La communauté de commune de Petite-Terre (CCPT), le maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, ainsi que la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm) de Mayotte se sont rendus le vendredi 20 septembre dans les quartiers Oussinet et vieux Pamandzi pour constater l’insalubrité publique. Lors de son parcours, Madi Madi Souf a pu se rendre sur les lieux d’un incendie où trois familles pamandziennes ont perdu la vie. Le maire a tenu à saluer la solidarité des habitants durant cet événement. Autour des experts, le président de la CCPT, Archadi Abassi, explique : « Cela fait deux ans que l’on se bat pour la réhabilitation de ce quartier. L’objectif de cette rencontre est que, vous, les services de l’État, preniez en considération nos doléances, pour améliorer la qualité de vie des habitants ».
Deux solutions ont été proposés : une résorption de l’habitat insalubre (RHI) qui impliquerait le relogement temporaire des habitants concernés pour permettre la réhabilitation des logements jugées insalubre. La deuxième solution envisagée serait l’opération groupée d’amélioration légère de l’habitat, qui permettrait, via une rénovation des habitations, à la fois de réduire la consommation d’énergie et de répondre aux aléas climatiques. Cette visite s’est conclue sur le front de mer de la commune, victime constante d’une montée des eaux.
La déchetterie mobile du Grand Nord, déployée par la communauté́ d’agglomération du Grand Nord, passera à l’ancien plateau d’Acoua samedi 28 septembre. De 8h à 12h, il sera possible d’y déposer gratuitement déchets verts, encombrants, ferraille, déchets d’électroménager et ampoules. Plus d’informations sur la page Facebook « communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte ».
La Société mahoraise des eaux (SMAE) a dû procéder à une coupure d’eau de midi à 19h à Sada, Mangajou et Bouéni pour maîtriser les niveaux d’eau dans les réservoirs de tête du centre et du sud de Grande-Terre par rapport à la demande. Elle également arrêté la distribution de l’eau à midi au lieu de 14h pour les villages de Bandrélé, Musicale Plage, Miréréni (Chirongui), Chirongui, M’zouazia, Moinatrindri Bas et Kani-Bé pour cette même raison.
Le cambriolage s'est passé dans la nuit du 25 au 26 septembre.
Dans la nuit du 25 au 26 septembre, l’espace de travail partagé Dagoni la Vigie a été victime d’un cambriolage. Six machines à coudre, un réfrigérateur, une cafetière, un ventilateur, des produits alimentaires et des ustensiles de cuisine ont été dérobés. Des dégâts matériels sont également à déplorer : une porte a été arrachée tandis que deux autres ont été gravement endommagées au niveau des serrures. Une plainte a été déposée. La Communauté de Communes de Petite-Terre condamne « avec la plus grande fermeté cet acte de vandalisme » précise-t-elle dans un communiqué.
La Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte a rédigé un avis de contrôle budgétaire sur la situation financière de Kani-Kéli. La commune du sud de Mayotte traîne un déficit de sept millions d’euros dans son budget 2024, ce qui est égal à 107 % de ses recettes de fonctionnement.
C’est une ligne qui a fait sursauter les services de l’État. Les comptes de Kani-Kéli pour le budget de cette année font apparaître un déficit de 6,2 millions d’euros dans sa section de fonctionnement. Comme il en a la pouvoir, en vertu du code général des collectivités locales, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, peut faire appel à la Chambre régionale des comptes s’il y a « un déficit égal ou supérieur à 10 % des recettes de la section de fonctionnement s’il s’agit d’une commune de moins de 20.000 habitants et à 5 % dans les autres cas ». Et à Kani-Kéli, on est largement au-delà puisque ce déficit est même pire que prévu. Il est passé à sept millions d’euros, soit 107 % des recettes, quand les magistrats de la CRC ont mis le nez dans les comptes.
En fonctionnement, la commune fait face à une augmentation importante des charges à caractère général. Elles devraient s’établir à 2,4 millions d’euros en 2024, soit un million de plus que prévu dans le budget primitif validé par le conseil municipal. De fait, la Chambre régionale des comptes table sur un déficit d’environ 408.000 euros en fonctionnement. Mais c’est surtout du côté des investissements que les magistrats sont inquiets et notamment pour les recettes attendues. La municipalité espère en avoir 17,2 millions d’euros pour cette année, avec surtout des recettes d’équipement à hauteur de 14,7 millions d’euros. Un chiffre beaucoup trop élevé pour la CRC qui pense que la commune du sud ne peut pas en espérer plus de 1,7 million (4,3 millions au total en recettes d’investissements). « Début septembre 2024, au regard des recettes titrées dont le montant n’est que de 343.589 euros et, de celles qui seront probablement perçues avant le 31 décembre 2024 et qui sont évaluées à hauteur de 1.404.543 d’euros, les crédits d’équipement 2024 doivent être réestimés à hauteur de 1.748.132 d’euros », pointe-elle. En comparaison avec les dépenses d’investissement déjà engagées ou prévues pour cette année (onze millions d’euros dont deux millions hérités de l’exercice précédent), le déficit rien que pour la partie investissement est d’environ 6,9 millions d’euros.
Un plan de redressement
« Au regard de la date de saisine de la chambre, l’exercice 2024 étant déjà trop engagé, de nouvelles mesures en recettes ne pourraient être prises à temps pour redresser le budget 2024 ; que, dès lors et bien que les efforts pour diminuer les dépenses et obtenir les recettes (notamment d’équipement) doivent commencer sans tarder, un plan de redressement pluriannuel s’impose », estime la Chambre, qui donne quelques pistes de mesures de redressement à appliquer de 2025 à 2028. Elle lui conseille de réduire ses dépenses en équipement, de « différer dans le temps certaines opérations », voire de « se doter d’une gestion pluriannuelle de ses investissements par le procédé des autorisations de programme et crédits de paiement ». Elle n’écarte pas une hausse des impôts, indiquant qu’une hausse de 500.000 euros est possible en recettes de fonctionnement, si la commune réalise des augmentations de 34 % sur la taxe foncière sur les propriétés bâties, de 16 % sur celle des propriétés non bâties et de 45 % sur la taxe d’habitation par rapport aux taux votés en 2024. Pour l’explosion des charges financières, la Chambre indique que cela « provient des pénalités de retard dans le remboursement de la dette de la commune » et que « cette difficulté à honorer ses échéances constitue un critère alarmant supplémentaire ».
Comme il est rappelé, les actes budgétaires et le prochain budget de Kani-Kéli devront être impérativement transmis à la Chambre. Si la situation financière ne s’améliore toujours pas, ce sera alors au préfet de « régler le budget ».
Pendant trois jours, avec une première journée réservée aux scolaires, Pamandzi accueille sa première fête de l’aviation, ce week-end.
Mayotte va connaître sa première édition de la fête de l’aviation, un événement national qui s’étalera du 27 au 29 septembre dans notre département sous l’impulsion du tout nouveau cluster aéronautique de Mayotte et de l’association M’safara. Familles, passionnés et professionnels du secteur sont attendus en masse par les organisateurs de la manifestation sur l’aérodrome de Pamandzi. Pour l’occasion, le lieu se transformera en centre de découvertes autour de l’aviation.
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Mawahiboudine Matroukou, co-organisateur de cette manifestation avec Hakim Ahmed.
Les journées de samedi et dimanche sont destinées respectivement au grand public et aux passionnés d’aviation.
En gestation depuis plusieurs mois, l’idée d’organiser la fête de l’aviation sur le sol mahorais se concrétise enfin. L’événement se tiendra en fin de semaine, du 27 au 29 septembre sur l’aérodrome de Pamandzi. Une initiative à mettre à l’actif de l’association M’safara et du cluster aéronautique de Mayotte, qui vient de voir le jour sous les efforts combinés de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCI) et de la Direction des services de l’aviation civile océan Indien (DSAC OI). « L’idée était d’impulser une synergie afin de porter un événement permettant à tous les opérateurs aéronautiques de pouvoir présenter au public leurs activités respectives et aussi faire découvrir à la population mahoraise le monde de l’aviation », explique Mawahiboudine Matroukou, co-organisateur de cette manifestation avec Hakim Ahmed, membre de l’association M’safara. Ces derniers prévoient de mettre l’accent sur la découverte par le public des différents secteurs contenus dans le terme aviation, au-delà du transport commercial assuré par les grosses compagnies aériennes qui capte traditionnellement l’attention des usagers.
Présenter la diversité des métiers
« Il y a aussi une petite aviation qui existe sur Mayotte et énormément de métiers annexes disponibles sur notre territoire assez peu connus du jeune public et de leurs parents qui aiguillent le choix de leurs enfants en matière d’orientation scolaire et professionnelle », fait remarquer Mawahiboudine Matroukou. Cette fête augure de belles perspectives pour le pôle des métiers de l’aéronautique du lycée polyvalent de Petite-Terre, qui a ouvert il y a un mois aux abords de l’aéroport Marcel-Henry pour former les futurs techniciens de l’aviation à Mayotte et à d’autres métiers liés à la sécurité aéroportuaire. C’est l’occasion de faire découvrir aux habitants de l’île toutes les autres professions, parfaitement accessibles à tous contrairement à l’idée que se fait une partie de la population. « L’objectif pour nous est de montrer que l’on peut être Mahorais tout en exerçant des métiers comme pilote d’avion, contrôleur aérien, technicien d’aviation, opérateur de drones, télé-pilote, professionnel d’ULM, etc… Les gens doivent savoir qu’il est possible actuellement de passer son brevet de pilotage très très jeune, à partir de 14 ans pour les ULM par exemple, et disposer de ce type d’appareil pour son loisir ».
Une ouverture au monde
Autant d’informations que les organisateurs de la fête de l’aviation estiment nécessaires à diffuser auprès du grand public afin de bien orienter la jeunesse locale. De par son statut européen (et le bénéfice de l’application des normes européennes qui sont les plus répandues dans le monde), Mayotte est en capacité de dispenser des formations diplômantes, lorsqu’elles existent, permettant de travailler dans différents pays du monde. Selon Mawahiboudine Matroukou, ce fait constitue une avancée majeure pour l’île qui va permettre au département de devenir un pôle de formations pour l’ensemble de l’océan Indien. La tenue de cette première fête de l’aviation à Mayotte cette année est en soi une réussite. En effet, elle s’est mise en place dans des délais très courts, en raison notamment de la nécessité de créer le cluster aéronautique pour la porter. Les différents acteurs engagés dans sa réalisation envisagent d’ores et déjà de la pérenniser dans le temps et donnent rendez-vous au public chaque année à l’aérodrome de Pamandzi. Ils n’excluent pas d’étendre certaines opérations à l’ensemble du territoire.
Du vendredi 27 septembre au dimanche 29 septembre, fête de l’aviation à l’aérodrome de Pamandzi.
Le programme de la fête
Vendredi 27 septembre : Journée scolaire. Les festivités débuteront avec une journée spécialement dédiée aux élèves de Mayotte. Spécialement dédiée aux élèves de Mayotte, la première journée permettra aux jeunes pourront découvrir les coulisses du secteur aéronautique, ses métiers et ses innovations, à travers des ateliers pratiques et des démonstrations.
Samedi 28 septembre : Journée grand public. Le moment fort de cette journée sera une conférence à 14h animée par Christophe Ritter, Managing Partner, expert reconnu dans le domaine aéronautique, sur le thème : « L’impact d’un changement d’offre en sièges avec l’arrivée d’une nouvelle compagnie aérienne ». Des animations pour petits et grands, expositions d’avions, simulateurs de vol et bien d’autres surprises seront proposées tout au long de la journée. Entrée libre et ouverte à tous.
Dimanche 29 septembre : Journée des passionnés. Elle offrira aux visiteurs la possibilité de rencontrer des experts et des professionnels du secteur aérien, tout en participant à des discussions autour des innovations et des enjeux futurs de l’aéronautique à Mayotte. Ce sera également un moment privilégié pour les acteurs du secteur de se réunir et de collaborer autour des perspectives de l’île dans ce domaine. Entrée libre et ouverte à tous.
Vingt étudiants et étudiantes ont fait leur rentrée au campus connecté d'Hajangoua.
Face à l’inexistence de certaines filières sur l’île, plusieurs étudiants se voient obligés de suivre des cursus à distance. Pour faciliter leurs études, le campus connecté d’Hajangoua en accueille certains en leur mettant à disposition matériel et suivi pédagogique. Ce mercredi, vingt ont fait leur rentrée.
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Kalalohy Gaothiee, étudiante en première année de licence de lettres, ne souhaitait pas partir en métropole et s’éloigner de sa famille.
Sitirati Mroudjae, vice-présidente en charge de la Formation et de l'Enseignement supérieur de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), est venue donner des paroles d’encouragement lors de la rentrée, ce mercredi.
Vingt étudiants, dont onze pour la première fois, ont fait leur rentrée au campus connecté ce mercredi matin, à Hajangoua, dans la commune de Dembéni. Initiée en 2021 par la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) et remis à neuf cette année pour la somme de 300.000 euros, cette structure permet à celles et ceux inscrits dans un cursus à distance de pouvoir suivre les cours en visioconférence avec du matériel adapté, et surtout avec une équipe pédagogique en appui. « Ce campus permet d’accéder aux formations dans le supérieur et de bâtir un projet professionnel sur mesure », insiste Sitirati Mroudjae, vice-présidente en charge de la Formation et de l’Enseignement supérieur de l’intercommunalité. Avec un taux de chômage qui s’élève à 37% sur l’île, elle affirme que ce dispositif y a toute sa place, en citant en exemple les deux embauches qui ont déjà eu lieu parmi la dernière promotion de quatorze étudiants. On en retrouve de tous les cycles et de différentes filières comme le droit, la communication, la gestion ou encore la comptabilité, tant que le diplôme ne peut pas être obtenu dans un cursus en présentiel à Mayotte. Cette année, les locaux s’apprêtent également à accueillir quatre jeunes suivant une formation en orthoptie, qui ont déjà effectué leur première année à l’Université Paris-Diderot.
« Suivre les cours dans un environnement calme »
Quatorze l’an dernier, vingt cette année : le nombre d’inscrits pouvant profiter de ce type de structure est voué à augmenter, pour à terme, atteindre 170 sur l’ensemble de l’île. Car ce dispositif attire, faisant venir à lui des jeunes adultes de Kani-Kéli et même de M’tsamboro. « Suivre mes études ici, à distance, me permet de rester dans mon environnement, alors qu’en métropole, ça peut être compliqué d’être loin de sa famille ou de supporter le climat », justifie Kalalohy Gaothiee, qui est en première année de licence de lettres. Si elle reconnaît que suivre les apprentissages en visioconférence n’est pas toujours facile pour la concentration, elle s’y fait de plus en plus. Marie, étudiante de master 2 en stratégie et marketing, entame sa deuxième année sur le campus connecté. Sans cet endroit, réussir ses études serait compliqué pour la mère d’enfants en bas âges. « Chez moi, je ne peux pas travailler. Ici, je peux suivre les cours dans un environnement calme et profiter des nouvelles salles, du nouveau matériel », indique-t-elle.
Pour offrir davantage une vie universitaire à celles et ceux qui peuvent paraître isolés derrière leurs écrans, des activités sont déjà et vont être mises en place, comme un club de shimaoré, différentes sorties culturelles ou encore des virées en bateau.
Dans sa guerre contre une partie des entreprises du port de Longoni, la société Mayotte Channel Gateway, gérée par Ida Nel, vient de perdre une bataille au tribunal administratif de Mayotte.
Délégataire du Département de Mayotte pour la gestion du port de Longoni, Mayotte Channel Gateway (MCG) doit verser 501.923,32 euros à Maintenance industrielle mahoraise par décision du tribunal administratif. Dans sa décision rendue ce mardi, la justice a estimé que les tarifs appliqués par la société d’Ida Nel entre 2017 et fin 2021 n’étaient pas légaux.
Le procureur Ali Mohamed Djounaid clôt l’enquête sur la mort d’Ahmed Abdou, qui avait attaqué avec une arme blanche le président des Comores, Azali Assoumani, le 13 septembre. « Il n’existait ni blessures par arme à feu, ni par arme contondante ou tranchante », explique-t-il.
Pour justifier la fin de l’enquête, le chef du parquet de Moroni a confirmé via un communiqué, que le corps du jeune militaire, qui avait agressé le chef de l’État comorien, le 13 septembre, ne présentait pas de blessures. Une conclusion démentie formellement par la famille du défunt retrouvé sans vie dans sa cellule, le lendemain de l’attaque. La classe politique se dit également outrée par la fin des investigations.
C’est une annonce qui ne surprend vraiment pas beaucoup de monde au sein de l’archipel. Presque onze jours après l’annonce de son ouverture, l’enquête sur la mort « suspecte » de l’agresseur d’Azali Assoumani, est désormais close, a indiqué le parquet de Moroni. Dans un succinct communiqué publié dans les colonnes du journal comorien de service public, Al-Watwan, le procureur Ali Mohamed Djounaid a livré les conclusions de ses investigations qui, à première vue sont loin de faire l’unanimité. « Il n’existait ni blessures par arme à feu, ni par arme contondante ou tranchante. Suivant ces éléments, le Parquet estime qu’il n’y a pas d’opportunité de poursuivre d’enquête », précise le communiqué lequel rajoute que c’est le docteur Naoufal Boina, le directeur du service de santé militaire -l’hôpital où sont admis l’ensemble des corps des forces armées-, qui a établi le certificat de décès. A travers cette déclaration écrite de la justice comorienne, l’on apprend par ailleurs que la mort du jeune agresseur, qui était âgé de 24 ans, serait survenue le samedi 14 septembre à 2h du matin.
Démenti de la famille
Ce communiqué, a très vite été démenti par un membre de la famille du défunt, contacté mercredi matin par Flash Infos. Mais par prudence, la source n’a pas donné plus de détails. Elle a toutefois rapporté que le corps leur avait été remis sans restriction ni indication spécifique à suivre pendant le lavage et l’enterrement. En effet, ce silence des proches du gendarme qui n’osent pas divulguer des informations sur l’état dans lequel se trouvait Ahmed Abdou (le nom de l’assaillant), s’expliquerait en partie par les récentes et brèves interpellations visant quelques membres de la famille de l’assaillant. Le père, le petit frère, ainsi que l’un de ses oncles, avaient tour à tour étaient convoqués à la gendarmerie, les jours suivant l’inhumation de Fanou- le sobriquet du militaire -, qui a lieu samedi, soit donc le lendemain de son acte. Ce-jour-là, au cours d’un bref point de presse tenu dans son bureau situé au palais de justice, le procureur Ali Mohamed Djounaid a informé la presse et l’ensemble des Comoriens que le gendarme suspecté de tentative d’assassinat contre Azali était retrouvé seul gisant au sol dans sa cellule. Le lieu de détention n’avait pas été communiqué. Le parquetier a pris seulement le soin de souligner que le suspect n’avait pas pu être interrogé. « Après son interpellation, la sécurité du président l’a remis aux enquêteurs qui l’avaient laissé se calmer », a poursuivi le magistrat qui dans la foulée avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de la mort de l’agresseur du chef de l’État comorien, lequel se trouve déjà à l’étranger. Moins de deux semaines après cette déclaration, le Parquet clôt donc ses investigations car il n’y aurait pas eu des traces de blessures sur la dépouille du militaire dont la mort, ne va jamais permettre de connaitre ses motivations. Plus étonnant, en dépit de l’établissement d’un certificat médico-légal, les causes du décès de Fanou n’ont pas été révélées par la justice dans son communiqué. En gros, les zones d’ombres subsistent encore, déplore une partie de la classe politique comorienne qui n’a pas tardé à réagir.
Toujours des zones d’ombre
C’est le cas de Jaffar Abbas, coordinateur des candidats de l’opposition ayant pris aux dernières élections de janvier. « En donnant des informations à l’emporte-pièce, comme dans son habitude, le parquet de Moroni ne fait que se décrédibiliser. C’est plutôt un effet boomerang qui s’abat sur le communicant. La tuerie d’un jeune arrêté – sain et sauf – par la sécurité présidentielle suite à une agression du chef d’État ne sera jamais comprise par la population », déplore Jaffar selon qui « cet énième communiqué – si léger – ne vient que donner raison que le pays n’a pas de justice mais plutôt d’injustice comme l’a clairement déclaré l’ex- président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi lors de son faux procès ». L’opposant pense que le Parquet aurait mieux fait de se taire. Même son de cloche pour l’ex-ministre de la Justice, Fahmi Said Ibrahim, qui lui aussi avait réclamé des explications sur la mort du jeune détenu. L’avocat reconnait que le communiqué du procureur le trouble. « Les blessures physiques ne sont pas les seules causes pouvant entraîner la mort. Mais, en fin de compte, pourquoi avoir ouvert une enquête si tout était aussi clair dès le début », tacle l’homme politique. L’ancien candidat à l’élection présidentielle, Mohamed Daoud, a également fait transmettre à la presse une réaction. Tout puissant ministre de l’Intérieur d’Azali, de 2016 à 2021, il promet de saisir l’ONG Amnesty internationale. Tout cela parce que « le communiqué du procureur de la République n’apporte pas d’autres éléments nouveaux ni convaincants que ceux qui ont été dits, donc il ne répond pas aux multiples questions que l’opinion nationale ou internationale se pose sur les circonstances du décès en détention de ce jeune gendarme ».
Le 13 septembre, Azali Assoumani a été agressé au couteau, mais il a survécu. Toutefois, lors de sa première apparition, on le voyait avec des pansements sur le front, ainsi que dans les deux mains. Selon la présidence, il se trouve au Maroc et regagnera Paris, où il prendra part au sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). À l’Assemblée générale des Nations Unies, il y est représenté pour la première fois par son ministre des Affaires étrangères, Mbae Mohamed.
Les élections de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Mayotte se dérouleront le mercredi 20 novembre. Les candidatures devront être déposées entre le 1er octobre et le 10 octobre (midi) à la préfecture de Mayotte (direction des relations avec les collectivités locales et du foncier public – bureau des élections). Le scrutin se fait sous forme de liste, chacune d’entre elles doit avoir « un nombre de candidats au moins égal à 35, au moins quatre candidats pour chacune des catégories qui regroupent les activités figurant à l’article R.111-1 du code de l’artisanat (alimentation, bâtiment, fabrication, services) parmi les 18 premiers candidats de la liste, au moins un candidat inscrit dans la section métiers d’art du répertoire des métiers parmi les sept premiers candidats de la liste et au moins deux candidats de chaque sexe par groupe de cinq candidats », stipule la préfecture de Mayotte.
Les informations relatives au dépôt des candidatures ainsi que les dossiers de candidature sont disponibles sur le site internet de la préfecture, à l’adresse suivante : https://tinyurl.com/yzd4yt8e.
L’information donnée par un média local selon laquelle un élève a fait une tentative de suicide au collège de Majicavo-Koropa, ce mercredi matin, est démentie par le rectorat de Mayotte, par l’intermédiaire d’un communiqué. « Il s’agit d’un élève en situation de handicap relevant normalement d’un institut médico-éducatif, mais sans prise en charge. Lors d’une crise ce [mercredi] matin, l’élève s’est mis en danger, mais a été immédiatement protégé par les personnels en présence. Les services de secours sont intervenus très rapidement », explique l’académie.
Celle-ci invite à la prudence quant à la diffusion de ce type d’information.
« Il serait souhaitable, à l’avenir, avant toute diffusion dans les médias, que les informations relatives à des situations particulières d’élèves, a fortiori mineurs, soient traitées avec la plus extrême prudence, dans le respect des jeunes et des familles », précise le rectorat.
Le conseil départemental de Mayotte, en partenariat avec la mairie d’Acoua, participe à la Journée nationale d’action pour la santé des femmes. Cet événement se tiendra, le samedi 5 octobre, de 8h à 13h à l’ancien plateau d’Acoua. Au programme, deux tables rondes porteront sur la « définition de la santé et de la charge mentale », ainsi que les « actions autour de la santé ».
Les dimanche 29 et lundi 30 septembre, de 8h30 à 16h30, le conseil départemental de Mayotte organise un colloque sur l’avenir de l’institution cadiale et l’organisation du culte. Au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana, experts locaux et nationaux seront réunis pour repenser le rôle des cadis. Depuis la départementalisation de Mayotte, ils ont vu leur rôle évoluer et osciller entre médiation sociale et religieuse. Ce colloque a pour but de redéfinir leurs fonctions sur l’organisation du culte et les questions liées à la transformation sociale de Mayotte. Des discussions porteront sur les principes de laïcité, la jurisprudence musulmane, les perspectives de financement pour l’autonomisation de l’institution cadiale. L’enjeu selon le conseil départemental est de renforcer la cohésion sociale, prévenir les radicalisations et éviter la marginalisation de l’islam dans ce le futur cadre institutionnel. Le public aura la possibilité de participer aux échanges et débats par skype : https://skype.lifesizecloud.com/17600063 et lifesize : https://call.lifesizecloud.com17600063
Le programme de la septième édition de la Nuit du Droit, qui a lieu le jeudi 3 octobre, concerne cinq territoires ultramarins, mais pas Mayotte. Ainsi, des animations sont prévues en Martinique, à Basse-Terre, à Cayenne, à Pointe-à-Pitre et à Saint-Pierre de La Réunion. C’est l’occasion de découvrir ou redécouvrir la place du droit, des institutions et des métiers du droit et d’aller à la rencontre de parlementaires, de magistrats, d’avocats, de notaires, d’universitaires, etc. Au programme : représentation théâtrale, simulation de procès, magie, concours d’éloquence, conférence et table ronde.
Suite à des contrôles effectués par les services de l’État sur des boissons en canette, la présence de bisphénol A, un perturbateur endocrinien, a été détecté dans six d’entre elles : le Cheers Orange Flavour, le Rita Guava, le Star Cola, le Coca Cola Original Taste, le Ice Coffee – Cappuccino et le Double Seven Energy Drink. Par mesure de précaution, les lieux de ventes concernés sont en train de procéder au retrait de la vente de ces produits et de rappeler ceux déjà vendus aux consommateurs. Il est ainsi demandé à ces derniers de ne pas consommer ces boissons en canette et de les rapporter là où ils les ont achetées. “En parallèle de ce plan de retrait et de rappel, les services de l’État accompagnent les opérateurs économiques de la distribution dans la conduite des plans de contrôle, puis a également pour objet de faire cesser l’importation de ces six produits concernés”, ajoute la préfecture.
Avec la nomination de Thani Mohamed Soilihi, Mediapart ressort l’histoire d’un échange de collaborateurs datant de 2015 impliquant l’ex-sénateur mahorais et son collègue Joël Guerriau.
Le journal en ligne, Mediapart, vient de publier un article concernant le nouveau secrétaire d’État à la Francophonie et aux partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi, ressortant une histoire déjà dévoilée en 2017. En effet, en 2015, le Sadois a embauché la femme d’un collègue sénateur, tandis que ce dernier a fait de même avec un collaborateur du parlementaire mahorais.
C’est le revers de la médaille d’une nomination à un poste exposé. Devenu le premier Mahorais à entrer au gouvernement, samedi soir, Thani Mohamed Soilihi se retrouve sous les feux des projecteurs et voit son nom en tête d’un article de Mediapart, ce mercredi matin. Celui-ci a pour titre : « Le nouveau ministre de la francophonie rattrapé par un micmac d’emplois familiaux au Sénat »et reprend une histoire déjà dévoilée par Ouest-France en 2017.Le Mahorais se trouve indirectement concerné par l’affaire Joël Guerriau, du nom de ce sénateur de Loire-Atlantique. Ce parlementaire, alors que la soumission chimique est au cœur de l’actualité avec le procès de Dominique Pélicot (un septuagénaire qui a drogué sa femme pour que d’autres hommes puissent la violer), a été écarté du Sénat parce qu’il est accusé d’avoir drogué la députée Sandrine Josso en 2023. La question de son retour au Palais du Luxembourg pose actuellement question, tout comme ses pratiques pendant sa carrière politique. C’est là que Thani Mohamed Soilihi rentre en jeu.
En 2015, le sénateur Joël Guerriau (au centre, à côté de Thani Mohamed Soilihi) avait participé à une visite sénatoriale à Mayotte.
En 2015, Joël Guerriau s’est retrouvé en difficulté pour garder son épouse Christine en tant qu’assistante parlementaire. Les règles d’embauche des assistants ont évolué avec la création de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (elles ont été durcies depuis avec l’affaire François Fillon). L’élu de Loire-Atlantique, alorsvice-président de la délégation outre-mer, avait proposé au sénateur mahorais de devenir le nouvel employeur de sa femme, après une visite du couple dans l’archipel mahorais.
« Je n’y ai pas vu de malice »
« Christine avait de réelles compétences mais j’avais atteint mon quota de collaborateurs pour pouvoir la recruter. Joël m’a donc proposé cette formule avec l’embauche de Moussa, je n’y ai pas vu de malice », a indiqué Thani Mohamed Soilihi, dans une citation rapportée par Mediapart. En 2017, il avait été déjà interrogé sur le sujet par Ouest-France. « Nous avons sympathisé et [Joël Guerriau] m’a dit qu’il pouvait me faire profiter de l’expérience de sa collaboratrice, qui est aussi son épouse, sur des questions de droits européens. Nous avons donc effectué cet échange tout à fait légal. Mme Guerriau a été payée 1.195 euros, soit beaucoup moins que quand elle travaillait pour le sénateur Guerriau », avait-il précisé à propos de cette mission d’un an.
En contrepartie, le dénommé Moussa a bien été embauché par Joël Guerriau durant une courte période. Mediapart affirme toutefois que « le travail effectué à l’époque par Moussa T. n’a pas marqué les esprits » et révèle que celui-ci était resté à Mayotte le temps de sa mission. En 2017, Joël Guerriau avait lui-même défendu son collaborateur mahorais dans Ouest-France, rappelant qu’il avait besoin de quelqu’un sur les sujets ultramarins. « Le collaborateur du sénateur Thani m’a aidé à comprendre des choses. On avait tout simplement deux compétences qui se croisaient avec une plus-value certaine. Fallait-il s’en priver ? », arguait le sénateur d’Horizons, photo du collaborateur au Sénat et feuilles de salaire (de 900 euros) à l’appui.
Premier Mahorais à entrer au gouvernement, Thani Mohamed Soilihi vit une autre première dont il se serait bien passé avec cet article de Mediapart.
L’affaire des procurations frauduleuses de Bandraboua a marqué le scrutin législatif de 2022, amenant même son annulation. Sept ans après, Ramlati Ali a dû s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou.
Dix-huit mois de prison avec sursis, 15.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité ont été requis contre l’ancienne députée Ramlati Ali, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. En 2017, pendant les élections législatives, elle et plusieurs de ses soutiens auraient mis un système en place pour établir de fausses procurations grâce à un médecin et un gendarme un peu trop complaisants. Le délibéré sera connu le 22 octobre.
« Ce qui s’est passé à Bandraboua, je l’ai découvert à la télévision. Je n’étais pas au courant », se défend toujours Ramlati Ali, devant le tribunal correctionnel de Mamoudou, ce mardi. La députée de la première circonscription Mayotte de 2017 à 2022 traîne cette affaire comme un boulet depuis la toute première année de son mandat. Ainsi, avant et pendant l’élection, son camp aurait établi des procurations de personnes âgées sans qu’ils en aient eu connaissance ou même en leur absence. Le conseil constitutionnel avait même annulé le scrutin à cause d’une suspicion de fraude et en raison d’un écart minime de 54 voix avec son adversaire du second tour, Elad Chakrina (Les Républicains). La revanche n’avait pas souri au deuxième (la socialiste passée ensuite à La République en marche l’a emportée à la fin mars 2018 avec 55% des voix), mais l’enquête pénale s’est poursuivie en parallèle du nouveau mandat.
Sept ans après, la médecin de 63 ans a donc dû s’expliquer en compagnie de sept coprévenus. Celle-ci confirme qu’il y avait bien un rabattage mis en place pour recueillir des procurations afin d’obtenir des voix supplémentaires. Une méthode souvent éprouvée à Mayotte, mais qui s’est avérée dévoyée dans les communes du nord de Grande-Terre plus favorables au candidat LR. La gendarmerie a ainsi découvert que 38 procurations ont été signées au mépris des règles électorales, 21 ayant servi au scrutin contesté. Une partie des mandants n’a pas souvenir d’avoir signé ces documents ou alors indiquent ne pas savoir ce qu’ils signaient. Plus grave, au moins trois n’étaient même pas à Mayotte quand les procurations ont été faites. Alors que le juge Ludovic Duprey demande : « A qui profite le crime ? », l’ancienne parlementaire répond qu’elle ne sait pas, mais qu’elle « ne cautionne pas ».
Des vérifications non effectuées
Le gendarme en charge des procurations s’est rapidement retrouvé dans l’œil du cyclone, il avait d’ailleurs rapidement admis sa faute auprès de sa hiérarchie. Au tribunal, Ahamadi Boura, l’ex-commandant de la brigade de gendarmerie de M’tsamboro, arrive rapidement au bout de la patience des juges en raison de ses réponses souvent vagues. « Si c’est pour enfiler des perles, ce n’est pas la peine », s’énerve le président du tribunal correctionnel de Mamoudzou. Son rôle s’est avéré primordial dans l’établissement des procurations. En tant qu’officier de police judiciaire, c’est lui qui était chargé de vérifier les identités et si les demandes de procurations sont bien remplies. Il devait surtout constater par signature que le mandant ne pouvait pas se déplacer jusqu’au bureau de vote pour des raisons médicales, chose qu’il n’a jamais été faite avec les demandes incriminées. « J’ai commis une faute professionnelle », reconnaît celui qui s’est lui-même présenté aux élections législatives en 2022. Par deux fois, il a récupéré une enveloppe contenant 19 procurations chacune. Lors de la seconde, le vendredi avant le second tour, il est en repos quand il croise l’un des prévenus, soutien de la candidate, qui apporte formulaires et pièces d’identité. Malgré la présence d’autres officiers de police judiciaire qui auraient pu faire les vérifications, ce jour-là, c’est de sa propre initiative qu’il a validé les procurations et remis les documents sans aller faire les vérifications au domicile des concernés. Selon lui, le fait qu’il était le seul OPJ à parler shimaoré disqualifiait ses collègues de s’en occuper.
Il dément toutefois avoir voulu participer à un quelconque système de triche. Quant aux appels répétés (neuf fois) avec la candidate, les deux s’accordent à dire qu’elle souhaitait le soutien du seul commandant de gendarmerie mahorais. « On m’a dit qu’il fallait qu’il me soutienne. Il fallait absolument que je le convaincs », explique la Pamandzienne. Autre élément relevé au cours de l’instruction, les appels récurrents entre le frère du gendarme et la médecin. Les deux ont travaillé ensemble à l’hôpital de Mamoudzou, mais les échanges sont allés bien au-delà, dont l’un seulement une heure après la garde à vue du major en août 2017. Celle-ci s’est déroulée de manière très particulière parce qu’il a pu profiter d’assez de libertés pour téléphoner de nombreuses fois à ses proches dont son frère ou le maire de Bandraboua, Fahardine Ahamada. « C’est quoi le rapport avec l’affaire ? », s’offusque l’ex-gendarme. « Ça montre votre respect de la loi », répond le président du tribunal.
« Une collègue que je croyais honnête »
L’intervention du médecin dans le procédé utilisé est aussi au cœur de l’enquête. Car en 2017, il fallait établir un certificat pour pouvoir établir une procuration pour raison médicale. « J’ai fait une bêtise, je n’ai pas fait mon travail de médecin », admet-il. « Pendant le week-end, Ramlati Ali me dit qu’elle ne pouvait pas se déplacer pour les certificats médicaux », se souvient-il. En effet, elle estimait qu’intervenir elle-même pour faire les certificats médicaux ferait mauvais genre. Elle a alors sollicité son ancien collègue travaillant à Dzoumogné. Inquiet des répercussions, il a été rassuré par la candidate. « Ne t’inquiète pas, ils sont tous à Mayotte », lui a-t-elle assuré, alors que l’enquête a montré que trois étaient à La Réunion à ce moment-là. Pensant n’avoir affaire qu’à une dizaine ou une quinzaine de cas, le médecin du nord découvre une liste avec un trentaine de noms dans sa boîte de lettres. Et ce n’était pas le seul problème. « Comment je pouvais faire des certificats avec une adresse incomplète ? », s’est-il inquiété. Il a donc décidé d’aller au plus vite en faisant des certificats sans rencontrer les patients. Puis, il a remis l’enveloppe à sa voisine qui soutenait Ramlati Ali. « J’ai fait confiance à une collègue que je croyais honnête », a-t-il déclaré ensuite aux enquêteurs.
La même « naïveté » se retrouve chez les « rabatteurs » ayant recueilli les procurations et transmis les certificats. « – Vous connaissez le principe de la procuration ? – Non. – Pourquoi vous vous portez volontaire pour aller les chercher ? », demande alors Stéphanie Pradelle, procureure de la République adjointe, à l’une des coprévenues. Ceux que l’avocat d’Elad Chakrina, maître Jean-Jacques Morel, a qualifié de « lampistes » ont vu le Parquet demander six mois de prison avec sursis, 1.500 euros d’amende et un an d’inéligibilité à l’encontre de quatre d’entre eux. Huit mois de prison avec sursis, 2.000 euros d’amende et un an d’inéligibilité ont été requis contre celui qui récupérait les enveloppes. Leurs avocats, maîtres Abdel-Lattuf Ibrahim et Erick Hesler, ont demandé leur relaxe, plaidant une méconnaissance soit de la procédure soit qu’ils participaient à une fraude. « A quel moment ils avaient un pouvoir quelconque ? Ils n’avaient pas d’intention réelle de frauder », plaide le deuxième, qualifiant ce procès de « pas l’affaire du siècle ». S’il y a condamnation, il demande que ce ne soit pas inscrit au casier de ses trois clients qui sont fonctionnaires.
« Face apparente de l’iceberg »
Pour maître Jean-Jacques Morel, ces fausses procurations ne sont que « la face apparente de l’iceberg ». Dans cette même commune de Bandraboua, les enveloppes étaient plus nombreuses que les signatures sur les feuilles d’émargement. « On a volé l’entrée d’Elad Chakrina au Palais Bourbon », estime celui qui était élu LR à La Réunion, avant de passer au Rassemblement national. Selon lui, si Ramlati Ali informait son confrère que les mandants étaient tous à Mayotte, c’est qu’elle savait que le médecin n’irait pas plus loin pour établir les certificats médicaux. Il demande 6.000 euros de dommages et intérêts pour son client.
La procureure adjointe partage le même avis. Du système mis en place pour faire des procurations frauduleuses, « elle en a été acteur », arguant qu’elle savait qu’elle ne pouvait pas faire les certificats. « Elle est en contact avec tous les acteurs du dossier », fait remarquer la magistrate. Elle requiert dix-huit mois de prison avec sursis, 15.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre l’ancienne élue. Elle ne mâche pas non plus ses mots à l’encontre du gendarme. Alors qu’il a fait toute sa carrière à M’tsamboro, elle y voit un problème. « A un moment, il y a une porosité », considère-t-elle. Elle demande un an de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende, deux ans d’inéligibilité et trois ans d’interdiction de la fonction publique contre celui qui est aujourd’hui retraité. Et pour le médecin, huit mois de prison avec sursis, 2.000 euros d’amende et un an d’inéligibilité.
« Il n’y a rien d’organiser »
Avocat du médecin justement, maître Yanis Souhaili considère que s’il y a bien eu une faute déontologique avec l’établissement de faux certificats médicaux, il n’y a pas nécessairement une infraction pénale. Il concède qu’à Mayotte l’enjeu est « capital avec ces procurations », qu’elles représentent une part non négligeable des votants. « On va voir les personnes âgées pour faire des procurations. On sait qu’il y a des gens un peu simplets, on leur demande une procuration. Ça fonctionne comme ça », donne-t-il comme exemple. Pour lui, son client doit être relaxé parce rien démontre « une intention de faire un faux. Il n’y a rien d’organiser. À part cet échange (N.D.L.R. avec Ramlati Ali), il ne connaît personne dans ce dossier. Il ne sait pas même pas qui a mis l’enveloppe dans sa boîte aux lettres ». Il rappelle également que la loi a changé et que ça ne peut être considéré comme une faute puisque l’avis médical en se présentant chez le mandant n’est plus requis, s’appuyant sur plusieurs jurisprudences sur le sujet. Sur les réquisitions, en cas de condamnation, il n’est pas inquiet parce que le médecin « n’a aucune ambition politique ». Il recommande de « réduire de moitié l’amende et de réduire la peine de prison ».
Maître Iqbal Akhoun, qui a commencé l’audience par une demande de nullité à cause d’une ordonnance de renvoi « qui n’est pas assez claire », trouve que l’ex-commandant de gendarmerie a déjà bien payé son erreur. « Quel jugement ! Un contrôle judiciaire de sept ans, une mutation forcée, une rétrogradation et une interdiction d’exercer son métier. » Rappelant que c’est le courrier envoyé à sa hiérarchie qui a déclenché, il considère que l’acte du gendarme en 2017 « n’est pas une manœuvre frauduleuse, c’est une omission ».
Maître Raphaël Gauvain, qui a connu Ramlati Ali sur les bancs de l’Assemblée nationale (il était député de Saône-et-Loire de 2017 à 2022) avant de la défendre au tribunal, évoque une femme « extrêmement travailleuse ». Il questionne : « Est-ce qu’elle a fait un acte positif ? ». Selon lui, il n’y a pas d’élément matériel qui permet de montrer qu’elle demande au médecin de faire des faux certificats. Pareil pour les appels téléphoniques au major, il réitère que c’était pour chercher un soutien. Il rappelle que la députée a été pénalisée lors de son mandat « parce qu’elle n’a pas pu se rendre dans le Nord de Mayotte », à cause de son contrôle judiciaire qui lui interdisait de rencontrer ses soutiens devenus coprévenus.
Pour « cette affaire lui pèse énormément », l’ex-députée devra attendre le délibéré qui sera donné le 22 octobre.
Jusqu’à quinze ans requis pour l’agression d’un candidat
C’est aussi une histoire d’élection qui a pris place à la cour d’assises jusqu’à ce mercredi. Onze jeunes hommes, dont trois étaient mineurs à l’époque, s’en sont pris à un candidat de la commune de Dembéni avant les élections municipales de 2020, Boinaidi Midiar Djadjou, le passant à tabac, le 2 février 2020, après un meeting. Un acte politique, selon lui, qui est pourtant compliqué à prouver. Pour le groupe venu de Tsararano et qui est jugé pour tentative de meurtre, il s’agissait plutôt d’une revanche contre le village voisin après l’agression de l’un des leurs. Armés de machettes, couteaux, pierres, ils ont organisé une expédition punitive à Dembéni quand ils sont tombés sur le candidat. Ce mardi, l’avocat général, Albert Cantinol, a requis quatre ou cinq ans pour le mineur dont l’implication est jugée moindre. Il s’agit de la peine minimum dans le groupe. Les quatre réquisitions les plus lourdes sont de 13, 14 et deux de 15 ans, ces deux dernières concernant des individus de 24 et 26 ans.
Une quarantaine de jeunes recrues ayant rejoint les rangs du RSMA ont été présentés au drapeau lors d’une cérémonie.
Une quarantaine de jeunes ont rejoint les rangs du régiment du service militaire adapté (RSMA) afin de suivre un cursus professionnalisant. Ce mardi, ils étaient mis à l’honneur à l’issue de leur formation militaire initiale de deux mois, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation au drapeau, qui était délocalisée à Chirongui.
Ce mardi matin, le contingent d’août de nouvelles recrues au régiment du service militaire adapté (RSMA) a été présenté au drapeau lors d’une cérémonie qui s’est tenue devant le pôle culturel de Chirongui. « Tout volontaire du service militaire adapté qui s’engage dans les rangs du régiment doit être présenté au drapeau, car c’est le symbole de la France, de la patrie, de la nation », explique le colonel Benjamin Soubra, chef de corps du RSMA. Une à deux sections de nouveaux formés sont introduites ainsi par mois, une fois sur deux au sein même du régiment à Combani. Les autres fois, l’intronisation a lieu dans une commune différente, comme une manière de montrer l’exemple aux autres jeunes qui pourraient être amenés à s’engager. « On forme ceux les plus en difficulté pour qu’ils puissent s’insérer dans le monde professionnel” » décrit le colonel, qui précise que 60% des élèves auprès desquels le régiment travaille arrivent illettrés.
Chauffeur, soudeur ou plombier
La quarantaine de femmes et d’hommes âgés entre 18 et 25 ans mis à l’honneur ce jour a suivi une formation initiale militaire de deux mois. « On leur apprend à se comporter comme un citoyen, à respecter des horaires de travail, avoir une tenue convenable, respecter ses chefs », développe celui au commandement du régiment depuis juillet. Ensuite, chacun rejoint une des 22 filières pour suivre une formation professionnelle. Certains deviendront agent de restauration, d’autre chauffeur, soudeur ou encore plombier. Le taux d’insertion suite à cette expérience est estimé à 85% par Benjamin Soubra. Le major de promotion, Ambdillatuf Chadhuili, lui, compte bien devenir agent administratif : « J’aimerais plus tard que le régiment m’envoie en formation en métropole pour bien acquérir de l’expérience ». Le jeune homme, qui s’apprête aura 22 ans en octobre, est fier d’avoir été distingué parmi son contingent. « Ce qui m’a marqué c’est quand on était au terrain, on a beaucoup travaillé », retient-il de ses deux mois d’apprentissage militaire.
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Le drapeau français a été présenté au nouveau contingent, comme le veut la tradition.
Le colonel Benjamin Soubra, chef de corps du RSMA, a remis la médaille de bronze de la défense nationale à six formateurs du régiment.
Les nouveaux volontaires ont défilé dans les rues de Chirongui à l’issue de la cérémonie.
Ce mardi, lui et ses camarades ont reçu l’insigne du RSMA, figurant l’hippocampe symbole de Mayotte, avant de réciter le code du volontaire. « Être volontaire, c’est décider de prendre en main son avenir. Ce choix force notre respect. Vous êtes déjà des modèles pour toute la jeunesse mahoraise », leur a déclaré le chef de corps. Au préalable, plusieurs formateurs ont reçu des décorations, dont six récipiendaires de la médaille de bronze de la défense nationale qui souligne leur engagement au sein du régiment. La cérémonie s’est terminée avec un défilé des nouvelles recrues dans les rues de Chirongui.
Spécificité de Mayotte, le châle est autorisé à l’école. S’il est noué comme un voile à connotation religieuse, il est interdit. photo d’illustration
Début septembre, il était révélé qu’au lycée des Lumières à Kawéni les coiffures des garçons allaient être réglementées. Une décision qui a fait grand bruit mais qui ne verra finalement pas le jour. La question de réglementer les coupes de cheveux est l’occasion de rappeler quelles tenues sont interdites à Mayotte par l’Éducation nationale.
En collaboration avec les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui, et Kani-Kéli, la communauté de communes du Sud organise, samedi 28 septembre, le marché agricole et d’artisanat du Sud. Le rendez-vous est donné de 8h à 13h devant l’école La Rose dans la commune de Kani-Keli, pour découvrir les exposants et les produits locaux.