Sylvie Malo, cheffe du service académique de l’information et de l’orientation, et conseillère technique du recteur, est une des rares à accéder au rang de commandeur des Palmes académiques.
Ce vendredi, seize membres de la communauté éducative mahoraise ont été distingués lors d’une cérémonie de remise des Palmes académiques, au rectorat, à Mamoudzou. Une récompense qui a pour but de mettre en lumière celles et ceux qui s’investissent au quotidien auprès des enfants.
« Au nom des pouvoirs qui me sont confiés par le président de la République, j’ai l’honneur de vous distinguer au titre de chevalier de l’ordre des Palmes académiques.» Cette phrase a résonné une bonne dizaine de fois, ce vendredi, dans les locaux du rectorat, à Mamoudzou. Éduquer, enseigner, diriger un établissement, gérer la logistique d’une école… Toutes ces missions nécessaires à l’accompagnement des enfants vers l’âge adulte ont été célébrées lors d’une cérémonie de remise des Palmes académiques (l’équivalent de la Légion d’honneur pour le personnel éducatif, N.D.L.R), décernées à seize membres de la communauté éducative de Mayotte. Cette récompense distingue celles et ceux qui se sont particulièrement investis au cours de leur mission auprès des élèves.
Dans un contexte particulièrement complexe pour le personnel, qui doit assurer ses missions malgré le manque d’eau et les épisodes de violences récurrents, le recteur, Jacques Mikulovic, a souligné l’importance de reconnaître leur travail. Il a ainsi tenu à décrire les parcours et qualités de chacun des récipiendaires au moment de la remise des médailles.« Il s’est beaucoup investi au service de la continuité éducative. […] Il ne ménage pas ses efforts pour faire rayonner l’éducation populaire sur le territoire», loue-t-il, lors de son discours à l’intention de BacarAchiraf, président de la Ligue de l’enseignement de Mayotte et ancien directeur de l’école de Miréréni–Poroani, à Chirongui, promu ce jour chevalier des Palmes académiques.
Seize personnels distingués
DassamiDaroucchi, gestionnaire du lycée de Kahani, a également rejoint les rangs des chevaliers lors de cette cérémonie. « Elle n’hésite pas à revenir pendant ses congés », indique le recteur en décrivant une femme dévouée à son travail. Le défilé des personnels éducatifs a continué : la gentillesse et la bienveillance de Bernard Deuss, principal au collège de Kwalé, ont été soulignées ; le dévouement d’Hassane Ali, conseiller pédagogique désormais retraité, a été apprécié ; l’exemplarité de Zora Dujardin, agent comptable et gestionnaire au lycée de Sada, a été reconnue.
La cérémonie s’est achevée sur la remise de la plus haute distinction de l’ordre des Palmes académiques, avec la nomination de Sylvie Malo, cheffe du service académique de l’information et de l’orientation, et conseillère technique du recteur, au titre de commandeur. « Madame Malo est une personnelle très investie, loyale, qui a le souci de produire quotidiennement une expertise de très grande qualité», insiste le recteur. C’est ensuite le discours de la distinguée qui a clôturé cet après-midi de récompenses : « Je suis particulièrement émue parce que je pense qu’il n’y a pas de plus beau territoire que celui de Mayotte pour exercer un métier en direction de la jeunesse ».
La station d'épuration de Tsararano avait été attaquée le soir du 2 mai 2018. Six hommes ont été condamnés depuis, dont le dernier qui a vu sa peine confirmée en appel, ce jeudi.
Seul accusé à faire appel dans l’affaire de la station d’épuration de Tsararano, Idriss « Asroimi » Boura passera finalement treize années en prison, soit exactement la même durée qui avait été décidée en première instance et celle demandée par l’avocat général, Albert Cantinol. L’homme de 30 ans, d’origine comorienne, faisait partie de l’équipe sauvage qui s’était rendue dans la soirée du 2 mai 2018 à la station d’épuration pour y commettre un vol. Une vingtaine d’individus, des membres de sa bande et des jeunes du village, avaient roué des coups et ligoté les deux gardiens, pensant qu’un coffre-fort était à l’intérieur. Non contente de son butin (principalement du matériel informatique), la bande de Tsoundzou/Kahani réduite à huit personnes s’étaient dirigées vers Dembéni dans la nuit pour deux nouveaux cambriolages. Le premier particulièrement violent s’est déroulé au domicile et en présence d’une famille de quatre personnes, dont des enfants de 7 ans et trois mois. Celui qui avait eu lieu 400 mètres plus loin s’est fait plus discrètement chez un homme qui dormait et qui n’a pas entendu les voleurs emporter ses affaires et même son fourgon.
Cinq hommes, dont « Magnele » et « M’déré », impliqués dans de nombreux faits à Mayotte, avaient été condamnés en octobre 2022 (puis un autre le mois dernier) pour ces faits. Espérant réduire sa peine, Idriss Boura avait fait appel et est passé en jugement, ces mercredi et jeudi. Il avait changé sa défense en reconnaissant tous les faits, alors qu’il n’admettait précédemment que le deuxième vol de Dembéni (où il a été filmé) et celui d’une barque, quelques heures plus tard, à Kani Bé. Pour les deux premiers, sans nier sa participation, il a affirmé ce mercredi qu’il était resté à proximité des lieux, sans y entrer. Il expliquait avoir craint d’être vu alors qu’il était sous contrôle judiciaire à l’époque pour une autre histoire de vol avec arme. Pour la deuxième fois de l’année (il a été condamné en février pour avoir dépouillé des Mahorais sur une plage de Kani-Kéli en mai 2018 également), il écope d’une nouvelle longue peine de prison.
Dans le cadre d’un projet de Parcours d’éducation artistique et culturelle qui s’intitule « Si nos corps sont des îles », l’école de Mangajou, dans la commune de Sada, propose une restitution d’un travail en arts plastiques, musique et danse, aux parents et aux élèves de l’école, le vendredi 24 novembre à 9h30 pour la première partie et à 14h30 pour la seconde partie, à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Mangajou. Ce projet, qui se tient depuis octobre jusqu’à décembre prévoit des temps d’échanges avec les élèves sur leur vision de l’île ; des réalisations des îles en argile, papier, bois, végétaux ou encore matériaux de récupération ou encore une création sonore avec des sons capturés sur l’île. Marine Nouvel (artiste plasticienne) et Maxime Liberge (musicien), ont initié ce projet auprès des élèves.
L’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) et la Communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) ont lancé un appel à manifestation d’intérêts, du 05 octobre au 22 décembre pour identifier les entreprises souhaitant s’installer dans le futur Ecoparc des Badamiers. Les travaux d’aménagement de l’Ecoparc des Badamiers devraient démarrer en 2025, pour des premières livraisons de terrains prêts à bâtir la même année. Une vingtaine de lots, de tailles variables et destinés à accueillir différents types d’activités (logistique, ateliers, bureaux…), sont programmés. L’appel à manifestation d’intérêts permettra d’affiner les besoins et attentes des entreprises intéressées afin de faciliter leur implantation. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 22 décembre à midi inclus. Le dossier et les modalités de candidature sont disponibles sur le site internet de l’EPFAM (www.epfam.fr). Pour tout complément d’informations, les personnes intéressées peuvent envoyer un mail (badamiers@epfam.fr et bastien.alleman@cc-petiteterre.fr) ou téléphoner (02 69 63 39 60, demander M. Halimi, ou 06 39 69 88 76).
L’Apajh Mayotte (Association pour Adultes et Jeunes Handicapés), représentée par Kamaldine Attoumani, a été élue à la présidence de la Cress (Chambre régionale de l’Économie Sociale et Solidaire). Sa connaissance des enjeux du territoire et sa vision en faveur du développement économique durable guideront les actions de la Chambre. Son engagement jouera un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs de la Cress et dans la promotion d’une économie juste, durable et solidaire.
Les Assises de l’Industrie, organisées par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte en partenariat avec le Conseil Départemental, se tiendront les 30 novembre et 1er décembre 2023 à l’Hémicycle Younoussa Bamana, à Mamoudzou, à partir de 8h. Ces assises réuniront des décideurs politiques, des experts industriels, des représentants institutionnels et des acteurs économiques pour discuter des enjeux liés à l’évolution du secteur industriel à Mayotte. Cette rencontre offre une occasion d’explorer les stratégies, les défis et les opportunités qui façonneront l’avenir industriel de l’île. Il y aura plusieurs tables rondes, par exemple sur les façons d’amener une appétence pour l’industrie dans la culture locale ou encore sur les leviers de financement qui peuvent favoriser la compétitivité des entreprises mahoraises.
Karim Halimo, directeur de l’agence Albioma Mayotte, a présenté le principe de la géothermie au public.
La dernière journée de conférence de la semaine de l’environnement s’est tenue ce jeudi, dans les locaux de la communauté d’agglomération Dembéni Mamoudzou (Cadema), à Mamoudzou. Pour clôturer ce cycle, différents intervenants sont venus parler de la transition énergétique.
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Ben Wafique Omar, en charge du projet Maesha à Électricité de Mayotte (EDM), a dressé la liste des actions mise en place pour améliorer la place des énergies renouvelables dans le mix énergétique de l’île.
Arnaud Lezer, co-trésorier de l’association BAM – Bambou Mayotte, a détaillé les différentes étapes du traitement du bambou.
La transition énergétique était au cœur de cette dernière journée de conférences de la semaine de l’environnement. À cette occasion, Karim Halimo, directeur de l’agence Albioma Mayotte, a présenté les différents chantiers sur lesquels travaille son entreprise. Implantée sur l’île depuis 2007, Albioma est également installée dans l’Hexagone, au Canada, au Brésil, dans les Caraïbes et en Turquie. Elle produit, dans l’ensemble de ces secteurs, de l’énergie renouvelable en exploitant la biomasse, l’énergie solaire et la géothermie.
À Mayotte, elle exploite un parc photovoltaïque d’une capacité de quinze mégawatts, avec des installations sur le marché de Mamoudzou ou encore au lycée de Pamandzi. Une activité qui a pour but de transformer le mix énergétique de l’île, qui s’appuie majoritairement sur les énergies fossiles. « À Mayotte, 86% de l’électricité provient de l’énergie thermique, 13% du photovoltaïque et 1% du biogaz », détaille Karim Halimo. Pour optimiser l’électricité produite par les centrales photovoltaïques, Albioma a mis au point des batteries de stockage. Cela permet d’utiliser cette énergie intermittente, car dépendante de la météo, lorsqu’on en a le plus besoin dans le réseau.
La société est également en train de travailler sur un projet centré sur la géothermie. En forant jusqu’à 1.700 mètres de profondeur, cela permet d’accéder à du fluide très chaud, jusqu’à 150 degrés. Cette chaleur fait ensuite fonctionner la centrale géothermique en surface, qui produit de l’électricité. Albioma a pour charge d’identifier et d’étudier le potentiel géothermique à Mayotte. Et deux zones en Petite-Terre ont été désignées comme très favorables par l’entreprise. « C’est une énergie utilisable indéfiniment et décarbonée », insiste Karim Halimo.
Enfin, l’entreprise devrait aussi mettre en service une centrale biomasse d’ici 2028 à Longoni, dans la commune de Koungou. Grâce à la chaleur créée par la combustion de déchets verts, ces centrales permettent de produire de l’électricité à partir d’une ressource sans intermittence.
EDM présente le projet Maesha
Électricité de Mayotte (EDM), était également présente, à travers la personne de Ben Wafique Omar, en charge du projet Maesha à EDM. Ce projet européen part du constat que les îles sont encore très dépendantes de l’importation d’énergies fossiles. Le projet Maesha, déployé à Mayotte, a pour but d’intégrer les énergies renouvelables dans le mix énergétique de ces territoires et d’améliorer la flexibilité du réseau électrique. « Pour décarboner notre système énergétique, il faut qu’il soit plus flexible. Cela passe par des batteries de stockage pour les énergies intermittentes dont on ne peut pas prévoir la production », explique Ben Wafique Omar.
Dans le cadre de ce projet, EDM a, entre autres, amélioré ses prévisions de consommation d’électricité de la part de la population, désormais journalières contre mensuelles avant. Elle va aussi mettre en place des bornes électriques pour les véhicules. Par exemple, elle vise aussi à ce que certains consommateurs soient effacés du réseau. Pour les industriels, en produisant eux-mêmes leur énergie, et pour les particuliers, en autorisant EDM à prendre le contrôle de la consommation de leurs appareils énergivores.
Le bambou, un isolant en expérimentation à Mayotte
L’après-midi, Arnaud Lezer représentait l’association BAM – Bambou Mayotte, dont il est co-trésorier, afin de décrire les avantages du matériau bambou. « On peut tout utiliser dans le bambou, rien ne se perd », souligne-t-il. Il a également la vertu de produire 30% d’oxygène en plus que les arbres. Les entretenir pour s’en servir ensuite dans la construction est donc un moyen de lutter contre le dérèglement climatique.
Point de vue solidité, cette matière est plus résistante que l’acier et isole de la chaleur. Il s’avère ainsi être une solution pour réduire la consommation d’énergie importante de la climatisation. L’association préconise d’utiliser le bambou déjà présent, qui pose parfois des problèmes en poussant de façon anarchique, n’étant plus entretenu. Elle prend soin aussi de ne pas le traiter avec des produits chimiques. « Nous, on le plonge quatre à six semaines dans l’eau de mer », précise Arnaud Lezer.
L’association s’essaye à différents chantiers, afin de déterminer à quels besoins pourrait répondre le bambou, dont l’utilisation est encore en expérimentation sur l’île. En effet, cette plante peut être utilisée dans sa forme originelle ou en fibre, et peut être associée à une variété de matériaux. BAM – Bambou Mayotte participe ainsi actuellement à la construction du lycée Tani Malandi, à Chirongui.
La brique de terre compressée se développe
La dernière intervention était celle de l’association Art.Terre Mayotte, qui a pour objectif de promouvoir la fabrication et l’utilisation de la brique de terre compressée (BTC), issue du savoir-faire traditionnel mahorais. Cette brique fabriquée à partir de terre de remblais isole de la chaleur et permet, comme le bambou, de réduire la consommation d’énergie d’un bâtiment. « La filière est désormais en route, avec des équipements modernisés. Ce n’est plus manuel comme avant. Cela permet de produire plus car les commandes sont plus importantes », constate Melvyn Gorra, coordinateur de l’association.
Il y a actuellement huit producteurs en coopérative qui fabriquent ce matériel. L’association projette qu’entre 600.000 et 1,2 million de briques seront prochainement produites par an.
Art.Terre travaille sur le projet Logement innovant Mayotte (Lima), qui consiste à formuler un guide pour accompagner les constructeurs du début à la fin dans le processus d’utiliser la BTC. L’association travaille aussi sur le projet Atelier mahorais des terres à construire (Amateco), qui consiste en la construction d’une infrastructure à M’tsapéré, Mamoudzou, dédié à la BTC. « On pourra y trouver un centre de coworking industriel où il sera possible de fabriquer de la BTC », projette Melvyn Gorra.
Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine, le deux députés mahorais, se font offensifs avant que la loi Immigration et Intégration ne soit discutée à l’Assemblée nationale, dans deux semaines.
Alors que la loi Immigration et intégration va être discutée à l’Assemblée nationale dans deux semaines, Mansour Kamardine et Estelle Youssoufa ont déjà avancé leurs pions en commission des lois, ce mardi. Les deux députés mahorais ont rappelé leurs demandes, la fin des régularisations des titres de séjour et celle du séjour territorialisé.
La préfecture de Mayotte le martèle : « l’eau doit être préservée, chaque goutte compte ». Elles comptent d’autant plus que les retenues collinaires ne pourront bientôt plus être utilisées.
Les retenues collinaires de Dzoumogné et Combani sont à des seuils critiques de leurs capacités (6%). La consommation journalière d’eau potable oscillant entre 26.000m3 et 27.700m3, Mayotte n’est pas à l’abri de coupures plus drastiques.
Depuis des semaines, les prélèvements dans les retenues collinaires permettaient d’ajouter les milliers de mètres-cube d’eau nécessaires pour garantir une consommation quotidienne pourtant limitée par le principe des tours d’eau (avec des coupures de 54 heures actuellement). Très bientôt, ce ne sera plus le cas. « Les retenues collinaires de Combani et de Dzoumogné sont remplies à 6 % de leurs capacités. Leur vidange pourrait être imminente. Faute de ressources suffisantes, cette vidange anticipée nécessiterait alors de restreindre l’accès à l’eau sur le réseau », prévient la préfecture de Mayotte, ce jeudi soir, après un nouveau comité de la ressource en eau, qui a eu lieu…la veille. « Malgré les économies générées par les tours d’eau et les efforts historiques des Mahorais, les ressources en eau du département ont atteint un niveau alarmant et critique », évaluent les services de l’État.
Plusieurs raisons expliquent cette situation. La préfecture ne mentionne pas la principale, le réseau mahorais n’est pas adapté à la consommation quotidienne et les travaux (nouveaux forages, captages, recherches de fuites) ne permettent pas de suivre le rythme. L’autre raison importante est évidemment météorologique, la saison des pluies n’ayant pas véritablement commencé. « Les faibles pluies des dernières semaines ne sont pas suffisantes pour préserver les retenues collinaires. Les cumuls pluviométriques restent faibles et les perspectives météorologiques ne sont pas favorables. […] L’arrivée de pluies suffisantes pour recharger les cours d’eau et les retenues collinaires pourrait n’intervenir que dans plusieurs semaines », prévoit le comité dans lequel siège notamment Météo-France.
Une consommation « trop élevée »
Comme indiqué dans le dernier bulletin concernant la consommation de l’eau, celle-ci était de 27.700 m3 par jour, la semaine dernière. L’effort est conséquent par rapport à la consommation habituelle de 42.000m3 par jour, mais la préfecture de Mayotte tablait davantage sur 22.000m3, un seuil plus en phase avec les capacités de production sans les retenues. « Cette augmentation pourrait précipiter la vidange des retenues », fait-elle remarquer. « Il est donc essentiel de poursuivre les efforts d’économie afin de maintenir l’accès à l’eau actuel un jour sur trois. »
Et ce message d’économie a un but important, parce que « le maintien des tours d’eau deux jours sur trois dans les prochains jours dépend de notre capacité collective à poursuivre les efforts de restriction des usages ». La préfecture préconise aussi d’éviter « le surstockage de l’eau durant les périodes d’ouverture », car la recommandation de l’Agence régionale de santé est de ne pas boire l’eau conservée au-delà de 48 h, ou alors de la bouillir de nouveau durant cinq minutes « pour prolonger sa potabilité. A défaut, elle peut être utilisée pour faire la vaisselle, se laver ou encore faire fonctionner les chasses d’eau ».
Avec la vidange des retenues, le pari de l’État d’empêcher des nouvelles coupures semble donc ne plus tenir qu’à un filet d’eau.
Un accident mortel s’est produit, dans la nuit de mardi à mercredi, à Majicavo, entre un scooter et un camion. La gendarmerie et le Parquet confirment la mort du conducteur du deux-roues âgé de 20 ans. La brigade de gendarmerie de Koungou a été chargée de l’enquête. « Les premières investigations ont établi que la victime présentait un important taux d’alcoolémie. Une des premières hypothèses serait que celui-ci se serait déporté sur la voie opposée sur laquelle circulait au même moment un semi-remorque. Les investigations se poursuivent pour confirmer cette hypothèse », indique le Parquet de Mamoudzou, ce jeudi.
Le Mouvement des entreprises de France (Medef) Mayotte accueille, début décembre, la présidence du comité Outre-mer Medef accompagné de sa délégation et du Vice-Président national Bruno Arcadipane. À cette occasion, les adhérents sont conviés à une assemblée générale extraordinaire le 5 décembre, à 14h au lycée des Lumières à Kawéni, Mamoudzou. Ce sera notamment l’occasion pour l’organisation de revenir en image sur une action de parrainage de jeunes, d’aborder l’évolution des droits et des institutions avant et après 2018 et la question de l’eau. Les adhérents sont invités à confirmer leur présence par retour de mail à l’adresse dgmedef976@gmail.com avant le 30 novembre.
Une journée dédiée aux élus des Outre-mer organisée par l’Office français de la biodiversité (OFB) se tiendra le vendredi 24 novembre de 8h à 9h30 au Palais du Luxembourg, salle Clémenceau, à Paris. Véritable réservoir de faune et de flore, les territoires ultramarins connaissent de réels enjeux liés à la protection du patrimoine naturel. Ils sont aussi les plus exposés aux impacts du dérèglement climatique et à l’érosion du vivant. Face à ce constat, l’OFB appelle à la mise en place d’actions rapides et concertées. Il ira au-devant des élus ultramarins pour échanger, écouter, partager des retours d’expérience et présenter les dispositifs d’accompagnement développés par l’établissement au profit des collectivités, avec pour objectif la préservation et la restauration de la biodiversité dans tous les territoires d’outre-mer. Il s’agit là de la première journée, dédiée aux élus, du « Séminaire biodiversité et Outre-mer : challenger l’avenir », qui se poursuivra les 14 et 15 décembre à la Grande-Motte (Hérault) par un volet plus technique, dans le cadre de cette démarche d’échange, d’information et de mobilisation proposée par l’OFB.
À l’occasion de la journée nationale de sensibilisation à la précarité énergétique ce 23 novembre, EDM (Electricité de Mayotte) et Soliha (Solidaire pour l’habitat) organisent une matinée d’information pour sensibiliser et accompagner les clients à lutter contre la précarité énergétique. Ce rendez-vous aura donc lieu ce jeudi de 8h à 12h, place de la République, à Mamoudzou. Chaque client pourra avoir des informations sur la composition de sa facture, le chèque énergie, des conseils pour mieux consommer, des informations sur les dispositifs et aides existants pour améliorer le confort de son habitat tout en réduisant sa consommation d’énergie.
Membre d’une bande liée à des vols à Tsararano, Dembéni et Kani-Kéli, dans la nuit du 2 à 3 mai 2018, un homme de 30 ans est jugé en appel par la cour d’assises, ces mercredi et jeudi. Celui-ci a changé sa version par rapport au premier procès (où il a été condamné à treize ans de prison), puisqu’il admet désormais tous les faits et non plus une partie.
Le salon régional de l’orientation des lycéens se déroulera du 28 novembre au 8 décembre 2023 dans les différents lycées de Mayotte. Avant que les lycéens ne formulent leurs vœux sur Parcoursup, l’objectif est de les accompagner, eux et leurs parents, dans la construction de leur projet de formation. Le salon régional de l’Orientation leur permettra de s’informer sur l’offre de formation dans l’enseignement supérieur et sur les dispositifs d’aide à leur future vie étudiante (bourses, mobilité, logement, etc.). Lors de ces journées, ils pourront échanger avec des intervenants des lycées, du Centre Universitaire de Formation et de Recherche (CUFR), de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI), et bien d’autres. Le salon aura lieu à chaque fois le matin :le mardi 28 novembre dans le lycée de Chirongui ; le mercredi 29 au lycée des Lumières ; le jeudi 30 au lycée de Dembéni ; le vendredi 1er décembre au lycée Bamana ; le lundi 4 au lycée de Petite-Terre ; le 5 à celui de Kawéni ; le 6 au lycée de la Cité du Nord ; le 7 à celui de Kahani et le vendredi 8 décembre au lycée de Sada. Le recteur sera présent pour l’ouverture du salon au lycée de Chirongui le mardi 28 novembre, à 9h.
Le conflit à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) dure depuis deux mois maintenant.
Mariam Saïd Kalame est l’une des élus (avec Madi Vélou, Elyassir Manroufou et Maymounati Moussa Ahamadi) représentant le Département au conseil d’administration de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Outre son statut de conseillère départementale de Sada-Chirongui, elle a été elle-même directrice de la structure. Spectatrice du bras de fer entre le président délégué, Madi Velou, et une partie de la MDPH976 (voir encadré), elle alerte sur les conséquences pour les enfants nécessitant un accompagnement.
Ex-directrice de la MDPH, Mariam Saïd Kalame s’inquiète du sort des enfants dont les dossiers ne sont pas traités.
Flash infos : Tout le monde s’interroge sur la finalité de cette grève devant l’intransigeance du Département, quel est votre opinion sur ce point ?
Mariam Saïd Kalame : En effet, il convient de s’interroger sur ce que ce conflit présage dans le traitement des dossiers des usagers de la MDPH. Celle-ci traite des dossiers d’enfants à scolariser ou en cours de scolarisation qui peuvent nécessiter une réorientation vers différents types de classe d’inclusion. Il y a des procédures spécifiques à suivre pour cela et aussi une période pour le faire. Or, en raison du conflit actuel, cinq commissions ont été suspendues alors qu’elles sont indispensables pour traiter les dossiers d’enfants scolarisables depuis septembre 2023. Cela signifie que la MDPH était déjà en retard de quatre mois sur ces dossiers, indépendamment de la grève déclenchée en octobre. Cela veut dire qu’à ce jour, tous ces enfants se trouvent dans des classes qui ne sont pas les leurs alors qu’ils ont besoin d’être accompagnés ou de matériels spécifiques.
F.I. : Peut-on remplacer ce personnel du jour au lendemain ?
M.S.K. : Absolument pas ! Le contexte social de Mayotte impose qu’un professionnel de ce type a besoin d’un temps d’adaptation vraiment profond pour évaluer la situation de chaque cas. Nous sommes en présence du plus grand désert médical de France et d’Europe, sans médecins de famille. Les médecins qui œuvrent ici ont besoin de prendre le temps de connaître l’île et d’intégrer l’environnement territorial des familles. Si la MDPH a pu redécoller durant ces dernières années, c’est justement parceque des cerveaux sont restés en son sein et ont permis à d’autres de profiter de leurs connaissances du terrain pour suivre la cadence et stabiliser une équipe pluridisciplinaire. Il faut savoir que l’évaluation d’un handicap est différente d’un diagnostic médical pur. Il doit coller au plus près à la réalité et à la situation des familles et des enfants. C’est la même chose pour les cadres sociaux. Quel que soit l’issue de ce conflit et les positions de ceux qui dirigent cette structure, il va falloir débrayer et repartir à zéro, faire passer le temps–mort. Il y aura des conséquences graves pour les usagers de la MDPH. Vous savez, le nécessité d’avoir une équipe stable à la MDPH, médecins, infirmiers, psychologue et autre personnel composant la commission pluridisciplinaire d’évaluation des cas, c’est justement cela qui a produit ces résultats positifs que salue la Chambre régionale des comptes. Les efforts que j’ai engagés en mon temps, poursuivis par la directrice actuelle ont donc payé. Je suis donc peinée à l’idée que toute cette expérience acquise parte en fumée et qu’il faille repartir à nouveau de zéro.
F.I. : Y-a-t-il un risque de disparition de la MDPH en pareilles circonstances ?
M.S.K. : Le président délégué de la MDPH a certainement ses raisons pour gérer les choses comme il l’a fait. Toutefois, force est de constater que celles-ci n’ont jamais été discutés ni débattues de manière claire par une commission technique, pas plus que le départ annoncé de la directrice ou des agents. Personnellement, je n’ai jamais participé à une réunion qui présente la situation réelle de la MDPH avant le droit de retrait qui a débouché sur cette grève profonde. Le président n’a jamais engagé avec ses collègues de discussion ni concertation pour évoquer les difficultés particulières de la structure, de la directrice ou de certains agents. Quel que soit les raisons qui l’ont conduit à réagir de la sorte, aucun collègue ni partenaire n’a été associé à une démarche de recherche de solutions. Mes deux autres collègues élus, Maymounati Moussa Ahamadi et Elyassir Manroufou, qui s’associent à mes propos, peuvent en témoigner. Cette posture est dangereuse car elle génère un manque de confiance entre le département et les autres partenaires. Une telle rupture de confiance peut entraîner la mort de la MDPH par un non-financement des différentes actions.
Des négociations prévues ce jeudi
Bis repetita ce jeudi. Syndicats et Département de Mayotte vont se retrouver à nouveau à la table de négociations pour essayer de résoudre le casse-tête du devenir de la MDPH. Démarrées jeudi dernier, en présence de la directrice générale des services du Département, Christine Ayache, elles ont été suspendues pour cause d’absence du président Ben Issa Ousséni du territoire. De source syndicale, on indique que rien n’a été acté, deux revendications phares dominent dans le dialogue entamé, les conditions de travail des employés handicapés de la MDPH et le maintien à leurs postes de onze agents départementaux mis à disposition de la structure lesquels avaient émis le vœu de réintégrer leurs services d’origine si une issue favorable n’est pas trouvée à la crise. Une source syndicale indique que Ben Issa Ousséni fait une fixation sur ce dernier point, rejette le caractère conditionnel de cette demande et exprime une volonté à réintégrer au plus vite ces agents dans le personnel départemental. Une réintégration forcée qui ne sera pas sans conséquences graves pour la MDPH signalent de nombreuses personnalités locales, mais aussi les syndicats et même les agents et partenaires de la structure.« Il sait qu’au point d’enlisement où nous sommes dans cette crise, la solution passe par le retrait de Madi Velou de cette charge. Mais il se refuse à le faire pour une raison purement politique. Alors il préfère retirer les agents qui sont pourtant nécessaires pour la poursuite de l’activité de la MDPH », avance un membre du conseil départemental.
La Ville de Mamoudzou organise la troisième édition de Momojou en fête du 19 au 23 décembre 2023. Cette année, l’événement passe de trois à cinq jours afin de valoriser l’artisanat d’art, la couture, la cosmétique locale, le secteur agricole et l’agro transformation. La place de la République de Mamoudzou accueillera un village d’exposants composé d’artisans, entrepreneurs, commerçants et associations. Momojou en fête a pour objectif de promouvoir les activités économiques du territoire, de permettre aux commerçants de faire la promotion de leurs activités dans un contexte impacté par les crises. La Ville lance donc un appel aux entreprises et associations souhaitant tenir un stand. Un formulaire de pré-inscription ainsi que des pièces sont à fournir avant le 1er décembre 2023 par mail à attractivite@mamoudzou.yt ou au service attractivité à l’Hôtel de Ville de Mamoudzou. Pour tous les exposants, il faut fournir : le formulaire de pré-inscription dûment rempli, daté et signé ; une photocopie du RCS (Kbis) de moins de 3 mois ou déclaration au CFE (auto- entrepreneurs) ou carte d’artisan ; le Règlement intérieur dûment signé. Des pièces supplémentaires sont demandées pour les stands culinaires : une attestation d’hygiène pour les activités de restauration ; une attestation de conformité pour les appareils électriques.
Plus d’informations sont disponibles par téléphone au 06 39 56 24 95 et par mail à attractivite@mamoudzou.yt.
Les grévistes ont installé un barnum devant le siège de l’Institut d'émission des départements d'Outre-Mer (Iedom), ce mercredi matin.
L’Institut d’émission des départements d’Outre-Mer (Iedom), qui fait office de banque de France sur les territoires ultramarins, connaît son premier mouvement de grève depuis 25 ans. Ce mercredi, les deux-tiers des agents dénoncent un malaise et réclament les mêmes avantages que leurs collègues des autres départements.
C’est un cas personnel qui a débouché sur le mouvement collectifà l’Institut d’émission des départements d’Outre-Mer (Iedom). Selon les agents grévistes rencontrés ce mercredi, l’un des leurs a été sanctionné récemment pour une faute réalisée dans le cadre de son travail. S’ils ne contestent pas la sanction, ils la jugent sévère de la part de la direction*. « Ça a réveillé autre chose », confirme Daniel Zaïdani, le conseiller départemental et employé de l’Institut.« Si la direction est sévère, c’est qu’elle souhaite être exigeante et avoir des services efficaces. On est d’accord à partir du moment où on a les mêmes conditions que les autres », poursuit l’ancien président du conseil départemental. Une dizaine d’agents, sur les quatorze qui y travaillentont donc commencé une grève, ce mercredi matin, la première depuis 25 ans à l’Iedom. Ils ont installé un barnum CGT, seul syndicat présent à l’Iedom, et des affiches sur les grilles de l’enceinte sécurisée.
L’ambiance est bon enfant, les grévistes espèrent avoir gain de cause sur leurs revendications et louent un dialogue social qui reste continu. « On a eu une réunion vendredi et un point lundi. Le directeur dit ne pas comprendre nos revendications, qu’il y a eu du rattrapage, mais on ne peut pas appeler ça du rattrapage !», estime Ali Assadilah, délégué CGT de l’organisme. Les agents souhaitent une indexation de leurs salaires comme les autres fonctionnaires du territoire mahorais (à 40%) ou leurs collègues de La Réunion. Dans la même démarche, ils veulent le complément familial et des mesures contre la pénibilité.
« A l’Iedom, quand l’agent n’en peut plus, on le remplace », regrette Daniel Zaïdani.
*Nous n’avons pas eu de réponse de la direction, ce mercredi.
Chanoor Cassam, directeur général des services du Sidevam, a présenté les actions du syndicat des déchets aux élèves du lycée des Lumières.
La semaine de l’environnement continue. Ce mercredi, les déchets et la protection de l’environnement étaient au centre des interventions qui ont eu lieu au lycée des Lumières, à Mamoudzou. L’occasion de toucher un public jeune, celui des scolaires.
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Une quarantaine d’élèves étaient présent pour cette troisième journée de la semaine de l’environnement.
Philippe Vandecasteele, inspecteur de Sciences et Vie de la Terre (SVT), fait une différence entre sensibilisation et éducation au développement durable.
Une partie des élèves présents ce jour suit une option sur le développement durable.
Ce mercredi, la semaine de l’environnement a changé de décor pour se rendre au lycée des Lumières. Une quarantaine d’élèves, dont certains suivent une option sur le développement durable, étaient réunis dans l’amphithéâtre de l’établissement situé à Kawéni, dans la ville de Mamoudzou. Le thème de la matinée : les déchets et la protection de l’environnement.ChanoorCassam, le directeur général des services du Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam 976), était le premier à intervenir pour présenter le travail de la collectivité en charge de collecter et traiter les déchets de Mayotte.« Le Sidevam est l’entité publique chargée de collecter les déchets à Mayotte depuis 2014. Nous avons 360 agents », apprend-il, pédagogue, au jeune public.
Sa présentation s’est longuement attardée sur le centre d’enfouissement de l’île, situé à Dzoumogné. Les déchets n’y sont pas seulement enfouis. Il explique que le lixiviat, autrement dit le « jus de poubelle », est récupéré et traité pour être transformé en eau pure avant d’être rejeté dans l’écosystème. « N’y a-t-il pas un risque que l’enfouissement des déchets engendre une pollution des sols et des nappes phréatiques ? », demande un des membres du public. « Le lixiviat est récupéré dans un bassin», répond ChanoorCassam, qui ajoute que les déchets ne sont pas enterrés à même le sol, qui est protégé par une géomembrane, qui doit éviter toute contamination.
La durée de vie du centre d’enfouissement en danger
Si ce centre a été prévu pour être exploitable pendant trente ans au moment de sa création en 2014, il se pourrait que sa durée de vie soit écourtée. En effet, le Sidevam 976 n’est sensé enfouir que les déchets non recyclables. Seulement, 97% des emballages qui pourraient être recyclés finissent enfouis à Dzoumogné, ce qui réduit, au fur et à mesure, la capacité du site. Un dysfonctionnement dont les origines peuvent se trouver dans le manque de tri des déchets ou encore dans la collecte de ces derniers. « Entre les déchets emballages et les biodéchets, qui peuvent être compostés, cela fait 54% de déchets que nous enfouissons pour lesquels il existe une autre solution. Il est donc possible de prolonger la durée de vie du centre d’enfouissement », appuieChanoorCassam, qui a insisté, auprès des élèves, sur la nécessité de faire le tri.
C’est également dans ce but que le Sidevam 976 travaille sur le projet Douka, qui consiste à créer un réseau de commerces de proximité qui récupéreraient les emballages recyclables à travers unsystème de consigne.
Une application pour signaler les déchets
Lutter contre la dispersion des déchets dans la nature, c’est une des missions que Wenka Culture, basée à Kawéni, s’est donnée. Farid Abdallah, coordinateur au sein de l’association, a présenté leur projet d’applicationWezo, qui permet de prendre en photo les déchets et de les signaler, avec des données de géolocalisation précises. Une application mobile, qui, selon Farid Abdallah, pourrait régler un facteur qui favorise la prolifération des dépôts sauvages. « Le problème, c’est que quand on voit des déchets, on ne sait pas à qui les signaler », constate-t-il.
Là, pas besoin de se poser la question.Avec cette application, toutes les données nécessaires à la localisation et à la collecte des déchets seront directement transmises à l’association, à la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) et au service technique de la ville de Mamoudzou, qui viendront s’en occuper. Si ce projet a originellement été conçu spécialement pour le quartier de Kawéni, il devrait être déployable sur l’ensemble du territoire. Il ne reste qu’à trouver les financements pour la dernière étape de la conception de Wezo, le développement de l’application.
Éduquer la jeunesse à l’environnement
Philippe Vandecasteele, inspecteur de Sciences et Vie de la Terre (SVT), a clôturé ce rendez-vous en parlant aux élèves de l’éducation à l’environnement. « Le patrimoine naturel de Mayotte est extraordinaire, mais tout ça est fragile », avertit-il au début de son intervention. Alors que, pour lui, la sensibilisation ne consiste qu’à communiquer une information sans s’assurer qu’elle soit bien prise en compte, l’éducation, permet, elle, d’ancrer chez les personnes les bons comportements à avoir. Cela passe par les programmes scolaires par exemple. « Il faut aussi ne pas chercher à effrayer, car, s’il n’y a pas d’espoir, on n’agit pas », affirme-t-il.
L’inspecteur a insisté sur l’action symbolique de planter un arbre, persuadé que chaque élève devrait le faire pour se sentir impliqué. Ce dernier mise aussi sur les sciences participatives, avec l’application Faune Mayotte par exemple, qui permet de répertorier les espèces animales aperçues sur le territoire, ou encore le projet international Plastique à la loupe, qui consiste à ce que les scolaires ramassent les microplastiques sur la plage. Les Foundis du Lagon, un projet lancé par le Parc naturel marin de Mayotte et auquel participent plusieurs classes sur l’île, dont une de celles présentes ce mercredi à la conférence au lycée des Lumières, est un autre exemple qui permet, selon Philippe Vandecasteele, aux enfants de se sentir engagés dans le développement durable.
Le rectorat a des objectifs à court et moyen terme pour s’engager davantage dans cette voie. Par exemple, sa participation au concours Cube.S, qui pousse les établissements à s’engager dans la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique. Il souhaite également généraliser la culture de potager dans les établissements, que chaque élève de sixième plante un arbre et que l’ensemble des écoles soient éco-labellisées d’ici 2025.
Une table ronde riche, d’après les élèves à la sortie de l’amphithéâtre.« C’était très intéressant, j’ai appris beaucoup de choses », dit l’une d’entre elles. Une autre ne regrette pas d’être venue et montre que ce genre de conférence peut porter ses fruits : « Je ne savais pas que les déchets étaient enfouis. Je vais faire attention au tri maintenant ».
La police est intervenue aux abords du stade de Cavani, ce mercredi après-midi, là où les dernières familles originaires de l’Afrique des Grands lacs.
Ce mercredi après-midi, plusieurs cases en cours de construction ou à peine finies d’être construites ont été détruites par les forces de l’ordre dans le campement du stade Cavani, à Mamoudzou, qui abrite des migrants originaires du continent africain.
« Je ne sais pas comment on va faire cette nuit, notre petite sœur est malade et nous n’avons même pas de bâche. » Elvis, qui s’est installé avec des proches dans le campement au stade Cavani dimanche dernier, a vu sa case détruite par les forces de l’ordre, ce mercredi vers 16h30. Une petite dizaine d’habitations de fortune ont ainsi été rasées lors de ce qui s’apparente être une opération de flagrance, qui aurait ciblé les nouvelles constructions en cours. À cette heure, la police n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
Elvis avait commencé à construire cette case dimanche avec son frère.
« Ils étaient une vingtaine, ils avaient des cagoules et ont utilisé des scies. On n’a pas eu d’explications, ça s’est passé très vite », explique Marie*, dont la case a été la première ciblée. Alain, lui, a eu le temps de démonter son habitation pour éviter que les matériaux qu’il avait utilisés ne soient abîmés. « Je vais reconstruire au même endroit, et s’ils reviennent, je recommencerai », explique le demandeur d’asile originaire de la République démocratique du Congo, où il était activiste pour les droits de l’Homme. Arrivé à Mayotte il y a deux mois avec sa femme et ses trois enfants, il affirme ne pas avoir d’autres solutions que de rester là : « Nous n’avons nulle part d’autre où aller. Avec mon récépissé, je ne peux pas travailler, sinon j’aurais déjà pu trouver un toit décent pour ma famille. »
*Le prénom a été modifié pour préserver l’anonymat de la personne.
Alain a démonté sa case lui-même pour garder le matériel intact.