« Nous constatons que depuis quatre ans, le lycée est régulièrement attaqué par des agresseurs extérieurs. Nous ne comptons plus les évacuations, blessures, traumatismes, vols ni les véhicules endommagés », alerte le personnel du lycée de Dzoumogné dans un communiqué. Ce mercredi 15 mars, un enseignant a notamment été touché par un caillou, lors d’un caillassage. Le personnel note une hausse de la sécurisation du site et une intervention de la gendarmerie plus efficace, mais demande aux autorités une présence policière quotidienne et continue sur toute la rue afin de sécuriser les déplacements entre le parking et le lycée. En outre, certains professionnels de l’établissement se découragent ou sont malades. « Nous demandons un réel accompagnement des personnels en difficulté et que les demandes de mutations à l’intra soient priorisées que ce soit pour les titulaires ou les contractuels », souligne le personnel.
Un homme atteint de troubles psychiques tue son cousin et blesse gravement sa grand-mère
Ce mercredi 15 mars, vers 8h du matin, un homme de 39 ans s’est rendu chez sa grand-mère à Kani-Kéli. Sans que la raison ne soit encore déterminée, il aurait donné des coups de couteau à sa grand-mère et à son cousin. Le jeune homme âgé de 17 ans aurait été poignardé à environ huit reprises et aurait succombé à ses blessures, dans la cour de la maison familiale. La grand-mère, âgée de 90 ans, aurait également reçu plusieurs coups de couteau au niveau de la tête. Évacuée en hélicoptère au CHM de Mamoudzou, son pronostic vital est engagé.
C’est un membre de la famille, qui a découvert la scène en arrivant dans la maison et qui a prévenu les secours. L’auteur des faits se serait, lui, enfui. Il a été interpellé par les gendarmes chez lui, non loin de la scène du crime. Atteint de troubles du comportement, il était « connu pour avoir fait de petites bêtises », précise la gendarmerie. Un commentaire qui fait rire jaune une de nos lectrices, qui dresse un profil plus sombre du suspect. « Plusieurs personnes ont déjà porté plainte contre lui pour des menaces de mort, vol, agression sur des adultes et enfants », détaille cette femme qui le « connaît personnellement ».
Le corps du défunt va être autopsié. L’auteur présumé des faits a, quant à lui, été placé en garde à vue à la brigade de M’zouazia. Il était entendu par la brigade de recherches de Koungou, ce mercredi après-midi.
Des dépenses qui s’envolent et des recettes qui plafonnent
Le conseil départemental s’est réuni en audience plénière, ce mercredi 15 mars. Il y était question du débat d’orientation budgétaire 2023. Celui-ci s’est avéré animé, le Département accusant un déficit important en 2022. Les motions présentées en fin de séance par l’opposition ont également agité la salle (voir encadré).
La situation commence à devenir inquiétante. Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, ne s’en cache pas. La calculette de la collectivité commence à avoir du mal à suivre. En un an, les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 41 millions d’euros (327 millions d’euros en 2022). Et s’il reste encore un excédent de 17 millions d’euros dans la caisse, ce n’est pas le cas dans celle de l’investissement (- 30 millions d’euros). Lors de la séance de ce mercredi matin, le chef de la majorité départemental accuse tour à tour les choix faits par ses prédécesseurs, l’Insee qui minore les chiffres de la population (ceux-ci sont pris en compte dans les dotations), l’inflation des prix liée au Covid-19 et la guerre en Ukraine. Et concernant la baisse des recettes liées à l’octroi, il concède que « c’est un choix que nous avons fait pour donner du pouvoir d’achat aux Mahorais ». Résultat des courses, le CD a une capacité d’autofinancement de 19 millions d’euros en 2022, contre 94 millions d’euros en 2021. « Cette situation financière assez dégradée provient notamment du fait que les ressources de la collectivité sont relativement stables, alors que les dépenses continuent d’augmenter d’année en année », a d’ailleurs relevé le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Césem, rapport à retrouver sur le site du conseil ici).
« Des décisions drastiques »
Alors comment réduire les dépenses ? Il a été question des effectifs. L’ensemble des salaires au conseil départemental s’élève à 15,5 millions d’euros tous les mois. « Cela représente une proportion inconsidérée du budget général de fonctionnement. Un travail en profondeur doit être fait sur ce chapitre-là, notamment sur les départs à la retraite et l’ensemble de nos personnels en situation d’inaptitude », prévient Ben Issa Ousseni.
Autre victime collatérale de ce besoin de faire des économies, le financement des associations ne sera pas épargné. Il promet un arbitrage plus strict sur ce sujet. « Ne faites pas la même erreur que vos prédécesseurs. Nous savons les dégâts que cela fait. Les associations sont les barrières contre l’oisiveté et la délinquance », lui rétorque Soula Saïd-Souffou. Le conseiller départemental sadois et membre du groupe d’opposition ajoute que le chef de la majorité était bien « le seul » pour qui ce n’était « pas possible de prévoir cette situation ». « Nous savons tous qu’on allait vers de graves difficultés », arguant que le Département ne peut pas « continuer à cramer la caisse en voyageant en business class ». Réponse froide du président : « la ligne budgétaire des déplacements n’a pas bougé ». Elle serait de 1,2 million d’euros.
Le transport scolaire aux intercommunalités ?
En parlant de voyage justement, pour diminuer les dépenses, le président du Département a émis l’idée que le transport scolaire des 30.000 élèves passe au moins en partie aux intercommunalités mahoraises. Car la note est salée en 2022 avec 42 millions d’euros à régler. « C’était 27 millions en 2018. Le Département n’y arrive plus », grommelle le président. Prenant comme exemple la Cadéma dont le lot vaut dix millions d’euros, il exhorte la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou à prendre en charge ses élèves, au moins pour les trajets internes, « Kawéni-Dembéni par exemple ». Il n’exclut pas non plus « une contribution plus importante des parents » sur ce sujet.
Le service de transport maritime (STM) en prend aussi pour son grade. Le coût annuel (douze millions d’euros) a été mis en balance avec les recettes (quatre millions d’euros). Ben Issa Ousseni prévoit « une restructuration » pour améliorer les recettes de « trois millions », même s’il défend toujours une gratuité des traversées pour les piétons. Daniel Zaïdani a été bien le seul à vouloir protéger le service qui s’occupe des barges. « Quand j’entends parler de déficit structurel, je m’insurge. C’est le seul service du Département qui fonctionne plus ou moins correctement », tente de défendre le conseiller départemental d’opposition, provoquant des rires dans la salle.
« Des décisions drastiques »
Deux missions remplies par le Département sont aussi dans le collimateur du chef du Département, l’aide sociale à l’enfance (ASE), sujet majeur sur le territoire, et les PMI (Protection maternelle infantile). Alors qu’une convention signée avec l’État permettait jusqu’en 2022 de maintenir les dispositifs à flot, ce ne sera plus le cas en 2023. Un trou de quarante millions d’euros est déjà prévu pour cette année. « Si nous n’avons pas l’aide de l’État, il faudra prendre des décisions drastiques », reconnaît le président du CD. Parmi « les pistes à explorer », il émet l’idée de ne plus accompagner dans les PMI « ceux qui ne sont pas des assurés sociaux ». Cela entrainerait alors un transfert des personnes sans carte Vitale (« 91,5% » du public accueilli en PMI) vers le centre hospitalier de Mayotte, le centre Jacanda ou les bâtiments de l’État. Il chiffre le gain espéré à vingt millions d’euros.
La manœuvre, risquée, ne devrait pas passer inaperçue du côté du gouvernement.
Débat houleux et motions rejetées
Il n’y a pas que le budget qui cristallise autant les tensions. Les femmes leaders et les collectifs étaient sur les bancs d’un hémicycle Younoussa-Bamana qui a rarement été aussi plein. Les dernières motions présentées par l’opposition intéressaient particulièrement le public. Il y a d’abord celle sur la compagnie Zena Airlines. En effet, l’équipe à sa tête n’attend plus que le Département pour décoller. Hélène Pollozec a donc déposé une motion pour la création d’une société d’économie mixte sur le modèle d’Air Austral. En effet, la compagnie réunionnaise avait la Région comme plus gros actionnaire jusqu’en janvier dernier (elle en détient encore une bonne partie). Refus de la majorité sous les huées du public. Les quatre autres motions ont eu le même résultat d’ailleurs. Favorable à une politique de planification familiale, comme il y a déjà eu en ce sens à Mayotte, Mariam Saïd Kalame a déposé un texte en ce sens. « Il faut qu’on fasse de l’éducation dans les PMI », argumente la conseillère départementale du canton de Sada-Chirongui, demandant aussi que l’Agence régionale de santé « assure son rôle » sur la question.
L’idée d’accueillir la flamme olympique à Mayotte (avant les Jeux de Paris en juillet-août 2024) a connu le même sort qu’en décembre 2022. La raison budgétaire a prévalu alors que le département pouvait figurer sur la carte du parcours, juste après La Réunion. Le prix avait même été négocié (150.000 euros contre 180.000 euros habituellement), mais les conseillers de la majorité n’y ont pas été sensibles, au grand désespoir du groupe d’opposition qui « voulait parler de Mayotte autrement » que pour sa violence. Motivé quand même à accueillir cette flamme, celui-ci a créé une cagnotte en ligne.
Un cluster de l’emploi et du recrutement pour « attirer et pérenniser les talents à Mayotte »

Une trentaine de professionnels du secteur se sont réunis, ce mercredi matin, au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) pour faire émerger un projet de cluster « emploi/recrutement », conventionné par le Conseil départemental.

« Comment attirer et pérenniser les talents à Mayotte ? » C’était en somme la trame des échanges tenus, ce mercredi matin, au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte. Une trentaine de professionnels du recrutement – directeurs d’agences spécialisées et responsables des ressources humaines de grands groupes et institutions – s’y sont réunis pour discuter de l’émergence d’un cluster « Emploi/Recrutement », épaulés par Alain Tubiana, un expert en la matière (voir encadré).
L’outil cluster vise à faire travailler de concert des concurrents d’un même secteur au profit de tous. Pour les participants, l’objectif de la matinée était donc d’identifier leurs problématiques communes pour in fine établir un plan d’action concret. « Pas un seul directeur de ressources humaines de mon réseau me dit recruter facilement ! » Intéressant écho à la table ronde organisée fin janvier sur la question de l’attractivité du territoire, le constat dressé en début d’atelier par Namoure Zidini, directeur du cabinet de conseil Maestria Recrutement, plante le décor. Dans la salle, tous acquiescent et pointent du doigt le manque d’attractivité du territoire (insécurité, manque d’infrastructures, de loisirs, etc.) comme frein principal au recrutement de personnels qualifiés. « Les postes sont attirants. La qualité des missions proposées dans les différentes organisations – publiques comme privées – n’ont rien à envier à ce que l’on peut trouver ailleurs, que ce soit en métropole ou à la Réunion. Donc, on trouve des personnes intéressées par le challenge professionnel, mais qui ne franchissent pas à cause de la mauvaise publicité dont souffre Mayotte », argue le directeur.
« Rapatrier les Mahorais »
Pour autant, les acteurs du recrutement n’auront que peu d’impact sur l’attractivité du territoire. « Il s’agit de jouer sur les leviers que vous contrôlez », rappelle Alain Tubiana. Après une bonne heure de brainstorming collectif, plusieurs enjeux ont été définis par les participants, tels que « la compétence et la formation », « le rapatriement des Mahorais partis se former ailleurs », « l’attraction des talents », ou encore « la lutte contre le turnover ». Ces problématiques identifiées doivent cadrer le plan d’action du futur cluster de l’emploi et du recrutement, qui sera établi et structuré au cours de réunions ultérieures, prévues en avril. « Je suis convaincu que cette initiative va être utile pour Mayotte. Beaucoup d’acteurs ont d’excellentes idées, mais qui sont difficiles à mettre en œuvre individuellement. En se structurant de la sorte, nous allons pouvoir déployer ces solutions plus facilement », estime Namoure Zidini en fin d’atelier.
Trois questions à …
Alain Tubiana, consultant expert en management de cluster.
F.I. : En quoi l’outil cluster est-il pertinent pour le territoire de Mayotte ?
Alain Tubiana : Le cluster est pertinent pour tous les territoires en réalité ! L’intelligence collaborative existe dans toutes sortes d’économies, qu’elles soient extrêmement avancées comme aux USA, ou en voie de développement. Ce qui est spécifique à Mayotte, c’est que depuis la départementalisation, on observe une sorte de rattrapage à marche forcée, qui contraint fortement la société et a un impact fort sur les activités économiques. La mise en réseau d’acteurs d’un même secteur permet de résoudre plus vite les problèmes. Deuxièmement, le cluster permet de faire grandir les acteurs ensemble. Or, à Mayotte, beaucoup d’activités ne sont que très faiblement structurées. Prenons le cas du cluster cosmétique. Nous avions, au départ, des femmes qui, en intelligence collective, se réunissaient pour acheter à Dubaï des marchandises qu’elles rassemblaient dans un container, qu’elles faisaient venir à Mayotte et qu’elles vendaient ensuite de manière informelle. Ces produits n’étaient pas conformes à la réglementation européenne. La mise en place du cluster a attiré un certain nombre de ces négociantes, et leur a permis de prendre conscience que la réglementation allait s’appliquer un jour ou l’autre à Mayotte. Elles ont compris que leur activité était en danger, et que la seule façon de continuer à travailler dans ce domaine serait de devenir elles-mêmes productrices. Aujourd’hui, certaines ont créé de petites entreprises qui commencent à fabriquer des produits cosmétiques mahorais, et portent un projet d’atelier de transformation collectif.
F.I. : Le territoire de Mayotte n’est pas extensible. Une fois qu’un cluster aura permis de structurer une filière ou un secteur donné, ne risque-t-on pas d’arriver à un point où – concurrence oblige – les différents acteurs commenceront à se tirer dans les pattes ?
A.T. : Non. Le phénomène classique dans les clusters qui fonctionnent bien, c’est qu’ils se projettent vers l’extérieur. En Nouvelle-Calédonie, par exemple, je suis intervenu sur un cluster qui s’était structuré autour des déchets. Au départ, n’en faisaient partie que les gens impliqués dans la collecte. Ils étaient un peu statiques, avaient accompli tout ce qu’ils avaient à faire dans leur champ d’actions. Ils se sont alors élargis à l’ensemble de la filière, ont doublé le nombre d’adhérents. Ça a fait appel d’air, et de nouveaux projets ont émergé. En fin de compte, ils se sont rendu compte que le territoire de la Nouvelle-Calédonie était trop petit pour eux, et ont exporté leur savoir-faire dans les autres îles du Pacifique.
F.I. : Donc le cluster serait un bon outil pour intégrer Mayotte dans l’économie de la grande région océan Indien/Afrique de l’Est ?
A.T. : Absolument ! On peut faire des choses incroyables, mais cela prend du temps. Aujourd’hui, on plante les graines.
Une deuxième jeunesse pour l’hôtel de ville de M’tsangamouji

Après plus de cinq mois de travaux, les nouveaux locaux de la municipalité de M’tsangamouji ont été officiellement inaugurés, ce mercredi après-midi. Cette rénovation a été réalisée avec comme objectif d’améliorer le confort des usagers et des agents.
Après le temps des discours, la coupure du ruban a officialisé la fin des travaux de rénovation du bâtiment de l’hôtel de ville. Échelon de proximité du service public, la mairie de M’tsangamouji accueille désormais agents et usagers dans des locaux totalement rénovés. Lors de son discours, le maire de la commune, Saïd Maanrifa Ibrahima a tenu à mettre en lumière « la capacité des agents à s’adapter à la vue de la durée des travaux ».
Création de salles de repos
Dans le but d’offrir une deuxième jeunesse aux locaux âgés d’une dizaine d’années et en adéquation avec l’augmentation des effectifs, la réhabilitation de la mairie a permis de « mieux agencer les espaces » et de résoudre « les problèmes climatiques liés aux plafonds, mais aussi améliorer l’isolation phonique », explique François Persée, directeur général des services de la ville. Le bâtiment accueille désormais des espaces de repos, inexistants auparavant. C’est principalement l’accueil qui a été repensé, avec un espace dédié fermé créé. Un local de stockage pour les archives a également vu le jour et celui existant fut agrandi, afin de libérer de l’espace dans les bureaux.
500.000 euros de travaux
Réaliser des travaux au sein d’un site occupé « est toujours compliqué, car il faut assurer une continuité de service », note Saïd Maanrifa Ibrahima. « Il a fallu continuer à assurer les services de l’état-civil et de la scolarité », ajoute-t-il. L’une des autres raisons de la réalisation de ces travaux est la sécurisation du site. Afin de répondre à la problématique de l’insécurité, toutes les menuiseries ont été changées, une clôture et un nouveau portail ont été installés. Le coût global de ces travaux de rénovation s’élève à 500.000 euros, dont 360.000 euros financés par la préfecture de Mayotte. « S’il y a bien une commune ou l’argent est dépensé convenablement, c’est bien celle de M’tsangamouji ! », lance le président du Département, Ben Issa Ousseni. Même avis pour le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, qui affirme lui aussi que la commune est « un exemple d’argent public bien dépensé ».
La rénovation de la mairie s’inscrit dans un projet plus global de réhabilitation. « Ce n’est qu’une étape dans la revitalisation du quartier », affirme le premier magistrat de la commune. En effet, d’autres infrastructures sont d’ores et déjà prévues, notamment ceux du terrain de foot – pour le transformer en stade, le chantier de réhabilitation de la lagune d’Ambato, la construction d’une mairie annexe ou encore les travaux afin de couvrir le plateau sportif. Une majorité d’entre eux devraient voir le jour au cours de l’année 2024.
Le projet du gymnase départemental du Nord avance
En parallèle aux travaux menés par la ville de M’tsangamouji, un autre grand chantier d’envergure est prévu au sein de la commune, celui du gymnase départemental du Nord. Annoncé l’année passée, la construction de ce gymnase devrait permettre d’accueillir différentes disciplines. Une nouvelle étape dans ce projet vient d’être franchie, avec le dépôt du permis de construire. La commune ambitionne d’être « prête pour l’accueil des Jeux des îles en 2027 ».
Petite mobilisation contre la réforme des retraites ce mercredi
Une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites a eu lieu, ce mercredi 15 mars. Une quarantaine de personnes étaient sur le parvis du comité de tourisme à Mamoudzou pour dire non à un report de l’âge légal de la retraite à 64 ans. « Malgré le fait que nous ne soyons pas nombreux, il faut continuer à se dire que le combat que nous menons est juste ! », affirme Anssiffoudine Port Saïd, co-secrétaire du syndicat FSU. Les syndicats avaient misé sur ce mercredi puisque cette mobilisation a lieu en même temps que la commission mixte paritaire, moment important du calendrier parlementaire.
L’enjeu est similaire ce jeudi avec le projet de loi présenté à l’Assemblée nationale. « L’enjeu, c’est demain, c’est important d’être mobilisés ! » est réaffirmé au micro.
Le Raid installé définitivement à Mayotte
Ce mardi 14 mars, avait lieu la cérémonie d’installation du Raid à Mayotte, présidée par le préfet Thierry Suquet. Le contrôleur général Jean Baptiste Dulion, chef du Raid national et le commissaire général Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale étaient présents pour accueillir cette unité d’élite de la police. Depuis le 22 novembre et les violents affrontements entre des bandes de Doujani et Kawéni, dix hommes du Raid sont installés sur le territoire. « Il y a un roulement chaque mois, avec les antennes de métropole et de La Réunion mais pas de date de fin de contrat. Le Raid est prévu pour rester jusqu’à ce que sa présence ne soit plus utile sur le territoire », précise le directeur territorial de la police nationale, Laurent Simonin. A l’issue de la cérémonie, une plaque commémorative a été dévoilée. « Cette unité spécialisée, dont l’acronyme signifie « Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion », aguerrie dans la lutte contre le crime organisé, le grand banditisme et le terrorisme est un soutien efficace et pérenne dans la gestion des crises de violences qui secouent l’île », assure la Police nationale.
Un homme atteint de troubles psychiques tue son cousin et blesse gravement sa grand-mère
Ce mercredi 15 mars, vers 8h du matin, un homme de 39 ans s’est rendu chez sa grand-mère à Kani-Kéli, dans le sud de Mayotte. Sans que la raison ne soit encore déterminée, il aurait donné des coups de couteau à sa grand-mère et à son cousin. Le jeune homme âgé de 17 ans aurait été poignardé à environ huit reprises et aurait succombé à ses blessures, dans la cour de la maison familiale. La grand-mère, âgée de 90 ans, aurait également reçu plusieurs coups de couteau au niveau de la tête.
Evacuée en hélicoptère au CHM de Mamoudzou, son pronostic vital est engagé. C’est un membre de la famille, qui a découvert la scène en arrivant dans la maison, qui a prévenu les secours. L’auteur des faits se serait, lui, enfui. Il a été interpellé par les gendarmes chez lui, non loin de la scène du crime. Atteint de troubles du comportement, il était « connu pour avoir fait de petites bêtises », précise la gendarmerie. Un commentaire qui fait rire jaune une de nos lectrices, qui dresse un profil plus sombre du suspect. « Plusieurs personnes ont déjà porté plainte contre lui pour des menaces de mort, vol, agression sur des adultes et enfants », détaille cette femme qui le « connaît personnellement ».
Le corps du défunt va être autopsié. L’auteur présumé des faits a, quant à lui, été placé en garde à vue à la brigade de M’zouazia. Il est entendu par la brigade de recherches de Koungou, ce mercredi après-midi.
Ramadan : l’observation de la lune prévue ce mercredi 22 mars
Le Grand Cadi de Mayotte, Mahamoudou Hamada Saanda, informe la communauté musulmane de Mayotte que le prochain jour d’observation lunaire pour déterminer le début du mois de ramadan sera le 29 chabane 1444, correspondant au mercredi 22 mars 2023. Le Grand Cadi demande à tout musulman qui verra le croissant de lune au soir du mercredi 22 mars d’informer le conseil cadial au 06.39.68.40.41.
Mayotte et l’Espagne se rencontrent, ce jeudi, à Coconi
Le pôle d’excellence rurale de Coconi, en partenariat avec le collège de Sada, organise une matinée autour de la gastronomie mahoraise et de la culture espagnole. Ce projet artistique et culturel, porté par une professeure d’espagnol du collège, vise le développement de compétences linguistiques et audiovisuelles des élèves, le rapprochement entre la culture mahoraise et espagnole et enfin, la promotion des saveurs de Mayotte.
Accompagnés de jeunes stagiaires du RSMA, les élèves du collège de Sada (classe de 3e LCE Espagnol) mettront en avant des recettes traditionnelles mahoraises qu’ils auront l’honneur de faire déguster au public. Ainsi, une séance de dégustation est prévue le jeudi 16 mars 2023 à 12h30 au PER.
Risque vectoriel : les agents seront à Tsingoni, Majicavo et Labattoir
La brigade de lutte anti-vectorielle continue de parcourir les quartiers. Ils seront cette semaine à Tsingoni, Majicavo et Labattoir, informe l’Agence régionale de santé. La semaine dernière, 2.279 domiciles ont été visités. Les équipes sur le terrain ont recensé 1.880 gîtes dont 107 contenaient des larves de moustiques soit 6 % des gîtes recensés.
Pour limiter la prolifération des moustiques et le risque de transmission des maladies, il est important d’éliminer les endroits où l’eau peut stagner, vider les récipients contenant de l’eau, changer l’eau des plantes et fleurs chaque semaine, vérifier le bon écoulement des gouttières et couvrir les réservoirs d’eau hors d’usage.
La station Total de Passamaïnty fait désormais relais La Poste
Depuis le lundi 9 janvier 2023, la station-service TotalEnergies de Passamaïnty propose une nouvelle offre de proximité en partenariat avec La Poste. Ce partenariat vise à offrir aux clients l’essentiel des services de La Poste, sur une amplitude horaire plus grande, y compris le week-end. Tout en ayant accès à toute la gamme de produits et services proposés par TotalEnergies dans sa station-service de Passamainty, les clients pourront désormais y effectuer aussi leurs opérations postales courantes : achat de produits philatéliques (timbres de collection), enveloppes « Prêt à Poster » et emballages Colissimo « Prêt-à-expédier » ; affranchissement de lettres, colis et envois recommandés, dépôts des envois postaux, recommandés compris ; emballage Chronopost.
Au sein de la boutique de la station, les services de La Poste sont facilement identifiables grâce à un espace personnalisé et une signalétique spécifique aux couleurs de La Poste. « Le partenariat signé entre TotalEnergies Marketing Mayotte et La Poste illustre la volonté des deux entreprises de répondre toujours mieux aux nouveaux besoins et usages de consommation de leurs clients. Cette nouvelle forme de présence postale actualise et complète l’implantation du réseau La Poste dans la commune de Mamoudzou, et permet aux habitants de bénéficier à proximité de chez eux des services le plus courants de La Poste. En continuant de s’ouvrir ainsi à de nouvelles offres de services, TotalEnergies Marketing Mayotte confirme une fois encore l’importance de son ancrage sur le territoire, au plus près de ses clients », promeut la société.
Horaires d’ouverture de la service-station de Passamaïnty : du lundi au samedi : de 6h à 20h, le dimanche : de 6h à 19h. Horaires d’ouverture du service Relais : du lundi au samedi : de 8h à 12h et de 14h à 18h, le dimanche : de 8h à 12h.
L’agriculture biologique avance avec l’implantation d’un auditeur dédié
Dorénavant, un « auditeur Agriculture Bio » basé à Mayotte effectue les audits et contrôles de certification, simplifiant les démarches pour les agriculteurs qui souhaitent obtenir le précieux label AB, annonce l’Epfam (L’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte) dans un communiqué. Emmanuel Desdoigts, ingénieur en développement agricole indépendant et présent à Mayotte depuis 2010, est devenu auditeur Agriculture Bio pour le compte de Certipaq-Bio, organisme certificateur jusqu’alors implanté uniquement en métropole et à La Réunion. La présence continue de l’auditeur à Mayotte devrait avoir un impact majeur sur le développement de l’agriculture biologique, en rendant les audits et contrôles plus simples et accessibles pour les agriculteurs du territoire désireux d’être certifiés Agriculture Bio. Les agriculteurs qui souhaitent se lancer dans le processus de certification bio peuvent contacter agriculture.bio@epfam.fr pour obtenir un accompagnement technique et administratif par l’Epfam, et contact@radis.yt pour rentrer en contact direct avec l’auditeur.
Ramadan : la ville de Bandrélé organise une réunion pour les tournois
Afin de préparer l’organisation des tournois ramadan de cette saison, le président de l’Office municipal de la jeunesse et des sports de la commune de Bandrélé, Faidine Houmadi, convie l’ensemble des organisateurs de chaque village (Dapani, Mtsamoudou, Bambo, Bandrélé, Nyambadao, Hamouro) à une réunion ce dimanche 19 mars, à la salle de conseil de la mairie de Bandrélé, à 9H. Toutes les disciplines ayant prévu d’organiser des tournois y sont invitées.
Pour toute information complémentaire, contacter le coach Issouf : 06 39 28 16 09.
Réouverture des boutiques Mzuri Sana à Baobab et à Jumbo Score
Suite à une rénovation soutenue par les Fonds européen de développement régional (Feder), les boutiques le 27 février à Baobab et le 8 mars à Jumbo Score sont de nouveau ouvertes. Implantée dans les plus grands centres commerciaux de Mayotte, Mzuri Sana s’empare des outils modernes au service de l’artisanat local. Avec le financement européen, la bijouterie-horlogerie présente à Mayotte depuis 2019 s’est lancée dans la rénovation et le changement de ses deux boutiques situées à Jumbo Score et Baobab. « Ce nouvel aménagement révélateur d’harmonie et de modernité participera à la promotion de la fabrication locale à travers le monde ainsi qu’au rayonnement du savoir-faire mahorais », fait valoir l’enseigne qui vend en boutique et en ligne de nombreux bijoux et montres pour la femme, l’homme et l’enfant. Le soutien financier apporté par le Feder a notamment permis la création de deux emplois et l’amélioration des outils de production de l’atelier. À ce sens, les artisans locaux désirant promouvoir leurs produits sont appelés à rejoindre Mzuri Sana pour favoriser le développement de l’artisanat local.
Un appel à projets pour lutter contre la délinquance
La préfecture de Mayotte lance un appel à projets au titre du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour l’année 2023. Le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) permet de financer la réalisation d’actions découlant de la stratégie nationale de prévention de la délinquance et de la radicalisation. Le FIPD est l’outil de financement des politiques de prévention de la délinquance et de prévention de la radicalisation s’appuyant sur deux cadres d’intervention ; la stratégie de prévention de la délinquance 2020-2024 et le plan national de prévention de la radicalisation « prévenir pour protéger » du 23 février 2018.
Il s’articule autour de trois axes forts, à savoir la prévention de la délinquance chez les jeunes, qui placée au cœur de ce plan, constitue un enjeu majeur et vise à éviter le basculement ou l’enracinement des jeunes dans la délinquance, la protection des personnes vulnérables (le deuxième axe priorise la lutte contre les violences faites aux femmes et les dérives sectaires, ainsi que le renforcement de la prévention des violences et l’amélioration de l’accompagnement des victimes), ainsi que la gouvernance locale ou le renforcement de l’implication des collectivités territoriales dans la prévention de la délinquance. Le délai limite de réception des dossiers est fixé au vendredi 14 avril, à 18h. Les conditions d’éligibilité au FIPD 2023, les fiches de présentation ainsi que le contrat d’engagement républicain sont publiés sur le site de la préfecture à l’adresse suivante : https://www.mayotte.gouv.fr/Publications/Appels-a-projets/2023
Assises de Mayotte : « le guérisseur » condamné à dix ans de prison
Prétextant libérer les esprits d’une trentenaire, un foundi comorien en a profité pour abuser d’elle en avril 2020. Alors qu’il devait guérir la tante de la victime, il a réussi à s’isoler avec cette dernière dans une maison située sur les hauteurs de Tsoundzou 1. Ce lundi, lors du premier jour de ce procès d’assises de Mayotte, la jeune femme a déclaré « être dans un état second » quand l’homme de 37 ans aujourd’hui lui a demandé de retirer ses vêtements. Il en a profité pour toucher la victime, d’abord avec ses doigts, puis en la pénétrant avec son sexe, malgré son refus exprimé à plusieurs reprises. Choquée, celle-ci ne souhaite plus voir sa tante, qu’elle considérait pourtant comme sa mère. Cette dernière a affirmé à la barre qu’elle « avait peur que le foundi jette un sort à « sa fille » » pour expliquer son refus d’aller voir la police. La cour d’assises de Mayotte a reconnu Adhuhardine Ousseni coupable, ce mardi 14 mars, et l’a condamné à dix ans de prison.
Semaine des mathématiques : les élèves incités à « jouer pour mieux apprendre »
Dans le cadre de la semaine des mathématiques, les futurs enseignants de la discipline en formation au centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Dembéni ont organisé ce mardi une journée d’ateliers et de jeux savants à destination des scolaires. Près de 300 élèves ont participé à l’événement.
« Deux tiers ! », s’exclame le jeune garçon qui, d’un grand geste de la main, s’empare du petit totem en bambou disposé au centre de la table, et refile le reste de son paquet de cartes au camarade lui faisant face, moins rapide. Entassés sous l’un des chapiteaux montés sur le plateau sportif du centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Dembéni, ce mardi matin, ces élèves de sixième jouent au « Jungle Maths » : une variante mathématiques du fameux « Jungle Speed » inventée par Maxime et Antoine, enseignants stagiaires en deuxième année de master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation). Le principe est simple : les joueurs retournent une carte chacun à leur tour, sur laquelle se trouve une fraction (sous forme numérique, de parts de pizza, ou de ligne graduée). Lorsque deux joueurs ont devant eux des fractions de même valeur, ils doivent attraper le totem le plus vite possible.
Sur le reste de l’esplanade, d’autres chapiteaux abritent différents ateliers, tous centrés sur les mathématiques. L’événement était organisé par les élèves du master MEEF du CUFR, enseignants stagiaires lauréats du Capes à affectation locale, dans le cadre de la semaine des mathématiques – une action nationale visant à « proposer une image actuelle et vivante » de la discipline. Près de 300 élèves de primaire et du secondaire des quatre coins de l’île ont été accueillis pour participer aux activités proposées. Cartographie, algorithmie, puzzles et casse-têtes… de quoi bien s’amuser !
Faire des maths sans s’en rendre compte
« La semaine des maths, c’est fait pour montrer nos outils pédagogiques… et la journée d’aujourd’hui est basée sur le jeu ! », renseigne Xavier Meyrier, l’inspecteur académique de mathématiques. « Le jeu permet de mettre les élèves à l’aise. Les enfants, naturellement, aiment jouer. C’est idéal pour aborder une nouvelle notion, ou en fin de chapitre pour réinvestir les connaissances. Cette pédagogie a toute sa place en classe », estime Abdallah Hachim, enseignant stagiaire, qui initie ce mardi les élèves à différents puzzles et casse-têtes qu’il a confectionnés lui-même. « Ces jeux reposent sur des théories mathématiques, mais le joueur les résout avec sa logique. C’est un bon moyen de montrer aux élèves que dans les maths, on ne réussit pas tout d’un coup ! On essaye, on échoue, on réessaye… et malgré la difficulté, on continue. C’est un principe d’apprentissage général », plaide le jeune homme, par ailleurs récompensé en juin dernier aux Trophées mahorais de l’entreprise pour sa plateforme de soutien scolaire en ligne. A tour de rôle, des groupes d’élèves passent sous son chapiteau et se confrontent aux casse-têtes proposés : un puzzle pour aborder la symétrie, un tour de magie pour découvrir les nombres binaires… on fait des maths sans s’en même rendre compte.
Alors que la dernière enquête TIMSS du Boston College – qui évalue les compétences en maths des élèves de CM1 et de quatrième dans les différents pays de l’OCDE – plaçait la France en queue de peloton, la pédagogie ludique est-elle une solution pour redresser la barre ? « Ré-intéresser les élèves aux mathématiques est une nécessité. D’une part, il y a un socle commun de connaissances mathématiques qu’il est indispensable pour un citoyen de connaître au XXIe siècle. D’autre part, les mathématiques sont aussi un outil pour tendre vers l’excellence. En créant de l’émulation autour des maths, on donne de l’ambition aux jeunes. C’est primordial sur ce territoire », répond l’inspecteur.
Les Olympiades des mathématiques de retour à Mayotte
Alors que de nombreuses actions ont été menées dans les établissements de l’île dans le cadre de la semaine des mathématiques, notons que pour la première fois depuis plusieurs années, les Olympiades de mathématiques se tiennent à Mayotte, ce mercredi matin. 709 élèves des classes de première de six lycées de l’île se sont inscrits pour participer à cette épreuve de quatre heures au cours de laquelle ils devront résoudre des problèmes complexes, qui nécessitent une approche particulière. « Les participants doivent certes mobiliser des connaissances antérieures, mais aussi leur intuition, leur logique. Ce sont des problèmes tout à fait différents de ceux étudiés en classe », informe Dominique de Bollivier, enseignante au lycée de Petite-Terre, qui a activement participé à l’organisation – et donc au retour – du concours dans l’académie de Mayotte. « Dans mon petit groupe de préparation des Olympiades, l’un des élèves m’a demandé : – Madame, pourquoi les maths c’est pas tout le temps comme ça ? ». Pour les participants, les Olympiades sont l’occasion de se confronter aux autres, mais surtout à eux-mêmes. « C’est un premier aperçu de ce qui les attend plus tard : les examens, les concours… », avance l’enseignante. « On espère que certains élèves mahorais pourront être récompensés au niveau national, comme cela a pu être le cas sur d’autres concours ! », concède Xavier Meyrier, l’inspecteur.
Attaques au cocktail Molotov à Tsoundzou 1
Après des accrochages, ce week-end, entre bandes de jeunes et les forces de l’ordre, plusieurs attaques ont été recensées à Tsoundzou 1, lundi et ce mardi. La police et les automobilistes coincés dans les bouchons font face à une escalade dans la violence avec l’utilisation de cocktails Molotov.
Trois bus de ramassage scolaire ont été attaqués tôt ce mardi matin à Tsoundzou 1, alors qu’un barrage constitué de poubelles avait été dressé en travers de la route, au niveau de la boulangerie. Une dizaine d’individus cagoulés, dissimulés côté mangrove, ont jeté des projectiles sur les véhicules, dont des cocktails Molotov. Vers 5h20, la brigade anti-criminalité (Bac) a été dépêchée sur place, en renfort d’un groupe de gendarmes mobiles. Les assaillants ont été repoussés à l’aide de grenades lacrymogènes. L’un d’entre eux, un jeune majeur, a pu être interpellé et placé en garde à vue. L’incident a provoqué un dysfonctionnement du ramassage des élèves, et d’importantes perturbations de la circulation : des embouteillages ont été constatés jusqu’à Tsararano. Les forces de l’ordre rapportent qu’aucun blessé n’est à déplorer, mais notent un durcissement des méthodes des délinquants. L’usage de cocktails Molotov, jusqu’ici très rare, serait de plus en plus courant.

Sur les réseaux sociaux, des automobilistes expliquent avoir été, eux aussi, pris à parti par les individus. « [Ils] sont venus vers nous avec la machette levée en criant ‘Téléphone ! Téléphone ! Il y a des voitures qui ont reçu des galets et des conducteurs à qui on a mis la machette à la gorge », rapporte un utilisateur, invitant les victimes à porter plainte.
Un peu plus tard dans la matinée, une opération conjointe de sécurisation et de lutte contre l’immigration clandestine à Tsoundzou 1 et Tsoundzou 2 a débouché sur l’interpellation de cinq personnes en situation irrégulière sur le territoire. La police indique « qu’ils feront l’objet d’une procédure de reconduite à la frontière.
« La guerre civile couve à Mayotte«
Député de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine a réagi aux faits de Tsoundzou 1, ce mardi. « Après les actes de terrorisation vécus à l’automne dernier, la guerre civile couve à Mayotte, comme en atteste la multiplication des attaques au cocktail molotov. Depuis vendredi, une quinzaine de véhicules de transport collectif ont été attaqués, traumatisant les passagers comme les conducteurs et entravant le droit essentiel de nos enfants à l’éducation. Ce [mardi] matin encore, à Tsoundzou, de nombreux véhicules ont été pris d’assaut et leurs conducteurs menacés, parfois la machette sous la gorge », constate le parlementaire mahorais. Celui-ci ne cache pas son impatience concernant la grande opération de décasage prévue en avril, il encourage d’ailleurs Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, « à conserver le cap et une main ferme malgré les embûches annoncées par des structures associatives qui se sont spécialisées dans la défense des droits des délinquants ».
« Pertubation du transport scolaire, ce mercredi. «
Suite aux caillassages à Tsoundzou 1, le Réseau Halo’ Mayotte prévient “que des perturbations sont à prévoir” à partir de ce mercredi dans la zone de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou. Les lignes partant de Hajangua à Kawéni et de Kawéni vers Hajangua sont concernées. Le réseau de transport prévient cependant que le ramassage scolaire fonctionne normalement dans les autres zones du département.
Concours jeunes entrepreneurs : dix minutes pour convaincre

Pour la deuxième année, Oudjérebou, la couveuse d’entreprises de Mayotte, en partenariat avec le Rotary club Mamoudzou Hippocampe a organisé un concours dédié à la jeunesse mahoraise. Le projet « Concours jeunes entrepreneurs » qui vise à initier les jeunes à se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat, arrive à son terme. En effet, le grand jury s’est réuni, ce mardi matin, pour découvrir et juger les présentations des élèves.
Tout au long de la matinée, les locaux de la couveuse d’entreprises Oudjérébou ont accueilli le grand jury final du « Concours jeunes entrepreneurs ». Débuté le 23 janvier dernier, ce concours a pour but de mettre en lumière les jeunes porteurs de projets et les établissements scolaires. Au total, ce sont sept projets, collectifs ou individuels, qui ont germé dans la tête des participants scolarisés à Sada, Kawéni, Dzoumogné ou encore Mamoudzou. Deux catégories étaient mises en place, une pour les lycéens et une pour les étudiants. Tour à tour, les jeunes porteurs de projet sont passés face à leur jury respectif. Pour Farid Ellouz, président de commission d’administration du Rotary Club et membre du jury, ce projet permet de « stimuler l’esprit entrepreneurial chez les jeunes ».
Un pitch, des questions et des réponses
Une fois installés face aux quatre membres du jury, les élèves avaient dix minutes pour convaincre avec leur pitch de création d’un modèle entrepreneurial favorable au développement économique local, puis la place été faite au jeu des questions-réponses. Avant d’entrer dans la salle, Ismaël confie qu’il « est forcément un peu stressé, mais j’ai confiance en moi et en mon équipe ». Une fois dans la salle face au jury, place à la concentration. Les présentations s’enchaînent et les applaudissements des jurys se font entendre. Dans le but de mieux cibler l’activité présentée, les jeunes ont dû répondre à des questions portant sur la compétitivité du projet, sur sa viabilité, mais aussi sur les demandes d’éclairage autour des chiffres donnés. « Faites attention aux informations que vous transmettez ! », rappelle l’un des membres du jury.
Magasin pédagogique au sein d’un établissement, jeu de cartes interactif, centre d’appel et de relation clients, application sportive sont autant de projets proposés par ces jeunes entrepreneurs. Afin de déterminer le meilleur projet, plusieurs critères d’évaluation sont pris en compte, comme l’analyse de marché, le plan marketing ou encore la valorisation du projet. Lala Ralaimoria, membre du conseil d’administration d’Oudjérébou et membre du jury, explique, que de son point de vue, « ce qui sera important c’est l’idée, qu’elle soit innovante. La maturité du porteur de projet est aussi importante, s’il est investi et à fond. C’est pour moi, un gage de réussite ».
Du stress et de l’émotion
La participation à ce concours a permis aux élèves de se rendre compte des difficultés de créer un projet, mais aussi pour certains, de consolider leur projet professionnel. Cette démarche permet également de sensibiliser les jeunes à la recherche de financement. Mais aussi, « de savoir présenter un projet et répondre aux questions du jury. Pour eux, c’est également s’entrainer en s’amusant », note Bouény Fatyma Idaroussi, professeur d’éco-gestion au lycée de Sada.
Une fois les pitch terminés, la pression et le stress redescendent pour les jeunes concurrents. A la sortie de sa présentation, Fazal-Karim, élève au lycée de Sada confie que « c’était un peu stressant, mais on a bien aimé ce challenge ». De leur côté, les élèves de CAP du lycée des Lumières expliquent que « ça s’est très bien passé, on a réussi à présenter notre projet et on espère que l’on va gagner ! ». L’émotion était également présente du côté des professeurs référents, « je suis fier de nos élèves ! » lance Yann Broche, professeur de lettres au lycée des Lumières, à Kawéni. « Nous avons des jeunes qui ont une idée du monde de l’entreprise. Ils comprennent la mécanique, ils ont des ambitions, des rêves, mais l’aspect structurel de l’entreprise est difficile à définir pour eux », note le jury à l’issue des présentations.
Dossier de candidature, création d’un business plan et d’une étude marketing, entrainement oral, réalisation d’un pitch, toutes les cartes sont désormais dans les mains de ces futurs jeunes entrepreneurs, qui pourront, à terme réaliser leur rêve entrepreneurial. Le vainqueur de chaque catégorie remportera 4.000 € – soit 8.000 € au total – et le plaisir d’être arrivé en tête. Dans quel établissement scolaire ira le trophée du jeune entrepreneur 2023 ? Réponse lors de l’annonce des gagnants ce samedi 18 mars, au lycée des Lumières !