La ville de Mamoudzou organise la deuxième édition du Carnaval de l’identité et de la culture de Mamoudzou les 20 et 21 mai 2023 dont la thématique de la parade portera sur la mode au fil des années. Parmi les temps forts de l’événement, la ville organise un salon de la mode sur le parking du ponton de plaisance. A cette occasion, un appel à manifestation d’intérêt « compétences et métiers de la mode » est publié afin de permettre aux acteurs du territoire spécialisés dans la création mode et la confection du vêtement (créateur ou designeur textile, créateur ou designeur de mode, styliste-modéliste, maitre-tailleur, modiste, couturier, brodeur, bottier etc.) de candidater pour exposer dans le salon.
Ce salon permettra aux acteurs spécialisés dans la création mode et la confection du vêtement d’être plus visibles à travers l’exposition et la valorisation de leurs créations. Ils pourront également décrire leur processus de création lors du salon et magnifier leurs tenues et accessoires lors d’un défilé sur site. L’objectif est avant tout de valoriser leur savoir-faire et de les faire découvrir au grand public. L’appel à manifestation est disponible en ligne sur https://bit.ly/aam-cicm2023-exposants-salon-de-la-mode Le dépôt des candidatures est ouvert jusqu’au 30 avril 2023 à 18h. Les candidatures sont à adresser par e-mail à yt.yasmine@mamoudzou.yt. Pour plus d’informations, les services de la Ville se tiennent à votre disposition par téléphone au 06 39 69 52 74. Une réunion d’information générale dédiée aux futurs exposants se tiendra le mardi 25 avril 2023 à la MJC de Mamoudzou (M’gombani) à 15h.
A proximité d’une boîte de nuit, le 24 mars 2019, une interne en médecine a été violée par un groupe de jeunes hommes. Quatre accusés, de 24 à 30 ans, répondent de ce fait (avec la circonstance aggravante de la réunion) devant la cour d’assises de Mayotte, depuis ce mercredi 19 et jusqu’au mardi 25 avril. Un autre de 34 ans est jugé pour complicité du chef de viol en réunion.
Son vingt-sixième anniversaire avait tourné au cauchemar. La nuit du 23 au 24 mars 2019, alors que la jeune interne en médecine était allée dans une boîte de nuit de Mamoudzou avec ses amies, elle y croise un camarade avec qui les relations sont tendues. Ils décident de sortir par une issue de secours pour en discuter. La suite, c’est elle qui le raconte, lors du premier jour de ce procès d’assises (qui a pris du retard car un accusé ne voulait pas quitter sa cellule), ce mercredi 19 avril. « On a essayé de revenir en tapant sur la porte, mais le vigile n’a jamais voulu nous laisser rentrer. [Le garçon] a décidé de faire le tour pour rentrer par la porte principale. Je ne connaissais pas le chemin et il faisait sombre. J’ai préféré rester en-dessous des grosses lumières, j’étais rassurée en sachant les vigiles de l’autre côté de la porte », raconte celle qui avait bu, « mais ne titubait pas ». Isolée à l’extérieur, elle se retrouve toutefois entourée d’un groupe d’hommes sans savoir combien ils sont. Décrivant un black-out de quelques secondes, elle se souvient être, quelques mètres plus loin, « allongée », « dans un coin hypernoir ». Alors qu’un des hommes est sur elle, elle commence « à se débattre, lui demander qui il était ». « Ça a duré vingt minutes, puis j’en ai eu assez de me débattre. Ils étaient plusieurs, c’étaient des hommes et je suis un petit gabarit », dit-elle en pleurs. Elle se souvient aujourd’hui de deux hommes qui la pénètrent à tour de rôle et d’un calvaire « d’une heure et demie ».
« Je savais que je devais prendre des comprimés »
Essayant de sympathiser avec ses agresseurs, ceux-ci la laissent tranquille. L’un d’eux fume même une cigarette, discute avec la victime et lui donne son surnom. « Ils se sont peu à peu écartés et j’ai pu m’enfuir en remontant jusqu’à la porte de secours », se remémore-t-elle. Cette fois-ci, elle n’hésite pas à grimper sur les barbelés pour haranguer les vigiles de l’autre côté, qui lui ouvrent la porte. « On l’a vu débarquer comme une furie, criant qu’elle avait été violée », décrivent toutes les témoins et amies présentes ce mercredi. « Choquée », elle demande aux autres de l’emmener à l’hôpital. « Je suis médecin, je sais ce qu’il faut faire dans ces cas-là. Je savais que je devais prendre des comprimés pour ne pas avoir de maladies », rappelle-t-elle, à la barre. Juste après les faits, l’enquête des policiers s’est d’abord orientée sur le surnom donné, puis les différentes traces de sperme, d’ADN sur les vêtements de la jeune femme et un bandana ont permis de remonter peu à peu aux cinq accusés.
Sur le banc du tribunal judiciaire de Mamoudzou, ce mercredi, quatre écoutent avec attention, le cinquième reste prostré avec la tête baissée. Agés de 24 à 34 ans, certains sont connus de la justice pour des vols, des violences, l’un des plus jeunes fait partie de ceux qui ont ôté la vie de Christophe Brousset à Kawéni en 2016 (il était alors sous contrôle judiciaire en 2019, en attendant le procès qui lui a valu récemment une condamnation à vingt ans de réclusion). Celui qui regarde dans le vide, de nationalité malgache, est le seul à avoir un casier vierge. Le plus âgé, 34 ans, a un pedigree mentionnant plusieurs vols, surtout dans sa jeunesse. Mais contrairement aux quatre autres, il est poursuivi pour complicité de chef de viol en réunion du fait de sa présence sur les lieux. Car s’il s’agit bien de celui qui a discuté avec la victime à un moment, il n’est pas avéré qu’il ait eu une part active au cours des événements.
Le verdict pourrait tomber mardi, ou un jour plus tard si le troisième jour du procès (vendredi) s’avérait férié avec l’Aïd.
Meurtre à Doujani : un jeune homme de 21 ans mis en examen
Dans la soirée du lundi 17 avril, un homme de 27 ans a perdu la vie à Doujani. Les circonstances restent floues, nos confrères de Mayotte la 1ère ont évoqué un coup de machette porté à la tête lors d’un différend. En tout cas, un jeune homme de 21 ans a rapidement été interpellé par la police, nous confirme le Parquet. Devant le juge d’instruction, ce mercredi 19 avril, il a reconnu les faits et a été mis en examen. Il a été placé en détention provisoire. Les magistrats se veulent prudents sur cette affaire et indiquent que « les investigations sont toujours en cours ».
Au travers d’un manifeste du 11 avril, la communauté éducative de Mayotte exprime son inquiétude face à l’opération Wuambushu, qui devrait débuter d’ici quelques jours sur l’île. Intitulée « Ra Hachiri pour nos élèves », cette déclaration réaffirme la volonté des personnels de l’Éducation nationale de soutenir les élèves lors du plan de décasages et d’expulsions massives de personnes en situation irrégulières.
En tant que membres de la communauté éducative du 101e département français, les signataires du manifeste daté de ce 11 avril, affirment que « dans l’intérêt de leurs élèves autant que de l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale et des missions qu’ils portent au quotidien », ils décident d’exprimer leur inquiétude face à l’opération Wuambushu. Pour les signataires de cette déclaration écrite, les grandes manœuvres lancées par l’État « risquent de considérablement dégrader notre sécurité et surtout celle des élèves placés sous notre responsabilité ».
L’initiative, qui devrait débuter dans les jours à venir, prévoit la destruction de logements insalubres et l’expulsion de personnes en situation irrégulière. La communauté éducative, qui entend accompagner et soutenir les élèves dans leurs démarches, s’étonne, comme d’autres acteurs du territoire notamment les soignants, « de ne pas avoir été consultés et qu’aucune concertation n’ait été proposée » quant au lancement de cette opération.
Création d’une structure associative ad-hoc
Au travers de ce texte, la communauté éducative de Mayotte tient donc « à faire valoir, dans l’intérêt de nos élèves concernés par les décasages et reconduites à la frontière, que nous ferons tout notre possible pour favoriser, en lien avec les institutions judiciaires et administratives, des solutions leur permettant de poursuivre leurs études sur le territoire lorsque c’est leur volonté ou de faciliter la transition vers un système scolaire à l’étranger en lien avec les structures associatives spécialisées ».
Pour ce faire, les signataires prévoir la création d’une structure associative ad-hoc, « sans étiquette politique, ni couleur syndicale », précisent-ils dans le manifeste. Cette association permettra d’assurer le suivi des élèves, mais aussi de les accompagner dans la défense de leurs droits devant les juridictions administratives.
Ne niant pas les lourds problèmes du territoire, les rédacteurs de ce manifeste ne prétendent pas « détenir les clés de leurs résolutions, lesquelles exigent en tout cas dialogue, respect et concertation ». Les signataires souhaitent donc « simplement, en pleine continuité de leurs missions éducatives », signifier qu’ils « exerceront leur droit de vigilance citoyenne dans l’intérêt de leurs élèves ».
« Tous les matins, je me demande si ça vaut la peine d’aller au lycée »
« Depuis ma scolarisation, on nous a enseigné une seule chose : étudier pour avoir une vie meilleure. Ma vocation à moi c’est de réussir, malgré le fait que nos parents soient entrés illégalement sur l’île, ils voulaient qu’une seule chose : notre bonheur. Malgré les différentes difficultés que nous avons rencontrées avec ma mère, je me suis battu jusqu’à aujourd’hui. Je vis sur un département français où les droits ne sont pas appliqués comme en France.
J’ai énormément aimé porter les couleurs de la République malgré les injustices. Je me morfonds et pleure tous les soirs, car la situation me dépasse. Malgré toutes les situations, j’ai gardé le sourire. Aujourd’hui, je ne vois plus d’espoir. On m’a refusé le droit à la nationalité, la possibilité d’acquérir un titre de séjour à Mayotte est un énorme exploit. Depuis quelque temps, un seul sujet est en train de faire la une dans le monde au sujet de Mayotte : « Wuambushu ».
Aujourd’hui, tous les matins, je me demande si ça vaut la peine d’aller au lycée. Pourquoi continuer à se battre puisque ça ne servirait à rien finalement ? Nous allons nous faire expulser ! Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la situation, mais elle est invivable. Si aujourd’hui, on me demande de choisir entre être expulsé et mourir, je préférerais mourir, car si je venais à aller là-bas, ça sera une mort plus lente et douloureuse.
Vivre sur une île inconnue, ou l’éducation n’y est pas. Une île où vous n’avez même pas de toit qui servira d’abri. Avoir fait ce long chemin pour même pas avoir à terminer et ne pas savoir si ça nous a servi à quelque chose. Le fait de venir en cours aujourd’hui, c’est pour pouvoir espérer qu’il peut y avoir un espoir. »
Le Rotary club Mamoudzou s’est de nouveau mobilisé pendant la période du ramadan. Ce mercredi 19 avril, était organisée une distribution de vêtements au centre hospitalier de Mayotte (CHM), dans le service pédiatrique.
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À quelques jours de la fête de l’Aïd, le Rotary club Mamoudzou a remis des vêtements neufs aux enfants hospitalisés. Sharaf Boina a distribué en personne les cadeaux aux malades et à leurs familles. « Il est important pour le Rotary club de faire des actions durables. Nous sommes vraiment attachés aux enfants. C’est l’avenir. Tant qu’on peut donner un rayon de soleil, on le fait », a déclaré le président, aux côtés de Fatima Saïd, une éducatrice de l’hôpital, et Annaick Millot, une médecin hygiéniste qui fait le pont entre l’hôpital de la fondation. Deux rotariens étaient eux-aussi présents, Carole Croissandeau et Julien Ramiandrisoa, ancien président du club. Tous sont très investis dans les opérations de l’association.
Prévenues dix minutes avant la distribution, les familles ont été agréablement surprises. Rassoul, 10 ans, se dit très content d’avoir reçu ce cadeau. Sa maman le regarde de loin, le sourire aux lèvres. « C’est un moment aussi touchant pour les enfants que pour les parents », affirme Sharaf Boina. Les enfants et leur famille pourront célébrer l’Aïd dans la tradition mahoraise.
Financer les prochaines actions
Il s’agit d’une première pour le Rotary club Mamoudzou. Des opérations ont déjà été menées pour Noël, mais jamais pour l’Aïd. Ses membres espèrent pouvoir réitérer l’événement les années suivantes.
Afin de récolter l’argent nécessaire pour renouveler leurs interventions, ils misent sur l’auto-financement. « Parfois, on organise des trucs, on prend l’argent et on le réinjecte », nous dit Julien Ramiandrisoa, au Rotary club depuis quinze ans, qui rappelle que les levées de fonds sont nécessaires parce que la fondation ne demande aucune aide à l’État.
Le 4 juin par exemple, un voulé sera organisé afin de financer de nouvelles interventions.
Nadjlat Attoumani s’est fait connaître du grand public il y a dix ans, lors de la création deson association Amalca (association cancer Mayotte) qu’elle préside depuis ses débuts. Elle est très engagée dans le dépistage des cancers dits féminins, notamment celui du sein puisqu’elle en a fait la mauvaise expérience il y a quelques années. Elle utilise son histoire au service des femmes malades. Sa principale préoccupation ? Le bien-être de ces personnes qui est parfois relégué au second plan. Alors pour les aider à traverser leur maladie dans de meilleures conditions, Amalca prend soin d’elles et participe à l’amélioration de la prise en charge des patientes. L’association organise des groupes de paroles afin que chaque femme malade puisse trouver un soutien moral.
Les membres de la structure font également de la prévention, accompagnent les malades et leurs familles afin de « leur permettre de sortir de l’isolement », explique Nadjlat Attoumani. Aujourd’hui, cette dernière est fière du chemin parcouru. Désormais, son engagement va au-delà des femmes
atteintes du cancer du sein. Au mois de décembre 2022, elle inaugure les premiers locaux de la structure, après presque dix ans d’existence. L’objectif est d’accueillir toute personnes atteintes d’un cancer, ainsi que son entourage. Motivée par l’envie de faire connaître sa structure et de se rapprocher de la population, elle annonce déjà qu’Amalca envisage d’ouvrir d’autres locaux sur le territoire.
Némati Toumbou-Dani
Némati Toumbou-Dani est une femme aux multiples facettes, exemple pour de nombreuses Mahoraises désireuses de se renouveler personnellement et professionnellement. La femme d’affaires est d’abord une gendarme aguerrie, puisque titulaire du concours de sous-officier depuis 1992 et d’officier de police judiciaire depuis 2002. Si elle excelle en tant qu’OPJ à Mayotte, la vie de la Bouénienne prend un tournant une dizaine d’années plus tard.
Si elle se lance dans l’entrepreneuriat, Némati Toubou-Dani le fait toujours dans l’objectif de valoriser le territoire de Mayotte. Elle est notamment à la tête du Domaine de Kavani, en surplomb du supermarché Baobab, bénéficiant d’une localisation privilégiée et d’une vue imprenable sur
le lagon. L’ex-gendarmette devenue femme d’affaires lance aussi une gamme de confitures, et gère d’une main de maître le comité « Miss Excellence Mayotte », afin de présenter des candidates au concours de beauté national du même nom.
Principalement identifiée comme cette marraine bienveillante auprès des miss mahoraises, Némati Toumbou-Dani est aussi une inspiration pour de nombreuses femmes de l’île, ainsi qu’une personne forte et déterminée n’hésitant pas à se lancer dans de nouveaux défis, qu’importe l’expérience et l’âge. La sudiste d’origine ne manque d’ailleurs pas d’idées et de projets pour les années à venir, que le 101ème département français accueillera certaine ras ouverts.
Sophiata Souffou
Sophiata Souffou est une femme qui a différentes cordes à son arc. Elle est cheffe d’entreprise, présidente d’associations, elle siège à la Chambre de commerce et d’industrie. Elle n’arrête jamais de travailler et veut contribuer au développement de Mayotte à l’international.
Elle ne s’en cache pas, Sophiata Souffou est une femme ambitieuse qui a su prendre son destin en mains. Dans les années 80 elle commence à travailler dans la boutique de son mari, puis rapidement elle réalise qu’elle veut être sa propre patronne. Elle ouvre donc sa première boutique à Chirongui où elle vend principalement de l’alimentation. Mais la mère de famille a le sens des affaires et son commerce grandit. Plus de trente ans plus tard, sa boutique propose de tout.
Electroménager, matériel de construction, nourriture. « On trouve tout chez moi », assure-t-elle. En plus de son activité professionnelle, Sophiata Souffou est également la première vice-présidente de la CCI de Mayotte, elle est aussi juge au tribunal de commerce, elle est vice-présidente de la
caisse locale de Crédit agricole. La commerçante est aussi très engagée dans le milieu associatif puisqu’elle est la présidente de l’ACFAV, présidente de la maison familiale Malamani-Chirongui sud, elle préside également la fédération des maisons familiales rurales de Mayotte. Autant de fonctions pour une seule femme qui n’a pas l’intention de s’arrêter là. Elle vise désormais l’international puisqu’elle prévoit d’exporter son entreprise dans les pays voisins tels que les Comores, Madagascar et la Tanzanie.
Farrah Hafidou
Elle est présidente de la fameuse couveuse d’entreprises Oudjerebou et participe aux côtés de sa sœur, Nadine, au développement d’Idephi, dans le domaine de la maîtrise d’ouvrage. Farrah Hafidou ne cesse d’avancer, emmenant ses collaborateurs et collaboratrices dans son sillage.
Il est des familles touchées par la fibre entrepreneuriale, y compris à Mayotte, second territoire le plus dynamique de France en termes de créations d’entreprises, avec 1 802 en 2021. C’est sûrement le cas de la sororie Hafidou, comptant Nadine, l’aînée, et Farrah, la petite sœur. Cette dernière
agit dans l’intérêt des entrepreneurs mahorais, présidant la couveuse d’entreprises Oudjerebou, située à Cavani. Cette dernière, existant depuis treize années, a accompagné – ou couvé – plusieurs dizaines de projets avec succès, et n’hésite pas à multiplier les partenariats avec les institutions et entreprises locales, sous l’impulsion de sa présidente. Oudjerebou faisait notamment partie du jury pour les derniers Trophées mahorais de l’entreprise, organisés par la Somapresse. La couveuse s’est également distinguée en accompagnant des jeunes de quartiers prioritaires,
mais aussi et surtout des femmes mahoraises, via le réseau « Marraine et moi », mettant en relation nouvelles et anciennes entrepreneuses locales. Il faut dire que Farrah Hafidou fait preuve d’une détermination sans limites pour les femmes du département, permettant à ses semblables de lancer leur business avec beaucoup plus de sécurité, et n’hésitant pas à prendre la parole lors d’évènements dédiés aux femmes mahoraises.
Zily
On ne présente plus Zily. Auteure, compositrice, et interprète mahoraise, elle évolue dans le domaine de la musique depuis deux décennies. Depuis trois ans, l’artiste a étendu son domaine de compétence en créant son label, Yeka Music, et sa boîte de production, Yeka production, qui marquent un tournant dans sa carrière.
2020 est l’année du changement pour Zily. Après avoir passé des années à interpréter des chansons traditionnelles mahoraises, elle prend une toute autre voie et souhaite viser un public plus large. Pour cela, elle crée Yeka Music et Yeka production, et s’entoure d’une nouvelle équipe cosmopolite,
de tous bords, qui lui permettra d’atteindre ses objectifs, soit toucher un public plus jeune et s’exporter à l’international. Sont notamment cités la Tanzanie, le Nigéria, le Sénégal, les ÉtatsUnis et bien plus. « Aujourd’hui, si on peut écouter des chansons de tous ces pays à Mayotte, alors je pense
que là-bas aussi, ils peuvent écouter les nôtres et découvrir la langue mahoraise et notre culture », nous expliquait-elle il y a quelques mois. Pour parvenir à ses fins, Zily se consacre pleinement à son travail, et s’entoure de professionnels
qui ont collaboré avec des artistes français adulés par le grand public, à l’instar de Karlos Da Silva, le réalisateur et chorégraphe du clip « Tsika ». « J’ai aussi élaboré ce projet avec un grand compositeur qui s’appelle Stillnass. Il a travaillé avec les grands comme Maitre Gims, Tayc, Say’z. J’ai voulu que ça soit lui parce qu’il est de la région et qu’il a compris ma démarche », souligne Zily. Zily fait briller Mayotte sur les scènes du monde entier et vient d’ailleurs de sortir un EP de debaa à l’occasion du ramadan.
Les quatorze classes de l’établissement ont participé au concours
Jour de fête à Pamandzi 3 ! Les élèves de l’école élémentaire exposaient, ce mercredi 19 avril, leurs créations plastiques réalisées dans le cadre du concours national « Arts en plastiques pour l’océan ». Les 252 enfants ont participé à la production de peintures, sculptures et autres objets à partir de déchets plastiques qu’ils ont eux-mêmes collectés au cours de sorties pédestres. Des poulpes en bouteilles découpées et peintes par ici, des fresques, une jardinière par là… Les œuvres emplissent la cour de récréation. Avant tout, le projet sensibilise les élèves à la bonne gestion des ordures. « On ne peut pas jeter les déchets n’importe où. Ils risquent de tuer les poissons dans le lagon », raconte Amine, élève de CM1. La participation de l’école au concours fait notamment écho à la récente labellisation « École en démarche de développement durable » (E3D) de l’établissement, rapporte le directeur Issa Ahamada, qui précise que d’autres projets de plus grande ampleur sont en préparation. Les résultats du concours sont attendus le 8 juin prochain, à l’occasion de la journée mondiale de l’océan.
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Le concours vise à sensibiliser les élèves à la lutte contre la pollution par les plastiques qui met en danger l’écosystème.
Sculptures en bouteille des CE1 de Saïd Toumbou.
L’école a reçu le label E3D (École en démarche de développement durable) l’année dernière.
Des parents d’élèves sont venus admirer les œuvres produites.
A la suite d’un discours tenu par Gilbert Annette, ancien maire de Saint-Denis, dimanche dernier, lors d’une manifestation contre l’opération Wuambushu, qui s’est tenue place des Droits de l’Homme à Saint-Denis, à La Réunion, le collectif « J’aime Mayotte » a tenu à lui adresser une lettre ouverte.
« Cher Monsieur Gilbert Annette,
Le dimanche 16 avril, vous avez tenu un discours étonnant sur l’opération Wuambushu qui doit être menée à Mayotte. En tant qu’ancien maire de Saint-Denis de La Réunion, vous avez une perspective unique sur les enjeux auxquels font face les habitants de ces deux territoires insulaires. Cependant, nous sommes préoccupés par votre position concernant l’opération Wuambushu. Dans votre discours, vous avez manifesté votre opposition à cette opération qui vise à relocaliser des habitants vivant dans des habitats précaires et à sécuriser Mayotte. Nous ne pouvons nous empêcher de penser que vous avez oublié votre propre expérience en tant que maire de Saint-Denis, où vous avez délogé les habitants des bidonvilles de Bas de la Rivière pour les relocaliser dans des logements sociaux, dans le cadre de l’opération de rénovation urbaine. Les habitants de Bas de la Rivière étaient également confrontés à des conditions de vie précaires et insalubres, mais vous avez pris les mesures nécessaires pour améliorer leur qualité de vie.
Nous croyons qu’il est important de se rappeler que les habitants de Mayotte ont aussi le droit de vivre dans des conditions de vie décentes. Cela implique de prendre des mesures difficiles pour résoudre les problèmes complexes de logement et de développement urbain. Nous croyons fermement que l’opération Wuambushu est l’une de ces mesures cruciales qui doit être mise en œuvre pour améliorer la qualité de vie et de sécurité des habitants de Mayotte. Nous vous encourageons donc à soutenir l’État dans ses efforts pour chercher des solutions durables pour améliorer les conditions de vie à Mayotte. Nous tenons également à souligner que le gouvernement travaille en étroite collaboration avec les autorités locales et les organisations de la société civile pour assurer la réussite de l’opération Wuambushu tout en respectant le droit de chacun.
Nous vous invitons donc à reconsidérer votre position et à rejoindre vos co-citoyens engagés dans la construction d’un avenir meilleur pour Mayotte. Nous croyons que nos deux territoires ont besoin de leaders visionnaires qui sont prêts à prendre des mesures audacieuses pour résoudre les problèmes de notre temps. En tant que leader respecté par de nombreux Mahorais vivant à Saint Denis de la Réunion, nous vous demandons d’utiliser votre influence considérable sur les décisions prises par le gouvernement pour améliorer le cadre de vie dans notre région pour le bien de leur population.
Nous espérons que vous prendrez en compte nos préoccupations et travaillerez avec nous pour construire un avenir meilleur pour Mayotte et La Réunion. »
Un vol commercial de la compagnie Air Austral, en provenance de la métropole, a été dérouté vers l’île de La Réunion ce matin à cause des conditions météorologiques. À son bord, plus d’une centaine de policiers dépêchés à Mayotte dans le cadre de l’opération imminente « Wuambushu », consistant en un décasage de milliers de personnes logeant sur des parcelles illégales de l’île. Finalement, le vol a redécollé en début d’après-midi. En fin d’après-midi, plusieurs bus ont récupéré des policiers arrivés en provenance de Saint-Denis. Une trentaine de policiers (et deux bus) ont embarqué pour Grande-Terre dans la barge de 17 heures au départ de Dzaoudzi. Preuve s’il en est que l’opération « Wuambushu » voulue par le gouvernement français et conduite par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, débutera dans les tous prochains jours.
Pour la deuxième année consécutive, la commune de Tsingoni organise du 25 au 28 avril 2023 des présélections au championnat de courses de pneus de Mayotte, pour les jeunes âgés de 8 à 12 ans. Le programme des présélections communales se déroule comme suit : mardi 25 avril à 9h, Place Mariage à Tsingoni ; mercredi 26 avril à 9h au terrain de football Mroalé ; jeudi 27 avril à 9h au terrain de football Combani et le vendredi 28 avril à 9h au terrain de football Miréréni. Les courses de pneus communales permettront de sélectionner 32 jeunes qui iront représenter la commune lors de la course de pneus intercommunale prévue le mardi 2 mai prochain, à Chiconi.
La semaine dernière, 1.868 domiciles ont été visités. Les équipes sur le terrain ont recensé 1.979 gîtes, dont 207 contenaient des larves de moustiques. Le déficit pluviométrique atténue la prolifération des moustiques, le risque est plutôt modéré. Cette semaine, les agents de la lutte antivectorielle seront à Koungou, M’tsangamouji, Mtsahara, Dembéni et Sohoa.
L’agence régionale de santé de Mayotte rappelle que « pour limiter la prolifération des moustiques et le risque de transmission des maladies, il est important d’appliquer les gestes suivants : éliminer les endroits où l’eau peut stagner, vider les récipients contenant de l’eau, changer l’eau des plantes et fleurs chaque semaine, vérifier le bon écoulement des gouttières, couvrir les réservoirs d’eau hors d’usage ».
Le plan départemental d’action en faveur de la sécurité routière fixe les priorités d’actions de prévention en matière de lutte contre l’insécurité routière. Ce dispositif est un outil opérationnel qui permet de répondre aux orientations pluriannuelles fixées par le document général d’orientations (DGO). Dans le cadre de la politique locale de sécurité routière, un appel à projets est lancé au titre du PDASR pour l’année 2023.
Quels projets peuvent être soutenus ? Des projets de prévention innovants répondants aux enjeux prioritaires suivants : les deux roues motorisées ; les conduites à risques : alcool, stupéfiants, vitesse et non respect des priorités, distracteurs (usage du téléphone notamment » ; les nouveaux modes de mobilités dites « douce » : vélos (y compris à assistante électrique), engins de déplacement personnel motorisés (trottinettes par exemple) et marche ; le risque routier professionnel ; les jeunes. Remarque importante : les demandes de radars pédagogiques, les travaux d’agencement, d’aménagement ou de modification des infrastructures de toute nature ne sont pas éligibles au titre du PDASR. Qui peut candidater ? Le présent appel à projets s’adresse aux collectivités territoriales, aux organismes publics ou semi-publics, au secteur privé, aux établissements scolaires et aux associations.
Comment candidater ? Les structures qui souhaitent inscrire au PDASR 2023 une action de sécurité routière sans demande de financement : une procédure simplifiée est mise en place. Il convient simplement de renseigner la « fiche projet- PDASR 2023 » ci-jointe. Avec demande de financement : les dossiers devront impérativement être composés de la fiche projet-PDASR 2023 complétée ; le contrat d’engagement républicain pour les associations subventionnées ; la demande de subvention sur CERFA dûment complétée (le document est téléchargeable à l’adresse suivante : www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R1271). Les projets devront être transmis avant le 15 mai 2023 à la DEALM – bureau de la coordination de la sécurité routière par mail à l’adresse ci-dessous ou via la plateforme « Démarches simplifiées ». La demande doit concerner une action de prévention routière menée pendant l’année 2023, s’inscrire dans un ou plusieurs enjeux prioritaires et poursuivre des objectifs clairement définis. Le montant de la subvention sera déterminé en fonction des objectifs et de la portée de l’action et du nombre de dossiers déposés. Les lauréats seront informés avant la mi-juin. Pour plus d’informations, contacter les services de la coordination à la sécurité routière à la Dealm : ibrahim.salim@developpement-durable.gouv.fr (tél : 06 39 69 11 20 ou la déléguée à la sécurité routière à la préfecture au 06 39 67 08 48).
Une partie de la population de Kawéni vit dans la peur depuis l’annonce de l’opération Wuambushu prévue à partir du samedi 22 avril. Celle-ci consistera à détruire les logements insalubres et expulser des personnes en situation irrégulière. Nous sommes donc allés dans le plus grand bidonville de France pour recueillir des témoignages. Ce qui n’a pas été toujours facile.
Sur les hauteurs de Kawéni, un vrai labyrinthe de maisonnette en tôles s’étale. Les maisons y sont construites sur des pentes glissantes, la plupart ne sont pas raccordés à l’eau potable et à l’électricité. Les occupants, souvent des Comoriens en situation irrégulière, y sont méfiants, notamment avec l’opération d’expulsions massives qui se prépare. Nombreux ont refusé de nous parler de ce qui les attend dès la fin du ramadan. Seul un groupe d’hommes assis près d’une mosquée accepte, mais nous interdit de prendre des images.
« Mexes » est depuis deux mois à Mayotte pour des soins médicaux. Il revient chaque année suivre des traitements pour sa jambe malade. « Ce sera un vrai carnage. Des milliers de personnes, enfants et mères, seront séparées. La plupart abandonneront leurs biens et leurs vies. Les gens qui vivent ici savent très bien que ces terrains ne leurs appartiennent pas et leurs vies ne comptent pas non plus pour nos frères français », observe celui qui a eu un accident grave aux Comores. « Si j’étais resté là-bas, je serais mort. Regardez mon pied ! Je me demande comment nous allons faire pour nous soigner. »
« Nous déciderons si l’on abandonne ma fille ici ou pas »
Un autre homme de 46 ans d’origine comorienne en situation irrégulière nous confie à son tour en requérant l’anonymat : « Nous ne sommes pas les bienvenus à Mayotte et nous en sommes conscients.Mon seul souci, c’est ma fille qui est scolarisée ici. Le jour J, moi et ma femme déciderons si on l’abandonne ici ou pas. La laisser ici poursuivre son éducation pour un meilleur avenir est la solution qui me paraît appropriée. Je pense que tout parent soucieux de ses enfants fera pareil. Ma fille est née à Mayotte et elle n’est pas considérée chez elle ici, mais elle n’a jamais vécu à Anjouan. Elle n’y a jamais mis les pieds d’ailleurs. Nous souhaitons aussi du bien à nos enfants et nous avons traversé la mer en risquant nos vies pour ça. »
Celui-ci estime que cela risque d’augmenter encore le niveau de délinquance à Mayotte, « car peu de mineurs acceptent d’être isolés de leurs parents. » Un homme qui dit s’appeler Abdillah, un jeune dynamique de 31 ans, déclare : « Je suis né à Mayotte. J’ai fait mes études ici et j’ai aussi un enfant à Sada. J’ai déjà été arrêté trois fois et puis relâché trois fois. Mais cette fois, il n’y aura pas d’échappatoire ».
« Retenter par la mer »
Tous ont déjà l’idée de revenir s’ils sont expulsés. Le deuxième témoin âgé de 46 ans indique par exemple que « si cette opération arrive, moi, personnellement, j’irai aux Comores sans poser de résistance et retenter une autre chance par la mer après. Qui ne risque rien n’a rien. Azali doit nous préparer des tentes pour nous accueillir. Il a reçu beaucoup d’argent pour qu’on soit renvoyé auprès de lui mourir de faim ». Pareil pour Abdillah. « Si on m’envoie chez moi à Mramani, je saisirai l’occasion d’aller voir mon grand-père avant son décès. Le souci ,c’est le retour qu’Azali a encore rendu difficile. Des personnes aux Comores nous ont dit que la police aux frontières (PAF) de Mayotte et une unité de 80 personnes de l’armée française sont à Anjouan pour bloquer les départs vers Mayotte. Azali et Macron se sont mis d’accord pour en finir avec nous. »
« Mexes » est aussi prêt à refaire la traversée, même si c’est de manière illégale. « Les demandes de visa, c’est de l’arnaque. Les frais de demandes équivalent à 99 euros. Et ils sont non remboursables en cas de refus. » A 54 ans et originaire de Koki à Anjouan, Houmad est le seul de nos témoins à être en situation régulière. La seule préoccupation de ce père de quatre enfants est le relogement de sa famille. « Si on détruit nos maisons, nous ne pouvons rien y faire pour s’opposer.Les terrains qu’on occupe ne nous appartiennent pas », reconnaît-il. Si son logement venait à être mis à terre, il compte emmener sa famille dormir sur la place de la République, à proximité de la barge.
« Ce ne sera pas la première fois que des familles iront dormir là-bas. »
Saïd « Raos » Ahamadi, maire de Koungou de 2001 à 2008, était attaqué en diffamation par le maire actuel, Assani Saindou Bamcolo.
Le maire actuel de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, avait attaqué en diffamation l’un de ses prédécesseurs, Saïd « Raos » Ahamadi. En cause, des propos tenus lors d’une émission de télévision sur Mayotte la 1ère, le 9 mars 2021. Les renvois successifs ont finalement souri au conseiller municipal d’opposition, l’absence de document prouvant l’un de ces renvois ayant entraîné la prescription.
Plusieurs déclarations de Saïd « Raos » Ahamadi ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Le 9 mars 2021, pendant une émission de Mayotte la 1ère, le maire de Koungou de 2001 à 2008 a été très critique envers Assani Saindou Bamcolo, celui qui l’a battu à deux reprises, en 2014 et en 2020. Il a laissé entendre que la deuxième élection était entachée d’irrégularités, qu’une complaisance avec les délinquants s’est installée à Koungou et que le maire n’est pas assez présent sur le terrain. Des propos qu’Assani Saindou Bamcolo a réfuté, mais a surtout voulu porter en justice. Devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 18 avril, « Raos » devait ainsi répondre « des allégations portant atteinte à l’honneur » du maire de Koungou.
Pas de jugement du 6 septembre
Avant d’entendre l’avocat du maire, maître Benoît Derieux, et « Raos », le président du tribunal correctionnel, Benoit Rousseau, a souhaité d’abord s’intéresser au fond du dossier. En effet, comme il l’a expliqué, un procès en diffamation doit se tenir dans les trois mois suivants les faits, sauf en cas de renvoi. Et c’est que le bât blesse. Lors des multiples renvois, le jugement du 6 septembre 2022 n’a pas été trouvé. C’est-à-dire que si l’affaire a bien été évoquée ce jour-là, on ne sait pas si les juges ont décidé du renvoi. « Le rapport d’audience est dépourvu d’éléments probants », constate le président du tribunal.
Maître Derieux a bien tenté de défendre son client en essayant de prouver que le jugement du renvoi a bien été rendu. La vice-procureure, Véronique Compan, a reconnu qu’il « y avait une difficulté » avec l’absence de jugement. Quant à « Raos », il a dit « s’en remettre à la sagacité du tribunal » pour juger cette question de fond. Celui-ci a finalement statué que l’affaire était désormais prescrite (le maire de Koungou et son conseiller ont dix jours pour faire appel).
La fin de procédure met-elle fin aux griefs entre les deux hommes politiques ? Rien n’est moins sûr. A la sortie du tribunal, « Raos » nous affirme « qu’il compte bien jouer son rôle d’opposant ».
Assises de Mayotte : condamné pour avoir tué son oncle
« Je n’ai jamais vu de portraits aussi semblables », fait observer maître Soumetui Andjilani, ce mardi 18 avril. Son client, un jeune homme de 24 ans, a été condamné à dix ans de prison par la cour d’assises de Mayotte. Dans la nuit du 2 au 3 mai 2020, il a frappé son oncle jusqu’à lui donner la mort. Les deux entretenaient pourtant de bons rapports auparavant, étant souvent mis à l’écart du reste de la famille. L’accusé, « balloté entre Chiconi et Hamjago » selon son avocat, ne s’entendait avec ses frères. Solidement bâti, il vivait avec sa mère, dans le village d’Hamjago, au nord de Mayotte, quand celle-ci est tombée malade. La victime, âgée de 68 ans au moment de sa mort, était le frère de celle-ci. Vivant d’habitude dans une case en tôle délabrée, il avait fini par cohabiter avec son neveu. Petit et chétif, il avait un problème avec l’alcool que le plus jeune supportait de moins en moins. Il lui a intimé l’ordre à plusieurs reprises de quitter l’appartement, jusqu’à cette nuit où les coups ont fini par pleuvoir sur le vieil homme. Le ministère public avait requis douze ans de réclusion au cours d’un procès qui a duré deux jours. La cour d’assises en a décidé autrement en actant une peine moins sévère de dix ans.
Deux fuyards échappent à la prison ferme
Deux jeunes majeurs, le soir du 31 décembre 2022, ont tenté de racketter un homme au niveau du rond-point Baobab, à Mamoudzou. Le plus jeune, âgé de 20 ans aujourd’hui, a même exercé des menaces sur la victime en prétextant avoir un pistolet dans son sac (il s’agissait finalement d’une perceuse). Celle-ci, dont le sac a été fouillé, a prévenu tout de suite la police. Les fonctionnaires n’ont pas tardé à mettre la main sur les deux jeunes hommes. Toutefois, le plus âgé – 22 ans – a réussi à leur échapper en se débattant. Voyant son complice partir, l’autre a fait de même avec cette fois-ci les menottes au poignet. Le premier a été récupéré le soir-même, puis placé en garde à vue. Il était poursuivi pour rébellion. Le deuxième, qui a réussi à se défaire des menottes entre-temps, a été interpellé chez sa mère le lendemain. Il devait répondre des chefs de tentative d’extorsion et évasion. Cependant, les deux n’étaient pas présents au procès, ce mardi. Maître Érick Hesler, qui défendait deux policiers, a défendu « qu’il ne s’agit pas d’une simple altercation ». Il a demandé que la sanction serve d’avertissement. « L’uniforme se respecte. » La vice-procureure a demandé des peines de prison avec sursis, le plus jeune n’ayant jamais été condamné et l’autre n’ayant plus de problèmes avec la justice depuis deux peines avec sursis lorsqu’il était mineur. Le tribunal a prononcé une peine de six mois de prison avec sursis à l’encontre du prévenu le plus jeune. L’autre devra réaliser 140 heures de travail d’intérêt général (TIG). Ils sont condamnés également à verser chacun un euro symbolique de dommages et intérêts aux policiers et à payer leurs frais de justice à hauteur de 500 euros (ce qu’avaient demandé les deux fonctionnaires).
Les membres fondateurs se sont réunis au siège de la CCIM.
Le Gamec (Groupement des acteurs mahorais pour l’économie circulaire) a été constitué ce mardi matin au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM). Destiné à rassembler les acteurs de l’économie circulaire à Mayotte, il s’agit du cinquième cluster constitué dans le cadre d’une convention avec le Conseil départemental.
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Émilie Darcourt, chargée de mission développent durable à la CCIM, a présidé l’assemblée.
A l’initiative du groupement, Sébastien Suchy, directeur de Star Mayotte & Star Urahafu (groupe Suez) et Anne-Sophie Duroisin, coordinatrice en charge de l’insertion et du développement de LVD Environnement Mayotte.
De gauche à droite : Mohamed Kara Khaled (responsable d’exploitation LMDE), Fatima Bacar (responsable administratif et RH, Star Mayotte & Star Urahafu), Sébastien Suchy, Anne-Sophie Duroisin et William Adousso (directeur groupe Alo Mayjob).
La folie des clusters ! A la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM), les créations s’enchaînent, mais ne se ressemblent pas ; après les filières maritime, cosmétique, de la tech et du tourisme, celle des déchets et de leur valorisation a elle aussi droit à son cluster. Ce mardi matin, s’est ainsi tenue l’assemblée générale constitutive du « Gamec », le Groupement des acteurs mahorais pour l’économie circulaire. Derrière ce nom : une association de loi 1901 qui aura vocation à rassembler les acteurs mahorais de l’économie circulaire. « Ce cluster est d’une importance vitale pour notre territoire car vous travaillez sur une matière première très présente à Mayotte : le déchet », s’est exprimé Marcel Rinaldy, élu du pôle développement économique de la CCIM, en préambule de l’assemblée.
Trois ans de travail
La constitution du Gamec est le fruit de plusieurs ateliers menés depuis la fin de l’année 2020 par les quinze membres fondateurs. « De ces réflexions ont émergé six axes de travail principaux : le lobbying, la mutualisation des coûts, la structuration de la filière, le développement des compétences, la conquête de nouveaux marchés et l’accession au foncier », énumère Émilie Darcourt, chargée de mission développement durable à la CCIM, qui accompagne le projet depuis son émergence. Parmi les professionnels à l’initiative de ce groupement : des entreprises incontournables du secteur (Star Mayotte, Enzo Technic Recyclage, Mayotte Assainissement Propreté, entre autres), des jeunes entreprises, des structures d’insertion par l’activité économique (LVD Environnement Mayotte, Régie de Territoire de Tsingoni, Wenka Culture) ou encore des associations actives dans le domaine de la valorisation des déchets (R2D2, Yes We Can Nette).
Plusieurs actions déjà envisagées
Déchetterie professionnelle, création d’un annuaire, d’une cartographie des acteurs, ou encore d’une application de mise en relation de producteurs et de collecteurs de déchets sont autant d’exemples d’actions collectives d’ores et déjà envisagées par le Gamec. Pour sa pérennisation, l’association bénéficiera d’un bureau dans la future Technopole, qui devrait être inaugurée d’ici la fin d’année, et recrutera un salarié dédié à l’animation du cluster.
En fin d’assemblée, un conseil d’administration de treize membres a été élu pour deux ans, et le bureau composé. Star Mayotte & Star Urahafu (groupe Suez), représentée ce jour par son directeur Sébastien Suchy et sa responsable administratif et RH Fatima Bacar, assurera la présidence du Gamec. Il sera épaulé par deux vice-présidents que sont LVD Environnement Mayotte et LMDE (La Mahoraise de l’environnement). Les sociétés Habit’âme et EBE (Entreprise Bugna Éric) se chargeront respectivement du secrétariat et de la trésorerie.
C’est un salon d’esthétique pas comme les autres. Sublime institut traite en profondeur les problèmes de peau, sur le visage mais également sur le reste du corps. Toute l’équipe s’est spécialisée dans le traitement de la peau noire, souvent méconnue par les professionnels.
Djayda Chamssidine est la gérante et fondatrice de Sublime institut. Après avoir travaillé dans le domaine de l’esthétique pendant dix ans, notamment dans les bateaux de croisières 5 étoiles, elle décide de créer sa propre entreprise à Mayotte il y a trois ans. Les soins qu’elle propose ne s’apparentent en rien à ceux que l’on peut trouver dans les instituts de beauté de Mayotte. La jeune femme s’est spécialisée dans le Skincare, comprenez le traitement dermo-cosmétique visant à traiter les problématiques de peau. Même si les massages sont disponibles chez Sublime institut, là-bas on parle plutôt de peeling, d’hydrabeauty, de new skin, ou encore d’american peel.
Et pas besoin d’une licence en anglais pour comprendre l’efficacité de ces traitements. De plus, contrairement à ce que l’on peut penser, les hommes sont également pris en charge par Djayda et son équipe. En l’espace de trois ans, l’entreprise a grandi et a même développé sa propre marque de produits cosmétiques que l’on trouve à l’institut. La gérante qui a été formée dans une école d’esthétique à Paris, et s’est spécialisée à Lille et en Belgique, forme à son tour ses collaboratrices. Elle n’hésite pas à embaucher des apprentis ou des jeunes tout juste sortis d’école afin de leur donner à son tour une chance de réussir.
L’entreprise Actif Construction BTP (ACBTP) existe depuis 2019. Il s’agit d’une société de construction qui a une particularité, elle fabrique elle-même des briques en terre. Une idée innovante qui a de nombreux avantages puisqu’elle est économique et écologique.
Construire oui, mais pas à n’importe quel prix. C’est ce que propose le couple Madi, qui est à la tête de l’entreprise ACBTP. Les époux ont eu l’idée de fabriquer des briques avec de la terre de Mayotte. « Les gens font leur terrassement et jettent la terre n’importe où. Nous faisons du recyclage en la récupérant pour en faire des briques. C’est de la matière première moins cher », explique Madi. Conséquence : leurs briques coûtent moins chers que celles habituellement utilisées sur le territoire. De plus, elles sont thermiques, elles empêchent donc la chaleur d’entrer, et elles ont une isolation phonique plus importante.
Autrefois on construisait avec ce type de briques à Mayotte, mais elles étaient fragiles et facilitaient les cambriolages. La brique en terre d’ACBTP est plus épaisse et elle est pleine. Elle est donc aussi solide que les autres. De plus, elle est homologuée. « Elle a été envoyée pour être étudiée en métropole et on a obtenu la certification qui prouve qu’elle est de bonne qualité et on peut la commercialiser », explique Liza, la co-gérante. La société vend son produit aux entreprises, aux particuliers, mais elle construit également des bâtiments et des maisons avec. L’idée plaît à tel point qu’ACBTP a été retenu pour construire les murs du futur lycée des métiers de Longoni avec leurs briques en terre.
L’ecolodge Jardin Maoré, situé au sud de l’île à N’gouja, dans la commune de Kani-Keli, offre un cadre paradisiaque à ses clients. De nouvelles chambres et bungalows ont été construits durant ces trois dernières années, semées d’embuches. Un projet mené dans le respect de l’environnement.
Sept nouveaux bungalows et vingt nouvelles chambres. Le Jardin Maoré s’est agrandi. Les travaux ont commencé en 2020, et la première tranche s’est achevée cette année. Tous les logements sont livrés et peuvent déjà être loués. La particularité de ce projet ? Il est entièrement respectueux du site. « Nous avons réalisé par exemple des fondations par pieux vissés, technique réversible, qui évite les mouvements de terre. On peut souligner également l’excellente isolation des ouvrages, gage de réduction de la consommation d’énergie mais surtout amenant un grand confort à nos clients », explique Karim Kardous le directeur de Jardin Maoré.
De plus, parmi ces nouvelles constructions, on compte un bungalow et une chambre accessibles aux personnes à mobilité réduite. Avoir un établissement écologique est primordial pour les gérants. Dans les prochaines semaines, il est prévu d’installer un système de photovoltaïque qui produira une partie de l’énergie consommée. « Tout ce qu’on génère comme énergie électrique nous le consommons et ce qui n’est pas consommé immédiatement est stocké sous forme de chaleur (eau chaude) et de froid », ajoute le directeur. Ce dernier souligne qu’ils ont une approche environnementale globale.
En parallèle, le parking a également été rénové, ainsi que la route d’accès, qui était autrefois en mauvais état, en partenariat avec la mairie et le conseil départemental.
À quelques encablures du nouveau rond-point de Dzoumogné se trouve Mayotte Tropic, magasin de produits frais s’étant au fil des ans imposé comme l’une des références en la matière sur l’île aux parfums. Nouveau site, multiples possibilités de commander et une qualité toujours au rendez-vous, l’entreprise a encore de beaux jours devant elle.
En gros ou au détail, les locaux de Mayotte Tropic, au nord de l’île, ont tout ce qu’il faut pour vous plaire ! Viande, fruits et légumes frais, produits surgelés et/ou transformés… Le magasin propose un vaste choix de denrées à des prix défiant toute concurrence, l’enseigne organisant régulièrement des campagnes de promotion, l’une d’entre elles a d’ailleurs lieu durant le ramadan. Là où Mayotte Tropic se distingue des enseignes classiques de la grande distribution, c’est qu’elle propose la vente en gros. Pour réaliser ses ambitions, l’enseigne a donc mis en place un réseau de camions de livraison sur toute l’île, celle-ci étant gratuite à partir de 300 euros de commande.
L’entreprise de la commune de Bandraboua propose également aux professionnels mahorais – qu’ils soient traiteurs, restaurateurs ou organisateurs d’évènements – de nombreuses méthodes pour passer leurs commandes, que ce soit par téléphone ou mail. Mais aussi, et là se trouve l’innovation, via un groupe WhatsApp spécialement créé, où Mayotte Tropic partage les derniers arrivages et les nouvelles promotions aux membres ayant rejoint la discussion, ceux-ci pouvant passer leur commande en écrivant un simple message.
En juillet 2021, la SAS AVM inaugurait en grande pompe son nouvel abattoir de volailles à Kahani, dans la commune de Ouangani. L’objectif ? Proposer aux Mahoraises et aux Mahorais un produit local, mais aussi une commercialisation immédiate sur site.
Écologiquement et économiquement, la souveraineté alimentaire de Mayotte est un enjeu majeur de ces prochaines années. Ceci, AVM l’a bien compris. L’été dernier, en effet, la SAS Abattoir de volailles de Mayotte fait sortir de terre son nouveau bâtiment à Kahani. On compte actuellement un abattage de plusieurs milliers de volailles par jour pour cette unité de production, qui comporte également une unité de conditionnement et un magasin, offrant la possibilité de commercialiser immédiatement les volailles.
En plus de proposer aux consommateurs mahorais une volaille locale, abattue et conditionnée sur place, AVM a permis à de nombreux éleveurs de l’île de poulet d’intégrer la boucle, signifiant des revenus plus stables pour eux, mais aussi de recruter du personnel pour le bon fonctionnement de l’abattoir. Le Conseil départemental a soutenu le projet dans le cadre du FEADER – Fonds européen agricole pour le développement rural – à hauteur de presque cinq millions d’euros, pour un coût total de huit millions d’euros. L’agriculture et l’élevage sont, à n’en pas douter, un atout que les collectivités et entreprises locales se doivent de développer à Mayotte, pour le plus grand plaisir des habitants de l’île.
La ville de Mamoudzou fait désormais partie intégrante des membres du conseil en architecture, urbanisme et environnement (CAUE) de Mayotte. Une signature de convention, fixée à 15.000 euros, entre les deux partenaires a eu lieu ce mardi matin, à la mairie de Mamoudzou. Cette convention a pour but principal de développer les aménagements de la commune. Cette première mission est axée que l’accompagnement des acteurs économiques du chef-lieu, principalement les entreprises du BTP de Kawéni. « Nous allons faire le nécessaire pour les accompagner et le sensibiliser sur les méthodes liées à l’architecture et à l’urbanisme », explique Salim Mdéré, président du CAUE. Après avoir été validée en conseil municipal le 8 avril dernier, cette convention, qui a pour objectif final d’améliorer le cadre de vie des habitats, permettra « d’accompagner le développement du territoire communal, l’accès à l’information, la formation aux bonnes pratiques d’aménagement », ajoute Hamidani Magoma, adjoint au maire de Mamoudzou.