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Lutte contre les constructions informelles et illégales : interdiction d’accès au secteur sud-ouest de l’îlot Mtsamboro

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Dans le cadre de la reprise en main de Shisiwa Mtsamboro, une opération de lutte contre les constructions informelles et illégales menée au titre de la loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) a débuté le lundi 6 juin dans le secteur sud-ouest de l’îlot.

Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, a signé l’arrêté préfectoral interdisant son accès de 6h et 18h.

Le projet de reprise en main vise à restaurer une architecture traditionnelle, en lien avec l’exploitation agricole durable afin de préserver le patrimoine environnemental. Cette opération s’intègre dans un projet durable de transition écologique afin de renouer avec la vocation agro-forestière et de production fruitière de l’îlot. Toute infraction a donné lieu à la contravention de 135 euros, prévue pour les infractions de la 4ème classe.

Travaux sur la zone de stationnement située à côté de la halle des pêcheurs de M’Tsapéré

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La ville de Mamoudzou informe que des travaux de marquage au sol et de reprise de bitume sur la zone de stationnement située à côté de la halle des pêcheurs de M’Tsapéré ont lieu du 6 au 7 juin. Tous objets (containers, bateaux, voitures, …) se trouvant dans l’emprise des travaux à cette date seront acheminés vers la décharge. L’accès au chantier sera interdit. La circulation automobile ne sera pas autorisée. Tout véhicule en infraction sera mis en fourrière aux frais du ou des propriétaires. Les riverains sont invités à prendre les dispositions nécessaires pour enlever leurs véhicules.

Prévention foncière : cinq jeunes médiateurs de Koungou vulgarisent le droit

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En partenariat avec Action Logement et la préfecture de Mayotte, la ville de Koungou déploie un dispositif pour sensibiliser la population sur les dangers liés au développement urbain incontrôlé dans les villages (construction sans permis de construire, installation illicite sur terrain d’autrui…).

Face aux nombreuses escroqueries concernant les ventes de terrain et au coût pour la collectivité en matière de rattrapage urbain (construction de routes après les maisons, installation des réseaux quand les quartiers sont constitués sans aucune place aux servitudes…), la ville de Koungou veut agir en amont et en aval.

Cinq médiateurs fonciers sont en charge d’aller vers les populations en « s’inspirant » des modes de communication « reconnus » dans les villages (sortie des mosquées, comité de village, passage avec mégaphone) pour informer sur le droit commun et lever la « méfiance » envers les institutions, ce qui ne facilite pas le respect des règles d’urbanisme pourtant essentielles au développement urbain de la cité.

La ville de Koungou, est fortement impactée par le développement des quartiers informels avec des conséquences lourdes sur le territoire : écologiques, sociales, sanitaires et sécuritaires ! Ce projet innovant se veut exemplaire afin de stopper ces pratiques et s’articule avec les politiques actuelles menées par l’État en appuie aux collectivités (lutte contre les constructions illégales, insertion des jeunes…).

Rapprochement avec Air Austral : « Tout est hypothétique à l’heure actuelle » pour Corsair

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Présent sur le 101ème département en fin de semaine dernière, Jules Perreau, le directeur régional océan Indien de Corsair, a balayé pour Flash Infos l’actualité des derniers mois, notamment le renouvellement de la flotte de la compagnie aérienne, mais aussi et surtout le projet de coopération commerciale avec Air Austral, qui pourrait aboutir à un rapprochement capitalistique. Entretien.

Flash Infos : Un an et demi après votre retour dans l’espace aérien mahorais, quel bilan tirez-vous en quelques mots ?

Jules Perreau : Décembre 2020, déjà. Le bilan est extrêmement positif même si nous avons débarqué dans un contexte forcément compliqué, en plein Covid-19, que nous pensions sur la fin à cette époque. Un an et demi plus tard, nous sommes toujours là et nous sommes bien partis pour perdurer ! Le plan reste le même : nous renforcer autant que possible et maintenir bien entendu la destination Mayotte. Depuis 2021, l’ensemble des vols desservis par Corsair le sont par des A330néo, des appareils plus confortables avec un impact réduit sur l’environnement et surtout des plus grandes capacités de fret. Nous avons également durant ce laps de temps ouvert en juin dernier deux fréquences hebdomadaires vers Lyon et Marseille, en passant par l’île Bourbon.

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Notre retour a donné un second souffle au département : l’an dernier, le trafic entre Mayotte et la Réunion a connu une augmentation de 25% en comparaison à 2019, l’année de référence. En résumé, la clientèle nous a suivi, les taux de remplissage sont satisfaisants et nous sommes donc toujours là : ce sont les trois axes à retenir !

FI : Vous l’avez dit, vous avez renouvelé la flotte avec cinq nouveaux A330neo. Cela a demandé de former les pilotes, ce qui vous a poussé à faire appel aux services de transporteurs tiers pendant plusieurs mois pour assurer la desserte aérienne entre Mayotte et La Réunion. Comment avez-vous vécu cette situation ?

J.P. : Le plan de renouvellement s’effectue en deux phases : une première qui remplace cinq appareils et qui s’est achevée il y a quelques semaines, qui avait été décidée avant le début de la crise sanitaire, et une seconde qui doit avoir lieu en 2023-2025, ce qui nous permettra de disposer d’avions d’une moyenne d’âge inférieure à trois ans. Ce qui fera de notre flotte l’une des plus récentes du monde !

Ces nouveaux avions ont été livrés durant le Covid-19, période au cours de laquelle nous avons dû baisser drastiquement nos opérations, que ce soit à Mayotte ou sur d’autres territoires de l’océan Indien. En d’autres termes, nous avons dû mettre l’activité au ralentit. De facto, les pilotes ont moins volé. Or pour qu’ils puissent continuer à opérer normalement, ils doivent pratiquer sinon ils doivent se rendre au simulateur…

En 2021, la demande est repartie très fortement sur les destinations d’Outre-mer : nous avons eu un besoin imminent de pilotes. Malheureusement, les capacités de formation et de formateur n’étaient pas aussi nombreuses… Conséquence, nous avons dû faire des choix sur le programme et affréter des compagnies aériennes pour maintenir nos engagements auprès de notre clientèle. Cela a été le cas sur Abidjan et sur Mayotte. Il ne faut pas y voir un désamour du territoire, bien au contraire ! Comme vous le savez, l’île a une piste très particulière et requiert des compétences plus importantes qu’ailleurs pour y atterrir et nécessite donc une double formation. Raison pour laquelle le 101ème département a eu une interruption propre Corsair même si nous avons maintenu nos opérations commerciales en les confiant à un transporteur tiers, comme ETF, Ewa Air ou Air Austral. L’ensemble de nos clients ont été acheminés.

Nous avons repris avec les AirbusA330 néo Corsair le 30 avril dernier. C’était important de ne pas trop tarder pour faire bénéficier de nos nouvelles cabines aux voyageurs, mais aussi pour retrouver un fret plus conséquent… Lorsque nous avons affrété des 737, nous étions très limités, alors que les A330 ramènent entre 10 et 30 tonnes à chaque dépose !

FI : Autre sujet « polémique », il a été question en août dernier d’un projet de coopération commerciale entre Corsair et Air Austral. On vous a peu entendu sur ce sujet-là, que pouvez-vous nous dire ?

J.P. : Le projet a pris forme en août 2021, en pleine crise Covid-19. L’objectif ? Consolider le transport aérien, dans un premier temps à travers une « joint-venture », et regrouper plusieurs acteurs de petites tailles afin de bénéficier de meilleures économies d’échelles et d’être plus performant. Cette coopération est vue comme importante pour nous, pour nos entreprises, mais également pour les territoires desservis car elle permet d’assurer une certaine pérennité. Pour nous, l’une des options était donc Air Austral, avec qui nous avons avancé.

Le projet a évolué au fur et à mesure des mois, pour passer d’un projet de « joint-venture » à une forme plus avancée de coopération, via un projet capitalistique. On a beaucoup entendu parler de fusion, mais ce n’est absolument pas le cas… L’idée est plutôt de procéder à un rapprochement capitalistique pour pouvoir conserver deux marques qui coexistent : Corsair et Air Austral. Aujourd’hui, le projet est toujours d’actualité, même si nous n’avons pas énormément d’éléments nouveaux à communiquer : ce n’est plus entre nos mains. Une certitude toutefois, Mayotte est depuis le début au centre des discussions et le sujet est primordial à nos yeux. Désormais, il faudra être patient pour voir quel sera la finalité du projet de rapprochement… En tout cas, nous gardons un avis favorable à une opération qui sera bénéfique pour toutes les parties prenantes, y compris les territoires ! Mais je vous le dis : rapprochement ou non, Corsair maintiendra son cap, notre route est tracée et ne changera pas. Nous continuerons notre engagement ici.

FI : En cas de rapprochement capitalistique, qu’est-ce que cela changerait pour la clientèle, notamment en termes de prix des billets ?

J.P. : L’optimisation concernerait principalement la desserte entre La Réunion et Paris. Mais la question mahoraise reste stratégique puisque nous sommes les deux seules compagnies aériennes à desservir la métropole. Lors de notre arrivée sur un territoire et cela a été le cas pour Mayotte, nous défendons toujours le principe même de la concurrence et bien souvent, nous endossons le rôle de challengeur sur les lignes en monopole. Nous sommes conscients que si demain, le client ne s’y retrouve pas dans un potentiel rapprochement, cela ouvrira la porte à de nouveaux acteurs. Nous devrons veiller à ce que le consommateur ne soit pas perdant. Mais encore une fois, tout est hypothétique à l’heure actuelle !

FI : Indépendamment de cet éventuel rapprochement avec Air Austral, quelles sont les ambitions de Corsair pour Mayotte dans la région ?

J.P. : Nous avons de très bons redémarrages chez Corsair, avec des mois de juillet et d’août qui s’annoncent plus que prometteurs. Les lignes vers Marseille et Lyon fonctionnent très bien, et nos Airbus A330néo neufs sont plébiscités. Maintenant, nous avons un objectif de prudence et de stabilité : il ne faut pas oublier que nous entrons dans une deuxième crise avec le conflit russo-ukrainien. Même si cela peut paraître loin, il a bien évidemment des impacts considérables sur le fuel… Nous nous préparons à traverser des zones de turbulences.

Pourtant, nous continuons d’avancer sur nos projets dans la zone de l’océan Indien dans lesquels Mayotte pourrait être inclue. Il est encore trop tôt pour en parler. Mais que ce soient des élargissements d’offres ou de destinations, nous ne nous fermons rien, et Mayotte bénéficiera des nouveautés que nous pourrons proposer, au même titre que La Réunion ou que Maurice.

Le lac Dziani s’offre une aire de stationnement

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Facilement repérable grâce ses nombreuses boîtes aux lettres, l’aire de stationnement informelle située en aval du lac Dziani fait peau neuve. Les travaux d’aménagement du parking et de la voirie débuteront le 10 juin et devraient se terminer dans le courant du mois de juillet.

Développer le tourisme et l’attractivité du territoire, tel est l’objectif de la communauté de communes de Petite-Terre. Tristement célèbres pour les méfaits qui y sont perpétrés, les chemins de randonnée mahorais voient leurs visiteurs se raréfier. Pour pallier cela, une seule solution : leur sécurisation. “Notre volonté est que les habitants puissent se réapproprier leur territoire”, explique Denis Chopin, le directeur général des services au sein de l’intercommunalité. Dès la fin de semaine prochaine, des travaux débuteront afin de créer un nouvel espace facilitant l’accès à ce lieu remarquable de la pépite de Mayotte.

Un budget de 115.000 euros

Requalification de la voirie à sens unique, aménagement d’une aire de stationnement automobile de sept places dont une destinée aux personnes à mobilité réduite, un accotement pour les vélos et accès piéton, sans oublier le regroupement d’une trentaine de boîtes aux lettres en trois blocs sécurisés, voici les promesses de ce projet. Au total, c’est un investissement de 115.000 euros qui sera réalisé par l’État et le Département de Mayotte. “L’aménagement de l’aire de stationnement constitue une première étape dans le cadre de l’aménagement du sentier des Cratères de Petite-Terre”, détaille Denis Chopin. Le but ? Tendre vers une progressive sécurisation des différents parcours de randonnée avec des “haltes ombragées” et des “points d’informations sur les richesses naturelles du site”.

Avant de pouvoir profiter pleinement des espaces naturels de la petite île de Mayotte, les riverains devront prendre leur mal en patience du 4 au 18 juillet durant lesquels l’accès à la rue Manga Boidradra sera fermé pour cause de travaux. Un mal nécessaire pour offrir à tous une voie sereine et pérenne pour partir à la découverte des beautés de l’île.

MedNum Mayotte : une association pour démocratiser les outils numériques de l’administration

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Sidi Mouhamadi, directeur de l’association MedNum Mayotte.

La dématérialisation des services administratifs depuis la loi de 2015 a obligé les Français à changer leurs habitudes et à apprendre à maîtriser de nouveaux outils. À Mayotte, l’association MedNum est chargée d’aider la population à faire la transition. Munis de tablettes Apple, ses dix agents mobiles surnommés les « agents connect » se déplacent dans les centres communaux ou les unités territoriales d’action sociale (CCAS et UTAS) pour expliquer aux gens comment faire leurs démarches administratives en ligne.

MedNum est une association née d’un appel à projet codéveloppé par la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) et la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES). Vainqueurs, les créateurs de l’association, Sidi Mouhamadi (actuel directeur) et Kamaldine Attoumani, ont donc la lourde tâche de faciliter la transition numérique auprès de la population mahoraise. « Il s’agit d’expliquer aux gens que les administrations ne recevront plus de public et de leur montrer comment faire leurs démarches administratives en ligne », indique Sidi Mouhamadi. Cela va de la création d’une identité numérique et d’une adresse mail à la maîtrise de sites plus complexes comme celui de l’ANTS ou celui des Impôts.

Une tâche titanesque

Malgré les énormes besoins en la matière sur le territoire, MedNum Mayotte ne possède que dix agents qui se déplacent avec leurs tablettes dans tous les espaces numériques dédiés (CCAS, UTAS et espaces numériques de la CRESS). Un nombre largement insuffisant selon le directeur. « La logistique est très difficile car nous sommes sous-dotés. Il faudrait multiplier les moyens matériels et humains pour que nous puissions être réellement efficaces », estime-t-il en espérant que les subventions obtenues en 2021 et 2022 puissent se poursuivre dans les années à venir. « Il ne faudrait pas que Mayotte rate le train », prévient-il encore, inquiet de ne pas voir les élus s’intéresser davantage à la question.

Il est vrai qu’à Mayotte le travail est considérable, car une grande partie de la population ne possède pas Internet et certains habitants ne parlent pas français. Pourtant, faire ses démarches administratives en ligne sera très prochainement la seule option (elle l’est déjà pour certains services), d’où l’urgence à apprendre à utiliser correctement les sites. « En travaillant sur le terrain, nous nous sommes aperçus que la plupart des gens ne comprenaient qu’environ 10% du potentiel de leur téléphone », remarque Sidi Mouhamadi. Ce dernier suppose que le choix de la marque Apple pour les tablettes constitue peut-être un frein pour l’obtention de financements, car elle est plus chère. « Certes, mais elle est aussi plus fiable dans le temps, un élément important sur un territoire où il n’y a pas de réparateur », explique-t-il. Il lance donc un appel aux élus des collectivités et/ou du conseil départemental pour que son association soit bientôt davantage soutenue financièrement afin de pouvoir subvenir correctement aux besoins du territoire.

Ahamadi Boura « ira à l’Assemblée avec les idées des Mahorais »

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Candidat dans la circonscription une, Ahamadi Boura se présente aux élections législatives avec Laïni Abdallah Boina en tant que suppléante. Le candidat sans étiquette promet d’être celui qui rassemblera tous les Mahorais s’il est élu député, celui qui fera en sorte que Mayotte soit considérée au même titre que les autres départements et régions de France.

Flash Infos : Pour quelles raisons voulez-vous être député ?

Ahamadi Boura : Je me suis rendu compte que depuis la retraite politique de nos anciens et la reprise en main par notre génération, Mayotte est de plus en plus difficulté. Mayotte sombre, Mayotte est malade, Mayotte est à genoux. C’est dû au fait que notre génération est orgueilleuse, chacun se croit supérieur à l’autre. On n’arrive pas à s’unir. Mon objectif est de faire en sorte que Mayotte parle d’une même voix. Je ne demande pas que l’on fasse un parti unique, mais on doit tous être sur la même longueur d’ondes pour être entendus à Paris.

Pour y arriver, je veux que l’on puisse faire un document spécifique pour Mayotte. Il ne faut pas attendre les projets du gouvernement. Le dernier projet de loi a été rejeté parce que c’était un projet du gouvernement. S’il avait été initié par nous Mahorais, il n’y aurait pas eu ce rejet. L’initiative doit venir de nous.

FI : Qu’y aurait-il dans ce document ?

A.B. : Tout ce dont les Mahorais ont besoin. Des professionnels et des experts de chaque domaine feront des propositions. Mais j’insiste, il doit être élaboré par les Mahorais et non pas par le gouvernement. C’est la population de Mayotte qui doit définir son avenir.

FI : Dans votre programme, quelles sont vos propositions en matière d’éducation ?

A.B. : Il faut d’abord encourager l’enseignement des langues locales à Mayotte, le shimaoré et le shibushi. Nous devons également enseigner à nos enfants la culture locale parce que si on ne le fait pas, ils risquent de perdre leur identité. Par ailleurs, le gouvernement doit accélérer la construction d’établissements scolaires, et augmenter le nombre de classes chez nous. Cela permettra d’embaucher plus d’enseignants. Ces derniers doivent être écoutés et être encouragés, et je pense qu’il faut augmenter l’indexation à 50% pour eux. On doit aussi créer notre université de plein exercice pour que l’on puisse former localement, c’est primordial. Enfin, il nous faut plus de cantines scolaires, parce que les élèves doivent manger des repas chauds.

FI : En tant que député, que ferez-vous pour mieux gérer l’immigration à Mayotte ?

A. B. : L’immigration est une maladie à Mayotte. C’est une mission régalienne, mais c’est l’affaire de tout le monde. On sait qu’il y a souvent des discussions entre la France et l’Union des Comores, alors je propose qu’il y ait des Mahorais à chaque fois qu’il y aura ces discussions. Il faut aussi nous doter de plus de moyens matériels et humains. Je parle d’intercepteurs, mais aussi de plus de policiers et gendarmes mahorais. Des gens qui connaissent leur île, au lieu d’envoyer des métropolitains qui ne restent là que quelques mois et qui ne connaissent pas le territoire.

Il faut aussi faire quelque chose pour les immigrés qui sont déjà à Mayotte. Nous devons lutter contre les quartiers informels, nous devons les éradiquer. Mais attention, il ne faut pas oublier que ce sont des humains et on ne peut pas les déloger sans les reloger. Pour mieux lutter contre l’immigration, il serait judicieux d’y associer la justice. Chez nous, elle est sous-dotée. Il nous faut plus de magistrats, plus de greffiers, plus de professionnels. Je voudrais que Mayotte soit indépendant de La Réunion. Je voudrais qu’il y ait une cour d’appel à Mayotte. Il est inadmissible qu’un magistrat soit à La Réunion et qu’il prenne des décisions pour Mayotte. Notre département n’est pas une sous-région réunionnaise.

FI : Selon vous, comment peut-on rétablir un climat sécuritaire apaisant à Mayotte ?

A.B. : Tout le monde le sait, l’insécurité est liée à l’immigration clandestine. Une fois que l’immigration clandestine sera arrêtée, l’insécurité le sera aussi. Si on arrive à stopper l’immigration, on pourra cadrer les jeunes qui sont à Mayotte parce que l’on n’aura pas des milliers de personnes qui entrent tous les ans sur le territoire. On doit aussi augmenter la capacité d’accueil du centre pénitentiaire de Majicavo et ouvrir un centre d’éducation fermé pour les mineurs.

FI : On le sait, Mayotte est un désert médical, on manque de professionnels de santé et d’hôpitaux, que faudrait-il faire pour rattraper le retard à ce niveau ?

A. B. : Premièrement, il faut former localement. L’université de plein exercice que l’on veut doit pouvoir former des médecins, des sage-femmes, des kinésithérapeutes. Du moins les premières années avant qu’ils aillent ailleurs finir leurs études. Nous avons besoin d’une politique locale qui va dans ce sens pour que dans 10 à 15 ans nous ayons 200 à 300 médecins mahorais. En attendant de les avoir, on doit attirer plus de médecins. On peut leur proposer un salaire plus élevé pour qu’ils acceptent de venir à Mayotte. On pourrait peut-être aussi diminuer leurs impôts. Et leur assurer une sécurité et une bonne éducation pour leurs enfants. Parce que personne ne viendra ici s’il n’est pas sûr d’être en sécurité, s’il n’a pas le meilleur pour ses enfants. Il faut aussi que l’aide médicale de l’État soit appliquée à Mayotte parce que ça générera de l’argent au centre hospitalier de Mayotte. Enfin, nous avons absolument besoin de construire le deuxième hôpital rapidement. Il doit prendre la forme d’un centre hospitalier universitaire et ne pas faire comme celui de Pamandzi.

FI : Quelle place à l’environnement dans votre programme ?

A.B. : L’environnement fait partie de mes préoccupations. On a une belle île, mais elle est fragile. On le voit quand il pleut, le lagon est plein de boue. Je veux que les associations environnementales soient mieux aidées pour qu’elles puissent protéger notre lagon. Mais cela ne veut pas dire que je ne veux pas que l’on prolonge la piste. Au contraire il faut le faire. C’est le gouvernement qui nous met ces freins en évoquant la protection de l’environnement pour ne pas faire la piste longue. Moi je veux enlever tous ces freins. Il y a pleins d’aéroports qui sont au bord de la mer alors ce n’est pas en augmentant de quelques mètres que l’on va détruire la nature à Mayotte. La piste longue doit être faite et rapidement.

FI : Dans vos prises de paroles, vous évoquez souvent l’égalité républicaine. Que comptez-vous faire pour qu’elle soit réelle à Mayotte ?

A.B. : Mayotte doit être considérée comme tous les départements et régions d’Outre-mer. Les Mahorais doivent être traités comme tous les autres Français. Il est inadmissible qu’à Mayotte les prestations sociales ne soient pas alignées avec l’ensemble du territoire français. On a les mêmes devoirs, mais pas les mêmes droits, il y a une discrimination fonctionnelle. Si je suis élu, je me battrai pour que tout soit aligné avec les autres territoires de France dans un délais raisonnable. Je n’irai pas à l’Assemblée avec mes idées personnelles, je serai le député qui irai à l’Assemblée avec les idées des Mahorais.

FI : Vous êtes candidat sans étiquette, est-ce un handicap ou un avantage ?

A.B. : Le fait d’être sans étiquette me rapportera beaucoup plus parce que ma candidature a beaucoup de soutiens. Je serai le député qui réunira tout le monde. J’ai déjà à mes côtés les maires de Pamandzi, Dzaoudzi-Labattoir, Koungou, Bandraboua j’ai aussi la conseillère départementale de Mamoudzou 2 qui est ma suppléante. Et bien d’autres ! Le fait de me présenter sans étiquette m’a avantagé parce que j’ai réussi à réunir tout ce monde alors que nous ne sommes pas du même bord politique.

Homicide à Sohoa : mise en examen et placement en détention provisoire

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Le 29 mai 2022 vers 3h50, au terme d’une soirée ayant été organisée dans un bar-restaurant de la plage de Sohoa, une dispute éclate entre deux individus et en réaction au coup d’une bouteille en verre qu’il vient de recevoir sur la tête, l’un des protagonistes assène à l’autre un coup de couteau en plein cœur.

Confiée à la section de recherches de Mamoudzou avec l’appui de la cellule d’identification criminelle de Pamandzi, l’enquête qui a été menée tambour battant a permis de recouper les éléments de constatation avec les témoignages avant d’aboutir, le 31 mai, à la garde à vue de l’unique mis en cause. Présenté le 1er juin aux magistrats, l’intéressé a fait l’objet d’une mise en examen dans le cadre de l’information ouverte avant d’être placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Majicavo.

Corsair facilite les déplacements et l’installation des étudiants mahorais, du 1er juin au 1er août

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Corsair sait parler aux étudiants mahorais qui partent faire leurs études loin de chez eux. En effet, du 1er juin au 1er août, la compagnie aérienne propose des petits prix (aller simple et aller-retour) aux étudiants qui souhaitent s’envoler vers la métropole d’ici la fin de l’année pour y faire leurs études : https://www.flycorsair.com/fr/operation-jeunes

Ce plein de bons plans comprend : un Mayotte/Paris-Orly à partir de 799 euros TTC/personne (aller/retour), une franchise bagage avantageuse avec deux valises de 32kg pour l’achat d’un billet aller-simple ou aller-retour pour faciliter l’installation. Des avantages pour ceux qui ont la carte de fidélité Corsair, « Le Club ». Pour tout voyage acheté dans le cadre de cette offre étudiants, le voyageur se voit offrir sur sa carte de fidélité, 50 euros pour l’achat d’un aller simple, 100 euros pour l’achat d’un aller-retour, valables sur un prochain voyage.

« Il est primordial que les étudiants qui disposent bien souvent de petits budgets puissent avoir la possibilité de partir rejoindre le lieu de leurs études et de retrouver leur famille à l’occasion des fêtes. La formation des jeunes constitue un axe majeur parmi les missions sociétales de Corsair, c’est pourquoi nous avons souhaité mettre en place cette offre promotionnelle qui facilite les déplacements des étudiants et leur installation, jusqu’à la fin de l’année », souligne Julien Houdebine, directeur commercial et réseau de Corsair.

Les trois lauréats de la 3ème édition du concours de poésie

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Ce mardi 31 mai, la finale de la 3ème édition du concours de poésie organisée par Mamoudzou, s’est déroulée sur la Place Zakia Madi. Placé sous la thématique du patrimoine, le concours a réuni cette année dix classes (du CE2 au CM2) des établissements scolaires de la ville chef-lieu. Les écoles participantes ont procédé à la restitution de leur poème illustré devant un jury composé de Nouraniya Loutoufi, adjointe au maire, d’un agent du service de la culture, de représentants de l’association Shimé et de l’Éducation nationale. Les lauréats du concours sont la classe du CM2 Neptune de Kavani Stade pour le prix du meilleur poème, la classe du CM2C de Mgombani pour le prix de la meilleure déclamation et la classe du CM2B de Kavani Stade pour le prix de la meilleure illustration. « Pérenniser cet événement contribue à encourager la créativité et l’expression artistique de la jeunesse de Mamoudzou. La ville félicite les lauréats, l’ensemble des classes participantes ainsi que le corps enseignant pour leur travail remarquable. »

Course de pneus : Mamoudzou organise sa finale communale

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La ville de Mamoudzou organise le 4 juin la finale communale de la course de pneus, sur le terrain du Baobab de 7h à 13h. Les jeunes finalistes de cette saison auront l’honneur de participer à la 38ème édition de course de pneus 2022 organisée le 25 juin prochain. Cet événement donne suite aux sélections communales des jeunes âgés de 8 à 12 ans, qui se sont déroulées du 2 au 12 mai dans les différents villages de la commune.

Le gouverneur de la région de Boeny a reçu une délégation du conseil départemental

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« Mayotte et la région de Boeny sont historiquement et culturellement liées », a déclaré Mokthar Salim Andriatomanga, le gouverneur, avant de préciser qu’il existait « de nombreux domaines de coopération à développer de part et d’autre ». Des membres du Département conduits par le conseiller départemental Abdoul Kamardine, et des opérateurs économiques de Mayotte et de Mahajanga sont venus pour discuter de la coopération. La discussion a porté sur la réalisation d’un projet de cultures fourragères pour le bétail de Mayotte. La région de Boeny possède de vastes terres arables qui, selon eux, propices au projet. Car jusqu’à présent, Mayotte importe des fourrages en Europe.

L’objectif du projet est donc d’exporter la production jusqu’à 5.000 tonnes par an à Mayotte. Environ 600 personnes bénéficieront directement de la retombée positive de ce projet dans la région de Boeny. La première étape actuelle consiste à trouver des semences adaptées au sol et au climat d’ici. Il a aussi été question du renouvellement de la convention de coopération Mayotte-Boeny qui existe depuis 2006 et dont la mise en œuvre s’est surtout focalisée sur le domaine de la culture des deux régions, ainsi que de la nécessité d’élaborer un projet de coopération sur le tourisme, un domaine que la région de Boeny promeut activement à l’heure actuelle. L’augmentation de la fréquence des vols Mayotte-Mahajanga, dont la réponse est du ressort de l’État malagasy, est un facteur majeur de ce projet a souligné l’un des opérateurs locaux.

Cité administrative de Coconi : l’équipe de maîtrise d’œuvre choisie

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Dans un post Facebook, le conseiller départemental de la commune de Ouangani, Saindou Attoumani, a expliqué que la collectivité s’est réunie en jury de concours ce mercredi 1er juin pour choisir l’équipe de maîtrise d’œuvre qui aura pour mission de réaliser les études de la future cité administrative de Coconi qui complétera celle de Mamoudzou.

Ce projet de 9.100 mètres carrés de surfaces utiles, dont 958 mètres carrés de bureaux, a pour ambition de regrouper les directions générales adjointes en charge de l’aménagement et de la solidarité. L’enveloppe prévisionnelle des études et des travaux s’élève à 34 millions d’euros. La durée des travaux est estimée à 47 mois, soit une livraison envisagée en juillet 2026.

Des assises du logement prévues fin janvier 2023

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La CFDT Action Logement prévoit d’organiser des Assises du logement fin janvier 2023et ont choisi Mayotte comme territoire d’accueil, et plus précisément la communauté de communes du Sud.

L’objectif principal : alerter sur une situation alarmante de la problématique du logement en Outre-mer, qui sont liée aux particularités des territoires ultramarins. Organisées tous les deux ans, les Assises sont les lieux privilégiés d’échanges sur les problématiques spécifiques de l’Outre-mer (logement indigne, problématique foncière, coût des matériaux, modes de constructibilités, produits adaptés à la culture et attente des territoires, problématique liée à l’insularité, notamment les risques naturels, etc.).

Celui dédié à Mayotte sera l’occasion de remonter les singularités du 101ème département vis-à-vis de la métropole, mais aussi des territoires ultramarins, dans l’optique de rechercher les solutions pour adapter les dispositifs existants aux spécificités locales afin de répondre aux besoins de logement très prenantes et galopantes. Les attentes sont les suivantes : point sur la réglementation en cours et les tendances, découvrir les solutions innovantes, se nourrir du partage d’expérience, rencontrer et échanger avec les décideurs pour agir aujourd’hui et penser à ce que sera demain.

Le programme sur une semaine se décompose comme suit : deux jours dédiés à la confédération et au groupe Action Logement, deux jours de découvertes de la culture, de l’évolution du logement, de la richesse du territoire et deux jours de séminaires.

Le premier diplôme universitaire plaie et cicatrisation enseigné à Mayotte

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Une vingtaine d’infirmiers et de médecins du centre hospitalier de Mayotte suivent actuellement la deuxième session de formation du diplôme universitaire plaie et cicatrisation, en présence du docteur Sylvie Meaume, chef de service de gériatrie, dermatologie, plaie, cicatrisation à l’hôpital Rothschild à Paris dans le 12ème arrondissement, de Luc Teot, médecin directeur du projet ministériel intitulé Domoplaies jusqu’en 2024, ancien chef de service de chirurgie plastique, reconstructrice, esthétique, brûlure, plaie et cicatrisation au CHU de Montpellier, et de Franz Weber, médecin au CHU Sud Réunion, coordinateur du diplôme universitaire plaie et cicatrisation à La Réunion et à Mayotte. Explications.

Flash Infos : Alors qu’il existe depuis 1997 en métropole et 2006 à La Réunion, pourquoi ce diplôme universitaire a-t-il mis autant de temps à arriver à Mayotte ?

Franz Weber : Il s’agissait d’une demande très forte du centre hospitalier de Mayotte de pouvoir bénéficier de ce diplôme universitaire, avec des propositions de formations diplômantes et qualifiantes courtes. Il fallait se motiver pour créer ce DU dans le sens où cela requiert pas mal de démarches… En raison du Covid-19, nous avons dû repousser le premier DU qui aurait déjà dû être terminé ! Cela fait deux ans et demi que nous y travaillons.

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FI : Concrètement, comment se décompose-t-il ?

Luc Teot : C’est un diplôme universitaire d’une durée d’un an dont le format concentre une centaine d’heures de cours théorique et quelques heures de pratique. Tout cela est suivi d’un examen écrit à la fin et de la soutenance d’un mémoire d’une quinzaine de pages sur un sujet au choix devant l’ensemble de la communauté qui permet de se mettre dans une situation d’apprenant. Nous insistons sur le volet pédagogique pour que ces « étudiants » deviennent à leur tour des formateurs.

FI : Cela sous-entend qu’ils pourront dès l’année prochaine former leurs collègues qui souhaitent également suivre ce DU ?

Franz Weber : Pas pour le DU… L’idée consiste plutôt à transmettre localement ces bonnes pratiques en plaie et cicatrisation le plus largement possible. Par exemple, les deux infirmières employées au CMR du Sud qui sont actuellement en formation ont tout intérêt à prêcher pour leur paroisse, tout comme celles et ceux en service de médecine, de chirurgie, de réanimation, au caisson hyperbare. Que toutes ces nouvelles méthodes fassent tache d’huile dans les différents services. Notre objectif par la suite est de revenir et de former régulièrement d’autres promotions, en sachant qu’il y a un turnover assez important.

Sylvie Meaume : C’est vrai qu’avec les années, en nous déplaçant dans les différents DOM-TOM, nous avons augmenté le nombre de praticiens spécialisés qui venaient précédemment exclusivement en métropole, ce qui coûtait extrêmement cher. Désormais, nous nous rendons dans ces territoires tous les deux ans pour former 25 à 30 nouveaux infirmiers et médecins, qui acquièrent une certaine expertise et qui transmettent leurs savoirs en la matière.

FI : L’intérêt de ce DU est aussi de réunir les personnels soignants, à savoir les infirmières et les médecins…

Luc Teot : Ce qu’il faut bien comprendre sur ce domaine qui est nouveau, c’est la multidisciplinarité et la transdisciplinarité. Le médecin ne travaille pas sur des plaies sans les infirmières, et ces dernières ne travaillent pas sans les médecins de spécialités différentes. Sylvie est gériatre, Franz est interniste, moi je suis chirurgien. Tout le monde doit bosser ensemble et tirer dans le même sens parce que la plaie ne cicatrise que si le cœur, le poumon, le foie, le rein sont en bonne capacité de fonctionner normalement. En plaie et cicatrisation, nous ne pouvons que remettre les pendules à l’heure autour de l’ensemble du patient pour que la plaie puisse cicatriser.

Franz Weber : Dans cette prise en charge multidisciplinaire à Mayotte, il n’y a pas du toutes les spécialités. L’avantage de venir sur le terrain, c’est que cela nous permet de connaître les particularités de prise en charge, qui sont totalement différentes de celles à Paris, à Montpellier ou à La Réunion… Ici, il y a seulement 20% des habitants qui ont accès aux soins classiques.

L’autre point positif est que nous nous apercevons, sur un domaine comme les plaies, tellement interdisciplinaire, que les professionnels de santé ne se connaissent pas si bien cela… Grâce à la première session en février et à celle qui se déroule en ce moment, des interactions se créent. Nous assistons à la naissance d’un groupe. Cette évolution de la communication permet une prise en charge beaucoup plus avancée !

FI : Quelles sont les spécificités mahoraises en termes de plaie et de cicatrisation ?

Luc Teot : La prise en charge globale de la médecine impacte la prise en charge des plaies. Le fait qu’une partie de la population n’ait pas accès à un remboursement de soins change les pratiques. Nous ne pouvons pas lui proposer des techniques extrêmement sophistiquées parce que les conditions de vie ne permettent pas de les appliquer… Et puis il existe des pratiques locales ancestrales à respecter. Quand nous sommes allés en Guadeloupe ou en Polynésie, nous nous sommes rendu compte que l’utilisation de pratiques culturelles, comme le miel, pouvait fonctionner !

Juste un chiffre : 65% des plaies cicatrisent facilement si nous avons traité la cause. Le problème réside dans les 35% restants qui amènent, en particulier dans une pathologie qui est le pied diabétique, un véritable cancer. Une petite plaie sous la plante de pied est équivalent à un cancer du sein chez la femme… Il faut que la prise en charge se modifie et s’adapte et qu’elle combine de la médecine et de la chirurgie pour ainsi faire diminuer le taux d’amputation.

FI : Concrètement, qu’est-ce que cette formation qualifiante va changer dans la prise en charge des patients ?

Karim Mechergui, responsable du pôle URSEC au CHM : Dans un territoire insulaire, nous visons toujours l’autonomisation. Et c’est ce que nous allons gagner ! Nous avons déjà quelques idées concernant la télémédecine, la téléexpertise, la téléconsultation. À Mayotte, l’incidence du diabète et de l’amputation est double, car cela dégénère beaucoup plus vite qu’ailleurs… Clairement, il y a une nécessité d’apprendre très tôt les bons réflexes en plaie et cicatrisation.

Franz Weber : L’objectif est vraiment d’intégrer les libéraux dans ce DU pour qu’encore une fois, la communication devienne plus fluide avec le personnel soignant du CHM.

Luc Teot : Au niveau de la caisse nationale d’assurance maladie, les plaies deviennent un vrai sujet. Il y a des remboursements de plus en plus intéressants pour les infirmières de « ville », que ce soit pour des actes de diagnostic de plaie complexe ou pour des actes de télémédecine. Il y a un encouragement plus reconnu dans la prise en charge.

Sylvie Meaume : Les actes de pédicurie sont remboursés aux diabétiques pour de la surveillance, ce que nous ne pensions pas possible il y a 15 ou 20 ans et que nous avons réussi à obtenir parce qu’il vaut mieux, bien évidemment, faire de la prévention !

Le passeport Educfi remis aux classes de 4ème et 3ème de M’Gombani

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La cérémonie de remise de diplôme s’est déroulée en présence du recteur Gilles Halbout et du directeur de l’Iedom Patrick Croissandeau.

Ce jeudi après-midi, les collégiens des classes de 4ème et 3ème de M’Gombani ont reçu leur passeport Educfi en présence du recteur Gilles Halbout et de Patrick Croissandeau, le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer. Issu d’un partenariat entre l’Éducation nationale et la banque de France, ce passeport constitue la validation d’un module destiné aux collégiens, leur inculquant des notions de base en termes de finances et de gestion budgétaire.

« Le but n’est pas de faire de vous de grands banquiers ou de de grands financiers, mais simplement des citoyens éclairés », déclare le recteur Gilles Halbout lors de la cérémonie de remise des passeports Educfi aux classes de 4ème et 3ème du collège de M’Gombani. Expérimenté au niveau national depuis 2018 grâce à une collaboration entre l’Éducation nationale et la Banque de France, le passeport Educfi valide en 20 questions l’acquisition de connaissances de base en éducation budgétaire et financière, des domaines souvent méconnus des collégiens et qui constituent pourtant des domaines essentiels de leur vie future. « Plus tard, vous aurez à gérer un budget, surtout si vous avez une famille et il est essentiel que vous connaissiez les bases de la gestion financière », explique le responsable de l’académie aux collégiens attentifs. Ce dernier leur apprend également que si le domaine les intéresse, les métiers de la finance comportent de nombreuses opportunités aux salaires alléchants. « Nous avons besoin de jeunes formés dans ce domaine, tout comme en mathématiques, une matière qui offre de nombreux débouchés et dans laquelle nous manquons de gens qualifiés. Nous aimerions également que davantage de filles se tournent vers des études de mathématiques. »

Une stratégie qui répond à un vrai besoin

Plusieurs enquêtes sur la culture financière des Français, commanditées par la Banque de France au cours de ces dernières années, mettent en lumière une carence majeure en termes d’économie et de finance et une forte attente en matière d’éducation financière. « Seules 42% des personnes interrogées estiment disposer d’informations fiables concernant leurs droits en matière financière et 69% jugent leurs connaissances financières moyennes ou faibles. Par ailleurs, 80 % des sondés pensent qu’un enseignement d’éducation budgétaire et financière devrait être dispensé à l’école », révèle une enquête du CSA en 2021. D’où la mise en place du passeport Educfi.

Si au niveau national, ce dernier touche 2.000 classes, c’est la première année qu’il est instauré à Mayotte. « Vous êtes des cobayes », déclare avec humour Patrick Croissandeau, le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer. Cette structure est en effet la représentante de la Banque de France dans les départements ultramarins. Educfi concerne déjà 24 classes mahoraises, soit six collèges et 450 élèves. « Le but ultime est que tous les élèves de 4ème et 3ème de France puissent en bénéficier », indique le directeur de l’Iedom, à l’origine de la mise en œuvre du dispositif sur l’île aux parfums. Le principal M. Balédent et son adjointe Mme Queinnec se sont chargés de le déployer au sein du collège de M’Gombani via les professeurs de mathématiques et d’histoire-géographie. Les élèves ont commencé à étudier les bases de la finance et de l’économie dès le mois de février dernier. À la suite de ce module, ils ont dû répondre correctement à 20 questions en ligne afin d’obtenir le passeport. Ce dernier a été mis en place dans les collèges sur la base du volontariat.

Permis bateau, un indispensable à Mayotte

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En mer ou sur un plan d’eau intérieur fermé, la navigation sur un navire de plaisance à moteur impose de posséder le permis adapté. À Mayotte, de nombreuses bateau-école proposent de passer cette formation. Une partie pratique, une partie théorique, l’apprentissage du code Vagnon et le tour est joué.

Le saviez-vous ? Pour piloter un navire disposant d’une motorisation de plus de six chevaux, le permis bateau de plaisance option côtière ou permis côtier est obligatoire. À partir de 16 ans, toute personne de nationalité française peut l’obtenir. Une fois le précieux sésame en poche, elle dispose du droit de naviguer en mer, de jour comme de nuit, jusqu’à six milles nautiques d’un abri (un peu plus de 11 kilomètres) sans limitation de puissance moteur pour le bateau. Les plus sportifs peuvent également s’essayer à la conduite du jet-ski ou scooter des mers de plus de six chevaux sans l’encadrement d’un moniteur, mais de jour uniquement.

Le permis bateau pour qui, pour quoi ?

Si les plaisanciers sont de plus en plus nombreux à sauter le pas et à acquérir un bateau, ils ne sont pas les seuls à passer le permis côtier. Abdallah* se rend aujourd’hui aux Affaires maritimes de Dzaoudzi pour passer son code bateau. “Je suis pêcheur et je conduis un bateau depuis des années”, explique-t-il. Mais pour rester dans la légalité et obtenir un moteur plus puissant, celui-ci doit passer les différents permis à commencer par la base : le permis côtier.

Très concentrée sur ses notes à l’entrée de la salle d’examen, Sarah* a quant à elle un tout autre objectif. “J’ai toujours aimé la mer”, affirme la jeune femme originaire du Sud de la France. “En tant que plongeuse, fan de sports de glisse et de sensations fortes, il était tout naturel pour moi de passer le permis côtier afin de pouvoir profiter au mieux du lagon.”

Wakeboard, randonnée aquatique, navigation… Le permis bateau offre de nombreuses possibilités tant dans la diversité des activités que dans le nombre de lieux auxquels il donne accès. “Pour moi, l’objectif est de pouvoir aller me baigner avec mes deux enfants loin du monde et des problèmes d’insécurité que l’on retrouve sur certaines plages”, précise Nathalie. En effet, une fois sur leur bateau, les plaisanciers peuvent laisser en toute sécurité leurs affaires et arpenter les plus beaux récifs coralliens, tout en respectant la réglementation et la biodiversité bien entendu.

* Les prénoms ont été modifiés

 

Les affaires maritimes, partenaire de la sécurité en mer

permis-bateau-indispensable-mayotte“Notre rôle est assez simple : faire respecter la réglementation dont l’objectif est de permettre aux gens d’utiliser la mer en toute sécurité”, souligne David Girier, le chef de l’unité territoriale des Affaires maritimes de Mayotte. Avec 1.474 transfert de propriétés pour des navires de plaisance en 2021 à Mayotte et pas moins de 800 permis côtiers délivrés, le lagon est devenu un espace de loisir qu’il faut savoir partager dans l’intérêt de tous. En pratique et en matière de plaisance, les actions des Affaires maritimes de Mayotte se traduisent par l’immatriculation des navires et la vérification de leur conformité. En mer, les équipes d’intervention effectuent des contrôles, nécessaires, pour vérifier si la réglementation est bien respectée. Enfin, les locaux de Dzaoudzi accueillent le passage de l’épreuve théorique du permis bateau : le code côtier. Un examen qui se déroule en lien avec les bateau-école qui pour leur part se chargent de valider la partie pratique du permis.

Une touch’ de bois dans les trousses des Mahorais

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Membre de l’équipe Touch’ du bois, Diamant stagiaire à l’atelier, Marlène Freytag artisane et entrepreneur, Nassila, employée en formation depuis plus de 10 mois.

Envie de donner une petite touch’ de bois à vos écrits ? Les créations de Marlène Freytag s’adaptent à toutes les envies et toutes les plumes. En jacquier, cocotier, ylang… Les stylos de l’atelier Touch’ du bois mettent en valeur le patrimoine naturel de Mayotte et son artisanat.

Au détour d’une ruelle en plein cœur de la commune de Tsingoni flotte une douce odeur de sciure de bois. Sur sa terrasse à l’abri des cocotiers, Marlène Freytag nous ouvre les portes de son atelier. Billots en train de sécher, planches prédécoupées, carrelets prêts à être sculptés, pièces tout juste vernies… Partout le bois est roi. Mais alors comment passe-t-on d’un simple tronc à un objet élégant et indispensable ? “J’ai toujours adoré l’écriture et la calligraphie”, confie l’ancienne fleuriste. À son arrivée sur l’île aux parfums en 2011, elle découvre la confection de stylos en bois et c’est le déclic. Au côté d’un tourneur sur bois, elle apprendra tout de ce métier manuel qui la fascine et deviendra son propre patron.

Patience et minutie

Avec pas moins de deux ans de séchage pour certaines essences de bois, le travail de Marlène Freytag conjugue patience et passion. “On récupère des troncs, branches et autres matières premières après les opérations d’élagage le long des routes”, explique l’artisane. Une fois séché à l’abri de la pluie, cette matière première 100% made in Mayotte prendra vie une seconde fois grâce à la tourneuse sur bois et son employée. “On récupère d’abord les parties saines du bois puis on leur donne la dimension que l’on souhaite en fonction de ce que l’on veut créer”, détaille-t-elle.

La fibre créatrice

Cartes, bijoux, le bois offre des possibilités infinies. Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos stylos. Conception et confection, Nassila, employée depuis dix mois chez Touch’ du bois, nous explique tout. “Une fois que la pièce qu’on a choisi à la bonne taille, on la perce pour y intégrer le mécanisme et les cartouches d’encre”, expose la jeune fille. Un casque anti-bruit sur les oreilles, elle s’exécute avec beaucoup de concentration. Notre future création passe ensuite entre les mains expertes de Marlène. “On va à présent sculpter le bois et lui donner la forme que l’on souhaite”. Une étape délicate où l’artiste peut laisser s’exprimer librement sa fibre créatrice.

Formé, poncé et ciré, le stylo est prêt à être assemblé. Noir, doré, argenté, les mécanismes se marient avec la couleur des bois et les envies des clients. “Chaque pièce est unique. On crée en fonction des bois dont on dispose. On peut les graver, les personnaliser avec des initiales, un motif, un petit mot”, avance l’entrepreneure. Le cadeau idéal pour qui veut garder un petit souvenir de l’île lagon dans un coin de son sac et au creux de ses mains.

Présents à l’aéroport, à la maison artisanale de Mayotte, au marché artisanal de Coconi mais aussi disponibles sur commande, les écrivains en herbe n’ont que l’embarras du choix pour se procurer un stylo estampillé Touch’ du bois.

Elad Chakrina : « Candidat pour défendre les Mahorais à l’Assemblée nationale »

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Avocat de profession, Elad Chakrina souhaite élargir son domaine de compétences en devenant député. Ce candidat de la circonscription une n’en est pas à sa première tentative. Il se présente à nouveau cette fois-ci, avec plus de sérénité et plus d’ambitions pour Mayotte. Elad Chakrina veut être le député qui porte les combats de Mayotte à l’Assemblée nationale.

Flash Infos : Pourquoi voulez-vous être député ?

Elad Chakrina : Je suis candidat pour défendre les Mahorais à l’Assemblée nationale, défendre les Mahorais auprès du gouvernement, défendre les Mahorais pour qu’il y ait un rattrapage économique et social, défendre les Mahorais pour que notre département puisse réellement avoir des moyens nécessaires et développer les infrastructures.

Je veux être le député du pouvoir d’achat, celui qui permettra aux Mahorais de pouvoir augmenter leur prime d’activité. Je veux être le député qui fera en sorte d’avoir une égalité sociale, une retraite qui soit au même niveau qu’en métropole. Le député des grands travaux de Mayotte. Je veux que Mayotte puisse avoir un budget d’un milliard d’euros, puisque nous avons des compétences départementales et régionales, l’aspect régional doit aussi avoir le budget nécessaire. Je veux aussi être le député qui luttera contre l’insécurité, le plus gros fléau de l’île qui fait que le territoire n’est pas du tout attractif.

FI : C’est la deuxième fois que vous vous présentez aux élections législatives, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?

E.C. : Je suis serein. Je suis aussi épuisé parce qu’une campagne est toujours difficile quand on est sur le terrain, mais j’aime le contact avec les gens. La population me fait part de ses doléances, elle me fait part de son attachement envers des valeurs que je défends également. Je vois une facette de Mayotte que je n’avais pas forcément vue, des gens qui ouvrent leur coeur et croient au projet que je porte.

FI : Dans votre programme, quelles sont vos propositions en matière d’éducation ?

E.C. : Tout d’abord, il va falloir permettre à tous ceux qui sont devenus bacheliers d’aller faire leurs études en métropole s’ils le souhaitent. Il faut aussi agrandir le centre universitaire de Dembeni. Actuellement, il ne peut accueillir que 1.500 étudiants, il faudrait que l’on multiplie ce chiffre par quatre et que l’on passe à 6.000 étudiants. Cela diminuerait aussi les échecs en première année des étudiants qui partent en métropole. Pour cela, on doit augmenter le budget du CUFR. Actuellement il est de 2.6 millions d’euros, il faudrait le multiplier par quatre pour pouvoir accueillir les 6.000 étudiants potentiels.

Pour ce qui est des établissements secondaires et primaires, il faudrait que l’on en construise plus, je pense notamment à mettre un lycée dans le nord entre Dzoumogné et Acoua. Et puis il faut bien sûr rénover les écoles primaires. On doit aussi avoir une école de la deuxième chance pour tous les enfants qui n’ont pas pu poursuivre leur scolarité. Il est aussi important de valoriser les enseignants, que l’on puisse augmenter leur prime d’activité qui est actuellement de 276 euros. Si les Mahorais me font confiance, je m’assurerai qu’elle soit doublée.

Et il faut combattre ardemment l’insécurité dans les établissements scolaires, en faisant en sorte qu’il y ait une plus grande fermeté au niveau de la justice, qu’il y ait de l’emprisonnement et que les établissements difficiles puissent être classés en zone d’éducation prioritaire.

FI : En tant que député, que ferez-vous pour mieux gérer l’immigration à Mayotte ?

E.C. : Cela fait des années que nous parlons de l’immigration clandestine sans réellement apporter de solutions sur le long terme. Premièrement, je demande qu’on autorise les personnes qui détiennent un titre de séjour à partir de Mayotte. Il faut aussi une coopération commerciale qui permettra de lutter contre la pauvreté à l’échelle de l’océan Indien. Une division régionale du travail pourrait être mise en place. Il y a des produits agricoles à Anjouan, Grande Comore et Mohéli, et à Mayotte nous avons les moyens financiers alors nous pouvons importer ces produits pour développer l’industrie agroalimentaire. Cela leur permettra d’avoir des revenus et chez nous on peut transformer ces produits et avoir une production industrielle moins cher. On pourra manger des produits plus frais et à bas coût. Enfin sur la question de l’entrée sur le territoire, je pense qu’il faut augmenter d’avantage les moyens de surveillance pour que les frontières soient mieux surveillées.

FI : Selon vous, comment peut-on rétablir un climat sécuritaire paisible à Mayotte ?

E.C. : L’insécurité à Mayotte a la particularité d’être surtout causée par une délinquance juvénile. Il y a sur notre territoire des mineurs isolés étrangers, ils sont d’un nombre conséquent. Dans toute la France, les chiffres indiquent qu’il y a 6.000 mineurs isolés étrangers, Mayotte à elle seule en compte 3.000 si ce n’est plus. Il faut que dans un premier temps on mette en application la circulaire Taubira qui prévoit une mise à l’abri du jeune, une évaluation de l’isolement et ensuite une prise en charge. Une fois que tout cela a été fait, il faut faire jouer la solidarité interdépartementale et nationale. C’est-à-dire que les mineurs isolés qui sont à Mayotte doivent pouvoir être placés ailleurs sur le territoire français.

Il faut aussi faire en sorte qu’il y ait rapidement une deuxième prison. Le centre pénitentiaire de Majicavo n’a que 278 places et les prisonniers sont plus de 400 actuellement. La deuxième prison est une priorité. Et enfin, il faut un établissement pénitentiaire pour les mineurs. La différence avec le centre éducatif fermé dont on parle souvent c’est que le centre est une résidence surveillée mais ce n’est absolument pas une sanction pénale lorsqu’un mineur commet un acte délictueux. Il y a seulement six établissements pénitentiaires pour mineurs en France, mais comme Mayotte est le département le plus violent de France, il faudrait qu’il y ait un septième sur notre territoire.

Il y a aussi un élément très important, c’est l’article 122-5 du code pénal sur la légitime défense. Quand on fait infraction chez vous, on vous dit qu’il ne faut pas que votre moyen de défense soit disproportionné par rapport à la gravité de la menace, sauf que vous n’avez pas le temps de réfléchir à tout cela lorsque ça arrive. Il faut donc réformer cet article et permettre à ce qu’il y ait une présomption de légitime défense pour que lorsqu’il y a une entrée par infraction chez vous, vous puissiez vous défendre sans que l’on regarde si oui ou non il y a une disproportion.

FI : On le sait, Mayotte est un désert médical, on manque de professionnels de santé et d’hôpitaux, que faudrait-il faire pour rattraper le retard à ce niveau ?

E.C. : Ce que je préconise c’est qu’il puisse avoir un autre centre hospitalier du côté de la circonscription une. Mais en parallèle il faut une alternative avec une clinique privée qui peut être créée beaucoup plus vite qu’un hôpital. Il faut aussi procéder à des exonérations fiscales des médecins qui s’installeraient ici. Exonérer aussi le matériel qui serait importé pour que les personnels soignants puissent s’installer et travailler dans de bonnes conditions.

Enfin, il faut aussi former nos jeunes. On doit leur donner les bourses nécessaires, le Département doit leur attribuer une bourse plus conséquente afin qu’ils aient 900 euros par mois. En échange, les étudiants devront signer une convention avec la collectivité dans laquelle ils s’engagent à revenir sur l’île à la fin de leurs études. Et puis le centre universitaire de Mayotte doit augmenter ses moyens afin d’avoir les capacité de former nos jeunes dans le secteur médical.

FI : Quelle place à l’environnement dans votre programme ?

E.C. : Il faut que Mayotte soit propre parce que Mayotte est sale. Il faut mettre le budget pour acheter les machines qui pourront nettoyer notre territoire. Nous avons aussi besoin d’une brigade qui sanctionnerait toute personne qui porterait atteinte à l’environnement. Il ne faut pas oublier le réchauffement climatique et à Mayotte, nous avons un déboisement assez important donc il va falloir reboiser l’île et préserver la faune et la flore parce que nous avons des espèces rares qui risquent de disparaître. Enfin, je pense qu’il est important d’inscrire notre lagon dans le patrimoine mondial de l’Unesco.

Comores : de nombreux kofias contrefaits saisis par les douanes

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A l’approche de la fin du mois sacré de ramadan, les kofias made in china considérés comme une menace pour le bonnet traditionnel avaient envahi les marchés suscitant  par la même occasion un tollé. Les défenseurs du patrimoine  culturel de l’archipel appelaient même les autorités à prendre des mesures d’urgence. Mais, l’opération de confiscation menée dans les rues de la capitale ces derniers jours est jugée insuffisante.

Ils ont le vent en poupe depuis des mois  aussi bien dans les cérémonies religieuses que  culturelles. Bien qu’ils soient décriés par une partie de la population, les « kofias made in china » continuent de prendre tout de même une place importance au sein de la société. Nombreux citoyens les portent aujourd’hui fièrement. Ce qui n’aurait pas été envisageable il y a quelques années. Non seulement les kofias chinois différent de ceux cousus dans le pays, mais ils constituent aux yeux de certains une menace pour le bonnet traditionnel, confectionné à la main avec une méthode propre aux îles de la lune.  C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des agents des douanes comoriennes mènent depuis mercredi une opération dans les rues de la capitale pour saisir les kofias fabriqués à l’extérieur. On se demande où étaient -ils lorsque ces marchandises passaient dans les frontières. Pour le moment, la saisie a débuté à Moroni et les vendeuses touchées n’en décolèrent pas. D’après elles, les agents demandaient les documents délivrés par les services douaniers et aéroportuaires.  » Pourquoi allions nous  les garder des mois après le dédouanement. C’est insensé« , fulminait, l’une des commerçantes dans une vidéo postée sur Facebook  par le média en ligne, Alcomorya.  » Ils nous ont invités à se rendre dans leurs bureaux si nous voulions les récupérer. Sans pour autant décliner leurs identités« , a-t-elle ajouté.

Partialité

Cette maman qui assure avoir payé ses taxes pendant le dédouanement dénonce le modus operandi choisi et estime que les autorités se seraient trompées de cible.  » Ils laissent les containers des gros importateurs pour venir embêter les petits commerçants qui achètent quelques kofias afin de  subvenir aux besoins de leurs  familles. Que vais-je faire pour rembourser les crédits contractés auprès des institutions financières« , s’interroge la dame, très remontée. Selon un responsable des douanes, cette opération entre dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon, conformément au code des douanes. Il n’a en revanche pas cité les références des dispositions consacrées à ce délit, malgré nos relances.   » C’est une façon de protéger notre culture, car les kofias importés impactent les ressources de nos sœurs qui peinent à vendre leurs bonnets traditionnels« , fera-t-il valoir. Pendant le ramadan, de nombreuses voix s’élevaient déjà pour protester contre l’apparition des kofias contrefaits qui ayant inondé les marchés de la capitale. Moins original culturellement , le kofia chinois comme on l’appelle au pays, reste prisé pourtant. La raison : le bonnet traditionnel confectionné à la main devient chaque jour un produit de luxe, de plus en plus onéreux, donc pas accessible à tous.  Actuellement, celui-ci se vend jusqu’à 300 euros l’unité voire plus. En France, où ils sont très sollicités pendant les mariages, les kofias comoriens peuvent atteindre les 400 euros.

Politique de protection

Cette cherté justifiée par les défenseurs de la culture mais décriée par d’autres, a fini par faire la promotion du « kofia made in china », dont le prix ne dépasse pas 20 euros. Avant, a souligné notre informateur de la direction des douanes, peu de kofias contrefaits passaient à la douane  avant que les commerces ne soient inondés.  » Ainsi la confiscation va réduire l’importation et les quelques quantités  qui rentreront dans le territoire une fois sur le marché,  coûteront cher. Nous allons commencer par contrôler au niveau des frontières« , a détaillé  notre source qui a préféré s’exprimer sous le sceau de l’anonymat. Faisant partie de ceux qui appellent à une préservation du patrimoine de l’archipel, le Docteur Abdremane Wadjih, lui, n’est pas convaincu par les méthodes utilisées  mercredi.  » C’est une très mauvaise méthode, destinée à faire du buzz. Ces commerçants peuvent porter plainte car aucune disposition juridique n’interdit l’importation de ces kofias« , a rappelé cet anthropologue. Sa proposition pour un début : La mise en place d’une véritable politique de protection  au lieu d’agir sur un coup de tête comme ce fut le cas le 1 juin au risque de ruiner les petits commerçants. Nous avons essayé d’avoir la réaction du tout nouveau ministre de la Culture, Djaanfar Salim Allaoui, sans succès.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes