Accueil Blog Page 88

La sécurité routière jusque dans les bars de Mayotte

la-securite-routiere-jusque-dans-les-bars-de-mayotte

Mayotte a connu une série noire de trois accidents mortels successifs, les 30 août, 3 et 4 septembre, le dernier impliquant des mineurs. En réaction, la préfecture de Mayotte a lancé une semaine de la Sécurité routière. Des interventions sont faites, jusqu’au dimanche 6 octobre, dans les établissements scolaires et à vélo. Elles se font aussi dans les bars, comme ce mercredi soir, au Barakili à Kawéni, où des gilets jaunes ont été distribués. « Les forces de l’ordre ont fait certains contrôles et elles se sont rendu compte qu’il y avait plus de tests d’alcoolémie positifs », explique Nicaise Eloidin, la déléguée au préfet en charge de la sécurité routière. Celle-ci avait la difficile tâche d’animer le quiz sur les questions de sécurité routière. Combien de temps il faut pour éliminer l’alcool dans le sang ? Que veut dire l’acronyme Sam (Sans accident mortel) ? Les clients du bar ont montré plus d’intérêt pour le simulateur de conduite, dont les divers scénarios permettent de comprendre les risques parfois encourus, évidemment surtout en cas de consommation d’alcool.

Une animation similaire sera ainsi donnée en Petite-Terre, dans la soirée de vendredi, tandis qu’un village de la sécurité routière s’installera sur le parvis du comité de tourisme, à Mamoudzou, ce samedi.

« Quand je suis sortie du bateau, je ne savais pas où aller »

quand-je-suis-sortie-du-bateau-je-ne-savais-pas-ou-aller
Saandia Rakib a été expulsée à Anjouan (Union des Comores), où elle n’est jamais allée et ne connaît personne. Photo d’illustration.

Le 19 août dernier, une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) a été émise à l’encontre de Saandia Rakib, alors qu’elle entamait ses démarches pour faire valoir son droit à l’obtention de la nationalité française. Depuis, elle vit aux Comores qui lui sont complètement inconnues, séparée de ses six enfants.

Cela fait plus d’un mois que Saandia Rakib n’a pas vu ses enfants. Née le 27 juin 1997 à Mamoudzou, de parents comoriens, la jeune femme n’avait jamais mis un pied aux Comores avant le 19 août dernier, jour où elle a été interpellée par la police aux frontières et expulsée vers Anjouan après avoir été l’objet d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). « Quand je suis sortie du bateau, je ne savais pas où aller, je ne connaissais personne, j’ai dû supplier une dame de m’aider », indique-t-elle au téléphone depuis là-bas. Elle doit depuis placer son sort entre les mains d’inconnus, en espérant que l’aide de ces derniers soit motivée par de bonnes intentions. Une situation « infernale », pour reprendre le mot de Daniel Gros, référent de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) à Mayotte, qui dénonce une situation complètement illégale.

Ayant eu 18 ans en 2015, Saandia Rakib a voulu déclarer sa nationalité française selon les dispositions du droit du sol alors en vigueur, l’amendement exigeant qu’un des parents ait séjourné au moins trois mois légalement à Mayotte avant la naissance de l’enfant ne datant que de septembre 2018 et l’effectivité de la loi débutant en mars 2019. Seulement, au moment d’entamer ses démarches l’année de sa majorité, elle découvre que les services de l’état civil de la mairie de Mamoudzou ont égaré son acte de naissance. Munie d’un extrait daté de 2011, elle se trouve dans l’incapacité de compléter son dossier, la validité d’un acte de naissance ne dépassant pas trois mois. « Aucun agent ne s’est soucié du problème, on l’a envoyée balader », affirme le référent de la LDH, qui a dû intervenir pour qu’une demande de reconstitution de l’acte d’état civil soit faite auprès du tribunal. Cette démarche aboutit enfin le 19 juillet 2024 et Saandia Rakib reçoit son précieux sésame le 9 août. Mais dix jours plus tard, alors qu’elle se rend au tribunal pour demander un certificat de nationalité française, elle est interpellée, envoyée au centre de rétention administrative (CRA) de Pamandzi puis expulsée aux Comores, malgré la présentation des différents documents.

« Mes enfants me demandent où je suis »

Dans la nuit du 20 au 21 septembre, ne pouvant plus supporter l’éloignement de ses six enfants, âgés entre 2 et 10 ans, elle tente de revenir à Mayotte sur une embarcation de treize personnes. « Sur le kwassa, je ne voulais plus vivre tellement j’avais peur », confie-t-elle. Arrivée à Bouéni aux aurores, elle et les autres passagers sont immédiatement interpellés. Malgré les efforts de Daniel Gros pour lui trouver un avocat, elle se retrouve à nouveau sur un bateau à midi, direction Anjouan. « Je n’oserai pas retourner prendre le kwassa… », se résout-elle, quelques jours plus tard. La douleur de la mère ne peut néanmoins s’empêcher de ressortir lorsqu’elle évoque ses petits restés chez leur grand-mère, à Doujani, dans la commune de Mamoudzou. « Mes enfants me demandent où je suis, quand est-ce que je rentre… Je veux retourner les voir, être avec eux… Ça me rend malade », déplore celle dont les six enfants détiennent un passeport français. Tous ses espoirs reposent désormais en l’intervention d’un avocat pour défendre son dossier.

Des histoires comme celle de Saandia Rakib, il y en a d’autres, selon le référent de la Ligue des droits de l’Homme : entre documents d’état civil non conformes suite à un nom mal orthographié ou encore ignorance d’un dossier de demande de titre de séjour en cours d’instruction, plusieurs se retrouvent expulsés alors qu’ils ne devraient pas l’être. Il affirme même que des Français se retrouvent expulsés, faute d’avoir eu le temps de présenter leurs papiers d’identité à la police aux frontières. « On laisse rarement le temps aux proches d’apporter les documents au CRA », dénonce celui qui affirme que la préfecture de Mayotte a tendance à délivrer les OQTF sans vérifier si les personnes qui en sont l’objet ont un dossier de demande de titre de séjour en cours d’instruction. Questionnée sur ce point et sur le cas de Saandia Rakib, la préfecture n’a pas souhaité faire de commentaire. Interrogée également, la police affirme que les vérifications sont faites auprès des services de l’État lorsqu’il y a un doute sur le statut de la personne interpellée.

Octobre rose : « Beaucoup hésitent à se faire dépister par peur »

octobre-rose-beaucoup-hesitent-a-se-faire-depister-par-peur
Les actrices du monde de la santé ont lancé Octobre rose, ce mardi 1er octobre, dans les locaux du centre régional de coordination de dépistage des cancers (CRCDC).

Depuis la création des associations de lutte contre le cancer du sein à Mayotte, le dépistage a fait d’énormes progrès sur le territoire. Ce mardi 1er octobre, l’ensemble des acteurs mobilisés sur le sujet ont lancé Octobre rose, le mois dédié à la sensibilisation.

« Beaucoup hésitent à se faire dépister par peur », observe Mvoreha Hairou, vice-présidente de l’association des soignants contre le cancer (Asca). Pour lever les barrières et la crainte qui peuvent empêcher de se faire consulter, les acteurs de santé se sont réunis, ce mardi 1er octobre, pour le lancement officiel d’Octobre rose (voir encadré). Au cours des dix dernières années, le travail des associations et des soignants a permis de sensibiliser massivement la population au dépistage, environ 40 % des femmes sont dépistées. « Dans les centres de santé, nous n’arrivions pas à faire venir les femmes. Nous avons donc décidé d’aller directement dans les villages, nous parlions aux foundis pour les convaincre de nous laisser voir les femmes. On s’est aperçu que lorsqu’on va chez les gens, ça fonctionne », témoigne Abdou Madi, gynécologue-obstétricien et président du centre régional de coordination de dépistage des cancers (CRCDC).

« Octobre rose, maintenant tout le monde sait de quoi il s’agit », remarque le médecin, désormais le travail consiste à lutter contre les inégalités d’accès au dépistage. Le cancer du sein reste la première cause de mortalité par cancer chez la femme. Chaque année, en France, 61.000 sont diagnostiqués et 12.000 décès sont enregistrés. Les hommes ne sont pas épargnés non plus avec un cas sur 100. Les professionnels le répètent : plus le cancer est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées. En même temps, lorsqu’elle traitée à temps, cette maladie se soigne très bien, neuf cas sur dix sont guéris. « Le plus important est de faire une mammographie », insiste le gynécologue Abdou Madi.

Un effort à faire avec les « cocos »

Sur le territoire, le dépistage rencontre aussi des résistances notamment du côté des femmes âgées. « Lorsqu’elles ont un âge avancé, les grand-mères ne surveillent plus du tout leurs seins, personne n’y fait attention. Tout à coup, on voit qu’il y a un problème mais il est déjà tard », décrit le docteur Abdou Madi. Il souligne la nécessité pour les enfants et petits-enfants de convaincre leur grand-mère d’aller se faire dépister. Par ailleurs, elles sont dans la tranche d’âge (entre 50 et 74 ans) la plus à risque de contracter la maladie.

L’efficacité des campagnes de dépistages se heurte également aux problèmes d’adressage du courrier à Mayotte. La sécurité sociale envoie des invitations à des dépistages organisés qui ne sont jamais reçus par les bénéficiaires. « Si c’est le cas, il est possible de venir à la Caisse de sécurité sociale à Kawéni, là-bas, nous pouvons imprimer une invitation », renseigne Emmanuelle Thibault, chargée de gestion des risques et de la prévention en santé à la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM). Le manque de moyens dans le domaine de la santé demeure également un frein. L’unique mammographe du centre hospitalier de Mayotte (CHM) ne fonctionne plus. Les patients sont redirigés vers le cabinet de radiologie de Mamoudzou, un établissement privé avec lequel l’Agence régionale de Santé (ARS) a noué un partenariat. Le CHM vient en revanche d’acquérir un mammographe, il sera installé prochainement à l’hôpital de Petite-Terre.

Le directeur de l’ARS, Sergio Albarello, affiche sa volonté de « monter en puissance l’offre hospitalière à Mayotte pour pouvoir traiter localement les cancers du sein ». Deux cancérologues oncologues ont été recrutés à cet effet. Des procédures administratives sont en cours pour créer une filière de prise en charge des patients atteints de ce cancer sur le territoire.

Evénements tout au long du mois dans l’ensemble de Mayotte.

  • Vendredi 4 octobre : Conférence de lancement d’Octobre rose à l’Université de Mayotte
  • Samedi 5 octobre : Dépistage Maison France Service de Hamjago (M’tsamboro)
  • Samedi 5 octobre : Gala de charité à l’Hôtel ibis
  • Jeudi 10 octobre : Village santé à M’liha (M’tsangamouji)
  • Du lundi 14 au vendredi 18 octobre : Forum santé au CHM (Mamoudzou)
  • Jeudi 17 octobre : Action de dépistage au Centre Kinga, Kawéni (Mamoudzou)
  • Samedi 19 octobre : Match de l’espoir à la MJC de Mgombani (Mamoudzou)

Samedi 19 octobre : Dépistage CCAS de Bandaboua de 8 h à 12h

  • Samedi 26 octobre : Parcours santé à la MJC de Kaweni (Mamoudzou)
  • Dimanche 27 octobre : Grande marche de l’espoir Place de la République à Mamoudzou

Collecte des déchets : « Si on veut récupérer une compétence, il faut lancer les marchés idoines »

collecte-des-dechets-si-on-veut-recuperer-une-competence-il-faut-lancer-les-marches-idoines
Enzo Recyclage contribue à la collecte des déchets pour la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema).

Alors que la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGNM) souhaite récupérer la compétence de la collecte des déchets, l’attribution des marchés pour assurer les futures collecte est contestée par Enzo Recyclage. Saisi, le tribunal administratif a rejeté le recours déposé par l’entreprise, vendredi.

collecte-des-dechets-si-on-veut-recuperer-une-competence-il-faut-lancer-les-marches-idoines
Caza Pièces Auto est notamment spécialisée dans le traitement des véhicules hors d’usage (VHU).

Afin d’être opérationnelle le jour où elle sortira du syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGNM) a lancé un marché public en 2023 pour trouver de nouveaux collecteurs. Bien que la sortie du Sidevam (voir encadré) ne soit pas effective, l’intercommunalité a voulu être prévoyante. « Si on veut récupérer une compétence, il faut lancer les marchés idoines », commente Mourad Amadi, directeur général des services de l’intercommunalité.

Si la Mahoraise des travaux publics et Caza Pièces Auto ont été retenues, ce n’est pas le cas d’Enzo Recyclage. L’entreprise a souhaité porter le dossier devant le tribunal administratif de Mamoudzou, la semaine dernière, estimant que les deux retenues n’ont pas une expérience équivalente à la sienne en matière de collecte de déchets. Mais pour la CAGNM, le plaignant ne proposait pas le rythme de collecte attendu et demandait un prix bien au-dessus de ceux des concurrents. « Nous, on a quinze ans d’expérience sur la collecte et la revalorisation des encombrants. On nous dit que notre prix est cher, d’accord, mais c’est cohérent avec ce qu’on offre », se défend Andrian Toilibou, le directeur général de l’entreprise requérante.

« Travailler avec toutes les entreprises »

« Les entreprises qu’on a choisies ont les agréments nécessaires. Je rappelle que Caza Pièces Auto est la seule agréée pour les VHU (véhicules hors d’usage) », indique de son côté le DGS, qui affirme qu’il n’y a aucune volonté de mettre de côté une entreprise. « Au contraire, nous souhaitons travailler avec toutes les entreprises du territoire s’il y a une possibilité de le faire. »

Le tribunal administratif a statué, vendredi, en rejetant le recours d’Enzo Recyclage. Son directeur général ne sait pas encore si d’autres démarches seront entamées. De son côté, Moos Boina, le dirigeant de Caza Pièces Auto, se réjouit de s’être vu attribuer un des marchés de l’appel d’offres : « Cela va nous permettre de ramasser plein d’encombrants dans un secteur où il y a moins d’embouteillages qu’à Mamoudzou ».

Un divorce pas encore acté

Non satisfaite de la collecte des déchets sur son territoire, la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGNM) souhaite adopter le même modèle que celle de Dembéni-Mamoudzou (Cadema), à savoir l’assurer elle-même. Mais « cela n’est pas évident à faire valoir auprès des institutions », commente Mourad Amadi, directeur général des services de l’intercommunalité. Si les élus du Nord espèrent pouvoir développer une filière économique autour du réemploi et du recyclage en récupérant la compétence actuellement assurée par le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), la sortie du syndicat pour la partie collecte est toujours en suspens. De son côté, le Sidevam indique que la compétence lui revient toujours aujourd’hui, et que la CAGNM n’a jamais engagé de « discussions sérieuses » sur le sujet.

« Le premier remède de la dette, c’est la réduction des dépenses »

le-premier-remede-de-la-dette-cest-la-reduction-des-depenses
Face à une Assemblée nationale dissipée, Michel Barnier a défini sa politique générale, ce mardi après-midi, à Paris.

Dans son discours de politique générale, ce mardi après-midi, le Premier ministre Michel Barnier a commencé par l’économie dans une Assemblée nationale particulièrement bruyante. Afin de réduire le déficit, il promet de réduire les dépenses publiques et demande « une contribution exceptionnelle » aux grandes fortunes et aux grandes entreprises. Pour les Outremer, un nouveau comité interministériel (CIOM) est d’ores et déjà prévu au « premier trimestre 2025 ».

https://www.mayottehebdo.com/abonnement-flash-infos

Une cinquantaine de personnes solidaires avec la grève nationale de ce mardi

une-cinquantaine-de-personnes-solidaires-avec-la-greve-nationale-de-ce-mardi

Dans le cadre d’une grève nationale pour l’abrogation de la loi sur les retraites, les salaires ou encore la défense des services publics, une cinquantaine de personnes étaient réunies devant le rectorat, à Mamoudzou, ce mardi matin. A l’appel des syndicats d’enseignants de Mayotte (CGT, FSU, SUD éducation, FO), les manifestants s’alignent sur les demandes nationales, mais ont des revendications supplémentaires propre à la situation de l’île. « La sécurité, la problématique des postes vacants et les conditions de travail dans les établissements scolaires à Mayotte doivent être prises en compte dans le débat », plaident Alli Habla, professeur en éco-gestion, et Sabrina Hassani, professeure en restauration, tous deux secrétaires académiques du Snuep-FSU. D’autres sujets sont mis sur la table, comme la possibilité pour les contractuels d’ouvrir un plan de titularisation et de cotiser aux complémentaires retraite (Ircantec). Ce matin, tous sont dans l’expectative des annonces du nouveau Premier ministre, Michel Barnier, qui prend la parole plus tard dans la journée pour dévoiler les grandes orientations de son programme (voir par ailleurs).

Corps retrouvé dans la mangrove : pas d’élément permettant l’identification

corps-retrouve-dans-la-mangrove-pas-delement-permettant-lidentification

Le vendredi 20 septembre, le corps d’une femme a été retrouvé dans la mangrove, à proximité du quartier M’gombani, à Mamoudzou. Celui-ci avait été découvert par un policier municipal et un parent-relais, alors qu’une opération de ramassage des déchets se tenait non loin. L’état « très abîmé » du corps n’a pas permis à la police d’identifier la personne ou de savoir les causes de sa mort, avait alors indiqué le Parquet de Mamoudzou. L’autopsie qui a suivie quelques jours après n’a rien donné de plus, confirme le procureur de Mamoudzou, Yann Le Bris. Aucune trace de coup n’a pu être mise en évidence.

Économie : des conséquences des barrages relevées par l’Iedom

economie-des-consequences-des-barrages-relevees-par-liedom

En observant la conjoncture économique, l’Institut d’émission des départements des Outremer (Iedom) constate que le mouvement social de janvier et février n’est pas sans conséquences sur l’économie à Mayotte. « Au deuxième trimestre, l’impact du mouvement social des premiers mois de l’année se fait toujours ressentir sur plusieurs secteurs d’activité », note l’institut dans sa publication de septembre. L’indicateur du climat des affaires (ICA), l’indice créé par la Banque de France et l’Insee pour mesurer le moral des chefs d’entreprise, a en effet plongé au début de l’année. S’il a effectué ensuite un rebond avec « 68 % des chefs d’entreprises qui relatent une activité en hausse ou stable », l’économie mahoraise reste fragile. « Les trésoreries demeurent dégradées et les niveaux de stocks sont faibles en raison notamment des délais de livraison allongés », s’inquiète l’Iedom.

Le regain de l’économie mahoraise est avant tout porté par le secteur du BTP. « Au deuxième trimestre 2024, le secteur de la construction enregistre une nette augmentation de son activité par rapport aux deux trimestres précédents, alimentée par des carnets de commandes toujours remplis. Toutefois, les tensions de trésorerie s’accentuent. » Pour cette fin d’année, « les professionnels de la construction sont optimistes et s’attendent à un maintien de leur activité ainsi qu’à une hausse des effectifs ». Le secteur en berne reste le commerce avec une activité qui demeure faible. « Les trésoreries se détériorent et les chefs d’entreprises indiquent avoir pratiqué une baisse des prix sur ce trimestre. En outre, ils annoncent avoir réduit leurs effectifs », fait remarquer l’institut. Concernant les services marchands, les chefs d’entreprise font état des mêmes difficultés que ceux du commerce, même s’ils « prévoient une moindre dégradation de leur activité, qui reviendrait progressivement vers son niveau moyen de long terme ».

Anchya Bamana a inauguré sa permanence à Passamaïnty

La députée soutenue par le Rassemblement national, Anchya Bamana, a inauguré sa permanence parlementaire, ce dimanche 29 septembre. Elle est située à Passamaïnty (Mamoudzou), au 165, Route départementale 3, bâtiment A 1er étage.

Ce lieu est ouvert aux administrés de la deuxième circonscription de Mayotte, ils pourront être accueillis par le suppléant de la députée, Mahamoud Sidi Moukou, et ses collaborateurs lorsqu’elle est à Paris. Contact : 0269608122.

Une coupure d’électricité à Sada ce mercredi matin

En raison de travaux sur le réseau, Électricité de Mayotte (EDM) annonce qu’une coupure a lieu dans les secteurs de Sada, ce mercredi 2 octobre, de 6h à 9h.

Plus que deux semaines pour s’inscrire au mois de l’ESS

La huitième édition du mois de l’Économie sociale et solidaire (ESS) se tiendra du 1er novembre au 30 novembre à Mayotte. Association, mutuelle, coopérative, fondation ou une entreprise commerciale peuvent participer à l’édition 2024, pour contribuer à faire découvrir les acteurs de l’ESS et valoriser les initiatives locales. Les inscriptions à l’évènement se font sur le site internet du mois de l’ESS, avant le 15 octobre.

Un village de sensibilisation aux risques naturels à M’tsamboro

un-village-de-sensibilisation-aux-risques-naturels-a-mtsamboro

Ce lundi 7 octobre, de 8h30 à 15h30, au plateau sportif de M’tsamboro, se tiendra le village de sensibilisation aux risques naturels intitulé « Namje Rilagwe zi Hatwari ». Une dizaine de stands et d’activités, comme des jeux ou des projections vidéos de témoignages, permettront d’en apprendre plus sur les risques naturels présents à Mayotte et de promouvoir les bons gestes à adopter.

Bus scolaires : 59% du réseau en fonctionnement ce mardi

bus-scolaires-59-du-reseau-en-fonctionnement-ce-mardi
Commencé lundi, un mouvement de protestation des chauffeurs de bus prend la forme d’un droit de retrait. Ce mardi, une partie d’entre eux l’ont encore exercé pour demander des mesures contre les caillassages dont ils font l’objet. Selon le réseau halO’, géré par Transdev, il y a « une activité globale à hauteur de 59% des services effectués ». Principal secteur touché par les jets de pierres, le tronçon Koungou-Majicavo-Mamoudzou ne fait plus l’objet d’un ramassage des élèves « jusqu’à nouvel ordre ». Le secteur sud est lui aussi particulièrement touché avec 28% des trajets effectués.
Le reste de Mayotte, notamment le transport des personnes à mobilité réduite, connaît un fonctionnement normal des lignes de bus.

200 personnes au Grand code de la route organisé à Chirongui

200-personnes-au-grand-code-de-la-route-organise-a-chirongui

Dans le cadre de la sensibilisation à la sécurité routière, une deuxième édition du Grand code de la route a été organisée avec succès par l’assureur Groupama dans la salle de cinéma de Chirongui, samedi matin. 200 personnes ont participé, dont essentiellement des lycéens accompagnés de leurs enseignants.

Aurélien Diouf, le directeur de cabinet du préfet de Mayotte, la gendarmerie nationale, des sapeurs-pompiers et des moniteurs d’auto-école sont intervenus pour explique les bonnes règles à adopter sur les routes.

Un énième renvoi décidé dans le procès de « Guito »

un-enieme-renvoi-decide-dans-le-proces-de-guito
Théophane « Guito » Narayanin et ses quatre coprévenus ne sont finalement pas jugés, ces mardi et mercredi. Leurs avocats ont obtenu le renvoi du dossier à l’instruction.

Neuf ans après les faits, Théophane « Guito » Narayanin devait être jugé par le tribunal correctionnel de Mamoudzou en lien avec l’agression d’une avocate en 2015, dans le quartier des Hauts-Vallons à Mamoudzou. Toutefois, ce mardi matin, les avocats ont obtenu un nouveau renvoi parce que la procédure n’a pas respecté le contradictoire.

Tout était prêt, les avocats de toutes les parties étaient présents, deux jours étaient prévus pour la tenue du procès de l’agression d’une avocate, le 2 septembre 2015, aux Hauts-Vallons. Celle-ci avait été assénée de coups de poing devant le cabinet regroupant plusieurs avocats du barreau mahorais. L’interpellation rapide et la garde à vue d’une bande de gros bras mahoro-réunionnaise avait dirigé les enquêteurs vers Théophane « Guito » Narayanin. A l’époque, le patron de la société de matériaux de construction IBS était en guerre judiciaire avec Frédéric D’Achery, le propriétaire des terrains de Kangani sur laquelle se trouve l’entreprise. Est-ce que, dans ce contexte, l’agression d’une collaboratrice de maître Sylvie Sévin était une expédition punitive contre l’avocate de l’ex-maire de Koungou ? Les juges n’en seront pas plus pour l’instant, le procès a été une nouvelle fois renvoyé, ce mardi matin. Cette fois-ci, les avocats à la défense ont réussi à démontrer qu’il y avait eu un non-respect des article 175 et 184 du code de la procédure pénale. « Chacun a été privé du contradictoire », estime en première maître Josée Israël, l’avocate de « Guito » poursuivi ici pour « association de malfaiteurs ».

En effet, tous les acteurs n’ont pas été notifiés de la clôture de l’instruction. Maître Marie Briot indique par exemple qu’elle ne défend qu’un des prévenus, un Réunionnais âgé de 45 ans, et non plus deux. Le deuxième, un autre Réunionnais de 40 ans maintenant défendu par maître Marius Rakotonirina, n’a donc jamais reçu le document envoyé par le juge d’instruction. La difficulté se pose aussi pour maître Saïd Larifou. Poursuivi pour subornation de témoins (il aurait acheté le silence des gros bras en prison), l’avocat franco-comorien de 60 ans a été notifié alors qu’il n’était plus avocat d’une partie des prévenus, mais bien mis en examen. Le fait que tout le monde n’ait pas été notifié en même temps a empêché que des observations soient faites sur les déclarations des uns et des autres. « On doit avoir la capacité de répondre en même temps », fait remarquer l’avocate du chef d’entreprise. Pareil pour le réquisitoire, il a été démontré que la même erreur est intervenue, notamment pour les deux prévenus mahorais du groupe (l’un est décédé depuis).

« Malgré l’ancienneté des faits, la loi donne au tribunal le pouvoir de faire respecter le contradictoire », convient Ludovic Duprey, le président du tribunal de correctionnel de Mamoudzou. Par décision contradictoire, les juges ont demandé au Parquet de remettre le dossier à l’instruction, afin que tout le monde puisse être informé de la clôture en même temps.

Un retour au juge d’instruction

Yann Le Bris, procureur de la République, ne s’est pas opposé à la demande de renvoi. Il a toutefois prévenu qu’il ferait le nécessaire pour que ça ne dure que « deux ou trois mois », avant de nouvelles convocations. Cette demande a également été exprimée par les trois parties civiles, les avocats de la victime, de maître Sylvie Sévin et l’ordre du barreau de Mayotte. Maître Soumetui Andjilani, qui défend la première qui exerce maintenant en Hexagone, regrette « qu’on renvoie sans donner de date ». Maître Jean-Jacques Morel, qui représente sa consœur, s’agace que le quarantenaire qui a choisi un autre avocat n’ait pas prévenu la justice du changement. Il demande, en outre, que les prévenus ne puissent toujours pas entrer en contact avec sa cliente, une requête reçue favorablement par les juges. Ainsi, en attendant la fin de l’instruction et de nouvelles convocations, les contrôles judiciaires ont été levés, à l’exception d’une chose, l’interdiction faite aux prévenus de rentrer en contact ou de s’approcher de maître Sévin et de la victime.

Pour ce qui est la tenue du procès, il faudra encore attendre. Le tribunal rappelle que « le délai est entre les mains du juge d’instruction et du procureur ».

Le foundi Jean-Claude Novou à l’honneur ce week-end

le-foundi-jean-claude-novou-a-lhonneur-ce-week-end

Premier éducateur physique de Mayotte, entraîneur de football, coach et chroniqueur sportif, Jean-Claude Novou a vu son implication dans la promotion du sport à Mayotte honorée ce samedi.

Jean-Claude Novou, premier professeur d’Éducation physique et sportive (EPS) de l’île et véritable foundi sportif, a eu droit à une fête co-organisée par d’anciens collègues de travail et élèves, avec le soutien actif des services du Département de Mayotte, des communes de Dzaoudzi-Labattoir, Pamandzi et Mamoudzou, ainsi que de l’intercommunalité de Petite-Terre. Cet événement, dont l’initiative revient principalement à Saïd Houssene Abdourraquib et Mohamed « Tostao » Ahamada (éminents footballeurs et basketteurs de M’tsapéré), a permis de rassembler dans la cour de l’école primaire de Mrognombéni (Dzaoudzi-Labattoir), une centaine de personnes en provenance de différentes localités de l’île. « Cet après-midi, nous avons voulu rendre hommage à Jean-Claude Novou en sa qualité d’ancien instructeur et de moteur du développement du sport à Mayotte. Nous sommes un petit nombre à avoir eu la chance de le côtoyer et avons choisi de lui témoigner cette reconnaissance de son vivant. C’est pour nous une façon de montrer à la jeunesse mahoraise que s’il existe autant de disciplines sportives à Mayotte actuellement, c’est grâce à Jean-Claude », confie « Tostao », qui n’hésite pas à qualifier son hôte de « monument mahorais et régional ».

Des anciens de la génération de l’heureux célébré (tels que Julien Razafy dit « Coucou », Souhaïli Bahédja), des jeunes (Abdourazak Saïd, Gérard Toto et bien d’autres) et de moins jeunes, hommes et femmes, dont les parcours ont à un moment donné croisé celui de Jean-Claude Novou ont fait le déplacement pour partager ce moment de bonheur avec leur idole. À l’entrée du site d’accueil de la manifestation, deux totems au contenu bien rempli ont retracé le riche parcours de l’ancien sportif, premier éducateur physique de Mayotte, entraîneur de football et d’autres disciplines, coach à ses heures, et surtout chroniqueur sportif à la radio publique (FR3 Mayotte, RFO Mayotte et Mayotte La 1 ère). Un média qui a su lui témoigner amplement sa reconnaissance en étant partie prenante dans l’organisation de cette manifestation deux mois durant, en assurant une retransmission en direct de cette fête qui lui a été dédiée. Un trophée lui a aussi été remis pour la circonstance.

Une reconnaissance unanime

À la manœuvre de cette fête, Saïd Houssene Abdourraquib a expliqué que ce qui primait pour lui était de témoigner cette reconnaissance unanime à Jean-Claude Novou de son vivant. Et que dans la mesure où les institutions publiques et les officiels du territoire n’avaient pas pensé à reconnaître officiellement les mérites qui revenaient de droit à leur initiateur sportif, il incombait à ses élèves de le faire. « Ce fut une opération très lourde à organiser, dans la mesure où nous ne sommes pas constitués en association il était difficile d’obtenir les moyens financiers indispensables à sa réalisation. Nous remercions tout de même les quelques collectivités locales et le Département qui ont consenti à nous épauler pour donner corps à notre idée et aboutir à cette réussite ». Entouré de ses très nombreux amis et parents, Jean-Claude Novou a maintes fois manifesté sa joie à travers cet humour particulier qui le caractérise.

L’institution cadiale objet d’un large débat public

linstitution-cadiale-objet-dun-large-debat-public

Des cadis, des religieux, des foundis et autres sachants de l’Islam se sont réunis au conseil départemental de Mayotte, dimanche et lundi, pour débattre de la manière de faire évoluer l’institution cadiale et de réorganiser le culte musulman. Une unanimité se dégage quant à la nécessité d’aboutir à une plus large autonomie de cette institution afin de lui permettre de s’exprimer librement et d’adopter des positions sur certains sujets de société.

Des cadis (même s’ils n’étaient pas tous présents), des religieux, des élus locaux, des érudits et éminences de l’Islam comme Mohamed Bajrafil (reconnu à l’échelle nationale), des hommes et des femmes issus de la société civile étaient présents à une large concertation publique sur l’évolution de l’institution cadiale et l’organisation du culte musulman lancé par le conseil départemental de Mayotte ce dimanche. Ce colloque de deux jours s’est déroulé dans l’hémicycle Younoussa Bamana sous la présidence de Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental. En effet, l’initiative de débattre du rôle et des missions à confier dans l’avenir aux cadis sur l’île revient à ce dernier, bien que la réflexion en elle-même n’est pas récente. Elle remonte au lendemain de la départementalisation de Mayotte lorsque certaines fonctions traditionnellement assurées par eux (tels que les actes notariaux et les médiations conjugales) ont été confiées à d’autres entités de droit commun. De concert avec l’Etat, les élus locaux avaient alors imaginé leur attribuer un rôle de médiateurs sociaux, des sortes de juges de paix, comme il y en a eu autrefois dans les sociétés européennes. Et, en attendant que la bonne formule soit trouvée, les cadis ont été placés au service du conseil départemental de Mayotte pour faire de la « médiation sociale » au sein d’un « conseil cadial ».

Les bouleversements majeurs qui s’opèrent dans la société mahoraise ces quinze dernières années, ont remis les cadis sous les projecteurs, le droit commun n’étant d’aucun secours face au désarroi sans cesse croissant des populations locales, notamment concernant l’insécurité. Mais il n’y a pas que cela, les malades, les couples traditionalistes, les laissés pour compte de la marche vers le développement, tous constituent aujourd’hui un immense vivier pouvant relever de potentiels missions à confier aux cadis dans le futur au sein d’une société mahoraise en perpétuel mouvement. Parce que les cadis constituent un des quatre piliers de ladite société, Ben Issa Ousseni a choisi, par ce colloque, de porter la question de leur devenir statutaire sur la place publique cette semaine afin qu’il ne soit pas le seul fait décisionnel des politiques ou de l’administration. « Ce colloque est organisé pour répondre à un besoin prégnant de repenser le statut et les fonctions des cadis, en particulier dans le contexte de la départementalisation de Mayotte. Depuis l’ordonnance 2010-590 du 3 juin 2010, qui a marqué la fin des fonctions juridictionnelles des cadis, des réflexions ont été menées, notamment lors des deux précédentes mandatures. Malgré la volonté de transformer les cadis en médiateurs sociaux, ce rôle n’a jamais été complètement clarifié ni accompagné des formations adéquates », remarque le président du conseil départemental au cours d’un échange avec notre rédaction.

Clarifier les missions des cadis

Il ne fait pas l’ombre d’un doute que le sujet est extrêmement sensible dans une société mahoraise tiraillée entre envie de modernité et conservation de certaines traditions. Le chef du Département souhaite que la réponse à ce problème soit consensuelle. Des enquêtes conduites par les services départementaux depuis le mois de janvier ont fait apparaître une forte sollicitation des cadis par la population locale malgré la cessation officielle de leurs fonctions judiciaires. « Preuve de leur place symbolique et sociale chez les Mahorais. Il est donc devenu essentiel de clarifier leurs missions », observe le président du conseil départemental.

Pour lui, et beaucoup d’autres intervenants, ce colloque de deux jours cherche à répondre à une multitude de questions restées jusque-là en suspens. Il s’agit donc à présent de savoir comment redéfinir les rôles cadis. Comment organiser le culte musulman dans le cadre des lois de la République et dans le respect des spécificités locales ? En fond de cette démarche, apparaît le besoin de conférer à l’institution cadiale une autonomie certaine conduisant à la séparation claire de sa double responsabilité à la fois religieuse et administrative. Selon Ben Issa Ousseni, une telle autonomie devra permettre aux cadis de Mayotte « d’être consultés sur tous les sujets et de donner leur avis en toute indépendance ». Il rappelle même qu’elle constitue l’une des questions centrales du colloque, avec pour but final la possibilité d’aboutir à une structure autonome indépendante de l’administration départementale (dont elle dépend actuellement), afin qu’elle puisse jouer un rôle clé dans l’organisation du culte musulman sur le territoire.

Vers plus d’autonomie

Le Département de Mayotte est convaincu que cette autonomie du conseil cadial permettra de revenir à « un cadre plus clair, en fixant un cap unique aux pratiques religieuses, tout en respectant la diversité des courants présents sur le territoire ». Une vision que partage Daniel Zaïdani, conseiller départemental du canton de Pamandzi et ancien président du conseil départemental : « Même si nos avis peuvent différer dans les détails, je pense que nous avons besoin sur le territoire de Mayotte de cadis qui nous représentent sur le plan religieux. Quand bien même nous avons tous une culture générale, avec des acquis, je pense que seuls les cadis ont la crédibilité pour nous représenter dans certaines instances et s’exprimer au nom des musulmans de Mayotte. C’est pour cela qu’il est fondamental d’étudier les possibilités de leur octroyer les moyens d’exercer pleinement leurs missions ». Lui aussi est convaincu que les cadis peuvent accomplir davantage de missions que celles qui leurs sont actuellement confiées et c’est à ce titre que le département leur alloue ces dernières années plus de moyens, notamment humains, en leur mettant à disposition des cadres afin qu’ils puissent travailler correctement. Il plaide à son tour en faveur d’une grande autonomie des cadis de Mayotte dans leurs prises de position sur des sujets relevant de leurs compétences, en rappelant que ce colloque a vu aussi la participation de religieux, de foundis, d’hommes et de femmes soucieux de l’avenir de la religion musulmane sur l’île. « Ce débat est fondamental parce que ce n’est pas seulement une décision qui doit être prise à vingt-six élus, elle doit être collective, réfléchie, constructive et permettre au final de s’assurer demain que nos représentants religieux puissent exercer librement et pleinement leurs fonctions ». Qu’ils soient experts en islamologie, en finances islamiques ou autres, un grand nombre de participants à ce colloque s’accorde sur un fait majeur, les débats engagés doivent se déplacer hors du cadre officiel et feutré du conseil départemental pour s’inviter au sein des populations locales.

« J’arrive forte de cinq années d’expérience dans l’administration de la justice »

jarrive-forte-de-cinq-annees-dexperience-dans-ladministration-de-la-justice
Arrivée au début du mois de septembre, Sophie de Borggraef a été installée en tant que nouvelle présidente du tribunal judiciaire de Mamoudzou, lors de l’audience de ce lundi matin. Elle remplace Catherine Vannier, partie à La Réunion.

L’audience d’installation de ce lundi matin, au tribunal judiciaire de Mamoudzou, a permis à sa nouvelle présidente, Sophie de Borggraeff de se faire connaître un peu plus. L’ex-avocate du barreau de La Réunion arrive avec une équipe renouvelée autant au siège qu’au Parquet.

https://www.mayottehebdo.com/abonnement-flash-infos

Fête de l’Aviation : « Les enfants sont partis avec des étoiles plein les yeux »

fete-de-laviation-les-enfants-sont-partis-avec-des-etoiles-plein-les-yeux
Le simulateur de vol, un atelier qui a fait le plein de visiteurs durant les trois jours de la fête de l'Aviation.

Trois jours d’animations ont marqué la première édition à Mayotte de la fête de l’Aviation. Une réussite inattendue en tous points, qui a contraint les organisateurs de l’opération à jouer les prolongations jusqu’en milieu d’après-midi, ce dimanche 29 septembre.

fete-de-laviation-les-enfants-sont-partis-avec-des-etoiles-plein-les-yeux
L’attente a été longue pour les candidats au baptême de l’air.


« 
Ils sont victimes de leur réussite », annonce d’entrée de jeu une jeune infirmière libérale venue offrir un baptême de l’air à son petit garçon. Elle fait partie de la trentaine de personnes regroupées dans un hangar protecteur de l’aérodrome de Pamandzi, dans l’attente de pouvoir monter dans l’un des petits aéronefs garés sur la pelouse d’en face. Petits et grands, hommes et femmes, ils sont venus bénéficier de l’entrée au tarif unique de quarante euros (par personne) que le cluster aéronautique de Mayotte et l’association M’safara ont réussi à négocier avec les prestataires de services. Co-organisateur de cette manifestation, Mawahiboudine Matroukou a le sourire, il dresse un bilan très positif de cette première édition. « C’est une grande prouesse dans la mesure où nous avons eu moins de deux mois pour organiser l’événement. Nous devons une fière chandelle aux bénévoles des différentes associations engagées dans cette démarche. Le bilan nous a amené au-delà de nos espérances, preuve d’un réel besoin de ce type de manifestation à Mayotte. » Le succès a été au rendez-vous dès la première journée, celle du vendredi qui était consacrée aux scolaires. « Nous aurions même pu doubler le nombre de visiteurs, soit 250 élèves dans la matinée et 150  l’après-midi », déclare fièrement le co-organisateur. Pour des raisons logistiques, puisque l’événement est une première, ses partenaires et lui ont limité le nombre de personnes accueillies au cours de cette première journée. Il précise néanmoins que « les enfants sont partis avec des étoiles plein les yeux, C’est quelque chose qui nous incite à faire mieux l’année prochaine ».

Initiation aux gestes de premier secours

Rendez-vous est donc pris avec les Mahoraises et les Mahorais pour 2025. Des trois jours consacrés à cette première fête de l’aviation, celle du samedi 28 septembre aura été la plus marquante. Le public est venu des quatre points cardinaux de l’île, certains ayant même été contraints de se loger dans les différents hôtels de Petite-Terre pour s’assurer de pouvoir y participer. Du côté public, l’engouement était intact ce dimanche, malgré la diminution du nombre de stands, il a continué à affluer en masse à l’aérodrome de Pamandzi, venu voir les avions mais aussi les simulateurs de vol. Pour Mawahiboudine Matroukou, les objectifs ont été atteints à 200 %. « Les gens sont repartis en ayant assimilé beaucoup de choses sur l’aéronautique qu’ils ignoraient auparavant. Certains métiers de l’aérien ont été mis en avant, tels que celui d’Afis, un des collaborateurs des contrôleurs aériens. » C’est la première fois que ce type de personnel est déployé sur Mayotte grâce à l’entremise d’Édeis (gestionnaire officiel de l’aéroport de Mayotte). Le public a été aussi en contact avec les pompiers de l’aéroport lesquels ont pu initier petits et grands aux premiers gestes du secourisme et au fonctionnement des grands camions.

Une propriétaire en rogne contre un syndicat mauvais payeur

une-proprietaire-en-rogne-contre-un-syndicat-mauvais-payeur
Le matériel, dont une photocopieuse, ainsi que le panneau du syndicat, ont été stockés dans ce qui devait être la chambre des filles d’Anissa Mohadjy.

La propriétaire d’un logement situé rue Pasky à Mamoudzou, Anissa Mohadjy louait son bien au syndicat national des territoriaux CFE-CGC depuis 2021. N’ayant reçu aucun versement du loyer depuis mars 2024, elle déplore être laissée sans solution, avec le matériel de l’association sur les bras. De son côté, le syndicat évoque des délais administratifs longs.

D’où part le conflit ?

Depuis mars 2024, le syndicat national des territoriaux (SNT) CFE-CGC n’a pas versé de loyers à la propriétaire des lieux, Anissa Mohadjy. Il louait les locaux situés au centre de Mamoudzou, tandis que le contrat de location de trois ans devait prendre fin le 31 décembre 2024. Mais la trentenaire déplore une mauvaise entente et des retards de paiements. Alors qu’elle logeait chez une amie, avec ses trois enfants, elle décide de récupérer les clés de son logement fin juillet. « Ils ne m’ont même pas remis les clés eux-mêmes, j’ai reçu un appel du commissariat pour venir les récupérer », déplore la mère de famille. Le syndicat indique pourtant avoir voulu remettre les clés dans les règles, en les déposant contre signature à la police municipale à la demande de la trentenaire.

Dans quel état a-t-elle récupéré son bien ?

Lorsqu’elle regagne sa maison, elle est surprise de voir que le SNT CFE-CGC y a laissé du matériel : photocopieuse, chaises de bureau, armoire… Après un mois de travaux, lassée de voir le panneau du syndicat accroché à son balcon, elle se décide à réunir les affaires : « j’ai tout mis dans cette pièce, qui devait être la chambre de mes deux filles. Voilà que maintenant, je fais dormir mon ainé dans le salon parce qu’une des chambres est encombrée ». Les nombreux échanges qu’elle a avec le syndicat sont vains et elle finit par faire appel à des huissiers. Le secrétaire général du SNT CFE-CGC, Imran Mahamouda Imourana, souligne pour sa part « avoir quitté les lieux sur demande d’Anissa Mohadjy ». Face à une communication compliquée, ils ont tenté « d’arranger la propriétaire en quittant le local le plus rapidement possible fin juillet », affirme-t-il, laissant leurs affaires derrière eux.

Pourquoi le syndicat ne paie pas ?

En retard de paiement de loyer depuis mars, le syndicat dépend des subventions allouées par le conseil départemental. Celui-ci a accordé 66.960 euros de subventions pour le fonctionnement de la section syndicale, lors d’une délibération tenue le 10 juillet 2024. La convention de paiement a été signée le 23 juillet. Le syndicat a reçu l’argent dans la foulée. « La propriétaire est au courant depuis le début du contrat que des retards de paiement peuvent subvenir. Nous dépendons des subventions de fonctionnement. Au début de chaque nouvelle convention et le temps que le budget soit voté, il y a des délais dont elle était parfaitement au fait », justifie Imran Mahamouda Imourana, qui se dit peiné par la situation. « On a toujours collaboré, y compris avec les huissiers » insiste-t-il. Surtout, les affaires laissées n’appartiennent pas directement au syndicat. Mais Anissa Mohadjy se questionne : « s’ils ont les subventions, pourquoi ils ne paient pas ? ». Contacté, le Département indique ne pas avoir d’informations à ce sujet.

Quelle solution ?

Le syndicat souhaite d’abord trouver un autre endroit où stocker ses précieuses affaires laissées dans le local de la rue Pasky, avant de verser les sommes demandées. De son côté, la propriétaire déclare avoir proposé plusieurs solutions, dont la location de conteneurs. « Nous faisons le nécessaire pour trouver un nouveau local. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre des logements par défaut, disponibles rapidement certes, mais très chers », précise Imran Mahamouda Imourana. Le syndicat a organisé un conseil d’administration extraordinaire pour donner l’autorisation au président de la SNT CFE-CGC, Askandari Allaoui, de stocker le matériel pour libérer le local le plus rapidement possible. « Il n’y a aucune résistance, il n’y en a jamais eu et nous sommes totalement transparents », souligne le secrétaire général, qui indique que le versement sera probablement effectué au moment de la récupération du matériel, dont la valeur est supérieure au montant du loyer dû. De son côté, la propriétaire n’exclut pas la possibilité d’attaquer en justice l’organisme.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes