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Thierry Suquet : « On a besoin d’un redémarrage »

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Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, s’est exprimé à la presse, ce vendredi, pour appeler à la fin des barrages. Il devait ensuite s’entretenir avec les représentants des collectifs, qui ne sont pas venus. Tout le week-end, des barrages ont été enlevés par les forces de l’ordre (voir encadré).

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Le préfet de Mayotte devait recevoir les représentants des collectifs, ce vendredi, à la préfecture de Mamoudzou. Ils ne sont finalement pas venus.

« La situation est grave », définit Thierry Suquet, concernant les blocages sur l’île, en s’adressant à la presse, ce vendredi 26 janvier. Le préfet de Mayotte a appelé à la levée immédiate des barrages (voir encadré), tout en comptant sur la coopération du collectif des citoyens de Mayotte 2018, avec qui il devait s’entretenir ensuite, pour un retour à la normale lundi.

« On a besoin d’un redémarrage. La population de l’île va être mise en danger par ces barrages », justifie-t-il, citant « les pertes de chances de vie » : le fonctionnement du centre hospitalier de Mayotte (CHM), où le personnel des services a des difficultés pour s’y rendre, l’approvisionnement des médicaments depuis le port dont un tiers seulement serait parvenu en pharmacie, la circulation des infirmiers à domiciles et véhicules d’urgence bloqués par des manifestants « comme s’ils étaient mandatés par l’État pour transporter des migrants ». « On marche sur la tête », commente le préfet, qui cite également la difficulté à distribuer des bouteilles d’eau aux plus vulnérables, les freins aux chantiers entrepris sur l’île, sur l’agriculture, l’économie et les services de l’État dont la scolarité. « Or, on connaît les dangers de laisser les enfants dans la rue. »

 

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« L’État a entendu les Mahorais »

« Aujourd’hui, l’État a entendu ce que disent les Mahorais […] Vous avez gagné […] L’État a tenu ses engagements et obtiendra le démantèlement complet », appuie-t-il, sur la base des six escadrons encore présents après l’opération Wuambushu et le démantèlement du camp au stade de Cavani où 77 migrants sur les 710 recensés ont déjà rejoint un abri provisoire « en l’attente d’un départ ou d’un traitement en fonction de la situation juridique ». « On s’est donné deux mois », informe-t-il, le temps d’héberger et « les faire partir ». Des premiers départs devraient avoir lieu dans les jours prochains.

Les déboutés du droit d’asile devraient être renvoyés, les ressortissants du Congo, du Burundi et du Rwanda devraient recevoir une proposition de retour volontaire, tandis que les réfugiés seront conduits en métropole. Les demandeurs d’asile, eux, devraient bénéficier d’une accélération du traitement de leur demande. « Mais pour cela, on a besoin que la préfecture réouvre pour relever les empreintes. »

Les collectifs ont refusé l’entretien

Le préfet indique, qu’après avoir fait appel de la décision du tribunal au conseil d’État, avoir saisi le tribunal administratif sur d’autres bases concernant le stade. Pour finir, Thierry Suquet a aussi rappelé qu’il ne tolèrerait aucune violence, autour des barrages, contre les Africains soit « des gens protégés par la France et persécutés dans leur pays » à qui il assure « la protection », citant également les menaces proférées au personnel de la Cadema (voir par ailleurs).

Alors qu’à la suite de ce moment avec la presse, le préfet devait s’entretenir avec les collectifs, ceux-ci ont préféré ne pas venir. Haoussi Boinahedja, qui était ce vendredi au barrage de Tsingoni, explique qu’au moment où des manifestants ont tenté, vendredi matin, de mettre un cadenas à la préfecture, le préfet aurait laissé entendre qu’il avait déjà pris la décision de lever des barrages. « Pourquoi discuter si c’est déjà décidé ? », relève le secrétaire départemental de la CGT, qui se veut « simple citoyen » sur les barrages.

Malgré les premiers barrages enlevés, ce week-end, les collectifs nous ont informé samedi de leur souhait de continuer le blocus de l’île.

Des barrages enlevés tout le week-end

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Levée du barrage de Coconi, ce samedi matin.

Le ton s’est durcit, ce samedi, conformément à la demande, la veille, de « levée immédiate des barrages » qui paralysent Mayotte depuis le début de la semaine. Prévenant qu’« aucun barrage ne sera toléré », la préfecture a dépêché les gendarmes pour retirer les obstacles sur tous les axes de circulation pendant tout le week-end. C’était le cas, par exemple, à Coconi, ce samedi, vers 11h30 (photo). La police a eu les mêmes consignes pour la commune de Mamoudzou. « Les policiers ont levé les barrages sur la voie publique et mis fin aux occupations illicites du domaine public. Ils ont également retiré tous les cadenas qui condamnaient l’accès aux services publics de la mairie, du Conseil départemental et de la Cadema. Les cadenas qui bloquaient le cinéma Alpa Joe ont aussi été enlevés », confirme la police.

« Les services de l’État seront présents autant que nécessaire pour que tous les réapprovisionnements et les accès aux soins et aux services puissent se faire sereinement, dans le cadre du respect des lois de la République », avertit la préfecture, qui annonce « les établissements scolaires seront rouverts le lundi 29 janvier de même que toute l’activité administrative, économique reprendra son cours ».

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