La rentrée ne s’est pas faite sans difficultés pour la Société mahoraise des eaux (SMAE). Le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte a dû procéder deux jours de suite à des coupures anticipées de l’alimentation en eau en raison d’une hausse de la consommation. « Depuis la rentrée, les consommations d’eau restent très élevées dans certains secteurs et les systèmes de distribution peinent à s’équilibrer malgré le niveau de production globale à la limite de ses capacités. Il est donc judicieux de mettre en œuvre des actions permettant de gérer au mieux les niveaux des réservoirs de tête pour limiter de grosses perturbations au niveau de la distribution d’eau dans les secteurs concernés », est-il expliqué.
Vendredi, ce sont les villages de Koungou, Kawéni, M’tsamboro et M’tsangadoua qui ont vu leur alimentation en eau coupée dès midi au lieu de 14h. Samedi, le même procédé était utilisé à M’tsapéré, Majicavo-Koropa, Kangani et Hamjago.
Essence et diesel sont moins chers depuis ce dimanche 1er septembre. La première connaît une baisse de quatre centimes d’euros par rapport au mois précédent. Elle est désormais vendue 1,78 euro par litre dans les stations de l’île. Pour le gazole, c’est une baisse de trois centimes qui est enregistrée, celui-ci est vendu 1,48 euro par litre. Le mélange détaxé (1,24 euro/l) et le gazole marin (1,07 euro/l) connaissent eux aussi une diminution de leur prix. Seule la bouteille de gaz de 12,5 kilogrammes reste au même tarif (24 euros), quant au pétrole lampant, il remonte (1,22 euro/l, soit deux centimes de plus).
« Pour le mois de septembre 2024, les prix des carburants diminuent en raison de la baisse des cours moyens mondiaux des produits pétroliers (-6,81% pour le gazole et -7,39% pour l’essence). A cela s’ajoute également un affaiblissement du dollar par rapport à l’euro (-1,07%) », explique la préfecture de Mayotte.
Toujours concernant les carburants, la station-service TotalEnergies de Combani vient de rouvrir après un changement de gérance.
La baignade est interdite sur la plage de Sakouli jusqu’à nouvel ordre. « Des analyses effectuées par l’Agence régionale de Santé, le lundi 26 août, faisaient état de présence de germes de type entérocoques intestinaux à une concentration de 647 UFC/ 100 ml supérieure à la limite fixée à 370 UFC/ 100 ml », indique l’arrêté pris par le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, le vendredi 30 août.
Le Forum de l’insertion et de la formation se déroulera le jeudi 05 septembre, au stade de Chirongui, de 7h à 13h. Cet événement, coorganisé par le GIP Carif Oref et son service « La Cité des métiers » rassemblera des acteurs de l’insertion professionnelle et de la formation.
Ce forum qui se tient à l’occasion de la rentrée scolaire, « vise à soutenir et accompagner les jeunes dans leur orientation, leur réorientation et leur insertion, que ce soit au sein de formations ou directement dans le monde du travail », expliquent les organisateurs. Il s’adresse aux demandeurs d’emploi, aux étudiants, aux jeunes diplômés, ainsi qu’aux professionnels de l’insertion, employeurs et recruteurs.
Le nouveau lieu d’accueil enfants-parents (LAEP) de Petite-Terre est ouvert. Inauguré en juillet, cette structure est centrée sur la parentalité, les parents peuvent y jouer avec leurs enfants. Il s’adresse aux petits de 0 à 6 ans. L’accueil est anonyme, gratuit et sans inscription. Il se situe au 8, rue Jeanne d’Arc, 97615 Pamandzi, et est ouvert du lundi au jeudi de 9h à 11 h et de 14h à 16h. Arrêt de taxi : La Vigie Bissoundi. Contact : pdv@ccpt.yt et 06 39 20 88 70 ou 06 39 40 09 89.
L’AaDTM (Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte), le conseil départemental de Mayotte, et leurs partenaires organisent le salon du Tourisme et des Loisirs, les 6,7,8 septembre, place de la République à Mamoudzou. « Cet événement incontournable est l’occasion de découvrir les trésors de notre île et les nombreuses activités proposées aux visiteurs », soulignent les organisateurs. En 2023, l’événement a accueilli 7.064 visiteurs et 70 exposants. Pour cette dixième édition, les curieux pourront rencontrer les acteurs du tourisme local, découvrir des offres inédites, et de participer à des animations pour toute la famille.
Sous la chaleur écrasante de l’après-midi, la course des garçons a ouvert la quarantième édition. Les participants devaient parcourir 1,850 kilomètre avec leur pneu depuis le rond-point Baobab jusqu’à celui de la barge.
La célèbre course de pneus était de retour à Mamoudzou, ce dimanche après-midi. Outre la finale des garçons et filles venus de tout Mayotte, les adultes ont pu s’élancer sur le parcours de 1,850 kilomètre. Un événement fédérateur et joyeux.
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Ils étaient 410 enfants issus de l’ensemble de Mayotte à concourir ce dimanche après-midi. Ici, le départ de la course des filles.
Nafissa Alihamada Issa, 11 ans, habitante de Mamoudzou, a fini en tête de la course des filles avec une large avance. Courir pied-nus ne l’a visiblement pas gênée.
L’athlète Raphaël Mohamed, qui concourrait il y a trois semaines aux Jeux olympiques de Paris, a aussi testé le pneu. Verdict ? Ce n’est pas si facile selon le champion, « c’est une horreur », a-t-il déclaré en plaisantant.
Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, se trouvait parmi les participants de la course des adultes. Il arborait un T-shirt à l’effigie de Jacques Pass, le créateur de cet événement devenu une institution à Mayotte.
Des giga pneus ont fait leur apparition, il fallait l’aide de plusieurs personnes pour le tenir droit.
Les trois premiers de la course garçons se sont vu décerner une médaille par Monsieur Ramadani, le gagnant de la première course en 1984. De gauche à droite : Saiyan Anli Abdou (Labattoir) arrivé troisième, Nassirou Saindou (Mamoudzou), deuxième place et Saïd Abdallah, premier (Mamoudzou).
Raphaël Mohamed a décoré les trois filles arrivées en tête de la course. De gauche à droite : Djazélé Abdou Souffou (M’tsangamouji) en troisième position, Echat Bacar (Bandraboua) en deuxième et Nafissa Alihamada Issa (Mamoudzou), la vainqueure.
Les premiers de la course en compagnie des partenaires de l’événement, la mairie de Mamoudzou, Orange, Ufolep, l’État et Angalia, l’agence de communication co-organisatrice de l’événement.
La communauté de communes du Sud a présenté le centre intercommunal d’action sociale, à travers lequel elle veut agir pour résoudre les problématiques de santé et de social, ce vendredi, à Bandrélé.
Face aux difficultés d’accès aux soins et aux services relevant de la solidarité, la communauté de communes du Sud (CCSud) de Mayotte a décidé d’agir en créant le premier centre intercommunal d’action sociale (CIAS) de l’île.
Un atelier de présentation mettait les joueurs dans une position de harceleurs en lançant des ballons contre les harcelés qui devaient les éviter.
Sur les terrains de football de Mayotte, les 94 équipes engagées dans la deuxième Orange cup U10 vont s’affronter jusqu’à la phase finale à la mi-novembre. A la clé de cette compétition créée par l’opérateur téléphonique, un voyage en métropole pour assister à un match de prestige. Toutefois, il faudra pour cela mêler habileté balle au pied et ateliers sur les usages du numérique.
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Un quiz en équipe indiquait les bonnes pratiques en cas de cyberharcèlement.
Emmanuelle Naoures, directrice Image et communication d’Air Austral, et André Martin, directeur général Orange La Réunion-Mayotte, ont annoncé qu’un nouveau partenariat permettra la prise en charge des billets d’avion pour les vainqueurs.
Si l’un des joueurs était touché, il devait continuer le parcours à cloche-pied.
Ismaël Chakrina, adjoint au maire de Sada en charge des sports, et Ali Andy, secrétaire général adjoint de la Ligue mahoraise de football, ont rappelé le succès de la première édition.
Un nombre en augmentation
Les U11 de l’AS Sada sont déjà dans le bain. Ce vendredi, sur le terrain synthétique de la municipalité, ils ont eu l’honneur de lancer officiellement l’Orange cup, avant la première journée programmée pour ce premier week-end de septembre. Comme 93 autres, l’équipe sadoise postule à ce tournoi qui se déroule pour la deuxième fois à Mayotte. C’est douze de plus par rapport à la première édition, lors de laquelle les Étincelles d’Hamjago étaient sorties vainqueures.
Une finale à Sada
On ne change pas une équipe qui gagne. Déjà lieu d’accueil de la phase finale de l’an dernier, le stade synthétique de Sada le sera à nouveau pour seize équipes, le dimanche 17 novembre. « En espérant qu’au moins une équipe de Sada puisse aller en métropole ! », fait remarquer avec humour Ismaël Chakrina, le maire adjoint en charge des équipements sportifs et scolaires. « Il faudra qu’elle soit compétitive ! », lui répond en souriant André Martin, le directeur Orange La Réunion-Mayotte. Celui-ci a rappelé que l’opérateur est présent depuis des années aux côtés de la Ligue mahoraise de football ou des tournois de ramadan.
Le numérique en fil rouge
Outre l’aspect sportif, c’est la prévention sur l’usage du numérique qui peut se faire ici avec des footballeurs attentifs. « On veut sensibiliser les jeunes à tous les dangers qu’il peut y avoir, cyberharcèlement, hyperconnexion parce qu’ils passent quelques fois trop de temps dessus, et les réseaux sociaux », énumère le directeur d’Orange. Lors des entraînements des clubs, c’est par l’intermédiaire d’ateliers que cette sensibilisation se fera.
Et le passage aux ateliers à son importance. « S’ils n’en font pas au moins deux, ils ne pourront pas aller en phase finale », prévient Émeric Bigot, en charge du sponsoring, des partenariats et des relations presse d’Orange La Réunion Mayotte.
Un match en récompense
Le jeu en vaut la chandelle pour les jeunes participants, les vainqueurs gagneront le droit de se rendre en métropole pour assister à un match de football professionnel. Lors de la première édition, Hamjago avait pu assister à la rencontre PSG-Rennes au Parc des Princes. Nouveau partenaire, Air Austral s’occupera de l’acheminement des deux équipes gagnantes, contre une l’année dernière, vers la métropole pour un nouveau match de prestige, qui pourra être une grande affiche de Ligue 1, voire une rencontre de l’équipe de France.
Ce samedi 31 août, Zaya Toumbou a été élue Miss Mayotte en présence d’Eve Gilles, Miss France 2024, qui est venue couronner l’heureuse élue. L’élection s’est déroulée à l’hôtel Ibis en Petite-Terre. La lauréate est âgée de 20 ans et est originaire d’Acoua. Elle succède à Houdayifa Chibaco et défendra la bannière de l’île aux parfums lors du concours national prévu en décembre. Lors de la présentation des candidatures pour le titre, elle avait indiqué que si elle était élue Miss Mayotte, elle souhaiterait « défendre la protection de l’environnement, essentielle pour Mayotte face aux défis du réchauffement climatique et la promotion des artistes mahorais sur la scène nationale et internationale ».
La Ville de Mamoudzou a accueilli l’athlète Raphaël Mohamed, licencié au Racing club de Mamoudzou, afin de saluer la performance du sportif mahorais, qui a représenté la France jusqu’en demi-finale des Jeux olympiques de Paris 2024 lors des épreuves de 110 mètres haies. Sa performance a été saluée par le maire, Ambdilwahedou Soumaïla, qui l’a nommé ambassadeur de l’excellence sportive de Mamoudzou et lui a remis une bourse d’excellence sportive de 10.000 euros. Après cet accueil à la mairie, l’adjoint à l’excellence sportive, Toyifou Ridjali, a accompagné l’athlète sur le chantier du futur stade homologué de Tsoundzou afin de lui présenter l’avancée des travaux et les nouvelles infrastructures, dont la piste d’athlétisme. Le maire a souligné la volonté de la Ville d’accompagner les jeunes talents vers l’excellence grâce à des équipements adaptés.
La commune de Kani-Kéli, en partenariat avec l’Association Jeunesse de Passi-Kéli (AJPK) et la famille Ali Hamidou Djabou, organise une cérémonie d’accueil du vice-champion du monde master, Ali Soultoini, au lancer de javelot. Elle se tiendra ce dimanche 1er septembre au terrain de football de Passi-Kéli à 14h.
Un tournoi multisports sur les installations sportives du collège de Kwalé à Tsoundzou 1 va avoir lieu le 28 septembre, à 8h30. Après un succès l’année dernière, l’événement revient pour récolter des fonds pour l’Association Sportive du collège de Kwalé afin de pouvoir organiser des sorties sportives et des évènements pour les élèves licenciés de l’établissement. Une vingtaine d’élèves seront présents dans l’organisation de cette journée avec les enseignants d’EPS. Il y aura du tennis de table en simple (5 euros par joueur), de la pétanque en doublette (10 euros par doublette) et du futsal par équipe de cinq minimum (30 euros par équipe). Il y aura aussi des petits défis à un euro à réaliser tout au long de la journée. Pour s’inscrire et obtenir davantage d’informations, il est possible de contacter adrien.bertrand@ac-mayotte.fr ou le 06 18 64 66 67.
Le prochain marché agricole et d’artisanat du Sud a lieu, ce samedi 31 août, dans la commune de Bouéni de 8h à 13h à la plage Mastara, à M’zouazia. Organisé par la communauté de communes du Sud en collaboration avec les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui et Kani-Kéli, ce marché permettra de trouver fruits, légumes, plantes locales, mais également divers produits d’artisanats et plats pour se restaurer.
L’entreprise Orange sera présente, ce dimanche, à la quarantième édition de la course de pneus. Elle sera au sein du Village partenaires et à la remise de prix, à laquelle André Martin, directeur Orange Mayotte Réunion, assistera pour remettre des médailles personnalisées. L’entreprise aura également une équipe sur la ligne de départ. Sous le chapiteau de la société, de 11h à 17h, il y aura différents ateliers de sensibilisation au numérique ainsi qu’un jeu de la roue, découlant sur un jeu concours.
Ayant grandi à La Réunion, Aboubacar Ali Abdallah avait atterri au Racing club de Strasbourg en janvier 2022. Celui qui est d’origine mahoraise y a fini sa formation, obtenu son premier contrat professionnel, et a même réussi à grapiller quelques minutes en fin de saison dernière avec neuf entrées en jeu et une passe décisive en Ligue 1. Agé de 18 ans, l’ailier gauche sera amené à jouer davantage cette saison puisqu’il est attendu au Nîmes Olympique, qui évolue en National, pour un prêt sans option d’achat.
Ex-international espoir français, le Mahorais Warmed Omari est la surprise du groupe retenu par Stefano Cusin pour les deux prochaines rencontres des Comores, contre la Gambie, le 4 septembre, et Madagascar, le 9 septembre. Le défenseur du Stade rennais, dont la famille est d’Handréma, a perdu sa place de titulaire en ce début de saison et pourrait quitter la Bretagne où il a grandi. Associé la saison dernière au Belge Arthur Theate (parti à Francfort), il paye une fin de saison dernière en-deçà des attentes du club (dixième). Si le journal L’Équipe faisait part, il y a quelques jours, d’un intérêt de Stuttgart, il devrait se relancer à l’Olympique lyonnais sous la forme d’un prêt avec option d’achat.
En acceptant d’évoluer avec les Cœlacanthes, le joueur de 24 ans va aider l’archipel voisin dans ses qualifications pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations en 2025, au Maroc. Il y rejoint plusieurs joueurs originaires de l’île aux parfums comme El Fardou Ben Nabouhane, Ismaël Boura, Raimane Daou ou Faïz Mattoir, eux aussi appelés à son rassemblement de septembre. Né à Marseille, mais ayant des parents mahorais, Faïz Selemani fait aussi partie du groupe.
François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, note que la rentrée a été assez calme sur l’île.
En cette rentrée 2024, la préfecture de Mayotte est aux affaires sans avoir de certitudes sur qui donnera bientôt les ordres. Ce qui n’a pas empêché François-Xavier Bieuville de faire le point sur les dossiers d’actualité des services de l’État, ce mercredi, à la Case Rocher.
Flash Infos : En absence de gouvernement, est-ce que la préfecture de Mayotte fonctionne normalement ?
François-Xavier Bieuville : Lors du dernier comité de direction avec les autres services de l’État, j’ai dit que : « L’État, c’est nous ». Les gouvernements passent, mais les administrations restent. On a des services, qui au-delà des arbitrages dont nous avons besoin, font que tout ça fonctionne. Évidemment, on attend avec une impatience non dissimulée d’avoir une fumée blanche, parce qu’on en a besoin. Mais, regardez la rentrée scolaire, on a eu qu’un bus caillassé pour l’instant. On a un ordre public qui est reconnu par tous comme étant plutôt calme. On a eu un peu de brouhaha sur Dembéni et Iloni en début d’été, mais on a mis les moyens pour que ça s’éteigne vite. « Place nette » a produit des résultats remarquables avec cent interpellations de chefs de bande, même si je n’aime pas l’expression (N.D.L.R. il préfère parler de cibles prioritaires). On a le résultat d’une action des forces de l’ordre que je dois saluer. J’en profite pour saluer aussi mon directeur de cabinet, Aurélien Diouf, qui est à la manœuvre.
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A la mi-juillet, le bilan de Mayotte Place nette faisait état de 650 cases en tôle détruites à Doujani, Sada, Vahibé, Dzoumogné et en Petite-Terre, ainsi que 100 « chefs de bande » interpellés et 3.500 expulsions.
Le préfet de Mayotte, et son directeur de cabinet, Aurélien Diouf.
F.I. : Vous parlez d’arbitrage. Il y a également des coupes budgétaires qui ont été décidées. De quelle manière cela va se traduire pour vos services ?
F.-X.B. : Le budget alloué aux Outremer est globalement épargné. Évidemment, on n’échappera pas aux baisses et il faudra faire preuve d’un peu plus de rigueur.
F.I. : L’actualité à Mayotte reste les coupures d’eau qui perdurent un jour sur trois.
F.-X.B. : On travaille à la sécurisation des réseaux. On est aujourd’hui à moins de 30% de fuites contre 38% précédemment. 30% de fuites, c’est 12.000 m3 par jour qui sont perdus. Si on arrive à réduire ces fuites de moitié, on arrive à récupérer 6.000 m3, sachant qu’on en produit 40.000 alors qu’on en consomme 44.000. Le deuxième sujet, ce sont les forages. La sixième campagne est à la moitié et nous a déjà permis de récupérer 3.000 m3. Pour la septième prévue en 2025, on attend le même résultat. Au final, cela fait entre 8.000 et 12.000 m3 de production en plus. Si on rajoute l’usine d’Ironi Bé qui va produire 5.000 m3 au départ, puis 10.000 m3 ensuite, celle-ci est essentielle. Je ne comprends pas qu’il puisse y avoir des doutes sur son utilité.
F.I. : C’est un sujet qui reste contesté pour son impact environnemental.
F.-X.B. : On travaille à éviter, réduire et compenser. Dans le projet public, le sujet est l’équilibre et la balance des intérêts publics en présence. La question de l’eau reste vitale à Mayotte. Je rappelle que l’année dernière, on est passé à une semaine du point zéro (N.D.L.R. soit plus une goutte d’eau à cause de la sécheresse). On ne peut pas tergiverser. Il y a trois sujets, la mangrove, le crabier blanc et le rejet de sel. On aura un peu d’impact sur la mangrove, c’est inévitable, pareil pour le crabier blanc. L’eau sursalée, c’est un vrai sujet qu’il faut regarder scientifiquement. J’ai demandé à avoir des études. Les premiers éléments donnés montrent que dans les 800 mètres où la buse rejettera de l’eau, la salinité sera augmentée de 1%. L’impact est donc faible sur l’environnement.
Sur ce point-là, j’ai une tranquillité d’esprit absolue. J’ai une inspectrice générale de l’environnement et du développement durable qui est intransigeante. Si elle me donne un avis négatif, je suivrais son avis. Pareil si elle nous donne le feu vert.
F.I. : Sur la situation de Cavani, après la fin des évacuations, quel est le devenir de ceux qui ont été relogés ?
F.-X.B. : Il est très simple. Les Africains qui arrivent à Mayotte n’ont aucune envie de s’installer ici. Leur objectif est d’obtenir un statut de réfugiés, d’obtenir les moyens d’aller en métropole, puis d’y aller. Aujourd’hui, on a 200 personnes qui travaillent à Mayotte, ont les moyens de voyager et qui attendent de la part de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et des apatrides) le document qui leur permettra de le faire. Ceux qui sont en phase d’instruction de leur demande l’auront pour 57% d’entre eux pour vous donner une indication. Ceux qui ne l’ont pas sont reconduits. On met en place des procédures de reconduite. On le fait par exemple avec le Congo. On va essayer de faire pareil avec les autres pays. Des accords sont discutés avec les pays de l’Afrique des Grands lacs, Rwanda et Burundi. La direction générale des étrangers en France a même engagé des discussions avec la Somalie. Ça prendra du temps, c’est long. En attendant, s’il n’y a plus personne à Cavani, c’est parce qu’on a relogé tout le monde.
F.I. : Justement, il y a eu des réquisitions d’hébergement pour faire de la surcapacité. Est-ce que ça risque de durer ?
F.-X.B. : Ça dépendra de la situation des personnes, en fonction de leur statut de réfugiés, de leur envie de partir en métropole. On n’est pas dans un stock, mais dans un flux permanent. On va essayer d’augmenter les reconduites. Je ne peux pas donner de détails, mais je suis en train de mettre la main sur le robinet en amont. On travaille à ce que le flux se tarisse à l’arrivée. J’ai deux amonts, la Tanzanie et Madagascar. Ça ne relève pas de la communication publique, mais on a des résultats qui sont positifs.
F.-X.B. : Les radars ont été réparés, celui du nord et celui du sud. On a en projet l’installation de systèmes permanents statiques avec des radars complémentaires beaucoup plus performants. On va récupérer des barges du conseil départemental de Mayotte, on va les arrimer. Il y aura au-dessus des systèmes de radars sous formes de ballons statiques. Je précise qu’elles seront gardées en permanence. On va pouvoir avoir des systèmes de balayage qui seront beaucoup plus performants et plus anticipatifs. Il y aura une barge au nord et au sud. Deuxièmement, il y aura le ponton de Mtsamboro. Ça veut dire qu’on aura une permanence des intercepteurs sur Mtsamboro. Au lieu de mettre 45 minutes depuis Petite-Terre pour intercepter, on mettra entre cinq et dix minutes. Ensuite, on a tout le dispositif sur de la technologie nouvelle, avec des moyens de détection et d’identification beaucoup plus performants. Une fois qu’on aura choisi les moyens en question proposés par les industriels, on pourra commencer à lancer les marchés. Sur un bateau de la Marine nationale qui croise dans le Canal du Mozambique, ce n’est pas de mon ressort, ça dépend du préfet de La Réunion et du secrétariat général à la mer. Je ne fais aucun commentaire sur l’efficacité de cette présence.
F.-X.B. : Vous savez que le problème du foncier est récurrent à Mayotte. On finira par trouver. Il y a des pistes de réflexion. On n’est pas dans la panade.
F.-X.B. : La décision de Patrice Vergriete (N.D.L.R. ministre délégué aux Transports) est double. Les études sur le maintien en Petite-Terre constituent un risque sismique et de submersion marine sur la piste elle-même. Ensuite, on verra la décision politique pour une alternative. Je sais que les élus de Petite-Terre sont vent debout. Mais à un moment, il faudra se poser la question de qui paye.
F.I. : Donc si vous parlez de décision politique, ce n’est pas acté pour Bouyouni ?
F.-X.B. : Il y a des études sommaires qui ont été effectuées. Le choix de Bouyouni a été fait parce que c’est le seul endroit où on peut avoir une piste et un aéroport nouveau. Les études sur Petite-Terre montrent qu’il reste dix ans avant d’avoir des risques réels, parce que l’île s’enfonce. Les deux secousses de mardi soir le montrent. Dans dix ou douze ans, il faut donc qu’on ait une solution de remplacement. Il revient à l’autorité politique de dire quand, où et combien.
F.I. : Ce mercredi, la Chambre régionale des comptes a publié son rapport sur Chirongui, rappelant l’instabilité politique. La préfecture a joué un temps le rôle d’arbitre, mais on n’a pas vu d’évolution.
F.-X.B. : Effectivement, Sabry Hani (N.D.L.R. secrétaire général de la préfecture) est intervenu à ma demande. J’ai vu à plusieurs reprises le maire de Chirongui (Bihaki Daouda) qui m’expliquait qu’il réussissait à faire passer un certain nombre des délibérations. La question est la suivante, si les services municipaux principaux et essentiels fonctionnent et qu’on arrive à faire fonctionner la commune de cette façon-là, je n’ai rien à dire. Si, en revanche, la commune n’y arrive pas, le préfet s’y intéressera de nouveau. Mais je n’ai pas l’impression que ce soit le cas.
F.I. : Le président de la République semble avoir des difficultés à trouver un Premier ministre. Vous n’avez pas postulé par hasard ?
F.-X.B. : (Il sourit) Non, je suis très bien à Mayotte. Je n’ai pas envie de partir tout de suite.
« Quand quelque chose ne va pas, il faut prendre acte »
Le nouveau directeur territorial de la police nationale à Mayotte, Patrick Longuet, ici au premier plan.
En plein milieu de l’opération Mayotte place nette, Hervé Derache a été évincé du poste de directeur territorial de la police nationale. Arrivé à la fin 2023, l’ancien directeur interdépartemental de la police aux frontières de Calais s’est retrouvé sur la sellette avec l’arrivée du nouveau préfet, qui le connaissait bien puisque François-Xavier Bieuville a été sous-préfet à Dunkerque (Nord). « Quand quelque chose ne va pas, il faut prendre acte et prendre des décisions qui permettent de progresser », estime ce dernier, avant de louer l’arrivée de Patrick Longuet à la tête de la police mahoraise. « Il fait un très bon boulot. Il vient de Marseille et est donc très expérimenté. Il a démontré ces derniers jours sa capacité opérationnelle et son engagement personnel », ne tarit pas d’éloges le préfet. Selon lui, avec le général Lucien Barth côté gendarmes, il dispose de chefs de sécurité de « très bon niveau ».
Mourtadhoi Daoud est formateur au sein de l’association ACEKB. Ce jeudi, c’est le premier jour de cours dans la structure.
L’association culturelle d’éducation de Kawéni Bandrajou a aussi fait sa rentrée, cette semaine. Cette structure accueille des jeunes qui ne peuvent pas être pris en charge à l’école par manque de places. Face à la demande d’accueil toujours plus importante, l’association a dû s’agrandir. Si la plupart des reçus sont immigrés, il y a aussi des enfants nés à Mayotte qui ne sont pas régularisables en raison de la modification du droit du sol*.
Des enfants qui récitent l’alphabet, d’autres qui font une dictée dans des salles avec bureaux et tableaux tout neufs. A priori, tout ressemble à une école classique. Sauf qu’il s’agit là des locaux de l’association culturelle d’éducation de Kawéni Bandrajou (ACEKB). La structure accueille des jeunes de 3 à 25 ans non scolarisés.
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Des jeunes de 3 à 25 ans sont accompagnés dans les locaux d’ACEKB.
Né à Mayotte de parents étrangers, ces jeunes ont vu leur demande de nationalité refusée. Khaled Saindou Madi (au centre) espère que l’association ACEKB va l’aider, alors que depuis trois ans, il n’a pas de perspectives d’avenir.
Une partie des salariés de la structure sont des anciens élèves. C’est le cas d’El-Fazal Chadhouli, aujourd’hui chef de service. Désormais, il veut aider les jeunes alors que lui-même « a connu leurs galères ».
Faute de place dans le système scolaire, ils sont reçus ici. Première étape à leur arrivée, « ils font un test de positionnement pour connaître leur niveau puis on les répartit selon leurs besoins », explique El-Fazal Chadhouli, chef de service au sein de l’association. Quelques jours après la rentrée des classes dans l’académie de Mayotte, ils sont déjà près d’une centaine dans les locaux d’ACEKB. Et de nouveaux jeunes arrivent en permanence. Ce jeudi matin, cinq autres attendent de passer leurs tests. « D’après mes connaissances, en France, il n’y a qu’à Mayotte que des enfants n’ont pas accès à la scolarité », déclare Nadjidou Bacar, le directeur de l’association. En majorité (environ 70%), ce sont des enfants issus du continent africain, des Comores et de Madagascar, le restant étant des Mahorais.
Apprendre à lire, écrire et parler
Fondée en 2018 dans le quartier de Bandrajou à Kawéni, où de nombreuses cases en tôle ont poussé au fil des ans, l’association avait pour but d’occuper les jeunes pour les éviter de tomber dans la délinquance. « Finalement, nous nous sommes rendus compte qu’une partie sans la nationalité française n’avait plus accès à la scolarité à partir de 16 ans, ce qui était source de délinquance à Kawéni », souligne le directeur. De là, l’association décide de changer ses missions pour accompagner ces jeunes dans l’apprentissage de la langue française, pour leur apprendre à lire, écrire et parler.
Les douze salariés d’ACEKB et les vingt bénévoles travaillent en partenariat avec l’État et les mairies pour les insérer dans le système scolaire. « Par exemple, dès que la mairie de Mamoudzou a une place, l’enfant quitte l’association pour être scolarisé dans une école de la commune », décrit Ahmed Abdallah, formateur au sein de l’association. Pamela attend son tour, la petite fille de 9 ans, issue de la République démocratique du Congo, suit la classe dans l’association depuis la fin de l’année dernière et espère qu’une place va se libérer dans une école bientôt.
Si les jeunes ne restent que quelques mois en moyenne dans l’association et le turnover y est fréquent, la demande pour y être accueillie ne faiblit pas. En plus de ses cinq salles de classe, ACEKB a dû investir les locaux de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Kawéni et y installer deux autres classes pour prendre en charge tout le monde. Bientôt, ce ne sera plus nécessaire, un étage est en cours de construction sur le site de l’association pour ouvrir deux classes. Sur le territoire, peu de structures proposent un accompagnement similaire, alors les jeunes viennent de loin pour bénéficier des cours, certains d’Acoua, d’autres de Longoni, etc. Un partenariat avec Transdev a été signé pour permettre aux jeunes de venir.
Sortir de « cette vie de galères »
Environ 20 à 30 % des jeunes qui viennent ici sont nés à Mayotte. C’est le cas de Khaled Saindou Madi vêtu d’une chemise d’un blanc immaculé pour son premier jour de cours, ce jeudi. A 21 ans, être accompagné par l’association est une chance pour lui qui espère sortir de « cette vie de galères ». Après le bac, né de parents comoriens, il a déposé une demande de nationalité française qui lui a été refusée*. Sans perspective, il a vécu ces trois dernières années sans but dans le bidonville de Longoni où il a grandi. L’association dit recevoir de plus en plus de jeunes à la situation similaire.
Alors qu’ils se retrouvent dans une impasse administrative après leurs 18 ans, ACECKB réussit néanmoins à les insérer. « Nous avons noué des partenariats avec des centres de formation et des Maisons familiales rurales qui les acceptent mêmes sans papiers », précise le directeur.
Avec une démographie galopante et tandis que le nombre d’enfants à instruire à Mayotte n’a jamais été aussi important, le directeur est de plus en plus inquiet pour mener les actions de l’association. « Nous nous faisons discrets », raconte-t-il car « nous avons peur des représailles ». Nadjidou Bacar observe parmi la population mahoraise une hostilité de plus en plus visible à l’égard des immigrés. « Pourtant, nous faisons de bonnes actions, nous insérons les jeunes, nous les accompagnons », estime-t-il.
*Depuis 2018, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne peut pas acquérir la nationalité française si au moins un de ses parents n’a pas été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.
Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, et Ben Issa Ousseni, le président du Département de Mayotte, ont signé deux conventions, ce jeudi. L’une portait sur la formation professionnelle et l’autre sur des échanges de fonciers. photo préfecture de Mayotte
Deux conventions importantes ont été signées, ce jeudi matin, à Mamoudzou par le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, et le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni. Les deux institutions vont cofinancer la formation professionnelle des jeunes et des moins jeunes sur plusieurs années. Elles ont également officialisé l’échange de plusieurs fonciers qui leur permettront, réciproquement, de réaliser des investissements immobiliers (voir encadré).
Des représentants de plusieurs services de l’Etat et du conseil départemental de Mayotte ont assisté, ce jeudi matin, à une double signature de conventions dans le bureau du président de la collectivité, Ben Issa Ousseni au Conseil départemental de Mayotte. Avec le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, ils ont paraphé le plan ultramarin d’investissement dans les compétences (PUIC). Ce document vise à mieux former et accompagner les demandeurs d’emploi en partant des besoins des entreprises. « Ancien dirigeant de Ladom (L’Agence d’outre-mer pour la mobilité), à l’origine de la création de l’antenne de Mayotte, ma conviction est que la formation des jeunes en particulier, qu’elle soit initiale mais aussi tout au long de la vie, y compris d’ailleurs via l’alternance, est un outil extrêmement important. Je salue ici le travail de la Dieccte (direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et de son directeur ici présent qui ont travaillé sur ce document qui est stratégique », souligne le délégué du gouvernement.
Celui-ci rajoute que les outre-mer ont besoin de monter en puissance, que Mayotte en particulier a besoin d’acquérir de nouvelles compétences. Avoir des soubassements communs entre les deux institutions pour permettre ces parcours de formations professionnelle, quelque soient leurs formes, constituent une opportunité très importante selon lui. Il s’est félicité d’avoir, dès la rentrée, un acte très positif qui permette de parler d’autre chose que de Cavani, de l’immigration irrégulière ou du choléra. « Enfin des bonnes choses qui arrivent pour Mayotte. On a une rentrée qui va nous permettre de parler de beaucoup de choses, et mon objectif avec vous, Monsieur le président, c’est de parler de Mayotte autrement, avec des réussites qui sont partagées, de travail en commun. »
Treize millions d’euros par an
De son côté, Ben Issa Ousseni qui s’est exprimé devant la presse lors d’un micro tendu, à l’issue de la cérémonie, est revenu longuement et plus en détail sur le contenu de ces deux conventions. Il a expliqué que celle sur le PUIC acte un accompagnement de l’État sur la formation professionnelle « avec un parcours cofinancé par nos deux institutions, de formations tout au long de la vie, notamment de jeunes demandeurs d’emplois. Je précise que ce dispositif est ouvert à tout demandeur d’emploi quel que soit son âge, des plus jeunes aux plus anciens », note-il. L’effort des deux entités va porter sur une enveloppe de treize millions d’euros par an tout au long de la durée de cette convention et sur l’ensemble du parcours de formation. Et le nombre de personnes concernées sera illimité au prorata des sommes en jeu.
Le chef de la collectivité rappelle que l’investissement du Département en direction de ce secteur est conséquent et qu’il englobe les jeunes pris en charge en charge par Ladom pour des formations dans l’Hexagone.
Un échange de bons procédés
La deuxième convention signée vise à échanger des fonciers entre les deux parties. « Depuis très longtemps, règne une confusion entre le foncier de l’État et celui du Département. Ce protocole d’accord a donc pour but d’acter les échanges entre nous pour que nous devions propriétaires des fonciers sur lesquels nous sommes situés l’un et l’autre », explique Ben Issa Ousseni. Par exemple, le terrain du régiment du service militaire adapté de Combani (RSMA) va basculer du côté de l’État pour que l’armée puisse réaliser ses investissements. Sur le rocher de Dzaoudzi, la Résidence des gouverneurs et ses annexes, qui devraient pourraient accueillir le musée de Mayotte, reviennent au Département. « Cela va permettre encore de répondre à des besoins que nous avions les uns et les autres. A Dzaoudzi par exemple, le bâtiment de l’ancien hôpital va revenir à l’armée laquelle va pouvoir installer des militaires supplémentaires, qui dit armée dit d’abord des familles, de la consommation, et c’est bon pour le territoire. Ensuite, ce sera davantage de militaires pour la suite des opérations contre l’immigration clandestine et la sécurité de Mayotte », donne comme autre exemple le préfet de Mayotte.