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De défenseur des droits humains à habitant du bidonville du stade Cavani

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Alain Tshipanga est arrivé en octobre 2023 à Mayotte et en novembre au stade Cavani. Il vit dans une case de fortune avec sa femme et ses trois enfants.

Depuis septembre, les abords du stade Cavani, à Mamoudzou, ont vu pousser plusieurs habitats de fortune, abritant des migrants en grande partie originaires de la région des Grands Lacs, en Afrique. Parmi eux, Alain Tshipanga, qui a accepté de nous raconter son histoire.

Alain Tshipanga a passé la matinée à nettoyer autour de chez lui avec un de ses voisins. Il n’y a pas un seul détritus autour de sa case et le cours d’eau qui coule à proximité a aussi eu droit à un coup de balai. « J’ai été élevé dans un endroit sain, je veux que ce soit propre pour mes enfants. » Cet endroit, c’est Kasaï, une province de la République démocratique du Congo, avant un déménagement avec ses parents à Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, à l’est. C’est là qu’il fera ses études et commencera à fonder sa famille. Car avant d’habiter dans le campement de fortune du stade Cavani, à Mamoudzou, Alain Tshipanga était un défenseur des droits de l’Homme dans son pays.

Tout commence en 2016. Cette année-là, le Congolais découvre, lors d’une enquête qu’il mène avec l’ONG African Initiative Program (AIP), que des militaires, sous la supervision du général Muhindo Akili Mundos, collaboreraient avec des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), affiliées depuis à l’État islamique (EI). L’activiste, ainsi qu’un rapport circonstanciel signé par l’AIP, indiquent que ces militaires congolais, censés lutter contre les ADF, leurs fourniraient des armes contre des minéraux. Ces révélations marquent le début d’un long cauchemar pour Alain Tshipanga, qui devient la cible de menaces de mort. Des menaces qui n’en resteront pas longtemps.

« Ne viens pas ici, ils veulent te tuer »

En juin 2017, l’homme, alors âgé de 32 ans, part avec sa femme pour un voyage à Eringeti, dans le Nord-Kivu, afin de présenter son nouveau-né à son propre père. Le 20 juin, alors qu’il est de sortie, il reçoit un appel. « Ne viens pas ici, ils veulent te tuer. » Ces mots résonnent encore dans l’esprit d’Alain Tshipanga, dont le destin bascule ce jour-là. « Ils ont assassiné mon père et violé ma femme », nous livre-t-il. Ce dernier arrive à retrouver son épouse et son bébé avant de fuir par la route pour rentrer chez eux, à Bukavu. Mais ils n’y sont plus en sécurité : le 3 juillet 2017, lui, sa femme et leurs quatre enfants quittent la République démocratique du Congo.

La famille commence une nouvelle vie au Burundi, pays voisin dans lequel l’activiste obtient le statut de réfugié. Il y travaille alors comme commissionnaire dans le domaine de la construction. « Au départ, nous y étions bien, j’avais même acheté une maison », se souvient-il. Seulement au départ. Car en 2020, il reçoit un client qui n’en est en fait pas un. D’après Alain Tshipanga, cet homme, qui aurait été envoyé par le général mis en question dans son rapport, ainsi que des officiels du Burundi, lui demande de démentir les résultats de l’enquête qu’il avait menée quatre ans plus tôt dans une vidéo. L’activiste, pris au piège, prétend qu’il va y réfléchir avant de couper tout contact.

« Si j’avouais ce qu’ils voulaient, j’étais mort »

Mais le 28 juin, alors qu’il partait laver son véhicule, il est kidnappé. S’ensuivent alors des heures de tortures durant lesquelles on lui ordonne de faire cette vidéo. « Si j’avouais ce qu’ils voulaient, j’étais mort de toute façon, je me suis dit : « autant que la vérité reste ». » Il est finalement relâché dans la brousse, au milieu de nulle part, couvert de blessures et terrifié. « Un homme m’a guidé jusqu’à un hôpital, mais je marchais derrière lui, parce que j’avais peur qu’ils l’aient envoyé pour me tuer », se remémore Alain Tshipanga, qui sera finalement pris en charge par un médecin avant de retrouver sa famille.

Le Burundi n’est plus sûr pour l’activiste, qui décrit plusieurs démêlés avec la police par la suite, qu’il soupçonne être en rapport avec cette affaire. Plusieurs organismes de défense des droits humains le prennent alors sous leurs ailes. Il reçoit notamment l’aide du Africa Human Rights Network (AHRN), qui lui obtient des titres de séjour pour lui et sa famille en Tanzanie, destination pour laquelle il part en juillet 2023 grâce au programme de relocalisation temporaire pour les défenseurs des droits humains de l’organisation.

Mais finalement, Alain Tshipanga et sa famille ne peuvent pas rester plus de trois mois dans le pays. Alors qu’il écrit à différentes ambassades pour trouver un nouveau pays d’accueil en capacité de lui offrir la protection dont il a besoin, une connaissance lui parle de Mayotte. « On m’a dit qu’il y avait une île où on pourrait me protéger », se souvient celui qui n’avait encore jamais entendu parler de l’île aux parfums.

« Aujourd’hui, on vit avec 90 euros par mois »

Avec sa famille, ils décident alors de partir en octobre. Après un bateau depuis la Tanzanie, ils rejoignent un kwassa en pleine mer et entament la traversée pour Mayotte. En arrivant, Alain Tshipanga fait une demande d’asile, dont il attend le résultat. Hébergé un mois par l’association Solidarité Mayotte, il a été contraint de rejoindre le campement de fortune du stade Cavani à la mi-novembre. Coincé là-bas, ce dernier souhaite simplement voir sa demande aboutir pour pouvoir travailler et offrir la sécurité à sa famille qui ne l’a pas connue depuis six ans. « J’ai tout perdu, nous avons besoin de stabilité. Je suis fatigué, ma famille est traumatisée », déplore-t-il.

Ce dernier se souvient de sa vie en RDC. « Moi avant j’étais riche, je prenais souvent l’avion, j’avais une maison. Aujourd’hui, on vit avec 90 euros par mois pour six personnes », explique celui qui se refuse de prendre un emploi illégal, voulant s’intégrer pleinement dans le système français. Alors, quand il est la cible de l’hostilité de certains riverains, ce n’est pas facile pour le père de famille : « On comprend qu’on est chez autrui, mais on est des êtres humains avec des valeurs. On est instruits, je suis pour la non-violence et pour la paix ».

Les journées dans le camp sont longues, alors Alain Tshipanga a eu le temps de réfléchir à ce qu’il ferait s’il n’obtient pas l’asile. « Je repartirai et je continuerai de chercher un endroit où on m’accordera la protection dont j’ai besoin », affirme celui qui ne trouvera pas le repos tant qu’il n’aura pas le statut de réfugié.

Des Mahorais condamnés pour des violences à la prison du Port

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Le 8 novembre dernier, au centre de détention du Port (La Réunion), où des détenus de la prison de Majicavo-Koropa sont transférés pratiquement chaque semaine, une bagarre a éclaté. Elle opposait trois détenus mahorais et un Saint-Paulois. Dans la cour de la prison, le Réunionnais a dégainé un couteau artisanal auquel le trio mahorais a riposté avec des « fish-fish », des brosses à dent au manche aiguisé pour servir d’arme blanche, rapporte le Journal de l’Île de la Réunion. Le Réunionnais a été piqué à neuf reprises et roué de coups, le blessant superficiellement. Une bagarre qui revêtait un « fond de rivalité raciste » selon le substitut du procureur de la République de La Réunion, Antoine Tur. Jugés en comparution immédiate, les quatre prévenus ont été condamnés à des peines allant d’un à quatre ans de prison ferme, toujours selon nos confrères.

Police : « L’actualité me convainc que j’ai fait le bon choix »

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Hervé Derache est passé directeur territorial de la police nationale à Mayotte. Il succède à Laurent Simonin, qui a pris la fonction de directeur départemental de la sécurité publique de la police de Pas-de-Calais.

Nouveau directeur territorial de la police nationale à Mayotte, Hervé Derache est arrivé sur l’île avec son expérience à la fois dans la police aux frontières dans le Nord de la France et la sécurité publique en Seine-Saint-Denis. Le Nordiste de 56 ans, sait qu’il arrive dans un département avec beaucoup d’attentes de la population. Interview.

Flash Infos : Le territoire mahorais est confronté à des problématiques qu’on trouve rarement ailleurs en France. Comment vous vous projetez dans son nouvel environnement ?

Hervé Derache : Les problématiques ne me sont pas étrangères. Même si, en toute humilité, je les découvre et les appréhende au fil de l’eau. Les deux principales me sont un peu coutumières. Ça fait treize ans que je suis acculturé à la lutte contre l’immigration clandestine, notamment sur mon dernier poste de directeur interdépartemental de la police aux frontières, à Calais. Là-bas, c’est davantage de la Lec (lutte contre l’émigration clandestine) puisqu’on y travaille au profit des Anglais et de l’espace Schengen en empêchant les départs. J’y suis arrivé en 2016, un mois et demi avant le démantèlement de la « Jungle de Calais ». Précédemment, j’ai été trois ans à la tête de la police anti-immigration de Roissy-Charles de Gaulle. Ça m’a sans doute motivé à venir ici. L’autre outil intéressant, c’est le maintien de l’ordre. J’ai travaillé avant la police aux frontières dans la sécurité publique en Seine-Saint-Denis, en tant qu’officier, puis commissaire. J’y étais en 2005 lors des émeutes suite aux événements de Clichy-sous-Bois (N.D.L.R. les émeutes après la mort par électrocution de Zyed Benna et Bouna Traoré dans un poste électrique).

F.I. : Qu’est-ce qui vous a motivé à venir ici ?

H.D. : La proposition de l’administration de passer contrôleur général (N.D.L.R. le galon au-dessus de commissaire divisionnaire) sur cette île était une opportunité que je ne pouvais refuser. Depuis mon arrivée, l’actualité me convainc que j’ai fait le bon choix. J’adore tout ce qui est un peu mouvementé. Je suis persuadé qu’il y a une population attachante, un territoire attachant, pour lequel on travaille. La première semaine était un peu intense (N.D.L.R. il est arrivé au 20 novembre). J’ai mesuré tout l’engagement des fonctionnaires de police. Ils ne comptent pas leurs heures, ils sont d’une efficacité redoutable sur la voie publique. Il y a une bonne interface avec les collègues du judiciaire. Parfois, la victime n’a même pas encore porté plainte que l’auteur est interpellé. Il y a une bonne hybridation des effectifs avec une moitié mahoraise et une autre métropolitaine. Les Mahorais sont extrêmement dévoués, connaissent parfaitement la topographie, la population.

F.I. : Vous bénéficiez également de nouveaux matériels avec l’usage des drones et davantage de vidéosurveillance.

H.D. : Le territoire est complexe. Il est aujourd’hui inimaginable d’évoluer sans un support aérien. Il est devenu fondamental d’avoir un report d’images qui nous donne un visuel à 360° sur le territoire qu’on investit. On s’appuie énormément aussi sur la vidéosurveillance présente dans la ville. Elle nous permet d’anticiper des conflits, circonscrire les circonstances, identifier les auteurs et les victimes.

F.I. : Sur ce dernier point justement, on sait que la difficulté est que les rixes sont très courtes et que la population qui se trouve au milieu s’y trouve mêler sans avoir rien demandé. On a l’impression que c’est compliqué de trouver un moyen efficace de lutter contre cela.

H.D. : Très compliqué. On a du mal à comprendre l’origine des tensions et on se demande si parfois il y en a. Je les crois capables de ne pas avoir besoin d’une bonne raison pour s’affronter. Peut-être qu’il y a une part d’oisiveté chez cette jeunesse qui fait qu’elle ne se voit pas faire autre chose. Je vois que le travail se fait, j’ai rencontré des partenaires, le rectorat qui essaie de trouver des solutions pour un mieux vivre ensemble. On s’affronte trop souvent gratuitement, sans fondements, parfois pour un mauvais regard ou parce que l’autre est d’un autre village. Et ça, ce n’est pas acceptable. On cannibalise du matin, 6h, jusqu’au soir, à 18h, un nombre incalculable d’heures, de fonctionnaires à pied qui doivent accompagner les jeunes. J’entends que c’est pareil pour les gendarmes. C’est fou. Je ne suis pas là depuis longtemps, mais j’aimerais bien que les hommes de cette ville jouent le rôle de grands frères, d’anciens, pour canaliser cette jeunesse. On ne peut pas répondre par la répression à tout.

F.I. : Avec le nombre des faits, ici, est-ce que vous sentez l’attente de la population envers les forces de l’ordre ?

H.D. : Oui, je le ressens. Ça peut être par des signes amicaux lorsqu’on se promène dans certaines rues de Mamoudzou. Je l’ai vu dans les réunions avec les parents-relais.

F.I. : Sur le volet immigration que vous connaissez bien, il y a aussi une certaine attente. Avez-vous déjà des objectifs sur ce point ?

H.D. : J’ai une double tutelle, administrative avec le préfet, judiciaire avec le procureur de la République. Mon objectif est simple, il est de répondre à ces deux autorités. On a dépassé le nombre de kwassas interceptés qui dataient de 2014. Ça montre encore une fois qu’on progresse. Au-delà de la problématique de ceux qui sont déjà là illégalement, il faut continuer à porter le fer contre les nouvelles arrivées avec les moyens importants dont nous sommes dotés.

F.I. : Vous qui avez vu ça dans votre précédente mission, quel est le meilleur moyen de lutter contre l’immigration illégale ?

H.D. : C’est compliqué comme question. Je ne sais pas si c’est la réponse que vous attendiez. Le moyen le plus efficace est de lutter contre les réseaux criminels qui organisent tout ça. Bien sûr, il faut lutter contre les bateaux qui se destinent à l’île. Il faut porter le fer, et je pense qu’on peut faire davantage, contre les réseaux criminels de passeurs.

Bandrélé à la conquête de Strasbourg et de Taïwan

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Les Supers Jeunes de Bandrélé sont les nouveaux ambassadeurs de la culture mahoraise à travers le monde.

Des jeunes chanteront des airs folkloriques sur petits écrans, le vendredi 5 janvier, dans l’émission « Quel sera le meilleur chant folklorique de France ? » à 23h10 (heure de Mayotte).

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Leur prestation chorégraphique à Strasbourg leur ouvre le chemin de Taipei en mer de Chine.

C’est une première nationale et internationale qui s’annonce pour Mayotte en 2024. Grâce à l’association Supers jeunes de Bandrélé, une troupe de chant folklorique fait ses premiers pas à la télévision.

France 3 a programmé, pour le vendredi 5 janvier, la diffusion en prime time d’un grand concours sur les chants régionaux. Cette première émission du genre met en compétition différentes régions françaises, dont la Guadeloupe et Tahiti, dans le but de déterminer « quel sera le meilleur chant folklorique de France ? » Et pour cela, les jeunes Mahorais chanteront « L’eau bénite » et « L’éclipse en pleurs ».

L’aventure a débuté par le biais d’une simple vidéo dans laquelle des jeunes chantent. Le président Jacques Soulanges de l’association Guadeloupe Culture Anou, investie dans l’univers musical, l’a montrée à un représentant du service culturel de Mayotte. De là, a germé l’idée de faire participer la troupe à ce concours national.

Un départ permis grâce à des dons

Porte-parole de l’association, Chafika Mady s’en souvient très bien : « L’invitation nous est parvenue avec un certain retard en février 2022. Nous avions juste deux mois pour nous préparer et, surtout, pour trouver des sponsors afin de financer notre déplacement, les billets d’avion mais aussi les tenues de scène. Ce n’était pas une mince affaire », commente-t-elle. La troupe représente 30 personnes et deux accompagnateurs ont également été désignés par la municipalité de Bandrélé. Pour les aider dans leur projet, les Super Jeunes ont reçu des sous de particuliers et d’entreprises.

Réussite. Direction Paris, puis Strasbourg dans l’Est de la métropole, au Palais des congrès de la ville. « Là-bas tout était vraiment super organisé, nous avons bénéficié d’un encadrement technique professionnel qui nous permis de bien travailler notre chorégraphie avant le jour J », relate Chafika Mady. « Chaque groupe folklorique avait un timing précis à respecter pour interpréter son chant devant un jury très avisé. »

Les Supers Jeunes de Bandrélé ont occupé la troisième marche du podium. De quoi leur permettre de hisser à nouveau nos couleurs à Taïwan à l’occasion d’un autre show international. Une tournée qui durera du 8 au 19 août 2024.

Vendredi 5 janvier, à 23h10 (heure de Mayotte), émission « Quel sera le meilleur chant folklorique de France ? » sur France 3.

Éducation : Gabriel Attal annonce des créations de postes en Outre-mer

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Contrairement à ce qui se présageait dans le dernier projet de loi finances (PLF), des postes d’enseignants vont être créés à la rentrée, selon Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale. En effet, alors que le PLF prévoyait de supprimer 484 emplois dans le second degré, 574 postes y seront créés. Ces postes doivent permettre d’assurer en priorité la mise en place des groupes de niveaux en français et en mathématiques. « Un tiers des créations de postes au titre des groupes de niveaux bénéficieront aux académies ultramarines : Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte, La Réunion. Quelque 10 % des créations de postes bénéficieront à l’académie de Créteil, 5 % à l’académie d’Amiens ou encore 5 % à l’académie de Lyon », a affirmé le ministre aux organisations syndicales dans une réunion.

Du plomb dans l’eau au-delà du seuil d’alerte à Sada

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L’Agence régionale de santé (ARS) décrète la consommation de l’eau du réseau de Sada non-potable « jusqu’à nouvel ordre ». Des résultats d’analyse reçus, ce jeudi 21 décembre, révèlent la présence de plomb au-delà du seuil d’alerte.

Sont prohibés les usages suivants : boisson, préparations alimentaires et hygiène bucco-dentaire. L’Agence souligne que « ni l’ébullition, ni l’ajout de chlore ne rendent l’eau potable ».

Ces mesures s’appliquent toujours dans les villages de Tsararano, Ongojou, Dembeni, Iloni, Hajangoua, Hamouro, Nyambadao et Bandrélé village. Les analyses de contrôle se poursuivent.

Les compétitions sportives interdites pendant quinze jours

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La saison de football est mise en suspens alors qu’il reste trois journées de championnat. (image d’archives)

Les derniers faits-divers liés à l’actualité sportive ont poussé la préfecture de Mayotte à prononcer l’arrêt des toutes les compétitions impliquant du football, du basket-ball et du handball, dès ce vendredi. Ces derniers jours, le football compte notamment le décès d’un supporter des Diables noirs de Combani, ce mardi, et la blessure grave d’un jeune footballeur de Sada. « Chaque rencontre violente nécessite un fort engagement des forces de sécurité intérieure, pour sécuriser les personnes et les lieux, pour mener les enquêtes judiciaires nécessaires, mais aussi pour prévenir les tentatives de représailles dans la durée. Compte tenu de ces événements tragiques, de l’engrenage possible des violences et afin de pas obérer inutilement des capacités opérationnelles des forces de l’ordre, le préfet de Mayotte a pris ce jour un arrêté d’interdiction de certaines compétitions sportives, sur l’ensemble du département », expliquent les services de l’État. 

L’interdiction concerne tous les matchs de football, de basket-ball et de handball, « organisés sous l’égide d’une fédération sportive, se tenant en extérieur ou dans un établissement recevant du public ». Elle est en vigueur pour le moment pour les quinze premiers jours. Au sein de la Ligue mahoraise de football, on avait déjà anticipé avec l’arrêt des compétitions jeunes alors que la saison touche bientôt à sa fin. 

« En fonction de l’évolution du contexte sécuritaire, cette interdiction pourra être prolongée dans le temps et/ou étendu à d’autres manifestations sportives. Tout contrevenant s’expose à une sanction prévue dans le code pénal », rappelle la préfecture. 

Crise de l’eau : Des coupures, oui, mais moins longues à partir de vendredi

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La pluviométrie et l’augmentation de la capacité de production d’eau potable permettent un retour aux 24 heures (de 16h à 16h) de l’eau. Le nouveau rythme, dont la base reste deux jours sans et un jour avec, sera en vigueur à partir de ce vendredi 22 décembre, annonce la préfecture de Mayotte. Le réseau connaît toutefois quelques difficultés matérielles à Kangani et sanitaires due au plomb à Dembéni et Bandrélé (voir encadrés).

Est-ce la fin de la crise de l’eau à Mayotte ? Pas vraiment, le département de Mayotte va vivre encore un bout de temps avec les coupures d’eau du fait de la conséquence de la sécheresse de l’an dernier et du manque d’infrastructures pour produire de l’eau potable. Cependant, le comité de suivi de la ressource en eau a décidé de desserrer un peu la vis, ce mercredi. « L’amélioration météorologique et les économies historiques générées par les efforts des Mahoraises et des Mahorais depuis plusieurs mois ont permis de stabiliser les ressources en eau du département qui avaient atteint un niveau critique. Compte-tenu de cette amélioration, le comité de suivi de la ressource en eau a décidé d’alléger les tours d’eau », est-il annoncé dans un communiqué, ce mercredi soir.

Dès ce vendredi 22 décembre, on retrouve le calendrier du mois de septembre avec de l’eau un jour sur trois pendant 24 heures, l’alimentation et la coupure intervenant donc au même horaire, à 16h.

Une vraie saison des pluies

Depuis la semaine dernière, le débat était lancé sur un allégement des mesures, avait reconnu Thierry Suquet. La pluviométrie de ces dernières semaines rend optimiste le comité : « les précipitations de ces quinze derniers jours correspondent à l’équivalent d’un mois de pluie complet en période de décembre, permettant ainsi de prolonger de plusieurs jours l’exploitation des retenues collinaires ». Ces dernières se remplissent à bonne vitesse (Combani était à 9,94 % et Dzoumogné à 22 % de leur capacité, ce lundi).

Ces bonnes nouvelles n’empêchent pas la préfecture de rappeler que l’heure est à l’économie. « Il est essentiel que chacun poursuive ses efforts et veille à ses consommations en respectant les restrictions malgré l’élargissement de la période de distribution d’eau », est-il conseillé, tout comme éviter le surstockage. « Le préfet et l’ensemble du comité de suivi de la ressource en eau appellent à la poursuite des efforts collectifs afin d’éviter une remise en place à nouveau de tours d’eau plus restrictifs. L’eau doit être préservée car chaque goutte compte », est-il ajouté.

Les vacances (avec la fermeture des établissements scolaires, d’une partie des activités économiques) pourront déjà déboucher sur des économies. Lors de la première semaine de celles d’octobre, la consommation s’est réduite de 1.600m3 par jour par rapport à la semaine précédente.

Une vanne défectueuse perturbe la distribution à Kangani

Il n’y a pas que le moral des Mahorais qui est érodé par cette crise de l’eau. Ce mercredi soir, la Société mahoraise des eaux (SMAE) informe les habitants de Kangani « sur les points hauts », dans la commune de Koungou, connaissent une perturbation de la distribution en raison d’une vanne défectueuse. « Cette vanne très importante en phase de remise en eau ne s’ouvre pas totalement du fait de l’usure par les manœuvres à répétition d’ouverture et de fermeture dans le cadre de ce dispositif des tours d’eau », confirme la SMAE. L’équipement doit être réparé, ce jeudi, tandis que la plage d’ouverture de l’eau va être modifié « en compensation de cette perturbation ».

Le plomb mine le réseau à Dembéni et Bandrélé

La préfecture rappelle qu’une non-conformité de l’eau est toujours en vigueur dans les villages de Tsararano, Ongojou, Dembéni, Iloni, Hajangoua, Hamouro, Nyambadao et Bandrélé village. « L’eau n’y est provisoirement pas potable à cause d’une pollution au plomb et ne peut donc pas être utilisée pour un usage alimentaire ou pour se brosser les dents ». L’origine de ce plomb détecté pour la première fois à Ongojou n’est pas toujours connue. En attendant, des cuves ont été installées depuis plusieurs semaines (une non-conformité avait touché cette même partie du réseau). C’est le cas à Hamouro et Tsararano. « D’autres seront installées dans les prochains jours pour renforcer le dispositif déjà en place pour garantir l’accès à l’eau potable », indique la préfecture.

Le Département appuie le renouvellement de la flottille de pêche

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Outre la session plénière de ce lundi, la Commission permanente du conseil départemental de Mayotte a présenté 47 rapports à l’ordre du jour. Parmi les délibérations adoptées, on notera le soutien du CD à la commune de Dembéni, pour l’aménagement des voiries communales, comme son appui au renouvellement de la flottille de pêche à Mayotte. De plus, des aides économiques aux entreprises pour les projets d’investissement de ces dernières ont été approuvées, ceci pour favoriser et accompagner la croissance économique locale.

Enfin, la signature d’une convention de partenariat entre le MEAE, le MOM et le conseil départemental de Mayotte a été validée, en vue de renforcer la coopération dans le sud-ouest de l’océan Indien et l’insertion de Mayotte dans son environnement régional.

Violences à Labattoir : « les pierres pleuvaient de partout »

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Une équipe a été récemment montée pour ne traiter que les troubles à l’ordre public. Le groupe de travail « TOP976 » a identifié les cinq prévenus de La Vigie. (image d’illustration)

Cinq jeunes hommes étaient présentés au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mercredi après-midi. Le soir du samedi 9 décembre, ces membres de bandes de La Vigie, aidés de jeunes de Doujani, ont participé à une expédition punitive dans les rues de Labattoir, s’en prenant aux policiers municipaux, gendarmes et habitants. Les cinq ont demandé un délai pour préparer leur défense et le procès a donc été renvoyé au 12 janvier 2024, quatre resteront en détention.

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« On pensait que le mot « urgence » avait été entendu »

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Soumaïla « Anwar » Moeva (ici aux côtés de Foundi Madi) est le président des Jeunes Agriculteurs de Mayotte.

Les agriculteurs mahorais ont subi de plein fouet la sécheresse cette année. En octobre dernier, l’État leur a promis des aides d’urgence pour faire face à cette crise, mais en décembre, Soumaïla « Anwar » Moeva, président des Jeunes Agriculteurs de Mayotte, constate que ces aides ne sont pas encore arrivées.

Flash Infos : Quelles sont les conséquences de la sécheresse de cette année sur l’agriculture ?

Anwar Soumaila Moeva : Les conséquences sont assez terribles. Avec la crise de l’eau, on nous a interdit d’utiliser l’eau dans les rivières et on a eu des restrictions au niveau des forages. On s’est donc retrouver sans eau pour nos exploitations et pour nos bêtes. On peut le voir ne serait-ce qu’au niveau des fruits, des letchis, des mangues, des bananes. Il n’y en a pas en fait. On sort d’une période de presque huit mois où il n’y a pas eu d’eau. On voit bien quau moment où la saison est sensée porter ses fruits, et bien, il n’y a pas de fruit, il n’y a pas de légumes. Sur les deux, trois mois à venir, on aura une pénurie sur ces produits de saison. Pour les animaux, utiliser l’eau de certaines rivières était autorisé, mais il fallait une pompe, un réservoir, un véhicule pour aller chercher cette eau et la ramener. Or, la plupart des agriculteurs n’en ont pas. Sinon, il y avait aussi des livraisons d’eau par le conseil départemental de Mayotte, à raison de cinquante euros par livraison. Pour les éleveurs, ça a été compliqué car le lait et la viande se vendent beaucoup pour les manzarakas, or, ils ont été interdits. On a été vraiment pénalisé de tous les côtés.

F. I. : En octobre, les agriculteurs mahorais ont obtenu des accords de principe pour plusieurs aides d’urgence face à la sécheresse. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

A.S.M. : C’est un peu compliqué, comme vous l’avez dit, ce sont des aides d’urgence que nous avons demandées. Et on ne s’est pas contenté de les demander ici à Mayotte, mais on est monté à Paris, où on a été reçu au cabinet du président de la République, par son conseiller aux Outre-mer, puis par le ministre de l’Agriculture lui-même* (N.D.L.R. Marc Fesneau). Il y a eu des accords de principe. On en était très contents, pensant que le mot « urgence » avait été entendu. Sauf que là, on est en décembre, et toujours rien, alors que les discussions ont lieu depuis septembre. Concrètement, ce qu’on a demandé au niveau des aides, c’est un coup de pouce au niveau de cotisations sociales, une année complète, parce que ça représente un coût pour les agriculteurs. On a demandé qu’on décrète l’état de calamité agricole. On a aussi demandé des aides au niveau de l’irrigation. Et enfin, une aide forfaitaire de 1.000 euros par agriculteur.

F. I. : Décréter la calamité agricole pourrait permettre aux agriculteurs de toucher des indemnités ?

A.S.M. : Au niveau de la calamité agricole, il y a ce qu’on appelle un fond de secours solidarité outre-mer, qui fonctionne sur présentation de dossier. C’est un mécanisme complexe à mettre en place à Mayotte parce que justement, la plupart des exploitations agricoles ne sont pas structurées, il n’y a pas toujours une bonne comptabilité. La plupart des exploitations agricoles sont tenues par des personnes d’un certain âge. 41 % des agriculteurs ont plus de 65 ans. Cette tranche d’âge, ce sont souvent des personnes qui ne savent pas lire, qui ne tienne pas vraiment une comptabilité. Pour la calamité agricole, avec les dossiers qu’on doit monter, ça sous-entend que l’agriculteur est à même de présenter ses comptes et ce qu’il a perdu. C’est vrai que chez nous, à Mayotte, c’est encore tout nouveau. Donc on ne peut pas attendre des agriculteurs que, du jour au lendemain, ils fassent les choses bien comme il faut, alors qu’il n’y a pas beaucoup d’accompagnement. Il y aura peut-être, avec beaucoup de chance, 200 agriculteurs qui vont pouvoir bénéficier des indemnités liées à la calamité agricole, sur 1.400 agriculteurs. C’est pour cela que nous avons demandé une aide forfaitaire de 1.000 euros. Cela permettrait à tous les agriculteurs de l’avoir avec des démarches moins compliquées. Cela représente à peu près 1,4 million d’euros au total. Ce n‘est absolument rien du tout par rapport aux aides d’urgence dont les autres départements de France bénéficient en fonction des aléas climatiques. Et on parle de venir en aide à toute l’agriculture mahoraise. 

F. I. : Pourquoi pensez-vous que ces aides tardent à arriver ?

A.S. M. : Il y a de quoi se questionner. Est-ce quon compte ? Estce qu’on est pris en considération ? Est-ce que l’État s’intéresse vraiment à l’agriculture mahoraise ou à ce qu’il se passe à Mayotte ? Je me pose la question, étant donné qu’on est allés jusqu’à l’Élysée et au ministère de l’Agriculture, accompagné du président du conseil départemental (N.D.L.R. Ben Issa Ousseni), pour plaider notre cause. Cela fait deux mois que le ministre de l’Agriculture nous dit qu’il est favorable, mais nous ce qu’on veut ce sont des actes. 

*Sollicité, le ministère de l’Agriculture n’avait pas encore répondu, ce mercredi soir.

Un plan régional d’agriculture durable 2023-2029

La direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf), en partenariat étroit avec le conseil départemental et la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam), annonce la mise à disposition du public du plan régional d’agriculture durable 2023-2029. Ce document stratégique, prévu par le code rural et de la pêche maritime, est un outil fédérateur pour tous les acteurs du monde agricole mahorais. Il définit 78 actions issues de plusieurs réflexions nourries engagées sur le territoire depuis 2019-2020. Son ambition est celle de « faire du secteur primaire un moteur majeur du développement endogène et durable ». Les actions ont été élaborées en respectant quatre maîtres mots qui sont : adaptation, simplification, pragmatisme et accompagnement. Elles s’organisent autour de cinq thématiques ou enjeux principaux : améliorer l’accès au foncier, soutenir la professionnalisation de l’agriculture et améliorer les conditions d’exploitation, soutenir la structuration des filières et la montée en gamme des produits de l’agriculture et valoriser les modèles agricoles mahorais, promouvoir l’agriculture mahoraise et accompagner les acteurs agricoles dans leurs démarches financières.

Le plan régional d’agriculture durable 2023-2029 est consultable jusqu’au 24 janvier 2024 sur le site internet de la Daaf : https://daaf.mayotte.agriculture.gouv.fr

Dembéni veut se libérer du joug des parcelles non déclarées

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Le maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, veut régulariser des parcelles qui coûtent des centaines de milliers d’euros à la collectivité en taxe foncière.

La commune lançait, ce mercredi, en grande pompe un plan de « régularisation foncière » des parcelles pour mettre fin à « de longues années d’occupation informelle ». De fait, la municipalité a l’intention de rattraper une série de dépenses réalisées « à tort » selon la Chambre régionale des comptes.

Le maire de Dembéni veut un plan Marshall de la régularisation foncière dans sa commune. Une mesure qui vise, selon Moudjibou Saïdi, à « résoudre de longues années d’occupation informelle en procurant une sécurité juridique aux résidents et en renforçant l’harmonie sociale et le développement local ». Une première cérémonie de signature de « régularisation de parcelles » s’est tenue, mercredi 20 décembre, dans la mairie de Dembéni.

Une solution durable dans l’objectif de mettre un terme à un imbroglio administratif ? « Simple exemple, j’ai 42 ans et la parcelle que j’occupe appartient à la mairie, comme 99% des sites fonciers, pourquoi ne pas permettre aux administrés de devenir des propriétaires ? », questionne le maire, non sans grossir le trait.

Un appel à la population a ainsi été lancé. Les administrés désirant devenir propriétaires de la parcelle qu’ils occupent sont invités à se manifester auprès du pôle foncier de Dembéni. Pour faire aboutir la démarche, le modus operandi est simple, comme le rappelle Alex Roffat, directeur des services techniques. « D’abord, il faut que le propriétaire fasse état de sa demande de régularisation. Dans ce cas-là, l’ensemble du dossier est pris en charge par le service foncier de la direction des services techniques et est instruit par un certain nombre d’éléments spécifiques à la parcelle et ses conditions de régularisation. S’ensuivent des délibérations au niveau du conseil municipal qui valide les actes de cession avec le prix analysé par le domaine et formalisé sous forme de documents. »

488.612 euros dépensés pour rien

Régulariser de manière très large les parcelles pourrait aussi assainir les finances de cette commune de 15.848 habitants [recensement de l’INSEE en 2017]. Car, entre 2018 et 2022, Dembéni a dépensé pas moins de 488.612 euros de taxe foncière en lieu et place de particuliers ayant construit sur ses terrains A tort ! Une bourde soulignée la Chambre régionale des comptes dans un rapport qui épingle la situation financière « alarmante » de la commune.

Si le maire annonce qu’il souhaite rapidement régulariser les parcelles, cette démarche avait déjà été entreprise lors des précédentes mandatures, notamment pour les onze écoles que compte Dembéni. En effet, le transfert des écoles, propriété du Syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte (Smiam), à la collectivité est « retardé par les difficultés de régularisation foncière », d’après la CRC.

En 2022, la capacité d’autofinancement de Dembéni était négative à hauteur de 1,3 million d’euros. Les charges imputables au personnel en sont le premier facteur. Il s’agit du premier poste de dépenses de fonctionnement. En 2020 et 2021, la commune dépensait 7,5 millions d’euros pour les salaires de ses agents. Les charges de personnel représentaient même 58% des charges réelles de fonctionnement en 2021, « soit environ 470 euros par habitant », alarme la chambre régionale. Eviter de se mélanger les pinceaux au sujet du foncier pourrait être un début de solution afin de garder le cap.

Économie : l’activité ralentit au troisième trimestre

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L’Iedom a publié sa dernière étude sur les activités économiques à Mayotte. L’économie mahoraise marque le pas au troisième trimestre après le dynamisme observé tout au long de l’année 2023. L’activité globale reste au-dessus de sa moyenne de longue période mais ralentit. Les chefs d’entreprise déclarent des perspectives d’activité dégradées, manifestant ainsi leur inquiétude vis-à-vis du contexte local. L’indicateur du climat des affaires (ICA) traduit ces préoccupations et enregistre une baisse trimestrielle de 12,5 points. Il se positionne à 104,8 points, convergeant ainsi vers sa moyenne de longue période. L’inflation demeure encore à un niveau élevé et la consommation des ménages baisse sur l’ensemble de l’année. À l’exception de la construction, l’ensemble des secteurs anticipe une activité en baisse.

Au troisième trimestre 2023, l’Indicateur du climat des affaires (ICA) se dégrade de 12,5 points pour s’établir à 104,8, soit son plus faible niveau depuis 2020. Bien qu’il demeure encore au-dessus de sa moyenne de longue période, cette évolution reflète l’inquiétude grandissante des chefs d’entreprise sur la conjoncture économique. La persistance de la crise de l’eau, conjuguée au contexte sécuritaire de plus en plus dégradé, affecte la confiance des chefs d’entreprise. Ils sont de plus en plus nombreux à anticiper un frein dans leur activité et déplorent une dégradation de leurs trésoreries malgré une amélioration des délais de paiement. Ce pessimisme demeure pour la fin de l’année : les prévisions annoncent une détérioration de l’activité, s’accompagnant d’un allongement des délais de paiement.

Si l’inflation fléchit et le nombre de demandeurs d’emplois baisse au troisième trimestre, l’année a été compliquée pour Mayotte. En glissement annuel, le nombre de demandeurs d’emploi continue de progresser par exemple (+9,9 %).

Le lendemain de Noël s’annonce compliqué pour les barges

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Le fonctionnement des barges pourrait se trouver perturber par une grève, à partir de ce mardi.

Le personnel de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) sera en grève illimitée à compter du mardi 26 décembre. Un préavis allant en ce sens a été adressé, ce mardi, au Département de Mayotte. Les doléances du personnel des barges sont légion. Un service minimum sera néanmoins assuré durant ce bras de fer qui s’annonce corsé.

L’épée de Damoclès que les syndicats du personnel de la DTM (direction des transports maritimes, ex-STM) avaient placé au-dessus de la tête du président du Conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, a fini par tomber. Dans un communiqué de deux pages datées de ce mardi, la Confédération Générale des Travailleurs de Mayotte (CGT-Ma) annonce « une cessation collective de travail sous forme de préavis de grève illimitée à compter du 26 décembre 2023 à la prise de service habituelle couvrant l’ensemble des agents de la direction des transports maritimes du conseil départemental de Mayotte ». Le secrétaire général de ce syndicat justifie cette décision par une référence à de nombreux préavis et protocoles de fin de conflit restés sans effets malgré une détérioration (continue) des conditions de travail des agents de la DTM. Le feu couvait en effet sous la cendre depuis plusieurs mois et les nombreux signaux d’alerte envoyé au président « BIO » et sa directrice générale des services, Christiane Ayache, ne semblent guère avoir reçu un quelconque écho dans les sphères décisionnelles de l’exécutif du territoire.

Un sous-effectif chronique

Quoi qu’il en soit, la plateforme revendicative des agents de la DTM demeure la même, démontrant ainsi que le Département est effectivement resté sourd aux sollicitations du personnel depuis plusieurs mois. Au nombre de onze, ces revendications portent sur la non-conformité des infrastructures depuis les dortoirs jusqu’aux navires et aux bâtiments administratifs, en passant par les ateliers. Tous seraient vétustes non conformes aux normes ISO requises, les syndicats se basant sur un rapport du cabinet Socotec pour étayer leurs affirmations. Des travaux supposés démarrer en octobre de cette année pour remédier à cette situation se font toujours attendre. Dans leurs revendications, les agents de la DTM évoquent également « un problème de sous-effectif chronique, assorti à des situations d’inaptitude ou d’agents partiellement aptes à l’exercice de leur mission ». Une référence directe à des mécaniciens de niveau 200 employés sans dérogation sur des navires exigeant un niveau 500. Il est également fait état d’actes d’agression et d’incivilité répétés contre le personnel des barges, en mer comme sur terre, non suivis d’une réaction de l’employeur « malgré l’obligation de sécurité » qui lui incombe. Les rapports du journal de bord seraient classés systématiquement classés sans suite par le Département de Mayotte.

Un favoritisme serait en vigueur

Autre revendication à faire surface dans ce préavis de grève lancé par la CGT-Ma, les problèmes relationnels en interne consécutifs à un manque absolu de communication et de considération ayant débouché sur une rupture de dialogue. Il est évoqué « une déconnexion de la réalité » de la part des managers de la DTM. Les sept autres revendications figurant dans ce carnet de doléances relèvent du classique s’agissant du personnel départemental à Mayotte, non prise en compte des sujets horaires du personnel navigant, manque d’heures de travail de nuit (HTN) marqué par un refus de médiation et trois dépôts de plainte, le maintien de la DRH à son poste, l’insuffisance d’heures de récupération. Une situation qui ne serait pas sans conséquences graves sur le physique et le mental de certains agents débouchant parfois à une remise en cause de l’autorité du commandant de bord. La question récurrente des privilèges accordés au conseil départemental de Mayotte revient de nouveau à la surface, de même que « les demandes d’explication sans raison et non-respect des procédures disciplinaires, discrimination flagrante à l’égard du personnel navigant et système de favoritisme entretenu par la direction ».

La balle est donc désormais entre les mains de Ben Issa Ousséni qui devra gérer cette nouvelle crise qui s’annonce au sein du personnel maritime de sa collectivité.

80 % des revendications satisfaites à la MDPH976

Le calme et la sérénité reviennent à la Maison des personnes handicapées (MDPH) de Mayotte. Suite à la signature d’un protocole d’accord de sortie de crise, ce mercredi, entre le président Ben Issa Ousséni et l’intersyndicale du conseil départemental, le travail reprend enfin ce jeudi matin. Le personnel de la MDPH était en grève depuis deux mois. Un dialogue de sourds s’était installé entre une majorité des agents et le président délégué de cette institution gérée sous format d’un Groupement d’intérêt public (GIP), après que ce dernier ait décidé de remercier la directrice en fonction pour rupture de confiance. L’affaire avait fait, on s’en souvient, les grands titres de la presse locale et régionale. Le syndicat avait pris le relais du personnel pour se faire entendre par le conseil départemental de Mayotte avant de refiler le bébé à l’intersyndicale qui a porté une plateforme revendicative basée sur les conditions de travail des agents de la MDPH, la sécurité des actes règlementaires et la grille salariale. Siti Gué, élue du syndicat CFDT et présidente de l’intersyndicale du Département de Mayotte n’a pas caché sa satisfaction après la signature de ce protocole d’accord de fin de grève. « Nous sommes satisfaits de voir que des gens qui étaient dehors depuis deux mois et n’arrivaient pas à se faire entendre, aient obtenu l’écoute du président du conseil départemental et reprennent à présent le chemin du travail », n’a pas manqué de signaler la syndicaliste. Et de préciser que 80 % des revendications des agents en grève ont été satisfaits par le CD. Elles concernaient des points règlementaires reconnus comme tels par le Ben Issa Ousseni qui s’est engagé à s’intéresser de très près au fonctionnement de la MDPH et à se rapprocher du personnel dans le cadre du dialogue social. Pour le personnel non syndiqué, d’autres voies de recours sont à leurs dispositions tel que le tribunal administratif. Selon Siti Gué, cette crise à la MDPH a démontré la nécessité pour le personnel de se faire syndiquer car « un avocat ne saurait défendre un client qui n’en manifeste pas le besoin ».

Ciom : les sénateurs centristes suivent ça de près

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Le jeudi 14 décembre, s’est tenu en séance publique, à l’initiative du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI), un débat sur le thème « Comment le Gouvernement compte-t-il appliquer au plus vite les mesures du Comité interministériel des outre-mer ? ». Sont intervenus : Dominique Théophile (RDPI-Guadeloupe), Solanges Nadille (RDPI-Guadeloupe), Annick Girardin (RDSE-Saint-Pierre-et-Miquelon), Georges Patient (RDPI-Guyane), Audrey Bélim (SER-La Réunion), Micheline Jacques (LR-Saint-Barthélemy), Pierre-Jean Verzelen (LIRT-Aisne), Philippe Folliot (UC-Tarn), Akli Mellouli (GEST-Val-de-Marne), Robert Wienie Xowie (CRCE-K-Nouvelle-Calédonie), Stéphane Fouassin (App. RDPI – La Réunion), Annick Petrus (LR-Saint-Martin), Viviane Malet (LR-La Réunion) et Saïd Omar Oili (RDPI-Mayotte), tous membres de la délégation aux outre-mer.

Les échanges ont fait écho aux thématiques évoquées dans le cadre des travaux de suivi de la mise en œuvre des 72 mesures du CIOM menés par la délégation aux outre-mer. La délégation a organisé une réunion d’échanges, le jeudi 30 novembre, à la suite du premier bilan d’étape présenté par le Gouvernement aux élus des territoires ultramarins et aux acteurs économiques.

DTM : un préavis de grève illimité pour le mardi 26 décembre

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La CGT Mayotte a transmis au Département de Mayotte un préavis de grève, ce mardi. Le texte prévient la collectivité que les agents de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) cesseront de travailler à partir du mardi 26 décembre. Une liste d’une dizaine de griefs a été transmise. Pêle-mêle, ceux qui assurent le fonctionnement des barges entre Petite-Terre et Grande-Terre reprochent « une non-conformité des infrastructures de la direction des transports maritimes », avec « des navires mal entretenus et non autorisés à naviguer » ou « des bâtiments administratifs vétustes, ne respectant pas les normes ISO requises », « un problème de sous-effectif chronique » et « des problèmes d’agressions et d’incivilités ». Les relations internes ne semblent pas non plus au beau fixe avec « une absence de total de communication et de considération, un dialogue rompu, des managers déconnectés de la réalité du terrain », « une discrimination flagrante à l’égard du personnel navigant » et un « système de favoritisme entretenu par la direction ». Seule la DRH trouve grâce aux yeux des grévistes puisqu’ils revendiquent son maintien en poste.

LA CGT-Ma indique toutefois « rester ouverte au dialogue et nous demandons aimablement une réunion pour discuter de ces questions plus en détail et explorer des solutions ensemble ».

Loi Immigration : une version très à droite adoptée par le Parlement

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Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin (ici avec l'ex-ministre Olivier Klein et le préfet de Mayotte Thierry Suquet), est soulagé que sa loi Immigration et Intégration soit adoptée. En revanche, l'apport des voix du Rassemblement national est en train de diviser son camp.

Le projet de loi Immigration et Intégration a été définitivement adopté, mardi soir, à la fois par le Sénat et l’Assemblée nationale. Le texte négocié avec Les Républicains a finalement été approuvé aussi par le Rassemblement national, provoquant un malaise dans le camp présidentiel.

« Le texte immigration est voté définitivement. Un long combat pour mieux intégrer les étrangers et expulser ceux qui commettent des actes de délinquance. Un texte fort et ferme. Sans les voix des députés RN », a réagi Gérald Darmanin, dans la soirée de mardi. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, qui défendait depuis des mois le projet de loi Immigration et Intégration, s’est un peu arrangé avec la vérité. Sur les 349 voix favorables à l’Assemblée nationale (186 contre), 88 ont été apportées par les députés du Rassemblement national, alors que le parti présidentiel, Renaissance, espérait qu’une alliance avec Les Républicains soit suffisante. Las, le centre droit s’est avéré divisé sur la question, tandis que les députés mahorais Estelle Youssouffa (Liot) et Mansour Kamardine (LR) ont choisi de voter pour. Le texte, qui vise à durcir les conditions de régularisation et faciliter les expulsions, a connu plusieurs rebondissements ces dernières semaines.

Une version proche du Sénat

En effet, la motion de rejet de l’Assemblée nationale, le 12 décembre, avait poussé le gouvernement vers une autre alternative, le passage en commission mixte paritaire (avec sept sénateurs et sept députés). Cette dernière, reprenant le texte approuvé au Sénat en novembre, s’est réunie ces lundi et mardi. Le point le plus compliqué à négocier portait sur l’accès aux APL (aides personnalisées au logement). Le camp Les Républicains désirait qu’il soit conditionné à cinq ans de présence sur le territoire pour les étrangers qui ne travaillent pas, et à trente mois pour ceux qui travaillent. La Première ministre Élisabeth Borne et le parti Renaissance ont accepté la mesure en raccourcissant le délai à trois mois pour ceux occupant un emploi.

Pour le reste, un niveau de français minimal exigé pour les demandes de régularisation, la mesure de régularisation pour les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, le durcissement du regroupement familial, l’interdiction de placer des mineurs dans les centres de rétention administrative, le rétablissement du délit de séjour irrégulier ou la déchéance de nationalité pour les binationaux qui se seront rendus coupables d’un meurtre sur des personnes détentrices de l’autorité publique ont été acceptés à la fois par les parlementaires Renaissance, LR, mais également du Rassemblement national, devenu allié un peu gênant du gouvernement sur ce coup-là. Des ministres, Aurélien Rousseau à la Santé, ont d’ailleurs posé leurs démissions.

Mort d’un supporter : les clubs de football de Tsingoni et Combani appellent au calme

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"Jumeau" a été touché à la tête par un morceau de parpaing lors d'un match entre le FCO de Tsingoni et la réserve des Diables noirs de Combani. (image d'illustration)

Blessé au niveau du crâne par un morceau de parpaing, « Jumeau » est décédé des suites de ses blessures, ce mardi. Ce spectateur de 17 ans assistait au match entre le FCO de Tsingoni et les Diables noirs de Combani, en Régionale 4, ce dimanche, lorsqu’une bagarre a éclaté.

A l’annonce de sa mort, les présidents des deux clubs, Ambdoulhanyou « Adé » Ibrahima et Mohamadil Hadi Madjinda « s’associent à la douleur de la famille du jeune Houseine et appelle au calme. Ils demandent aux jeunes de Combani et de Tsingoni de se calmer, de ne pas tomber dans le piège de la violence et de laisser la justice effectuer son travail pour trouver les coupables de ce drame ».

Aurélien Timba Elombo, le directeur général de la Ligue mahoraise de football, a également réagi : « Nous vous prions de recevoir le soutien et la compassion de notre président Mohamed Boinariziki et l’ensemble de son comité de direction. Condoléances également à la famille du petit. Que Dieu ait son âme et qu’il repose en paix ». Alors que la fin de saison est proche, le football mahorais est touché, comme l’ensemble de l’île, par la violence. Le même jour que la bagarre entre supporters à Tsingoni, Faïz, un jeune footballeur Sadois a été agressé à Ouangani.

« Mayotte doit être fière de ce qu’elle est et assumer sa présence en Afrique »

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L'avocat international Olivier Bustin est convaincu de la capacité de Mayotte à se tailler une place de choix dans l'arbitrage d'affaires en Afrique.

Avocat aux barreaux de Paris, Lisbonne, Kinshasa-Matété, et docteur, Olivier Bustin est chargé par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte de coordonner la mise en place des formations qui se déroulent dans le cadre du programme Ohada/Comesa. Des formations qui ont lieu à Mayotte, aux Comores et à Madagascar. À l’heure où la coopération économique entre Mayotte et l’Afrique se met en place, il vaut mieux être informé et pas qu’une seule fois.

Flash Info : Pourriez-vous expliquer ce que sont l’Ohada et le Comesa ?

Olivier Bustin : LOhada, c’est l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires qui regroupe en son sein, à ce jour, dix-sept états membres qui s’étalent en diagonale du Sénégal aux Comores. Pour la plupart, ce sont des pays d’expression française, à l’exception de la Guinée équatoriale, qui est hispanophone, et de la Guinée-Bissau, qui est, elle, lusophone. L’Ohada vise une intégration juridique par l’application de règles uniformes dans le droit des affaires sur l’ensemble de ses États membres. Concrètement, vous comprendrez qu’on peut être au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Tchad, au Cameroun ou au Congo Kinshasa et que ce sont les mêmes règles qui s’appliquent dans un certain nombre de matières, telles que le droit des sûretés, des sociétés commerciales, des sociétés coopératives, des procédures collectives, le droit de l’arbitrage, le droit des voies d’exécution et procédures simplifiées de recouvrement, etc. Ce sont donc les mêmes règles qui s’appliquent devant le juge et, en cas d’ultime recours, une Cour commune, composée de juges issus de différents états membres, prend connaissance des recours contre les décisions rendues par les juges d’appel des différents États en question.

Le Comesa, a comme finalité, beaucoup plus économique, de créer un marché commun entre les États d’Afrique australe. Dans les faits, c’est bien plus que l’Afrique australe puisque cette organisation compte parmi ses États membres des pays comme l’Égypte, la Tunisie, lesquels sont vraiment méditerranéens. De plus, elle descend jusqu’à Madagascar et Maurice. Vous voyez, le Comesa couvre toute une partie de l’Afrique, du nord au sud, avec pour objectif d’avoir une zone de libre-échange entre ces différents États. Cela suppose d’avoir des tarifs douaniers communs et des mesures visant à éliminer progressivement les barrières douanières pour faciliter la libre circulation des marchandises et des services pour chacun de ses pays composants.

F.I : Quel intérêt Mayotte peut tirer de ces programmes ?

O.B : C’est une bonne question, légitime, parce que Mayotte, étant par définition un territoire français, ne peut ni intégrer l’Ohada, ni le Comesa. Cependant, même si elle n’a pas vocation à y être membre, elle a vocation à y participer par capillarité. On se dit que quand on est à Mayotte, on peut avoir un intérêt, par exemple, à avoir des formations en droit de l’Ohada parce que les Mahorais peuvent avoir à créer des sociétés ou des filiales dans ces pays. Ils auront donc besoin de comprendre le droit des pays en question. Mais surtout l’arbitrage à l’Ohada peut être localisé dans un État nonmembre de l’organisation. L‘intérêt pour le département serait de pouvoir développer un certain nombre d’arbitrages avec des acteurs ayant une expertise technique en droit de l’Ohada. Pour le Comesa, la problématique n’est pas si différente que cela, puisque se trouve à la frontière d’un immense marché unique. Par conséquent, quand je suis une entreprise mahoraise, j’ai quand même intérêt à comprendre comment je peux, moi, avec mes produits mahorais, pénétrer ce marché, lequel peut devenir très vite un marché concurrent si je ne le comprends pas.

F.I : Il a été question pour la CCI de Mayotte de favoriser l’émergence d’un centre d’arbitrage sur le territoire, de quoi s’agit-il exactement ?

O.B : Je dois même dire que c’est la genèse du programme de formation qui a été porté par la CCI de Mayotte. Le constat a été fait qu’on a plusieurs centres d’arbitrage dans la région, mais aucun n’a vraiment pris le dessus sur les autres. Parfois, les témoignages laissent penser qu’il y a une concurrence entre les uns et les autres. Donc, Mayotte s’est finalement dit qu’elle pourrait être le juge de paix dans cette histoire, avec un certain nombre d’arbitrages qui se voudraient résolument panafricains.

F.I : Comment faire pour que Mayotte accède justement à cette position ?

O.B : Il est sûr que dans une telle présentation on ne pense pas immédiatement à Mayotte. Néanmoins, elle doit être fière de ce qu’elle est et prête à assumer sa présence en Afrique puisque son avantage dans ce que je viens de vous décrire c’est d’abord et surtout, d’être présente en Afrique. Ce que je peux vous dire c’est que les entreprises et entrepreneurs africains, eux, ont un besoin d’arbitrages localisés en Afrique. Ils ont également besoin d’avoir des arbitres africains. Il n’y a rien de plus frustrant aujourd’hui pour les entreprises africaines que de voir que leur contentieux va être réglé depuis Paris, Londres, Genève, Dubaï, peut-être même Singapour. Il y a un besoin légitime de voir l’Afrique s’approprier ces outils. En parallèle, il y a un besoin d’avoir des arbitres africains formés sur le plan de la technique juridique, mais également dans le domaine de l’expertise sectoriel. Quand on un a un arbitrage dans le secteur de la construction ou des nouvelles technologies, on a évidemment besoin d’avoir une compréhension du secteur indépendamment de la compréhension juridique pure.

F.I : Quelle valeur ajoutée pour Mayotte peut-on mettre sur le compte de ces formations que vous avez coordonnées ?

O.B: D’abord, le fait de réussir cette formation avec un pool de formateurs communs qui a pu se déployer sur les trois territoires est un très bon exemple qui montre que ces trois entités arrivent à travailler ensemble autour d’un projet commun. C’est une donnée objective ! Ensuite, la formation est à considérer comme un éternel recommencement. Là, on a jeté les premières bouteilles à la mer, d’autres doivent suivre, mais je pense qu’on peut dire que grâce à ce travail qui a été mené, l’Ohada et le Comesa sont des notions et des institutions un peu moins méconnues à Mayotte. Comme je le disais au début de mon propos, l’intérêt de l’île c’est aussi d’être capable de comprendre ce qui se passe dans son voisinage immédiat sur les plans institutionnels et juridiques, parce que, par capillarité, cela affecte Mayotte.

Le Smur ne prendra plus en charge de patients la nuit

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Des salariés du centre hospitalier de Mayotte allongés au beau milieu de la rue qui fait face aux urgences. La circulation a été bloquée pendant une trentaine de minutes.

Nora Oulehri, la directrice médicale du Samu à Mayotte, a annoncé ce mardi 19 décembre, que les ambulances ne prendront plus en charge de patients une fois la nuit tombée et jusqu’à nouvel ordre. La raison ? Une nouvelle agression perpétrée sur une équipe du service médical ambulant à Majicavo.

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Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes