L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Nilda Chadhouli promeut la culture mahoraise au Kenya

À lire également

Miss Mayotte : “Je voudrais que les gens retiennent un côté positif de Mayotte”

Dernière ligne droite pour Eva Labourdere. Du haut de ses 20ans, la Mahoraise représentera son île demain soir, lors de l’élection de Miss France2020, retransmise en direct depuis le Dôme de Marseille. Une belle occasion de mettre le territoire sous le feu des projecteurs et peutêtre, de faire mieux qu’Esthel Née, 3ème dauphine de Miss France 2009, la meilleure place jamais gagnée par une femme de l’île à ce concours.

Safia Remery : Une femme mystérieuse devant la caméra

Son visage est connu du grand public. Safia Radjabou Remery a tourné dans des publicités mahoraises, mais on parle surtout d’elle pour ses rôles...

Isma Kidza, un photographe sous tous les plans

Des ses propres mots, Isma Kidza est un “fou de la photo”. Autodidacte qui s’affranchit des règles de la photographie, ce quadragénaire capte chaque...

Salama Youssouf, un parcours exemplaire pour la première notaire mahoraise

Son nom vous est peut-être inconnu mais Salama Youssouf est entrée dans l’histoire de Mayotte depuis peu. Elle est désormais la première notaire mahoraise...

Nilda Chadhouli travaille actuellement pour l’Alliance française de Mombasa. De Mayotte au Kenya, en passant par Paris et la Tanzanie, la jeune Mahoraise de 26 ans revient sur son parcours et sur la façon dont elle a vécu ces différentes expériences à l’international. Retrouvez dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo, les portraits de Mahorais, qui comme Nilda Chadhouli, ont réussi à l’étranger.

« Je suis une personne de nature plutôt réservée, un peu dans sa bulle. Depuis, je suis vraiment sortie de ma zone de confort. » C’est ainsi que, depuis le Kenya, Nilda Chadhouli décrit ce qu’elle retire de son expérience à l’étranger. La jeune femme nait à La Réunion, puis vient vivre à Mayotte pendant quatre ans. Elle part ensuite en métropole jusqu’à ses quinze ans, puis revient sur l’île aux parfums. Vivant alors à Sada, elle garde précieusement le souvenir de son passage au club de handball local, Haima. « On avait gagné la coupe de Mayotte », se souvient la Mahoraise de 26 ans.

Puis vient le temps de partir de l’île pour poursuivre ses études. Elle va à Paris, où elle suit une licence en langues étrangères appliquées à la Sorbonne. Un cursus pendant lequel elle étudie notamment l’anglais et l’espagnol, et qui laisse dès lors présager l’attrait de la jeune femme pour les autres contrés. Puis, elle continue ses études dans le domaine de la communication, à l’ISEE Business School, près de Nanterre. « Là, j’ai pu faire des stages à l’étranger : à Liverpool en Angleterre et à Barcelone en Espagne », complète Nilda Chadhouli. Deux expériences qui font naître chez elle l’envie de travailler hors de France.

« J’ai eu un ras le bol général »

Puis, les bouleversements en 2020 liés à la pandémie de Covid-19 la poussent à prendre la décision de partir pour de bon. « J’ai eu un ras le bol général, cela faisait cinq ans que j’étais à Paris, j’avais envie de voir autre chose », justifie celle qui, fraîchement diplômée, peine à ce moment-là à trouver un emploi. 

Si elle se met à chercher un travail en Europe, la tâche est compliquée sans expérience. Puis, elle entend parler d’une offre de volontariat de solidarité internationale (VSI) auprès de l’Association franco-zanzibarite (AFZ), en Tanzanie, qui, comme une Alliance française, promeut l’apprentissage du français et organise des événements en lien avec la culture locale. Une destination qu’elle n’avait pas vraiment envisagée au premier abord. « Je ne connaissais vraiment pas la Tanzanie, encore moins Zanzibar, si ce n’est ce qu’on peut en voir sur les cartes postales et les réseaux sociaux. Je n’avais aucune idée de l’environnement dans lequel j’allais être envoyée, mais j’ai quand même tenté ma chance », explique Nilda Chadhouli.

« Vivre à Zanzibar en tant qu’étranger n’est pas facile »

Si l’expérience professionnelle lui plaît et lui apprend beaucoup de choses, la vie là-bas est plus compliquée. « Vivre à Zanzibar en tant qu’étranger n’est pas facile, et encore moins quand on est une femme noire et musulmane. J’ai été victime de beaucoup de harcèlement, les rapports homme-femme sont très compliqués. Ce n’était pas non plus facile de créer des liens avec les locaux. Ça a été l’une de mes plus grandes déceptions », regrette la jeune femme qui, avant de partir, pensait que les similarités culturelles entre Zanzibar et Mayotte lui permettraient de s’intégrer plus aisément.

Elle tient une année là-bas, à travailler pour la communication de l’AFZ, cadre dans lequel elle fait venir des artistes mahorais en Tanzanie. Elle réussit ensuite à obtenir le même poste à l’Alliance française de Mombasa, au Kenya. Là, elle assure les mêmes missions de promotion de la coopération entre Mayotte et le pays, gagne en expérience rapidement, mais cette fois, dans une meilleure ambiance. « Ici cela se passe très bien. La population est très mélangée, il y a beaucoup de musulmans, de chrétiens, de bouddhistes, donc chacun vit sa religion et sa culture comme il l’entend. Les gens sont beaucoup plus ouverts. Quand ils voient un étranger, ils sont très curieux : ils veulent tout de suite en apprendre plus sur lui et lui faire découvrir leur culture et leurs coutumes », décrit la jeune Mahoraise, qui vit là-bas depuis un an et demi.

Sortir de sa zone de confort

Son contrat doit prendre fin dans un an. Si elle n’a encore aucune idée d’où elle se trouvera à l’issue de son séjour au Kenya, une chose est sûre : elle ne compte pas rentrer en métropole. « Je vais chercher un poste similaire en Afrique anglophone, donc plutôt à l’est. Si je n’arrive pas à trouver, je miserai sur le Canada », projette-t-elle.

Une expérience internationale qu’elle souhaite donc prolonger. « Cela m’apprend beaucoup de choses et me sort de ma zone de confort. Je veux dire aux autres jeunes Mahorais qu’il y a beaucoup d’opportunités à l’étranger, il ne faut pas laisser la langue être une barrière. Ce sont des expériences vraiment enrichissantes », assure Nilda Chadhouli. Mais ce périple prendra fin un jour. La jeune femme se donne encore deux ou trois ans pour accumuler le plus d’expérience possible avant de revenir à Mayotte, où se trouve sa famille et dont la culture lui manque.

Retrouvez les portraits de « ces Mahorais réussissent ailleurs » dans le Mayotte Hebdo numéro 1060.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

À la Une

Wuambushu 2 : « Ça bouscule les quartiers, parce qu’on va chercher les gens »

Quelques maires et conseillers départementaux de Mayotte ont pu rencontrer François Xavier Bieuville, ce vendredi, en fin de matinée, dans l’hémicycle Bamana du conseil...

Le corps d’un jeune homme retrouvé avec « une plaie au cou » à Tsingoni ce vendredi

Ce vendredi matin, le cadavre d'un jeune homme d'une vingtaine d'années a été découvert à Tsingoni, par la police municipale, sur la voirie. Il...

Migrants à Cavani : « Ça prendra du temps, il faut le reconnaître », estime François-Xavier Bieuville

Après l’opération de recensement de ce mercredi, une autre de nettoyage est intervenue, ce vendredi matin, devant le stade de Cavani, boulevard Marcel-Henry, à...

Trois cas autochtones de choléra confirmés à Koungou

Depuis lundi, trois cas de choléra dits « autochtones » ont été confirmés dans la commune de Koungou. Un homme, une femme et un bébé, qui...

Les migrants de Cavani chassés de la rue

Depuis les environs de 9 heures, ce vendredi 26 avril, un important dispositif de gendarmes et de policiers bloque l’accès au boulevard Marcel-Henry, devant...