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Crise de l’eau 2 : Pas d’alerte sur la qualité cette semaine

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Dans son dernier bulletin hebdomadaire, l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte indique qu’aucune alerte n’a été émise sur les 28 prélèvements (6 en sortie de traitement et 22 sur la distribution) réalisés sur la période du 16 au 22 octobre. La semaine précédente, les 51 prélèvements avaient révélé trois contaminations microbiologiques faibles et surtout deux alertes pour des entérocoques dans le sud de Mayotte, à Choungui. La première a été déclenchée le 11 octobre, elle s’est confirmée deux jours plus tard. Les villages de Bouéni, Chirongui, Mtsamoudou, Bambo-Ouest, Bambo-Est, Mbouanatsa, Mzouazia, Moinatrindri, Hagnoundrou village, Majimeouni village, Tsimkoura, Kani Bé, KaniKeli, Ngouja et Choungui avaient été placés en vigilance et la population invitée à bouillir l’eau. L’alerte a été finalement levée, le jeudi 19 octobre.

Crise de l’eau 3 : la distribution de bouteilles modifiée à Kawéni

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En raison du 1er novembre qui est un jour férié, la Ville de Mamoudzou et son centre communal d’action sociale (CCAS) anticipent en programmant une double distribution de bouteilles d’eau, ce mercredi 25 octobre, à Kawéni« Les quantités distribuées aux ayants droit le mercredi 25 octobre à Kawéni correspondront à la quantité distribuée pour deux semaines afin de palier à l’absence de distribution le jour férié du mercredi 1er novembre 2023 », prévient la municipalité.

Ce samedi, rendez-vous au marché agricole et d’artisanat à Kani-Kéli

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La Communauté de communes du Sud et les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui, et Kani-Kéli, organisent le Marché Agricole et d’Artisanat du Sud. Dans une démarche de valorisation des producteurs et artisans du territoire, les collectivités du Sud organisent des marchés évènementiels. Ces marchés sont organisés de manière collaborative, avec l’intercommunalité et les communes, et grâce aux exposants du Sud. Le prochain marché Agricole et d’Artisanat du Sud se déroulera le samedi 28 octobre à KaniKéli, devant l’école primaire la Rose, de 8h à 13h. Comme à chaque marché, il sera possible de trouver de nombreux exposants et produits locaux : fruits, légumes, plantes, sel et épices… des produits d’artisanat : décoration, ustensiles de cuisine, broderies… et des produits de restauration traditionnelle : plats, jus, gâteaux, achards. Il y aura également le Bibliobus de la commune et des structures gonflables pour les enfants. Il sera suivi des marchés, le samedi 25 novembre à Bouéni – Majiméouni et les 22,23,24 décembre à Chirongui Mramadoudou.

Le samedi 28 octobre, c’est cinéma en plein air à Kawéni

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L’association Kawéni en Action a pour objectifs la valorisation et la protection de biens publics de Kawéni ainsi que l’entretien du parc et la lutte contre la délinquance juvénile. Ce samedi 28 octobre, est organisée l’inauguration du cinéma en plein air au Parc SPPM de Kawéni, à Mamoudzou. Le but de cet événement est de promouvoir et officialiser l’une des actions menées depuis l’an passé. De 9h à 17h, les associations du village proposeront des animations, avec du baby-foot, du tennis de table ou encore des activités culturelles et danses traditionnelles. A 18h, aura lieu une projection de cinéma en plein air d’une vidéo des Journées européennes du patrimoine, suivi du films « Avatar 2 ».

Finale du concours d’éloquence Tamasha à M’tsangadoua

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En collaboration avec le CCEEM, la Communauté de communes de Petite-Terre, la Communauté de communes du centre-ouest, la Communauté de communes du Sud de Mayotte et la Communauté d’agglomération Dembéni Mamoudzou, la Communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte organise la finale du concours d’éloquence Tamasha, le samedi 28 octobre, au Lycée de la Cité du Nord à Mtsangadoua, Acoua.

Les finalistes des 5 territoires communautaires s’exprimeront en shimaoré et en kibushi sur la thématique du « voyage ». En kibushi : « Mandeha Mahita, Fileizana Mampidzoru » et en shimaoré : « Matembezi Ubua Matso, Misafara usomedza ». Tamasha est le premier concours d’éloquence dédié à la valorisation du patrimoine linguistique de Mayotte qui a pour vocation de promouvoir les langues maternelles, favoriser l’enseignement et la transmission du patrimoine immatériel et favoriser les liens intergénérationnels.

Les diplômés en animation, jeunesse et sport ont reçu leur diplôme

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Ce vendredi 20 octobre, s’est tenue à l’hémicycle Younoussa Bamana, la cérémonie de remise des diplômes de formation professionnelle en animation, jeunesse et sport. L’événement, organisé par le centre de formation MIFAC, porte sur les diplômes DEJEPS-Animation Socioéconomique ou Culturelle / Développement des Projets Territoires et Réseaux (diplome d’État de niveau 5). Il concerne également les premiers apprentis diplômés en CPJEPS-Animateur d’activités de Vie Quotidienne (diplôme d’État de niveau 2). Ces diplômes attestent de l’acquisition d’une qualification dans l’exercice d’une activité professionnelle de coordination et d’encadrement à finalité éducative, dans les domaines d’activités physiques, sportives, socio-éducatives ou culturelles. Le conseil départemental, qui soutient cette initiative, a investi 121.800 euros sur les douze parcours présentés.

Célébration de la journée mondiale du patrimoine audiovisuel

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Le vendredi 27 et samedi 28 octobre, les archives départementales de Mayotte organisent un événement dans le cadre de la journée mondiale du patrimoine audiovisuel. Dans ce cadre, les archives seront ouvertes de 8h à 14h, le 27 octobre et de 9h à 12h, le lendemain.

La tension monte au stade de Cavani devenu camp de migrants

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Le camp de fortune des migrants africains ne cesse de s'agrandir jour après jour dans le stade de Cavani malgré des relations tendues avec le voisinage.

Un camp de fortune a vu le jour sur le site du stade de Cavani, dont les travaux sont toujours en cours (voir encadré). Une population originaire plutôt des Grands lacs s’y est installée dans des conditions précaires, au grand dam des riverains avec qui les relations sont parfois hostiles. 

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L’auteur présumé d’un meurtre à coup de parpaing de nouveau jugé

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A Chiconi, dans la nuit du 15 au 16 juin 2020, l’accusé de 18 ans à l’époque aurait frappé Moussa Marssel avec un morceau de béton de 19 kilogrammes. Alors qu’il a été condamné à 25 ans en première instance, la peine s’est avérée illégale, nécessitant un nouveau passage devant la cour d’assises de Mayotte, ces lundi et mardi.

La violence du meurtre de Moussa Marssel, un retraité de 59 ans, avait choqué le village de Chiconi et le quartier d’Ourini où il vit. Qui pouvait en vouloir à cet homme décrit comme « gentil » par son voisin ? La victime était un client habituel d’une épicerie du village. Il y passait des heures en compagnie d’autres riverains. Il avait quitté ivre l’établissement vers 22h30, le soir du 15 juin 2020. Sur son retour, il avait croisé la route de l’accusé, un Comorien de 18 ans, arrivé à Mayotte trois ans avant, pour y exercer la profession de manœuvre. Hébergé dans la famille de sa mère, celui-ci était également ivre, ce soir-là. Selon lui, il aurait demandé une cigarette à la victime. Le cinquantenaire aurait alors refusé et tenu des propos injurieux sur les Comoriens. Une bagarre aurait suivi et le jeune homme s’est emparé d’un parpaing de 18,7 kilogrammes pour l’écraser à plusieurs reprises sur la tête.

« J’ai tué quelqu’un »

Celui qui est assis sur le banc des accusés, ce lundi, s’était rendu au bout de quelques jours. En effet, les rumeurs l’impliquant ont entraîné des menaces sur sa famille. Alors qu’il souhaitait quitter le territoire en kwassa, il a été convaincu par son oncle de se rendre aux gendarmes de la brigade de Pamandzi. « Il s’est présenté en disant : « J’ai tué quelqu’un » », se rappelle le directeur d’enquête. Tête parfois baissée, l’accusé suit les débats avec attention. Le jour du premier procès d’assises, le 22 novembre 2022, le Parquet avait fait appel de la décision, puisque la condamnation en première instance (25 ans de prison) est illégale. Pour ce meurtre, il encourrait la perpétuité, trente ou vingt ans, pas une peine entre les deux. De son côté, le jeune homme a également fait appel. Ces lundi et mardi, c’est toujours le mobile qui est à déterminer, l’intéressé ayant toujours reconnu son geste. Est-ce que les mots ont provoqué la colère du jeune homme ? Est-ce un crime crapuleux, sachant que de l’alcool et le téléphone portable ont été subtilisés ?

Peu de témoins ont accepté de venir témoigner à l’audience, ce lundi matin, seul le voisin a rappelé les circonstances dans lesquelles il a trouvé le corps. Vers cinq heures du matin, cet agent des services techniques avait trouvé son voisin étendu, le crâne ouvert, au milieu du chemin, tandis qu’il se rendait à son travail. Il l’avait tout de suite reconnu aux habits qu’il portait la veille. Il avait aussi constaté la présence du parpaing ensanglanté. Selon la médecin légiste, qui intervenait en visioconférence depuis La Réunion, « il y a plusieurs coups répétés sur la tête et sur le torse ». L’accusé a toujours confirmé qu’il avait utilisé le parpaing à quatre reprises. Il aurait ensuite « piétiné » la victime au niveau du torse.

Après l’examen des faits et de la personnalité de l’accusé, ce lundi, un psychiatre et un psychologue seront entendus, ce mardi. Les réquisitions et les plaidoiries des avocats suivront, avant que la délibération soit connue dans l’après-midi ou la soirée.

Rixes à Sada : un jeune homme de 25 ans condamné

Des affrontements avaient eu lieu dans la commune de Sada, le soir du lundi 16 octobre. Une bande de Dembéni a voulu s’en prendre à des jeunes de Sada, qui ont répliqué. En sous-nombre, c’est la gendarmerie de Sada qui avait dû extraire les premiers agresseurs. « Au cours de cette nuit, plusieurs militaires de la gendarmerie avaient été blessés et de nombreux véhicules dégradés. Au total, ont déposé plainte vingt particuliers (deux pour des violences et un vol, dix-huit pour des dégradations de véhicule), quinze gendarmes (pour les violences subies) et la gendarmerie (pour les dégradations de véhicule) », rappelle le procureur de la République, Yann Le Bris. Les locaux mêmes de la gendarmerie ont été la cible de caillassage.

L’un des participants, âgé de 25 ans, a été jugé, ce lundi, pour violences aggravées et participation à un attroupement armé. Le tribunal correctionnel a prononcé à son encontre une peine de deux ans d’emprisonnement et un maintien en détention. « L’enquête se poursuit pour identifier et interpeller les autres personnes ayant participé à ces violences, dégradations et attroupements », prévient le procureur.

Deux passeurs condamnés à deux ans de prison

La météo favorable à la navigation profite à de nombreux kwassas venus d’Anjouan, ces dernières semaines. C’étaient le cas pour les deux passeurs interceptés au large de Bouéni, le 28 septembre dernier. Leur embarcation contenait 24 personnes en situation irrégulière. Jugés en comparution immédiate, ce lundi après-midi, les deux prévenus, pourtant primo-délinquants, « ont été condamnés à une peine de 24 mois d’emprisonnement et ont été maintenus en détention », annonce le Parquet.

Le défilé « Coiffure en folie » pour montrer qu’il faut oser

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Ce vendredi 27 octobre, les créations de Chebani Anis seront présentées lors de la quatrième édition de l’événement « Coiffure en folie ».

L’événement « Coiffure en folie » fait son retour pour une quatrième édition ce vendredi, au collège de Majicavo-Lamir. Organisé par Chebani Anis, avec l’association Espoir Majicavo, cet événement audacieux permet de montrer les talents présents à Mayotte, « qu’on ne voit pas ». Plus d’une soixantaine de modèles défileront sur le tapis rouge, pour montrer les créations du coiffeur, plus créatives les unes que les autres.

Flash Infos : C’est la 4e édition de l’événement « Coiffure en folie ». Qui organise cet événement et dans quel but ?

Chebani Anis : Je suis le porteur de projet de cet événement, qui est organisé avec l’association Espoir Majicavo. L’événement a pour but de montrer les talents qu’il y a à Mayotte, qu’on ne voit pas. L’objectif est d’aider les jeunes pour qu’ils puissent se donner confiance, car beaucoup de jeunes veulent apprendre dans le monde du défilé. Sur scène, il y a des jeunes, des mamans, des personnes de tout âge. Aussi, on ne choisit pas de taille, ni de physique, c’est pour montrer que peut importe le physique, on peut monter sur scène. C’est aussi pour permettre de leur donner confiance en soi et pour soutenir tout le monde.

F.I. : Qu’est-ce qui attends le public lors de cette soirée ?

C.A. : Au travers de mes coiffures, je veux montrer aux gens qu’on peut réaliser beaucoup de choses. On a plus de 69 modèles qui vont défiler. J’adore les défis, on va y arriver ! Les créations seront accordées avec les tenues. J’ai commencé à réfléchir aux coiffures depuis le mois de mai. Le but des coiffures, est de montrer qu’il faut oser. Peut importe l’idée qu’on a dans la tête, il faut oser, que ce soit dans la coiffure ou dans un autre métier. Je trouve dommage que des personnes qui ont des idées, mais qui craignent les commentaires des gens, de ce qu’ils vont dire, ne se lancent pas, car si tu n’oses pas, tu n’iras pas plus loin.

F.I. : Cette année, le défilé a lieu au collège de Majicavo-Lamir, est-ce le cas tous les ans ?

C.A. : L’année dernière, le défilé avait déjà eu lieu là-bas. Donc là, c’est la deuxième fois, mais cette année, ce n’est pas au même endroit dans le collège. L’événement va être magnifique, le rendu donnera l’impression d’être comme sur un grand tapis rouge, que l’on a peint. Cela donnera un lieu qu’on n’a pas l’habitude de voir ici.

F.I. : D’autres animations sont prévues ?

C.A. : Il y aura des surprises et des spectacles que l’on n’a jamais vu à Mayotte. A chaque passage, des animations seront présentées en plus du défilé. Les portes seront ouvertes dès 17h. Nous souhaitons commencer assez tôt, pour que les personnes puissent rentrer pas trop tard.

F.I. : Comment se procurer des places ?

C.A. : Il y a des billets disponibles à Lila Lingerie, à Carrefour et à Beauté Plus, à Mamoudzou. Cette année, nous avons décidé que le billet serait à quinze euros, ça nous aidera à faire face aux dépenses importantes que nous avons pour la préparation.

Joyce Mena « espère convaincre le public mahorais »

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Joyce Mena vient de Tamatave, Madagascar, et souhaite exporter sa musique à Mayotte.

Avec ses titres comme « Tsis Tsis Coz », « Play game » ou encore « Hilefa », l’artiste malgache Joyce Mena compte bien conquérir le public mahorais. La chanteuse revient avec nous sur ses inspirations et sa volonté de faire partie de la scène musicale de Mayotte.

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Le premier album de la chanteuse devrait sortir en 2024.

Flash Infos : Comment a commencé votre aventure musicale ?

Joyce Mena : La musique, ça a toujours été en moi. Ma mère m’a raconté que, quand j’étais petite, je passais mon temps à pleurer, et plaisantait en me disant que, quand un enfant pleure, cela lui permet d’avoir un bon timbre vocal plus tard (elle rit). Quand j’avais 5 ans, elle a découvert que j’avais une voix et à chaque cérémonie familiale, elle me faisait chanter. Ça a commencé comme ça et puis c’est devenu une évidence de plus en plus grande au fur et à mesure que je grandissais. Puis, en 2009, j’ai été découverte par l’artiste Shyn, qui est très connu à Madagascar et fait beaucoup de choses pour la culture. J’étais encore en classe de seconde, et il m’a proposé de travailler avec lui, pour m’encadrer étant donné que j’étais encore petite et avec peu d’expérience. En 2014, on a sorti mon premier single : « Tsis Tsis Coz » et le clip qui va avec. C’est là que ça a décollé. Il y a eu beaucoup de réactions sur Facebook, qui commençait à être populaire chez nous. Je ne m’y attendais vraiment pas, cela a été très rapide. J’ai fait plusieurs festivals et des showcases, mais aussi des grandes scènes, comme au Palais des sports. Tout cela a fait que beaucoup de choses ont changé dans ma vie, j’ai fait une pause de cinq ans dans la musique avant de revenir, grâce notamment au soutien de mes fans.

F. I. : Vous êtes venue pour la première fois en concert à Mayotte au début du mois. Après Madagascar, c’est donc le public mahorais que vous souhaitez conquérir ?

J. M. : En effet, c’était même la première fois que je venais à Mayotte. J’ai chanté au Mahaba, à la Forge et au Bambo. On a eu une grosse partie du public qui était malgache, mais il y avait quelque Mahorais. Ils étaient très accueillants, dans l’ambiance et cela m’a beaucoup touché. J’espère sincèrement convaincre le public mahorais, car d’après ce que j’ai vu, leurs réactions étaient très encourageantes et inspirantes. À part les problèmes que Mayotte rencontre actuellement, c’est une île vraiment magnifique, j’ai vu des paysages magnifiques avec la plage Ngouja par exemple. Mamoudzou est une ville très active, cela me rappelle chez moi, j’ai vraiment beaucoup aimé mon séjour là-bas. J’ai toujours voulu élargir mon champ et ne pas rester qu’à un seul endroit avec ma musique, découvrir d’autres mondes. Mayotte est tout près de chez moi, je me suis dit : « pourquoi pas y faire découvrir ma musique ? ». Quand je suis arrivée, j’ai tout de suite été conquise, et j’ai envie de revenir. Je devais donner plusieurs concerts en cette fin d’année 2023, mais avec la crise de l’eau, ils sont reportés. La prochaine fois qu’on viendra, j’espère en début d’année 2024, on va essayer de proposer quelque chose de plus grand.

F. I. : Quelles sont vos inspirations musicales ?

J. M. : Je suis inspirée par beaucoup d’artistes. En ce moment, je suis en train de réécouter des chansons malgaches, car je pense qu’il est important de représenter d’où on vient. D’habitude, je suis très influencée par les artistes américains, mais avec le temps, j’ai compris que c’est plutôt soi et d’où on vient qui est important, de chercher un équilibre entre tout ça. J’ai un frère guitariste et on compose beaucoup ensemble. La plupart du temps, je me laisse aller pour trouver l’inspiration, qui vient comme ça, sans qu’on s’y attende. L’inspiration me vient souvent quand je fais la vaisselle (elle rit). La dernière fois, j’étais en train de balayer le salon, quand j’ai commencé à lancer des productions sur YouTube.

Je pense que c’est quand on est calme et concentré que l’inspiration vient. En ce moment, j’écris beaucoup sur l’amour à sens unique, mais aussi sur les questions sociales à Madagascar, comme les inégalités. Mon premier album devrait sortir en 2024.

Zily doublement récompensée aux Comores Music Awards

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La cérémonie des Comores Music Awards s’est tenue le samedi 21 octobre, à Savigny-le-Temple, dans le département de Seine-et-Marne. Pour cette troisième édition, et face à des invités venus des quatre coins du monde, Zily a remporté les deux prix des deux catégories où elle était nommée : celui de l’artiste féminine de l’année, et celui de la catégorie Mgodro, qui honore les meilleures performances de ce genre musical traditionnel. « Je suis honorée d’être ici ce soir. C’est ensemble que nous élèverons au plus haut sommet nos musiques. » C’est avec ces quelques mots que Zily, très émue et devant 1.500 personnes, a reçu le premier prix, décrit par les organisateurs de l’évènement Comores Music Awards comme le prix qui récompense l’artiste « qui a su se démarquer par sa voix, son talent et sa présence scénique ».

« Je me souviendrai de cette nuit toute ma vie. Ce sont mes premiers prix, en tant qu’artiste confirmée », dira encore celle qui sortait, il y a un an, son premier EP : « Imani Na Amani ». Après une tournée dans la région de l’océan Indien, où elle est passée par La Réunion, Madagascar, mais aussi Zanzibar, Zily reviendra à Mayotte à l’occasion du festival des musiques urbaines qui se déroulera dans la commune de M’Tsangamouji les 27 et 28 octobre. Elle prépare aussi activement un nouveau projet musical attendu pour courant 2024 et d’autres dates dans l’Hexagone.

Immigration clandestine : quatre kwassas arrêtés en une heure

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Un groupe de kwassas a été interpellé en mer, dans la nuit de jeudi à vendredi, par la police aux frontières. « Ces embarcations fortement motorisées (deux moteurs par embarcation) tentaient de gagner le rivage mahorais avec à leur bord, 96 passagers, et étaient conduites par cinq pilotes. Les 96 passagers ont été placés en rétention administrative en vue d’un éloignement dans la journée vers les Comores, tandis que les cinq passeurs étaient placés en garde à vue pour être présentés ultérieurement à la Justice. Ces kwassas, transportaient outre les passagers, neuf moutons et 500 cartouches de cigarettes de contrebande », détaille la police de Mayotte.

Grand Nord : une réunion publique sur le PLUI, ce mercredi

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La Communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte invite ses usagers à participer à la réunion publique, le mercredi 25 octobre, au siège de la collectivité, à Bouyouni, à 16 heures. La réunion publique portera sur la présentation des éléments du projet politique et la pédagogie sur le zonage et le règlement. Retrouvez plus d’informations sur la page Facebook « Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte ».

Philippe Vigier en Guadeloupe après le cyclone Tammy

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Au lendemain du passage du cyclone Tammy, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, se rend en Guadeloupe les 23, 24 et 25 octobre. Après une gestion de crise en coordination très étroite avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, le ministre délégué souhaite pouvoir échanger sur place avec tous les acteurs mobilisés, élus locaux ainsi que les services de l’État. Il s’entretiendra avec Monsieur Ary Chalus, le président du conseil régional de Guadeloupe. Le ministre délégué rendra aussi visite aux militaires du 33e régiment d’infanterie de marine (RIMA) et du Régiment du Service Militaire Adapté (RSMA) qui sont mobilisés. Il clôturera le séminaire coorganisé par l’Office de développement de l’économie agricole des départements d’Outre-mer (ODEADOM) et la Chambre d’Agriculture sur le thème « Agricultures ultramarines et changement climatique ». Ce colloque rassemble les acteurs de tous les territoires ultramarins pour dessiner des solutions et donner des perspectives pour affronter les défis du changement climatique.

Le ministre délégué chargé des Outre-mer s’entretiendra avec Monsieur Guy Losbar, président du conseil départemental de Guadeloupe, afin d’échanger sur les conséquences de la tempête et les besoins du territoire. Il se rendra dans la soirée au Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (Codis) pour rencontrer et remercier les services mobilisés. Il effectuera une visite de terrain pour constater les conséquences de l’ouragan Tammy aux côtés des élus et des habitants. Philippe Vigier se rendra aussi à l’Usine Beauvallon, à Basse-Terre, pour présenter le plan eau en présence de toutes les parties prenantes et pour échanger sur les conséquences de l’ouragan et des phénomènes météorologiques sur l’approvisionnement en eau. En effet, le territoire traverse une crise de distribution et d’assainissement de l’eau, exacerbée par les phénomènes météorologiques. C’est pourquoi Philippe VIGIER souhaite réunir toutes les parties prenantes après le contrat d’accompagnement signé avec l’État en mars dernier.

Le ministre ira également sur l’île de La Désirade qui a été la plus durement touchée par le cyclone avant de prolonger sa visite en se rendant sur l’île de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

« Je suis prêt à tuer, alors aidez-moi à sortir »

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Furieux de ne pas pouvoir rejoindre la Jordanie, un Palestinien de 39 ans qui était au centre de rétention administrative a menacé de s’en prendre à un passant en sortant.

Un homme, originaire de Palestine, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce vendredi, des faits de menaces de mort. Cela faisait trois ans qu’il attendait de pouvoir repartir chez lui, mais en raison du conflit israélo-palestinien, son vol vers la Jordanie a été récemment annulé, provoquant sa colère au centre de rétention administrative de Pamandzi.

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Le général Lucien Barth prend officiellement ses fonctions de commandant

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Le général Lucien Barth est désormais le septième commandant de la gendarmerie de Mayotte. Sa prise de fonctions officielle s’est déroulée, vendredi matin, à Pamandzi.

A la tête de la gendarmerie de Mayotte depuis deux mois, le général Lucien Barth a vu sa prise de fonctions devenir officielle par une cérémonie à la caserne de Pamandzi, vendredi matin. C’est le général Lionel Lavergne, le directeur de la gendarmerie en outre-mer,

« Je suis arrivé sur le territoire il y a deux mois. J’ai l’impression d’être un ancien sur Mayotte, au regard des missions que j’ai déjà rempli », admet le général Lucien Barth. Sa prise de fonctions a été retardée parce que l’état-major mahorais attendait la venue du général Lionel Lavergne, le directeur de la gendarmerie en outre-mer. Celui-ci a donc assuré la prise de fonctions de son nouvel homme fort à Mayotte, vendredi matin, devant une partie de ses hommes, les élus locaux, ainsi que les représentants du Parquet et des polices nationale et municipale. « La gendarmerie de Mayotte ouvre une nouvelle page de son histoire, une histoire forte toute entière consacrée au service de la population mahoraise », déclare le général Lavergne qui situe la première affectation d’un gendarme à Mayotte au 30 janvier 1933. « Ici, comme ailleurs, les gendarmes s’efforcent de faire de leur mieux. Ils n’ont jamais cessé d’être dévoués aux concitoyens », poursuit-il.

 

« Nous donnerons tout pour protéger les Mahorais »

Remplaçant le général Olivier Capelle, le septième commandant de la gendarmerie de Mayotte était commandant en second de la gendarmerie de Corse, avant d’arriver sur l’île aux parfums. Familier des outremers justement, il a été affecté précédemment en Martinique et en Nouvelle-Calédonie. « Prendre le commandement de la gendarmerie de Mayotte, île que je ne connaissais pas, pour moi, c’est un rêve qui se réalise », estime le général. Celui a déjà fort à faire depuis son arrivée sur l’île en août. Outre la rentrée (il dispose d’un cinquième escadron de gendarmes mobiles à cette occasion et pour six mois supplémentaires), le territoire connaît une recrudescence de faits de violence dans les communes de Dembéni et Koungou, sans compter les caillassages quotidiens des bus. « Je réaffirme aux Mahorais que nous donnerons tout et absolument tout dans nos capacités pour les protéger », confirme-t-il, souhaitant que les enquêtes puissent « faire cesser les troubles et mettre les auteurs sous main de justice ».

Parmi les dossiers concernant la gendarmerie, le général Lucien Barth aura pour mission l’installation des deux nouvelles brigades de gendarmerie dans les communes de Bandraboua et Tsingoni.

Quatre récompensés lors de la cérémonie

Pendant la cérémonie, le général Lionel Lavergne a également décoré quatre militaires actuellement sur le territoire. Deux gendarmes mobiles, le chef d’escadron Pascal Millet et le capitaine Philippe Blond, ont reçu respectivement l’ordre national du mérite et la médaille de la Défense nationale échelon or avec étoile de bronze. Le deuxième s’est illustré par son sang-froid lors d’un conflit minier en 2020 en Nouvelle-Calédonie. Le colonel Olivier Casties, qui seconde le général Barth, a obtenu la médaille de la gendarmerie avec étoile de bronze, et l’adjudant-chef Sabrina Chevalier, la médaille de la Défense nationale échelon or avec étoile de bronze. La commandante de la brigade de M’tsamboro avait dû sortir son arme de service, le 4 avril 2023, pour mettre à l’abri des élèves du lycée du Nord, à M’tsangadoua, lors d’une intrusion particulièrement violente.

Les élus mahorais ont été reçus par Emmanuel Macron

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Emmanuel Macron a réuni les élus d’Outre-mer, ce vendredi 20 octobre, à l’Élysée.

Parlementaires et responsables de collectivités étaient au rendez-vous de l’Élysée, vendredi après-midi, pour un déjeuner offert par Emanuel Macron. Pour une fois, Mayotte a parlé d’une seule voix, à l’instar de la cinquantaine d’autres élus ultramarins conviée à cette rencontre qui est une réponse à l’appel de Fort-de-France, lancée le 17 mai 2022. La crise de l’eau et celles sous-jacentes qu’elle provoque dans notre département ont été ainsi abordées. 

Les quatre parlementaires (les députés Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine, les sénateurs Thani Mohamed Soilihi et Saïd Omar Oili), le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, et le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, auraient reçu une oreille attentive de la part du chef de l’État et de la chef du gouvernement, Élisabeth Borne, sur les moments difficiles que traverse Mayotte en ce moment. Pour une fois, les discussions sur Mayotte ont pris une place importante lors de ces échanges qui ont duré trois heures. Au point, que le président de la République, Emmanuel Macron, a accepté le principe d’une deuxième rencontre spécifique avec les représentants de notre département (à leur demande) à une date qui reste à déterminer.

À propos de la crise de l’eau, plusieurs mesures ont été approuvées pour venir en aide aux Mahorais, ainsi que des recommandations formulées. Tout d’abord, une importante enveloppe va être débloquée dans le but d’étendre l’achat de millions de bouteilles d’eau en vue d’une distribution étendue à l’ensemble de la population de l’île et non plus aux seules catégories déclarées vulnérables. La sécheresse qui sévit encore sur l’île fait craindre le pire si l’on en juge l’annonce de la Première ministre d’exonérer les Mahorais de la redevance des factures d’eau jusqu’en 2027. Un geste perçu par certains de nos élus présents à Paris, comme annonciateur d’une crise de l’eau plus profonde qu’initialement estimée. Et surtout, une réelle prise en compte par le gouvernement d’une situation locale compliquée et sur laquelle « la trop grande résilience » des Mahorais ne pourrait suffire.

Quoiqu’il en soit, des voix d’élus locaux se sont élevées, notamment la députée Estelle Youssouffa, en direction du gouvernement pour demander que la généralisation de cette distribution d’eau en bouteille puisse couvrir tous les habitants de l’île, et non pas seulement à hauteur du nombre de résidents officiellement admis par les services de l’État (310.000 personnes). Ils demandent une mobilisation générale des forces vives pour s’assurer que cette distribution soit totale et complète en élargissant le champ d’appui actuellement assuré par les CCAS, aux mosquées, églises, réseaux locaux divers et variés, aux différents collectifs citoyens. S’exprimant sur ce point précis sur son compte WhatsApp, la députée évoque la possibilité de recourir à des bons d’achat à destination des supermarchés qui serait « un moyen en plus de s’assurer de toucher la population mahoraise dans son intégralité ». Sur un ton plus tantinet provocateur, elle s’en est prise à l’Agence régionale de Santé qui tente de rassurer sur la potabilité de l’eau à Mayotte. En effet, l’élue de la première circonscription de notre île reproche à cette institution de ne réaliser des tests en ce sens « qu’au bout de six à de douze heures » après que l’eau se remette à couler au robinet. Aussi demande-t-elle que des contrôles aléatoires puissent être organisés pour d’avantage de fiabilité.

Relancer l’opération Wuambushu

Il a été aussi question de la reprise prochaine de l’opération Wuambushu, qui a pris fin en juillet. « Le président Emmanuel Macron a accepté le principe d’une rencontre territoire par territoire et d’instruire la Première ministre de lancer une deuxième opération Wuambushu qui devrait être annoncée prochainement par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer », révèle Mansour Kamardine, qui indique que le chef de l’État « s’est enfin montré disposé à faire élaborer rapidement la « loi Mayotte » ».

D’une voix unanime, les élus mahorais ont abordé cette question de l’immigration clandestine, cette autre crise profonde qui gangrène le 101ème département français, sans qu’une solution réaliste ne semble se dégager concrètement. Concernant la santé, le cri d’alarme des syndicats et du personnel de CHM (centre hospitalier de Mayotte) a eu un écho en haut lieu. Il a été évoqué les risques sanitaires et épidémiologiques susceptibles de naître à cause de la crise de l’eau. Il a également été question de la perturbation certaine des cours dans les écoles locales, en raison de la pénurie d’eau, le rectorat de Mayotte ayant prévenu par courrier qu’ils se feraient au gré de la disponibilité de la ressource. Les conséquences du manque d’eau sur le territoire auront sans nul doute de nouvelles répercussions dans le futur proche, notamment sur l’économie.

Les élus de Mayotte demandent au gouvernement d’Élisabeth Borne de clarifier sa stratégie sur le développement de Mayotte. « Le bateau France est en train de couler et c’est au chef de l’État qui en est le capitaine de fixer un (nouveau) cap », fait remarquer la députée Estelle Youssoufa. Par ces mots, elle entendait interpeller le gouvernement français sur l’absence de mesures d’alignement sociaux en faveur de notre île dans les projets de lois de finances et de la sécurité sociale, lesquels ne prévoient rien de tel au profit des Mahorais. Les élus mahorais entendent corriger le tir à l’occasion de cette nouvelle rencontre demandée au chef de l’État afin d’évoquer pleinement les sujets du devenir économique du département, de la piste longue et du deuxième hôpital prévu à Combani.

Il est à retenir que Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outremer devrait arriver à Mayotte au début du mois prochain pour relancer l’opération Wuambushu et évoquer avec les responsables locaux la loi asile et immigration.

Ce qui a été aussi demandé

– Le conseil départemental de Mayotte demande au gouvernement douze millions d’euros pour financer le reboisement de l’île afin d’améliorer le captage de l’eau sur ses bassins versants et ainsi atténuer la sécheresse. En outre, il a été évoqué la nécessité de protéger les retenues collinaires, de nettoyer les rivières et cours d’eau.

– Il a été convenu de sensibiliser la population mahoraise sur un nécessaire usage parcimonieux de l’eau potable, le recours à des solutions alternatives pour stocker l’eau de pluie à destination des usages domestiques, l’acquisition gratuite de citernes à cet effet pour chaque foyer, les entreprises et les exploitants agricoles, ainsi que l’acquisition de capteurs d’humidité pour produire de l’eau potable.

– Le gouvernement a été sensibilisé sur l’impérieuse nécessité d’inclure dans les appels d’offres des prochaines usines de dessalement à construire le rejet des eaux saturées de sel hors du lagon afin de préserver l’écosystème marin.

-Mansour Kamardine a personnellement demandé à Emmanuel Macron « d’inviter le groupe Renaissance à l’Assemblée nationale à reprendre ses esprits à l’endroit de Mayotte ». Il souhaite que la majorité présidentielle adopte l’amendement sur la reconnaissance de Mayotte à l’international que les députés Renaissance ont bloqué en commission des affaires étrangères dans le cadre de l’examen du budget 2024 de la mission « action extérieure de la France ».

Un article du Monde pointe les responsabilités de l’État

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Le quotidien national revient sur les engagements de l’État pris en 2017, dont l’amélioration de la production de l’usine de dessalement de Pamandzi, ainsi que la construction d’une deuxième usine de ce type. Cette dernière n’a encore jamais vu le jour.

C’est un flashback qui permet de revenir six ans en arrière et explique (en partie) la crise de l’eau que vit actuellement le territoire mahorais. Selon des documents que Le Monde s’est procuré, l’État aurait favorisé la filiale de Vinci (la SMAE) en 2017, sans pour autant que celle-ci fasse les investissements nécessaires. Le syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (Sieam) à l’époque, devenu syndicat des Eaux de Mayotte depuis, en prend également pour son grade.

Si on ne peut pas imputer la sécheresse que Mayotte vit depuis un an au rôle que l’État joue sur le territoire, il n’en demeure pas moins qu’il conserve une part de responsabilité dans la crise actuelle. État, syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (Sieam) et son délégataire, la Société mahoraise des eaux (SMAE), étaient particulièrement attendus au sortir des sécheresses de 2016 et 2017. Sauf que les engagements pris à cette époque par les deux premiers n’ont pas été respectés. Pire, le réseau d’eau potable a été ni amélioré ni a suivi la demande croissante de la population.

Le Monde, dans un article daté du vendredi 20 octobre, pointe plusieurs erreurs. La première est d’avoir favorisé Vinci en lui signant un avenant pour son usine de dessalement qui n’a jamais atteint le volume d’eau espéré (un nouvel avenant devrait lui permettre d’atteindre 4.700 mètres cube d’eau à la fin de l’année, voir encadré). « Il est impératif de rendre opérationnelles ces unités de production au plus vite. Il a été convenu que le Sieam confiera cette opération à son délégataire, la SMAE [la Société mahoraise des eaux], par voie d’avenant au contrat de délégation de service public de production d’eau potable », avait indiqué l’État le 25 août 2017, dans un courrier envoyé au syndicat dirigé alors par Moussa « Bavi » Mouhamadi. Le conflit entre ce dernier et le délégataire en 2018 n’a pas aidé non plus. « Tous les travaux d’infrastructures du plan de 2017 prennent du retard. Sur une île où la population croît anarchiquement de 3 % à 5 % par an, ce qui induit une consommation d’eau supplémentaire de 1 500 mètres cubes par jour, la course contre la montre semble déjà perdue », écrivent Nathalie Guibert et Jérôme Talpin.

L’Europe a fermé le robinet

L’affaire des fonds européens rentre alors en jeu. Le Canard enchaîné l’avait rappelé, le mercredi 6 septembre, les investissements promis devaient être réalisés grâce à une enveloppe de l’Union européenne. « En 2020, c’est la Commission européenne qui met la première son nez dans un projet voué à recevoir les millions de Bruxelles. Sa direction de l’audit examine le dossier entre le 28 septembre et le 30 novembre. Elle torpille la délégation de service public confiée à Vinci », révèlent les deux journalistes du Monde. Deux faits sont marquants à ses yeux. Le délai du marché qui permettait à la filiale de Vinci d’être la seule à pouvoir répondre et même la présence du directeur de la SMAE dans la commission d’appel d’offres du 22 septembre 2017. Vinci se retranche derrière le fait que « l’autorité de gestion des fonds européens à Mayotte était la préfecture et que l’ensemble de la procédure de passation de marché a été scrutée et validée par le contrôle de légalité », fait valoir le groupe au quotidien national. On le sait, les difficultés de la préfecture de Mayotte a assuré son rôle dans la gestion des fonds européens a poussé à la création du GIP L’Europe à Mayotte, sans toutefois la sauver d’une longue suspension des fonds décidée par la Commission européenne.

Dix-sept personnes poursuivies

La Chambre régionale des comptes avait été la première à mettre en évidence un fonctionnement anormal du syndicat mahorais. « Plutôt que d’investir pour raccorder un nombre croissant d’abonnés, le Sieam privilégie d’autres dépenses : travaux de débroussaillage, dépenses de formation sans réalisation effective, voyages, ou encore flotte de trente-quatre véhicules pour 105 agents », avaient noté les magistrats, comme on le rappelait lors du changement de présidence en 2020. « Dans sa note de synthèse, transmise le 28 juin 2023, le PNF met en cause la présidence de Moussa Mouhamadi de 2014 à 2020. Outre le président du Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte, le ministère public entend poursuivre seize personnes dont quatre élus locaux, et quatorze petites entreprises, pour des délits de « favoritisme », « recel et complicité de favoritisme », « détournements de fonds publics », « corruption passive par personne chargée d’une mission de service public » », rappelle l’article du Monde. « 22,5 millions d’euros de commande » auraient échappé à la procédure classique des marchés publics grâce à la technique du saucissonage. Le marché est alors divisé en plusieurs devis même si la prestation est globale. Cela permet de ne pas atteindre les plafonds nécessitant une mise en concurrence.

Ces dernières semaines, « Bavi » et ses avocats ont parcouru les plateaux télévisés pour se défendre. Au Monde, le principal protagoniste affirme avoir « dit non au système et avoir tenu tête à certaines personnes ». « Depuis la crise de l’eau de 2017, le Sieam fonctionnait dans le cadre des comités de l’eau, toutes les décisions devaient être validées par le préfet », rapporte le journal en citant l’ancien président du Sieam.

Preuve que dans cette affaire, on cherche toujours à rejeter la responsabilité sur les autres. En tout cas, si ce nouvel article du Monde ne résoudra pas la crise actuelle, il a le mérite de rappeler au moins ses origines.

Et maintenant, on en est où ?

L’équipe de Moussa « Bavi » Mouhamadi et des entrepreneurs locaux font l’objet d’une enquête préliminaire du Parquet national financier dans le cadre de l’obtention de marchés publics. Nos collègues de Mayotte La 1ère annoncent un procès « pas avant 2025 ». Entretemps, la nouvelle présidence arrivée en 2020 a remis les comptes à flots (avec l’aide de l’État), sans toutefois réaliser les investissements nécessaires.

Concernant ces derniers justement, seule l’usine de dessalement de Petite-Terre devrait (enfin) atteindre une capacité de production de 4.700 m3 par jour à la fin du mois de novembre. Un avenant de quatre millions d’euros avait été signé dans ce sens, en juillet 2022. Pour la première fois, le syndicat a ajouté des pénalités si les travaux ne respectent pas les délais et si la production n’est pas au rendez-vous. Une autre usine, beaucoup plus importante, doit voir le jour dans la foulée à Ironi Bé (le maître d’ouvrage n’est pas encore connu). Pour ce qui est de la retenue collinaire d’Ourovéni, elle ne verra pas le jour tant que de nouvelles études ne sont pas faites et les négociations avec les propriétaires (voire des expropriations si besoin) n’ont pas eu lieu. La sixième campagne de forages, prévue il y a presque dix ans, n’a commencé que le lundi 4 septembre, à Coconi, sous la pression du ministre délégué à l’Outremer, Philippe Vigier.

Des trophées aux entreprises championnes de l’apprentissage

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Ce vendredi, le Mouvement des entreprises de France (Medef) de Mayotte a organisé une matinée axée sur l’apprentissage, avec en clôture, la remise des Trophées de l’apprentissage.

Ce vendredi matin, le Mouvement des entreprises de France (Medef) Mayotte organisait une première édition des Trophées de l’apprentissage. Complétée par des échanges sous forme de tables-rondes, cette cérémonie était l’occasion de mettre en lumière les entreprises adhérentes au Medef, qui s’impliquent dans l’insertion des jeunes, en comptant des apprentis dans leurs effectifs.

Accessible du CAP au Bac+5, l’apprentissage est « une double voie d’excellence, à la fois académique et professionnelle », reconnaît Carla Baltus, présidente du Medef Mayotte. Pour Thomas Bellon, responsable de l’antenne locale de l’Association nationale des apprentis de France (Anaf), « l’apprentissage est aussi un levier d’insertion de la jeunesse ». C’est donc sur ce thème qu’était organisé un séminaire ce vendredi matin, au lycée des Lumières à Kawéni, avec tables-rondes et cérémonie des Trophées de l’apprentissage. Cette première édition, spécialement dédiée aux entreprises adhérentes, a été créée « pour rendre hommage à l’ensemble des entreprises qui ont joué le jeu de l’insertion », complète la présidente.

Trois tables-rondes

En 2020, l’organisation patronale de Mayotte avait lancé une campagne de sensibilisation, avec des matinales et ateliers de travail réunissant l’ensemble des parties prenantes de l’apprentissage. « Aujourd’hui, nous sommes réunis pour tracer ensemble l’avenir de ce dispositif sur le territoire. L’apprentissage souffre d’un manque de convergence entre l’offre et la demande », admet la présidente. En France, à fin mai 2023, 933.000 apprentis étaient comptabilisés, soit une augmentation de 12,5 % par rapport à l’année précédente. « Avec près d’un million d’apprentis en France, une chose est sûre, l’utilité de l’apprentissage n’est plus à prouver », sourit Carla Baltus.

Afin de mieux dessiner l’avenir de l’apprentissage dans le 101e département, trois tables-rondes étaient organisées. La première portait sur le financement et le cadrage des contrats d’apprentissage, la deuxième sur la structuration et l’état des lieux de l’offre de formation à Mayotte. Le dernier point abordé était celui des perspectives et expressions des besoins en recrutement. Pour animer ces moments d’échanges, des entreprises et organismes de formation adhérentes au Medef Mayotte s’étaient réunis.

Changer l’image de l’apprentissage

En évoquant l’apprentissage, la présidente du Medef Mayotte reconnaît que « sans conteste, il est désormais observé un véritable engouement, aussi bien des employeurs que des étudiants ». Le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur a alors permis de couvrir une majorité des métiers. L’apprentissage a longtemps revêtu une image malgré lui, qui a changé. « On a voulu changer cette image de voie réservée à ceux en échec scolaire », note Michel-Henri Mattera, directeur de la Deets (direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités). « L’apprentissage est en structuration sur le territoire et c’est tous ensemble qu’on arrivera à mener à bien ce projet », Thomas Bellon, responsable de l’Anaf à Mayotte.

Dans un second temps, place à la remise des trophées de l’apprentissage Medef Mayotte. Pour cette première édition, les entreprises ont été réparties en quatre catégories, segmentées par nombre de salariés. Le critère de sélection pour l’attribution du trophée était celui du nombre de contrats d’apprentissage conclus par l’entreprise, durant la période allant de 2020 à 2023. Un jury était constitué de membres du bureau du Medef Mayotte et de partenaires institutionnels de l’organisation patronale, Akto et rectorat. Après une dernière délibération réalisée ce mercredi, les résultats et trophées ont été remis ce jeudi.

Dans la catégorie moins de dix salariés, c’est l’entreprise MDSI qui est lauréate. Pour la catégorie de 10 à 49 salariés, Somagaz remporte le prix, tout comme TotalEnergies dans la catégorie 50 à 249 salariés. Enfin, Colas remporte le trophée de l’apprentissage Medef Mayotte 2023, dans la catégorie 250 salariés et plus.

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