Durant le ramadan, la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) a multiplié les contrôles au port de Longoni, au marché de Mamoudzou ainsi dans les moyennes et grandes surfaces pour lutter contre les pratiques anormales sur un certain nombre de produits prisés à l’occasion du mois sacré. Bilan de cette opération interministérielle avec le préfet de Mayotte, Thierry Suquet.
« Nous avons suivi toute la chaîne, des grossistes importateurs jusqu’aux distributeurs, et nous avons veillé à ce que les produits fournis et les informations données soient conformes et loyales pour permettre aux consommateurs d’avoir une bonne connaissance des prix et des origines. » Voilà en résumé l’objectif de l’opération Ramadan menée par le pôle concurrence, consommation et répression des fraudes de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), mais aussi par l’inspection du travail en lien avec les services des douanes et ceux de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF).
En d’autres termes, il s’agissait de surveiller la disponibilité de 27 produits particulièrement consommés (huile, sucre, farines, etc.) durant le mois sacré, « sur lesquels nous avions pu constater certaines dérives les années précédentes », précise Michel-Henry Matera, le directeur de la DEETS. « Nous avions remarqué en 2021 des pratiques anormales, en particulier des effets inflationnistes », poursuit Thierry Suquet, le préfet de Mayotte. Comment ? Tout simplement en conservant les stocks importés dans l’attente d’une pénurie sur le marché…
Procès-verbaux, injonctions, avertissements
Pour lutter contre certains abus, « nous avons effectué des contrôles plus conséquents qu’en temps normal », confie le délégué du gouvernement. À l’image de celui réalisé au port de Longoni sur un conteneur qui transportait deux tonnes d’oignon et de gingembre. Ou un autre à Kawéni pour effectuer des prélèvements dans le but de procéder à des analyses en laboratoire. Bilan des courses : un certificat de non-conformité (« nous avons interdit la commercialisation du produit »), sept injonctions pour non-respect par l’entreprise des règles de qualité et de provenance, des injonctions et des procès-verbaux pour manquement aux règles de facturation, notamment un avertissement pour absence d’étiquetage sur des produits emballés !
L’autre volet de cette opération consistait à la mise en place d’un thermomètre des prix pour les grandes et moyennes surfaces. « Nous avons fait des relevés pour connaître les évolutions. Nous avons regardé s’il y avait de fausses promotions liées au ramadan. Quand nous avons décelé des augmentations de manière déraisonnée, en particulier sur les oignons et les patates douces, nous avons été amenées à faire des remarques aux entreprises », relate le préfet.
Par ailleurs, deux contrôles ont également eu lieu au marché de Mamoudzou. Ce qui a abouti à dix procès-verbaux administratifs, en particulier pour des absences d’affichage et de vérification des filières d’approvisionnement. Idem sur le marché artisanal de Coconi qui a amené à vingt injonctions, deux procès-verbaux, dix sanctions pour des situations de travail illégal et une dissimulation d’activité.
Élargissement à l’ensemble du territoire
Si Thierry Suquet note une évolution des comportements entre la phase d’accompagnement des exposants et celle des sanctions, « il y a encore des efforts à faire, donc nous maintiendrons des contrôles aléatoires ». Ainsi, il précise avoir « pris la décision d’élargir la démarche à l’ensemble du territoire » et annonce d’ores et déjà « une douzaine de contrôles programmés en mai et juin avec le concours des polices municipales ». En ligne de mire : « les secteurs sensibles au travail illégal. »
Enfin, les différents services de l’État comptent continuer à « sanctionner les pratiques commerciales douteuses, que ce soit sur les produits ou les services ». Une concurrence déloyale « qui prédispose à la vie chère et à l’inflation ». Tout ce travail de l’ombre permet par ailleurs de consolider les dossiers en cours à l’encontre de certains importateurs dans le collimateur de la DAAF et de la douane. « Il y a des suites dont nous ne pouvons pas évoquer, mais les procès-verbaux entraînent des sanctions administratives et éventuellement pénales le cas échéant. »
les enfants étaient extrêmement motivés pour faire le meilleur chrono possible !
La finale de ce sport emblématique de l’île se déroulera le 25 juin prochain à Mamoudzou. Depuis 2016, des championnats sont organisés dans tous les villages de l’île pour sélectionner les enfants qui auront la chance d’y participer. Dans la ville chef-lieu, 20 filles et 40 garçons sont sélectionnés chaque année dans les circonscriptions nord, sud et centre par la mairie. Lundi dernier, une première sélection s’est déroulée à Kaweni et une deuxième s’est poursuivie, ce mercredi, à M’Gombani.
La course de pneus de Mamoudzou attire chaque année entre 1.000 à 1.500 enfants venus de toute l’île. L’agence Angalia, qui a repris l’organisation de l’évènement en 2008, organise des championnats dans tous les villages du territoire pour sélectionner les enfants qui auront la chance de participer à la grande course du mois de juin. Seule la mairie de Mamoudzou a préféré prendre les sélections elle-même en main via ses éducateurs. Ces dernières ont débuté, ce lundi, à la MJC de Kaweni, et se sont poursuivies, ce mercredi matin, à celle de M’Gombani.
Étonnamment, aux alentours de 10h, les enfants ne se bousculaient pas au portillon pour participer. « C’est le temps que l’information circule parmi les enfants », explique Ibrahim, l’un des éducateurs de la mairie en charge d’organiser les sélections pendant ces vacances de printemps. La vingtaine d’enfants présents était cependant extrêmement motivée pour réaliser le parcours établi sur le parvis de la MJC. Munis de pneus, bâtons et savon ou huile pour faire glisser le tout, ils se pressaient sur le parcours pour réaliser le meilleur chrono possible puisque les sélections se font sur le critère de la vitesse. À la fin de celles-ci, 40 garçons et 20 filles âgés de 10 à 12 ans seront sélectionnés pour la finale. Pourquoi une telle disparité de genre ? « Beaucoup moins de filles viennent aux sélections, tout simplement ! », confie Ibrahim. Ce mercredi matin, à M’Gombani, il n’y en avait d’ailleurs qu’une seule. Si les organisateurs de la course ne cessent d’encourager leur participation, les traditions ont malheureusement parfois la vie dure à Mayotte !
Toute l’île est concernée
Si les deux dernières éditions se sont déroulées à huit clos pour s’adapter aux restrictions sanitaires, celle de 2022 sera synonyme du retour du public et de l’effervescence habituelle pour le plus grand plaisir des organisateurs, l’agence Angalia, l’association Ufolep et des communes d’accueil.
Plusieurs intercommunalités seront le théâtre de sélections selon le programme qui suit : Acoua, le vendredi 6 mai (Intercommunalité du Nord) ; Pamandzi, le samedi 7 mai (communauté de communes de Petite-Terre) ; Chirongui, le mardi 10 mai (Intercommunalité du Sud) ; Tsingoni, le mercredi 11 mai (communauté de communes du Centre-Ouest) ; Dembéni, le jeudi 12 mai (communauté d’agglomération Dembéni Mamoudzou). Le top départ est donné à 8h chaque jour. À raison de 160 enfants par course, ce sont 800 enfants qui devraient au total participer à l’événement. Et pour chaque intercommunalité, les vingt premières filles et les vingt premiers garçons seront qualifiés pour la grande finale de Mamoudzou du 25 juin.
Malgré une place gagnée dans le dernier classement annuel de Reporters sans frontières, le pays reste un mauvais élève en matière de liberté de la presse. Même s’ils sont mieux lotis que leurs confrères de certains pays sur certains aspects, mais les journalistes comoriens sont toujours confrontés à de nombreux défis comme les menaces ou encore les censures.
Comme chaque 3 mai, le monde célèbre la journée internationale de la presse. A Moroni, l’évènement a été décalé d’une journée en raison de l’aïd El-fitr et s’est tenu hier mercredi, à la place de l’indépendance, en présence des journalistes comoriens. L’occasion pour ces derniers de découvrir officiellement les visages des membres du nouveau bureau du syndicat national des journalistes des Comores (Snjc), dont l’élection a eu lieu vendredi dernier. C’est donc sous le thème « le journalisme sous l’emprise du numérique » que la présidente du syndicat a prononcé le traditionnel discours devant ses confrères ayant fait le déplacement. Bien que la thématique retenue par les Nations Unies diffère un peu de la réalité locale ( aucun journaliste n’a pour le moment été espionné ou piraté), mais l’apparition au cours de ces dernières années de médias sociaux , très prisés par la population ne peut être ignorée estime, Faïza Soulé Youssouf, la toute nouvelle patronne du Snjc. » Aucune étude nous permettant de connaître la genèse de ce phénomène, mais je ne suis pas loin de penser la fermeture complètement illégale de la radio La baraka Fm qui en est au moins partiellement la cause. Avoir un média sur les réseaux sociaux est un moyen de contourner la censure de l’État« , croit savoir l’ancienne rédactrice en cheffe du quotidien de service public, Al-Watwan.
Censure dans les médias traditionnels
La Baraka Fm fut la radio du très célèbre journaliste Abdallah Agwa [ condamné à 4 ans de prison pour atteinte à la sécurité publique]. Pendant plus de trois ans, celle-ci s’était taillée une place dans l’espace médiatique du pays grâce à ses émissions politiques surtout. Mais en 2017, soit un an après l’arrivée au pouvoir d’Azali Assoumani, la radio a été fermée. Une descente aux enfers qui a commencé par l’arrestation puis la condamnation du directeur, Abdallah Agwa lui-même. Avant que le ministère de l’Intérieur de l’époque, par l’entremise du préfet de la région d’Itsandra n’autorise la signature d’une note interdisant l’émission de la station. Un acte qui a servi de déclic dans l’ouverture des radios en ligne. Depuis, les médias sociaux se sont propagés comme des champignons. L’éclosion de ceux-ci a certes favorisé la liberté de la presse, mais dans les médias traditionnels, la censure est toujours présenté. » Nous sommes tous les jours confrontés à ce problème. En écrivant l’article, on se pose des questions si nous ne serons pas censurés par nos propres rédactions, le plus souvent, on préfère s’autocensurer« , témoigne, Andjouza Abouheir, journaliste du quotidien indépendant La Gazette des Comores. Si ce n’est pas le média qui censure, lui-même, l’ordre peut venir d’en haut. » Dans les médias de l’Etat, parfois si la présidence ou la mouvance présidentielle n’a pas apprécié un reportage diffusé, on ne se gêne pas de passer un coup de téléphone au chef. Ce dernier va surement faire passer le message jusqu’au journaliste. Évidemment la prochaine fois, le reporter hésitera à traiter l’information comme il l’aurait souhaité », déplore, Anziza M’changama, correspondante de Rfi.
Des pressions, délit de presse
Ces pressions ne sont pas sans impacts dans l’exercice du métier comme l’a souligné, la présidente du Syndicat des journalistes. » Le climat aux Comores est particulièrement délétère pour les professionnels des médias. Il y a beaucoup de censure, pire de l’autocensure. Les licenciements ne respectent aucune procédure. Et il n’y a pas plus facile, que de bouffer du journaliste« , dénonce Faïza Soulé, par ailleurs correspondante de Mayotte la 1ère depuis Moroni. Pour cette dernière qui déjà été la cible de menaces émanant de l’ex ministre de l’Intérieur, il est temps que les intimidations, les arrestations tout comme les licenciements visant les journalistes cessent . Un appel soutenu par son collègue, Nassila Ben Ali. » Certains responsables peinent à comprendre qu’un journaliste doit être libre pour relater ce qu’il a vu« , regrette cet ancien rédacteur en chef d’Al-watwan qui demande la fin des arrestations des hommes de médias. « Si un journaliste dérape, on le rappelle à l’ordre mais on ne l’emprisonne pas« , insistera Nassila. Certes en 2022, la presse comorienne n’a enregistré aucune détention d’un professionnel, mais les velléités existent et personne ne saurait dire combien d’arrestations il y a eu en 2021, année où le pays a perdu 9 places dans le classement de RSF. » Tant que les Comores n’adopteront pas la dépénalisation des délits de presse, le pays sera non seulement infraction par rapport à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, nos journalistes seront toujours sous la coupe des autorités exécutives de pays« , insistera, Me Abdoulabstoi Moudjahidi. On se rappelle des propos tenus par Kamalidini Souef, actuel argentier de l’Etat, lequel avait vanté les services de ses hommes de main, prêts à s’en prendre aux journalistes. Andjouza Abouheir, récemment élue vice-présidente du Snjc elle se remémore encore des intimations, les menaces de plaintes qu’elle a reçues pour des articles écrits pendant la pandémie du covid. Mais, pour faire bloc contre ces actes, la journaliste invite ses confrères à adhérer en masse au syndicat, qui réclame plus de protection et de sécurité de la part des autorités et des forces de l’ordre, lesquelles ne se gênent pas à un moment de molester les hommes de la presse pendant les manifestations.
Native de Marseille et originaire de M’tsapere, Mansara Abdou vient d’obtenir une brillante 3ème place aux championnats de France de karaté à Villebon, au terme de cinq combats, sous l’œil de ses neveux et cousines venus la soutenir. Un superbe parcours pour cette jeune fille qui n’a débuté le karaté qu’en 2016 et qui jusqu’en juillet 2021 « combattait » pour le club EKM de Mamoudzou avant de rejoindre, en métropole, le Barros karaté club de Marseille. Un parcours qui l’a déjà amené à 13 ans à un titre de championne des Bouches-du-Rhône ou de Provence interrégionale avant ce beau podium. La vice-présidente aux sports Zouhourya Mouayad Ben la félicite chaleureusement de ce titre « qui fait briller Mayotte, qui en appelle beaucoup d’autres et qui honore les arts martiaux mahorais ».
Thierry Suquet, préfet de Mayotte, son prédécesseur Dominique Sorain, Nassur Attoumani, écrivain (scénariste de la Bd Mayotte éditée par le Département), Nemati Toumbou Dani, présidente du comité Miss Excellence Mayotte, Ayub Ingar, directeur d’Ewa Air, Mohamed Zoubert, délégué de Mayotte à Paris, Adinani El Farouk, Hakime Ali Said, Michel Taillefer, Eddy Haribou, Chaima Assani, jeunes chanteurs et chanteuses lyriques soutenus par l’OCD et participants à la finale des Voix de l’Outre-Mer, Attoumani Kadafi, Josiane Henry, Hollande Chamssidine, Soulemana Noussoura, Ali Zainaki, Farrah Hafidou figurent parmi les récipiendaires de la première promotion de la médaille de l’engagement ultramarin. « Une grande fierté pour notre territoire », indiqué le président Ben Issa Ousseni. « Avec des fonctions et des rôles très divers, ils sont des voix et des visages de Mayotte qui contribuent à faire connaître notre île, bravo à eux », se félicite-t-il avant de saluer également les membres du SMA Mayotte distingués, « dont chacun connaît le rôle clef en termes de lien social ».
Pour rappel, les prix des produits pétroliers et du gaz à Mayotte sont fixés par l’État, en application des dispositions du code de l’énergie, notamment ses articles R. 671-23 à R. 671-37 et par un arrêté interministériel de méthode du 5 février 2014, par arrêté préfectoral.
La remise de 15 centimes d’euro hors taxes par litre de carburants prévue dans le plan de résilience sur les produits pétroliers précités reste applicable à Mayotte, et ce pour trois mois. Pour rappel, le mois dernier, le dispositif avait permis d’absorber l’augmentation de l’essence et d’atténuer significativement celle du gazole.
Pour ce mois-ci, le prix remisé de l’essence baisse d’un centime et celui du prix du gazole augmente de six centimes. Le prix du gazole s’établit à 1.57€/litre, il est ainsi inférieur au prix d’avant la remise qui est de 1.72 €/litre. En ce qui concerne le gaz, le prix de la bouteille de 12 kg reste à 29 euros. Pour rappel, un dispositif de chèques énergie est en cours de déploiement pour aider les ménages à supporter la hausse des prix de l’énergie de ces derniers mois.
Nettoyer l’environnement ne suffit pas… Pour attaquer le problème à la source, il faut aussi et surtout éduquer et sensibiliser le public à propos des déchets, de leur impact sur l’environnement et à terme, sur notre santé. La présence d’ordures ménagères près des rivières notamment peut favoriser la prolifération de rats et de moustiques. Ces nuisibles peuvent transmettre à l’homme des maladies comme la dengue et la leptospirose, toutes deux potentiellement mortelles en l’absence de prise en charge médicale. Alors, l’association Nayma s’est associé à l’agence régionale de santé pour lancer une vaste campagne de prévention autour de ces maladies. Et pour trouver les meilleurs moyens de porter ce message, « nous avons directement fait appel aux habitants de l’île aux parfums afin d’envisager et de concevoir ensemble les outils les plus efficaces pour toucher le plus large panel possible ».
Cette première phase de réflexion a permis de faire émerger plusieurs idées : concours sportif ou artistique, jeux de société, événements publics, exposition de rue… Toutes ont ensuite été discutées et sélectionnées en interne selon la faisabilité et la pertinence de chaque proposition. Durant les prochaines semaines, les équipes de Nayma suivront une formation dédiée à la dengue et à la leptospirose, avant de pouvoir dévoiler les différents outils et événements créés avec les habitants. « Aujourd’hui encore, nombre de personnes ignorent que la pollution ne nuit pas qu’à nos écosystèmes, mais aussi à notre santé. Il est donc capital que les populations les plus exposées aient connaissance des risques liés à la mauvaise gestion de leurs déchets et des meilleures façons de s’en prémunir. »
En cohérence avec sa stratégie de développement touristique et dans une démarche d’accompagnement vers la structuration de l’offre autour de la randonnée pédestre à Mayotte, la communauté des communes du Centre-Ouest (3CO), au travers ses deux offices de sport et de tourisme, organise plusieurs temps forts de formations à destination des associations et bénévoles engagés dans la valorisation des sorties découvertes. Une première phase intitulée « sensibilisation au métier de guide accompagnateur » s’est déroulée au mois de février et a réuni huit structures, dont 42 bénévoles. Une formation de qualité dispensée par l’office de tourisme de la 3CO, l’association GEPOMAY (groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte) ainsi que le service de la ressource forestière du conseil départemental.
Une deuxième phase, certifiante, sera dispensée par la fédération de la randonnée pédestre par l’intermédiaire du comité de la randonnée de La Réunion et aura lieu du 2 au 9 mai au pôle d’excellence rurale de Coconi. Cette formation intitulée « brevet fédéral d’animateur de randonnée pédestre (BF ARP) » accueillera 15 stagiaires avec comme objectif d’acquisition de compétences diverses : lecture de carte, utilisation de boussole, connaissance de la réglementation sur les sentiers et des fonctions d’un animateur randonnée, maîtrise d’organisation d’une randonnée, etc.
Cette étape sera suivie d’un stage pratique entre le mois de mai et celui de juin, pour se clôturer par un stage d’approfondissement au mois de juillet. Devenir guide touristique ne s’improvise pas, la 3CO mets donc un point d’honneur à former ces acteurs pour une mise en tourisme sur mesure afin de favoriser la découverte raisonnée des atouts remarquables de Mayotte. Dans la continuité de la redéfinition de son tourisme vert, une autre formation s’ouvrira courant septembre/octobre, mais cette fois-ci autour de la valorisation de la pratique du VTT loisirs ou sportif.
Andhounani Saïd a été reconnu coupable de détournements de fonds, prise illégale d’intérêts et favoritisme.
La décision est tombée, ce mardi, le maire de Chirongui est démis de ses fonctions. Cela fait suite à sa condamnation, le même jour, à 18 mois de prison avec sursis, une amende de 15.000 euros, une peine d’inéligibilité de dix ans et une interdiction d’exercer un mandat pendant cinq ans avec exécution provisoire. Ses plus proches collaborateurs et trois de ses soutiens ont été également condamnés à de la prison avec sursis et des amendes par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.
En ce jour de l’Aïd el-Fitr, ce mardi, aucun des onze prévenus n’a fait le déplacement jusqu’au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Une semaine après l’audience, le délibéré donné à 8h a été pourtant à la hauteur du retentissement de l’affaire qui frappe la commune de Chirongui. Son maire, Andhounani Saïd, ne peut plus exercer ses fonctions. En effet, outre la condamnation à 18 mois de prison avec sursis et une amende de 15.000 euros, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de la République, Yann Le Bris, en ordonnant une peine d’inéligibilité de dix ans et une interdiction d’exercer un mandat pendant cinq ans. L’exécution provisoire à la justice permet de le démettre de ses fonctions, et ce, même en cas d’appel. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a été informé de la décision, ce mardi.
La justice prive le maire de ses fonctions depuis ce mardi.
Plusieurs faits sont reprochés à l’élu et ont été énumérés lors de l’audience du 26 avril. Il y a d’abord ces histoires de détournements de fonds avec deux voyages payés par la mairie, l’un en métropole et l’autre à Madagascar, que le maire de 53 ans a eu bien du mal à justifier. Le second fait concerne le recrutement de ses proches, en l’occurrence sa fille en tant qu’assistante de direction, sa sœur comme Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) et l’un de ses amis âgé de 68 ans aujourd’hui comme « garde du corps ». Les marchés distribués aux partisans ont été aussi à sujet à condamnation. Deux loueurs de voitures avaient ainsi obtenu des contrats très avantageux avec la mairie de Chirongui, tout comme un troisième commerçant dont les factures n’étaient, en plus, pas détaillées.
Son équipe punit elle aussi
Parmi les membres de la famille d’Andhounani Saïd, son fils, qui utilisait une voiture louée par la mairie, et sa fille sont les seules personnes relaxées dans cette histoire. Sa sœur reçoit une amende de 3.000 euros assortie d’un sursis. La peine est plus lourde pour « le garde du corps » avec une amende ferme cette fois de 3.000 euros et quatre mois de prison avec sursis. Celui-ci, en plus d’une fonction créée pour lui, a profité du voyage à Madagascar en décembre 2020.
Trois autres « voyageurs » sont condamnés. Le directeur de cabinet de 63 ans doit régler une amende de 6.300 euros, tout comme l’adjoint à la sécurité (également fonctionnaire de police). Le directeur général des services (DGS), âgé de 59 ans, a été condamné à verser 27.000 euros. Toutes ces sanctions sont appliquées sous forme de jours-amendes. Ils ont, en plus, interdiction d’exercer un emploi dans la fonction publique pendant cinq ans.
Concernant les loueurs de voitures, le tribunal a décidé de confisquer les véhicules déjà saisis. Le plus jeune des deux a été condamné à payer 14.400 euros (120 €/par jour, pendant 120 jours) et est interdit de marché public pendant cinq ans. L’autre a une peine de quatre mois de prison avec sursis et la même interdiction de marché public. Le dernier, un transporteur qui s’est diversifié dans le commerce de détail, doit régler 18.000 euros en jours-amendes et ne peut plus non plus participer à un marché public pendant cinq ans. Sa société devra verser également 30.000 euros.
Cet ensemble de peines satisfait ainsi le ministère public dont l’un des chevaux de bataille est l’exemplarité. D’autres dossiers sont d’ailleurs « en cours », prévient-il.
Kawéni : un an de prison ferme pour trois agresseurs d’un gérant d’une pizzéria
Trois ans et demi après les faits, une affaire de vol avec violence a été également jugée, ce mardi matin. Seule la victime était présente, et elle n’est pas restée longtemps. Ancien gérant d’une pizzeria de Kawéni, il a confirmé le déroulement de son agression, le soir du 3 décembre 2018, avant de prendre la tangente. Cette nuit-là, deux jeunes hommes âgés de 20 ans et un autre de 18 ans l’ont menacé en lui mettant une barre de fer au niveau de la gorge. « Je me souviens plutôt d’une lame », a été l’une de ses rares déclarations. Sa sacoche contenant de l’argent, ses cartes bancaires, ses clés de voiture et son téléphone lui ont été subtilisés. Frappé avec une pierre au niveau du coude et du ventre, il avait eu cinq jours d’interruption de travail temporaire (ITT).
Cette agression l’a profondément marqué puisque l’homme de 68 ans a stoppé son activité un an après, en 2019. Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du parquet en condamnant les trois jeunes à un an de prison ferme avec mandat de dépôt, « si on les retrouve », prévient cependant la présidente du tribunal, Chantal Combeau.
À 40 ans, Ahmed Saïd Salim dit « Jordan Henri » (à gauche) ne sera pas apte à disputer les finales. Il a toutefois promis d’être là la saison prochaine. Capitaine de Pamandzi, le meneur Saïd Hussein (à droite) espère emmener son équipe vers le titre.
Le Vautour de Labattoir affronte leurs rivaux des Rapides de Pamandzi en finales du championnat de basket-ball, jeudi et dimanche. Un duel qui commence déjà dans nos colonnes avec les capitaines des deux équipes, Ahmed Saïd Salim dit « Jordan Henri » (Vautour) et Saïd Hussein (Rapides).
Flash Infos : Quel est l’état d’esprit de l’équipe avant ces finales ?
Jordan Henri : Les gars sont très motivés [N.D.L.R. blessé au poignet pendant les demi-finales, il ne pourra pas participer aux finales]. Ça fait un moment qu’on n’a pas remporté un titre. On n’a eu qu’une coupe de Mayotte dernièrement. Donc je les sens motivés, ils ont coupé les cordes à l’entraînement.
Saïd Hussein : On est prêt, on va gagner. On est des outsiders, personne ne s’attendait à ce qu’on soit là. Mais on a fait la finale de la Coupe de France à Mayotte, et maintenant, nous disputons celles du championnat.
FI : Sur quelles qualités votre équipe peut-elle s’appuyer ?
J.H. : D’abord, il y a notre public. On est l’équipe du village. On a toujours du monde à nos matchs, on en refuse même. On a aussi l’habitude de jouer ensemble maintenant, on est capable de varier les systèmes de jeu. Il y a un vrai esprit de famille.
S.H. : C’est la vitesse, on est plus rapides. On peut compter sur notre jeunesse. On forme nos propres joueurs. Je joue ici depuis mes douze ans par exemple, il y a ce côté familial. L’équipe ne compte pas de stars non plus, il n’y a pas d’égos chez nous. J’estime qu’on a également le meilleur public, devant celui de Kawéni.
FI : De quelle manière pouvez-vous décrire votre jeu ?
J.H. : Comme la plupart des équipes mahoraises, le physique est important. On a aussi de très bons shooteurs fous. Ils ont un très bon pourcentage de réussite au tir.
S.H. : On a beaucoup d’énergie. Des fois, je suis même étonné par l’adrénaline qu’on peut dégager. Nos résultats le prouvent, on a un très bon mental.
FI : Qu’est-ce qui fera la différence selon vous ?
J.H. : La clé sera la forme physique justement. Pendant le ramadan, l’équipe a dû adapter ses horaires. Mais un mois sans match, c’est long. En général, en début de saison par exemple, il me faut trois ou quatre matchs pour être à 100%.
S.H. : Les pertes de balles seront importantes. Au basket, si tu perds trop de ballons, tu es mort. Il y a le mental comme je l’ai dit. On a toutefois un objectif, on veut gagner chez eux. Les deux équipes n’ont jamais perdu chez elles, donc en gagnant là-bas, on se rendrait la tâche plus facile.
FI : Pamandzi et Labattoir entretiennent une forte rivalité. À quel match, vous attendez-vous ?
J.H. : C’est sûr, c’est rare de voir deux communes voisines jouer à ce niveau. On s’attend à ce que ce soit dur là-bas. Mais bon, on nous disait pareil en demi-finales avec le BC M’Tsapéré et ils ont pris vingt points d’écart.
S.H. : Il y a une grosse rivalité, c’est vrai. Cependant, pour moi, elle n’est que sur le terrain. On peut facilement discuter ensemble à la fin du match. Il y a même deux joueurs de notre équipe qui habitent à Labattoir.
FI : Quel regard portez-vous sur vos rivaux ?
J.H. : C’est un collectif plus jeune. Ils courent vite. Ils n’ont pas un grand palmarès, mais ils sont ambitieux et ils progressent bien. Ils ont des bons éléments.
S.H. : Ils sont très focalisés sur l’attaque, parfois un peu trop. L’absence d’Henri va peser, il peut mettre quarante points comme ça. On peut d’ailleurs être qu’admiratif de ce qu’il a fait pour le basket mahorais. Après lui, je dirais que Soiz est leur meilleur joueur, il peut aussi bien shooter qu’aller marquer en pénétration.
FI : Selon vous, quelle équipe va remporter ces finales ?
J.H : Je nous vois gagner. Vu l’équipe qu’on a, je suis ambitieux. On a de l’expérience, chaque joueur de l’équipe a déjà gagné un titre de championnat. J’espère seulement que mon absence ne va pas trop les affecter.
S.H. : C’est nous ! Surtout s’ils font l’erreur de gagner chez eux. Je suis certain qu’on remportera le match chez nous.
FI : Si vous gagnez, que faites-vous de votre trophée ou de votre médaille ?
j.H. : L’objectif de l’équipe est d’honorer notre nouveau président. À titre individuel, si j’ai une médaille, ça fera un bon souvenir pour mon fils de huit ans. Dans la famille, le basket est très important. Mes sœurs et mes frères y jouent. Je prépare mon fils à prendre la relève.
S.H. : Je vais les chambrer de ouf ! C’est quand même Labattoir, ils ont monté une équipe pour remporter le titre. Ils ont même pris un de nos joueurs en milieu de saison. Si on gagne, je ne sais pas pendant combien de temps je vais faire la fête. Pour moi, ce qu’on a réalisé cette saison, c’est déjà énorme. Le titre, ça serait la cerise sur le gâteau.
Programme des finales : Jeudi, à 17 h, au plateau sportif de Labattoir, match 1 Vautour – Rapides. Dimanche, à 15 h, au gymnase de Pamandzi, match 2 Rapides – Vautour. Mercredi 11 mai, à 17 h, au plateau sportif de Labattoir, match 3 (si nécessaire) Vautour – Rapides.
Duel à Mamoudzou en finales féminines
En prénationale féminine, c’est aussi la saison des play-offs. Deux équipes de Mamoudzou ont réussi à se hisser en finales, le Fuz’ellipse de Cavani et le BC M’Tsapéré. La première rencontre est prévue, ce mercredi soir, à 19h15, sur le terrain des gagnantes de la coupe de France à Mayotte, au gymnase de Cavani. Ensuite, les deux équipes se retrouveront au terrain de Baobab, samedi, à 17h. En cas d’égalité, un troisième match se déroulera le mardi 10 mai, à Cavani.
Qualifiée pour le championnat de France d’UNSS, une équipe de sept jeunes du collège de Koungou doit se rendre en métropole fin juin pour disputer des épreuves d’athlétisme et de handball. Si l’union nationale du sport scolaire prend en charge le déplacement, les enseignants récoltent des fonds pour offrir une tenue digne de ce nom aux sportifs.
C’est une belle aventure qui attend Bichara, Mayra, Warithou, Echat, Bahédja, Ben-Nayoune et Nasri ! Élèves de 6ème et de 5ème au collège de Koungou, ils doivent s’envoler le 19 juin prochain pour participer au championnat de France de l’union nationale du sport scolaire qui se déroule à Montargis. Une expérience « inattendue », comme le souligne Nina, l’une des deux accompagnatrices.
Tout remonte au mois de février avec la phase de repérage des jeunes sportifs organisée par les professeurs d’éducation physique et sportive (EPS). S’ensuit la constitution de l’équipe de sept jeunes et le début des entraînements réguliers sous la houlette de Yann, puis la rencontre district nord le 23 mars avec des épreuves d’athlétisme (50 mètres, saut en longueur, lancer de vortex) et de handball (match en 4 contre 4 mixte pour promouvoir l’égalité homme-femme) au cours de laquelle, elle glane son billet pour le championnat académique du 6 avril. Deuxième derrière Tsimkoura avec 271 points, la bande de copains obtient finalement sa qualification nationale à la suite d’une demande de repêchage. « Ils avaient été annoncés vainqueurs dans un premier temps à cause d’une erreur informatique. »
Objectif : récolter 2.000 euros minimum
Reste à préparer le grand voyage vers la métropole. Si l’UNSS prend en charge le déplacement, l’hébergement et les repas durant les quatre jours de compétition, Nina et Yann souhaitent récupérer des fonds pour financer les à-côtés et surtout offrir aux adolescents âgés de 12 et 13 ans « une tenue sportive complète » digne de ce nom. « Nous toquons à toutes les portes ! Des personnes qui ne nous connaissaient pas nous ont aidés à divulguer l’information [publiée sur les réseaux sociaux vendredi dernier, ndlr.]. Pour le moment, nous avons eu un retour d’un donateur anonyme », dévoile l’enseignante. L’objectif de cette bouteille à la mer lancée auprès du grand public et des entreprises mahoraises ? Recueillir au minimum 2.000 euros.
En attendant, à un peu plus d’un mois du départ, tous se mettent à rêver de ramener la coupe à la maison ! À commencer par leurs deux entraîneurs. « Je ne vous cache pas que ce serait super de remporter le championnat de France », glisse Yann, fier des progrès réalisés en handball au cours des dernières semaines. « Leurs performances en athlétisme sont très bonnes, mais il va falloir que la préparation mentale soit au rendez-vous », poursuit Nina. L’autre inconnue repose sur les infrastructures. « Cela se passera sur une piste en dur et dans une salle, pas sur la plage, ce qui est spécifique chez nous… »
Dans tous les cas, quel que soit le résultat, Bichara, Mayra, Warithou, Echat, Bahédja, Ben-Nayoune et Nasri s’apprêtent à vivre une semaine des plus stimulantes. « Nous espérons que des recruteurs seront là pour superviser nos élèves. Ce serait une chance pour eux », conclut Nina, impatiente de voir ses sportifs en devenir faire briller Mayotte aux yeux de tous !
A l’occasion de l’aïd-el-fitr, certains fidèles vont se recueillir sur la tombe de leurs proches.
L’aïd-el-fitr (=la fête de la rupture en arabe) s’est déroulée ce mardi 3 mai à Mayotte. Marquant la fin du ramadan, cette fête est l’occasion pour les musulmans de se réunir en famille et de faire des activités avec les enfants. Cette année, certaines MJC de la ville de Mamoudzou ont même organisé de petites kermesses pour donner l’occasion aux enfants de s’amuser entre amis.
« Cette année, l’aïd est plutôt calme car les gens ont un peu « perdu la main » à cause de la crise sanitaire », révèle Yssouf, un croyant d’un certain âge venu discuter avec un ami devant la grande mosquée du vendredi à M’Tsapéré. Les fidèles n’ont évidemment pas manqué la grande prière du matin, marquant la fin officielle du ramadan. Mais il est vrai que ce mardi, les rues de Mamoudzou étaient plutôt calmes, la fête se déroulant essentiellement en famille à l’intérieur des maisons. Après la prière, les fidèles se réunissent pour manger vêtus de leurs plus beaux atours. « L’aïd-el-fitr est l’occasion d’acheter de nouveaux vêtements aux enfants et de refaire la décoration des maisons », précise Yssouf. D’ailleurs, le week-end dernier et le lundi précédant la fête, les magasins ont été pris d’assaut ! Les habitants de l’île aux parfums ne lésinent pas sur les dépenses pour cette fête particulièrement importante dans la religion musulmane !
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Les hommes sont tous vêtus de leur habit traditionnels le jour de l’aïd.
La MJC de M’Gombani a monté un château gonflable pour amuser les enfants en ce jour de fête.
Lors de l’aïd-el-fitr, les enfants sont particulièrement mis à l’honneur.
Après le repas en famille, place aux sorties ! Les MJC de M’Gombani et de Kaweni ont organisé de petites kermesses sur leur parvis pour amuser les enfants. Châteaux gonflables et autres activités ludiques ont fait leur bonheur, accordant ainsi un peu de répit aux mamans, déjà bien fatiguées par les préparatifs des gâteaux, samoussas et autres mets de fête dont elles ont régalé leurs familles. Le mardi soir, pour conclure cette journée de festivité, plusieurs concerts ont été organisés dans les rues et dans les MJC.
Dernière née des distinctions honorifiques spécifiques aux Outre-Mer, la médaille de l’engagement ultramarin a vocation à distinguer celles et ceux qui servent au quotidien ces territoires. La promotion ministérielle du 22 mars inclut tout particulièrement le délégué de Mayotte à Paris Mohamed Zoubert. Le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni salue cette « belle distinction qui récompense un engagement multiforme au service de l’attractivité du territoire et de la communauté mahoraise de métropole. À travers cette distinction, c’est aussi le Département de Mayotte (dont la délégation parisienne est un service emblématique) se trouve salué et reconnu ».
Durant les vacances scolaires de mai, la ville de Mamoudzou organise les sélections communales de la Course de pneus du 2 au 13 mai 2022 de 9h à 12h, sur les différentes infrastructures sportives de la commune : du 2 au 4 mai sur le parvis de MJC de Mgombani et sur le terrain de foot de Kawéni, du 5 au 9 mai au plateau de Doujani et sur le terrain de foot du Baobab, du 10 au 12 mai sur les terrains de foot de Vahibé, Passamaïnty et Tsoundzou. Les lauréats des sélections auront l’honneur de participer à la grande Course de pneus qui aura lieu en juin prochain. Pour participer, rendez-vous directement sur place pour vous inscrire. Vous pouvez également venir en vous munissant du dossier d’inscription disponible sur https://bit.ly/3EYFJny.
La convention de jumelage entre la ville de Mamoudzou et les villes togolaises d’Agoe-Nyeve 2 et de Kloto 1 a été signée ce jeudi 28 avril par le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, et les maires d’Agoe-Nyeve 2 et de Kloto 1, Djabakou Koffi Bolor et Winny Dogbatse, en présence de son excellence le ministre d’État, Payadowa Boukpessi, de son excellence le ministre délégué chargé de développement des territoires, Edjeba Essomanam, et du premier conseiller de l’ambassade de France au Togo.
En se jumelant avec des villes étrangères, Mamoudzou s’ouvre à l’international et dynamise ses perspectives de développement. Cette convention permettra notamment la création d’échanges sportifs, scolaires ou culturels, favorisant l’excellence pour la jeunesse de Mamoudzou au-delà de ses frontières communales.
Le 28 septembre 2021, le 14 octobre 2021 et le 16 octobre 2021, trois véhicules sont détruits par le feu. En égard aux constatations et à la nature des victimes qui ont tous un lien avec la municipalité de Ouangani, le maire lui-même étant concerné, l’hypothèse d’une origine criminelle des faits est rapidement privilégiée et l’enquête est confiée à la section de recherche (SR) de Mamoudzou.
Entamée en flagrant délit, l’enquête a été poursuivie sous la forme d’une commission rogatoire et a permis, en l’absence de témoignage, de mettre en œuvre des investigations hautement techniques et d’identifier le commanditaire ainsi que l’incendiaire. Ils sont tous les deux incarcérés à la maison d’arrêt de Majicavo dans l’attente de leur jugement prochain en audience correctionnelle au tribunal de Mamoudzou.
En 2020, le concours « Deviens ambassadeur de Mayotte » était lancé pour sélectionner des jeunes ambassadeurs, scolarisés de la 3ème à la terminale ou en cursus universitaire afin de représenter le territoire lors d’un voyage en Europe et aussi pour témoigner de cette expérience à leur retour.
180 jeunes mahorais y ont participé et 21 lauréats ont été distingués au terme de multiples épreuves. Du fait de la crise covid en 2021, le voyage a dû être reporté… Ils se sont finalement envolés le samedi 30 avril dans le but de découvrir Bruxelles, Strasbourg et Paris.
À Bruxelles, ils se rendront au Conseil européen, à la maison de l’histoire européenne ainsi qu’à la Commission européenne. À Strasbourg, ils prendront part à une séance plénière du Parlement européen et rencontreront Marie Fontanel, ambassadrice de France auprès du Conseil de l’Europe. L’histoire de l’Europe sera aussi abordée, avec la visite de deux mémoriaux illustrant les fractures des Première et Seconde Guerres mondiales : le mémorial d’Alsace-Moselle et celui du Struthof-Natzwiller. La dernière étape du voyage les conduira à Paris, où ils pourront célébrer la journée de l’Europe sur le parvis de l’Hôtel de ville, organisée par la maison de l’Europe et la mairie. Ils assisteront également à une pièce de théâtre intitulée « Nous l’Europe, banquet des peuples ».
Les aventures des ambassadeurs peuvent être suivies sur la page Facebook dédiée « Deviens ambassadeur de Mayotte » jusqu’au 10 mai. Ce voyage se déroule dans le cadre de la programmation du Joli mois de l’Europe et est labellisé comme un événement organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.
L’affaissement de chaussée sur un secteur de la route départementale 1 situé entre les PR 12+600 à 12+800 (entre le carrefour de Soulou et le rond-point de Tsingoni) fait l’objet depuis le jeudi 28 avril de mesures renforcées de suivi, accompagnées de restrictions de circulation dont l’objectif est de garantir la sécurité des usagers.
Selon les premiers éléments d’analyse du phénomène, remis par le bureau de recherche géologique et minière (BRGM), l’évolution rapide des désordres pouvait être amplifiée par les épisodes pluvieux des derniers jours, pouvant accentuer le risque de glissement de terrain déjà constaté.
Suivant les préconisations du bureau d’étude, la RD1 doit être interdite à la circulation de tous les véhicules jusqu’au jeudi 5 mai 5h30 afin d’assurer la sécurité des usagers de la route, la conservation du domaine public routier départemental et de mener les investigations nécessaires à la compréhension du phénomène et aux mesures qui peuvent être envisagées. La déviation mise en place est maintenue et renforcée conformément au plan de gestion du trafic de Mayotte. La déviation emprunte l’itinéraire alternatif passant par les RD2, RN1, RN2 et RD3.
Conformément à l’arrêté du ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion du 19 avril 2022 relatif au relèvement du salaire minimum de croissance (SMIC), à partir du 1er mai 2022, le montant du SMIC horaire brut à Mayotte a été revalorisé à 8.19 euros, soit 1.242,15 euros brut mensuels sur la base de la durée légale de 35 heures hebdomadaire. Cela correspond à une augmentation de 2.65%.
Depuis le 1er janvier 2015, la revalorisation du SMIC à Mayotte est indexée sur le seul taux d’évolution du SMIC national. Le SMIC est un salaire horaire en dessous duquel il est interdit de rémunérer un salarié et ce quelle que soit la forme de sa rémunération (au temps, au rendement, à la tâche, à la pièce, à la commission ou au pourboire).
Connue pour son activisme social et ses « prises de bec » avec les autorités lors de certaines manifestations, y compris la visite officielle d’Emmanuel Macron à Mayotte, Estelle Youssouffa a été désignée par les membres de son collectif pour briguer le fauteuil de député de la circonscription du Nord de Mayotte. L’ancienne journaliste d’Al Jazeera, devenue depuis consultante, dévoile ses priorités et sa stratégie de combat dans l’éventualité où elle serait choisie par les électeurs mahorais, les 12 et 19 juins prochains.
Flash Infos : Qu’est-ce qui a motivé votre candidature à la députation dans la première circonscription de Mayotte ?
Estelle Youssouffa : Ce qui a motivé ma candidature à la députation, c’est de voir que depuis le mouvement de 2018, à chacune de nos revendications et nos prises de parole dans l’espace public, la préfecture comme les élus locaux nous ont dit que nous n’étions pas légitimes, et que je n’étais pas légitime comme présidente du collectif des citoyens de Mayotte, à essayer de peser sur la discussion publique parce que je n’étais pas élue. Depuis 2018, on a vu la situation qui a empiré à Mayotte, aucune des promesses faites par le gouvernement n’a été tenue, aucune des revendications que toute la population a porté n’a abouti. Comme il n’y a pas eu de politiques pour prendre le relais de notre combat, nous avons décidé d’y aller nous-mêmes. J’essaie donc d’aller à l’Assemblée nationale pour porter nos combats à Paris.
FI : Vous faisiez allusion au procès que le collectif a fait aux services de l’Etat à Mayotte durant la crise du Covid-19, comme une autre raison de votre candidature ?
E.Y. : Effectivement, une des motivations à la candidature, c’est aussi le traitement de Mayotte pendant la crise sanitaire. Il a fallu que notre collectif aille au conseil d’Etat pour que le protocole national de lutte contre le Covid-19 s’applique au CHM qui était le principal cluster de Mayotte et pour protéger les services funéraires de Mayotte qui étaient très exposés au virus. Et nous avons constaté que l’Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture ont bloqué les 4,2 tonnes d’aide humanitaire mobilisées par le collectif. Et puis, quand en juillet, il y a eu le Ségur de la Santé et Mayotte a eu la plus petite enveloppe d’aide nationale alors qu’on a été diagnostiqué « désert médical » par le défenseur des droits avant même la pandémie. On a constaté que 90 % des 67 millions d’euros qui ont été alloués à Mayotte ont été affectés à la santé périnatale alors que l’on dispose de seulement onze lits de réanimation pour notre île. Lors de la pandémie, on a subi dans notre chair tout l’échec de la politique « d’evasan », qui est la politique sanitaire mise en place par Dominique Voynet [N.D.L.R. l’ex-directrice de l’ARS].
FI : Si vous êtes prochainement élue députée de Mayotte, qu’est-ce qui vous fait penser que vous réussirez à faire bouger les lignes ?
E.Y. : Je pense que de par notre activisme depuis 2018, j’ai déjà fait bouger les lignes et que je gêne considérablement parce que j’ai les réseaux, parce que j’ai la compréhension des enjeux qui sont à l’œuvre à Mayotte, parce que j’ai aussi l’ambition et l’amour de mon île au cœur de mon engagement, que je n’ai pas les conflits d’intérêts qu’ont certains…c’est tout cela qui ferait que je serais une député différente si je suis élue. Parce que ce mandat serait également un vote de confiance de la population contre le harcèlement de l’Etat dont je suis l’objet. Je me présente sans étiquette pour pouvoir travailler avec tout le monde et aller à Paris dans un esprit de négociation permanente pour faire avancer les dossiers qui sont très concrets pour les Mahoraises et les Mahorais surtout dans la première circonscription. Je parle de la piste longue, d’un pont à Dzoumogné, de la production d’eau potable, l’adduction d’eau et l’assainissement… Nous à Mayotte, nous avons des défis qui sont très concrets qui ne sont pas du tout l’abstraction, qui ne sont pas conceptuels. Les investissements n’ont pas besoin d’être colossaux mais on doit faire avancer la machine étatique pour obtenir les fonds nécessaires à Mayotte. C’est à dire, que l’on doit cesser de trouver des excuses à l’Etat quand il ne répond pas à ses obligations, ses devoirs envers les Mahoraises et les Mahorais.
FI : Dans la suite de ce que vous venez développer, la population a l’impression qu’il n’y a pas assez de moyens financiers mis à la disposition de l’île pour assurer son développement, or à entendre les gouvernants, il existerait bien des fonds importants alloués à Mayotte, mais que ce seraient les autorités locales qui n’arriveraient pas à les consommer.
E.Y. : Avant de débattre de ce que font ou ne font pas les élus locaux, parlons de la question de l’insécurité et de la protection des frontières qui est une prérogative purement régalienne, celle de l’Etat. La réalité, c’est que nous avons des droits et des devoirs et que l’administration nationale ne remplit pas ses obligations à Mayotte. Donc pour moi le retard du développement ici relève de la mauvaise volonté politique. Et avec une nouvelle redistribution de cartes, on y verra un peu plus clair. Je pense qu’il y a là deux sujets. Il y a d’abord de l’hypocrisie de la part de l’Etat, c’est-à-dire que quand il parle de 1,6 milliards d’euros pour Mayotte, ce ne sont pas 1,6 milliards de l’Etat Français mais en grande partie de fonds européens. Quand Paris dit je vous mets sur les fonds européens, elle nous met sur la route la plus encombrée et la plus difficile pour obtenir le décaissage des fonds. De plus, on se retrouve pour nous à Mayotte, avec une espèce de ping-pong entre la préfecture, le conseil départemental et La Réunion, où on change à chaque fois d’interlocuteur en cours de route. Par conséquent, si les fonds ne sont pas décaissés ce sont quand même un peu des amnésiques d’aller expliquer que ce sont les élus locaux qui sont responsables. Là en l’occurrence, ce n’était pas, ni la « pseudo » incompétence et le manque d’ingénierie au conseil départemental, ni les mairies, c’était à la préfecture qui nous a dit et juré les grands dieux qu’elle était capable de gérer les Fonds européens. Eh bien nous y sommes : toujours pas un sou de dépensé.
FI : L’insécurité croissante est un sujet préoccupant pour tout le monde sur l’île. Vous qui aspirez à représenter Mayotte à l’Assemblée nationale, que pensez-vous de la situation actuelle ?
E.Y. : Je pense que les questions de l’insécurité et de l’immigration sont indubitablement liées à Mayotte. C’est le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui a expliqué qu’il y avait 80 % de Comoriens en situation irrégulière à la prison de Majicavo. Donc voilà, il faut quand même regarder les choses en face. Par ailleurs, effectivement, l’incapacité de l’Etat à sécuriser 375 km² interroge, au bas mot. Nous sommes spectateurs des discussions sur la sécurité qui tournent en rond, sur les responsabilités de la police, la gendarmerie, c’est-à-dire, une dizaine de personnes qui sont incapables de travailler ensemble avec un bonhomme au Rocher qui est quand même sensé les coordonner. Tout ce beau monde qui n’arrive pas à trouver les quelques crapules qui se filment sur les réseaux sociaux en train de terroriser toute la population. Soit on a un problème d’ingénierie au niveau des forces de sécurité à Mayotte, ce dont je doute, soit on a de la mauvaise volonté politique au plus haut niveau. L’idée étant de transformer Mayotte en enfer que les Mahorais fuient. C’est cela mon combat, essayer de stopper l’hémorragie dans tous les sens du terme pour faire en sorte que Mayotte redevienne vivable et que nul n’ait besoin de s’expatrier pour aller se soigner, étudier ou vivre normalement. Aucun territoire ne peut supporter la pression migratoire que subit Mayotte.
FI : Cette question de la pression migratoire comorienne sur Mayotte oppose depuis longtemps deux visions, celle du ministère de l’Intérieur en charge de la sécurité intérieure des Français et celle du ministère des Affaires Etrangères qui gère les relations avec l’Union des Comores.
E.Y. : Moi, ma position est très claire, limpide et tout le monde la connait. Je refuse que Mayotte soit l’otage de la politique intérieure comorienne comme de la politique étrangère de la France vis-à-vis des Comores. C’est-à-dire que Mayotte ne peut plus continuer à être le ballon de football entre ces deux pays. L’un, la France, est le nôtre, qui ne se bat pas pour son propre territoire, et l’autre, les Comores, un pays étranger qui réclame sa souveraineté et qui envoie toute sa population pour nous coloniser. Nous on est au milieu, avec un visa d’exception concocté par les services des Affaires Etrangères pour fixer la population comorienne à Mayotte. Donc le sujet n’est pas de savoir ce que Moroni souhaite ou comment elle vit ou ne vit pas, ou quelle est la situation politique à Moroni … Moi, à Paris, ce qui se passe en Belgique ou en Suisse ne me touche que de manière secondaire. Je ne vois pas pourquoi à Mayotte on doit faire des Comores « l’Alpha et l’Oméga » de ce qui se passe chez nous. Je refuse de lier mon destin à un pays qui a pris son indépendance. « Chacun chez soi et Dieu pour tous ! », comme disait Younoussa Bamana [N.D.L.R. président du conseil général de Mayotte de 1977 à 2004].
FI : Les problèmes du traitement et de la distribution de l’eau à Mayotte deviennent des sujets majeurs. Comment y remédier ?
E.Y. : Je constate, et c’est l’avis général, qu’on est à l’évidence à Mayotte en sous-capacité de production d’eau potable par rapport aux besoins de la population. On a effectivement une hausse complètement délirante de la consommation. Autre phénomène, on a depuis de nombreuses années une inertie au niveau de la production d’eau potable. Donc, on a d’un côté plus de demandes, et de l’autre, une stagnation avec zéro investissement au niveau non seulement de la production mais aussi de l’acheminement puisque maintenant on nous explique que c’est le réseau qui est trop ancien et qu’il fuit, et blablabla. Face à cette situation, l’urgence est d’abord d’arriver à débloquer les investissements nécessaires pour la production d’eau potable, tant au niveau d’une nouvelle retenue collinaire que du fonctionnement de l’usine de désalinisation qui n’est toujours pas réparée et qui n’est pas fonctionnelle à hauteur de ce que le contribuable a payé. Par la suite, d’avoir, si ce n’est une libéralisation, casser le monopole de la distribution d’eau. Il y a aussi une question qui se pose sur le syndicat des eaux à Mayotte puisqu’il y a quand même des dizaines de millions d’euros qui se sont évaporés et comme ce n’est pas un phénomène très naturel avec l’argent, cela veut dire que des sommes ont été empochées par certains au lieu d’être investies pour l’adduction d’eau potable à Mayotte qui, je le rappelle, est un droit fondamental. Donc à un moment, l’Etat s’expose à des poursuites par rapport au fait que notre droit fondamental à l’eau potable n’est pas assuré.
FI : Est-ce que vous voyez d’autres secteurs dans une situation semblable ?
E.Y. : Cette absence d’investissement structurels ne concerne pas que l’eau, il y a aussi les routes, l’Etat a même inscrit les routes nationales de Mayotte sur son programme de privatisation, là on marche sur la tête … C’est la même chose au niveau de la piste longue ; si l’on n’a pas de désenclavement par l’aérien on ne peut pas avancer, il en de même au port de Longoni où il n’y a pas d’investissements structurels transparents. Vous voyez, ça hypothèque tout notre développement. Ce n’est pas seulement l’enfer qu’on vit aujourd’hui, c’est aussi l’enfer qu’on se prépare à vivre demain. Le diagnostic que je pose n’est pas partagé par tous les autres candidats. Si déjà Mayotte était d’accord pour partager ce diagnostic, nous ne partirons pas en ordre dispersé à Paris, avec des élus qui avalent n’importe quelle couleuvre pour obtenir des miettes. Si nous tous, Mahorais, ne sommes pas capables d’avoir un seul discours face à l’Etat, nous ne pourrons pas sortir vainqueurs de ce bras de fer. Je ne dis pas ça de manière hostile, je souligne simplement que la culture politique française s’inscrit dans le bras de fer et le rapport de force, qu’on doit nous aussi revenir à ces méthodes. Si nous ne sommes pas capables de nous muscler, si nous ne sommes pas d’accord sur le diagnostic, alors nous ne pourrons pas avancer.
FI :Le logement est un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les Mahoraises et les Mahorais aujourd’hui, l’industrie du bâtiment implique différents paramètres qui ne vous échappent pas. Quel est votre regard sur ce sujet ?
E.Y. : La question de l’immobilier donne lieu à deux dynamiques différentes, il faut distinguer la construction de logements à travers une commande publique, différente de celle initiée par le secteur privé. Le fond du sujet que vous abordez, c’est le foncier. Le colonisateur comorien avait aussi mis la main sur le foncier et cela fait l’objet de batailles homériques sur le territoire depuis des décennies. Ici, le foncier fait l’objet de toutes les convoitises : quand on voit l’appropriation de terrains privés par des clandestins qui prennent des terrains agricoles ou les terres de la forêt domaniale, voir même du littoral, ça interroge sur l’inertie des propriétaires que sont l’Etat et le conseil départemental face à ces occupations sauvages. Il y a plusieurs mécanismes pour casser la propriété des Mahorais. Par la départementalisation, il y a toute la fiscalité liée à l’héritage qui est extrêmement lourde et qui casse complètement les propriétaires mahorais, il y a l’occupation sauvage par les clandestins qui est légalisée petit à petit, et puis il y a aussi la volonté de l’Etat de faciliter l’expropriation des Mahorais. Cette dernière mesure était contenue dans le « projet de loi Mayotte » que j’ai combattu.
Les acteurs privés de l’extérieur font également un lobbying extrêmement important auprès des autorités pour dire qu’il faut du foncier pour investir. Et les élus, qui sont à l’affut du moindre gisement d’emplois, sont tentés de mettre du foncier public à la disposition de ces privés pour construire tel projet magnifique ou complexe incroyable pour créer des emplois. Le foncier n’étant pas extensible sur notre territoire, une telle politique ne pourra pas perdurer. Nous connaissons tous des terrains qui ont plusieurs titres de propriété et toutes les affaires de corruption qu’il y a autour. La deuxième chose qu’on ne dit pas et toute l’industrie du bâtiment le sait, c’est que ce secteur est pourvoyeur d’emplois illégaux. Rares sont les Mahorais qui travaillent dans le bâtiment, la plupart des embauches concernent des étrangers, soit en situation régulière, soit des clandestins. Donc on est en train de construire sur les terres mahoraises des bâtiments construits par des travailleurs comoriens avec des capitaux venus de l’extérieur et l’île perd progressivement la maitrise de son foncier et de ses logements.