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Les coupures d’eau de 48h commencent ce lundi, avec un nouveau planning

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1à3 - Tableau des nouvelles coupures d’eau, applicables dès ce lundi 4 septembre 4- Carte des zones pour le découpage des secteurs

Dès ce lundi 4 septembre, les habitants de Mayotte vont devoir s’adapter à un nouveau planning de coupure d’eau, à savoir 48h consécutives pour la majorité de l’île. Dans les zones de forte activité économique et administrative, Petite-Terre et les zones industrielles de Longoni et Kawéni, les coupures auront lieu tous les soirs, ainsi que le week-end.

Annoncées le 24 août dernier lors d’une conférence de presse, de nouvelles mesures drastiques sont mises en place dès ce lundi 4 septembre. Dans l’ensemble du département, l’eau sera coupée durant 48 h toutes les 24 h (2 jours/3). L’eau sera coupée à 16 h puis remise à la même heure 48 h plus tard. Dans les secteurs de forte activité situés dans les communes de Mamoudzou et de Koungou, ainsi qu’en PetiteTerre, l’eau sera coupée 5 fois par semaine de 16 h à 8 h avec une coupure supplémentaire de 36 h le week-end.

Selon le nouveau planning des tours d’eau diffusé ce vendredi, les mesures sont mises en place du lundi 4 septembre au 17 septembre. Les secteurs de coupures sont découpés en 5 zones : secteur 1 ; secteur 2 ; secteur 3 ; secteur nocturne et samedi ; secteur nocturne et dimanche (voir tableau). Cette nouvelle organisation doit réduire les prélèvements en retenues et garantir soixante heures de disponibilité d’eau par semaine et par habitant dans les prochaines semaines.

Des retenues collinaires au plus bas

Certes, les tours d’eau ont permis de réduire la consommation en eau du département d’un quart depuis le début de l’année, un nouvel effort va tout de même être demandé aux habitants de l’île avec l’application de ces nouvelles mesures. Avec environ 30 % de pertes d’eau sur le réseau et des retenues collinaires à leur plus bas niveau – Dzoumogné à 14 % et Combani à 24 % – un durcissement des tours d’eau est inévitable, car au rythme des prélèvements actuels et sans nouvelles restrictions, « la vidange complète des retenues interviendra fin septembre. Le département ne produira alors que 20 000 m³/jour d’eau, soit moins de la moitié des besoins en eau », annonce la préfecture.

Selon le bulletin de prévision saisonnière établi par Météo France, « la prévision sur Mayotte pour le trimestre septembre-octobre-novembre est marquée par de fortes incertitudes ». Cela est cependant caractéristique de la saison, même en présence d’influences marquées des phénomènes El Nino dans le Pacifique et d’une phase positive de l’IOD (Indian Ocean Dipole) dans l’Océan Indien. En conséquence, Météo France explique qu« il n’est pas possible de privilégier un scénario particulier ».

De son côté, l’Agence régionale de santé de Mayotte a rappelé, en début de semaine « qu’il n’y a pas de dégradation de la qualité de l’eau à l’heure actuelle ». Expliquant que, par principe de précaution, il est recommandé de faire bouillir l’eau pour la stériliser, après la coupure. Cette opération est à effectuer pendant les six premières heures après la remise en eau en cas de coupure nocturne et pendant les douze premières heures après une coupure de vingt-quatre ou quarante-huit heures. « Après cette manipulation, on est sûrs qu’il y aucun germe dans l’eau », avait complété le directeur de l’ARS, Olivier Brahic, lors d’une conférence de presse.

Les 16 et 17 septembre, rendez-vous aux journées du Patrimoine

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La 40ème édition des journées européennes du Patrimoine se déroulera le samedi 16 et le dimanche 17 septembre pour le grand public, et le vendredi 15 septembre pour les scolaires dans le cadre de l’opération « Levez les yeux ».

Ces journées ont pour objectif de montrer au plus grand nombre la richesse extraordinaire de notre patrimoine au travers de rendez-vous inédits, de visites insolites, et d’ouvertures exceptionnelles.

Deux thématiques sont mises à l’honneur cette année : le patrimoine vivant et le patrimoine des sports. Si à Mayotte le patrimoine vivant est une expérience quotidienne grâce à la passion pour le maintien et la transmission des traditions, parler de patrimoine des sports peut sembler plus surprenant. Et pourtant, cette année encore, associations et collectivités ont rivalisé d’imagination pour vous faire (re)découvrir les jeux anciens, le maniement du laka, ou encore les coulisses du football. Sans oublier les incontournables (expositions, visites de sites historiques, découverte des traditions chantées et dansées, des savoir-faire de l’artisanat et de la cuisine…).

Depuis un an, beaucoup d’événements positifs ont marqué le patrimoine culturel de Mayotte : allocation d’une aide de la Fondation du Patrimoine pour la restauration de l’usine sucrière d’Hajangoua, mobilisation des Mahoraises et des Mahorais pour la restauration du Minbar conservé au MuMA, constitutions de deux collections de référence sur le patrimoine sucrier de Mayotte au Pôle d’excellence rurale et au MuMA, inscription du Mbiwi à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel et lancement de plusieurs nouvelles fiches, recensement des pratiques sportives traditionnelles, fouilles archéologiques sur la mosquée de Tsingoni, mobilisation du RSMA pour l’entretien des sites patrimoniaux, début de la restauration de l’ancien tribunal de Mamoudzou, diagnostic archéologique sur l’entrepôt de l’usine de Soulou, étude historique sur le cimetière chrétien de Petite-Terre. Retrouvez le programme des journées européennes du patrimoine à Mayotte sur : https://openagenda.com/jep-2023-mayotte

L’Inrap à la découverte de la plus ancienne mosquée de France, à Tsingoni

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Une équipe de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) fouille actuellement la mosquée ancienne de Tsingoni, dans le cadre des travaux de restauration et de valorisation du site. Cela fait suite à son classement au titre des monuments historiques en 2015. Cette fouille est réalisée sous la maîtrise d’ouvrage de la mairie de Tsingoni. Menée depuis le 3 juillet, l’opération porte tant sur les vestiges bâtis que sur les vestiges enfouis. L’objectif de cette intervention est de comprendre la genèse et l’évolution de ce bâtiment emblématique du patrimoine mahorais, en s’attachant à déterminer la succession des phases d’occupation et de construction. Les investigations, toujours en cours, sont également réalisées sur les abords de la mosquée ancienne et notamment dans l’emprise d’une aire funéraire.

Les fouilles actuelles mobilisent une équipe de huit personnes, composée de spécialistes en archéologie du bâti en archéologie funéraire et en relevé 3D et une restauratrice. Dans la salle de prière, les archéologues ont mis au jour de très nombreux trous de poteaux dans le sol du XVIe siècle, sans doute creusés pour soutenir des échafaudages lors d’une phase de reconstruction de l’édifice.

L’étude des maçonneries a livré les traces en négatif d’éléments de coffrage tissés en fibres et en matériaux d’origine végétale. La présence d’éléments de blocs de corail liés à des murs en grès de sable signale les murs de la première mosquée en pierre. Des enduits polychromes ont également été découverts sous les épaisses couches picturales qui recouvraient le mihrab. Le dégagement de ces couches a mis en évidence des frises sculptées d’entrelacs.

La fouille des murs a permis la découverte inattendue de fragments de papier ancien (proto-tapa) – peut-être une page de Coran –, associés à un clou, déposés dans une niche trilobée condamnée. Cette découverte peut être associée à un geste de protection du lieu de culte. À l’extérieur, les premiers sondages ont mis en évidence six sépultures aux défunts apparemment inhumés selon les rites musulmans puisqu’ils sont placés sur leur côté droit, la tête en direction de La Mecque. La datation de ces sépultures profondes est primordiale pour la chronologie du site.

Le CAM fait sa rentrée !

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A l’occasion de la rentée, le club d’athlétisme de Mamoudzou (CAM) reprend également ses cours. La section « forme/santé » pour les 16 ans et plus, les séances auront lieu le dimanche de 7h15 à 9h15 au Douka Bé de Passamainty. Au programme : marche, renforcement musculaire et quelques grandes randonnées ponctuelles. La reprise aura lieu le dimanche 3 septembre. La section « sprint » reprendra le lundi 4 septembre. Les entrainements ont lieu au stade de Cavani de 17h15 à 18h15, le lundi, mercredi et vendredi. Ouvert au plus de 12 ans. La section « Trail », à partir de 16 ans fera sa reprise le mardi 5 septembre à Mahabou. Les entrainements sont prévus de 17h à 18h30, le mardi et jeudi à Mahabou et le vendredi à la MJC de Kawéni. Footing, fractionné, côtes et escaliers sont au programme. Du renforcement musculaire au collège de M’gombani de 9h à 10h est aussi organisé. La section « demi-fond » reprendra ses entrainements au stade de Cavani de 17h15 à 18h15, le mercredi et le vendredi. Retour à ces horaires le 6 septembre. Les enfants, à partir de 5 ans, pourront s’entrainer au collège de Kwalé de 9h à 10h30, le samedi (reprise le 9 septembre). Des entrainements ont également lieu les mardis et jeudis au collège de Majicavo Lamir, de 17h15 à 18h30 (reprise le 12 et 14 septembre).

Une visite éclair centrée sur l’eau pour Philippe Vigier

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La visite officielle du ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, se précise. En effet, il sera présent ce samedi 2 septembre sur l’île au lagon, pour une journée axée autour de l’eau et ses problématiques. L’arrivée du ministre est prévue en début de matinée et son programme débutera par la visite du site de la future unité de dessalement de 1.000 m3 à Jimaweni, commune de Sada. Par la suite, une présentation d’un chantier de forage est prévue, les enjeux de la ressource en eau seront le moment clé de la visite. Ce temps d’échanges aura lieu à la retenue collinaire de Combani, ce qui permettra de constater concrètement le manque d’eau. Enfin, le ministre se rendra à l’école élémentaire Lihadji, à Combani, où lui sera présenté l’installation d’une cuve pour la continuité scolaire.

Mayotte secouée par un séisme léger, ce jeudi

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Un séisme léger, de magnitude 4,1 sur l’échelle de Richter, a été enregistré ce jeudi 31 août à 11h10. Dans son rapport préliminaire, le Revosima (Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte) explique que « l’épicentre a été localisé à 33 kms à l’est de Dzaoudzi, à 40 km de profondeur », ce qui correspond à une distance hypocentrale d’environ 52 km. Ce séisme a pu générer, dans les zones concernées « une accélération moyenne du sol de 5,2 mg, correspondant à une intensité macrosismique faiblement ressentie ». Suivant le type de sols, les intensités peuvent cependant avoir atteint localement l’intensité de secousse forte.

Électricité de Mayotte : « A EDM, les initiatives sont possibles et on peut les voir se réaliser rapidement »

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A 62 ans, Claude Hartmann s’apprête à faire une pause. Il compte ensuite faire des missions ponctuelles où il pourrait apporter son expérience dans le domaine de l’énergie.

A Mayotte depuis trois ans, Claude Hartmann effectue son dernier jour comme directeur général d’Électricité de Mayotte, ce vendredi. Dans un entretien, il revient sur l’évolution du fournisseur d’énergie qui reste en situation de quasi-monopole et qui a réussi à suivre une consommation qui augmente de 4% chaque année.

 

La chasse est lancée contre les fausses attestations d’hébergement

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Des contrôles après le dépôt d’un dossier d’admission au séjour pourraient avoir lieu, selon les nouvelles directives de la préfecture de Mayotte.

A la fin de l’opération Wuambushu, l’État avait jugé bon que la lutte contre l’immigration illégale à Mayotte devrait continuer sous une autre forme. Ce jeudi 31 août, la préfecture de Mayotte annonce que les contrôles seront renforcés pour vérifier les attestations d’hébergement.

 « J’ai envie de dire à la société mahoraise quand est-ce qu’elle prendra ses responsabilités notamment parce que certains de « ces bangas » (sic) sont loués par des marchands de sommeil. Il faut quand même les dénoncer, il y a des gens propriétaires, qui sont parfois des Mahorais qui louent à des femmes et des enfants seuls ces bidonvilles », avait constaté Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outremers, alors que les pelleteuses détruisaient les restes d’habitations en tôles dans le quartier Oupi, à Labattoir, en juin dernier. Le futur candidat à l’élection présidentielle de 2027 indiquait alors vouloir s’attaquer davantage à l’économie informelle et aux « marchands de sommeil ». Ce Wuambushu 2 se veut plus générateur d’enquêtes qu’une débauche de moyens matériels, comme l’ont été ces derniers mois. Par ailleurs, une quarantaine de camions, qui servaient au transport des gendarmes en renfort, ont été vus partants à Longoni, cette semaine.

« La réalité de la domiciliation est une condition de forme préalable à la délivrance d’un titre de séjour. Pour s’en assurer, les services instructeurs de la direction de l’immigration, de l’intégration et de la citoyenneté (DIIC) procéderont dorénavant, sur instruction préfectorale expresse, à des vérifications renforcées, tout particulièrement à l’égard des attestations d’hébergement », prévient ainsi la préfecture de Mayotte, dans un communiqué daté de ce jeudi. Ces documents peuvent ensuite être utilisés pour des demandes de titre de séjour. « A ce jour, près de 90 % des dépositaires de première demande de titre de séjour n’ont pas de logement propre, et sont hébergés par des tiers. Certains documents, rédigés sous la forme d’une attestation sur l’honneur, s’appuient sur de fausses déclarations, moyennant finance », font remarquer les services de l’État, avant de rappeler que ces écrits peuvent constituer un délit.

Une expérimentation à Tsingoni

Le procédé que souhaite mettre en place la préfecture repose sur des contrôles effectués « après le dépôt d’un dossier d’admission au séjour auprès de la préfecture ». Cette dernière veut y associer les maires, puisqu’il est proposé que les contrôles de la préfecture soient « diligentés en coopération avec eux, ainsi que les polices municipales ». A Mayotte, ce type d’enquêtes n’est pas nouveau. Il y a quelques mois, la commune de Tsingoni a connu des barrages d’habitants voulant apporter leur soutien à l’opération Wuambushu, mais également mettre en exergue la présence de bidonvilles dans leur village. La municipalité de Tsingoni avait rencontré les manifestants et confirmé que des listes de possibles marchands de sommeil existaient. Ce serait même « une expérimentation » qui existe depuis l’année dernière. Depuis des mois, les collectifs mahorais demandent également de telles mesures. Autre commune où des affaires de ce genre sont sorties, cette année, Sada a vu ce mercredi Frédéric Sautron, le sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration clandestine, « rencontrer les élus et la police municipale afin de planifier la mise en œuvre concrète de ces contrôles ». Un courrier préfectoral enjoint les autres maires à faire de même.

Dans son communiqué, la préfecture de Mayotte rappelle que « le délit d’établissement, d’usage d’attestation, de certificat inexact ou falsifié, pour obtenir un titre de séjour ou le bénéficie d’une protection contre l’éloignement, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende ».

Une enveloppe de 252 millions d’euros pour transformer Petite-Terre

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Ibrahim Madi Mdahoma, premier adjoint au maire de Pamandzi, Saïd Omar Oili, maire de Dzaoudzi-Labattoir et président de la communauté de communes de Petite-Terre, ainsi que Thierry Suquet, préfet de Mayotte, ont officiellement signé le contrat de relance et de transition écologique de Petite-Terre, ce mercredi.

Ce mardi, la communauté de communes de Petite-Terre a signé son contrat de relance et de transition écologique (CRTE). Cet engagement commun de l’État et de l’intercommunalité permet d’apporter des réponses concrètes aux besoins, tout en contribuant aux objectifs environnementaux, économiques et sociaux du territoire. Pour Petite-Terre, ce contrat représente un coût global de 252 millions d’euros.

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Le contrat de relance et de transition écologique (CRTE) porté par la communauté de communes de Petite-Terre s’appuie sur le projet du territoire. Pour sa réalisation, trois axes de développement ont été retenus. « Le plan d’action que nous avons choisi et que signons ce jour est la traduction du projet du territoire, qui se décline en actions de la collectivité et des acteurs territoriaux », explique le président de la communauté de communes de Petite-Terre et maire de Dzaoudzi-Labattoir, Saïd « S2O » Omar Oili.

Pourquoi s’engager dans un CRTE ?

La stratégie globale du contrat de relance et de transition écologique conclut entre la communauté de communes de Petite-Terre, les deux communes – Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi – et l’État, s’inscrit dans un contexte général de développement du territoire. Il y a bientôt deux ans, en octobre 2021, un protocole d’engagement avait été signé, mais ce n’est que maintenant que le CRTE est conclu. Un temps nécessaire pour permettre à l’intercommunalité de se concentrer sur les projets réalisables. Cet engagement contractuel est « le travail d’un territoire, un document de projet », qui pourra aborder des sujets de l’emploi, du tourisme, de l’équipement ou encore de la mobilité et de les regrouper « à l’intérieur d’un document unique », résume Thierry Suquet, préfet de Mayotte. Pour le président de l’intercommunalité, la conclusion de ce contrat conduira au fait que « la Petite-Terre d’ici dix ans, ce sera la petite pépite de Mayotte ».

Ce projet de territoire partagé à l’échelle intercommunale, donne des perspectives et engage des actions concrètes pour la vie quotidienne, dans une démarche environnementale. Le coût d’investissement de ce contrat est fixé à 252 millions d’euros et étend sa programmation de 2023 à 2026. « On a tout regroupé, on a des projets qui sont matures et qui sont prêts à être financés. Ça peut être des projets qui valent quelques centaines de milliers d’euros, jusqu’à des projets structurants », explique le préfet. Le CRTE fraichement signé, intègre quatre contrats et programme de l’État, notamment les projets portés par le Contrat de convergence et de transformation de Mayotte (prolongé jusqu’en 2023), le programme Action cœur de ville ou encore le projet de NPRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain).

Désenclaver le territoire

Au sein de ce CRTE, trois axes ont été retenus. Le premier est d’offrir aux habitants de Petite-Terre un accès à tous les services de base, « compatibles avec le statut d’un département français », précise le président de l’intercommunalité. Cela se traduira par l’amélioration de la qualité du parc de logement ou encore au travers de la résorption de l’habitat indigne. Le deuxième axe sera de favoriser la création d’emplois, au travers d’un développement économique raisonné et respectueux de l’environnement. Les objectifs sont au nombre de quatre : proposer une offre de formation en adéquation avec l’offre d’emploi, désenclaver Petite-Terre, renforcer son rôle de porte d’entrée de l’archipel et mettre en place les conditions pour un tourisme écoresponsable.

Le troisième sera de garantir aux habitants de Petite-Terre, un cadre de vie harmonieux avec une qualité environnementale et une préservation de la biodiversité. Concrètement, les premiers travaux qui seront lancés portent sur le projet de désenclavement du quartier de la Vigie. « Ça fait longtemps qu’on en parle, et nous venons de signer le marché », reconnait « S2O ». Les travaux vont commencer d’ici deux mois. L’année 2024 sera rythmée par le chantier lié à la réalisation de pistes cyclables. A terme, l’objectif est de faire de Petite-Terre, « un endroit où les gens ont envie de marche, de bouger, de faire du vélo en tout sécurité », admet Saïd Omar Oili. La globalité des projets inscrits dans ce contrat de relance seront réalisés selon la programmation définie.

 

L’étude des baleines à bosses, un grand projet pour Ceta’Maore

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Une conférence animée par Ceta’Maore et Globice avait lieu, ce mercredi soir, à la Croisette, à Mamoudzou.

Chaque hiver austral, les baleines à bosses sont présentes dans les eaux du lagon, de juillet à octobre. Elles quittent les eaux polaires de l’Antarctique pour rejoindre les eaux tropicales afin de se reproduire ou donner naissance à un baleineau. Mais les connaissances sur ces géants des mers son maigres à Mayotte. Avec l’objectif de mettre en place un projet d’études, l’association Ceta’Maore et Globice ont animé une conférence sur l’étude de ces cétacés, ce mercredi soir.

A l’occasion du projet de coopération régionale Primo, Ceta’Maore et Globice, ont organisé une conférence ce mercredi soir, à la Croisette. Cet événement, et le travail commun des deux associations, ont pour objectif de mieux connaitre les baleines à bosses – ces grandes migratrices qui font escale à Mayotte – et ainsi, de mieux les protéger. Créée en 2021, l’association mahoraise a voulu apprendre de ses pairs. Elle est également membre du consortium Indocet, « qui réunit tous les chercheurs et associations qui étudient les dauphins et baleines de l’océan Indien », explique Cyrielle Randrianarivony, présidente et co-fondatrice de Ceta’Maore. C’est ainsi que l’association a sollicité l’ONG de La Réunion pour un accompagnement, avec le soutien de l’Europe.

Peu d’informations à jour

« Malheureusement à Mayotte, on a très peu d’informations à jour sur les mammifères marins, dauphins, baleines et dugongs, à l’inverse des tortues ou mangroves par exemple », admet la présidente. Ce projet permettra alors de pouvoir récolter des informations et les analyser. « L’idée, c’est vraiment de les accompagner sur tout ce qui est collecte de données et d’analyses et de définir des protocoles bien précis », complète Vanessa Estrade, chargée d’études à Globice. L’accompagnement se traduira par une proposition de protocoles qui pourraient être appliqués à Mayotte.

La conférence organisée ce mercredi soir a permis à l’ONG réunionnaise de montrer comment, après vingt ans de travail, l’association a pu élucider quelques mystères sur ces cétacés sur l’île Bourbon. Collecte de données grâce à une fiche et un GPS, acoustique, comportements des cétacés, pigmentation de la nageoire caudale ou encore cartographie de distribution des différentes espèces ont été expliqué aux spectateurs présents. « En rassemblant toutes ces informations sur les groupes observés et en le combinant avec la photo identification, cela permettra de suivre les populations des cétacés qui sont à Mayotte », explique la chargée d’études.

Les baleines se sentent-elles bien à Mayotte ?

Le projet d’identification et de développement des connaissances sur les cétacés fait partie intégrante des objectifs de Ceta’Maore, qui sont de connaitre, sensibiliser, accompagner et coopérer. Pour la présidente, « ce qu’on aimerait, c’est prendre en photo les baleines, savoir qui elles sont ». Grâce à la forme de leur nageoire caudale, leur queue et sa coloration, il est possible d’identifier les groupes de baleines. De ce fait, il est possible de voir si elles reviennent d’une année sur l’autre sur l’île ou non, « en gros savoir est-ce qu’elles se sentent bien chez nous ! », sourit-elle.

Une première étape théorique a été réalisée en février, où deux membres de Ceta’Maore se sont rendus à La Réunion auprès de Globice, grâce au financement de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Pour la deuxième étape, les équipes de l’ONG sont présents sur l’île pour découvrir les conditions in situ, le lagon et ses spécificités, « ça permet aussi de réajuster le protocole », précise Vanessa Estrade.

Actuellement, l’association embarque dans les bateaux des opérateurs qui le souhaitent et pendant ces sorties, connecte des données scientifiques et les traitent. « L’idée, c’est d’aller encore plus loin et de mettre en place d’autres actions scientifiques et d’études qui, pour le moment, n’existent pas à Mayotte », confie Cyrielle Randrianarivony. Au travers de ce compagnonnage, Ceta’Maore pourra être formé pour mettre en place ce projet d’identification des baleines à bosses, mais aussi étudier d’autres mammifères marins.

Deux nouveaux présidents à la Chambre d’appel de Mamoudzou

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de gauche à droite, Aurélie Police, conseillère chargée du secrétariat général de la Cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion, Albert Cantinol, avocat général, Alain Châteauneuf, premier président de la Cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion, Cyril Ozoux, président de chambre d’appel, Chantal Combeau, nouvelle présidente de chambre d’appel, Vovogna Ramiandrisoa, nouvelle juge au tribunal judiciaire, Vincent Aldéano-Galimard, nouveau président de chambre d’appel, Nathalie Brun-Zahi, présidente de la chambre d’appel, et Catherine Vannier, présidente du tribunal judiciaire.

Devant les officiels et leurs proches, Vincent Aldéano-Galimard et Chantal Combeau ont intégré, ce jeudi, à Kawéni, leurs nouvelles fonctions présidents de la Chambre d’appel de Mamoudzou. A leurs côtés, la nouvelle juge du tribunal judiciaire, Vovogna Ramiandrisoa, a pu prêter serment.

La rentrée est aussi le moment des transferts dans la juridiction mahoraise. A la Chambre d’appel de Mamoudzou par exemple, deux nouveaux présidents ont eu le droit à leur audience d’installation, ce jeudi matin, dans la salle d’audience de la Chambre, en zone Nel. Arrivé il y a une semaine à Mayotte, Vincent Aldéano-Galimard était le conseiller chargé du secrétariat général de la cour d’appel de Paris. Agé de 46 ans, il aura la charge du droit civil à la cour d’appel, domaine qui était du ressort de Yann Cattin, qui part à la retraite. De son côté, Chantal Combeau connaît davantage le territoire, la juge de 52 ans était régulièrement présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou depuis deux ans. En passant à la Chambre d’appel, elle aura la lourde tâche de présider la cour d’assises.  « C’est une évolution logique de carrière. C’était un rêve de passer aux assises », déclare-t-elle après le protocole.

Du renfort au greffe

Avec ces deux nouveaux présidents, Cyril Ozoux est plutôt satisfait d’avoir un effectif au complet, notamment au service de greffe. « Il y quatre présidents de chambre, un avocat général, quatre greffiers et trois agents administratifs », détaille le président de la Chambre d’appel de Mamoudzou, qui promet huit nouvelles sessions d’assises, comme l’année précédente.

Une troisième personne a eu le droit aussi à son audition. Vovogna Ramiandrisoa était invitée à prêter serment devant Alain Châteauneuf, le premier président de la Cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion. La nouvelle juge ne sera pas loin, puisqu’elle intègre le tribunal judiciaire de Mamoudzou, lui aussi à Kawéni.

Des recrutements promis par Éric Dupond-Moretti

La loi d’orientation et de programmation 2023-2027 du ministère de la Justice prévoit la création nette au niveau national de 1.500 postes de magistrats et d’au moins 1.500 greffiers pour les cinq ans à venir. Pour la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion, dont les tribunaux de Mamoudzou dépendent, il y aura donc quinze magistrats et dix-sept greffiers en plus, tandis que treize attachés de justice arriveront également d’ici 2025. « Les recrutements des attachés de justice continueront après 2025, mais le nombre exact sera affiné après évaluation des besoins des juridictions », indique le ministère de la Justice. Il prévient aussi que « ces renforts seront affectés en priorité à la première instance car l’objectif poursuivi est bien de faire en sorte que les justiciables reçoivent une première décision de justice dans les plus brefs délais. Les moyens prévus par la loi de programmation auront ainsi vocation à diviser tous les délais de justice par deux ».

Jeux des Iles : un Soultoini Ali de nouveau en or

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Une nouvelle médaille d’or pour Soultoini Ali ! Le lanceur de javelot mahorais (ici en 2019) domine toujours autant l’océan Indien. Ce jeudi, il a effectué un jet à 64,92m, sur le stade Alarobia de Tananarive. Le Mauricien Patrick Boulle (58m90) et le Malgache Donna Rakotoniaina (48m22) n’ont rien pu faire pour l’empêcher d’offrir une troisième médaille d’or à sa délégation, lors de ces onzièmes Jeux des Iles de l’océan Indien.

Hausse conséquente du prix des carburants et de la bouteille de gaz à Mayotte, dès ce vendredi

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Des contrôles après le dépôt d’un dossier d’admission au séjour pourraient avoir lieu, selon les nouvelles directives de la préfecture de Mayotte.

Le préfet de Mayotte fixe mensuellement les prix maximums des produits pétroliers. Sont concernés par cette mesure, le supercarburant sans plomb, le gazole routier et maritime, le mélange détaxé, le pétrole lampant, le gaz de pétrole liquéfié.

Pour le mois de septembre 2023, les prix de l’ensemble des produits pétroliers enregistrent une hausse conséquente. Cette augmentation est principalement expliquée par l’importante augmentation des cours moyens mondiaux des produits pétroliers (+ 21% pour le gazole et + 10,7 % pour l’essence) et par une légère dépréciation de l’euro par rapport au dollar (- 1%) par rapport au mois d’aout 2023. De ce fait, les prix à la pompe sur l’île augmentent respectivement de 8 centimes pour l’essence (passant de 1,82 € à 1,90 €) et de 13 centimes pour le gazole (passant de 1,51 € à 1,64 €). S’agissant de la bouteille de gaz de 12 kg, le prix augmente d’un euro par rapport au mois dernier en raison de l’augmentation de 23 % des cours moyens du butane. Ainsi, le prix s’établit à 23,50 € (au lieu de 22,50 €).

Houdayifa Chibaco élue Miss Mayotte 2023

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Ce mercredi soir, elles étaient dix à se présenter à l’élection et à l’issue d’une cérémonie à l’hôtel Ibis, Houdayifa Chibaco, originaire de M’tsangamouji, a remporté l’écharpe et la couronne de Miss Mayotte 2023. La jeune femme de 21 ans, étudiante en psychologie, représentera l’île aux parfums lors de l’élection de Miss France 2024, le 16 décembre prochain à Dijon. Neidja Maliki remporte l’écharpe de première dauphine, et Maïla Boina, celle de deuxième dauphine.

Surtaxe sur l’aérien : « une victoire face à un projet injuste »

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Sénateur de Guadeloupe, Victorin Lurel se félicite du changement de position du gouvernement au sujet d’une surtaxe de l’aérien. Celle-ci doit favoriser le développement du réseau ferroviaire. N’ayant pas de trains, les territoires ultramarins étaient vent debout contre cette mesure qu’il jugeait injuste. « Suite à mon intervention auprès du Ministre des Transports pour demander l’exclusion des Outre-mer de la surtaxe sur l’aérien, j’accueille favorablement le choix du Gouvernement de travailler « à un dispositif qui exonèrerait la majorité des trajets vers les Outre-mer ». Cette petite victoire face à cet injuste projet ne me fait cependant pas perdre ma vigilance en matière de préservation du pouvoir d’achat sans cesse menacé par un Gouvernement qui prétend baisser les impôts mais qui, dans les faits, augmente le coût de la vie pour les Guadeloupéens. Sans oublier les hausses de CSG pour nos retraités, ni le rognage de l’abattement fiscal sur l’impôt sur le revenu outre-mer, ni l’inique impôt sur la vie qu’est l’allongement du départ à la retraite, ni les diverses hausses de prestations (hausse du forfait hospitalier, déremboursement de soins et de médicaments …), je reste convaincu que le parlementaire que je suis devra rester veyatif lors de la discussion du prochain budget. La hausse de la franchise médicale ou l’augmentation de la participation forfaitaire à la consultation annoncées par le Gouvernement seront les prochains combats tout comme la mise en œuvre des mesures visant à lutter contre la vie chère à laquelle l’Exécutif semble soudain se soucier. A force d’appauvrir l’État et les collectivités par des mesures opportunistes et idéologiques, ce sont toujours les Français qui en pâtissent. Continuons à démontrer qu’un autre chemin est possible. »

Salon de l’étudiant et de l’apprenti : exposants, inscrivez-vous !

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Le Salon de l’étudiant et de l’apprenti de Mayotte, édition 2023, organisée en partenariat avec le Département de Mayotte, le Rectorat, Orange et AKTO, se tiendra du 16 au 20 octobre 2023 sur différents sites de l’île. Initialement prévu du 24 au 28 avril 2023, le Salon avait malheureusement dû être reporté en raison des perturbations survenues en marge de l’opération « Wuambushu ». Ce salon constitue une opportunité essentielle pour les jeunes. Les exposants sont invités à se manifester. C’est une occasion idéale pour présenter vos structures, métiers et formations. L’événement inclura des sessions de rencontres sous forme de speed dating ainsi que des cafés-débats entre professionnels, jeunes et parents. Pour cette édition 2023, sont attendus plus de cinq mille visiteurs tout au long des différentes étapes de l’événement. Les inscriptions pour les exposants sont à réaliser à travers le lien du formulaire ci-après : https://aejm.typeform.com/to/vEluvtWK

Handicap : une journée d’échanges et d’informations à Bandrélé

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Le CCAS de Bandrélé en collaboration avec les acteurs associatifs du secteur du handicap organisent une matinée d’échanges et d’informations afin de contribuer à faire du handicap, une priorité pour les politiques publiques. Ce sera également l’occasion de présenter le projet Tour de Mayotte en Fauteuil Roulant (TMF-K) portée par L’association Handicapable de Mayotte. Cette journée aura lieu le samedi 16 septembre, de 7h à 15h à Océan Bambo (Chez Fredo). Plusieurs acteurs associatifs ont d’ores et déjà répondus présents, comme le conseil départemental, la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées, l’Apajh, Seprodom. Les thématiques porteront sur l’aménagement au poste de travail ou scolarité, le cadre de vie et le logement, la circulation/Accessibilité, l’accès aux droits, aux soins et aux loisirs.

Crise de l’eau : le Parti Socialiste demande des investissements

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« Mayotte a soif et le Gouvernement regarde ailleurs. » C’est avec cette phrase que le Parti Socialiste débute son communiqué de presse au travers duquel il appelle le gouvernement à des investissements massifs pour l’eau potable dans l’île.

Le 101e département est confronté à un stress hydrique de plus en plus présent. « Et, pour toute solution, le Gouvernement a décidé la semaine dernière, par la voix du préfet de l’île, de rationner l’eau potable en décrétant des coupures générales sur tout le territoire deux jours sur trois jusqu’au retour des pluies espéré à la fin de l’année », contextualisent les socialistes.

Le Parti socialiste exprime « sa solidarité envers la population mahoraise trop souvent confrontée aux promesses non tenues de la République et à un Gouvernement qui, depuis le déclenchement de l’opération Wuambushu, n’envisage plus Mayotte qu’à travers un prisme sécuritaire en délaissant les questions économiques et sociales, ainsi que la problématique de l’accès aux biens communs ». Il appelle le gouvernement à s’engager rapidement sur les investissements massifs nécessaires au stockage des eaux pluviales et à l’indispensable production d’eau potable à Mayotte.

Le sud de Mamoudzou en proie aux affrontements

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Depuis la rentrée scolaire, le lycée Younoussa Bamana est l’un des points de départ des violences entre jeunes.

Depuis une semaine et la rentrée des classes, des rixes entre jeunes se multiplient à Cavani et à proximité de Baobab, à Mamoudzou. Matins et soirs, plusieurs groupes se réunissent à des endroits stratégiques et font régner le chaos. Commerçants et habitants vivent en apnée en espérant que la situation se calme. Afin de mettre fin à cette situation, des forces de l’ordre sont déployées chaque jour aux abords des établissements scolaires.

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Mercredi soir, la police nationale a dû intervenir une nouvelle fois à Cavani, à proximité du stade.

La soirée du mercredi 30 août était à l’image des derniers jours à Cavani, à Mamoudzou : des hordes de jeunes déambulant entre le rond-point de Baobab et le rond-point du stade de Cavani – certains dissimulant des objets contondants derrière leur dos. La police nationale intervient à coups de bombes lacrymogènes pour disperser des bandes qui répondent avec des jets de pierre. La scène est devenue quotidienne dans cette partie de Mamoudzou.  Les émeutiers, les policiers ne savent  pas pour quelles raisons, se retrouvent chaque matin ou chaque soir depuis une dizaine de jours devant le lycée de Bamana, puis envahissent le reste du quartier, malgré la présence des forces de l’ordre. Autour du collège M’gombani, c’est la même peur panique avec des élèves de 3e qui ont refusé de se rendre en cours de sport sur le plateau Baobab, ce mardi, craignant pour leur sécurité.

Des rassemblements tous les jours

Il est 10 heures du matin, en plein cœur de Mamoudzou, ce mercredi. Quelques rires et conversations en provenance du lycée Younoussa-Bamana sont audibles depuis la rue, des lycéens entrent et sortent de l’établissement au compte-goutte, tout est calme. Difficile de s’imaginer que, d’ici quelques heures, cris, insultes et échauffourées règneront.  « Je les vois se rassembler devant le lycée tous les jours après les cours, ils font le bazar dans la rue puis ils descendent vers Baobab, c’est un rituel », explique Hakim, habitant du quartier depuis quelques années et témoin impuissant. L’origine du conflit reste méconnue, mais d’après des lycéens interrogés aux abords du lycée, les jeunes impliqués dans ces rixes appartiennent à des bandes rivales, « c’est une guerre des gangs, c’est tout ». Halima* est étudiante en classe de seconde et elle côtoie, en cours, certains des émeutiers, « j’ai entendu des amis dire qu’ils allaient s’en prendre aux nouveaux bus scolaires maintenant, c’est leur nouvelle cible ». Lycéens comme habitants sont formels, les jeunes qui prennent part à ces violences ne proviennent pas uniquement du lycée Younoussa-Bamana mais bien d’autres quartiers, « certains viennent de M’tsapéré et même plus loin », confie Ibrahim*. Interrogé, Chaharoumani Chamassi confirme que les affrontements ont lieu entre des bandes de Doujani et du quartier Mandzarsoa, à M’tsapéré. « On a une réunion de crise, [ce mercredi] avec les parents d’élèves de Doujani », concède le directeur de la police municipale de Mamoudzou. Celui qui a mis en place le système de parents-relais sur la commune espèrent en recruter sur Cavani, où il reconnaît des difficultés. « Je suis persuadé que ça va se calmer », affirme-t-il, en comptant sur l’aide des parents pour arriver à calmer la situation.

Des commerçants qui paient les pots cassés

Les premières victimes collatérales de ces affrontements sont les restaurateurs et les commerçants. Depuis la rentrée scolaire, tous redoutent le moment d’ouvrir leur devanture, à l’instar de cette vendeuse du snack « Les Haly’s Café », situé à quelques dizaines de mètres du lycée Bamana, « ils ont essayé de rentrer ici, lundi soir, certains ont réussi mais heureusement que des agents de la sécurité du lycée sont venus en renfort, sinon je ne sais pas comment on aurait fait ! ». Même discours dans la pizzeria qui fait l’angle de la rue du lycée. Son gérant explique que ces scènes ne sont pas inédites, mais qu’elles se sont bien intensifiées depuis la rentrée scolaire. « Nous, on ferme tôt dans l’après-midi maintenant pour éviter d’avoir le moindre problème mais ils s’en prennent aux voitures dans la rue et ça fait de gros dégâts ». Ces fermetures anticipées sont devenues le seul rempart des restaurateurs et commerçants face à ces affrontements à répétition, comme l’explique aussi cette pharmacienne de située près du stade de Cavani : « On baisse le rideau vers 16h-17h, dès qu’ils commencent à se réunir sur les ronds-points. (…) Puis, le matin, ils arrivent vers 5h-6h et ils restent là à s’affronter avant que les forces de l’ordre ne les dispersent. » Quant au nombre de jeunes qui prennent part à ces affrontements, elle s’exclame : « Alors là ! Beaucoup trop, je ne saurais pas vous dire… c’est parfois une marée humaine qui s’étend sur la moitié de l’avenue, c’est impressionnant ! ».

Les forces de l’ordre sur le front

D’après Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale, les violences se sont bien accrues ces derniers temps. « Le plus gros affrontement que nous avons eu depuis la semaine dernière s’est déroulé entre le boulevard Marcel-Henry à Cavani et le square Papaye à M’tsapéré ». Bien que certains affrontements aient lieu le soir, la grande majorité se déroulent le matin, entre 5h30 et 7h – comme en témoignent les débris de verre jonchant les trottoirs vers le stade de Cavani. Depuis le début des affrontements, 46 individus ont été interpelés par les forces de l’ordre – dont six devant le lycée Younoussa-Bamana. « L’essentiel des interpelés ont lancé des pierres et se frappaient à main nue. Nous avons eu un blessé grave dont l’auteur des violences est toujours en garde à vue. »

Si cette violence est répartie sur l’ensemble de l’île, les établissements scolaires restent des points de départ pour ces jeunes qui s’y réunissent avant de continuer leur avancée. Afin d’y remédier, des unités de la police nationale, aidées des policiers municipaux, ont été placées devant les établissements scolaires le matin, le midi et en fin d’après-midi. Ce sont 80 policiers qui sont spécifiquement déployés devant les établissements au moment où les élèves entrent et sortent. Le commissaire Laurent Simonin a annoncé d’ailleurs que, « dès le 1er septembre, vingt policiers supplémentaires rejoindront ce dispositif spécial afin d’éviter les heurts devant les établissements scolaires ».

*Les noms ont été modifiés.

Crise de l’eau : « Aucune goutte d’eau n’a coulé depuis quinze jours »

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« On vit au crochet de nos proches pour avoir de l’eau au quotidien », déplore Fabien, un habitant de Labattoir.

Si les tours d’eau compliquent le quotidien des Mahorais, des quartiers entiers se retrouvent parfois sans aucune alimentation. C’est le cas d’une dizaine de familles résidant dans les hauteurs de Labattoir, rue Saindou Houmadi Ousseni, et qui, depuis quinze jours, n’ont pas vu une seule goutte d’eau sortir de leur robinet. Une situation qui préoccupe Fabien, père de famille, qui pense que le pire reste à venir.

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La rue Saindou Houmadi Ousseni n’est pas la seule zone touchée, d’autres endroits sur Petite-Terre subissent des coupures totales depuis quinze jours.

 « Entre juin et mi-août, on avait déjà des coupures aléatoires ; l’eau revenait vers 9h le matin mais était à nouveau coupée vers 13h et lorsqu’il y avait une forte sollicitation sur le réseau – au moment de l’appel à la prière par exemple – l’eau était totalement coupée. Donc dès le mois de juin, on n’avait que trois ou quatre heures d’eau par jour, grand maximum. Et la situation s’est aggravée mi-août à tel point qu’aucune goutte d’eau n’a coulé de nos robinets depuis quinze jours. C’est-à-dire qu’on n’a même pas de quoi remplir une chasse d’eau. (…)

Alors depuis deux semaines, on se rend tous les soirs avec nos bidons et nos bouteilles vides chez des amis ou de la famille habitant plus bas. On a acheté une grosse poubelle de 70 litres qu’on a mise dans le jardin et qu’on remplit comme on peut afin de prendre nos douches. Quant aux lessives, on dépend aussi de nos proches chez qui on va faire tourner des machines tous les 2-3 jours. Mais tout ceci est extrêmement anxiogène parce qu’on doit s’organiser et on ne se repose jamais vraiment. (…)

Pas de réponses, que des factures

La SMAE* (N.D.L.R. Société mahoraise des eaux) ne répond ni à nos appels, ni à nos mails… rien. En revanche, on a reçu plusieurs lettres pour deux factures impayées, d’une somme totale de plus de 2.200 euros. Ce qu’il s’est passé, c’est qu’une fuite sur le compteur a été signalée avant l’été mais la société a mis plusieurs semaines à venir faire les travaux nécessaires. Donc pendant ce temps-là, l’eau coulait. Ils ont reconnu leurs torts pour l’une des deux factures, mais il me reste encore 1.080 d’euros à rembourser, d’après eux.

J’ai une fille de trois ans qui a dû mal à supporter les douches froides et qui ne comprend pas vraiment la situation. Mes beaux-parents qui nous laissent remplir nos bidons chez eux vont partir en novembre. La réalité, c’est qu’on n’a pas d’autres choix non plus que de partir de Mayotte… ce n’est plus tenable ! »

*Comme pour Fabien, la Société mahoraise des eaux (SMAE) n’a pas répondu à nos questions

Des perturbations de distribution d’eau qui se cumulent

Depuis ce lundi 28 août, face à « un déséquilibre entre des consommations très élevées et la production d’eau », selon la Société mahoraise des eaux, des coupures d’eau sont appliquées en Grande-Terre, voire en Petite-Terre. Lundi, les habitants résidant de Passamainty à Longoni, ont pu constater une baisse de pression, mais aussi un manque d’eau, compte tenu des restrictions de prélèvement de ressources. Le lendemain, mardi, toujours dû à « un déséquilibre entre les consommations très élevées et la production », comme le stipule un nouveau communiqué, cette même zone a aussi été concernée. Ce mercredi, la société informait que « les niveaux d’eau des réservoirs de Maji-Haut, Convalescence, Pamandzi, La Vigie, Passamaïnty et Trévani-Kangani sont très bas », ne permettant pas la distribution normale jusqu’à 16h. Face à ce constat, les coupures d’eau ont été anticipées à 13h30, touchant tous les clients de la même zone, allant de Passamaïnty, jusqu’à Kangani, en ajoutant ceux de Petite-Terre.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes