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Les admissions à l’hôpital de Mamoudzou bloquées temporairement

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Si le bureau des admissions à l'hôpital de Mamoudzou est de nouveau ouvert, ce n'est pas le cas du centre Jacaranda.

Les collectifs locaux, qui participent au blocage du centre Jacaranda depuis ce jeudi, sont intervenus ce vendredi matin dans le site de l’hôpital de Mamoudzou. Sous leur pression, le bureau des admissions ainsi que celui des déclarations de naissances ont été fermés temporairement. Selon le centre hospitalier de Mayotte, ces fermetures n’ont duré « qu’une demi-heure », puisque les manifestants ont été invités à quitter le domaine privé. Ils ont pu cependant faire part de leurs revendications de manière informelle au directeur du CHM, Jean-Matthieu Defour.

Pour rappel, une trentaine de personnes empêchent les patients d’accéder au centre de consultations et de soins Jacaranda. Elles souhaitent ainsi faire pression sur la communauté comorienne pour qu’elle pousse ses autorités à accepter les personnes expulsées dans le cadre de l’opération Wuambushu. Le blocage devrait durer jusqu’à samedi et reprendre possiblement le mardi 9 mai, après le lundi férié.

Au CHM, on confirme que le centre est fermé « jusqu’à nouvel ordre », mais que les malades sont accueillis dans les autres structures médicales de l’île, comme les urgences.

C’est parti pour trois journées culturelles à M’tsangamouji

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L’association Daroul madaris et Maesha na Ulanga organise trois journées culturelles, du 5 mai au 7 mai, au terrain de foot de Chembényoumba, un des villages de la commune de M’tsangamouji, sur la thématique de la santé environnementale. Le programme comprend : Vendredi 5 mai à 19h30, une conférence sur l’environnement en présence du Cadi Mrondroha, ARS et du Sidevam. Samedi 6 mai à partir de 8h, vente des plats traditionnels, artisanat et animations pour tous les âges (course de sac de riz, course de voiture, etc…). Dimanche 7 mai à 8h, nettoyage des plages de la commune de M’tsangamouji (Mliha, Tanaraki, Chembenyoumba et M’tsangamouji).

GIP l’Europe à Mayotte : un atelier d’information sur le Fonds social

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Un nouvel atelier d’information est organisé dans les locaux du GIP l’Europe à Mayotte, à Tsingoni, ce vendredi 5 mai, de 9h à 11h. La structure chargée d’accompagner les porteurs de projet pouvant bénéficier de fonds européens consacre, en effet, sa matinée au FSE (Fonds social européen) et a invité des structures qui y ont eu le droit à partager leurs expériences. GIP l’Europe à Mayotte, 1, rue du receveur Madi Combo, lotissement Mlézi, à Tsingoni.

Les sages-femmes mahoraises réclament une nouvelle loi

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Alors que ce vendredi 5 mai marque la journée internationale des sages-femmes, l’ordre de Mayotte soumet l’idée d’une loi visant à améliorer les conditions d’exercice de la profession et plus globalement la santé des femmes que les sages-femmes accompagnent. « Face à l’état préoccupant de la santé des femmes et au regard de la situation des sages-femmes, l’ANESF, l’ANSFC, l’ANSFL, l’ANSFT, la CNEMa, le CNSF, l’ONSSF, l’UNSSF et l’ordre des sages-femmes invitent la classe politique à examiner une proposition de loi pour apporter enfin des réponses concrètes à cette crise », prévient-il. Avec pour feuille de route le Livre blanc de la profession « Et si on parlait d’elles ? », les instances sages-femmes se sont ainsi unies pour rédiger et faire adopter une proposition de loi sages-femmes et santé des femmes.

Elles ont par ailleurs lancé une consultation auprès de l’ensemble de la profession avec pour volonté de faire un état des lieux de la situation des sages-femmes, mais également de leurs aspirations. Cette consultation, à l’image de l’enquête bien-être des étudiants, a mis en avant le malaise d’une profession qui estime à 94% que ses compétences ne sont pas assez connues par le grand public et à 96% qu’elle n’est pas assez valorisée. 48% des sages-femmes ont ainsi envisagé de quitter la profession au cours de la dernière année. Les sages-femmes identifient deux axes prioritaires pour enfin être reconnues : la reconnaissance du caractère médical de la profession via l’amélioration des rémunérations, la valorisation des actes et le renforcement des effectifs en maternité afin d’avoir plus de temps pour l’accompagnement de leurs patientes.

Dès lors, cette proposition de loi, construite par les sages-femmes pour la santé des femmes et la profession, a l’ambition de proposer des mesures cohérentes, concrètes et réalistes. Les instances défendent ainsi la définition d’une véritable politique de santé sexuelle et reproductive et le renforcement de la prévention par la mise en place de trois rendez-vous de santé sexuelle aux différents âges de la vie. Elles proposent également de créer des consultations de gynécologie adaptées pour les personnes en situation de handicap, la mise en place de mesures pour garantir la liberté de choix du lieu d’accouchement ou encore pour renforcer les effectifs dans les maternités. « Enfin, la résolution de la crise ne pourra se faire que par un choc d’attractivité et une véritable reconnaissance statutaire », insiste le conseil départemental de l’ordre des sages-femmes de Mayotte.

« L’obtention du statut de praticien hospitalier, à l’instar des autres professions médicales, avec un droit d’option pour les professionnelles en exercice est plus que jamais nécessaire. Aussi, les instances de la profession appellent les parlementaires à se saisir de cette initiative qui, en posant les bases d’une politique de santé ambitieuse en faveur des femmes et en valorisant enfin une profession indispensable à celles-ci, pourra constituer un véritable renouveau pour notre système de santé », revendique l’ordre.

Justice : deux condamnations pour des troubles à Bandrélé

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Deux individus ont été mis en cause pour les évènements commis à Bandrélé, le 24 avril dernier. Ils ont été reconnus coupables, en comparution immédiate, de participation à un attroupement avec armes, entrave à la circulation ainsi que de violences et dégradations aggravées, violence avec guet-apens, et pour finir, usage d’une arme au préjudice des gendarmes. Arrivés devant les juges, mercredi soir, les deux prévenus de 23 et 25 ans nient les faits qu’ils ont reconnu pourtant en garde à vue. Un des deux a, cependant, admis avoir reçu 150 euros pour acheter de l’alcool et pour participer aux heurts. Ils ont finalement été condamnés, tous les deux, à trois ans de prison dont un an avec sursis.

Le centre Jacaranda « fermé jusqu’à nouvel ordre »

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Le blocage opéré par des collectifs locaux, depuis ce jeudi matin, a incité le personnel du centre de consultations et de soins à fermer ses portes. Le site en face de l’hôpital de Mamoudzou pourrait être entravé plusieurs jours par la trentaine de manifestants qui veulent dénoncer le refus des autorités comoriennes d’accepter les personnes expulsées dans le cadre de l’opération Wuambushu.

 « Il n’y a que des Comoriens qui viennent se faire soigner ici. Les Mahorais sont obligés d’aller dans les cliniques ou à La Réunion. » Soufiane Moutouin fait partie du petit contingent issu des collectifs locaux qui s’est présenté, tôt ce jeudi matin, au centre Jacaranda, à Mamoudzou. Une trentaine de manifestants, à très large majorité des femmes, ont en effet bloqué le centre de consultations et de soins, situé face à l’hôpital de Mamoudzou. Pour éviter que les esprits s’échauffent, les patients qui attendent d’habitude sous le préau ont été invités à s’écarter et le personnel a procédé à la fermeture des lieux. Une bande de tissu blanc a été déployée tout autour du préau pour empêcher toute entrée et des policiers restent aux abords. Le groupe a laissé entendre qu’il pourrait rester plusieurs jours. « C’est l’acte 2, aujourd’hui. Hier [mercredi], on a bloqué le départ du Maria Galanta. Il est hors de question qu’ils partent sans ressortissants comoriens », estime Safina Soula, du collectif des citoyens de Mayotte 2018. C’est principalement le blocage des ports et aéroports par les autorités comoriennes aux Comoriens expulsés par la France qui provoquent la colère des manifestants, ce jeudi matin. Voyant que l’impasse diplomatique met en péril l’opération Wuambushu, ils ont décidé de faire de même en provoquant la fermeture d’un lieu de santé qui accueille des malades effectuant la traversée de manière illégale pour se faire soigner à Mayotte. « On espère que les Comoriens se rendront compte que c’est la faute de leurs dirigeants si on est là », continue la porte-parole mahoraise.

Ils soutiennent toujours l’opération

Malgré les difficultés rencontrées, les membres des collectifs continuent de soutenir l’opération Wuambushu visant à l’expulsion massive de personnes en situation irrégulière sur le territoire mahorais et la destruction de bidonvilles. Concernant cette dernière, les collectifs ont toujours une dent contre Catherine Vannier, la présidente du tribunal judiciaire de Mayotte. Celle-ci a signé la décision annulant le décasage prévu au lieu-dit Talus 2, à Majicavo-Koropa. Ils demandent donc son départ au ministère de la Justice et ont même fait leur deuxième revendication avec le blocage du centre de santé, ce jeudi.

Comme à Chirongui et Mamoudzou, la semaine dernière, ils ont aussi prévu une nouvelle manifestation à Acoua, dimanche matin, à partir de 9h. Ils espèrent faire témoigner des victimes ou des proches de victimes d’agressions pour dénoncer l’insécurité sur l’île.

Du côté de la direction du centre hospitalier de Mayotte, aucune information n’a été donnée sur le devenir des patients habituellement reçus au centre Jacaranda. Celle-ci a simplement confirmé que celui est « fermé jusqu’à nouvel ordre ».

« Si l’opération Wuambushu n’aboutit pas, ça sera la guerre civile »

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« Wuambushu » a ravivé les blessures entre les Mahorais et les Comoriens datant du siècle dernier. Avant même son commencement, les deux clans s’affrontent sur les réseaux sociaux et à travers les médias, chacun prônant un discours inaudible pour l’autre camp. Le plan imaginé par le ministère de l’Intérieur et l’Outre-mer est le dernier espoir pour les Mahorais, mais sa réussite n’est pas certaine, selon Mahamoud Azihary, essayiste, docteur en économie quantitative du développement et observateur des sociétés mahoraise et comorienne. Mayotte Hebdo consacre son dossier de la semaine à la guerre d’influence autour de l’opération en cours à Mayottte. Vous pouvez le retrouver en ligne sur www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

Mayotte Hebdo : Dans la guerre des clans entre les Mahorais et les Comoriens, certains disent que Mayotte n’a jamais été comorienne. Est-ce-vrai ?

Mahamoud Azihary : En matière d’histoire, on raconte n’importe quoi. Bien sûr qu’il y a une histoire commune entre les quatre îles de l’archipel depuis que les Shiraziens sont arrivés aux Comores. Tout ce que l’on raconte est complexe car il y a plein de points communs qui font que l’histoire nous rapproche, mais à un moment donné, chacun a voulu assumer une vision politique et administrative différente. Les Mahorais peuvent dire sans complexe qu’ils ont une histoire commune avec les Comores mais qu’ils ont choisi de rester avec la France. Et même de l’autre côté, ils ont choisi la France, puisque la moitié de la population à Moroni est française, la diaspora comorienne est en grande majorité française, donc finalement tout le monde a choisi la France. Maintenant la France doit faire la part des choses, ne serait-ce que pour avoir des gens intelligents des deux côtés au lieu de soutenir des dictateurs et des corrompus. Et quand je parle de corrompus je fais référence à ceux des Comores, mais également ceux de Mayotte.

M.H. : On a l’impression que le débat s’est déplacé et qu’il ne s’agit plus simplement de l’opération Wuambushu…

M.A. : Quand des personnes parlent du passé ou de l’avenir, au moment où on a un problème présent à résoudre, c’est qu’elles ne se sentent pas concernées par le problème présent. Dans cette histoire, il y a surtout des gens qui sont dépassés par tout cela et qui ne font que de la politique. À Mayotte, certains se font élire principalement parce qu’il y a de l’insécurité, ou parce qu’ils disent qu’il faut reprendre le combat des années 1960 contre les Comores. Et de l’autre côté de l’archipel ce n’est pas mieux. Au lieu de trouver des solutions pour sortir la population de l’extrême pauvreté, que les gens puissent éduquer leurs enfants et se soigner, ils crient « Mayotte comorienne ». Et ici, on crie « Mayotte française », sans qu’aucun parti ne regarde le problème présent en face. Mais tout cela est fait exprès pour que tout le monde regarde ailleurs et ainsi le problème n’est pas réglé.

M.H. : À vous entendre, il s’agirait d’une question de manipulation. Qui est derrière tout cela ?

M.A. : Bien sûr que c’est une question de manipulation. J’ai milité dans le Collectif des citoyens de Mayotte 2018 pendant quatre ans parce que je croyais que c’était pour dire toutes nos revendications, mais on a fait trop de conneries, et on a tout raté. À côté de ça, il y a eu le collectif d’Estelle Youssouffa qui disait que le problème de Mayotte, ce sont les Comoriens. Les deux collectifs ont évolué en marge. On ne s’est plus préoccupés du développement de Mayotte, mais on s’est concentrés sur les Comoriens et je suis parti à cause de ça.

Emmanuel Macron ne pourra plus se présenter aux élections présidentielles, et celui qui veut se positionner à sa place ou qui veut être premier ministre c’est qui ? Gérald Darmanin. Il se rend compte qu’à Mayotte, Marine Le Pen fait un carton à cause de l’insécurité principalement. Donc il se rapproche de la députée de Mayotte qui a des idées proches de l’extrême droite mais qui n’est pas du même bord que Marine Le Pen. Une alliance naturelle naît donc entre Gérald Darmanin et Estelle Youssouffa. Et comme les Mahorais ont besoin d’une opération comme Wuambushu, l’actuel ministre de l’Intérieur et des Outre-mer est en train de pratiquement prendre la place du Rassemblement National.

M.H. : Les débuts de l’opération n’ont pas eu les résultats escomptés. Le gouvernement peut-il encore se rattraper ?

M.A. : J’ai peur que si on continue à ce rythme, on n’atteigne pas les objectifs, et ça va revenir vers nous comme un boomerang, et ça sera très dur. Mais le gouvernement peut éviter cela s’il démantèle les bandes qui attaquent les bus, qui font les meurtres. Les plus dangereuses et les plus meurtrières sont celles de Tsoundzou et Majicavo. S’il les arrête, alors il aura résolu 50% du problème. Par contre, cette histoire de reconduire des milliers de Comoriens chez eux ne se fera pas, je peux vous le garantir. Le gouvernement ne pourra pas le faire parce que de l’autre côté ils ne sont pas préparés, ils n’ont pas d’aides internationales pour accueillir tous ces gens. Cependant, on peut décaser des gens sous le coup de la loi Elan, et on n’a pas besoin de Wuambushu pour ça. Le vrai défi est de permettre aux Mahorais de récupérer leurs terrains occupés de manière illégale et de faire revenir la sécurité sur cette île. Il faut utiliser toutes les ficelles du droit français pour aller jusqu’au bout. Et si à un moment donné ils sont embêtés, il faut décréter l’état d’urgence à Mayotte. Cela permet d’éviter que les choses passent devant le juge.

M.H. : Qu’est-ce qui pourrait arriver si le gouvernement n’arrive pas à avancer sur l’opération Wuambushu ?

M.A. : Du point de vue social, si cette opération n’aboutit pas, ça sera la guerre civile. Si Gérald Darmanin nourrit quelques ambitions, il ne doit pas rater Wuambushu sinon c’est terminé pour lui. Les Mahorais attendront que le Rassemblement National prenne le pouvoir pour qu’il fasse le job.

M.H. : Comment voyez-vous l’avenir de Mayotte ?

M.A. : Je suis inquiet par la façon dont le gouvernement et les élus du territoire veulent dessiner le futur en ne proposant rien de moderne. Ils vont éradiquer les bidonvilles et les remplacer par des ghettos. Car ils vont construire des logements sociaux et y mettre des gens de la même condition sociale, alors que partout ailleurs, on propose la mixité sociale. De cette manière, ils vont faire naître une autre forme de violence, peut-être plus étudiée et avec des armes à feu. Et cette fois-là ils ne pourront pas dire qu’ils les renvoient aux Comores puisque ce seront des gens en situation régulière. Et ça j’ai l’impression que personne ne s’en rend compte.

Ça m’inquiète aussi qu’il y ait une telle haine de chaque côté de l’archipel alors que chaque partie devrait s’occuper de ce qu’il se passe chez elle. Avec des dirigeants plus intelligents, on trouverait même des terrains d’entente sur l’environnement, la gestion des déchets, sur l’agriculture, sur l’exploitation du pétrole. On peut trouver un moyen pour un co-développement mais il faut que l’on dépasse ce climat de haine des deux côtés. En attendant, je suis assez pessimiste pour le futur…

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la guerre d’influence sur Wuambushu dans le numéro 1042 de Mayotte Hebdo, disponible gratuitement en ligne ici : www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

Tortues marines : un nombre de pontes à Mayotte encore sous-estimé

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Quatre espèces de tortues marines vivent les eaux mahoraises.

L’association des Naturalistes de Mayotte a organisé une conférence, ce mardi 2 mai, sur les tortues marines, au restaurant La Croisette à Mamoudzou. Marc Girondot, professeur d’écologie à l’université Paris-Saclay, est venu sensibiliser le public sur l’animal et ses habitudes de vie.

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Marc Girondot, professeur d’écologie à l’université Paris-Saclay, et Michel Charpentier, président des Naturalistes de Mayotte, au micro.

« Arrêtez de croire qu’elles reviennent sur leurs plages de naissance, elles reviennent dans la région où elles sont nées », déclare en rigolant Marc Girondot. Le professeur d’écologie à l’université Paris Saclay, invité par les Naturalistes, déconstruit les idées reçues, lors de la conférence organisée à Mamoudzou, mardi soir. Sa volonté est de toucher la population qui côtoie les tortues afin qu’elle ne les perturbe pas. Pour rappel, quatre espèces sont présentes à Mayotte, dont plus répandues sont la tortue verte et la tortue imbriquée. La deuxième restent très peu étudiées. Plus petites que les tortues vertes, elles sont aussi plus rares. « On sait qu’il y en a, mais les recherches n’ont pas encore été faites pour savoir comment elles s’organisent. Il y a donc dans l’océan Indien, beaucoup d’incertitudes pour cette tortue », affirme celui qui dénonce la négligence française par rapport à la préservation de l’espèce. « La France a le droit de pêcher dans sa ZEE. Il ne faut pas oublier aussi qu’elle a aussi des droits de conservation et de gestion des ressources naturelles biologiques et non biologiques des fonds marins. », déclare le professeur. En effet, la Zone économique exclusive (ZEE) française est la deuxième plus grande au monde après les États-Unis. L’État a une nécessité et une obligation de protéger les ressources naturelles qui s’y trouvent.

La France, en comptant Mayotte, est la nation qui compte le plus de tortues. Cependant, jusqu’à très récemment, l’île aux parfums faisait très peu l’objet de recherches. « La conclusion, c’était qu’on sait qu’il y a des tortues, on ne sait pas exactement combien mais finalement par rapport aux autres territoires français, quand j’ai analysé les données récoltées par les Naturalistes, nous pouvons nous rendre compte que c’est un site d’importance mondiale. » Mayotte étant un territoire complexe de 170 plages, le recensement des tortues y est compliqué. Six personnes seulement recensent une fois par semaine le nombre de tortues et d’œufs sur les plages. La science participative est la source la plus active de données sur les tortues mahoraises. « Vous êtes face à un petit territoire mais qui a tout de même énormément de plages, pas forcément facile d’accès. Le nombre de pontes à Mayotte a été totalement sous-estimé par rapport à la réalité. Un réel travail d’analyse va être fait à l’avenir », affirme Marc Girondot.

Des territoires à préserver

Le professeur a profité de la conférence pour faire le pont sur les autres territoires concernés par les recherches sur les tortues. « On a fait une synthèse, publiée l’année dernière, des tortues marines sur les territoires français. La Guyane, la Martinique ou encore la Guadeloupe, sont connues pour les tortues. La Polynésie aussi mais moins car il est compliqué de recenser les tortues là-bas. Mais deux archipels français sont très peu connus, et sont pourtant les sites les plus importants au monde pour les tortues. » Le professeur parle ici des îles Bellone et Chesterfield, deux îles françaises totalement inhabitées en Nouvelle-Calédonie. L’armée y fait une ronde chaque année. Depuis quatorze ans, les militaires amènent avec eux des scientifiques qui comptent les tortues. « Personne y allait, mais c’est pourtant le site le plus important au monde de ponte des tortues. Il y a presque 100.000 pontes chaque année sur ces îles. » Une synthèse sera publiée le mois prochain à ce sujet.

La volonté de relancer les recherches sur les tortues est importante pour Marc Girondot. Un programme informatique de reproduction du cycle de vie des tortues permettrait de mieux les suivre. Nommé vTurtles, cela permettrait aussi d’avoir plus de données et des statistiques plus précises.

« C’est ce qu’on voudrait appliquer à Mayotte, avec les données des Naturalistes, les données du département, du parc marin et de la science participative. L’objectif est d’obtenir une vision globale, sur le long terme de ce qu’il se passe à Mayotte », espère le professeur.

Le problème non résolu du braconnage

Le problème du braconnage des tortues se résout petit à petit un peu partout dans le monde, sauf à Mayotte. Le réseau d’échouage des tortues marines mahorais a pour but de recenser les tortues marines qui sont tuées par le braconnage. C’est un réseau connu de seulement 2 % des Mahorais, hébergé par le parc marin. La situation du braconnage peut être réglée selon Marc Girondot. Selon lui, il faudrait investir dans la technologie, qui pourrait être la clé dans la lutte contre le braconnage. « Envoyer des gens sur les plages à Mayotte, non, ce ne serait pas efficace, mais envoyer des drones, oui. Le jour où le braconnier aura un drone qui tournera autour de lui, il n’appréciera pas trop. »  Au moins dans un premier temps. Il affirme que le braconnage est un résultat de conséquences sociales. La précarité jouerait un rôle majeur selon lui dans le nombre de tortues braconnées chaque année. « Il y a une mythologie autour du braconnier. Il ne fait pas ça parce que ça l’amuse, mais parce que c’est son seul moyen de subsister. La solution ne passe pas seulement par de la répression, mais par les composantes sociales ou sociétales. »

Sept athlètes mahorais en Turquie pour préparer l’événement

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Les sept athlètes mahorais sont en stage en Turquie jusqu’à ce samedi.

Sept athlètes mahorais concluent un stage à la Gloria Sports Arena à Belek (Turquie) : deux semaines d’entraînement intensif dans un « magnifique complexe » aux côtés du gratin de l’athlétisme mondial, pour se donner toutes les chances de succès aux Jeux des îles de l’océan Indien qui se tiendront à Madagascar à partir du 25 août prochain. Sébastien Synave, le président du comité départemental d’athlétisme, fait le point sur la préparation de la délégation mahoraise pour les Jeux.

Flash infos : Quel est l’objectif de ce stage en Turquie ?

Sébastien Synave : Sept athlètes prennent part à ce stage financé par le conseil départemental de Mayotte : les sprinteurs Kamel Zoubert, Mohamed Ousseni et Djassim Ahamada, le « traileur » Johann Andrade et les lanceurs de javelot Ali Soultoini et Combo Zoubert – les autres n’ayant pas forcément pu se libérer de leurs obligations professionnelles. L’intérêt d’un stage de préparation est qu’il permet de concentrer une charge d’entraînement importante sur un laps de temps restreint. Les athlètes s’entraînent deux fois par jour, chacun avec un programme alliant préparation physique et technique. On ne part pas en vacances dans ce genre d’endroit ! Et puis, un stage comme celui-ci permet aux Mahorais de bénéficier d’infrastructures dignes de ce nom. La Gloria Sports Arena, c’est un super complexe avec des installations de dingue !

F.I. : Cela doit être très stimulant de s’entraîner dans ces conditions.

S.S. : Effectivement ! Nos lanceurs de javelot ont pu par exemple côtoyer et s’entraîner avec le champion olympique en titre – l’indien Neeraj Chopra – et le recordman du monde de la discipline, le mythique Jan Železný. C’est la grande classe ! On espère que cela créera une vraie émulation sur le plan sportif.

F.I. : Quelles sont les ambitions en athlétisme pour ces Jeux des îles 2023 ?

S.S. : On est en capacité de présenter une belle équipe. Pour l’instant, dix-sept athlètes sont pressentis, mais nous remettrons la liste définitive en juin au Cros (Comité régional olympique et sportif). Raphaël Mohamed peut très certainement aller chercher une médaille sur le 110m haies. Kamel [Zoubert] peut aussi s’en sortir, même s’il aura fort à faire avec la concurrence mauricienne et comorienne sur 100 et 200 mètres. Soultoini [Ali], au javelot, à moins d’un mec sorti de nulle part, il n’y a pas mieux dans l’océan Indien… Nous avons donc de vraies chances de succès.

F.I. : Les jeux se tiennent assez tard dans la saison estivale. Comment maintenir les athlètes dans leur pic de forme aussi longtemps ?

 S.S. : Maintenir un pic de forme, c’est un vrai casse-tête ! C’est la tâche de l’entraîneur de pouvoir ramener un athlète à la top performance à différents moments de la saison. Pour ma part, avec Kamel [Zoubert] que je coache, on a agencé la saison estivale de façon à arriver au niveau à Madagascar.

F.I. : Ces Jeux des îles peuvent-ils être un tremplin pour des athlètes qui viseraient, par exemple, les Jeux olympiques de Paris 2024 ?

S.S. : Aujourd’hui, l’athlète mahorais le plus à même d’aller aux JO, c’est Raphaël Mohamed. Il est sur les listes ministérielles des sportifs de haut-niveau sur le 110 mètres haies ; il a atteint le niveau international ; il s’entraîne au Creps de Poitiers avec Just Kwaou-Mathey qui est champion de France en salle… Les conditions sont favorables. Malheureusement, il est dans une discipline avec une très grosse densité en France : Pascal Martinot Lagarde, Aurel Manga, Kwaou-Mathey, ou encore le jeune Sasha Zhoya… Les hurdlers français sont nombreux, et pour les JO, il n’y a que trois places ! Il va falloir tirer son épingle du jeu. De la même façon, sur le sprint, il y a du monde au portillon. Il faudrait que Kamel claque un perf’ de pointe cet été pour espérer se faire une place dans l’équipe de relais.

La cinquième édition du festival Kayamba, c’est ce week-end à Bandrélé

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Le samedi 6 et dimanche 7 mai, aura lieu la cinquième édition du festival Kayamba. Au programme, des artistes venus de tous horizons, mais aussi de l’international. Rendez-vous au M’haju à Musicale Plage, à Bandrélé, pour cet événement culturel devenu une référence dans le sud de Mayotte.

Le festival Kayamba célèbre le mélange des musiques traditionnelles et électroniques. Ces samedi et dimanche, quinze artistes seront au rendez-vous pour faire vibrer le public. Ils viennent de Mayotte, La Réunion, Maurice, du Kenya, du Mozambique, de Tanzanie, de métropole, d’Italie ou encore de Norvège.  La scène mahoraise sera représentée fidèlement. Parmi eux, le duo Coudje & Soha et leurs ambiances reggae big-chig. Mais aussi DJ Madys, habitué des soirées afro-électro de l’île, ainsi que le sound system Doujah, bien connu du public mahorais.

En ce qui concerne la scène régionale, l’étonnant duo kényan norvégien Unganisha sera présent. Leur musique allie musiques traditionnelles est-africaines à une ambiance expérimentale occidentale club. La rappeuse kényane Nah Eeto, qui rappe en swahili et en anglais, fusionne les deux influences musicales dans sa musique. Maya Kamaty, déjà venue se produire en novembre dernier au pôle culturel de Chirongui, sera de la partie. La chanteuse réunionnaise seule sur scène assurera le show accompagnée de ses instruments et machines.

Pour donner une dimension internationale au festival, l’artiste italien techno Bawrut, viendra mettre l’ambiance. Un b2b de trois heures entre la DJ et chanteuse guyanaise Ohjeelo et le français GЯEG aura lieu le dimanche. L’édition sera clôturée par Jay Mitta & Kalidida, venus de Tanzanie, représentants du collectif ougandais Nyege Nyege.

Samedi 6 mai, Musicale Plage, à Bandrélé, 17h30 : Ouverture des portes, 18h30 : Coudje & Soha (Live), 19h30 : Maya Kamaty, 21h : Nandele, 22h : AnyoneID, minuit : Bawrut, 2h : Fermeture du site.

Dimanche 7 mai, 16h30 : Ouverture des portes, 17h : Doujah Sound (fin à 00h), 22h : DJ Madys, 23h30 : Nah Eeto, 0h30 : Unganisha, 1h30 : GЯEG B2B Ohjeelo, 4h30 : Jay Mitta et Kadilida, 5h30 : Fermeture du site.

Tarifs : le Pass deux jours est à 40 euros, le premier jour à 20 euros et le deuxième et dernier jour à 25 euros. Pour réserver une place, ce sera en ligne uniquement sur le site www.billetweb.fr/kayamba-tsan

La sécurité renforcée

Pour assurer la sécurité des festivaliers, de multiples mesures ont été mises en place par les organisateurs de Kayamba. Le site sera entièrement fermé par des barrières et des grilles de deux mètres. Afin de prévenir toutes les agressions, des projecteurs seront installés de chaque côté de la plage de Musicale ainsi que sur le parking principal. La police municipale sera aussi présente, mais pas que. Quinze agents privés et une trentaine de bénévoles seront sur place. Tous effectueront des rondes sur la plage et le site. Pour retourner vers leurs véhicules, les festivaliers seront raccompagnés par des rotations des agents privés. Il est prévu que les sorties de parking se fassent par cortèges de véhicules surveillés par les agents de sécurité.

Des gendarmes en patrouille piégés dans un quartier de Koungou

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Le véhicule et les quatre gendarmes à l'intérieur ont été pris au piège.

Quatre gendarmes mobiles ont été blessés, ce jeudi après-midi, alors qu’ils circulaient dans le quartier Jamaïque, à Koungou. La patrouille s’est retrouvée face à des dizaines d’individus armés de pierres et particulièrement déterminés. Le chauffeur a tenté de faire marche arrière, mais le groupe d’agresseurs a pris l’équipage à revers. Ce dernier a dû laisser son véhicule sur place. Alors qu’ils sont à l’hôpital, nous ne connaissons pas la gravité des blessures des quatre hommes.

Un important dispositif a été mis en place avec près de 70 militaires déployés, dont plusieurs pelotons, la compagnie départementale de Koungou, deux véhicules blindés, un hélicoptère, la brigade de recherches et la cellule d’identification. La zone, notamment la route nationale 1, a pu être sécurisée au cours de l’après-midi par l’arrivée de tous ces renforts, mais reste sous étroite surveillance.

Agriculture : la date de dépôt de la télédéclaration PAC décalée jusqu’au 31 mai

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Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2023 pourront être déposées jusqu’au 31 mai. L’année 2023 est la première année de mise en œuvre de la nouvelle PAC 2023-2027 qui comporte plusieurs nouveautés. Ce nouveau cadre nécessite d’accompagner de façon plus rapprochée les demandeurs d’aide pour expliquer ces nouveautés au moment de la télédéclaration. Par ailleurs l’outil telepac a dû évoluer pour tenir compte de ce nouveau cadre et fait l’objet d’améliorations continues depuis le 1er avril 2023. C’est pourquoi, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a décidé d’accorder un délai supplémentaire pour la télédéclaration des aides de la PAC.

Les dossiers PAC 2023 pourront donc être déposés sans que ne soient appliquées les pénalités de retard pour dépôt prolongé jusqu’au 31 mai inclus. Par ailleurs, afin de ne pas causer de perturbation par rapport aux projets des demandeurs d’aides, la date du 15 mai reste la date à laquelle seront appréciés les engagements du demandeur, notamment en ce qui concerne la date à laquelle les parcelles déclarées sont à disposition de l’exploitant ou la vérification de la qualité d’agriculteur actif. Tous les exploitants qui le peuvent sont invités à ne pas différer leur déclaration pour assurer le meilleur déroulement possible de la campagne 2023.

Il est rappelé que le nouveau cadre de la PAC 2023-2027 permettra aux demandeurs en cas d’erreur de corriger leur déclaration après finalisation, tant que cela ne remet pas en cause la possibilité de contrôle des aides demandées. Ainsi par exemple, si un demandeur a déclaré par précaution toutes ses surfaces de cultures dérobées au titre de la BCAE 8, il pourra retirer de sa demande d’aide, après dépôt, les surfaces dont il n’aurait finalement pas besoin pour respecter le taux minimum. Le décalage de la date ne concerne pas la télédéclaration des aides animales qui reste fixée au 15 mai 2023.

Les DDT(M), les DAAF, les structures conventionnées qui accompagnent les exploitants dans leur télédéclaration sont mobilisées sur l’ensemble du territoire pour répondre aux questions des exploitants sur les demandes d’aides de la PAC et la télédéclaration.

Collecte des déchets : changement de planning à la Cadéma

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La Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) informe ses habitants que la collecte des déchets ménagers de la Cadéma Nord et Centre sera effectuée de nuit de 18h à minuit. Les usagers sont également invités à consulter le site cadema.yt pour retrouver toutes les informations pratiques et les plannings de collectes.

La sélection mahoraise de beach-soccer en stage à Madagascar

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En stage de préparation à Majunga en vue des Jeux des Îles de l’océan Indien, la sélection mahoraise de beach-soccer a perdu 6-2, ce mercredi, contre la sélection régionale de Majunga. « Au-delà du résultat, c’est très encourageant », a relativisé le sélectionneur Mansour Ramia à la fin de la rencontre. « Cela montre que nous n’avons pas travaillé dans le vent depuis un an. »

Débarqué dimanche dernier pour une semaine, le groupe de joueurs profite de son immersion à Madagascar pour peaufiner la compréhension des règles de ce sport peu implanté officiellement à Mayotte, mais aussi pour travailler tactiquement et défensivement. Samedi, les hommes de Mansour Ramia auront la possibilité de se racheter à l’occasion d’un deuxième match amical.

Trail du caméléon : il revient en 2023 !

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La troisième édition du trail du caméléon aura lieu le dimanche 28 mai, dès 7h30 à la MJC de Kawéni. Les inscriptions pour la marche et le trail se réalisent sur www.sportpro.re. Deux épreuves sont au programme : un trial de 12 km et une marche de 6 km.

Une nouveauté cette année, la course des familles. Un enfant âgé de 5 à 12 ans inclus court avec un adulte sur une distance d’environ 1 km sans classement mais avec une médaille pour les enfants. Attention, les places sont limitées et l’organisation ne sélectionne que les 60 premières familles inscrites. Les inscriptions pour cette course se sont par mail à ca.mamoudzou@gmail.com.

« Ça fait beaucoup de monde qui vous accuse à tort ».

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Après les violences à Tsoundzou 1, il y a une dizaine de jours, les premières condamnations sont tombées.

Deux hommes ont été condamnés, mercredi soir, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour leur implication dans les récentes agressions de Tsoundzou 1. L’un, âgé de 18 ans, faisait partie du groupe de jeunes en combinaison blanche qui terrorisait la population. Il écope de cinq ans de prison dont deux ans avec sursis. Le deuxième, qui a 38 ans, est reconnu comme l’instigateur des heurts en réaction à l’opération Wuambushu et passera les six prochaines années en prison.

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De nombreux dossiers ont été retenus en comparution immédiate, ce mercredi 3 mai.

Les deux prévenus de 18 et 38 ans entrent dans la salle du tribunal de Mayotte, ce mercredi 3 mai 2023. Le premier marche et parle avec la tête baissée, comme un enfant qui se fait réprimander, le second semble tendu et se tient bien droit. Ils comparaissent pour leurs rôles respectifs dans les incendies et les agressions survenues entre le 23 et le 24 avril, à Tsoundzou 1. En effet, lors de ces deux jours, un groupe de jeunes en combinaison blanche, armé de machettes, d’une tronçonneuse et de pierres a attaqué le village de Tsoundzou et le hameau de Kwalé. Ils ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les habitations et les forces de l’ordre. Des véhicules, comme les engins de chantier sur le stade ou un camion de la Map, ont été incendiés et caillassés. Sans compter les menaces de mort envers les Mahorais et les métropolitains. Alors que l’image de son énervement contre le préfet de Mayotte, le 24 avril, a fait le tour des réseaux sociaux, l’une des habitantes de Kwalé s’avance calmement à la barre avec sa fille. La plus jeune raconte « la façade mitraillée » par les pierres, les menaces de mort ou de viol du 23 avril. « Ça fait dix ans qu’à Kwalé, on nous pille nos maisons. On a dû partir par peur. Des cocktails Molotov ont été le soir même. Pourquoi j’ai peur en sortant de chez moi ? Pourquoi ils agissent comme ça envers nous ? », demande-t-elle d’une voix forte. Sa mère se souvient de « cinquante minutes d’horreur. Ils nous ont dit : « Vous êtes Mahoraises, on va venir mettre le feu » ». Le hasard fait que c’est un des ses anciens camarades qui a témoigné juste après. « J’ai vu les images et pourtant je peux vous dire qu’il n’y a pas plus calme que cette femme-là », dit celui dont ils ont volé le téléphone alors qu’il passait en taxi. Lui-même en colère en arrivant au tribunal, il en veut beaucoup au plus vieux des prévenus, « un terrible exemple au plus jeune qui a l’air perdu ».
Le propriétaire d’une résidence de Kwalé raconte aussi le calvaire vécu par sa locataire, qui était toute seule ce jour-là. « Une horde est rentrée dans la résidence. Ils ont pulvérisé la baie vitrée, incendiés les arbres. Je suis choqué par ce que je vois », raconte celui qui est arrivé de Guyane en catastrophe pour constater les dégâts. Sa locataire, en état de choc à l’arrivée des policiers, est en convalescence à La Réunion. Une autre a déjà posé son préavis.

Un gilet jaune du villag

Le tribunal s’est penché sur le rôle de chacun. Selon les témoignages, le vendeur de bananes de 38 ans nommé Prince Anli, qui était au comité de Tsoundzou chargé de veiller sur les jeunes, les incitaient ces jours-là à s’attaquer à la police dans le but de les blesser. Il leur donnait à manger et avait ramené les fameuses combinaisons. Une version que le prévenu de 18 ans et deux autres mineurs arrêtés ont toujours soutenu. L’instigateur conteste pourtant. « Je n’étais pas sur les faits, on m’accuse à tort. C’est parce que je fais partie du comité. Ils mentent. Je n’ai pas assez d’argent pour acheter de la nourriture pour eux », se défend l’homme au passé judiciaire très chargé. « Il y a de tout », constate Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel. Pilote de kwassa, des passages en prison pour vol avec arme, agression sexuelle sur mineur, il fait même l’objet d’un mandat d’arrêt depuis 2021 pour violences aggravées. Une peine de sept ans attendait ainsi celui qui « se fait passer pour un honnête homme », selon la vice-procureure Delphine Moncuit, et qui est devenu gilet jaune de la commune de Mamoudzou il y a quelques années. Vu comme « un formidable menteur » par l’un des témoins, il continue de nier. « Je suis très respectueux, je ne sais pas pourquoi on m’accuse. » « Ça fait beaucoup de monde qui vous accuse à tort », répond la présidente. « Je devais défendre un Prince et c’est plutôt un crapaud », reconnait maître Aurore Baudry. Celle-ci plaide qu’il n’y a pas de preuves contre son client qui est poursuivi pour complicité des violences et des vols perpétrés par les plus jeunes, seulement des témoignages. Le tribunal a suivi les réquisitions du Parquet et l’a condamné à six ans de prison et une interdiction de port d’arme. De nationalité comorienne, il ne fait pas l’objet d’une interdiction définitive de territoire français puisqu’il en a déjà une prononcée dans une autre affaire. Lycéen, El Yakine Yanik Djaffar a toujours reconnu sa participation aux faits, pendant lesquels il était déguisé en femme, et a aidé les policiers dans leur enquête. Condamné l’an dernier pour des heurts avec les forces de l’ordre en 2021, il n’est pas connu pour d’autres faits. Son avocat, maître Ahmed Idriss, rappelle d’ailleurs qu’il a nommé rapidement l’instigateur et demande une peine « qui le fera réfléchir. Il ne faut pas qu’il soit le nouveau Prince ». Le tribunal prononce à son encontre une peine de cinq ans de prison, dont deux ans avec sursis (le ministère public avait requis quatre ans de prison ferme), une interdiction de port d’arme, une obligation de travail et celle d’indemniser les victimes, ce qu’il fera solidairement avec Prince Anli. Le montant sera déterminé lors d’une audience sur les intérêts civils.

Il s’agit des deuxième et troisième condamnations concernant les agressions d’il y a dix jours à Tsoundzou 1. Un autre majeur a écopé de huit mois de prison dont quatre ans avec sursis et les deux mineurs interpellés passeront devant le juge pour enfants. Pour les autres, ils étaient estimés entre « une quarantaine » et « une centaine », « des procédures sont en cours ».

 

« Bah, il a deux enfants maintenant ? »

Un jeune passeur, interpellé en mars a Kani-Kali, a été condamné à huit mois de prison ferme et une interdiction de territoire français pendant trois ans. Le tribunal a eu des difficultés pour savoir son âge. Lui-même a dit avoir 15 ans, puis 19 ans. Selon un test osseux, il aurait « 19 ans révolus ». Pour essayer de vérifier, la juge Julie Vignard tente de connaître sa situation maritale. Le jeune passeur reste toujours évasif et fait de nouvelles déclarations qui ne collent toujours pas. « Bah, il a deux enfants maintenant ? », s’interroge la juge, interloquée. Le prévenu emporte finalement ses mystères avec lui à Majicavo.
Il y retrouvera celui qui est passé juste avant lui, un Indien, arrivé à Mayotte par les Comores. Habitant à Bandrélé, il devait être jugé pour avoir frappé sa femme d’origine comorienne avec une pelle. Des blessures qui ont nécessité vingt jours d’ITT. Faute d’interprète habile en anglais, son procès a été reporté.

 

Caribus : une année de chantier pour la rue Martin Luther King

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Depuis ce mercredi matin, les engins de chantier ont pris place au cœur de la rue Martin Luther King à Kawéni et le chantier, prévu pour une durée d’un an, a débuté.

Depuis plusieurs mois, le projet Caribus, mené par la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou (Cadéma) est entré en phase de travaux. Menés au sud et au nord du chef-lieu, ces travaux pénalisent régulièrement la circulation des axes routiers. Afin de permettre la continuité du projet, une nouvelle zone est perturbée par un changement de réglementation de la circulation, celle de la rue Martin Luther King à Kawéni.

Les panneaux, installés quelques jours auparavant, alertaient les usagers de la route que la rue Martin Luther King (anciennement rue de l’Archipel) allait être mise en sens unique en direction du nord. Ce mercredi matin, les travaux ont débuté, les engins de chantier se sont installés et la circulation modifiée. A l’instar de la déviation qui avait été mis en place à Passamaïnty, le premier jour de la mise en place de ce sens unique a fait naître de nombreux embouteillages, jusque dans le nord de l’île. Le chantier, sur cet axe très fréquenté, durera un an. Ces travaux sont « extrêmement importants pour le projet Caribus », argumente Ludovic Mihai, directeur mobilités de la Cadéma, ce mercredi, lors d’une conférence de presse dans les locaux de l’intercommunalité. Ils permettront, par la suite, d’avoir « un réseau routier qui fonctionne normalement et avec fluidité », ajoute-t-il.

Qu’est-ce que le chantier va apporter ?

Concrètement, ces travaux portent sur la voirie, avec un rétablissement de largeur de circulation, une mise en place de piétonniers, de voies cyclables, mais ils permettront aussi une sécurisation des flux, tant piétonne, qu’automobile. « Il y aura des trottoirs plantés, du stationnement organisé de manière longitudinale », explique Jean-François Bergeal, directeur de projet Transamo, membre du groupement de maitrise d’ouvrage Narendré pour le projet Caribus. Globalement, la vocation est de rendre cette rue Martin Luther King comme « une voirie urbaine, et non pas le chantier qu’elle est aujourd’hui », complète ce dernier. Mais, dans un premier temps, la priorité du chantier est de sécuriser la structure de chaussée. « Actuellement, on va avoir des mouvements de terre très importants car la fondation de la chaussée est de mauvaise qualité, on va donc tout remplacer », note le directeur de projet. Pour cela, il sera nécessaire de creuser jusqu’à environ un mètre sous le niveau de la chaussée, afin de remplacer les matériaux par d’autres, non-sensibles à l’eau. Cela se traduira par de la substitution de matériaux, « quelque chose qui ne va pas être flagrant pour le quidam », concède Jean-François Bergeal.

Un maintien à sens unique pendant un an

« L’idée, c’est de ne pas attaquer sur tout le linéaire, mais de travailler par zone », confie le directeur de projet. Le but est de libérer rapidement des emprises, de manière à avoir la voie se transformant au fur et à mesure. Durant toute la durée du chantier, la rue sera maintenue à sens unique, toujours dans le sens sortant de Mamoudzou, en direction du nord de l’île. Mais, pourquoi ne pas avoir réalisé ces travaux de nuit ? Pour le directeur de maîtrise d’ouvrage, « l’ampleur des travaux est tellement importante, il n’est pas possible d’enlever un mètre de chaussée et de rendre la circulation le lendemain matin ». Avec pour objectif que la chaussée soit « correctement faite », il est obligatoire d’intervenir sur une grande distance, « il faut mettre un certain nombre de matériaux en même temps, les compacter et donc, on est obligé d’avoir un volume minimum d’emprise », continue-t-il.

Et à moyen terme ?

L’ambition de la réhabilitation de cette artère de Kawéni – qui ne sera plus une impasse, mais sera prolongée jusqu’à la zone industrielle Nel – est de pouvoir, à partir de mi-2024, commencer les travaux sur la route nationale. A ce moment-là, la deuxième phase débutera avec l’aménagement de la Nationale et la voie Martin Luther King servira alors de voie de délestage, avec une file dans chaque sens, afin d’accueillir les automobilistes. Aussi, « les travaux de l’Avenue de l’Europe devraient être finis d’ici à vendredi, dans le plus tard des cas, la semaine prochaine », avertit Ludovic Mihai.

Une indemnisation envisageable pour les commerçants

Pour la réalisation de ce chantier, il a été prévu de « maintenir un accès, au moins piétonnier, à 30 % du temps, des livraisons régulières, avoir des zones de livraisons à proximité des commerces. Mais forcément, les conditions de condition et de stationnement vont être complètement modifiées pendant les travaux », prévient Jean-François Bergeal. C’est donc dans le cadre de ces travaux et des impacts afférents, qu’une commission amiable de règlement et d’indemnisation (Cari) a été mise en place par la Cadéma. Cette commission permet à tout professionnel, impacté par les chantiers du projet, de pouvoir demander une indemnisation pour des dommages, notamment une perte du chiffre d’affaires et de la marge. « Nous avons prévenu et nous continuons à travailler avec les professionnels qui sont dans la rue, ce que soit les commerçants ou les grandes structures », reconnait le directeur de projet. Matthieu Duru, chef de projet Transamo au sein du groupement de maitrise d’ouvrage Narendré, complète « qu’il y a eu des discussions pour organiser le chantier et avec tous les riverains impactés par le chantier. On a forcément des discussions préalables à tous les désagréments ».

Cette commission d’indemnisation représente 0,5 % du montant global du chantier, soit environ 500.000 euros. « Avec une possibilité d’indemnisation tous les trois mois, car l’idée, c’est de pouvoir être fluide », pondère Ludovic Mihai. La saisie de la Cari est soumise à conditions et pour y prétendre, « il faut vraiment que les impacts correspondent à la période de travaux en face de son entreprise, que la difficulté d’accès était manifestée et la plus forte », réaffirme le chef de projet.

Une nouvelle ligne de navettes

Afin de remédier aux embouteillages de l’entrée nord du chef-lieu, la Cadéma étudie la mise en place d’une nouvelle ligne de navettes, reliant les Hauts-Vallons à Mamoudzou. Cette ligne devrait ouvrir au mois de juin et le parking se situe aux alentours du Carrefour. « L’idée étant de la mettre en place assez rapidement, puisque ça permettrait de capter un certain flux et nous souhaiterions pouvoir la prolonger jusqu’à Longoni », convient le directeur mobilités. Pour cela, des échanges avec la communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte (CAGNM) sont en cours, afin de réaliser un partenariat, « puisque finalement nous sommes tous impactés ». Une troisième ligne devrait également voir le jour, reliant Vahibé à Mamoudzou, mais Ludovic Mihai admet que « cette ligne demande un peu plus d’études puisque nous sommes à Vahibé, sur une zone qui présente une situation sécuritaire, qui est autre ».

Ça roule pour les navettes d’Hajangoua

En début de semaine dernière, à la suite des événements qui ont eu lieu dans la première journée de l’opération Wuambushu, la Cadéma avait pris la décision de suspendre son service de navettes entre Hajangoua et Mamoudzou. « On s’était dit que, au vu de la situation sécuritaire, il nous paraissait mieux d’arrêter le service », explique Ludovic Mihai. A ce jour, les navettes ont repris, avec quelques adaptations. En effet, les premiers départs sont après le lever du soleil et le dernier retour avant le coucher, « ce qui fait que nous n’avons pas à amener de mâts d’éclairage sur le parking d’Hajangoua », complète-t-il. Une question sécurité, importante pour la collectivité, qui est en collaboration avec la préfecture et avec la mairie de Dembéni, pour avoir recours aux services de la gendarmerie d’une part et de la police municipale d’autre part. Pour le directeur, « une fois l’accord signé avec la mairie de Dembéni, nous pourrons assurer un service plus complet, car nous pourrons assurer la sécurité ». D’après une enquête, afin d’étudier l’impact de temps de trajet, la durée a été divisée par deux depuis l’installation des navettes. « Le Caribus n’a pas créé d’embouteillages, ça c’est sûr ! », lance Matthieu Duru. D’après la Cadéma, ce sont près de 2.300 personnes transportées par semaine sur les deux arrêts du matin. A la vue de ces chiffres, le directeur mobilités admet que « ça donne beaucoup d’espoir pour le projet Caribus ».

Les castings de Miss Mayotte ont commencé

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Marie-Assya Salim, candidate à l’élection de Miss Mayotte 2023 passe par la case défilé.

Les pré-sélections pour devenir le visage de Miss Mayotte ont débuté, ce mercredi 3 mai, à Mamoudzou. Un nouveau comité est en charge, avec l’espoir que Miss Mayotte devienne Miss France en décembre 2023.

Les castings de Miss Mayotte sont lancés pour ce mois de mai. Les pré-sélections se dérouleront jusqu’à fin mai, Avec un objectif de sélectionner dix candidates, il y a déjà six castings de prévus. Du nord au sud, en passant par Petite-Terre et le centre de l’île, la nouvelle équipe de onze bénévoles ont déjà reçu sept inscriptions d’un peu partout. Ils espèrent pouvoir présenter à la presse un maximum de candidates en juillet. A la tête du casting, un nouveau comité nommé en février 2023 et une nouvelle politique. Les membres sont tous bénévoles pour la première fois. « Nous sommes là jusqu’à 15h30 et nous attendons un maximum de monde ! », déclare de manière enthousiaste Yasmine Saïd, présidente du comité qui s’entoure de nouveaux partenaires. Peugeot, Transport Salim, Espace Pub, Imprimah ou encore Mayotte la 1ère pour la diffusion, financent les projets du comité. L’association est tout de même en attente de subventions demandées le mois dernier.

Les critères demeurent classiques : mesurer minimum 1m70, avoir 18 ans et être de nationalité française. Pour autant, ce n’est pas la seule chose que le comité regardera. Ils observent les candidates défiler et vérifient leurs mensurations. Ils évaluent l’éloquence des candidates en les filmant, pour la grande sélection qui se fera en mai. « Bien sûr, nous prendrons en compte l’amour et la connaissance du territoire mahorais. Les votes du public le soir de l’élection sont cruciaux. Si les mahorais ne se sentent pas représentés, ils ne voteront pas. Ça nous donne une chance d’aller le plus haut possible », explique la présidente. Des critères physiques, mais où la personnalité joue beaucoup. Les candidates doivent aussi savoir se démarquer et montrer qu’elles aiment être avec les autres.

Représenter Mayotte autrement

« C’est important pour les Mahorais. Dans une élection nationale où il y a tous les départements de France, ne pas voir Mayotte, ça fait mal au cœur. C’est important de marquer notre présence », déclare Fédoussia Anli Hely, chargée de communication. L’absence d’une Miss Mayotte s’est fait ressentir au sein de la population l’année précédente. Il y a ici une vraie volonté de la part du comité de s’exposer sur la scène française, autrement que par l’opération Wuambushu. Ils veulent faire valoir la culture et les femmes mahoraises. « C’est aussi pour faire comprendre que Mayotte est française qu’il faut que nous soyons présents dans le paysage français », affirme la chargée de communication. Miss France, c’est douze millions de spectateurs par an, le nouveau comité choisira donc avec soin le visage et la personnalité qui représentera Mayotte. « Il n’y a pas eu le même engouement qu’il y a ailleurs. On a besoin de ce point d’ancrage pour permettre à Mayotte de s’inscrire dans l’histoire de Miss France », déclare Rehmina Lagger, chaperonne des futures miss.

La nouvelle équipe ne se contente pas de faire des castings sur Mayotte. Elle en fait aussi un à La Réunion. « Nous savons qu’à La Réunion il y aussi des Mahoraises qui y étudient. L’idée est vraiment la proximité, comment faire pour se rapprocher des candidates, et surtout leur donner la possibilité de pouvoir s’inscrire », déclare Yasmine Said. Un projet tout neuf, mis en place avec le conseil départemental et sa représentation mahoraise sur l’île. Ils mettront à disposition une salle, aideront le comité à se mettre en contact avec les associations et potentielles candidates.

Une seule candidate seulement

Au plus grand regret du comité, une seule candidate s’est présentée au casting, ce mercredi, à Mamoudzou. « Je suis venue ici pour représenter l’île, la culture mahoraise. Je suis aussi venue pour gagner confiance en moi-même », déclare Marie-Assya Salim, 19 ans, peut-être futur visage de Miss Mayotte.
« Le faible nombre de candidates est une réalité. Je pense que cela s’explique par le fait que Mayotte est de confession majoritaire musulmane. Les parents ne doivent pas être trop pour que leurs filles défilent en maillot de bain pour des raisons religieuses », affirme la présidente. Elle pense aussi que le fait que ce soit le premier casting dénote un manque de visibilité. « Les candidates nous contactent aussi par mail ou par les réseaux sociaux, je pense qu’on finira en beauté avec le casting de Petite-Terre, étant donné que c’est la dernière date », explique Bennuci Attoumani, délégué régional.

Un nouveau rôle a été instauré à cet effet par le comité : les chaperonnes. Elles sont deux cette année. Chargées d’accompagner les miss, elles doivent aussi rassurer les parents ou répondre à leurs questions. « C’est un peu comme les mamans de nos miss », relate la présidente.

Quand Mayotte suscite l’attention de l’Assemblée nationale

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Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, a dû défendre à deux reprises l’opération Waumbushu, lors des questions au gouvernement, ce mardi 2 mai.

Plusieurs questions orales ont été posées au gouvernement au sujet de l’opération sur l’île, ce mardi. Marine Le Pen, Emeline K/Bidi, Estelle Youssouffa et Éric Ciotti ont interpellé tour à tour l’exécutif pour demander des comptes.

Relations diplomatiques avec les Comores, maintien de l’ordre sur l’île et lutte contre l’immigration clandestine, c’est évidemment l’opération Wuambushu qui retient l’attention des députés de l’Assemblée nationale. Ça tombe bien, c’était le jour des questions orales au gouvernement, ce mardi. On y a vu des deux bords politiques avec des points de vue différents sur les objectifs de l’opération conduite par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Les Républicains tout d’abord, le parti du Mahorais Mansour Kamardine, « la soutient sans réserve ». Pour Éric Ciotti, « violences, pillages, guet-apens sont le lot quotidien des Mahorais. Cette situation est due à une immigration totalement hors de contrôle », a-t-il déclaré, avant d’affirmer à tort « qu’il y a plus d’étrangers en situation irrégulière [ils seraient en fait un quart de la population à Mayotte] que de citoyens de la République française [un peu moins de la moitié] ». Il regrette toutefois « l’arrêt de l’opération du fait d’une décision judiciaire aux motivations totalement ahurissantes » en référence au décasage annulé du lieu-dit « Talus 2 » à Majicavo-Koropa et « devant la force qu’expriment les Comores face à la volonté de la République française ». « La République ne peut pas reculer. L’immigration illégale n’a pas sa place sur notre territoire », fait valoir le président du parti de droite. 

Gérald Darmanin, ex-Les Républicains et ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, lui a répondu en rappelant les moyens mobilisés sur Mayotte. « Vous dites que la République ne doit pas reculer, vous avez parfaitement raison. Elle ne reculera pas. » Il défend « une opération réussie sur le plan de la délinquance » avec les nombreuses interpellations ces dernières semaines. Sur les décasages, il rappelle que seul celui de Majicavo-Koropa a été annulé par la justice. Et concernant les expulsions, il se raccroche à celles récentes vers le Sri Lanka, Madagascar et le continent africain. Il rappelle qu’il laissera les gendarmes mobiles et les policiers « aussi longtemps que possible » sur l’île. 

« Des violences attisées » 

La parlementaire réunionnaise Emeline K/Bidi a une analyse totalement différente puisqu’elle qualifie déjà l’opération de « fiasco total ». « A Mayotte, l’immigration incontrôlée et l’insécurité permanente appellent indéniablement des solutions et des moyens. Mais pour endiguer la misère, le mal-logement, le chômage, le manque d’eau, des centaines de policiers ne seraient suffire », estime plutôt la députée de gauche. Elle y voit « des violences attisées » et « des droits humains bafoués ». « Quelle impréparation ! Les expulsions sont jugées irrégulières, les Comores refusent d’accueillir leurs ressortissants, les appels à la haine et à la violence se multiplient. Oui, les Mahorais ont le droit de vivre en sécurité, ils ont le droit à des conditions de vie décentes, une vie décente, mais jamais le groupe GDR ne se résignera à l’usage de la violence abusive contre des hommes, des femmes et des enfants dont le seul tort est de ne pas être nés sur la bonne île ». Elle demande ce que l’État compte faire des mineurs isolés, des familles sans toit et des personnes expulsées qui sont actuellement retenues en attendant la réouverture des frontières comoriennes. 

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer confirme le terme d’« immigration incontrôlée », et admet que la difficulté principale tient « à la démographie ». « 80% des enfants qui naissent à la maternité de Mamoudzou ne sont pas des enfants mahorais [l’Insee indique que 46,5% des naissances vivantes domiciliées à Mayotte en 2021 le sont de parents tous deux étrangers en réalité, tandis que 29,2% des bébés ont un père français] », affirme-t-il. Selon lui, le premier problème des Mahorais est la sécurité. « Il y a 60 personnes qui sont dans des bandes, qu’ils soient Français ou non. 22 ont déjà été interpellées. Le rétablissement de la sécurité est la mère des priorités », répond-il à la députée, qui réplique : « L’enfer est pavé de bonnes intentions. Ce ne sont pas vos intentions que nous fustigeons, mais bien la méthode ». 

« Le nain comorien vous a-t-il mis en échec ? » 

Présente à l’Assemblée nationale, Estelle Youssouffa s’adresse elle aussi aux ministres en rappelant que « notre survie ne peut pas être l’otage des querelles partisanes ». Après avoir remercié les forces de l’ordre, la députée de la première circonscription de Mayotte constate que « l’opération de rétablissement de l’ordre public est freinée par l’obstruction comorienne, qui refuse de reprendre leurs ressortissants ». « Madame la ministre, nous n’avons pas entendu un seul mot du Quai d’Orsay sur cette crise diplomatique grave. Quand admettrez-vous enfin l’inefficacité de 40 ans de coopération avec Moroni ? Le nain comorien vous a-t-il mis en échec ? », questionne-t-elle, appelant à des sanctions contre le voisin comorien. Si Catherine Colonna a accepté de dire « quelques mots et quelques réalités », elle a préféré revenir sur le bilan de son ministère plutôt que d’évoquer la crise diplomatique actuelle. Selon elle, le gouvernement met tout en œuvre pour « conforter la place de Mayotte dans la République ». Avec l’accord de 2019, elle indique que la France fait davantage de reconduites dans l’archipel que dans tout autre pays. « Nous travaillons sans relâche pour que celles-ci se poursuivent », déclare-t-elle, avant de préciser que de nombreux départs sont dissuadés « en travaillant avec les garde-côtes comoriens ».  

Marine Le Pen, députée du Rassemblement national, a aussi attaqué le gouvernement sur ses relations avec les autorités comoriennes. « Quand les Comores voisines ne respectent pas le droit international en reprenant leurs ressortissants, c’est évidemment sur la voix ferme de la septième puissance mondiale que les Mahorais comptent et non celle de la ministre des Affaires étrangères et de l’Europe qui évoquait il y a quelques semaines : « une coopération étroite » », martèle-t-elle, appelant à refuser le financement « des pays qui bafouent le droit international et organisent la submersion migratoire de la France », enjoignant le gouvernement à reprendre ses propositions dans la future loi sur l’immigration. 

Dénonçant « une posture » et « une caricature » de la part de l’ex-présidente du Rassemblement national, Élisabeth Borne rétorque que le gouvernement est « aux côtés des Mahorais » et a mobilisé des forces de l’ordre exceptionnelles pour ramener la tranquillité à Mayotte. La Première ministre liste les objectifs de l’opération : « Arrêter les principaux responsables de la délinquance à Mayotte, c’est ce qui a été fait. Les principales cibles qui ont été identifiées ont déjà été arrêtées ». Pour lutter contre l’habitat insalubre, « ces destructions sont en cours avec des relogements à la clé dans des habitats de qualité ». Sans évoquer le cas des Comores finalement, elle s’appuie aussi sur les marques de soutien à l’opération reçues récemment de la part de la population. Elle en veut pour preuve la manifestation en deux actes, à Chirongui et Mamoudzou, la semaine dernière. 

La gendarmerie procède à plusieurs interpellations à Dzoumogné

Des arrestations ont été effectuées, ce mercredi matin, à Dzoumogne par la gendarmerie de Mayotte, dans le cadre d’une opération anti-délinquance menée sur le secteur. « L’objectif consistait à localiser et interpeller des auteurs de trouble à l’ordre public et divers délits commis ces derniers jours », renseigne le service communication de la force armée. Plusieurs dizaines de gendarmes étaient mobilisés, sous les ordres du colonel Olivier Casties, commandant en second de la gendarmerie de Mayotte, et du colonel Jonathan Voisin, commandant le groupement tactique de gendarmerie mobile. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, s’est également rendu sur place pour assister à la manœuvre.

Des petits sportifs de Dembéni se mesurent dans la course de pneus

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« 3, 2, 1, Go ! », lance au micro l’animateur en début de matinée, ce mercredi, au stade de football de Dembéni. A ce top départ, la quatrième journée de championnat de course de pneus est lancée et la première équipe du jour fonce sur le parcours constitué de slaloms et lignes de sprint. Cet avant-dernier rendez-vous de ce mercredi a réuni une soixantaine d’enfants, âgés de 8 à 12 ans, tous originaires de la commune de Dembéni.

Organisée par l’agence Angalia, Ufolep et la ville de Dembéni, cette manche de championnat permet de sélectionner les quarante enfants les plus rapides (vingt filles et vingt garçons). Au total, « nous aurons sélectionnés deux cents enfants lors du championnat dans les cinq intercommunalités », explique l’agence Angalia. Cumulés aux enfants qui seront sélectionnés pour Mamoudzou, ils seront alors environ 400 à prendre le départ lors de la grande finale le 24 juin, dans le chef-lieu de Mayotte.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes