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Chiconi : réunion publique sur l’état de la filière agricole

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La mairie de Chiconi, en partenariat avec le Groupement d’intérêts Economique Agricole Commun (GIEAC) convie tous les agriculteurs(trices) de la commune de Chiconi (Chiconi-Sohoa) à une réunion publique le mercredi 1e mars 2023 à 8h dans la salle de délibération de la mairie de Chiconi.

A l’ordre du jour, il sera question de faire un état des lieux de la filière, émettre un diagnostic sur les besoins des acteurs et accompagner le développement de l’agriculteur dans la commune. Un second temps d’échange sera réservé à l’organisation et recensement des agriculteurs qui souhaitent participer à la foire ramadan 2023.

« Mayotte ne se construit ni dans le ciel, ni dans la mer… On a besoin de terrain ! »

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Avec les Assises de la reconquête foncière, les élus locaux veulent intensifier la lutte contre l’occupation illégale, comme ici à Doujani, à la mi-janvier.

Les Assises de la reconquête foncière se tiendront le 9 mars prochain au cinéma Alpa Joe à Mamoudzou, organisées par la municipalité, la préfecture de Mayotte, le conseil départemental, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), l’Association des maires de Mayotte et la commission d’urgence foncière (Cuf). Une conférence de presse était organisée ce lundi matin pour en clarifier la teneur et les objectifs.

« Mayotte se construit à grande vitesse. Si nous ne créons pas les conditions pour maîtriser notre aménagement, nous continuerons à le subir », argue le maire Ambdilwahedou Soumaïla, dans la salle Mariage de l’hôtel de ville de Mamoudzou. « Et la première maîtrise, c’est le foncier ! », assène-t-il.  Remettre de l’ordre dans le chaos foncier mahorais… éternel défi pour les grandes institutions de l’île, qui joindront leurs forces ce jeudi 9 mars à l’occasion des Assises de la reconquête foncière. 

L’événement est organisé par la municipalité de Mamoudzou, la préfecture de Mayotte, le conseil départemental, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), l’Association des maires de Mayotte et la commission d’urgence foncière (Cuf). Il vise à initier une « réflexion collective pour un aménagement durable » et doit permettre d’établir un plan d’action territorial impliquant toutes les institutions. 

Quatre ateliers thématiques se tiendront simultanément dans la matinée, sur les thèmes respectifs de la régularisation foncière (« Accélérer la régularisation foncière en vue d’une reconquête durable »), du relogement (« Héberger et reloger les occupants sans droit ni titre pour libérer le foncier »), de l’urbanisme (« Améliorer le respect des règles de l’urbanisme ») et du développement économique (« Promouvoir le foncier pour un développement économique urbain »).

Une enquête citoyenne en ligne est en cours de diffusion sur les différents canaux de communication de la ville, afin de recueillir des données sur la situation du point de vue des usagers. « Les retours seront analysés et permettront d’ouvrir les débats au cours des ateliers », informe le maire, indiquant que le « conseil municipal jeunes » est également impliqué dans la préparation de l’événement.

« Nous ne devons pas être responsables d’un tel désastre ! »

« Reconquête », le mot est fort. Pour Nassuf-Eddine Daroueche, premier vice-président de la Cadema, il s’agit d’arrêter « d’être frileux », et de « rétablir l’ordre nécessaire » pour permettre une « planification harmonieuse » à l’échelle du territoire. « La maîtrise du foncier est la condition sine qua non de la concrétisation de nos grands projets », avance Salim Mdéré, premier vice-président du CD, en charge de l’aménagement. De nombreux espaces réservés pour de futurs équipements ou projets sont en effet occupés par des constructions spontanées et illégales. « Mayotte ne se construit ni dans le ciel, ni dans la mer… On a besoin de terrain ! », abonde Madi Madi Souf, maire de Pamandzi et président de l’Association des maires de Mayotte, pragmatique.

Dans la salle, chacun profite de la conférence de presse pour souligner les enjeux qui découlent de la problématique foncière à Mayotte. « L’occupation illégale des terrains constitue une grande perte pour les communes au niveau des recettes fiscales », plaide par exemple le président de l’AMM, avançant que 15 des 17 communes de l’île sont en déficit budgétaire. « Bizarrement, depuis que l’on applique les taxes foncières, plus personne ne veut régulariser son terrain », ironise-t-il. Sur le volet économique, « la compétition foncière entre les entreprises est dangereuse pour le territoire », avance Marcel Rinaldy, élu de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM). « Cela favorise l’émergence de grands groupes extérieurs déjà structurés, sur un territoire où nous avons une jeunesse disponible, ambitieuse mais qui n’a pas l’accès au foncier nécessaire pour s’exprimer », analyse-t-il, rappelant qu’une récente enquête estime qu’il manque à Mayotte 1,5 million de m² pour combler les besoins en foncier destiné aux sociétés.

Nul doute que les échanges seront riches le 9 mars prochain. Reste à voir quels axes se dégageront pour repenser la politique foncière de l’île. « Si nous ne faisons pas ça tout de suite, nous léguerons un territoire perdu aux générations futures. Nous ne devons pas être responsables d’un tel désastre », prévient le maire de Mamoudzou.

Le programme de la journée 

8h30 : Discours d’ouverture et projection d’un film institutionnel.

9h30 : Lancement des ateliers thématiques.

  • Atelier 1 : « Accélérer la régularisation foncière en vue d’une reconquête durable », salle de cinéma Alpa Joe.
  • Atelier 2 : « Héberger et reloger les occupants sans droit ni titre pour libérer le foncier », salle de conférence, Cadema.
  • Atelier 3 : « Améliorer le respect des règles de l’urbanisme », salle Abdallah Houmadi, hôtel de ville.
  • Atelier 4 : « Promouvoir le foncier pour un développement économique urbain », salle Mariage, hôtel de ville.

13h30 : Restitution des ateliers en plénière, salle du cinéma Alpa Joe.

15h30 : Conclusion et synthèse.

Inscription aux ateliers avant le 6 mars, via un formulaire en ligne disponible sur le site de la ville de Mamoudzou, ou au 06 39 69 73 00.

Zoubaïr Alonzo, Mahorais à haute responsabilité

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Issu de grandes écoles, Zoubaïr Alonzo a vite pris l’habitude de prendre des postes de direction à son retour sur l’île.

Il est le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte depuis presque dix ans. Zoubaïr Alonzo prend ses missions très à cœur, mais a aussi de grandes ambitions pour son île. Derrière son poste à haute à responsabilité se cache un homme intelligent et plein de bon sens, soucieux de toujours bien faire.

C’est dans son bureau, au dernier étage de l’immeuble de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte, que l’on retrouve Zoubaïr Alonzo. Il garde un œil sur son ordinateur, l’autre sur la paperasse qui jonche sa table. Des dossiers de la plus grande importance qui occupent tout son temps. « J’envoie un dernier mail et je suis à vous », lance-t-il. Malgré la charge de travail qui rythme son quotidien, le directeur général de la CCI semble totalement détendu et n’a pas l’air pressé, comme le sont souvent les cadres de son niveau. À 42 ans, il a compris qu’il fallait appliquer « chaque chose en son temps », et cette philosophie de vie lui est plutôt bénéfique.

« Je suis marié, et j’ai des enfants. Et depuis que je suis à Mayotte, j’ai toujours eu des postes à haute responsabilité mais cela n’impacte pas ma vie de famille car je maîtrise beaucoup de domaines et je ne passe pas tout mon temps sur un ou plusieurs sujets », explique-t-il. Pour ce père de famille, il est important que ses collaborateurs puissent également profiter de leurs proches. Alors lorsqu’il voit que l’un d’entre eux coince sur un dossier, il n’hésite pas à l’aider. « Ils savent que ma porte leur est toujours ouverte. Ils peuvent venir me voir et nous trouvons ensemble des solutions pour gagner du temps », précise-t-il. Serait-ce la clé d’un bon management ? Ça s’en rapproche fortement.

Un parcours d’élite

Zoubaïr Alonzo est le directeur général de la CCI depuis 2014 et ce n’est certainement pas par le fruit du hasard qu’il y est arrivé. Son parcours universitaire et professionnel l’a propulsé à ce niveau. Après son baccalauréat, il entame des études et devient ingénieur arts et métiers BTP. Suite à l’obtention de son diplôme, il s’installe à Paris au début des années 2000 et travaille pour une société qui effectue des travaux pour la SNCF. « C’était à l’époque où la SNCF voulait transformer les grandes gares parisiennes en centres commerciaux. J’y ai contribué et mes plus gros chantiers sont Paris-Est et la gare Saint-Lazare », affirme-t-il. En 2007, la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte le contacte pour gérer le port de Longoni. Il accepte et en devient le directeur technique. Si le jeune homme n’a aucune expérience en tant que directeur, il gère une équipe d’une centaine de personnes. Il est particulièrement fier de cette période car il estime avoir réalisé de grands travaux.

« On a créé et aménagé toute la zone vie de Longoni. Il n’y avait rien là-bas avant. Et puis lorsque j’étais en poste, on a également mis en exploitation le deuxième quai du port », affirme-t-il. En 2013, lorsque le groupe Mayotte Channel Gateway prend les rênes du port de Longoni, il quitte ses fonctions et décide de retourner sur les bancs de l’école. « Dans ma philosophie de vie, je n’aime pas prendre des responsabilités si je sens qu’il manque quelque chose », indique-t-il. Alors il s’inscrit en MBA à la Neoma Business School de Paris. Il termine son cursus en 2015, mais avant la fin, en 2014, on lui propose d’occuper le poste de directeur général de la CCI. « C’était une belle entrée en matière pour moi, qui était encore en école. Dès 2014, nous avons tracé nos axes prioritaires et avons commencé à redresser la CCI afin de la positionner là où on le souhaite. » À cette époque, Zoubaïr Alonzo reprend une Chambre en difficulté et mise sous tutelle. Mais cela ne le décourage pas, bien au contraire. Il est déterminé à sortir la tête de l’eau. En parallèle de ses obligations professionnelles, il reprend une nouvelle fois ses études et part se former à Institut des Hautes Études de Défense Nationale puis à l’INSP, ancien ENA. Son objectif est de créer de la valeur dans le département « parce qu’il faut que l’on arrive à prendre notre destin en main », estime-t-il.

Mayotte, une île internationale

Le directeur général de la CCI a de grandes ambitions pour Mayotte. « La mentalité californienne doit être la nôtre : Think globaly, act localy. On se positionne dès le début comme étant une île à dimension internationale », lance-t-il. Son modèle de réussite ? Singapour. « C’est un territoire plus petit que Mayotte, et il était très pauvre. En dix ans, ils ont réussi à devenir un territoire développé qui compte sur l’échiquier mondial. » Zoubaïr Alonzo entend bien apporter sa pierre à l’édifice. Cela fait neuf ans qu’il est à la tête de la CCI et il a visiblement l’intention d’y rester encore un moment car selon lui, « c’est dans la durée que l’on construit des choses. » Cependant, il dit comprendre ceux qui ont besoin d’avoir différentes expériences professionnelles, notamment à l’extérieur. « De toute façon quand on est Mahorais, on veut toujours revenir contribuer au développement de son île », affirme-t-il. Seule l’éducation de ses enfants pourrait l’inciter à quitter le département car il n’a pas envie de les « sacrifier », mais pour l’instant il a trouvé une solution, comme à son habitude.

Une visite ministérielle au marché avant de se mettre aux logements

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Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, fait visiter le marché couvert à Olivier Klein, le ministre délégué de la Ville et du Logement, ce lundi matin.

Ancien maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Olivier Klein a l’habitude de sillonner les marchés. Le ministre délégué de la Ville et du Logement (son ministère de tutelle est celui de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires) depuis juin 2022 n’était donc pas en terrain inconnu, ce lundi matin. « Est-ce que vous aussi vous avez des prix qui augmentent pendant le ramadan ? », demande-t-il à Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou. Ce lundi matin, le premier entame une visite de trois jours de l’île. Entre les rendez-vous avec les élus locaux et la visite de villages concernés par du renouvellement urbain (Majicavo et Kawéni ce mardi), il est attendu évidemment sur la question des logements. Ce qui ne sera pas pour cette fois. L’ancien président de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), qui est déjà venu à Mayotte trois fois, a d’abord eu le droit à la visite d’un marché qui compte plus de 300 vendeurs aujourd’hui et de petits cadeaux locaux (sel de Bandrélé, vanille de Mayotte, essence d’ylang-ylang). Il devrait en recevoir moins ce mardi matin en arpentant le quartier Talus 2, à Majicavo, visité il y a moins d’un mois par Catherine Vautrin, celle-là même qui l’a remplacé à la tête de l’Anru. 

Comores : Regard critique et…humoristique sur la présidence de l’Union africaine et la ZLECAF

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« Le colonel Assoumani Azali a été désigné président de l’Union africaine pour un an, le 18 février, après le retrait énigmatique de la candidature du Kenya qui avait convoité pendant plusieurs mois ce poste dévolu à l’Afrique de l’Est pour l’exercice 2023-2024. Un petit pays par la taille, le nombre d’habitants (moins d’1 millions de personnes) et le niveau économique aura à « présider » aux destinées d’un continent peuplé d’1,4 milliard d’habitants au titre d’une région composée entre autres de l’île Maurice, de la Tanzanie et du Kenya qui sont des géants sur les plan économique, démographique et politique par rapport aux Comores. Nombreux, à commencer par l’heureux récipiendaire, considèrent cette nomination comme une première dans les annales diplomatiques.

Certains se hasardent à mettre cette nomination au crédit d’une diplomatie …dont le chef est inexistant et inaudible sur la scène diplomatique, empêtré qu’il est dans un scandale sur une fraude aux prestations sociales dans le département français de la Réunion. Comment peut-on parler de succès diplomatique alors que nous perdons de plus en plus de soutiens y compris dans notre région dans le contentieux qui nous oppose à la France au sujet de l’île comorienne de Mayotte ? L’ouverture d’un bureau de coopération décentralisée de Mayotte à Antananarivo le 20 février 2020 en présence du ministre français des Affaires étrangères d’alors, Jean-Yves Le Drian d’une part et le choix de Mayotte fin juin 2022 comme lieu de négociation et de signature d’un nouvel accord de services aériens entre la France et la Tanzanie d’autre part, illustrent un isolement diplomatique croissant des Comores. Faut-il rappeler que Madagascar est membre du Comité des 7 (Gabon, Madagascar, Cameroun, Algérie, Mozambique et Comores) créé par l’OUA en 1976 pour porter haut la revendication comorienne au sujet de Mayotte ? Que la Tanzanie, place forte du panafricanisme et berceau des premiers mouvements indépendantistes comoriens, ait daigné se rendre à Mayotte pour signer un accord avec la France est emblématique de l’échec de notre diplomatie. Personne ne nous écoute. Ni en Afrique ni ailleurs.

Une intervention attribuée à la France

D’autres, plus réalistes, attribuent à la France la paternité de la nomination du colonel Assoumani Azali à la présidence de l’Union africaine. C’est le cas du journal le Monde qui a indiqué que « Nairobi a fini par retirer sa candidature après une série de tractations et une discrète demande de la France. Paris s’est activé en coulisses pour refréner les ambitions de William Ruto, tout juste élu président du Kenya, et laisser le champ libre à l’archipel ». Toutefois, je ne suis pas d’accord avec ceux qui affirment ou suggèrent que la France a fait élire le colonel Assoumani Azali pour exécuter son agenda au sein de l’Union africaine. La présidence de notre organisation continentale est une charge symbolique. Le président de l’Union Africaine ne peut en aucun cas se substituer aux chefs des États membres pour engager ces derniers sur la scène internationale. C’est la Conférence des chefs d’État et de gouvernement et non le président de l’Union africaine qui est l’organe suprême de décision et de définition des politiques de l’Union africaine. Le président de l’Union africaine est un « primus inter pares », c’est-à-dire c’est un premier parmi les pairs. Il préside l’Union africaine sans avoir de pouvoirs propres. 

Les statuts de notre organisation continentale diffèrent de ceux de l’Union européenne qui est une union politico-économique qui dispose de compétences propres qui lui sont déléguées ou transmises par traité par les états membres. La France n’a pas besoin du colonel Azali ni pour défendre ses intérêts au Sahel ni pour obtenir l’alignement du continent sur ses positions au sujet du conflit russo-ukrainien. La France connaît parfaitement les pays dont la voix compte en Afrique, qu’ils assurent ou pas la présidence de l’Union africaine. Il s’agit de la Tanzanie, de l’Egypte, du Maroc, de l’Algérie et de l’Afrique du Sud. Ces 2 derniers l’ont prouvé ce samedi 18 février en obtenant l’expulsion de la représentante d’Israël de la salle où se tenait le Sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine malgré son statut d’observatrice et un badge d’accès à la conférence. 

La France a-t-elle fait hisser le colonel Azali « au sommet » de l’Afrique pour le récompenser pour ses bons et loyaux services ? C’est plausible même si j’ai des doutes. En tout cas l’intéressé en est satisfait. La charge est symbolique mais elle suffit au bonheur du dictateur. Il est le seul à avoir exercé la magistrature suprême des Comores à plusieurs reprises. Il considère cela comme un exploit malgré un bilan nul. Le voici nommé Président de l’Union africaine. Encore un exploit pour sa gloire personnelle et pour le hayssa de ses partisans.

Le « marabout » de Macky Sall ?

Et si la vérité se trouvait dans les propos tenus par son ami et prédécesseur Macky Sall lors du passage de relais ? Le président du Sénégal a présenté son homologue comorien comme « son marabout », entendez « sorcier ». Le colonel Azali a vanté lui-même ses compétences en matière de sorcellerie auprès du président Macron lors de la célébration de la fête nationale française le 14 juillet 2022. Les faits lui donnent raison. La population comorienne est anesthésiée malgré la faillite de l’enseignement, la déliquescence du système de santé, la hausse de la criminalité, la violation des libertés publiques et individuelles, les pénuries, la vie chère (inflation supérieure à 18 %entre novembre 2021 et novembre 2022), l’augmentation de la précarité, le creusement des inégalités et les fréquentes coupure d’eau et d’électricité. L’opposition multiplie les erreurs stratégiques et marque souvent contre son camp. 

Ceux qui estiment que les Comores n’ont rien à vendre aux autres états africains et s’interrogent donc sur l’intérêt pour les Comores de ratifier le traité instituant la ZLECAF (Zone de Libre Echange Continentale Africaine) doivent comprendre, à la lumière des propos du président sénégalais, que nous avons une expertise reconnue à l’international que nous pouvons exporter en Afrique sans subir des droits de douane en application de l’article 4 dudit traité. Nos sorciers, à commencer par notre président, sont les meilleurs du monde. Notre sorcellerie peut être assimilée à un commerce de service et sera à ce titre régie par l’article 4 du traité instituant la ZLECAF. Ils pourront voyager librement dans l’espace ZLECAF pour fournir leurs prestations en franchise de droits de douane. Ils pourront également faire entrer dans cet espace sous ce même statut nos « mrimdu » et nos « mwatrani » qui sont plus efficaces et plus compétitifs que les arbustes des bords du Nil, de la forêt équatoriale congolaise, de la savane zambienne et de la steppe sénégalaise. Pour terminer, nos sorciers pourront prescrire à leurs clients des soins complémentaires sur les bords du lac Nyamaouiyi. Ce tourisme maraboutique, oups je voulais dire médical, sera une formidable source d’entrée de devises aux Comores. Je parie fort que ces touristes africains dépenseront plus chez nous que les 1.040 touristes européens du bateau de croisière MS Artania.

Aucun service n’étant gratuit dans ce monde, nos sorciers, à commencer par leur chef, devront prévoir de reverser une partie de leurs honoraires au publicitaire Macky Sall à titre de rémunération de ses services. »

Cheikh Ali Abdourahamane, juriste et représentant en France du parti Chouma

Bientôt la fin des barges ?

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Alors que les barges permettent de faire passer les habitants de la Petite-Terre en Grande-Terre à longueur de journée, les irrégularités s’accumulent pour le Service de Transport Maritime (STM).

Véritable cordon ombilical reliant au quotidien les deux principales îles de Mayotte, la barge du Service de Transport Maritime (STM) pourrait ne plus naviguer d’ici peu. Alors que leur armateur, la collectivité départementale de Mayotte, continue à faire la sourde oreille aux injonctions des contrôleurs, le feu continue de couver en interne. Cette fois, ce sont les syndicats, intra-muros, qui donnent de la voix. Un arrêt brutal des mouvements de barges n’est pas à exclure, et ce très prochainement.

Habitués depuis de nombreuses années à entendre parler des difficultés de gestion financière et matérielle du STM, les milliers de passagers qui empruntent chaque jour ces navires, de 5h30 à 00h30 (en semaine), ne cachent plus leur exaspération teintée d’une forte inquiétude sur ce qu’ils entendent ici et là sur l’état des barges. C’est qu’il se dit des « vertes et des vraiment pas mûres » au sujet de ces navires et du service qui les gère. Vérité ou intox, qu’en est-il vraiment ? La mauvaise gestion du système est un secret de polichinelle depuis une vingtaine d’années, avant, mais plus encore après l’application de la décentralisation à Mayotte. Le problème, c’est que la situation n’a jamais cessé d’aller de mal en pis, sans que les autorités compétentes ne daignent y apporter des solutions sérieuses et pérennes.

La menace d’une grève

« C’est un service public, il est parfaitement compréhensible qu’il soit durablement déficitaire », se plaisent à avancer les défenseurs du conseil départemental. Ou encore « ça n’a jamais été différent du temps où la collectivité territoriale de Mayotte était sous tutelle directe des services de l’État ». Les détracteurs, eux, se limitent à constater l’aspect « magnégné » de la gestion de ces barges dans l’incapacité de respecter même les horaires d’arrivée et de départ aux embarcadères de Dzaoudzi comme de Mamoudzou. En effet, force est de constater que si dans la règle, une barge est supposée partir d’un point à un autre tous les quarts d’heure, ce n’est plus le cas depuis belle lurette. L’incertitude et la prévoyance sont désormais les maîtres mots pour tous les passagers ayant un rendez-vous important sur l’une ou l’autre des deux îles. Les barges peuvent accuser jusqu’à une heure de retard, et le STM trouve cela normal.

Depuis qu’un directeur d’exploitation démissionnaire a jeté un pavé dans la mare le mois dernier, les langues se sont énormément déliées en aparté, mais pas du côté officiel. Que ce soit du côté de l’armateur ou des contrôleurs que sont les Affaires maritimes, circulez, il n’y a rien à dire. Sans que cela ne soit écrit, bien sûr, les services de l’État indiquent qu’ils ne communiqueront pas sur ce dossier. À charge pour la presse de s’adresser à un obscur service compétent pour tout l’océan Indien, basé à La Réunion, qui demeure tout aussi muet. Via les syndicats, le personnel du STM a décidé cette semaine de briser l’omerta. Au siège de la CGT Mayotte, on apprend que la menace d’une grève dure plane sérieusement sur le service et pourrait sonner le glas des rotations de barges. 

Le STM n’a pas le droit de transporter des passagers

Il est fait mention d’un rapport des services des Affaires Maritimes, lequel met en lumière un non-respect des normes de la navigation internationale par le STM et cela dans une période qui excède dix ans. Parmi ces manquements soulevés, il y a les brevets des commandants des barges qui ne seraient plus à jour. Selon notre interlocuteur, ce rapport accablant contre la collectivité départementale de Mayotte fait apparaître une nécessité absolue de formation continue permettant de revalider les brevets de pilotage en question tous les cinq ans. Ainsi, à ce jour, au regard de leur déontologie, les commandants du STM n’auraient même pas le droit de dénouer une barge amarrée à un ponton flottant, et encore moins de la déplacer pour transporter des passagers.

À qui la faute ? Pour les syndicats, la réponse est sans détour, le conseil départemental de Mayotte porte la responsabilité de cette situation, tout comme les services de l’État. À leurs yeux, le premier est l’armateur des navires, quand le second est le garant de la paix sociale et de la sécurité collective. « La discordance entre les deux est inacceptable, surtout qu’au milieu de leurs joutes il y a le personnel de la STM. Nous dénonçons avec force cette façon de procéder et nous n’excluons pas de demander d’ici peu aux agents concernés de se retirer de ces navires afin de leur éviter à devoir supporter des responsabilités incombant aux pouvoirs publics », lance la CGT Mayotte.

Un manque de considération du personnel

L’on apprend également que les barges ne fonctionneraient plus couramment qu’avec trois moteurs au lieu de quatre et depuis peu avec deux moteurs seulement, d’où le droit de retrait que le personnel navigant avait fait valoir il y a trois semaines. Dans la foulée de cet événement, le conseil départemental et les syndicats s’étaient réunis autour d’une table à Mamoudzou, il y a deux semaines. Ces derniers ont demandé à l’exécutif du territoire de signer une décharge au travers de laquelle il dédouanerait tout le personnel affecté au fonctionnement des barges de poursuites judiciaires éventuelles, consécutives aux manquements reprochés à l’armateur. Une demande rejetée par la CD, laquelle se serait bornée à signaler que « tout accident intervenant sur un navire relève de la responsabilité de son armateur ».

Au sujet des formations faisant défaut au personnel des barges, les syndicats nous apprennent une autre énormité. Le service des Affaires maritimes en aurait dispensé une en 2022, mais les certificats n’auraient finalement pas été délivrés. Motif ? Les bénéficiaires de la formation n’auraient pas subi de visite médicale alors que cela est exigé. Un autre fait dénoncé à la CGT Mayotte comme étant une manière de mettre des bâtons dans les roues de la STM. « La nature ayant horreur du vide, l’État prend de l’espace inoccupé par le conseil départemental de Mayotte alors même qu’il appartient à ce dernier de définir la politique publique sur ce territoire. Ce n’est pas un cas isolé, on le voit encore mieux au niveau du GIP Europe, où la préfecture limoge un directeur nommé par la CDM pour diriger une structure créée à son initiative, fusse-t-il en partenariat avec l’État », conclut notre interlocuteur.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la barge dans le numéro 1032 de Mayotte Hebdo, à retrouver gratuitement ici : www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

Une auto-école solidaire dans le nord

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Le projet d’auto-école associative et solidaire à M’tsamboro, porté par l’association Agir pour le développement intégré du nord de Mayotte (ADINM) a été inauguré ce vendredi 24 février. La structure a ouvert ses portes depuis juin 2022, et compte d’ores et déjà 22 inscrits. Cette auto-école permet de lever l’un des principaux freins à l’emploi, celui de la mobilité.

En 2022, des naissances encore en hausse à Mayotte

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A Mayotte, 10 730 bébés de mères domiciliées sur l’île sont nés en 2022, soit 110 de plus qu’en 2021 (+1 ,1 %) et 1 540 de plus qu’en 2020 (+17 %), selon l’INSEE. 

La légère hausse des naissances en 2022 est concentrée sur le premier trimestre (+11 % par rapport au 1er trimestre 2021). Sur le reste de l’année 2022, le nombre de naissances est légèrement inférieur à l’année précédente (7 960 naissances d’avril à décembre 2022 contre 8 090 sur la période correspondante de 2021).

Toutefois, en lien avec la croissance démographique et l’épidémie de Covid-19, les décès augmentent également fortement en 2022 par rapport à 2019 (+23 %) : 970 personnes décèdent ainsi en 2022, un niveau toutefois inférieur à celui de 2021. Cette hausse de la mortalité touche particulièrement les personnes âgées de 75 ans ou plus, comme à La Réunion et en France métropolitaine. À Mayotte, la mortalité concerne en revanche aussi les moins de 50 ans. Dans le 101e département, les décès surviennent davantage à domicile (56 %) soit deux fois plus qu’au niveau national. Les décès à l’hôpital sont moins fréquents à Mayotte (34 % contre 52 % en France), les autres décès ayant lieu sur la voie publique. Par rapport à 2019, la part de décès à domicile augmente de 8 %.

En 2022, l’augmentation du nombre de naissances est ainsi supérieure à celle des décès. En conséquence, le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, repart à la hausse. Il s’élève à + 9 760 en 2022.

Un nouveau partenaire officiel pour Nasrane Bacar

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Impliqué dans le développement de ses territoires de La Réunion et de Mayotte, le Crédit agricole de La Réunion prônant la valeur du « Sport comme école de la vie », s’engage dans un partenariat avec Nasrane Bacar, sportive mahoraise de haut niveau en athlétisme et récemment titrée. Elle devient le nouveau visage du « Sport comme école de la vie » de la caisse régionale à Mayotte. Ce modèle est vecteur de lien social et moteur du vivre-ensemble. Le Crédit agricole de La Réunion a décidé de soutenir l’athlète pour atteindre ses objectifs sportifs pour ces deux prochaines années.

La CCSud lance le concours photo « Photo Langou »

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Dans le but de valoriser le patrimoine naturel du territoire intercommunal du sud de Mayotte et sensibiliser sa population aux enjeux de la biodiversité, la CCSud organise un concours de photographie sur les réseaux sociaux du 1er mars 2023 au 30 avril 2023.

Le présent concours portera sur 3 thématiques : aux couleurs des oiseaux ; oh des reptiles ! ; les jolies courbes du sud. Ces différentes thématiques vont permettre de valoriser la biodiversité à travers l’observation de la faune, de la flore et du paysage du territoire de l’intercommunalité.

Le concours est gratuit et ouvert à tous, photographe individuel, amateur ou professionnel, majeur comme mineur à l’exclusion des membres du jury et des agents/élus de la CCSud. Le règlement du concours est consultable sur le site internet de la CCSud.

Mayotte, La Réunion, la métropole au Mozambique pour le « Business Forum Mozambique »

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L’Ambassade de France au Mozambique, la Chambre de commerce et d’industrie France-Mozambique (CCIFM) organisent un « Business Forum au Mozambique (BFM) » qui aura lieu à Maputo les 24 et 25 avril 2023.

L’objectif de ce forum est de réaliser des rencontres d’affaires multisectorielles pour développer les échanges entre les entreprises mozambicaines, réunionnaises, mahoraises, de France métropolitaine, et également avec le secteur public mozambicain.

Les entreprises de l’ESS qui souhaitent participer à cet événement peuvent contacter la Cress de Mayotte à contact@cress-mayotte.org avant le 10 mars. La préfecture de Mayotte organise la délégation des acteurs privés et publics du territoire. Retrouvez en détail le programme ici : https://bit.ly/3IkPr60

« Le maoulida shengué est un patrimoine, notre patrimoine »

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L’inscription du maoulida shengué au patrimoine national a été célébrée ce samedi à Chiconi.

Le maoulida shengué, premier patrimoine immatériel de l’île de Mayotte inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel national a été célébré en grand et avec fierté ce samedi à Chiconi. Pour l’occasion, toutes les communautés de shengué avaient fait le déplacement afin de fêter ce chant qui résonne de tout temps, dans tous les villages mahorais.

Sous les chapiteaux installés pour l’occasion place Sicotram à Chiconi, l’événement organisé par le Département de Mayotte et la ville de Chiconi, a commencé en début de matinée avec une initiation à l’ensemble musical du maoulida shengué. Percussions ou kaswida (chant) tels ont été les thèmes présentés. Pour conclure ce moment de partage, les participants ont pu aller sur les pas du mbazia, la chorégraphie traditionnelle. Cette initiation était également l’occasion d’assister à une démonstration de fabrication du tari, l’un des instruments traditionnels utilisé. Dans la continuité, était organisée une table-ronde portant sur le patrimoine immatériel à Mayotte, ses enjeux et perspectives de valorisation. 

En début d’après-midi, ce sont plusieurs centaines de personnes issues de 42 communautés, qui ont pris place afin de lancer la cérémonie de maoulida shengué. Installés séparément, les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, les communautés ont donné de la voix et ont vibré au son du shengué. Pendant quatre heures, les chants et danses traditionnels se sont enchainés, pour donner lieu à un grand partage de traditions. 

Le shengué, une célébration

L’événement de célébration pour l’inclusion du maoulida shengué au patrimoine culturel immatériel national, a donc réuni toutes les communautés de shengué de l’île, provenant du nord comme du sud, d’est comme d’ouest et aussi de Petite-terre. Ces communautés interviennent dans toutes les circonstances de la vie et célèbrent les réussites ou les moments de recueil. Cette tradition célèbre aussi dans la spiritualité et la prière, les départs des proches et la réalisation des vœux pieux. « Ce sont ces valeurs d’humanité que font du maoulida shengué un patrimoine, notre patrimoine », annonce fièrement Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du conseil départemental. Au travers de cette première inscription à l’inventaire national, Mayotte contribue au « récit national ». Elle permet à la nation de partager les traditions du territoire, « ses expressions vivantes héritées de nos ancêtres ». 

Une collaboration entre le Gepomay et le Parc national de Mohéli « pour mieux suivre les oiseaux dans la région »

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De gauche à droite : Mouchitadi Madi (chargé de mission environnement marin et côtier, Mohéli) ; Malo Braquier (coordinateur de l’observatoire des oiseaux côtiers de Mayotte, Gepomay), Ben Anthoy (directeur technique, Mohéli), Ahamada Anisse (chargé d’études oiseaux forestiers et animateur du suivi des oiseaux communs, Gepomay), Lailina Daniel (directeur exécutif, Mohéli)

Trois cadres du Parc national de Mohéli ont passé une semaine dans le département dans le cadre d’une mission de compagnonnage avec le Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay) financée par l’Office français de la biodiversité (OFB). L’objectif : s’imprégner des protocoles et méthodes du Gepomay pour mettre en place le suivi des oiseaux à Mohéli. Nous avons suivi les équipes lors d’une matinée de comptage à la vasière des Badamiers.

– « Là : un zostérops ! » – « Celui-ci est endémique à Mayotte, le plumage est différent du votre » – « Oui, mais le chant est le même ! » Ben Anthoy, directeur technique du Parc national de Mohéli, met les pieds pour la première fois dans la vasière des Badamiers, en Petite-Terre. Pour autant, son œil alerte et son ouïe aiguisée repèrent et identifient les oiseaux qui nous entourent ce vendredi matin avec une facilité déconcertante. Un piaillement lointain ? « Un pluvier argenté. » Un long bec courbé repéré au loin à l’aide de jumelles ? « Courlis corlieu. » A ses côtés, deux collègues du parc mohélien, et deux représentants du Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay). Nous autres, journalistes, suivons la troupe et avons bien du mal à discerner le moindre volatile dans le vert des palétuviers ! Néanmoins, un observateur aguerri pourrait dénombrer une bonne vingtaine d’espèces d’oiseaux côtiers sur le site, pour la plupart des migrateurs.

Pour le directeur technique et ses confrères du Parc national de Mohéli, la matinée clôture une semaine de visite à Mayotte, organisée dans le cadre d’un projet de compagnonnage avec le Gepomay, et financé par l’Office français de la biodiversité via le programme TeMeUm (terres et merres ultramarines). « L’objectif, à terme, est de mettre en place le suivi des oiseaux à Mohéli », renseigne Malo Braquier, coordinateur de l’observatoire des oiseaux côtiers de Mayotte au sein du Gepomay. « Nous leur apportons donc nos compétences sur ce domaine. » « On a beaucoup appris cette semaine », se ravit Ben Anthoy. « Surtout sur les techniques de comptage, les protocoles à respecter, etc. » Sur le vaste site de la vasière des Badamiers, les agents mohéliens sont ainsi sensibilisés au « comptage simultané » par secteurs, pour éviter un « double-comptage » des oiseaux et donc une surestimation des populations. « Plus tôt dans la semaine, sur les autres sites, nous avons abordé d’autres méthodes : la mise en place d’itinéraires de suivi, avec les bonnes distances à respecter entre les points d’observation, par exemple. Ce sont des outils simples à mettre en pratique », estime le directeur technique, qui en anticipe déjà le déploiement pour « intégrer Mohéli dans les plateformes régionales de comptage et de suivi des oiseaux ».

« Il y a plusieurs bénéfices à cela : s’ils mettent en place des suivis chez eux, on acquerra davantage de données. Les oiseaux côtiers bougent beaucoup, donc il peut y avoir des échanges de populations avec les îles voisines. Le fait de régionaliser les suivis permettra d’avoir des données plus fiables… de répondre à certaines questions. Par exemple, de savoir s’il y a moins d’oiseaux à Mayotte cette année, est-ce parce qu’il y en a plus à Mohéli ? », détaille le coordinateur du Gepomay, dont une équipe s’est déplacée sur l’île voisine pour prendre connaissance des conditions de travail des agents et des contraintes de terrain spécifiques.

« En une semaine là-bas, on a observé une quarantaine d’espèces. Si les oiseaux forestiers bougent peu, et ont tendance à être endémiques, les limicoles (les oiseaux qui vivent et se nourrissent dans la vase, NDLR) sont pour beaucoup les mêmes à Mohéli et à Mayotte », informe Malo Braquier. Similarité des espèces, donc, mais aussi similarité des enjeux : «la déforestation, le changement climatique, la présence de l’homme… nos oiseaux subissent des pressions similaires », plaide le directeur technique de Mohéli, convaincu que cette collaboration avec le Gepomay « ne fait que commencer ! »

Un club des entreprises qui s’engagent à Mayotte

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Christian Saint-Étienne, directeur de Pôle emploi à Mayotte, Saïd Kanbi Saïd, trésorier adjoint de la BGE et Michel-Henri Mattera, directeur de la Deets étaient réunis ce vendredi 24 février pour annoncer le lancement du « club des entreprises qui s’engagent » à Mayotte.

Le dispositif lancé en métropole en 2018 n’était pas encore arrivé dans le 101e département. L’objectif : inciter les entreprises à recruter des personnes éloignées de l’emploi et leur permettre de s’entraider. 

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Sept représentants des entreprises qui souhaitent s’engager dans le réseau étaient présents ce vendredi 24 février. Au total, une dizaine ont annoncé leur volonté d’être membre du club.

« Aujourd’hui, nous voulons nous engager pour la jeunesse et pour le handicap. » Le représentant de la société Mactoo, qui met au point un système de géolocalisation pour suivre des véhicules en temps réel, vient de rejoindre le « club des entreprises qui s’engagent ». L’objectif : se réunir avec d’autres entreprises mahoraises afin d’agir pour une « société plus inclusive », en recrutant des personnes en situation de handicap et éloignées de l’emploi. Le dispositif, initié en 2018 par le Président de la République, n’avait pas encore été lancé à Mayotte. La BGE, qui aide à la création d’entreprise sur le territoire, a annoncé son lancement ce vendredi 24 février, après avoir répondu à l’appel à projets de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) qui lui a octroyé 30.000 € pour animer ce réseau. 

Déjà une dizaine d’entreprises engagées

« L’objectif est de réunir une quinzaine d’entreprises, souligne Michel-Henri Mattera, directeur de la Deets à Mayotte. Et déjà une dizaine ont annoncé vouloir s’engager. » Aux côtés de Mactoo, de grands groupes comme Total, Colas ou Etic souhaitent rejoindre le club. Mais également de petites structures, telles que la Quincaillerie et alimentation générale de Sophiata Souffou, à Tsimkoura. « Au sein du réseau, les chefs d’entreprises pourront se conseiller et s’appuyer sur les dispositifs existants, souligne Christian Saint-Étienne, directeur de Pôle emploi à Mayotte. Une aide qui n’est pas suffisamment connue est l’emploi franc. Elle permet à un employeur de bénéficier de 15.000 € pour le recrutement d’un salarié. L’an dernier, nous pouvions financer 200 emplois ainsi et nous n’en avons aidé qu’une centaine. Alors qu’il y a un besoin majeur, il y a une sous utilisation de ce dispositif. »

En parallèle, les entreprises peuvent s’appuyer sur un autre outil de Pôle emploi appelé La bonne formation. Il permet aux entreprises d’identifier des demandeurs d’emploi ayant des formations qualifiantes. « Les recruteurs peuvent ainsi être autonomes dans leurs recherches », poursuit le directeur de Pôle emploi.

« Il faut créer de l’emploi »

Pour Saïd Kanbi Saïd, trésorier adjoint de la BGE, « l’objectif de ce club est en effet d’accompagner les personnes éloignées de l’emploi mais également, pour les entreprises, de créer leurs propres ressources et de se développer grâce aux dispositifs existants. » Dans le département où le taux de chômage s’élève à 34% en 2022, soit une hausse de 4 points depuis 2019, et où la moitié des emplois se concentre dans le secteur public, « il faut créer de l’emploi », insiste Michel-Henri Mattera, directeur de la Deets.

La réaction du syndicat de la magistrature aux opérations annoncées sur Mayotte

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Une opération de lutte contre l’immigration illégale de grande envergure et sans précédent est annoncée à Mayotte à compter du mois d’avril et jusqu’au mois de juin 2023. Comme vient de le  révéler le Canard Enchainé, cette opération nommée « Wuambushu » vise un triple objectif : la lutte  contre l’immigration clandestine et l’habitat insalubre ainsi que le démantèlement des bandes. Elle se traduira notamment par le déploiement de 400 gendarmes mobiles supplémentaires pour une augmentation considérable des reconduites à la frontière. La section régionale du Syndicat de la magistrature dénonce un amalgame entre immigration et délinquance ainsi que l’instrumentalisation dont fait l’objet l’institution judiciaire qui se retrouve mise au service d’une politique pénale décidée par le ministère de l’intérieur.

Depuis le 1er février 2023, un renfort important de magistrats, appelé brigade, a été offert par notre ministère au tribunal de Mamoudzou confronté de manière chronique, ainsi que nous le dénonçons régulièrement, à une paupérisation de ses effectifs. Si nous saluons cet effort, nous regrettons que la pérennisation des brigades n’ait pas été confirmée au-delà du 2 août 2023 et qu’il n’ait pas été mis en place, concomitamment, de brigades de personnels de greffe sans lesquels notre fonctionnement est grippé voir paralysé. Ce sureffectif ponctuel intervient au moment de l’opération dite « Wuambushu » dont la presse révèle qu’elle est dirigée par Emmanuel Macron lui-même.

Nous craignons que les magistrats n’aient d’autres choix que d’être au service d’une politique pénale du tout répressif et expéditive, dans une ambiance de chasse aux sans-papiers et de potentielles émeutes. Ces choix se font au mépris d’enquêtes pénales plus approfondies qui permettraient de lutter plus activement contre les atteintes à la probité et d’une montée en puissance de la justice civile, seul vecteur d’accès au droit pour tous, et pourtant parent pauvre de la justice mahoraise. La section régionale du Syndicat de la magistrature exprime ses plus vives inquiétudes car cette opération s’inscrit également dans un calendrier politique précis, guidé par une logique sécuritaire et démagogique. Le projet de loi asile et immigration devrait être examiné en première lecture au Sénat à partir du 28 mars 2023 et renforcera, notamment, un droit dérogatoire à Mayotte avec en particulier une nouvelle atteinte au droit du sol, déjà largement amoindri sur le territoire.

Nous dénonçons cette entaille dans nos droits fondamentaux hérités de la Révolution française. Que répondre à ces dizaines de jeunes, lycéens, bacheliers, vivant à Mayotte depuis toujours, qui essaient de s’insérer par l’éducation, âgés de dix-huit ans ou plus, et qui manifestent actuellement devant le tribunal pour avoir le droit de rester en France poursuivre leurs études ? La loi leur répond : vous ne remplissez pas les conditions pour être français, votre avenir dans ce pays s’arrête là… Les étrangers doivent pouvoir bénéficier de droits et libertés fondamentaux concrets et effectifs qui ce qui implique un accès réel au juge judiciaire et la reconnaissance d’un statut qui leur permettra de se déplacer sur tout le territoire français afin notamment de s’insérer, s’éduquer et travailler. 

La section régionale du Syndicat de la magistrature appelle les pouvoirs publics à prendre conscience de l’histoire, du contexte et de la nature de l’immigration mahoraise et rappelle qu’en fermant les frontières ultramarines, les autorités françaises n’ont fait qu’exacerber une différenciation entre nationaux et étrangers parmi des populations qui partagent une histoire, une géographie, une culture et une économie communes. Face à ce triste constat d’un lagon mahorais devenu l’un des plus grands cimetières d’Europe ; d’un département dans lequel beaucoup d’enfants ne sont pas scolarisés au seul motif que leurs parents sont sans papiers ou expulsés ; d’un département où il est désormais possible d’opérer des contrôles d’identité en tout point du territoire y compris dans les lieux de soin et d’éducation sans élément extérieur lié au comportement individuel et sans réquisition du procureur de la République, nous rappelons que seul l’État de droit permet le progrès et garantit la dignité de tous, sans distinction d’origine.

La section régionale du Syndicat de la magistrature appelle au rassemblement et à l’union des forces humanistes et progressistes qui pensent que l’amélioration collective du vivre-ensemble ne peut passer par la restriction des libertés individuelles.

La section régionale du Syndicat de la magistrature

Promouvoir la relève médicale : le pari est lancé !

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Remise des Brevets Premiers Secours en Equipe en présence de (gauche à droite) Mikidachi Madi Bacar, Président de la Croix rouge française Mayotte, Nafissata MOUHOUDHOIRE, Directrice de la DEETS, Damien Devault, Maître de Conférence HDR au CUFR de Mayotte, Olivier Brahic, Directeur de l’ARS de Mayotte.

La première « promotion » d’élèves du continuum lycée-université a clôturé ce vendredi 24  février son immersion au CUFR de Mayotte. Accueillis lors d’une première période d’intégration du 10 au 14 octobre 2022, les futurs bacheliers ont reçu après une semaine supplémentaire de formation leur Brevet Premier Secours en Equipe. 

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13 élèves ont obtenu le diplôme Brevet Premiers Secours en Equipe, 12 élèves le Brevet Premiers Secours.

Cette action rendue possible par le programme SUHA NA MAECHA, porté par le Carif Oref de Mayotte pour développer les compétences dans le secteur médico-social et sanitaire à Mayotte, est le fruit d’un travail collectif entre le Rectorat de Région académique de Mayotte, l’ARS, la DEETS, Eliane Conseil, le CHM et la Croix rouge française afin d’initier un projet aussi ambitieux qu’essentiel : celui d’aider à la résorption du désert médical mahorais en permettant aux élèves les plus prometteurs de réussir leurs études de médecine et de nouer avec eux un contrat moral visant à leur installation à Mayotte une fois leur thèse en poche.

Premier essai avec l’université

L’objectif de l’opération était de faire connaître l’offre de formation médicale du territoire et plus spécifiquement la licence Science de la vie Option Accès Santé. Plus largement, l’action a permis de couvrir différents volets d’apprentissage : formation aux « gestes qui sauvent », modules de découvertes du monde professionnel, journée pratique à l’Institut des Etudes de Santé, exposés magistraux afin de découvrir le monde universitaire, temps de rencontres et d‘échanges avec des professionnels et de jeunes docteurs originaires de Mayotte.

Source : Centre universitaire de Mayotte.

Une collecte de dons alimentaires pour le ramadan

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Le mois du jeûne est la période de l’année ou la demande d’aides alimentaires est la plus forte. Pour aider les personnes précaires, la Croix Rouge a lancé une grande opération de collecte de dons dans les magasins Jumbo et Baobab. Commencée début février, cette campagne a lieu chaque vendredi et samedi jusqu’au 1er avril. 

« La période du ramadan est le moment de l’année où la demande d’aides alimentaires augmente le plus. » C’est le constat que dresse Mikidachi Madi-Dacas, le président de la Croix-Rouge à Mayotte. « C’est un mois sacré pour la plupart des Mahorais et la nourriture prend une place importante. » Pour répondre aux besoins des personnes fragiles, l’association a donc lancé une collecte de dons alimentaires depuis le 3 février et jusqu’au 1er avril. Chaque vendredi et samedi, quatre membres de l’association se donnent rendez-vous dans les magasins Jumbo Score et Baobab pour collecter des aliments non périssables, des produits secs ou des boites de conserve. « L’objectif est d’aider au moins une centaine de personnes. Mais les premières opérations ont été très satisfaisantes. Les habitants de Mayotte sont généreux. Nous espérons donc aider davantage de familles », souligne le président. 

Des bénéficiaires orientés par les travailleurs sociaux

Cette collecte permet d’approvisionner les personnes issues de milieux précaires, orientées à la Croix-Rouge par les travailleurs sociaux. « Nous travaillons en partenariat avec les associations de retraités et les assistantes sociales qui fournissent une liste de bénéficiaires », précise le président de l’association qui organise ce type de collecte pour la première fois. Au total, la Croix-Rouge compte une centaine de salariés à Mayotte et près de 300 bénévoles dont une centaine actifs.

Chirongui : nettoyage de la déchèterie sauvage

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La ville de Chirongui, fortement engagée dans une démarche de développement durable, consacre à la propreté urbaine des moyens financiers et humains importants. Un enjeu de taille pour la ville, dont la réussite collective dépend aussi du civisme de chacun.

Comme dans de très nombreuses villes françaises, Chirongui est confrontée au fléau des dépôts sauvages et autres actes d’incivisme, toujours en augmentation. Une pratique minoritaire au sein de la population qui ternit pourtant l’image de toute une ville, coûte cher à la collectivité et pousse aujourd’hui la municipalité à réagir plus fermement.

Après le lancement d’une campagne d’enlèvement des véhicules hors d’usage (toujours en cours), la ville s’est attaquée au chantier de nettoyage de « la déchèterie sauvage de M’ramadoudou ». Lors de cette opération, la police municipale à procédé à plusieurs verbalisations et sera intransigeante avec les auteurs de ces incivilités. En complément et avec l’accord du propriétaire des lieux une sécurisation a été mise en place afin d’éviter que cela ne se reproduise.

Ce samedi, rendez-vous pour la randonnée mensuelle de Mamoudzou

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La ville de Mamoudzou organise sa randonnée mensuelle, ce samedi 25 février 2023 à Tsoundzou. Le rendez-vous est fixé devant le chantier de construction du nouveau stade municipal de Tsoundzou, à 6h30. Le départ sera donné à 7h00. Le parcours longera les sentiers escarpés du village de Tsoundzou 1 vers Tsoundzou 2 jusqu’à M’kombosi, pour une distance de 5 km. Il faudra compter entre trois à quatre heures de randonnée. Les organisateurs informent les participants que chacun doit être équipé de chaussures de sport, d’une casquette, de bouteilles d’eau et d’une collation. L’inscription est gratuite et sera réalisée sur place.

A Mayotte, près d’une personne sur deux est concerné par l’obésité ou le surpoids

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L’enquête de l’INSERM publiée hier rappelle que 47,3 % des Français, soit près d’un sur deux, ont un excès de poids. L’obésité concerne 17 % des personnes interrogées par les chercheurs, contre 15 % en 2012 et 8,5 % en 1997. L’obésité augmente moins fortement qu’à la fin des années 1990, mais de manière linéaire : le taux d’obésité a doublé en 25 ans avec une augmentation de 6 %, très forte, des obésités sévères.

Le taux d’obésité chez les 18-24 ans a été multiplié par quatre entre 1997 et 2020, passant de 2,1 % à 9,2 %. On observe également des inégalités selon les régions, les taux d’obésité sont de 22% dans la région Hauts-de-France, de 20% en Normandie et dans le Grand Est, de 31% dans les Antilles et de 47% à Mayotte.

Dans son rapport du 3 mai 2022, l’Organisation Mondiale de la Santé qualifie le surpoids et l’obésité d’épidémies et évoque un « tsunami ». Au niveau mondial près des deux tiers des adultes vivent désormais en surpoids ou obésité. D’ici 2060, trois adultes sur quatre le seront d’après une publication du BMJ Global Health en septembre 2022.

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Le journal des jeunes