !

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La 4ème édition du Festival culturel de Mamoudzou, le Fescuma, prendra ses quartiers place de la République du 5 au 8 juillet prochains. Mesures sécuritaires, artistes présents et nouveautés, tout a été dévoilé. 

Le Festival culturel de Mamoudzou est placé sous le signe de l’internationalité. Faire de ce festival culturel, LE festival de l’océan Indien est ce à quoi aspire la mairie de Mamoudzou, à l’origine de cet événement. Dans l’optique de rendre le Fescuma plus attractif, localement mais aussi à l’échelle internationale, une « ouverture » est de mise. Ainsi, cet événement qui célèbre cette année sa quatrième édition, a fait appel à des artistes d’ici et d’ailleurs qui se produiront tous place de la République du 5 au 8 juillet. En effet, le programme se veut riche, à mi-chemin entre la tradition et la modernité : des associations de « debaa », de « chigoma », animeront ce festival culturel au même titre que les artistes au registre musical plus moderne. « Une occasion pour les associations de présenter leur art », a indiqué Ahamada Haribou, directeur général administratif Action citoyenne, vie publique et culturelle. 

L’élection de l’ambassadeur de Mayotte se déroulera également pendant l’événement. À l’origine de ce concours, Mariame Hassani, première Miss Mayotte 2000 qui a la volonté de mettre « en valeur la jeunesse mahoraise et notamment la gent masculine, souvent oubliée ». 

Une ribambelle d’artistes

Pour célébrer cette quatrième édition en grande pompe, des artistes d’ici et d’ailleurs ont été conviés. « On a voulu mettre l’accent sur les concerts », précise Ahamada Haribou, avant d’ajouter qu’il était important de faire profiter aux artistes locaux de la rencontre avec les autres artistes invités afin de « partager les expériences ». En effet, M’toro Chamou, Goulam, Rekman Seller, Siou, Naza, Baco Ali, Baina, Smaven Mafana, El Djine, Diez et Dadiposlim seront présents et s’adonneront tous aux concerts prévus durant les quatre jours du festival. Une scène ouverte sera quant à elle dédiée aux artistes mahorais novices. 

Le dimanche 8 juillet sera consacré à la femme mahoraise. Très attendu, Baco Ali clôturera le Fescuma avec le fameux « m’biwi », danse mahoraise incontournable. « Les femmes sont passionnées de m’biwi, c’était une évidence pour les organisateurs de faire venir celui qui fait danser les Mahoraises ». 

Des mesures sécuritaires drastiques

« L’événement prend de l’ampleur parce qu’on n’a pas lésiné sur les moyens de sécurité. Les gens viennent sereins »,  assure l’adjoint au maire. Seront en effet mobilisés une centaine d’agents municipaux, la Police municipale, la gendarmerie, les pompiers et la Croix-Rouge. Afin de mener à bien cette quatrième édition, Anfane, responsable de la Police municipale de Mamoudzou a détaillé les mesures sécuritaires prises dans le cadre du Fescuma : « La route sera bloquée jeudi 5 juillet, dès 15h », indique-t-il. Des changements routiers et maritimes seront également à prendre en compte, dont la déviation de la barge,  l’entrée des véhicules s’effectuera par le Camion rouge. Ce gros dispositif, non chiffré – impossible de définir le nombre de personnels de sécurité présents a indiqué Anfane – a pour objectif de sécuriser le périmètre au maximum. La zone sera délimitée par un dispositif de barrières, de fouilles et de palpations de sécurité avant l’accès au festival. 

Budget et dépenses

Le budget alloué à ce gros événement culturel -« pas encore atteint » jeudi dernier, s’élève à 220 000 euros. En détail : 94 000 euros ont été consacrés à la partie artistique, à savoir la programmation des artistes et leur prise en charge sur l’île, 22 000 euros ont été donnés aux associations participantes, un montant généreux pour financer leurs tenues de danse lors des traditionnels « chigoma » et « m’biwi », ont expliqué les membres de l’organisation. Le dispositif de sécurité a quant à lui coûté 20 000 euros, la partie communication 24 000 euros, et 30 000 euros ont été alloués à la logistique. 

 

 

Demandez le programme ! 

Jeudi 5 juillet

15h-17h : M’gourou / Biyaya/ Chakacha

17h-18h : M’chogoro

18h-20h : Chigoma

21h-22h : El Djine

22h-22h30 : Diez

22h30-23h : Baina

23h-minuit : Smaven Mafana

minuit-1h : Dadiposlim 

 

Vendredi 6 juillet

19h45 : Discours d’ouverture

20h-minuit : Ambassadeur Mayotte avec Goulam et Siou en guests

 

 

Samedi 7 juillet 

17h-20h : Concours jeunes talents

21h-22h : M’toro Chamou

22h-22h30 : Rekman Seller

22h30-23h : Goulam

23h-2h : Naza

 

Dimanche 8 juillet 

13h-16h : Debaa

17h-22h : M’biwi avec Baco Ali en guest

 

ARS : « La prévention est un élément majeur de notre action à Mayotte »

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Après dix-huit mois de recherches et d’échanges qui ont mobilisé plus de soixante groupes de travail, le Projet de Santé (PRS) La Réunion-Mayotte 2018-2028 a finalement été adopté par l’Agence régionale de santé Océan Indien le 29 juin dernier. Ce PRS sera la feuille de route de l’agence pour « améliorer la santé des Mahorais et des Réunionnais » dans la décennie qui vient. Prévention et santé communautaire sont au cœur des axes de développement à Mayotte.  

Si La Réunion fait face à des « enjeux » en termes de santé, pour Mayotte il serait plus juste de parler de « défis ». C’est ainsi du moins que le directeur général de l’Agence régionale de santé Océan Indien, François Maury, a résumé la situation des deux territoires ce lundi 2 juillet, à l’occasion d’une conférence de presse donnée au siège de l’agence à Mamoudzou sur le « Projet de Santé La Réunion-Mayotte », quelques jours après son adoption par l’ARS, le 29 juin. Fruit du travail de plus d’une centaine d’acteurs de la santé, d’associations d’usagers et des pouvoirs publics de La Réunion et de Mayotte, ce « PRS » constituera la feuille de route de l’agence concernant la politique de santé à mener dans les dix prochaines années dans les deux territoires ultra-marins. Soulignant le « contexte très particulier de Mayotte » le directeur de l’ARS Océan Indien a martelé l’importance de la prévention dans le 101ème département, notamment du fait de l’abondance de « maladies chroniques » qui s’y développent, telles le diabète. 

L’autre élément-clef qui ressort du travail de concertation mené pour aboutir au PRS est ce qu’on appelle la « santé communautaire ». Cette approche de la médecine consiste à associer la population et les différents acteurs professionnels intervenant dans le parcours de soin. D’ici six mois, l’ARS projette ainsi de mettre en place une journée régionale ouverte au public sur cette question, avec le projet de bâtir par la suite une structure d’accueil pérenne dédiée à la santé communautaire, distincte des maisons de santé. 

« C’est justement parce que nous avons beaucoup de maladies chroniques à Mayotte qu’il faut apporter une réponse globale et un accompagnement au plus près de la personne, de son domicile, et de sa communauté », a fait valoir le directeur. Pour ce faire, encore faut-il qu’il existe un réel partage d’informations. « À Mayotte, malgré le manque de professionnels de santé, nous avons beaucoup de maisons de santé, donc nous sommes déjà engagés dans cette dynamique », s’est félicité François Maury, saluant au passage le fait que « les jeunes médecins et infirmiers semblent de plus en plus enclins à travailler en groupe » et ne se limitent pas à un rapport classique patient-médecin, construit uniquement en tête-à-tête.

Des financements en hausse 

Le projet de santé qui guidera l’ARS jusqu’en 2028 est élaboré autour de huit grandes priorités. D’abord, la santé des femmes, des couples et des enfants avec la périnatalité, la préservation de la santé des jeunes, incontournable avec « plus de 60% de mineurs dans le département », la santé des personnes âgées et/ou handicapées, la prévention et la prise en charge des maladies chroniques. La santé nutritionnelle figure aussi au rang de ces priorités, alors que Mayotte compte « des enfants malnutris », au sens où ils présentent des carences, mais aussi dans le même temps des personnes en surpoids, voire obèses. Le PRS se focalise également sur la santé mentale, préoccupante dans l’île étant donné que « nous n’avons pas les moyens à l’heure actuelle de prendre en charge les gens, avec seulement dix lits pour 260 000 habitants », ou encore l’environnement, dans la mesure où il est au service de la santé, avec la question du traitement et de l’assainissement de l’eau par exemple. Enfin, l’ARS va concentrer ses efforts sur le renforcement de la veille sanitaire, car même s’il y a peu de cas de paludisme à Mayotte, l’année 2014 a enregistré 500 cas de dengue, rappelle François Maury, qui estime qu’il faut « rester attentif à l’arrivée de certaines menaces ». Pour donner vie à tous ces projets, le fonds d’intervention régional mis à disposition de l’ARS Océan Indien va voir son budget augmenter de 50% en 2018, et à nouveau de 50% en 2019, le portant à un peu plus de 15 millions d’euros à horizon 2020, contre 7,8 aujourd’hui, annonce les responsables de l’ARS. Cela devrait notamment permettre de renforcer les moyens de prévention concernant les maladies chroniques. Une autre ambition de l’ARS consiste à accroître l’attractivité du territoire pour les médecins et autres professionnels de santé et à y faciliter leur installation, notamment pour les cabinets de médecins libéraux. 

 

 

 

Encadré 

 

La santé communautaire « un outil très adapté à Mayotte »

 

Pour le directeur adjoint de la Délégation de l’île de Mayotte, Salim Mouhoutar, la santé communautaire est un « outil magnifique, quoiqu’encore très peu utilisé et pourtant très adapté à Mayotte ». Évoquant une forme de « démocratie sanitaire », ce dernier estime que « l’on ne peut pas faire de soins sans le concours des Mahorais en tant qu’acteurs de leur propre santé ». Citant l’exemple du programme de sensibilisation à la contraception « 1,2,3 Bass » ou de la dernière campagne de vaccination (à l’issue de laquelle quelque 14 000 enfants ont été vaccinés), Salim Mouhoutar ajoute que « par le passé, toutes les actions de santé réussies, l’ont été de cette manière ». Un Diplôme d’université (DU) de médecine communautaire doit d’ailleurs ouvrir ses portes à la prochaine rentrée scolaire à Mayotte. Les étudiants qui sortiront diplômés de ce cursus auront des compétences adaptées au territoire – ils pourront ainsi y rester – et exercer leur art de manière plus efficiente. 

 

 

35ème édition de la course de pneus | Le palmarès des vainqueurs

La 35ème édition de cette compétition aussi atypique que typique de Mayotte s’est achevée samedi après midi dans la joie et la bonne humeur. Au total, l’événement a rassemblé quelque 1200 participants venus des quatre coins du département. Chez les filles, ce sont les communes de Pamandzi, Mamoudzou et Tsingoni qui se sont imposées. Chez les garçons, les grands gagnants venaient de Mamoudzou, Bandraouba et Tsingoni. Chez les adultes, ce sont les équipes « Badiléo », « Mayotte Parebrises » et « 2+2=22 » qui se sont partagé le podium.

 

4ème édition du Bootcamp Trainer Mayotte

Bon courage. Pour la quatrième année consécutive, l’association Casec, qui organise le bootcamp trainer Mayotte, a lancé le début de l’événement depuis le restaurant « La Croisette » sur la place de la République à Mamoudzou. A 13h, les aventuriers ont appris que les portables ne seraient pas du voyage. Une surprise qui en a déçu plus d’un. Une ambiance conviviale et chaleureuse régnait sur la terrasse du restaurant, chacun cherchant un ou deux compagnons de route pour « souffrir ensemble » comme ils disent avant qu’un autre ajoute « c’est un challenge personnel et je sais ce qui m’attend.

Ça va être très dur ». Tous habillés d’un t-shirt Bootcamp, un repas leur a été servi pour les préparer à un week-end qui s’annonçait physique. Les 39 participants, qui ne se connaissaient pas pour la plupart, formeront trois équipes de dix et une équipe de neuf. « Les équipes sont toutes équilibrées. Comme je suis coach sportif de métier, j’ai pu construire les équipes selon la pratique sportive, le poids, la taille… » a expliqué Fahdédine Madi Ali, organisateur de l’événement. Ensemble, les candidats vont devoir se dépasser en équipe pour réaliser des épreuves plus dures les unes que les autres. Au programme, course en relai avec des noix de coco, parcours du combattant de nuit, épreuves d’orientation… mais également des épreuves inspirées des activités culturelles sur Mayotte pour sensibiliser les participants à l’environnement. « Nous voulons mettre en avant la promotion de notre île et rappeler les activités que faisaient leurs ainés. Il y a un partage de la culture mahoraise » a assuré l’organisateur. Le site du camp se trouve au sud entre Hamouro et Hajangua.

 

Problème de trésorerie

Normalement, le Bootcamp devait accueillir plus de particpants cette année. « Il y a eu énormément de désistements » a indiqué Fahdédine Madi Ali, déçu par la tournure des évènements. En cause, plusieurs autres évènements le week-end comme la course de pneu, le match de l’équipe de France de football ou encore le beach volley. Les partenaires ne sont pas non plus au rendez-vous cette année ce qui n’aide pas dans la trésorerie du Bootcamp. « Heureusement, le Conseil départemental nous est venu en aide » a assuré le coach sportif. Un budget de plus de 40 000 euros qui est dédié aux équipements, à l’organisation de l’événement, le matériel et son transport, la location de bateaux et de voitures… « C’est un budget pour être au plus près de la qualité de Koh lanta. Le but est de réaliser un bel événement autour de la promotion du département mahorais » a conclu Fahdédine Madi Ali.

Événement | La 35ème course de pneus, c’est demain !

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Édition exceptionnelle de la course de pneus, cette année ! Et pour cause : l’événement devenu culte fête ses 35 ans. Autant dire que les organisateurs ont mis le paquet pour que ce rendez-vous phare de l’île aux parfums soit à la hauteur des attentes.

« La plus belle course du monde » : c’est le nom d’un reportage tourné en 2016 à Mayotte, et qui mettait en avant la course de pneus. Un intitulé qui en dit long sur la façon dont l’événement a su s’installer dans le cœur des Mahorais. Lancée pour la première fois en 1984 par un professeur d’éducation physique, Jack Passe, l’atypique compétition est désormais entrée et ancrée dans la culture de l’île. « Il s’agit de l’évènement le plus ancien de l’océan Indien », souligne à ce titre Laurent Mounier, directeur de l’agence Angalia, en charge de l’organisation depuis 2008, avant de rappeler que « Même le Grand raid de La Réunion n’est né qu’en 1989. »

Demain, samedi 30 juin, c’est donc un rendez-vous incontournable qui se déroulera à partir de 14h (voir encadré), sur le 1,8 kilomètre de parcours reliant la MJC de M’tsapéré à la place de l’Ancien marché en suivant la route nationale.

D’autant plus incontournable que la course de pneus de Mamoudzou fête cette année ses 35 ans d’existence. Quelques nouveautés et surprises sont donc prévues pour la fêter dignement. Première d’entre elles : chaque participant est invité à venir déguisé en super-héros. Des super-héros qui se retrouvent d’ailleurs sur l’affiche de l’édition 2018, dessinée comme de coutume par l’architecte Vincent Liétar.

L’événement sera également retransmis en direct sur Mayotte 1ère, de 13h30 à 15h30, « afin d’être visible de tous à Mayotte. » Une nouveauté qui confirme l’importance de la compétition dans le 101ème département. 

Enfin, cette édition verra l’abandon du système de toise. Au-dessus de 1,45 mètre, les enfants n’avaient en effet pas le droit de participer. Une injustice désormais corrigée : « Sur deux enfants du même âge, l’un pouvait participer alors que l’autre, plus grand, ne le pouvait pas », justifient les organisateurs. C’est donc désormais un critère d’âge qui est retenu pour la participation des jeunes adolescents : avoir entre 10 et 12 ans.

400 encadrants

Avec un succès confirmé d’année en année, la course de pneus demande désormais des moyens conséquents. Pour cette 35ème édition, quelque 400 encadrants sont ainsi mobilisés pour assurer le bon déroulé des festivités. Parmi eux, 130 bénévoles du Régiment du service militaire adapté (RSMA), d’autres de l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep), d’associations telles que Wenka culture ou Coup de pouce, de partenaires divers ; mais aussi soixante agents de la commune de Mamoudzou, et 80 des autres communes de l’île.

Le volet sécurité mobilisera pour sa part deux escadrons de gendarmerie, la brigade anti-criminalité, ainsi que la police municipale du chef-lieu. 

1 200 participants

Cette année encore, la course de pneus de Mamoudzou se veut être la grande finale du championnat de course de pneus de Mayotte. Depuis 2015 en effet, cinq autres courses – une par intercommunalité – sont organisées au préalable. Un changement intervenu pour permettre aux enfants du reste de l’île de concourir eux aussi. Ils étaient 925 à participer à ces sélections cette année pour 200 places – 100 pour les filles, 100 pour les garçons – disponibles lors de la course de Mamoudzou. S’ajouteront à eux 600 enfants venus de tous les villages de la capitale, sans oublier les adultes. Comme de coutume, ces derniers courront en équipe, 80 en tout, réparties en quatre catégories : gros pneus, bouénis, hommes ou femmes, et mixtes. De quoi en satisfaire plus d’un, et assurer un bon moment de convivialité. À vos pneus, prêts…

 

L’organisation en détail

  • 14h : départ de la course des garçons.
  • 14h30 : départ de la course des filles.
  • 15h : départ de la course des adultes. Un départ d’équipe à chaque minute.
  • 17h30 : remise des prix, place de l’Ancien marché.

À noter : la circulation sera interdite sur la totalité du parcours de 12h à 18h30. Le stationnement des véhicules sera interdit du vendredi 29 juin à 17h, au lendemain à 18h30 sur le parking de la Copemay, celui du port de plaisance, sur la place de l’Ancien marché et sur les côtés de la route nationale entre l’amphidrome et le rond-point du Baobab. Également, les rotations des barges se feront depuis l’amphidrome.

 

 

Air Austral : des perturbations du 4 au 12 juillet

Des perturbations sont à prévoir pour la période du 4 au 12 juillet prochains sur la compagnie Air Austral, selon nos confrères du site d’informations réunionnaises Clicanoo. Elles toucheront essentiellement la ligne Mayotte-Paris et Réunion-Mayotte. Les passagers dotés d’un billet à destination de la métropole et au départ de Dazoudzi devront passer par La Réunion pour y prendre l’un des vols affrétés pour l’occasion. Des changements d’horaires sont donc à prévoir durant cette période. En effet, la compagnie aérienne Air Austral espérait récupérer son Boeing 787 F-OLRC avant le début des grandes vacances mais finalement l’appareil devrait être cloué au sol une semaine supplémentaire, du 4 au 12 juillet, lui a annoncé le motoriste Rolls-Royce. Le Boeing est immobilisé depuis le 25 mars dans le cadre d’une opération de maintenance programmée. Un Boeing 747 et un Airbus A340 viendront pallier l’absence de F-OLRC, toujours selon Clicanoo. Air austral a mis en place des mesures pour le remboursement du client ou la modification du billet sans frais ni pénalités. La compagnie autorise également la modification de la destination.

 

PATRIMOINE | Les derniers bangas traditionnels font leurs adieux

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Après des années de lutte pour conserver ce qu’il présente comme « les derniers bangas traditionnels de Mayotte », l’entrepreneur Fayadhu Halidi jette l’éponge. Par manque de clients et de soutien de la part des institutions, l’homme abandonne son rêve de bâtir un site touristique pour faire perdurer cette tradition architecturale. Ce qui ne l’empêche pas de lancer un dernier appel à l’aide.

Une page se tourne dans l’histoire de l’île aux parfums. Sur les hauteurs de Chirongui, l’entrepreneur Fayadhu Halidi jette un dernier coup d’œil sur les vestiges d’une tradition centenaire. « D’ici quatre semaines, les derniers bangas seront rasés », lâche l’homme avec amertume. Après quelque 30 000 euros d’investissements, et plus d’un an de travail acharné en solitaire, le gaillard doit se résigner : « Ce n’est plus tenable financièrement. En l’absence de soutien des institutions et avec la baisse du tourisme à Mayotte, je suis obligé de détruire ces bangas que j’ai construits de mes mains ».

À l’origine pourtant, le projet semblait des plus prometteurs. « J’ai eu l’idée en 2012 de créer un site pour accueillir les touristes dans des bangas traditionnels. Avec tous les problèmes d’insécurité, je me disais qu’il serait judicieux de créer un coin tranquille dans la campagne pour renouer avec les racines de Mayotte », explique ce passionné d’histoire, amoureux du département. Parcours découverte, formule repas comprise, sensibilisation à l’histoire de l’île… les idées fusent et commencent à attirer les clients. « Il y a eu plusieurs vagues de Réunionnais qui venaient y passer leur weekend. Mais au fil des ans, les clients ont disparus », rembobine celui qui se fait surnommer « J’accuse ».  Pour ce dernier, la baisse du tourisme dans l’île n’est pas la seule responsable de ce déclin. « Que cela soit avec l’Office de tourisme ou d’autres institutions, je n’ai jamais été soutenu. Des contrats ont été passés et j’ai rempli ma part du travail, mais les promesses n’ont pas été tenues. Résultat : ce projet est abandonné et mes petits-enfants ne verront jamais le type de bangas dans lesquels j’ai vécu ».  

La tradition comme leitmotiv

Fayadhu le répète inlassablement : « Je n’aime pas tricher. Soit je choisissais de construire des bangas dans la pure tradition mahoraise, soit rien du tout ». Si le choix est honorable, il demeure en partie responsable du déclin de ces habitations. « Les murs sont composés de terre et de paille qui recouvrent la structure en bois. Celle-ci est en partie composée de bois d’ylang. Avec le temps, la terre s’effrite et le bois n’est plus isolé. Il faut l’entretenir régulièrement, ce qui demande du temps et de l’argent », déplore-t-il. Autre difficulté : l’entretien des toitures en feuilles de cocotier : « Avant j’avais la force de grimper aux arbres. Mais à 40 ans passés, ces choses ne sont plus de mon âge ».

Pour Fayadhu Halidi, la disparition de cette tradition s’explique par la perte de l’un des piliers de la culture mahoraise : la « moussada » (l’entraide villageoise, en français). « Avant, les bangas étaient entretenus collectivement dans les villages. À la moindre galère, la solidarité était présente pour pallier les difficultés de chacun. Aujourd’hui, quand je demande aux jeunes de grimper aux arbres pour me prendre quelques feuilles de cocotiers, ils me répondent ‘’c’est du travail d’Anjouanais, tu n’as qu’à demander à quelqu’un d’autre’’ ». Une dévalorisation de l’activité fraternelle aux relents xénophobes, qui touche profondément l’entrepreneur dans son amour-propre. Mahorais d’origine anjouanaise, Fayadhu Halidi n’en demeure pas moins fier de son combat pour le maintien des traditions de l’île. 

Cap sur l’avenir  

Bien qu’ancestraux, les bangas traditionnels offrent de véritables opportunités dans le développement éco-responsable de Mayotte. Dans le petit village recréé par « J’accuse », tout est écologique : Toilettes sèches, matériaux naturels, aucune consommation énergétique… Autant d’éléments qui ajoutent à la déception de cet entrepreneur tourné vers l’avenir. Attaché à la jeunesse, l’homme souhaite désormais utiliser son terrain pour un projet tout autre : « Je souhaite créer un petit parc à jeux pour les enfants. Il y aura un circuit, des trampolines, des espaces ludiques, etc. », imagine l’éternel optimiste.

À l’origine composé de six bangas, le site touristique de Fayadhu en compte aujourd’hui quatre. A raison d’un banga détruit par semaine, Mayotte assiste désormais aux dernières heures de ce que l’homme qualifie de « seuls véritables bangas traditionnels ». Dans un dernier espoir, « J’accuse » lance pourtant un ultime appel à l’aide aux citoyens intéressés par la préservation de ce vestige culturel. Dans le cas contraire, l’homme hésite malgré tout à « préserver un seul banga au milieu du parc à jeux ».  À en croire ses dires, il s’agirait alors « du dernier banga mahorais ».  

Pour contacter Fayadhu Halidi : 06 39 22 31 37, Fayadhu.h@gmail.com

 

 

Sécurité | Manifestation à Bandrélé après l’agression des gendarmes

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Deux jours après la violente agression de deux gendarmes du GIGN de Mayotte dans le sud-est de l’île, à Bandrélé, dimanche, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés mardi matin à l’aube. Des membres du Collectif des citoyens de Mayotte étaient sur les lieux pour interpeller le maire sur ces nouvelles violences. 

Ils souhaitaient interpeller le maire. Plus d’une soixantaine de manifestants se sont rassemblés dès 5 heures du matin mardi dans la commune de Bandrélé, au sud-est de Mayotte. L’élément déclencheur de cette mobilisation matinale a été la violente agression, à coups de pierres, dimanche, de deux gendarmes appartenant à l’antenne locale du GIGN en intervention dans la commune, par un groupe d’individus postés en embuscade. Différents blocages ont ainsi eu lieu dans la journée de mardi, à la mairie et au dispensaire de Bandrélé, fait savoir Abdoulhanyou IBRAHIMA, adjoint au DGS de Bandrélé. « Les manifestants ont demandé à parler absolument au maire et au sous-préfet en charge de l’immigration (Julien Kerdoncuf NDLR) », indique l’adjoint, qui ajoute que des personnes encagoulées étaient présentes parmi la foule. Une quarantaine de gendarmes étaient déployés pour encadrer la manifestation. « Une réunion devait se tenir à dix heures, mais le temps de mettre de l’ordre avant l’arrivée du sous-préfet, elle a débuté à 11 heures et s’est achevée vers 13h40 » précise l’adjoint au DGS. Cette réunion a rassemblé des membres du CODIM (Comité de Défense des Intérêts de Mayotte), le colonel Philippe Leclercq, un adjoint au maire de Bandrélé ainsi que le sous-préfet Kerdoncuf.

« Un symbole de la nation attaqué »

Foumo Silahi, président du Civirevos (Collectif des Citoyens Vigilants et Révoltés de Mayotte) et membre du CODIM, fait partie des organisateurs de la manifestation. « Notre but n’était pas de bloquer la mairie mais de marquer les esprits et de rappeler au maire que ce qu’il s’est passé dimanche s’est produit dans sa commune, qui est placée sous sa responsabilité », explique-t-il, plaidant pour une sécurisation de la zone. « Il y a beaucoup de déception dans la population sur les questions de sécurité » a encore estimé Foumo Silahi, ajoutant que cette nouvelle agression aux forces de l’ordre revêt une gravité particulière, dans la mesure où « c’est le symbole de la nation qui est attaqué. » L’autre objectif de ce rassemblement était de montrer le soutien de la population aux forces de l’ordre. Certains manifestants ont ainsi rendu, dès lundi soir, visite à la famille de l’un des gendarmes attaqués pour l’assurer de leur solidarité, fait savoir le président de Civirevos.  

 

Pronostic vital toujours engagé pour l’un des blessés

Le colonel Philippe Leclercq a indiqué que le gendarme du GIGN qui avait été le plus grièvement blessé dans l’attaque avait été opéré à La Réunion dans l’hôpital où il a dû être évacué après avoir reçu des jets de pierres à la tête. L’opération s’est bien déroulée mais le blessé reste placé sous coma artificiel et « le pronostic reste réservé sur son état de santé », fait savoir le colonel. Son collègue, sorti de l’hôpital lundi matin, fait toujours l’objet d’une étroite surveillance médicale.

 

 

Sécurité Deux gendarmes du GIGN blessés en intervention

Deux gendarmes du GIGN ont été victimes d’une violente agression en embuscade dimanche, par un groupe d’individus « sortis d’un fourré ».

Ils étaient déployés à Bandrelé, au sud de Mayotte, dans le cadre d’un dispositif sur la sécurisation des sites touristiques. Deux gendarmes du GIGN ont été victimes d’une violente agression en embuscade dimanche, par un groupe d’individus « sortis d’un fourré » a-t-on appris auprès du colonel Philippe Leclercq, commandant de la gendarmerie de Mayotte. Les deux gendarmes, mahorais et membres de l’antenne du  GIGN de Mayotte – depuis sa création en août 2016 – étaient déployés au sein d’une unité d’une dizaine de militaires pour procéder à l’interpellation d’un suspect faisant l’objet d’un mandat de recherche. La préfecture indique sur son site que les gendarmes du groupe d’intervention agissaient sur commission rogatoire « pour plusieurs vols aggravés ces derniers mois ». Les deux hommes ont été visés par des jets de pierre dans une attaque que le colonel Leclercq a décrite comme d’une « forte sauvagerie ». « Les autres militaires déployés ont immédiatement porté secours à leurs deux collègues », dont l’état de santé est particulièrement préoccupant. Âgés de 34 et 38 ans, les deux gendarmes sont pères de famille. 

Un des gendarmes entre la vie et la mort

L’un d’eux a dû être évacué à La Réunion pour être pris en charge par les services hospitaliers. Placé sous coma artificiel, son pronostic vital est engagé et il présente une blessure intracrânienne. Son état n’a pas connu de dégradation au cours de la nuit, fait savoir le colonel Lelercq, avec cependant, précise la préfecture, « un risque d’hémorragie cérébrale ». L’autre gendarme a été moins grièvement blessé mais continue de faire l’objet d’une surveillance accrue des services hospitaliers de Mamoudzou. Aucune interpellation n’a pu être réalisée ce dimanche mais « des investigations, qui engagent de gros moyens » sont en cours, indique le colonel Leclercq. La justice a été saisie d’une procédure pour tentative d’homicide volontaire. « Le préfet de Mayotte, Dominique Sorain, condamne ces actes de violences inacceptables et assure son soutien indéfectible aux gendarmes blessés, à leurs familles et à leurs collègues » a réagi la préfecture dans un communiqué publié lundi. La ministre des Outre-Mer s’est également exprimée par voie de communiqué lundi, condamnant à son tour « ces actes de violences inacceptables ». Il y a encore un mois, un policier de la brigade anti-criminalité perdait un œil à la suite d’un tir de projectile dans une intervention de maintien de l’ordre, à Passamainty.

 

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes