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Un retour à la (brique de) terre (1/3) : Un matériau qui a fait les beaux jours de Mayotte

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Démonstration du compressage d’une brique de terre, lors de la pose de la première pierre du lycée des métiers du bâtiment de Longoni, le jeudi 8 décembre 2022.

Les effets du réchauffement climatique imposent de nouvelles normes en matière de construction. La chasse est donc lancée pour les matériaux à basse consommation énergétique. La brique de terre stabilisée a le vent en poupe, par exemple, y compris dans l’Hexagone et les autres départements d’outre-mer. Précurseur dans ce domaine, Mayotte voit émerger une nouvelle génération de producteurs, plus formés que leurs prédécesseurs. 

La voilà qui renaît de ses cendres et ambitionne de retrouver et dépasser la position centrale d’antan dans la construction à Mayotte. La brique de terre stabilisée est à la mode partout dans le monde, y compris en Europe et dans les départements d’outre-mer des Antilles-Guyane. Alors forcément, Mayotte qui en a été le grand précurseur il y a plus de 40 ans, se réveille enfin d’une longue léthargie et veut occuper sa juste place dans ce mouvement en marche. L’histoire contemporaine de l’île est intrinsèquement liée à cette brique qui a permis de loger des milliers de familles dont les fonctionnaires expatriés à partir des années 80. Ici, la brique a été le poumon d’une économie participative, procurant du travail à des centaines de personnes réparties aux quatre coins du territoire. Elle est le fruit d’une réflexion visant à faire évoluer l’habitat traditionnel mahorais fait alors de différents matériaux naturels locaux, à la longévité très courte (cases en feuilles de cocotiers tressées, communément appelé mtsévé, cases en feuilles de rafia ou mévangate qui étaientt de plusieurs catégories, cases en terre rouge mélangée à de la paille sèche ou des feuilles de bananiers), mais très peu coûteux.

En 1978, sous l’impulsion de Younoussa Bamana, alors président du conseil général de Mayotte, un grand et ambitieux programme d’habitat social est lancé. Destiné à lutter contre l’insalubrité et avec un budget conséquent, il se voit fixer comme principal objectif de doter d’une case en dur 10.000 Mahorais sur une population totale de 50.000 habitants. La commande politique était très claire, surtout pas de maisons en préfabriquées importées d’ailleurs. L’idée se faisant peu à peu son chemin, le programme a pris des allures de fierté territoriale : construire pour Mayotte, avec une matière première et une main d’œuvre locale pour éviter l’assistanat. Évidemment, un autre élément important rentrait dans cette équation, ne pas recourir au sable marin, pratique courante sous la colonisation, mais avec des effets néfastes multiples. Trois personnes, Pierre Perrot, Jacques Maurice du Cratère de Grenoble (centre de recherche sur la construction en terre) et le sociologue américain John Breslar, sont alors missionnées pour étudier la possibilité de doter le territoire d’un véritable habitat à travers ce programme. Un casse-tête chinois sachant qu’il n’existait aucun concasseur sur l’île à l’époque. En dehors des matériaux naturels disponibles sur place, quelques autres éléments étaient importés par la Musada (entraide en mahorais), une coopérative qui avait donné assise à une économie étatique profitant d’avantage à la spéculation plutôt qu’au commerce.

Les premières presses à briques de Mayotte

Aux Comores voisines, l’éphémère mandat du président Ali Soilihi (premier chef d’État après la proclamation de l’indépendance en juillet 1975) aux idées marxistes-léninistes avait introduit dans l’archipel des presses à briques qui avaient aussi vite disparu. Eureka ! Les trois missionnaires venaient de trouver la solution au défi lancé par les décideurs politiques mahorais. La brique de terre stabilisée venait de voir le jour à Mayotte. Les premières expériences sont menées en 1980. L’année suivante, ce sont 32 presses manuelles qui prirent place dans les 17 communes de l’île. Une couverture nécessaire car il fallait limiter au mieux de transporter le précieux matériau sur de longues distances pour éviter les casses.

Les presses étaient des outils démontables qui permettaient de produire plus de 407 briques par jour. Le rêve de Younoussa Bamana était devenu réalité, la production de briques de terre stabilisée avait fait la promotion de l’artisanat à Mayotte et généré plus de 250 emplois sur l’ensemble de ce secteur nouveau. La Société Immobilière de Mayotte (SIM) qui avait été créée pour matérialiser le programme d’habitat voulu par les élus locaux, avait construit et mis à disposition d’artisans locaux, les 17 premières briqueteries (à raison d’une par commune). Chaque unité gênerait quatre emplois, payés à la tâche. Au total, sur l’ensemble du territoire, ce sont 12.000 briques qui étaient produites quotidiennement, soit un million de pièces dans l’année. Mayotte venait de se doter d’une énorme capacité de production pour son programme d’habitat. En effet, la brique était déclinée autant pour l’habitat social, que locatif ou privée, les écoles et différents édifices publics. Face à l’urgence et aux objectifs fixés, il s’agissait de mettre en valeur des traits de construction et non d’architectes.

Pour former les ouvriers poseurs de briques, les Compagnons de France avaient aidé, la coopérative Musada exerçant une certaine forme de tutorat. Ainsi, Mayotte a pu produire en ces tempslà plus de 1.000 logements par an dont une moitié en briques de terre stabilisée, le choix étant évidemment laissé aux demandeurs.

La Mahoraise Néosent invitée au CES de Las Vegas

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La deuxième édition du Village Numérique ultramarin a eu lieu en Martinique le 25 novembre dans le cadre du Big BPI soutenu par la BRED et Business France. Celle-ci a récompensé quatre lauréats ultramarins dont la Mahoraise Néosent. Elles ont obtenu leur qualification pour le Consumer Electric Show (CES) à Las Vegas, le grand rendez-vous mondial des nouvelles technologies, qui s’est déroulé du 4 au 7 janvier. Société mahoraise créée en 2019 et dirigée par Kassim Fidaly (photo), Néosent a comme but de ranimer la filière de production de l’huile d’ylang-ylang, l’un des principaux patrimoines de l’île aux parfums. Grâce à elle, la technique de distillation est améliorée par l’usage de panneaux solaires et le recyclage des eaux de refroidissement.

Nuits de lecture à Pamandzi le samedi 21 janvier

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La bibliothèque de Pamandzi organise, dans le cadre de sa saison culturelle, la septième édition nationale des Nuits de la lecture, le samedi 21 janvier. Pour cet événement, le public a rendez-vous avec des contes, de la danse et du théâtre. Au programme de la soirée : conte de Sazilé, avec l’association Woibaboud ; conte « La djiné, la jeune femme et l’oiseau » avec Hinnaya, spectacle de contes musicaux et dansés avec la campagne Calebasse et d’autres activités vous seront également proposées par les bibliothécaires de Pamandzi. Les animations auront lieu de 16h à 20h, place congrès, à Pamandzi.

« Mamatomix » d’Atomix Sound System lance l’année 2023

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L’association Atomix Sound System organise son premier événement de l’année, « Mamatomix ». Pour commencer 2023, la reprise aura lieu le samedi 14 janvier à Acoua, dans le restaurant La Marine, chez Mama Jo. Au programme de cette soirée qui débutera à 16h, un concert du groupe CC, des prestations des DJs d’Atomix, mais aussi la présence de DJs invités, ou encore des visuels et décors créés par Atomix. Les personnes désireuses de participer à cette soirée les pieds dans l’eau doivent commander leur place (20 euros) via le site de l’événement : yurplan.com/event/MAMATOMIX/97242?fbclid=IwAR3KnCuwTGn7wjIe5FAEd_4KGji72eFK2j4sOLW4iWrHlFfZuni_6ZTjzao

Cérémonie des vœux suite : les services en fonctionnement réduit

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Dans le cadre des cérémonies traditionnelles des vœux, la ville de Mamoudzou informe que l’ensemble de ses services seront en fonctionnement réduit. Ce sera le cas, ce mercredi 11 janvier, de 10h à 14h, puis ce jeudi 12 janvier, à partir de 13h. « L’accueil au public sera fermé à l’exception d’une astreinte décès à l’hôtel de ville », informe toutefois la mairie.

Les vœux de Mamoudzou à la MJC de M’gombani

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Ce jeudi 12 janvier, la cérémonie des vœux de Mamoudzou se tiendra sur le parvis de la Maison des Jeunes et de la Culture de Mamoudzou, à 13h30. Cette journée s’inscrit sous le signe de l’excellence sportive, puisque le gymnase Jean-François Hory à M’gombani sera inauguré dans la foulée avec la présence de Daniel Sangouma. En effet, le champion d’Europe et recordman du 4×100 mètres en 1990 participe cette semaine à des séquences d’échanges avec les services du sport de la Ville afin d’accompagner la montée en compétences des actions sportives à Mamoudzou et la cohésion par le sport. « Les habitant(e)s de la commune, ses usagers, acteurs économiques, publics et privés sont convié(e)s à célébrer cette nouvelle année et assister aux animations sur le parvis de la MJC », annonce la municipalité.

Le préservatif, ce tabou qui tend à diminuer sur l’île

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L'usage du préservatif n'est pas toujours un sujet facile à aborder.

À Mayotte, la question de la sexualité comporte certains tabous. L’usage d’un préservatif en fait partie, mais grâce aux nombreux échanges entre les associations et le public, les lignes commencent à évoluer.

Comment limiter les risques quand on aborde la sexualité ? Selon Moncef Mouhoudhoire, président de l’association Nariké M’sada (Lutte contre le sida à Mayotte), aujourd’hui, « le préservatif, reste le moyen le plus efficace pour lutter contre les MST (maladies sexuellement transmissibles), IST (Infections sexuellement transmissibles), ainsi que les grossesses précoces ». Et à Mayotte, ce n’est pas un sujet à prendre à la légère. À titre d’exemple, 118 sérologies du VIH ont été confirmées en 2021, « soit une proportion de sérologies positives estimée à 3,5 pour 1.000 sérologies effectuées », a comptabilisé Santé publique France. Cela fait de Mayotte le territoire avec la proportion de sérologies positives la plus élevée de France, devant l’Ile-de-France (2,7).

Les femmes plus sensibilisées

Pour le président de Nariké M’sada, on peut améliorer l’usage du préservatif « en augmentant les réseaux de distribution ». Achetables dans les supermarchés et les pharmacies, ils peuvent même être gratuits pour les jeunes dans ces dernières depuis ce 1er janvier (sans justification pour les moins de 18 ans et avec une carte vitale pour les 18-25 ans). Le travail de sensibilisation est également évoqué. À Mayotte, d’après Kadri Mohamed Soufiane, gérant de la pharmacie du Lagon, à Mamoudzou, ce sont plutôt « des hommes de tout âge » qui se rendent dans des lieux spécialisés pour acheter ou se procurer des préservatifs. Alors pourquoi la plupart des femmes éprouvent encore du mal à aller demander ces moyens de protection ? Le pharmacien affirme qu’il existe toujours ce côté tabou et qu’un paramètre également demeure, ce sont « les hommes qui le portent pendant les rapports sexuels ». Toutefois, au cours des campagnes de sensibilisation, les jeunes filles semblent être plus à l’aise que les hommes pour poser des questions. « Elles nous demandent « comment fait-on pour se protéger ? » ou encore « quels sont les risques qu’on encourt en cas de rapport non protégé ? » », relève Natacha Assani, responsable des affaires de AEJM (association des étudiants et des jeunes de Mayotte). L’association a d’ailleurs lancé un nouveau concours « Selfise ton préservatif » en ce début d’année (voir encadré).

Un sujet évité dans la famille

Sur le territoire, la question concernant la sexualité n’est pas toujours aisée à aborder. C’est difficile d’en discuter au sein du domicile familial. Ce n’est qu’avec la nouvelle génération que les choses paraissent plus faciles. Sauf quand il s’agit d’en parler avec certains proches, à savoir les parents, comme le reconnaît Farid Ahmed, un jeune Mahorais, « je n’ai pas le courage d’en parler avec ma maman, car c’est toujours la fameuse phrase : « il faut éviter les enfants des gens » ». Pour Natacha Assani, il y a des différences selon les secteurs géographiques. Lors dinterventions dans le sud et nord de l’île, l’association a constaté que les jeunes filles s’intéressaient beaucoup au sujet sur les moyens de contraception. Cependant, lors de la distribution des préservatifs, elles préfèrent qu’on les dépose à l’infirmerie ou vont carrément s’en procurer dans d’autres coins de l’île par crainte d’être vues par un membre de leur entourage. A Mamoudzou, au lycée YounoussaBamana, c’est tout le contraire, ce sont « les étudiants qui sont en demande ».

Une mentalité en train d’évoluer

La différence de générations se fait aussi sentir sur ce sujet. Selon Moncef Mouhoudhoire, ce n’est pas « une question de tabou, mais plutôt de connaissances et d’échanges ». Il estime qu’avant l’île n’était pas très développée, que les anciens du territoire n’avaient pas accès à tout ce qu’il y a l’heure actuelle. Il est vrai qu’aujourd’hui, les jeunes sont plus ouverts à ce sujet, ils y prennent part en posant de nombreuses questions et n’hésitent pas à en discuter entre eux. Farid Mohamed aborde souvent le sujet avec son père qui lui « conseille à chaque rapport d’utiliser le préservatif pour se protéger ». Une habitude qu’il défend auprès de ses amis, le jeune homme leur conseillant également de le porter « afin d’éviter les enfants non désirés ».

« Selfise ton préservatif » jusqu’au 10 février

Une fois de plus cette année, l’association AEJM (association des étudiants et des jeunes de Mayotte) a lancé le concours « Selfise ton préservatif » qui a lieu du 1er décembre 2022 au 10 février 2023. Ce dernier consiste à prendre en photo un préservatif encore sous emballage tout en étant créatif. Il a été lancé afin de sensibiliser les jeunes âgés entre 17 et 25 ans sur la santé sexuelle. Au cours de la période de rentrée du mois de janvier, plusieurs animateurs de santé de l’association partent à la rencontre des jeunes aux abords des établissements scolaire de l’île, à savoir les lycées, centres de formations, au CUFR (Centre universitaire de Mayotte) et dans les quartiers prioritaires. Ils y font la promotion du concours, distribuent les préservatifs et répondent aux questions que se posent les jeunes sur la santé sexuelle.

Mouhoutar Salim, écrivain et conférencier

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Retrouvez l’intégralité du classement des trente personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, à paraître ce vendredi 13 janvier. Aujourd’hui, à la vingt-huitième place, Mouhoutar Salim, écrivain et conférencier.

Mouhoutar Salim est le directeur général adjoint de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte. L’essentiel de sa fonction se caractérise par la prévention. Il monte régulièrement au créneau pour prévenir la population des différentes maladies qu’elle encourt si les modes de vie ne changent pas.

Il est très engagé dans le monde de la santé, mais celui qu’on appelle affectueusement « Booba » à Mayotte, est avant tout un écrivain et conférencier, également observateur de la société. Il sort son premier livre en 2011, intitulé « Mayotte, une appartenance double ». Son deuxième ouvrage « Au-delà de la vie chère » est publié deux ans plus tard en 2013. Dedans, il parle de la transition de la société traditionnelle mahoraise à celle importée de l’occidentalisation. Il s’agit d’un des sujets de prédilection de Mouhoutar Salim. Il n’a de cesse de rappeler que tout n’est pas bon à jeter dans les coutumes mahoraises et qu’il faudrait au contraire parfois y revenir pour que la société actuelle se porte mieux. De ce fait, dans sa fonction de directeur général adjoint de l’ARS de Mayotte, il concilie la tradition, la médecine traditionnelle aux méthodes plus conventionnelles.

Très engagé dans la lutte contre l’insécurité, il est le président de l’Observatoire des violences créé à la fin de l’année 2020 entre l’ARS, le rectorat et le parquet de Mamoudzou, pour comprendre l’origine des violences et y remédier. L’écrivain traite tous les sujets, qu’il s’agisse de délinquance, de jeunesse, de personnes âgées, d’économie, d’environnement, de justice… Il porte un regard, parfois critique et à juste titre, sur le fonctionnement de notre société actuelle.

Comores : Les athlètes des jeux du CJSOI toujours pas indemnisés

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Les primes de la délégation y compris les trente athlètes estimées à 19 millions de francs comoriens, soit 38.627 euros, ne sont toujours pas versées alors qu’ils ont pourtant brillé lors de ces jeux de la jeunesse en ramenant de Maurice 14 médailles dont deux en or. Un mois après, le ministère des Finances et celui des Sports se renvoient la balle.

La douzième édition des jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien (CJSOI) qui se tenait à l’île Maurice a pris fin le 11 décembre 2022. La délégation comorienne est rentrée au pays, deux jours après, la tête haute puisque les athlètes ont remporté lors de ce rendez-vous régional 14 médailles. Mais, malgré ces prouesses, saluées de toutes parts, les ambassadeurs comoriens n’ont jamais vu la couleur de leurs indemnités. Une situation qui passe mal notamment, chez l’opinion publique, laquelle ne digère pas le traitement réservé à ces braves jeunes sportifs qui ont défendu vaillamment leur pays. En effet, les Comores avaient été représentées dans huit disciplines sportives dont l’athlétisme, la natation et la pétanque. Sur les quatorze médailles décrochées, une première, les athlètes de l’Union en comptent deux en or en handisport (100 et 200 m auditive), une médaille en argent et onze de bronze. Malheureusement, le non-versement des primes de participation sonne comme un manque de reconnaissance à l’endroit de ces trente athlètes. Pour payer les ambassadeurs, les autorités ont besoin de la modique somme de 19 millions de francs comoriens, soit 38.627 euros.

Prime de 100 euros

La presse nationale a dénoncé ce silence des ministères concernés, en premier lieu celui des sports. Mais force est de constater que le gouvernement n’a toujours pas bougé le petit doigt et s’est mué au contraire dans le silence. Un mois après la fin de la compétition, les 82 membres de la délégation attendent le paiement des primes, dont pour certains ne dépassent pas les 100 euros. Jusqu’à présent, tous les yeux sont pointés vers le ministère des Sports qui avait présenté le 21 septembre en conseil des ministres un budget de plus de 70,5 millions de francs comoriens. Interrogé sur les raisons de ce blocage, l’institution se défend et renvoie la responsabilité au ministère des Finances. « A ce jour, malgré plusieurs relances du ministre Djaanfar Salim Allaoui auprès de son collègue des Finances, ce dernier n’a toujours pas donné son visa pour que le trésor public débloque le reliquat de 18.589 millions de francs comoriens restant sur les 70.564.500 », s’est justifié, Taoufik Ahmed, conseiller privé du ministre comorien des sports qui représentait le ministre à Maurice. A l’entendre, les primes et de la délégation n’ont pas été remises uniquement parce que le Trésor n’a pas eu l’autorisation de procéder au décaissement. Nous avons tenté d’avoir la version du ministère des Finances en contactant le directeur de cabinet, mais ce dernier n’a jamais donné réponse.

Sprinteurs disqualifiés

Notons qu’à cause de ces retards de déblocage des 19 millions de francs, qui normalement auraient être versés pendant la compétition, les sprinteurs des 100 et 200 m n’ont pas couru. Une partie de l’argent des primes était destinée à l’achat des équipements, notamment des pointes. « Dans la délégation, il y avait aussi des médecins, des conseillers et autres personnalités qui ont tout laissé pour leur amour du sport. Qu’ils ne soient pas payés un mois plus tard est choquant », a réagi, le journaliste d’Al-watwan, Elie-Dine Djouma, l’un des meilleurs chroniqueurs sportifs du pays. Ce qui est inhabituel. Dans l’histoire des jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien, a-t-il souligné, les athlètes comoriens ont toujours touché leurs indemnités à temps. On retiendra enfin que cette douzième édition a aussi été marquée par des factures impayées s’élevant à neuf millions de francs comoriens. Cet argent devait initialement payer les frais de déplacement et la restauration des athlètes originaires d’Anjouan et Moheli. Déçu, Ahamed Assoumani, coach en athlétisme handisport, dénonce la mauvaise organisation de la commission qui pourtant avait promis de prendre toutes les dispositions. Depuis leur retour, cet entraîneur se doit de remonter la morale des athlètes qui se demandent encore quand est-ce qu’ils vont enfin percevoir leurs dûs.

Mamoudzou, Labattoir, Bandrélé et Dembéni privées d’eau ce lundi

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La rentrée a été compliquée pour l’est de Mayotte. Ce lundi, l’alimentation en eau a été perturbée à Mamoudzou, dans les villages et quartiers de Cavani, M’tsapéré, Mandzarsoa, Ambassadeur, Doujani, PassamaïntyNgnambo-Titi, Convalescence, Cavani Sud, 100 Villas, Tamarin Bas et Haut, 10 Vat, Vétiver 1 et 2. Labattoir, Bandrélé et Dembéni ont aussi été privées d’eau, en milieu de matinée. D’après la société mahoraise des eaux (SMAE), ce problème est dû « aux multiples coupures d’électricité au niveau du réseau public, celles-ci affectent la production de l’usine de Bouyouni, ainsi que le fonctionnement des ouvrages desservant les réservoirs de tête ».

« Les niveaux d’eau étant très bas et insuffisant dans les réservoirs de tête, il est donc impératif de couper l’eau dans ses différents secteurs pour ranimer la distribution dès que possible », ajoute le délégataire du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam). La remise en place du service est prévue pour ce mardi matin à 5h.

 

 

…et également le nord de Mayotte

La SMAE a dû interrompre, pour les mêmes raisons, l’alimentation en eau dans la commune de M’tsamboro et le village de M’tsangadoua (commune d’Acoua). Annoncée pour 18h, ce lundi soir, la coupure doit durer jusqu’à 5h, ce mardi matin. Elle doit permettre de remplir de nouveau le réservoir du col Handréma.

Le sol se dérobe sous les pieds des Pamandziens

A Pamandzi, une portion d’asphalte d’environ un mètre de diamètre a cédé au niveau du croisement entre la rue du Stade et la rue Baobab, dans le quartier de Bahoni, causant d’importants dégâts sur la chaussée. Selon les informations transmises par la mairie, la cause de l’effondrement serait une fuite de la canalisation d’eau qui a fragilisé le goudron. « On en a constaté plusieurs au cours des derniers mois », rapporte Mohamed Elamine, adjoint à la sécurité de la ville de Pamandzi. Le périmètre a été délimité par des barrières de sécurité pour empêcher tout incident.

Fonds européens : un atelier d’information relatif au plan de financement

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Un nouvel atelier d’information est organisé par l’équipe du GIP l’Europe à Mayotte. Cet atelier aura pour thème le montage de plan de financement FEDER et FEDER-CTE (Coopération Territoriale Européenne). Il aura lieu le vendredi 13 janvier, de 9h à 11h, dans les locaux du GIP l’Europe à Mayotte, à Tsingoni.

Cérémonie des vœux de la communauté de communes du sud

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La traditionnelle cérémonie des vœux de la Communauté de communes du sud, menée par son Président Ali Moussa Moussa Ben, aura lieu le vendredi 13 janvier 2023, de 17h à 19h. La cérémonie des vœux du Président et son équipe intercommunale pour l’année 2023 se déroulera à l’hôtel Sakouli.

Environnement : une consultation publique à l’échelle du canal du Mozambique

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Le conseil départemental de Mayotte est officiellement, depuis avril 2021, autorité de gestion du futur programme opérationnel FEDER-CTE. Celui-ci vise à établir une coopération entre Mayotte, la Réunion et cinq pays partenaires (les Seychelles, le Mozambique, Madagascar, les Comores et la Tanzanie). Il soutiendra des projets visant à promouvoir le développement économique, la lutte contre le changement climatique, la protection et promotion de l’environnement, la mise en œuvre d’un socle européen des droits sociaux, et la gouvernance Interreg. Le projet du futur programme opérationnel sera mis à disposition du public par voie électronique pendant une durée de trente jours minimums, à compter du 7 février 2023. Les documents relatifs à ce projet seront donc consultables au siège du conseil départemental de Mayotte, du 7 février au 7 mars 2023, de 8h à 16h et le site internet cd976.fr. Le conseil départemental invite le public et les associations à prendre connaissance du dossier de consultation.

Cette consultation porte sur l’analyse des incidences environnementales de la mise en œuvre du programme. Elle offre également l’opportunité à tous les acteurs sus-cités de partager leur avis sur les conséquences potentielles (positives ou négatives) identifiées sur le milieu naturel, la santé et le cadre de vie des habitants ; les mesures préconisées pour atténuer ces conséquences ; la prise en compte de l’environnement dans le projet du programme.

Mamoudzou, Labattoir, Bandrélé et Dembéni privées d’eau ce lundi

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La rentrée a été compliquée pour l’est de Mayotte. Ce lundi, l’alimentation en eau a été perturbée à Mamoudzou, dans les villages et quartiers de Cavani, M’tsapéré, Mandzarsoa, Ambassadeur, Doujani, PassamaïntyNgnambo-Titi, Convalescence, Cavani Sud, 100 Villas, Tamarin Bas et Haut, 10 Vat, Vétiver 1 et 2. Labattoir, Bandrélé et Dembéni ont aussi été privées d’eau, en milieu de matinée. D’après la société mahoraise des eaux (SMAE), ce problème est dû « aux multiples coupures d’électricité au niveau du réseau public, celles-ci affectent la production de l’usine de Bouyouni, ainsi que le fonctionnement des ouvrages desservant les réservoirs de tête ».

« Les niveaux d’eau étant très bas et insuffisant dans les réservoirs de tête, il est donc impératif de couper l’eau dans ses différents secteurs pour ranimer la distribution dès que possible », ajoute le délégataire du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam). La remise en place du service est prévue pour ce mardi matin à 5h.

…et également le nord de Mayotte

La SMAE a dû interrompre, pour les mêmes raisons, l’alimentation en eau dans la commune de M’tsamboro et le village de M’tsangadoua (commune d’Acoua). Annoncée pour 18h, ce lundi soir, la coupure doit durer jusqu’à 5h, ce mardi matin. Elle doit permettre de remplir de nouveau le réservoir du col Handréma.

Le sol se dérobe sous les pieds des Pamandziens

A Pamandzi, une portion d’asphalte d’environ un mètre de diamètre a cédé au niveau du croisement entre la rue du Stade et la rue Baobab, dans le quartier de Bahoni, causant d’importants dégâts sur la chaussée. Selon les informations transmises par la mairie, la cause de l’effondrement serait une fuite de la canalisation d’eau qui a fragilisé le goudron. « On en a constaté plusieurs au cours des derniers mois », rapporte Mohamed Elamine, adjoint à la sécurité de la ville de Pamandzi. Le périmètre a été délimité par des barrières de sécurité pour empêcher tout incident.

Le cinéma Alpa Joe n’attend plus que le public Mahorais

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La salle de projection peut accueillir 276 spectateurs, dont huit personnes à mobilité réduite

Au cœur de Mamoudzou, le cinéma Alpa Joe rouvre ses portes, ce vendredi, après plusieurs années de travaux de rénovation. Sur place, ce lundi, les équipes de l’office culturel départemental apportent quelques touches finales pour ravir les premiers spectateurs. Visite guidée.

Toc, toc, toc… Une jeune femme frappe sur la grande porte vitrée qui donne sur le hall d’accueil fraîchement décoré du cinéma Alpa Joe. « C’est possible d’acheter des places pour vendredi ? », s’enquiert-elle. « Demain ! », répond le régisseur. « Revenez-ici, ou allez sur le site internet », préconise-t-il. « Les gens s’impatientent ! », remarque son collègue en souriant. Au cinéma Alpa Joe, l’équipe de l’office culturel départemental (OCD) s’active pour garantir aux spectateurs une expérience cinématographique de qualité lors de la réouverture de l’établissement, prévue ce vendredi à 11h30. En 2017, le cinéma a dû fermer ses portes en raison de l’usure du matériel de projection et de sonorisation ainsi que de l’insalubrité du bâtiment. Depuis, des travaux de rénovation ont été entrepris pour offrir aux spectateurs un lieu confortable et moderne. Si la lenteur des marché publics et la pandémie de Covid-19 ont retardé sa réouverture, le cinéma Alpa Joe est enfin prêt à accueillir le public avec une programmation diversifiée et des installations modernisées.

Les 268 fauteuils remplacés

« On a tout refait », raconte Faissoil Abdourahamane, le responsable de la cabine de projection, en nous faisant la visite. Les murs, les moquettes, la climatisation et les 268 fauteuils de la salle ont été remplacés, tandis que l’écran de projection a été changé. « Celui qui était là avait pris beaucoup de poussière. Il faut savoir qu’on ne peut ni laver ni nettoyer les toiles.» Le dispositif de sonorisation est lui aussi flambant neuf. « On n’est pas encore sur du Dolby Atmos, mais c’est dans les projets ! », assure le responsable. En régie, « plus aucun risque de retard de livraison des films ! », argue Faissoil Abdourahamane. « Les films ne sont plus envoyés par la poste sur des disques durs, mais directement par téléchargement », informe-t-il. Pour vendredi, rassurez-vous : les 300 gigaoctets d’« Avatar 2 : la voie de l’eau » (l’équivalent de cinq jours de téléchargement) sont déjà dans les serveurs du cinéma, et connectés au projecteur « complètement reconditionné ».   « Quatre à cinq films différents » pourront être à l’affiche sur une même semaine d’exploitation, assure Katty Abdou, l’adjointe de l’OCD chargée de la communication, à raison de trois séances quotidiennes.

Dans le hall d’accueil, tapissé de rouge façon « festival de Cannes », les équipes techniques fignolent la décoration. Dans quelques jours, les spectateurs pourront y acheter leurs billets – pour un tarif compris entre cinq et huit euros – et quelques friandises avant de pénétrer dans la salle de projection pour visionner le nouveau blockbuster signé James Cameron. Attention, « on aura sans doute tout vendu à  l’avance ! », prévient le régisseur.

 

Des portes ouvertes prévues en amont du film

A 9h30, ce vendredi, un café d’accueil et des portes ouvertes du cinéma auront lieu jusqu’à 10h45.

Au programme du reste de la semaine :

Vendredi 13 janvier

  • 11h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)
  • 15h30 : Le Chat Potté 2 : la dernière quête
  • 19h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)

Samedi 14 janvier

  • 10h00 : Le Chat Potté 2 : la dernière quête
  • 14h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)
  • 19h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)

Dimanche 15 janvier

  • 10h00 : Le Chat Potté 2 : la dernière quête
  • 14h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)
  • 19h00 : Avatar 2 : la voie de l’eau (3D)

Billets à acheter sur place, ou sur internet (cinealpajoe.yt), à partir du 10 janvier.

 

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Jacques Mikulovic : « Il y a une réelle volonté d’essayer de bien faire »

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Agé de 54 ans, Jacques Mikulovic (à gauche) est devenu recteur de Mayotte en ce mois de janvier. Il remplace Gilles Halbout, devenu recteur de l’académie Orléans-Tours.

Gilles Halbout parti, Jacques Mikulovic est devenu le recteur de l’académie de Mayotte. Ce lundi 9 janvier, le haut fonctionnaire a fait sa première rentrée sur le territoire en visitant l’école élémentaire K17, à Kawéni. L’après-midi, il était au lycée de Chirongui.

Flash Infos : Les Mahorais ne vous connaissent pas encore. Pouvez-vous nous dire quel a été votre parcours ?

Jacques Mikulovic : Je suis professeur des universités. J’ai un parcours varié. J’ai dirigé une université dans le nord de la France. J’ai travaillé en collectivité territoriale, j’ai dirigé l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) de l’académie de Bordeaux et plus récemment l’INSHEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés). Mon métier de base reste enseignant chercheur. Je travaille sur les problématiques d’éducation inclusive. Auparavant, j’ai été un prof d’éducation physique et sportive qui a suivi un cursus doctoral dans la recherche sur les problématiques éducatives.

F.I. : Connaissiez-vous le territoire avant votre prise de fonctions ?

J.M. : C’est prétentieux de dire que je le connaissais. Depuis six mois, je suis en échanges réguliers avec un certain nombre d’interlocuteurs mahorais. C’est vraiment un grand intérêt de voir cette hétérogénéité. Je pense que ce territoire mérite qu’on parle en bien de lui. Il a tous les atouts pour cela.

F.I. : Le rectorat a son importance à Mayotte au vu du nombre d’élèves et des besoins en écoles. Est-ce que vous avez conscience de l’ampleur de la tâche ?

J.M. : Oui, ce volume d’élèves doit être considéré comme un atout pour Mayotte. Cependant, ça sera un atout qui prendra des plis, si vous connaissez le tarot, si nous réussissons justement à prendre en charge tous ces jeunes par la formation, par l’éducation. Et si l’activité du rectorat est importante, elle doit se combiner avec d’autres acteurs. Le temps éducatif n’est pas exclusif à l’Éducation nationale. On doit davantage travailler de concert avec les collectivités territoriales, les parents, les associations. J’ai pu constater, sur le peu de temps que je suis ici, les nombreuses initiatives qui sont prises. Il y a une véritable volonté de tous les acteurs d’essayer de bien faire. C’est vrai que le volume rend les choses plus difficiles. Mais en même temps, c’est un défi intéressant à relever, qui doit pouvoir faire du modèle éducatif mahorais un modèle pour la métropole, justement dans cette articulation avec l’ensemble des acteurs.

F.I. : A quoi ressemblent les premières semaines d’un recteur ?

J.M. : Pour l’instant, c’est une première semaine. Je ne sais pas si c’est une semaine type. J’ai pu aller sur le terrain chaque jour. La semaine dernière, j’ai pu voir des écoles qui faisaient de l’école ouverte. Ça montre l’énergie et la volonté des équipes éducatives, d’où qu’elles viennent, associations, enseignants, chefs d’établissement. Ces innovations pédagogiques vont aider à répondre à tous ces enjeux. Le but est maintenant de savoir comment toutes ces petits activités, souvent très hétérogènes, ont en fait un tout au service d’un maximum de jeunes.

F.I. : Mayotte connaît un nouveau record de naissances (10.795). Accueillir à l’école tous ces enfants sera donc l’un de vos prochains défis à relever.

J.M. : Bien sûr. C’est vrai que ce sont des volumes importants. L’avenir de chacun de nous dépend de notre jeunesse. Cela veut dire qu’avec beaucoup de jeunesse, c’est un grand avenir qui doit se dessiner et c’est à nous de le construire.

Face à l’insécurité, ils ont décidé de fermer

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Les portes de l’établissement « L’Effet Mer » sont closes.

Les affrontements entre bandes rivales sont courants sur l’île aux parfums. Ce fléau touche presque tous les villages de Mayotte et peut impacter le bon fonctionnement de certains établissements, à l’image de l’Effet Mer, ce restaurant situé dans les hauteurs du village de Passamaïnty. Depuis quelques jours, les portes sont closes et ne réouvriront pas. Contactée par téléphone, la co-gérante nous raconte les problèmes auxquelles elle a été confrontée.

Les gérants de cet établissement, qui l’ont repris en 2020, avaient l’habitude d’organiser des événements et de proposer des menus variés, inspirés en tout ou partie des traditions culinaires mahoraises. Réceptions pour des mariages, des anniversaires, organisation de fêtes, il n’en ait plus rien depuis la fin d’année. Force est de constater que l’insécurité et les affrontements ont pris le dessus sur l’activité, conduisant à une réduction des réservations et des clients de moins en moins présents.

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La vue depuis les hauteurs de la colline, où est installé l’établissement.

Une augmentation des violences marquée

Depuis plusieurs mois, les affrontements se sont multipliés dans cette zone de Passamaïnty, et qui a amené une atmosphère générale devenue irrespirable. C’est en juillet 2022, que le phénomène s’est amplifié. « C’est devenu une zone de non-droit », constate Faïma Zidini, la co-gérante. Un contexte de vie qui s’est dégradé au fur et à mesure avec des émeutes qui pouvaient avoir lieu à tout moment du jour et de la nuit. Le restaurant est installé en hauteur sur la colline, l’accès en était devenu compliqué dû à la présence de jeunes qui « s’amusaient, se lançaient des défis entre eux ». Dans les pires jours, les gérants ont pu recevoir des bombes lacrymogènes dans la cour du restaurant. Quotidiennement, « on pouvait les apercevoir créer leurs cailloux », confie la responsable.

Faire le choix de tout arrêter

Face à cette augmentation de l’insécurité et des confrontations, les dirigeants ont donc pris la décision d’arrêter leur activité et de quitter les lieux. Cette volonté, après plus de deux ans d’ouverture, conduit à une perte de tout leur investissement, représentant 130.000 euros, ainsi qu’à un remerciement des salariés. Malgré cet épisode malheureux, ils partent « enrichis de cette expérience, qui a tout de même été très positive ». Cet établissement était leur premier restaurant. « Nos clients nous rendaient bien notre investissement avec des retours positifs. Malheureusement, nous n’avons pas pu dire au revoir de la façon dont on le souhaitait, faute au climat ambiant du quartier », regrette Faïma Zidini. Pour les gérants, c’était réellement un chapitre « Effet Mer ».

Douze Mahorais tissent des liens avec leurs voisins tanzaniens

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Les jeunes Mahorais et Tanzaniens réunis tous ensemble.

Le 20 décembre, douze jeunes Mahorais du programme Mobilité et Échange solidaires Inter-villageois de Mayotte (Mesim) se sont envolé en Tanzanie dans le cadre du Fonjep (Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire) Solidarité internationale. Ce voyage culturel et éducatif a pour but de nouer des liens avec les Tanzaniens.

De l’autre côté du canal de Mozambique, il existe des cultures proches de Mayotte et qui peuvent nourrir de nouvelles opportunités. C’est le cas avec Mesim, un dispositif consistant à réunir plusieurs jeunes de différents villages de Mayotte pour qu’ils apprennent à mieux se connaître et découvrir un environnement extérieur à ce qu’ils connaissent. Cette ouverture passe par une mobilité́ à l’échelle nationale et Internationale. Selon Zabourada Madi, chargée de mission au sein de Mayotte Entraide Étudiants, ce projet existe depuis l’année 2021, mais « il s’agit de la première fois qu’ils partent à l’international ». En plus d’avoir organisé de nombreux échanges inter-villageois sur le département, l’association a souhaité « les faire rencontrer avec d’autres jeunes de Tanzanie pour cultiver leur sens de solidarité́ et engagement à l’international », explique-t-elle. Elle désire par ailleurs poursuivre son action autour d’autres pays et régions près du plus jeune département français, notamment à Madagascar, Mozambique, Kenya.

« Nous avons appris à aider les personnes dans le besoin »

La Tanzanie, la toute première destination choisie, possède d’énormes points communs avec leur territoire, particulièrement sur le plan gastronomique et linguistique. Au cours de leur séjour, tous ensemble, les jeunes ont réalisé́ de multitudes activités. En allant à la découverte du pays de leurs hôtes, de certaines villes, de son histoire et de son évolution. Ils ont également effectué une visite culturelle aux musées de Makumbusho et de Dar Es Salam. Et afin de vivre le quotidien et découvrir le mode de vie des Tanzaniens, ils ont passé un week-end chez des familles tanzaniennes pour vivre leur quotidien et découvrir leur mode de vie. Par ailleurs, ils ont eu à vivre un engagement citoyen en allant dans un orphelinat à Chanika. « Ce fut un moment d’émotions », rajoute la chargée de mission. « Nous avons appris collectivement à aider les personnes dans le besoin, l’esprit de travail d’équipe entre nous les jeunes, la solidarité entre nos communautés et la vie quotidienne en Tanzanie », explique Aboubakar, un jeune de Tanzanie faisant partie de la délégation. Non seulement, durant leur voyage, les aventuriers ont effectué des activités culturelles, mais ils ont aussi eu la chance de s’aventurer dans le milieu éducatif en se rendant au sein de la plus grande université

du pays, celle de Dar Es Salam. Cela a permis de nouer un partenariat et l’université est prête à accueillir des Mahorais, que ce soit dans le cadre d’un semestre ou stage. Après avoir échangé avec le responsable des affaires de l’établissement, d’après Zabourada Madi, « trois de nos jeunes étudiants présents ont vu qu’ils avaient la possibilité́ de continuer leur cursus dans le pays. Ils vont étudie cette possibilité́ en lien avec nous ». Grâce ce voyage, les voyageurs mahorais ne partiront pas les mains vides. Celui-ci leur a permis « d’augmenter leurs compétences et leurs connaissances qu’ils peuvent utiliser comme une opportunité lorsqu’ils rentrent chez eux », estime Jessica Romain, une autre membre du groupe qui est originaire de la Tanzanie.

Un échange qui ne s’arrête pas là

Un voyage très enrichissant pour l’ensemble de ces jeunes à l’exemple de Binti, originaire du village de M’tsahara, dans le nord de Mayotte. « Cela m’a permis personnellement de pratiquer et améliorer mon anglais, nous avons su cohabiter avec des personnes avec lesquelles on n’a pas forcément la même culture, les mêmes religion ou habitudes », résume-t-elle. Tous voudraient continuer à entretenir ce lien qu’ils ont tissé en développant ces échanges et en communiquant davantage. « Cette année, ils sont venus chez nous. Puis l’année prochaine, nous souhaitons venir à Mayotte », rajoute Jessica Romain.

Le lien a d’ailleurs peu de chances de se couper. Tanzaniens et Mahorais communiquent depuis plusieurs mois via le réseau social WhatsApp, avant même le

Une enveloppe de 35.000 euros pour ce projet

Pour réaliser ce voyage, plus de 35.000 euros ont été mis à disposition pour financer et couvrir l’ensemble des frais, tel l’hébergement, la restauration, les déplacements, etc. Cette action n’aurait pas vu le jour sans le soutien de ces divers partenaires, à savoir le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères au travers du Fonjep Solidarité Internationale, la Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) de Mayotte, le service politique de la ville de Koungou et celui de Bandraboua, le Medef (Mouvement des entreprises de France) de Mayotte et l’atelier-ATU.

Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018

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Retrouvez l’intégralité du classement des trente personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, à paraître ce vendredi 13 janvier. Aujourd’hui, à la trentième place, Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018.

Elle est l’une des figures emblématiques de la mobilisation qui a paralysé Mayotte en 2018. Safina Soula est la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018, un groupe qui dénonce depuis bientôt cinq ans les failles du 101ème département de France. Immigration, insécurité, éducation, vie chère… Il faut désormais composer avec Safina Soula lorsque les institutions abordent tous ces sujets. Cette femme leader a porté la voix des Mahorais et Mahoraises et a su se faire entendre. Les membres de son collectif et elle-même sont d’ailleurs souvent présents autour des tables de négociations avec les élus et les représentants du gouvernement. Dernier exemple en date, elle a été reçue par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, lors de sa dernière visite à Mayotte, en ce début d’année. L’occasion pour cette représentante de la société civile mahoraise de rappeler les conditions de vie de la population de l’île, rythmée par la peur de se faire agresser et une vie de plus en plus chère.

Safina Soula ne craint pas d’aller au front, quitte à sacrifier sa vie privée car selon elle, la cause mahoraise est plus importante. Elle est parfois pointée du doigt par des associations humanitaires pour ses prises de position jugées dures, voire xénophobes pour certains. Mais elle se défend et estime porter seulement les intérêts de son île. Elle souhaite s’inscrire dans la lignée des femmes qui ont défendu Mayotte envers et contre tous, telles que Zena M’déré, Zakia Madi ou encore Boueni M’titi, pour ne citer qu’elles. Une chose est sûre, le combat ne fait que commencer pour Safina Soula, et elle le mènera quoi qu’il en coûte.

Un appel à l’organisation pour la 17ᵉ édition de la fête de la Nature

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Chaque année, à la quatrième semaine du mois de mai, partout en France, a lieu la fête de la Nature. La nouvelle édition aura lieu du 24 au 29 mai 2023. Pour cette dix-septième édition, un appel à l’organisation est lancé en métropole et notamment dans l’Outre-mer. Afin de prendre part à l’événement, les acteurs ultramarins ont jusqu’au 17 mai compris pour déposer leur candidature en proposant un projet en lien avec la nature et obtenir leur label national. Pour rappel, l’année dernière, 32 acteurs ont participé à cet événement pour partager « leurs connaissances sur la nature à travers 171 animations sur 54 lieux dans l’outre-mer ». Pour obtenir le label national de la « fête de la Nature », les participants doivent apporter plus de connaissances à la population concernant la nature et la protection de la biodiversité́. Le projet doit impérativement se dérouler en extérieur, au contact direct de la nature, ainsi que pendant la semaine de l’événement. Par ailleurs, il doit être gratuit, ouvert à tous et prendre l’aspect le plus convivial et festif possible. Les personnes désireuses doivent faire la demande de labellisation s’effectue en ligne sur fetedelanature.com

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes