Le syndicat Sud et la CFTC ont voulu marquer leurs oppositions en n'assistant pas à la dernière réunion du comité technique d'établissement (CTE).
Lors de la réunion du comité technique d’établissement (CTE) de mardi, une partie du corps syndical n’a pas souhaité y assister. Les syndicat Sud et CFTC voulaient ainsi dénoncer des manquements au règlement intérieur. Pour le directeur du centre hospitalier de Mayotte, il s’agit du top départ avant les élections syndicales prévues en fin d’année.
La fracture entre les syndicats du centre hospitalier de Mayotte est de plus en plus nette ces derniers jours. Ce mardi, une réunion du comité technique d’établissement a été boycottée par le syndicat Sud, ainsi que par la confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). La raison ? “La direction n’a pas respecté le règlement intérieur”, indique Madjid Mouayad, le représentant du syndicat Sud Santé Sociaux. “Nous n’avons pas reçu de convocation pour cette réunion. C’était pareil lors de la dernière réunion du comité d’hygiène, sécurité et des conditions de travail (CHSCT).” Un courrier a donc été envoyé aux instances nationales du syndicat Sud afin de dénoncer “une discrimination syndicale”. Un autre l’a été à l’attention de l’inspection du travail.
En fin d’année, les sièges dans les différents comités seront remis en jeu avec l’élection de nouveaux représentants du personnel.
Car si les deux syndicats n’ont pas souhaité être présents à cette réunion, Force ouvrière, la confédération française démocratique du travail (CFDT) et la confédération générale des travailleurs (CGT) n’ont pas voulu faire l’impasse. “En tant que secrétaire du CTE, j’ai estimé nécessaire d’[y] aller et la CFDT, la CGT et FO également”, assure Anli Rigotard, dirigeant syndical CFDT Santé. “Car les points évoqués font suite aux réunions que nous avons eu avec l’agence régionale de santé. Bloquer pour bloquer ne m’intéresse pas, surtout si nous sommes sûrs de débloquer des situations.”
“Une histoire d’élections”
Cette absence des syndicats, Christophe Blanchard regrette également. Pour le directeur par intérim du CHM, “le syndicat Sud n’est pas venu à la réunion du CTE parce qu’il est en guerre contre les syndicats. C’est une histoire d’élections. Elles ont lieu en fin d’année”. Sur les convocations non reçues, Christophe Blanchard confirme qu’elles sont bien envoyées en temps et en heure, et cite un problème davantage technique. “Je sais que la taille de nos boîtes aux lettres est insuffisante. J’ai demandé au service informatique d’augmenter leurs capacités”, fait-il remarquer. Concernant le courrier adressé à l’inspection du travail, le directeur est plutôt confiant. “Je suis prêt à recevoir l’inspecteur pour lui montrer les mails.”
Une maternité complètement surchargée
Le directeur du CHM, Christophe Blanchard, a “d’autres préoccupations” en ce moment. “On avait, ce mardi, 77 bébés dans le service de néonatologie, alors qu’on a trente places”, s’inquiète-il. Confrontée à une très grosse activité depuis le début d’année, la maternité doit en effet faire avec des moyens limités pour accueillir tous ces enfants dans ce service dédié aux prématurés et aux bébés malades. Le directeur a donc fait appel à l’agence régionale de santé de Mayotte pour obtenir du matériel et du personnel supplémentaire. Cette suractivité pourrait bien faire grimper à nouveau le record de nombre de naissances dans la plus grande maternité de France. “On a dépassé 10.000 l’an dernier. Avec les prédictions, on pourrait atteindre 12.500 à la fin de l’année 2022”, observe Christophe Blanchard.
À l’aube de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, Flash Infos et Mayotte Hebdo vous proposent chaque semaine un tour d’horizon des programmes des candidats à l’Élysée. Durant ce mois, seront ainsi abordés la représentation nationale, l’éducation, la sécurité, l’économie et la santé. Si certains candidats bénéficient de comités de soutien sur Mayotte pour faire campagne, d’autres n’ont pas cette chance. On a donc repéré les différentes mesures qu’ils proposent pour améliorer la sécurité.
Sujet majeur à Mayotte, il est très rare que le thème de l’insécurité ne soit pas abordé lors des repas de famille ou entre amis. À l’approche de l’élection présidentielle, tous les candidats ont fait des propositions pour lutter contre ce phénomène. Et ils le font souvent de manière chiffrée, à l’image du recrutement de policiers demandé par beaucoup. ”30.000 représentants des forces de l’ordre” sont promis par Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), même nombre pour Fabien Roussel (Parti communiste) qui préfère “des policiers de proximité”. Jean Lassalle (Résistons !), récemment passé à Mayotte, veut “6.000” policiers ou gendarmes de plus. Anne Hidalgo (Parti socialiste) et Éric Zemmour (Reconquête !) promettent aussi d’augmenter leur nombre, mais ne se lancent pas dans des estimations chiffrées.
Un abaissement de la majorité pénale plébiscité par la droite
Vrai marqueur politique, les candidats les plus à droite, comme Nicolas Dupont-Aignan et Éric Zemmour, estiment que la sécurité serait renforcée en baissant la majorité pénale à 16 ans. Le deuxième est d’ailleurs le prétendant qui a sans doute le plus axé sa campagne sur la sécurité et l’immigration. L’ancien chroniqueur veut “une grande loi de programmation sur cinq ans” dédiée à la sécurité et l’instauration de “la présomption de légitime défense pour les policiers”. C’est-à-dire que chaque policier ayant fait usage de son arme ne pourrait pas être poursuivi de la même manière que les autres justiciables. En matière d’immigration, les deux candidats sont pour la suppression du droit du sol, Éric Zemmour allant plus loin en étant contre le regroupement familial et en promettant “un ministre de la remigration”.
À gauche, l’immigration n’est pas abordée de la même manière. Ainsi, Yannick Jadot (Europe écologie-Les Verts) émet l’idée de “régulariser les personnes installées en France”. Dans le même état d’esprit, Anne Hidalgo préfère “régulariser les sans-papiers établis en France depuis un long délai”. Pareil pour la sécurité, les deux candidats sont favorables aux alternatives à la prison, tout comme Fabien Roussel qui est absolument contre le fait d’enfermer les jeunes entre 13 et 16 ans. Des idées totalement à l’opposé de Nicolas Dupont-Aignan et Éric Zemmour. Le premier propose de créer “40.000 places de prison” dans les casernes abandonnées, tandis que son concurrent en réclame 10.000, tout en expulsant 10.000 prisonniers étrangers.
Le NPA veut désarmer la police
Seule candidate à faire peu de propositions en matière de sécurité, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) propose simplement de dépénaliser le cannabis et promeut “la liberté de circulation des migrants”, étant contre toutes formes de frontières. À l’extrême gauche aussi, Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) a lui aussi choisi des idées radicalement différentes des autres candidats. Pas favorable à l’augmentation du nombre de policiers, il suggère plutôt de les désarmer et cible même plusieurs armes utilisées aujourd’hui (tasers, LBD, grenades de désencerclement). Comme Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), il propose la suppression de la brigade anti-criminalité. Totalement opposé à la loi de sécurité globale promulguée en 2021, il réclame purement et simplement son abrogation.
Marine Le Pen (Rassemblement national)
Les Mahorais subissent une dégradation continue de leur sécurité. Les agressions physiques se multiplient. L’ultraviolence, souvent gratuite, devient un phénomène banal. Élue présidente de la République, la restauration de l’ordre et de la sécurité sera une priorité absolue pour Marine Le Pen. Aussi, la mise en œuvre d’une loi de programmation pour la sécurité et la justice permettra de créer jusqu’à 10.000 postes de policiers et gendarmes, de doubler le nombre de magistrats et de leur donner les moyens d’agir. Bien évidemment, une partie de ces nouvelles recrues sera affectée à Mayotte. Cette loi mettra fin à l’impunité des mineurs délinquants en sanctionnant dès la première infraction. À ce titre, la majorité pénale sera abaissée à seize ans. Et pour plus d’efficacité, la loi accompagnera les communes de plus de 10.000 habitants à renforcer leurs polices municipales et leurs dispositifs de vidéoprotection.
Par ailleurs, l’ensemble des chiffres disponibles à Mayotte nous montre que la criminalité et la délinquance sont d’abord liées à la submersion de l’immigration clandestine. À ce titre, Marine Le Pen se propose, dès le début de son quinquennat, de mettre un terme à l’immigration illégale en soumettant aux Français, « par la voie la plus démocratique qui soit », un référendum sur un projet de loi sur l’immigration qui s’appliquera sur toute la France, y compris en Outre-mer (suppression du droit du sol, expulsion des délinquants étrangers, fin de la régularisation des clandestins, …). Enfin, avec l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir, un changement diplomatique s’amorcera vis-à-vis de l’Union des Comores (pas d’expulsion, pas de visa pour la France).
Daniel Zaïdani, président du comité de soutien de Marine Le Pen à Mayotte
Jean-Luc Mélenchon (L’Union populaire de gauche)
La problématique de la sécurité est un problème central à Mayotte et nul responsable politique ne niera ou ne minimisera son ampleur. Les Mahorais et Mahoraises en souffrent et leur sécurité doit être garantie. Force est de constater que les réponses apportées jusqu’alors n’ont pas permis de faire reculer l’insécurité qui y règne.
Alors quelles solutions ?
1- Restaurer l’autorité de l’État en donnant à la police et à la justice les moyens de fonctionner correctement. Le département est largement sous-doté comparé à la métropole et le surmenage conduit aux burn-outs et l’absentéisme. Toutefois la seule réponse judiciaire, certes indispensable, est insuffisante.
2- Donner les moyens à l’école de fonctionner en n’écartant pas des jeunes du parcours scolaire.C’est un fléau qui est un terreau de la délinquance.
3- Mettre en place des structures et mesures de suivi des jeunes délinquants pour éviter toute récidive.
4- Faire reculer la pauvreté pour faire reculer l’insécurité en créant des emplois publics, en augmentant le SMIC (1.400 euros) et en donnant à tout jeune souhaitant poursuivre ses études une aide de plus de 1.000 euros.
5- En menant une discussion et une coopération franche et sincère avec les Comores afin de faire stopper cette immigration massive vers notre département.
Le comité de soutien de Jean-Luc Mélenchon à Mayotte
Emmanuel Macron (La République en Marche)
La sécurité est un droit fondamental car sans sécurité il ne saurait y avoir de liberté et d’épanouissement individuel. Au-delà de l’augmentation des moyens financiers et humains depuis 2017 et du renforcement des outils nationaux d’action contre la délinquance, la criminalité et le terrorisme, Emmanuel Macron a souhaité prendre à bras le corps les problèmes spécifiques des Outre-mer, avec notamment l’unification des directions de la police nationale à Mayotte, au 1er janvier 2019. Ou encore avec une déclinaison et une adaptation du “Grenelle” dans chacun des territoires d’Outre-mer, pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Dès 2017, le président de la République a placé la protection au cœur de son action. Les moyens ont été considérablement renforcés. Plus de sécurité avec 400 forces de l’ordre supplémentaires, plus de moyens pour lutter contre l’immigration clandestine avec l’opération Shikandra et plus de fermeté avec le durcissement des conditions d’accès au droit du sol portées par le sénateur Thani Mohamed Soilihi. Des mesures qui prouvent déjà leur efficacité et la volonté d’Emmanuel Macron de réduire l’immigration clandestine et de faire de Mayotte un département sûr : 22.000 reconduites à la frontière depuis le début de l’année, près de 6.000 embarcations illégales interceptées et 70% de tentatives d’entrées stoppées.
Depuis 2017, l’État a reconstitué des forces indispensables. Il ne suffisait pas de déplorer l’insécurité, il fallait donner les moyens d’agir. Et c’est ce qu’a fait Emmanuel Macron. 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires ont été recrutés, la construction de 15.000 places de prison lancée et les offensives contre les points de trafic de drogue renforcées. Pour les années à venir, il faut aller au bout de ce réarmement, juridique et matériel, pour faire respecter nos lois et nos valeurs par tous.
Les Jeunes avec Macron
Valérie Pécresse (Les Républicains)*
Pendant la présentation de son programme pour les Outre-mer, lundi dernier la suppression du droit du sol était l’une des promesses de la candidate des Républicains, citant « la Guyane » et « Mayotte » en exemple. Voulant « restaurer l’état de droit », elle a pour ambition de renforcer les moyens de la police et de la justice. Dans sa « lettre aux Mahorais », elle précisait d’ailleurs qu’elle mettrait ses renforts « au niveau nécessaire ».
Dans ce courrier, elle promettait également « un plan quinquennal avec une montée des effectifs de magistrats et de greffiers », une deuxième prison (promis également par le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti lors de son récent passage à Mayotte), « un palais de justice » et « un centre pénitentiaire pour mineurs ».
Concernant l’immigration, elle veut autoriser les primo-demandeurs de titres de séjour à faire leur demande uniquement depuis les consulats français. « Les conditions de régularisation et le regroupement familial seront restreints », annonce-t-elle cependant.
*Le comité de soutien de Valérie Pécresse ne nous a pas envoyé de texte cette semaine.
Un peu plus d’un mois après un précédent mouvement de grève, le personnel du lycée de Sada revendique à nouveau une “souffrance au travail”. Jeudi 24 mars, les employés administratifs, techniques, ouvriers, sociaux et de santé (ATOSS) ainsi que des professeurs ont décidé de manifester dans l’enceinte de l’établissement pour dénoncer une “situation dégradée depuis trop longtemps”.
“Mails vexatoires, humiliations, brimades, chantage…” Les représentants des syndicats ne tarissent pas d’éloges lorsqu’il s’agit de décrire la direction du lycée de Sada. À l’origine de ces tensions ? Un cruel manque de communication entre les employés et le proviseur de l’établissement. “Nous sommes face à un pouvoir très vertical”, affirme Asma*, employée administratif, technique, ouvrier, social et de santé (ATOSS). “J’ai été évincée d’un projet que je portais depuis plusieurs années et lorsque j’ai demandé des explications, je n’ai jamais eu de réponse.” Autour de la table en salle des professeurs, tous évoquent un malaise grandissant et des discriminations.
Différents sons de cloche
“Le lycée se développe depuis trois ans. Nous avons inauguré de nouveaux bâtiments, ouvert une classe préparatoire aux grandes écoles… L’établissement évolue et certains refusent ces changements”, se défend Jean-Pierre Redjekra, proviseur au sein du lycée de Sada. En effet, les personnels en poste depuis plus de vingt ans ne cachent pas leur mécontentement à l’heure où de nouveaux cadres de catégorie A et B sont affectés à leurs postes. “C’est moi qui ai formé cette personne et aujourd’hui, je me retrouve à effectuer des tâches subalternes », se révolte Fatima*, cadre de catégorie C. Une mutation pourtant nécessaire que justifie le chef d’établissement, qui dit comprendre “que certains employés puissent se sentir lésés” et assure leur confier des missions importantes bien que différentes de celles qu’ils assuraient jusqu’à présent.
Impossible d’accorder ses violons ?
Mercredi 23 mars, les personnels éducatifs ont pu durant quatre heures discuter avec Jean-Pierre Redjekra afin de faire remonter leur mal-être. Une réunion qui n’a visiblement pas contenté les grévistes qui étaient rassemblés dès le lendemain. “Il y a un gros problème au niveau des ressources humaines”, s’indigne Marc*, enseignant en Histoire-Géographie. “Tous les arrêts maladies sont suspicieux. L’établissement demande des justifications qui n’ont pas lieu d’être. Les ATOSS n’ont pas de fiche de poste. Les contractuels soucieux de ne pas perdre leur poste souffrent en silence…”
Alors que le dialogue semble rompu, le proviseur affirme prendre en considération les demandes des uns et des autres et a d’ores et déjà programmé le 29 mars une permanence d’écoute des personnels avec un cadre des ressources humaines du rectorat. “Ceci pourrait être un moyen pour les employés de discuter avec une personne extérieure et de mettre en place des solutions”, affirme Jean-Pierre Redjekra. Mais alors véritable solution au problème ou coup d’épée dans l’eau ?
Silence radio
“À 11h aujourd’hui, le proviseur a proposé un temps d’échange, mais l’ensemble du personnel a refusé pour renvoyer à la direction le sentiment ressenti par celui-ci lorsque celle-ci refuse de répondre à nos sollicitations écrites”, répond l’un des représentants syndicaux. Mardi prochain les plaignants rencontreront également le recteur, Gilles Halbout lors d’une audience. L’occasion peut-être de trouver un terrain d’entente face à ce problème qui semble insoluble…
À l’heure où la majorité des départements français incinèrent leurs déchets, Mayotte a quant à elle opté pour l’enfouissement. Une solution plus adaptée à un territoire où les déchets ménagers ne sont pas correctement triés par la population et où beaucoup d’éco-organismes chargés de la revalorisation des déchets industriels manquent à l’appel. Le lieu d’enfouissement se situe à Dzoumogné, dans le nord de l’île, et se nomme ISDND pour installation de stockage des déchets non dangereux. Présentation d’une entité qui s’efforce également de valoriser autant que faire se peut les montagnes de déchets dont elle a la charge.
Lorsqu’on évoque le traitement des déchets à Mayotte, une vision désastreuse vient automatiquement à l’esprit. Et pour cause, il ne faut pas se mentir : l’île aux parfums est sale, il suffit de quitter quelques instants les routes nationales pour le constater. Une situation qui exaspère les habitants et fait fuir les touristes. Et pourtant, en bout de chaîne, il existe une structure extrêmement bien pensée chargée de l’enfouissement des déchets : l’installation de stockage des déchets non dangereux. Conçue pour éviter toute pollution des sols et des nappes phréatiques, elle est soumise à des contrôles réguliers de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement.
« L’ISDND a été ouverte en 2014 pour remplacer les cinq anciennes décharges sauvages de Mayotte où les déchets étaient brûlés sans respect des normes en vigueur en France », explique Sébastien Suchy, le directeur des entreprises sœurs Star Urahafu et Star Mayotte, appartenant toutes deux au groupe Suez. L’ISDND est une délégation de service public gérée par Star Urahafu dont le client est le Sidevam 976. Souffrant d’une image si catastrophique en raison de ses déficiences en matière de collecte, ce syndicat a donc quand même mis en place un système efficace de traitement et de revalorisation des ordures ménagères non triées et des déchets industriels banals (DIB). Ces derniers atterrissent à l’enfouissement quand il n’existe pas d’éco-organisme dédié à leur typologie à Mayotte. Ils constituent 4.3% du volume total des déchets enfouis à Dzoumogné.
Comment fonctionne l’ISDND ?
Le fonctionnement de l’ISDND repose sur une collaboration entre le Sidevam 976 et son délégataire, l’entreprise Star Urahafu. Les agents du syndicat ramassent les ordures à travers tout le territoire mahorais, à l’exception de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, qui préfère faire appel à des entreprises privées (MAP et Enzo). Une fois collectées, les ordures sont acheminées vers les quatre quais de transfert de l’île. À partir de là, les agents de Star Urahafu prennent le relais de ceux du Sidevam en récupérant les déchets déposés sur les quais pour les emmener à Dzoumogné.
Située bien à l’écart de toute habitation, sur un terrain de 23 hectares cédé au Sidevam par le conseil départemental, l’ISDND est une vaste installation à ciel ouvert. Elle se charge du traitement et de la revalorisation des ordures ménagères (88.6 %), des DIB (4.3%), des déchets issus du refus de tri (3.8%) ainsi que des boues de station d’épuration (2.3%). Les déchets valorisables issus du tri des ordures ménagères sont quant à eux collectés par l’éco-organisme Citéo, maître d’œuvre de Star Mayotte et acheminés à l’Écopôle de Longoni. Là-bas, ils sont retriés et envoyés en Inde et en Afrique du Sud pour y être recyclés. En théorie, Star Mayotte gère donc les déchets recyclables via l’Ecopôle de Longoni et Star Urahafu les déchets non recyclables via l’ISDND de Dzoumogné. Malheureusement, faute d’un tri correctement réalisé sur le territoire, beaucoup de déchets valorisables finissent à l’enfouissement.
Une fois arrivés sur le site de l’ISDND, les camions contenant les « déchets ménagers et assimilés non recyclables » et les « déchets industriels banals non recyclables » passent à l’accueil où leur chargement est contrôlé par un portique pour s’assurer de la non-radioactivité du chargement et pesé par un pont-bascule. Un agent administratif d’accueil identifie et vérifie ensuite le chargement du camion, enregistre, distribue et archive le bon de pesée. Puis, le chargement est déversé dans « le casier », une zone où toutes les ordures sont mélangées dans un premier temps (à l’exception des déchets verts qui font l’objet d’un traitement spécifique). Le fond et les côtés du « casier » sont étanchéifiés à l’aide de plusieurs couches de géomembranes de manière à éviter la pollution du sol par le lixiviat (liquide issu de la fermentation naturelle des déchets mélangé à l’eau de pluie). « Le site a été installé sur une terre argileuse étanche qui constitue déjà une sécurité passive », précise Sébastien Suchy. « Les géomembranes que nous avons installées renforcent cette étanchéité naturelle, constituant ainsi une sécurité active. »
À mesure qu’ils arrivent, les déchets sont constitués en couches verticales régulièrement recouvertes de terre pour accélérer leur putréfaction. Le casier s’élève actuellement à 45 mètres et son design a été conçu pour éviter tout risque d’effondrement. Certes, les déchets plastiques non biodégradables sont mélangés aux autres, mais ils sont compactés au maximum et, avec l’étanchéité mise en place, ne peuvent pas se répandre en dehors du casier. « Comme il n’y a pas d’usine de traitement du plastique à Mayotte, l’enfouissement est la seule solution pour les déchets plastiques non triés par la population et les DIB non pris en charge par des éco-organismes », confie le directeur. Combien de temps pourra-t-on encore enfouir ce plastique à Dzoumogné sans risque de saturation ? « La structure a été conçue pour durer 30 ans. Cela laisse le temps aux acteurs du territoire de trouver une solution plus pérenne », rassure Sébastien Suchy.
Valorisation en circuit fermé et production de compost
Le recouvrement du casier par la terre provoque la putréfaction des déchets par un processus naturel de fermentation produisant un liquide appelé lixiviat. Riche en matières organique, ce dernier ne peut pas être rejeté en l’état dans la nature et doit faire l’objet d’un traitement réalisé dans une station dédiée à cet effet. « Le lixiviat est pompé par de gros tuyaux installés au fond du casier », prévient Adrien Fabbas, le responsable d’exploitation de Star Urahafu. « Il est ensuite envoyé dans un bassin de 3.000 mètres cubes où il est traité par oxygénation, microfiltration et osmose inverse de manière à le dépolluer. Nous faisons vérifier la pureté des rejets via des échantillons envoyés dans un laboratoire en métropole et la DEAL nous soumet à des contrôles réguliers. » Une autre partie du lixiviat est quant à elle réinjectée dans le casier afin d’humidifier les nouveaux déchets Il s’agit donc d’une valorisation en circuit fermé.
Les déchets verts font quant à eux l’objet d’un traitement spécifique. Acheminés à l’ISDND par des professionnels, ils sont compactés et transformés en andins de fermentation pour, à terme, créer du compost. Ce dernier est alors mis à la disposition des agriculteurs de l’île qui peuvent venir le chercher directement sur le site. La taille de la plateforme de compost atteint les 5.000 mètres carrés.
Projet de valorisation des déchets via le biogaz
L’autre produit issu de la fermentation des déchets du casier s’avère bien plus intéressant pour le territoire : il s’agit du biogaz. Celui-ci est essentiellement composé de dioxyde de carbone et de méthane (entre 30 et 50%). Or le méthane, à l’instar du butane, de l’essence ou du diesel, est un carburant. Pour le moment, le biogaz est brûlé à la torchère, mais Star Urafahu a d’ores et déjà installé un moteur où il sera injecté pour produire de l’électricité. « Jusqu’à présent nous n’avions pas encore assez de débit pour démarrer le moteur, mais là nous y arrivons et il devrait être activé au cours de ce premier semestre 2022 », affirme Sébastien Suchy. Puisé par des puits forés au cœur du massif de déchets du casier, le biogaz sera donc injecté dans ce moteur de 1 mégawatt qui produira de l’électricité selon le principe du moteur à explosion. Sa production correspondra à l’alimentation d’une petite ville de 6.000 à 10.000 habitants. Un raccordement de ce moteur avec le réseau électrique local (EDM) est prévu de manière à réduire la proportion d’électricité issue de la dégradation des énergies fossiles, procédé très polluant malheureusement majoritaire à Mayotte (95% de la production).
L’ISDND ne se contente donc pas de stocker les déchets dont elle a la charge, mais s’efforce également de les valoriser. Encore faut-il que la quantité valorisable soit suffisante… Ce qui n’est pas encore le cas ! La faute à trop de refus ou d’erreurs de tri de la part d’une population encore peu habituée à ce geste non encore ancré dans les mentalités des habitants qui ont pour le moment encore d’autres priorités. La faute aussi au manque d’éco-organismes pour traiter les DIB. D’ici 2044, c’est-à-dire à la fin du contrat de délégation de service public passé entre le Sidevam et Star Urahafu, les acteurs du traitement des déchets sur le territoire devront avoir trouvé une solution plus pérenne. L’idéal serait évidemment une valorisation de l’ensemble des déchets produits sur l’île. Utopique ? L’avenir nous le dira !
Dans le cadre de la journée mondiale de l’eau célébrée le 22 mars 2022, la fédération mahoraise des associations environnementales en partenariat avec la ville de Mamoudzou, vous invitent à participer à une matinée randonnée découverte du bassin versant d’alimentation en eau potable de la Gouloué ce samedi 26 mars. Départ devant le collège de Passamaïnty à 7h30, pour un retour prévu vers 12h30.
Vous avez entre 18 et 26 ans, vous êtes de nationalité française, vous aimez valoriser la culture mahoraise, vous êtes disponible minimum deux semaines entre juillet et début août 2022 ? Que votre résidence principale soit à Mayotte, en métropole, à La Réunion ou dans un autre territoire d’Outre-mer, lancez-vous dans l’aventure de Miss Salouva pour représenter la beauté mahoraise.
Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 mai prochain. Les castings se dérouleront le 18 avril et les quatre samedis du mois du mai. Les lieux et les horaires seront précisés ultérieurement. Pour plus d’informations, veuillez contacter le comité par email à misssalouvamayotte@gmail.com ou par téléphone au 06.39.20.17.88.
Après une semaine de préparation et la demi-finale samedi dernier, la finale du concours d’éloquence océan Indien a eu lieu ce mardi 22 mars au Téat Champ Fleuri de Saint-Gilles. Les 13 candidats encore en lice ont mis du cœur dans leurs discours, tous basés sur le thème de la résilience. À l’issue de la soirée, les trois lauréats sont Romane Técher (prix coup de coeur), Asma Mohamed Ahmed (2nd prix) et Sharif Nefra (1er prix). Seule représentant mahoraise, Rayma Radjabou Boina n’a pas démérité, elle a tout donné sur scène. L’ensemble des jeunes participants étaient au premier rang pour encourager leurs pairs.
Partenaire de cette 1ère édition aux côtés de l’association Jeunes Aujourd’hui pour Demain, le Département de Mayotte a offert un exemplaire de la bande dessinée « Mayotte, rencontre de peuples et de civilisations » aux 13 finalistes, accompagné d’une lettre de félicitations du président, Ben Issa Ousseni. « Vous êtes l’avenir de nos territoires, et vous portez la voix de la jeunesse de l’océan Indien. En tant qu’élus et décideurs, nous avons le devoir de vous écouter car par vos mots, vous traduisez la pensée de vos pairs. »
Le jeune footballeur Warmed Omari, natif de Bandraboua, a rejoint le centre de Clairefontaine cette semaine pour son premier rassemblement avec l’équipe de France espoirs. Ce jeudi soir, cette dernière affronte en éliminatoires de l’Euro 2023 les Îles Féroé à Calais, à 22h45. Elle retournera ensuite dans le Pas-de-Calais, lundi prochain, pour y rencontrer l’Irlande du Nord en match amical. Ce duel remplace celui initialement prévu face à l’Ukraine. Titulaire au sein de la défense centrale d’un Stade rennais en forme, le Mahorais de 21 ans n’en finit plus d’impressionner et a de grandes chances de jouer ses premières minutes en Bleu. Car, outre Benoît Badiashile qui fait figure de leader dans cette sélection espoirs, son concurrent direct, William Saliba, a été appelé en équipe de France A et n’a pas été remplacé.
La communauté de communes du Sud de Mayotte élabore son plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi-H) valant programme local de l’habitat (PLH), qui perrmettra de fixer le cap à l’horizon 2035 en matière d’aménagement et de développement du territoire de l’intercommunalité.
Pour informer au mieux la population, des réunions publiques d’informations sur le futur projet d’aménagement et de développement durable sont prévues dans les quatre communes membres selon le planning suivant : lundi 28 mars au plateau de Kani-Bé à partir de 18h, mardi 29 mars au pôle culturel de Chirongui à partir de 18h, mercredi 30 mars sur le parvis de la mairie de Bandrélé à partir de 18h, jeudi 28 mars sur la place publique à Boueni à partir de 18h.
Le colonel Capelle, commandant la gendarmerie de Mayotte a signé ce mardi une convention de partenariat avec Naftal-Dylan Soibri, réalisateur et producteur de la série FBI Mayotte. Il s’agira notamment de permettre aux acteurs de la série de bénéficier d’un stage en immersion, leur permettant notamment d’accéder aux techniques d’intervention professionnelle.
Pour le colonel Capelle, cette série télévisée qui « aborde avec une pointe d’humour la vie mahoraise au travers d’une enquête judiciaire, promeut le savoir-faire cinématographique local et concourt au rayonnement de Mayotte ». Ce partenariat s’ajoute aux dispositifs d’accompagnement déjà mis en œuvre au profit de la jeunesse locale par la gendarmerie de Mayotte et qui constituent pour son commandant un réel leitmotiv.
Le 10 novembre dernier, aux abords du lycée de Kahani où des affrontements entre bandes viennent de se produire, des individus aux visages dissimulés, porteurs d’armes blanches et vêtus de combinaisons et de « djellabas » de femmes, prennent pour cible les gendarmes présents en leur lançant des projectiles. Les militaires sont alors contraints de riposter par des tirs de grenades lacrymogène mettant en fuite les assaillants.
L’enquête diligentée par les militaires de la brigade territoriale autonome de Sada a permis de recouper des images et des témoignages pour identifier formellement quatre des mis en cause. Placés en garde à vue le 21 mars dernier, ils reconnaissent les faits et seront tous jugés au mois de juin prochain à l’occasion d’une audience correctionnelle du tribunal judiciaire de Mamoudzou.
Les prix à la consommation augmentent de 1% en février 2022 à Mayotte. En cause : l’explosion plus ou moins importante dans les domaines de l’énergie (+15.1%), des hydrocarbures (+5.1%) et de l’alimentaire (+1.2%), en particulier les viandes et les volailles (+3.1%). En revanche, les prix des services reculent (-1%) : les tarifs des transports et communications diminuent (-3.9%), tirés par ceux du transport aérien. Sur 13 mois, de janvier 2021 à février 2022, les prix augmentent de 4.1% à Mayotte, contre 3.6% sur le reste du territoire national.
Dans un communiqué, le député LR Mansour Kamardine salue le verdict du procès des coupeurs de routes qui avaient terrorisé Mayotte en juin 2016. Selon lui, « il est à la hauteur des violences barbares exercées sur les populations ». La cour d’assises des mineurs a pour rappel condamner les neuf accusés à des peines allant de 11 à 18 ans. « Le travail des enquêteurs et la réponse judiciaire ont été exemplaires dans un département qui souffre d’un état de droit en construction. Gageons que ce verdict soit le signe d’une dynamique positive de mise en œuvre d’une politique pénale ferme contre les violences aux personnes. »
Après avoir été secourus par les membres d’équipage du cargo Petalouda dans les eaux malgaches, les trois skippeurs ont été ramenés sur les terres mahoraises par la société nationale de sauvetage en mer (photo d’illustration).
Parti de Mayotte pour rejoindre Richards Bay en Afrique du Sud, le voilier Lorrigray II a coulé au large de Madagascar dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. À son bord, trois plaisanciers. Originaires de Suède, du Canada et d’Italie, ils ont pu regagner sains et saufs les côtes mahoraises le 22 mars.
Si le lagon offre des conditions optimales de navigation la majeure partie de l’année, l’océan Indien peut réserver bien des surprises. Alors qu’ils partaient en villégiature à bord du Lorrigray II, un voilier de 20 mètres, trois skippers ont vu leur embarcation couler au large de Madagascar. “Il était 18h30, heure de La Réunion, lorsque nous avons reçu l’alerte”, affirme le personnel du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de La Réunion. “L’événement a eu lieu dans les eaux malgaches. Cette zone n’est pas sous notre responsabilité, mais connaissant les conditions d’intervention à cet endroit, nous avons apporté notre soutien matériel et humain afin de secourir ces plaisanciers.”
La croisière ne s’amuse plus du tout
Alors que la nuit tombe, l’équipage du Lorrigray II voit sa coque se remplir d’eau. 18h30, les marins lancent un appel au secours. Conscient des risques encourus, ils abandonnent leur partenaire à voiles et se dirigent vers leur canot de sauvetage. Téléphone satellite, balises de détresse, les skippers entrent en contact avec les équipes du CROSS. “Nous avions affaire à des marins compétents, très bien équipés et très bien préparés. Ils ont su garder leur sang-froid et agir efficacement pour que nous puissions les localiser”, affirme le maître de quart du CROSS de La Réunion. Alors qu’ils observent impuissant leur voilier couler, pas un navire à l’horizon… Pas un ? Si ! Fort heureusement pour eux, les membres d’équipage du cargo Petalouda décident de dérouter leur navire pour venir en aide à leurs homologues du Lorrigray II. Après dix heures à bord de leur embarcation de fortune, les plaisanciers suédois, canadien et italien ont pu être retrouvés sains et saufs.
Le CROSS Réunion et la SNSM en action
Plus tard, alors qu’ils approchent des côtes mahoraises, la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) interviendra pour les ramener sur la terre ferme. Une opération “efficace” selon les membres du CROSS de La Réunion qui rappellent que la préparation et l’équipement des plaisanciers est indispensable pour ce genre de traversée. “Les skippers possédaient les moyens adéquats à la navigation en haute mer avec de nombreuses balises qui ont permis aux autorités malgaches et nous-même de mener à bien ce sauvetage.” Si l’un des rescapés a pris l’avion le 23 mars pour rejoindre son domicile, ses camarades de voyage auraient pour leur part pris quelques jours pour se remettre de leurs émotions sur l’île aux parfums. Quant aau voilier, coulé au fond des eaux malgaches, personne ne semble savoir pour l’instant ce qui lui est arrivé. Un mystère de plus englouti au fond des mers…
Directeur de l'IEDOM, Patrick Croissandeau prend plaisir à donner des conseils aux plus jeunes.
Directeur de l’institution d’émission des départements d’Outre-mer, Patrick Croissandeau est intervenu au régiment du service militaire adapté, mercredi après-midi. En cette semaine d’éducation à la finance, il était question d’argent et de bonnes pratiques.
Comment intéresser les plus jeunes à la bonne gestion de leurs finances et à éviter les pièges ? À l’Institution d’émission des départements d’outre-mer, on en a une petite idée. C’est donc pour cela, que le directeur de la structure, Patrick Croissandeau, et Daoulab Ali Charif, le responsable du service économie, sont allés à la rencontre des jeunes du RSMA (régiment du service militaire adapté) de Combani. Épargne, gestion de son compte courant, moyens de paiement… Divers thèmes étaient abordés ce mercredi après-midi devant la classe de 25 élèves. Une action qui s’inscrit dans la semaine de l’éducation à la finance, portée par l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) depuis cinq ans. “Ce type d’opérations est nécessaire puisqu’il y a une vraie demande. Ces questions-là ne sont jamais abordées au cours de leur éducation”, fait remarquer, toujours de façon économique, le directeur de l’IEDOM.
Les élèves de la RSMA ont écouté attentivement les façons de bien gérer leur budget.
Et les jeunes, qui le précisent ont tous un compte en banque, ne paraissent pas désintéresser. Hadji, âgé de 25 ans, raconte quand vient le sujet des fins de mois parfois difficiles : “J’ai accepté la demande de mon banquier de ne pas autoriser de découvert. Je ne gaspille jamais rien.”“C’est une bonne remarque”, répond Daoulab Ali Charif. “C’est vrai, vous n’êtes pas obligés d’avoir une autorisation de découvert.”
Des conseils pour repérer les faux billets
Et il n’y a pas que les thèmes proposés qui suscitent des interrogations. “Je serais incapable de vous citer les questions les plus récurrentes. Elles sont tellement diverses”, admet Patrick Croissandeau. “Hier, par exemple, un élève de cinquième m’a posé une question sur le bitcoin (une monnaie dématérialisée), avant de conseiller qu’il fallait plutôt en acheter il y a trois ans.” En parlant de monnaie justement, “comment reconnaît-on un vrai billet d’un faux ?”, demande-t-il, avant de présenter lui-même deux billets de dix euros où figurent bien un filigrane, un hologramme et une barre au milieu. Reconnaissant que la circulation des billets est “importante” sur Mayotte, il interroge son auditoire sur la raison du nombre impressionnant de 50 euros. “Les mazarenkas”, répondent facilement les jeunes. “J’espère qu’ils vont retenir des choses”, fait observer le directeur qui veut ainsi multiplier ce type d’actions dans le 101ème département, quelques minutes avant de conclure son intervention.
Un grand nombre de personnes se pressaient autour des stands de la Place de la République ce mercredi.
À l’occasion de la semaine nationale de la petite enfance, les différents acteurs du domaine, qu’ils soient institutionnels ou associatifs, ont monté des stands ce mercredi 23 mars sur la place de la République à Mamoudzou pour informer le public sur ce secteur d’activité. Générant de gros besoins en termes de ressources humaines du fait de la forte démographie que connaît l’île, il n’en reste pas moins que les métiers de la petite enfance sont désormais très réglementés, ce qui crée un frein au développement des crèches notamment.
Place de la République, mercredi 23 mars. Une foule importante composée principalement de femmes (tradition oblige à Mayotte…) se pressent derrière les stands installés par les acteurs de la petite enfance. Ni une ni deux, celui de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) se retrouvent pris d’assaut. Service du conseil départemental dont la fonction médico-sociale est axée sur la prévention, la PMI possède de nombreux points d’accueil aux quatre coins de l’île, assidûment fréquentés par les Mahoraises.
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Une table ronde sur les crèches, animée par les différents professionnels du secteur, était organisée en fin de matinée.
La table ronde a attiré de nombreux demandeurs d’emploi et étudiants venus se renseigner sur les métiers de la petite enfance.
Ségolène Meunier (à g.), responsable du bureau petite enfance de la PMI, aux côtés d’une agente de Pôle Emploi avec lequel sa structure a noué un partenariat pour développer des compétences dans ce secteur très porteur à Mayotte.
Pour Madi Velou, le vice-président en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, la semaine de la petite enfance, dont c’est la 2ème édition sur l’île, permet de « voir l’importance du travail accompli dans le domaine ». Alors certes, les choses évoluent dans le bon sens, mais un long chemin reste encore à parcourir pour assouvir les besoins. D’où l’organisation d’une table ronde, en partenariat avec Pôle Emploi, pour expliquer aux visiteurs les différents métiers de la petite-enfance et, éventuellement, susciter des vocations pour travailler en crèches.
Un manque criant de personnels qualifiés dans le domaine
À Mayotte, il n’existe que 14 structures de ce type sur l’ensemble du territoire : 13 privées et une seule publique (la crèche municipale de Bandrélé). Il en faudrait pourtant beaucoup plus pour couvrir les demandes, toujours plus nombreuses en raison de l’émancipation professionnelle des mamans. « Il y a toutefois des avancées ! Depuis quelques années, les crèches de Mayotte sont soumises à la prestation de service unique mise en place par la CSSM, c’est-à-dire que le tarif horaire est fixé en fonction des revenus des parents », révèle Ségolène Meunier, la responsable du bureau petite enfance de la PMI. « Avant cela, il est vrai que seules les familles « aisées » pouvaient se permettre de placer leurs enfants dans ces établissements. »
Dès lors, le conseil départemental souhaite développer un réseau plus important de crèches et se mobilise pour accompagner les porteurs de projets en la matière. Preuve en est avec l’attribution fin 2021 de 150.000 euros de subventions pour les crèches déjà existantes et celles en cours de création ! Seul hic, les qualifications pour y travailler s’avèrent très réglementées par la loi française. Finies les « nounous » d’autrefois, place désormais aux « assistantes maternelles », un métier exigeant qui requiert une formation spécifique. « On estime qu’il manque 1.500 à 2.000 assistantes maternelles à Mayotte », note Ségolène Meunier. Si le fonds de développement social investit beaucoup sur le territoire pour sortir de terre de nouvelles crèches, encore faut-il pouvoir les faire vivre avec du personnel qualifié. Au vu du grand nombre de personnes présentes à la table ronde ce mercredi, ces métiers intéressent sans aucun doute un grand nombre de demandeurs d’emploi et d’étudiants, ce qui constitue un bel espoir de développement du secteur.
Dinesh Gajeelee, gouverneur du district 9220 (à g.) aux côtés de Julien Ramiandrisoa, le président du Rotary club Mamoudzou Mayotte.
En visite à Mayotte et aux Comores jusqu’à ce mercredi, le gouverneur de la zone océan Indien du Rotary club international, Dinesh Gajeelee, a profité de son déplacement pour encourager les membres de son district à continuer d’œuvrer pour le développement de leurs îles respectives. Un message de solidarité pour l’ensemble de la région.
« Ma visite a pour objectif de donner un nouveau souffle aux Rotary club de Mayotte et de renforcer leur motivation », affirme Dinesh Gajeelee au cours de la conférence de presse donnée à l’hôtel Maharadja ce mercredi matin, juste avant de s’envoler pour La Réunion. En compagnie de Julien Ramiandrisoa et de Mohamed Naoioui, les présidents respectifs du Rotary club Mamoudzou Mayotte et du Rotary club Mamoudzou Hippocampe, le gouverneur dresse un petit bilan de sa visite sur l’île aux parfums, mais également de celle aux Comores.
Ayant pris ses fonctions en juin 2021, l’une de ses principales missions est en effet d’aller à la rencontre de tous les clubs placés sous le district 9220 (région des îles du sud-ouest de l’océan Indien) qui comprend Mayotte, les Comores, La Réunion, Maurice, Madagascar, les Seychelles et Djibouti. « J’ai pu constater que les choses allaient bien et nous allons œuvrer pour qu’elles aillent encore mieux en développant davantage nos actions en faveur du territoire », déclare Dinesh Gajeelee, visiblement très satisfait du dynamisme des clubs mahorais.
Développement économique, actions humanitaires et environnement
L’un des chevaux de bataille du Rotary club est le développement économique. À Mayotte, les associations mettent en place chaque année des actions en ce sens, tout particulièrement en faveur de la jeunesse qui constitue une ressource de talents en la matière. Exemple avec la signature le 26 janvier dernier d’une convention avec le rectorat et la couveuse d’entreprises Oudjerebou pour lancer le concours « jeune entrepreneur », qui récompensera les meilleurs porteurs de projets d’ici la mi-avril. « Ceux qui ne seront pas sélectionnés sortiront quand même gagnants de cette aventure dans la mesure où cela les aura motivés à mûrir sérieusement leur projet », estime Dinesh Gajeelee.
Le président du Rotary Hippocampe Mayotte, Mohamed Naoioui, lors d’une mission aux Comores pour la construction d’une école à Moroni.
Par ailleurs, le Rotary club mène plusieurs actions humanitaires sur le territoire, dont la dernière en date est la remise d’un chèque de 1.000 euros à l’association des Enfants de la lune, dont le bus a été caillassé dernièrement. « Ces pauvres enfants ne peuvent plus faire de sorties faute d’un nouveau moyen de transport. Nous savons que ce chèque ne représente qu’une goutte d’eau en comparaison de leurs besoins et nous aurions aimé faire davantage, mais nous tenions à leur montrer par là que nous sommes sensibles à leur cause », insiste le gouverneur. Ce dernier révèle également qu’après s’être intéressé à la problématique de l’eau et de l’assainissement, le Rotary se penche de plus en plus sur les problématiques environnementales. « Nous sommes conscients de l’importance de préserver la biodiversité à Mayotte et tout particulièrement les mangroves qui jouent un rôle fondamental dans l’écosystème de l’île », précise-t-il.
Œuvrer pour un rapprochement entre les peuples
Du fait de sa dimension internationale, le Rotary œuvre pour rapprocher les clubs des différents pays où ils se développent et espère que cela contribuera à un rapprochement entre les peuples de la région océan Indien. « Aux Comores, les besoins sont plus fondamentaux en termes de santé notamment et nous œuvrons pour développer une collaboration entre les clubs de Mayotte et celui de Moroni, qui est très actif. En effet, ce n’est qu’en rapprochant les peuples qu’on s’approchera de la paix dans le monde », assène Dinesh Gajeelee avec un optimisme rafraichissant au vu des problèmes relationnels profonds que connaissent Mayotte et les Comores.
La polio, un exemple concret de solidarité
Preuve de l’engagement sans faille du Rotary club, le gouverneur rappelle le rôle phare de l’association créée par Paul Harris dans l’éradication de la polio depuis les années 80. « En 1985, il y avait environ 1.000 cas par jour. Actuellement, il y a moins de 100 cas dans le monde, principalement en Afghanistan et au Pakistan, des pays où la situation ne nous permet pas d’intervenir efficacement », conclut Dinesh Gajeelee.
Le portail de l’école de Kawéni Poste, avec sa peinture un peu usée et abimée (Harafou).
Dans le cadre de la semaine de la presse et des médias, la classe de CM2 E de Kawéni Poste participe à l’écriture du Flash Infos. En effet, la semaine dernière au sein de leur école, les élèves ont appris à devenir de futurs journalistes en présence du rédacteur en chef du journal quotidien. Aujourd’hui, place à un reportage photographique autour de l’établissement scolaire.
Le portail de l’école de Kawéni Poste, avec sa peinture un peu usée et abimée (Harafou).
Un panneau explique que l’école a été labellisée Génération 2024 pour les Jeux Olympiques (Abdoul-Hal).
Il est écrit « Kawéni nous et nous ». Je trouvais que cette photo représentait bien l’école et la MJC de Kawéni. Cela permet de savoir qu’il y a de la culture à Kawéni (Naïma).
J’aime la MJC de Kawéni, j’y suis déjà allé voir des danseurs (Amdillah).
Cet artiste était en train de peindre le mur de la MJC en blanc, il m’a paru gentil (Salhadine).
Cette dame se baladait dans un endroit où il y a de plus en plus de fleurs, donc j’ai été attirée par ce bel environnement avec la route et la maison (Roznah).
On voit un bus à l’arrêt qui transporte les élèves jusqu’au collège (Roiouf).
Je voulais prendre une dame en photo, mais elle refusé, donc j’ai choisi des plantes (Kayla).
J’ai demandé à ce pépiniériste si je pouvais le prendre en photo et il a accepté, j’étais très contente (Nouroul Houda).
J’ai pris cette photo car elle montre les travaux de la mairie autour de l’école (Saïda).
Le zébu mange des feuilles à côté du pont et boit l’eau de la rivière avec son bébé (Ismaël).
Les déchets dans la rivière se trouvent derrière les habitations : c’est dégoûtant (Chaïda).
Des cartons, des sachets plastique, des bouteilles, des vêtements sont dans la rivière située derrière l’école. Tous ces déchets apportent des microbes (Intissame).
Sur la photo, il y a des saletés et si la pluie tombe, les déchets vont dans la mer et la salissent. Il est donc important de mettre les déchets dans la poubelle (Maisa).
J’ai pris cette photo pour montrer que Kawéni a besoin d’être nettoyée et que nous devons prendre soin de notre quartier (Izah).
Le mur d’une maison située au-dessus du pont à Kawéni (Hilma).
J’aimerais qu’il y ait plus d’arbres à Kawéni pour qu’une fois les travaux terminés, on puisse s’allonger dans l’herbe et respirer (Moutmainna).
Un homme construit une aire de jeux pour les enfants (Laïka).
Les vendeuses de sandwichs font partie du quotidien de Kawéni. Elles vivent dans des maisons de tôle. La vente leur permettra peut-être de s’acheter une nouvelle maison (Rakimati).
Des bouénis vendent des sandwichs et des plats devant le terrain de basket de Kawéni. L’argent leur permet de nourrir leur famille (Ancoub).
Rigolo et joli, ce singe est dessiné sur le mur de la MJC (Taanlimou).
Une dame se promène dans les rues de Kawéni. Devant elle, des enfants remplissent des bidons d’eau (Mayira).
À compter du 23 mars 2022, les tests systématiques à l’arrivée des vols et bateaux provenant de l’étranger vont cesser. Les voyageurs pourront toujours être soumis à un test aléatoire à leur arrivée.
Les compagnies aériennes et maritimes auront à charge de distribuer aux personnes non vaccinées provenant des pays étrangers une attestation sur l’honneur d’auto-isolement, qui sera remise à la police aux frontières.
Par ailleurs, les modalités restent les mêmes au départ de Mayotte à destination de la métropole et de La Réunion. Le test n’est plus obligatoire pour les voyageurs justifiant d’un schéma vaccinal complet. Pour les passagers non-vaccinés, ils doivent présenter à l’embarquement un justificatif du motif impérieux de déplacement, les résultats d’un test RT-PCR négatif de moins de 72h ou d’un test antigénique de moins de 48h, et une déclaration sur l’honneur attestant qu’ils acceptent la réalisation d’un examen de dépistage à leur arrivée sur le territoire et un isolement d’une durée de sept jours (pour La Réunion).
Afin de préparer ses prochains voyages tout en respectant les règles sanitaires toujours en vigueur mais néanmoins de moins en moins contraignantes, le Petit Futé poursuit sa mission de prescripteur de voyage, de bons plans et de loisirs en vous invitant à la découverte du monde à travers la collection Country-Guides. À mi-chemin entre le guide et le magazine, Petit Futé innove en proposant un contenu unique sur le marché des guides de tourisme ; un contenu renforcé par un apport additionnel multimédia facilement repérable (pictogrammes spécifiques) et accessible via smartphone à travers quatre axes principaux :
– Inspirer ou comment donner l’envie au lecteur de partir avec un contenu plus visuel et inspirationnel. Telle une plongée immédiate, cette première partie offre un panorama à 360° sur l’ensemble de l’offre touristique de la destination. L’occasion de découvrir des idées de séjours, savoir quand et pourquoi y aller, mais également d’y retrouver des interviews audio et/ou vidéo (comme celle de Anne Ousseni, élue Miss Mayotte) et une sélection de phrases clés et conseils pratiques regroupés par thématiques (se repérer-se déplacer ; à voir-à faire ; se régaler ; faire une pause ; bouger-buller : sortir ; se loger et vie quotidienne) afin de rester maître de votre séjour.
– Découvrir ou comment repérer rapidement les principaux atouts : nature, histoire, gastronomie, etc. mais aussi quelques focus plus spécifiques à la destination tels que la plongée sous-marine, etc. Le tout, agrémenté de contenus additionnels pour aller plus loin côté connaissances, visites, activités ou bien encore rencontres avec des personnalités, etc. Ici, le lecteur-voyageur pourra retrouver tout ce qu’il peut s’attendre à voir et à découvrir à travers une arborescence cohérente et alphabétique…
– Visiter ou comment optimiser son séjour tout en s’immergeant au plus près des habitants de la destination afin de vivre comme un local. De Petite-Terre, entourée d’un lagon scintillant et infini, point de départ idéal pour l’exploration de cette île volcanique, à Grande-Terre dont la forme, vue du ciel, n’est pas sans nous faire penser à un hippocampe coloré du vert de la dense forêt tropicale, de laquelle s’échappent quelques sommets emblématiques, etc. Retrouvez le meilleur de Mayotte et ce qui en fait sa particularité. Le tout enrichi d’une sélection d’informations pratiques et d’adresses futées (à voir, se restaurer, dormir, se détendre ou s’amuser et faire quelques emplettes).
– Organiser son séjour ou comment gérer au mieux son séjour côté administratif, logistique, transport, etc. Riche en conseils pratiques cette dernière partie recense également les spécificités de la destination en matière de séjours ainsi qu’une sélection de bons plans, etc. À travers différentes rubriques : s’y rendre, séjours et circuits, se loger, se déplacer, s’informer et rester pour ceux qui auraient envie de prolonger leur séjour à plus ou moins long terme
Le 101ème département possède une chance unique, celle de permettre un réel dépaysement en conservant tout le confort de la métropole. Aussi Mayotte la musulmane au subtil mélange de traditions africaines et malgaches surprend par son authenticité et son aspect virginal encore très éloignés des sentiers battus d’un tourisme de masse. Dotée de l’un des plus grands lagons fermés au monde, elle offre une aire où dauphins, baleines, poissons tropicaux et tortues marines aiment à voguer dans les eaux toujours chaudes. Makis et roussettes quant à eux se plaisent à passer de branche en branche et se disputent mangues et corossols dans les arbres épais qui poussent dans la brousse mahoraise. Non loin de là, les majestueux et imposants baobabs côtoient les cocotiers sur des plages dont le sable varie du noir à l’orangé en passant par moult nuances d’ocre. Dame Nature y est tout particulièrement généreuse. Les Mahorais, heureux d’avoir choisi de rester français, conservent avec non moins de fierté leurs traditions et coutumes. Seul département de tradition majoritairement musulmane en France, Mayotte séduit et étonne par sa tolérance. Les habitants ont le cœur sur la main et l’âme gaie, tout y est encore vrai et authentique. Mayotte la Française est une destination qui mérite d’être connue et de se faire découvrir et apprécier pour toutes ces spécificités qui la rendent unique ! Alors Caribou Maoré…