Championne de France de relais en 2023, l’équipe du Racing club de Mamoudzou formée par Raphaël Mohamed, Djassim Ahamada, Mohamed « Benji » Ousseni, Kamel Zoubert et Soyifidine Saïd va défendre son titre, les 19 et 20 octobre, au stade Jean-Leroi à Blois (Loir-et-Cher). Ce relais 100% mahorais avait vu le jour dans la foulée des Jeux des Iles de l’océan Indien à Madagascar où les sprinteurs et hurdlers de l’île aux parfums avaient été déjà performants. Cette fois-ci, les cinq licenciés du club de Mamoudzou s’alignent sur les distances du 4x100m et du 4x200m. L’année dernière, toujours à Blois, ils avaient été titrés sur la première. « On espère ramener les médailles à Mayotte », confie « Benji », qui avait assuré le dernier relais vainqueur en 2023.
Athlétisme : les Mahorais vont défendre leur titre national en 4x100m

Le transport scolaire perturbé ce samedi
Les services de ramassage scolaire demeurent perturbés sur le réseau halO’. Transdev informe que des perturbations sont à prévoir ce samedi 5 octobre et espère un retour à la normale le lundi 7 octobre. Des perturbations qui ont lieu dans un contexte de droit de retrait exercé par les chauffeurs de bus, revendiquant de meilleures conditions de travail et de sécurité.
L’intersyndicale du Département de Mayotte fait part du « désarroi des agents »

Pour sa rentrée politique, Ben Issa Ousseni a accordé plusieurs interviews aux médias locaux. Outre la presse papier, comme celle accordée mercredi à Flash Infos, le président du conseil départemental de Mayotte était reçu dans l’émission Zakweli de nos confrères de Mayotte La 1ère, ce vendredi matin. Ses paroles, et surtout l’absence d’une mention à l’encontre de ses agents, a entrainé la rédaction d’un communiqué de l’intersyndicale regroupant CGT-Ma, CFDT Interco, SNT, FO, FSU et Snuter. « Ses propos ont plongé les agents dans un désarroi profond et une grande crispation, nous obligeant à réagir fermement. L’intervention du président a fait totalement abstraction des agents du conseil départemental, démontrant une vision qui ne les inclut à aucun moment », est-il déploré. L’intersyndicale considère qu’il n’y a eu « aucune réalisation d’infrastructures structurantes depuis dix ans, en partie en raison d’un cadre de travail détérioré et inadapté aux enjeux actuels ». Elle dénonce l’accumulation de « contrats de court terme », ainsi que « des commandes de complaisance et des locations de locaux inadaptés, dilapidant des millions d’euros par an ». Une gestion qui aurait des conséquences sur le budget de la collectivité.
« Une gouvernance autoritaire »
« La grève de 2015 avait pour revendication phare la création de la cité administrative du département, soulignant le manque de structures adéquates pour travailler », rappellent les syndicats. Sur ce point, Ben Issa Ousseni avait réaffirmé dans nos colonnes sa volonté de construire la cité administrative et l’hôtel de région pour « plus de soixante millions d’euros ». Mais les syndicats s’inquiètent « d’une organisation administrative actuelle ne valorise pas les compétences mais favorise le copinage, engendre une souffrance morale et physique parmi les agents. Le « bore-out » (N.D.L.R. l’ennui au travail) s’est installé, faute de sens dans leur travail, et les talents quittent le département ». Lors du comité social territorial (CST) du 25 septembre, qui a abordé les organigrammes des directions, la réunion se serait tenue sans la présence de représentants syndicaux. « Cette approche, comparable à une gouvernance autoritaire de type « 49.3 », marginalise l’avis du personnel, et démontre que le plan de mandature du président ne prend pas en compte les agents du département », considère l’intersyndicale, qui invite les agents à une réunion d’information syndicale, le jeudi 10 octobre, à 9 heures, au siège du conseil départemental à Mamoudzou.
Saïd Larifou : « Les Comores ne sont pas un pays sûr »

De passage à Mayotte, Saïd Larifou, ancien candidat aux élections présidentielles de l’Union des Comores en 2002, est revenu sur les circonstances troubles de la disparition d’Ahmed Abdou, militaire décédé à la suite de son agression envers le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, lors d’une conférence de presse ce mercredi. L’opposant politique condamne les violences de son régime. L’avocat annonce intenter des actions en justice auprès des instances internationales.
Avocat de l’ancien opposant politique devenu Premier ministre de la République du Sénégal, Ousmane Sonko, Saïd Larifou est un opposant politique au régime d’Azali Assoumani, président de l’Union des Comores. De passage à Mayotte, l’avocat et ancien candidat aux élections présidentielles de l’archipel en 2002 a tenu une conférence de presse à l’hôtel Maharajah à Mamoudzou ce mercredi, trois semaines après le décès trouble du militaire Ahmed Abdou auteur d’une agression envers Azali Assoumani.
L’occasion pour le président du parti Rassemblement pour une initiative Démocratique des Jeunes Africains – Parti des Comores pour la Transformation Économique et Sociale (RIDJA PACTEF), de dénoncer les dérives autoritaires du régime comorien : « Le pouvoir en place continue de torturer et de persécuter en toute en impunité. » Le parquet de Moroni, après avoir ouvert une enquête sur les circonstances du décès de l’assaillant, l’a finalement clôturée en « l’absence de blessure ». Une version démentie par la famille. Saïd Larifou demande la réouverture de l’enquête : « Il y a la preuve que ce jeune n’est pas mort naturellement. »
Reconnaître l’autoritarisme du régime comorien
Plusieurs décès sont survenus en détention au sein de l’Union des Comores. En mars 2023, un jeune de 24 ans, nommé Aymane Nourdine, est également décédé pendant sa garde à vue. L’avocat dénombre trente-neuf assassinats commis par le corps militaire, dès l’arrivée au pouvoir d’Azali Assoumani le 26 mai 2016. « Les Comores ne sont pas un pays sûr, on ne peut pas accepter que les juridictions internationales le considèrent comme tel. C’est un pays en plein désordre criminel », tranche le leader du RIDJA PACTEF.
L’avocat souhaite recourir au droit international pour dénoncer le régime. « Il y a des juridictions internationales, il y a des pays qui ont des compétences universelles, tous ces pays-là seront saisis pour dire la vérité. Et nous leur fournirons tous les éléments », ajoute-t-il. Durant ses voyages à Genève (en Suisse) et au Sénégal, il souhaite interpeller l’Union européenne et le Conseil de sécurité de l’ONU et amener des preuves auprès d’ONG comme Amnesty International. Par ailleurs, une rencontre a eu lieu avec le Haut-commissaire des réfugiés aux Nations Unies, Filippo Grandi. « Il faut que les autorités françaises soient vigilantes à cela. On ne peut pas fermer les yeux », déplore Saïd Larifou. Selon ses informations, des gendarmes témoins du drame et des circonstances de la mort d’Ahmed Abdou auraient fui les Comores dans les différentes zones de la région, en Tanzanie, au Rwanda et à Mayotte. « On dit que des jeunes fuient les Comores et viennent à Mayotte, et parfois les autorités françaises pensent qu’il s’agit d’une plaisanterie. C’est une triste réalité », décrit celui qui plaide pour davantage de reconnaissance du statut de réfugié envers les ressortissants comoriens. Une manière de reconnaître le régime autoritaire du président Azali Assoumani sur le plan international. L’avocat attend que sa plainte instruite à la Cour pénale internationale, vieille de trois ans, puisse aboutir.
Mayotte aussi touchée par l’inflation que le reste de l’Outremer
Ces dernières semaines, un mouvement social s’est déclenché en Martinique et à La Réunion contre la vie chère. Si Mayotte n’a pas suivi, le sujet la concerne tout autant. Explications avec Véronique Daudin, chef du service régional de l’Insee à Mayotte.
Flash Infos : Peut-on situer le niveau de vie des habitants de Mayotte ?
Véronique Daudin : En 2018, les 10% des habitants de Mayotte les plus aisés avaient un niveau de vie plancher six fois supérieur au 10% les moins aisés. Alors qu’il était quatre fois supérieur en 2011. Les inégalités se creusent. On l’explique par un afflux important d’une population étrangère, on est passé de 46% à 52% d’étrangers qui eux-mêmes possèdent les plus bas revenus, cela tire les revenus modestes vers le bas. Dans le même temps, dans cette période 2011-2019, il y a eu la mise en place de la sur-rémunération pour les revenus les plus aisés et une augmentation du Smic de 2% régulièrement avec un rattrapage suite à la départementalisation.
Le revenu disponible médian des habitants de Mayotte reste six fois plus faible que les habitants de métropole. Et on le sait, 77% du territoire vit sous le seuil de pauvreté. Cela a très peu diminué depuis les années 2010 où ce seuil de pauvreté se situait à 84%.
F.I. : Comment observez-vous l‘évolution de l’inflation à Mayotte en comparaison avec la métropole ?
V.D. : Les chiffres de l’inflation sont mesurés chaque mois, nous avons publié en septembre l’évolution de I’indice des prix à la consommation (IPC) du mois d’août. Les prix augmentent de 0,3% sur un mois après avoir baissé 0,2% en juillet. Cette fluctuation de l’IPC va être analysée en fonction de chacun des produits. Sur un an, les prix augmentent de 2,4% à Mayotte. La tendance est similaire, à La Réunion (+2,7%), la Guyane (+2,2%), la Guadeloupe (2,7%) et la Martinique (2,5%). En métropole, l’évolution de l’inflation est aussi importante, mais elle n’est que d’un 1,8%. On a eu un bond qu’on a observé au second semestre 2023. Jusqu’au mois de mai, l’évolution annuelle des prix observés à Mayotte était inférieure au prix de métropole.
F.I. : Quels sont les produits les plus coûteux à Mayotte ?
V.D. : À Mayotte, l’alimentaire est la catégorie de produits qui marque le plus fort écart. On dit que sur le 101ème département français, les prix sont élevés de 10% par rapport à l’Hexagone, et jusque 30% dans l’alimentaire à Mayotte. C’est 40% d’écart à La Réunion et 100% en Nouvelle-Calédonie. Cela pénalise fortement les ménages, car le poids de l’alimentaire est le plus élevé, c’est une double peine. C’est aussi la présence de produits frais qui rend la part d’inflation la plus volatile.
F.I. : Est-ce que la sur-rémunération des salaires dans la fonction publique à une répercussion sur les prix ?
V.D. : C’est possible, mais cela reste très indirect. En réalité, l’augmentation de la rémunération des fonctionnaires est une grosse part de l’emploi salarié, mais très peu nombreux au regard de la population mahoraise. Ça va avoir un impact sur les niveaux de consommation. Ça va relancer en quelque sorte l’économie. Normalement, quand on consomme plus, les prix baissent, les prix n’augmentent pas. Mais ça peut avoir l’effet inverse en fonction du type de produit. Dans tous les cas, ce n’est pas cela qui fait augmenter les prix. En général, la relance de la consommation a des effets positifs sur l’ensemble de l’économie.
F.I. : L’octroi de mer peut-elle agir sur les prix ?
V.D. : Il faut une réflexion là-dessus (voir encadré). Quand on mesure l’impact d’un phénomène économique sur sa sphère, on le mesure par différentes pièces. C’est-à-dire qu’on va mesurer l’impact économique par une politique publique, par exemple, la mise en place de structure ferroviaire, ou d’un aménagement routier. L’économie de l’ensemble des Outremer s’est structurée sur cet octroi de mer. Évidemment, la formation des prix intègre l’octroi de mer. Il entre peu dans les calculs qui sont faits. C’est difficile de l’extraire et de dire que, sans lui, il y aurait une baisse, parce que tout le marché est structuré par cette composante. C’est comme si on disait : « la TVA a diminué, de combien vont augmenter les prix ? » C’est totalement aléatoire.
Un octroi sur la voie de la réforme ?
Vieux système de taxes en Outremer, l’octroi de mer n’est appliqué à Mayotte que depuis 2014. Le Département, comme les autres collectivités ultramarines, détermine à sa guise le pourcentage de l’octroi sur plusieurs catégories de produits. L’octroi de mer est une part non négligeable des recettes des collectivités. Il a généré 1,6 milliard d’euros de recettes en 2022 pour les cinq départements et régions d’outre-mer, selon un rapport de la Cour des comptes. Localement, le montant de la dotation de 2023 est de 89.896.611 euros pour les 17 communes mahoraises.
Si la Cour des comptes en a fait un sujet, c’est qu’elle appelle à la transformation de l’octroi de mer, tout comme le ministère de l’Économie et des Finances. Les deux y voient des points faibles, le manque de transparence et le fait qu’il participe à la cherté de la vie en Outremer.
La nouvelle brigade de Chirongui part à la chasse aux déchets
La Ville de Chirongui a décidé de passer à la vitesse supérieure pour lutter contre les déchets dans la commune. Depuis cet été, la brigade anti-saletés incivilités (Basi) patrouille pour traquer les dépôts sauvages. Actuellement, elle mène un gros travail pour retirer les carcasses de voitures.
« Rue de l’Hôtel de Ville, il y a un dépôt de machine à laver », indique par téléphone, ce jeudi matin, un agent aux services techniques. Ils interviendront un peu plus tard pour retirer l’encombrant. Ce jeudi, la brigade anti-saletés incivilités (BASI) a entamé sa patrouille. Créée fin juillet et forte de dix personnes, ce ne sont pas les délinquants qu’ils recherchent mais les dépôts sauvages. Pour cela, pas besoin d’aller bien loin. A quelques mètres de la mairie, les agents trouvent une machine à laver abandonnée, un peu plus loin un micro-ondes et à deux pas de là, une gazinière. Autant d’encombrants entreposés au cours des derniers jours. L’individu qui abandonne une pièce d’électroménager dans la rue encourt une amende de 135 euros. Mais avec ce type de déchets, la principale difficulté qu’ont les agents est « de retrouver le propriétaire », explique Chadade Ben Soilihi. Aucune trace d’identité ne se trouve sur les appareils.
Le but de la brigade anti-saletés incivilités (Basi) ? Lutter contre les dépôts sauvages d’ordures ménagères et de carcasses de voitures. Elle a été mise en place par Chaharoumani Chamassi, directeur de la sécurité et de la prévention de la délinquance dans la municipalité depuis fin juin. Basi signifie aussi « ça suffit » en shimaoré. Sa création s’inscrit dans une volonté de la Ville de Chirongui de faire la guerre aux déchets.
200 carcasses de voitures
Depuis mi-septembre, les agents s’attaquent à un gros chantier : le démantèlement de la décharge sauvage de carcasses de voitures situées sur l’ancien terrain de foot de la commune. 200 véhicules hors d’usage (VHU) y étaient entreposés. « Aujourd’hui, il en reste 100 », annonce l’ancien capitaine de police. Ce jeudi matin, la brigade s’active pour identifier les véhicules en compagnie de la police municipale. Ils essayent de remonter au propriétaire via la plaque d’immatriculation ou le numéro de châssis. Si ces deux ne sont plus là ou plus visibles, les agents font appel à Casa pièces auto qui vient les chercher pour les détruire.
Ce site est un lieu où les individus déposent clandestinement leurs véhicules hors d’usage. Ces carcasses dans l’espace public représentent un véritable danger. « Cela pose des problèmes d’insalubrité et de santé », souligne Chaharoumani Chamassi. Pourtant, des enfants y jouent régulièrement. « Il y a quelques semaines, deux de 4-5 ans jouaient parmi la carcasse et un feu s’est déclaré », raconte Chadade Ben Soilihi. Pour l’abandon d’un véhicule hors d’usage, l’individu encourt 75.000 euros d’amende et jusqu’à deux ans d’emprisonnement.
L’autre mission de la brigade est de faire de la prévention. « Si on veut changer les mentalités, il faut prévenir, expliquer, sensibiliser », insiste le directeur de la sécurité. Il espère que le travail mis en place à Chirongui inspirera d’autres communes.
Le diabète, un mal silencieux à Mayotte

Sur l’archipel mahorais, un habitant sur dix est atteint du diabète. La maladie, dont les symptômes sont méconnus ou ignorés, entraine des complications parfois gravissimes. A l’occasion du Tour de France des handicaps invisibles, le diabète a été mis sur le devant de la scène avec deux tables rondes, ce jeudi, à Mamoudzou. Mais le tabou qui entoure la pathologie est encore bien ancré dans la société mahoraise.

« Quand j’ai appris que j’avais le diabète, je me suis dit que j’allais mourir », s’esclaffe Assani Malidi, devant les participants du Tour de France des handicaps invisibles, tous suspendus à ses lèvres, dans la salle Abdallah Houmadi, de l’hôtel de ville de Mamoudzou. Organisée par Handi-Pacte Mayotte et les Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), la première étape du Tour dans l’océan Indien se déroule donc à Mayotte sur le thème du diabète, ce jeudi. Le but, sensibiliser sur les handicaps invisibles, c’est-à-dire ceux ne sont pas visibles physiquement et peuvent être dissimulés et qui représentent 80% des handicaps. Et le choix du thème pour l’étape à Mayotte n’a pas été fait au hasard. Sur l’île, le diabète est bel et bien présent : une personne sur dix est diabétique, c’est-à-dire qu’elles ont un taux de sucre trop élevé dans le sang, soit deux fois plus que la moyenne en France métropolitaine.
Le diabète touche 12% des habitants entre 18 et 69 ans
Un chiffre à lier directement avec un autre problème de santé majeure, l’obésité qui touche un habitant (de 35 ans et plus) sur deux, selon l’enquête sur la santé des Mahorais, Unono Wa Maore, réalisée en 2019. « Quand on est obèse, on sécrète moins d’insuline [N.D.L.R. l’insuline est l’hormone qui sert à réguler la glycémie], ou on y est résistant. Et le diabète se développe. Donc plus on est obèse, plus on a des chances de le développer, même si d’autres facteurs rentrent en compte comme la génétique », explique le docteur Zabi Assef, venu participer à la table ronde sur le diabète aux côtés de l’association Rédiab Ylang 976. « On sait, grâce à l’enquête Unono Wa Maore, que 12% des habitants entre 18 et 69 ans ont un diabète. Et 12% supplémentaires sont prédiabétiques, c’est-à-dire que le diabète n’est pas encore réellement installé. Et c’est à ce moment-là qu’on devrait les prendre en charge », explique le médecin, qui déplore le manque de moyens sur l’île pour appréhender ce problème sanitaire.
Car le diabète provoque des complications : les artères se bouchent ce qui engendre AVC, ulcères, infracteurs, cécité… « Par exemple, les personnes diabétiques doivent voir un podologue une fois par an, sauf que sur l’île, il n’y a que deux podologues », tient à souligner le professionnel de santé. Des complications qui peuvent aller jusqu’à l’amputation, dont le centre hospitalier de Mayotte détient le triste record de France du plus grand nombre effectué.
Tabou dans la sphère familiale
Si autant de Mahorais sont concernés, le sujet reste tabou ou méconnu. En 2019, 40% des personnes diabétiques ignoraient l’être. Assani Malidi, qui a partagé son expérience au cours de la table ronde sur le diabète, conseille à la salle « d’accepter sa maladie et ne pas se le cacher. Il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard ». Car lui avait des symptômes depuis bien longtemps. Lorsqu’il a décidé de consulter, son taux de sucre était si élevé qu’il aurait pu tomber dans le coma. Aujourd’hui suivi et accompagné, il a appris à mieux manger et réguler son taux de sucre grâce l’association Rédiab Ylang 976. Depuis 2010, elle accompagne les patients atteints dans leur parcours de soin et tente de développer la sensibilisation et les dépistages. Elle a même organisé un dépistage rapide entre les deux tables rondes, dans une salle au fond d’un couloir de la mairie. Mouana, assistante sociale qui assiste au Tour de France des handicaps invisibles, en a profité pour se faire dépister « certains membres de ma famille en souffrent, je me suis dit que c’était l’occasion ». Le diabète est favorisé par une prédisposition génétique. Pourtant, le tabou qui entoure la maladie au sein de la sphère familiale ne permet pas d’échanger et de penser au dépistage. « J’ai des patients diabétiques, qui se rendent compte autour d’un repas ou d’une conversation qu’une grand-tante ou une arrière-grand-mère est diabétique depuis des années sans en avoir parlé. Et la plupart ne savent pas si des membres de la famille sont atteints », analyse Abassi Nadjima Ibrahim, infirmière coordinatrice à Rédiab Ylang 976. Lors des ateliers d’éducations thérapeutiques du patient (ETP) organisés par la structure, qui visent à l’amélioration du mode de vie, elle encourage ses patients à venir avec des membres de leurs familles pour étendre la sensibilisation et la compréhension de la maladie.
Ces ateliers ETP permettent de mettre en place de bons réflexes, comme manger des légumes avec les féculents, privilégier les graisses végétales, faire une activité physique régulière. Là encore, des tabous peuvent subvenir. Elisa Lamor, diététicienne au Comité régional olympique et sportif Mayotte (Cros) note que chez certaines patientes, être aperçue en faisant du sport en extérieur peut être une source de honte, « mais les tabous sont de moins en moins présents autour du diabète ». Ce que confirme Emma Dargent, diététicienne chez Rédiab Ylang 976. Mais la jeune femme souligne que les programmes ETP peuvent être complexes à mettre en place. « Certains patients veulent améliorer leur alimentation, mais ils sautent des repas par manque d’argent. »
Faire reconnaître son handicap
Au travail aussi, le tabou de la maladie peut subvenir. Lors de la deuxième table ronde « faire reconnaître le handicap sans tabou », les discussions tournent autour de la reconnaissance du handicap quel qu’il soit, par ses employeurs ou la
Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Depuis 2022, l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) est effective à Mayotte. Mais peu de personnes sont inscrites à la MDPH : elles ne sont que 1.300, quand l’Insee évaluait à 22.000 le nombre de personnes en situation de handicap sur l’île en 2021.
« Personne ne pouvait m’expliquer pourquoi on m’arrête »

Abdillahi Mikikadi, 38 ans, est enseignant en électrotechnique au lycée de Kahani. Le dimanche 29 septembre, celui qui est naturalisé français depuis 2006 dépose ses enfants chez son ex-compagne en Petite-Terre. Alors qu’il présente son permis de conduire lors d’un contrôle d’identité à Dzaoudzi, la police aux frontières (PAF) l’interpelle et le conduit à l’annexe du tribunal judiciaire au centre de rétention administrative (CRA). Témoignage.
Pas de présidence de la délégation des Outremer pour Estelle Youssouffa
La rentrée de la nouvelle législature va de pair avec les élections aux présidences des différentes délégations. Ce mercredi, celle qui a pour thématique les Outremer avait quatre candidats ultramarins, le Guyanais Davy Rimane (Gauche démocrate et républicaine, GDR), président sortant, le Réunionnais Joseph Rivière (Rassemblement national), le Saint-Martinois Frantz Gumbs (Démocrates) et la Mahoraise Estelle Youssouffa (Liot). C’est le premier qui a été réélu au deuxième tour avec 28 voix, contre quinze pour la députée de Mayotte et neuf pour le candidat RN. Ses vice-présidents sont le Guadeloupéen Élie Califer (Socialistes), Steevy Gustave (Écologistes), député de l’Essonne, le Néo-Calédonien Emmanuel Tjibaou (GDR), Frantz Gumbs, Maud Petit (Démocrates), députée du Val-de-Marne, et le Réunionnais Jean-Hugues Ratenon (Nupes). Christian Baptiste (Socialistes), Béatrice Bellay (Socialistes), Philippe Gosselin (Les Républicains) et Sandrine Nosbé (Nupes) sont les secrétaires de cette délégation qui compte également les anciens ministres Gérald Darmanin, Agnès Firmin Le Bodo et Philippe Vigier.
Piste longue : Saïd Omar Oili ne lâche pas le gouvernement
Sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili dit rester « très vigilant » sur le projet de piste longue. Il a envoyé un courrier en ce sens au ministre délégué aux Transports, François Durovray. Il concède que la nouvelle piste est une nécessité car « la piste actuelle ne sera plus utilisable en 2035 avec la montée des eaux suite au changement climatique ». Plus que le sujet de la localité (la piste longue ne se fera pas en Petite-Terre, tandis que le site de Bouyouni semble privilégier), c’est la méthode qui ne lui convient pas. « Il n’y a pas de comité de pilotage local depuis janvier 2023. On nous parle d’études comparatives entre les deux sites à Petite-Terre et à Grande-Terre, sans nous donner les éléments concrets. On nous parle d’études scientifiques sur le volcan, alors que les spécialistes ne sont pas au courant », liste-il dans un verbatim. « Ce n’est pas dans le secret de leurs bureaux que les ingénieurs de la direction générale de l’aviation civile vont décider de l’avenir de notre archipel sans consulter la population », fulmine-t-il, dans le même texte. Par courrier, il propose donc un entretien avec le nouveau ministre pour « discuter ensemble des actions à envisager pour débloquer ce projet et lui redonner la visibilité nécessaire ».
De nouvelles infrastructures sportives bientôt à Bandrélé
La commune de Bandrélé a été lauréate de plusieurs appels à projets dans le domaine sportif depuis 2022, et se dote actuellement de nouvelles infrastructures sportives pour la jeunesse. Un bassin sportif flottant sera installé au cours du premier semestre 2025 en face du grand Baobab de Musicale plage, tandis que des plateaux multisports sortiront de terre à proximité des écoles élémentaires de Bandrélé et Dapani de l’école primaire de Nyambadao. Deux plateaux sportifs, cette fois-ci communaux au Sud du village de Nyambadao et à proximité du front de mer de Bandrélé verront le jour. Pour les amateurs de pétanque, un terrain est prévu dans le quartier de Gnambotiti et pourra accueillir des compétitions régionales.
Des entreprises mahoraises au salon Comestic 360
Les 16 et 17 octobre, au Carrousel du Louvre à Paris se tiendra le salon Cosmetic 360, et Mayotte sera de la partie. L’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) accompagnera fièrement les entreprises Neosent, Kasalance, Sarl Moeva et Loa cosmetique qui représenteront l’île et ses savoir-faire en cosmétopée (recensement encyclopédique des usages des plantes dans la cosmétique).
Le groupe mahorais Sarera en résidence à La Réunion
Direction La Réunion à partir du 11 octobre pour le groupe mahorais Sarera qui sera accueilli en résidence de création durant une semaine à la Cité des Arts en compagnie du groupe réunionnais Aleksand Saya. Les deux groupes vont continuer leur projet commun, débuté lors d’une première résidence en juin 2023 à Chiconi organisée par Kayamba. Durant leur séjour, le groupe de Chiconi en profitera pour se produire devant le public réunionnais puisqu’ils seront en concert à Vavang’Art à l’Entre-Deux, le dimanche 13 octobre, à partir de 13h.
Une évaluation sur les services de l’état civil de Mamoudzou
La Ville de Mamoudzou s’apprête à lancer une enquête citoyenne afin d’évaluer ses services de l’état civil. Afin de récolter le maximum d’informations, que cela soit des retours d’expériences, des avis, des suggestions, dans le but d’améliorer le service public rendu, elle appelle à la participation citoryenne. Du 7 au 25 octobre, les parents-relais de Mamoudzou, l’Association culturelle éducative de Kawéni Bandrajou, Ouvoimoja de mlimani et le Vahibé Club Omnisport seront à l’Hôtel de ville et dans les les mairies annexes de Kaweni, Passamaïnty et Vahibé, les lundis et jeudis de 7h30 à 11h pour accueillir et écouter les habitants et ainsi administrer l’enquête.
Le court métrage mahorais « Laka » présenté au Congo
Après le prix spécial du jury aux Trophées du Tourisme de Mayotte, le court-métrage mahorais « Laka » réalisé par Germain Le Carpentier et produit par Daniel Chebani Chamssoudine pour la société Fundi sera présenté au prestigieux FICKIN Festival International de Cinéma de Kinshasa. Il se déroulera du 3 au 6 octobre dans plusieurs lieux de la capitale de République démocratique du Congo. Puis, le film fera un nouveau passage dans l’Hexagone, au festival du Film Court en Armagnac , dont la huitième édition se déroulera au cinéma le Gascogne dans le village de Condom dans le Gers, du 12 au 13 octobre.
Il est disponible en replay sur la plateforme France TV.
Transport scolaire : un trafic annoncé à 80% ce vendredi
Voulant davantage de sécurité sur les routes, une partie des chauffeurs de bus continuent leur droit de retrait entamé le lundi 30 septembre. Si le tronçon Koungou-Majicavo-Mamoudzou n’est plus desservi « jusqu’à nouvel ordre », ce sont les secteurs nord et sud de Grande-Terre qui connaissent le plus de perturbations. Ce vendredi, ce sera encore le cas avec 80% du réseau halO’ en service. Sur la zone nord, les lignes NO01, NO02, NO04, NO05, NO08, NO28, NO29, NO33, NO34, NO63 fonctionneront. Dans le sud de Mayotte, une trentaine de lignes seront en service, contre une vingtaine la veille. En revanche, il n’est prévu aucune perturbation dans les zones centre, Cadema, Petite-Terre et pour les lignes de transport des personnes à mobilité réduite. Le réseau halO’ conseille à ses usagers de rester connecté aux alertes infos via Le réseau halO’ conseille à ses usagers de rester connecté aux alertes infos via www.halo.yt, suivre les évolutions sur les réseaux sociaux de halO’ Mayotte, le contacter par téléphone au 0269 666 360 ou lui écrire par courriel à l’adresse contact.mayotte@transdev.com.
Ce vendredi, les chauffeurs de bus attendent une réponse du conseil départemental de Mayotte et des transporteurs sur leurs revendications. S’ils demeurent insatisfaits, ils mettront à exécution la grève illimitée à partir du mardi 8 octobre.
« Des conditions plus favorables qu’hier pour faire passer les lois Mayotte »

N’ayant pu faire ses vœux en début d’année, avec le mouvement social, Ben Issa Ousseni s’est reporté sur une conférence de presse de rentrée, ce mercredi matin. Le président du conseil départemental de Mayotte a évoqué plusieurs sujets touchant sa collectivité et fait part de son optimiste pour le double projet de lois Mayotte avec un gouvernement composé de personnalités de son parti, Les Républicains.
Flash Infos : Quel est votre état d’esprit au cours de cette rentrée qui se fait sans votre premier vice-président (condamné par la justice, Salime M’déré est démissionnaire d’office même s’il a fait appel). Avez-vous une majorité affaiblie ?
Ben Issa Ousseni : On n’a jamais été plus fort qu’aujourd’hui. Il est arrivé ce qui est arrivé. Notre majorité est toujours à dix-huit (N.D.L.R. sur vingt-six), nous pouvons très largement l’élargir à vingt ou vingt-deux, parce que je travaille très bien avec des élus de l’opposition. Il n’y a pas de fragilité. Par contre, nous avons voulu que Soibahadine Ndaka (nouveau conseiller départemental du canton de Bouéni) s’installe pleinement, prenne la mesure de ce qui l’attend. Nous sommes en train de discuter pour voir l’avenir du poste de premier vice-président. Aujourd’hui, les missions d’aménagement sont portées par Saindou Attoumani (conseiller départemental du canton de Ouangani). Ça ne presse pas, parce que la parité est respectée pour le moment. Ne vous en faites pas, on aura un nouveau ou une nouvelle VP très prochainement, pareil pour la première vice-présidence.
F.I. : Le discours de politique générale a été donné, ce mardi, par le Premier ministre Michel Barnier. Il n’a pas évoqué Mayotte. Et le président de la République, qui avait repris la main sur le sujet en mai, est accaparé par les crises internationales. Est-ce que vous avez des inquiétudes quant au devenir du double projet de lois Mayotte ?
B.I.O. : Effectivement, on a suivi le discours du Premier ministre. Il n’a pas été question de Mayotte et pas beaucoup des Outremers. Par contre, il a parlé du Ciom (comité interministériel des Outremer) et le projet de loi Mayotte est une suite donnée au comité. Lors du congrès des Régions, nous, les ultramarins, avons posé ce sujet sur la table. Personnellement, je crois que nous avons aujourd’hui des conditions plus favorables qu’hier pour faire passer les lois Mayotte. La composition des parlementaires (les deux sénateurs Saïd Omar Oili et Salama Ramia dans le groupe de la majorité présidentielle, Anchya Bamana au Rassemblement national et Estelle Youssouffa au centre avec le groupe Liot), un Premier ministre de mon camp politique (Les Républicains) et surtout l’entrée du Mahorais Thani Mohamed Soilihi au gouvernement (voir encadré) font que je suis optimiste.
F.I. : La députée Estelle Youssouffa annonce avoir déposé deux propositions de loi Mayotte, la semaine dernière. Y avez-vous été associé ?
B.I.O. : Je ne commenterai pas ce sujet-là. Je répondrai simplement que je n’ai pas vu le texte.
F.I. : Avez-vous eu des contacts avec le nouveau gouvernement ?
B.I.O. : Je ne le cache pas, je n’ai pas de contact avec le nouveau ministre délégué de l’Outremer, François-Noël Buffet. On espère avoir un ministre pour la signature du plan de pauvreté, le 17 octobre. Par contre, il y a une discussion qui a été engagée avec le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur les questions d’insécurité et l’immigration. Un rendez-vous est en préparation. Le ministre compte nous recevoir à Paris, ce mois-ci. C’est le seul qui est pour l’instant disposé à nous recevoir.
F.I. : Michel Barnier annonce une réduction des dépenses publiques. Sachant que votre budget de fonctionnement est alimenté à 53% par l’État, est-ce que cette baisse vous préoccupe ?
B.I.O. : L’impact direct de cette baisse serait sur notre contrat d’engagement que nous négocions aujourd’hui. Encore une fois, les ultramarins réunis au congrès des Régions ont demandé que cette baisse ne puisse pas impacter les Outremer tant nos difficultés sont importantes, que ce soit la vie chère, la crise de l’eau que nous vivons ou le rattrapage. Oui, c’est une inquiétude. Le contrat d’engagement permettait d’avoir 50 millions l’année dernière et d’obtenir 100 autres cette année. Il y a une négociation sur la suite. J’ai une inquiétude sur le montant qui sera alloué. Les inspections faites ici ont montré une progression croissante, j’espère donc qu’on gardera le taux de progression.
F.I. : Justement, l’aide de l’État était conditionnée à certaines mesures. Où en êtes-vous ?
B.I.O. : Je crois qu’à ce jour, nous avons répondu à l’ensemble des recommandations. Il manque la réponse des quelques structures que nous accompagnons. Mais nous avons eu le premier versement et le deuxième vient d’être fait. Il reste un petit reliquat à reverser à des structures.
F.I. : Quel domaine souhaiteriez-développer avec cette rentrée ?
B.I.O. : La mobilité. Nous espérons lancer en 2025 les premiers transports interurbains et faire en sorte qu’au deuxième semestre ces lignes soient opérationnelles. Nous espérons aussi lancer les premières navettes maritimes. On ne peut pas désengorger Mamoudzou sans passer par la mer. Nous avons lancé la délégation de service public (DSP) sur le numérique. Nous sommes en phase d’attribution, très prochainement nous allons prendre la délibération afin que les travaux sur le déploiement de la fibre optique puissent commencer en 2025. Sur l’aérien, nous espérons travailler avec le gouvernement. Nous sommes à disposition des porteurs de projet, nous travaillons sur l’ouverture de lignes. Les gens pensent à Zéna, mais nous ne travaillons pas qu’avec eux. Nous comprenons la colère des Mahorais avec les prix pratiqués par Air Austral, on veut créer de la concurrence. Nous discutons avec Air France, avec Corsair. Bien sûr, il y a le sujet de la piste longue. Je crois qu’aujourd’hui nous sommes tous à peu près persuadés que la décision est prise pour aller en Grande-Terre. Maintenant, il faut un engagement ferme du gouvernement et un calendrier.
F.I. : Et pour l’économie ?
B.I.O. : Vous savez que j’ai toujours axé notre politique sur le développement économique. Il faut continuer à accompagner les entreprises, notamment les petites, pour qu’elles montent en compétence. Il faut continuer à relancer les petites industries. A un moment, on avait une savonnerie, quelques usines de transformation. On déploie entre trois et quatre millions d’euros par an pour accompagner les entreprises par des aides économiques, des prêts donneurs via Initiative Mayotte. Nous pensons aller en 2025 jusqu’à vingt millions d’euros pour la Technopôle de Dembéni, du Pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi, l’accompagnement des chambres consulaires.
On a également besoin de l’État pour faire de Mayotte une zone franche totale pour attirer les investisseurs. Nous pensons aussi relancer l’aquaculture. Ça a marché, le modèle n’était peut-être pas bon. Mayotte a son atout, la mer. Quand on sait que la France importe 75% du poisson qu’elle consomme, je pense que Mayotte a sa carte à jouer.
F.I. : Et quand est-il des projets départementaux ?
B.I.O. : Nous avons signé le contrat de convergence et de transformation avec l’État. Il y a un engagement de plus de 270 millions d’euros. Le Département veut mettre en place des projets très importants. Il y a l’hôtel de région et la cité administrative, c’est plus de soixante millions d’euros. J’espère que les travaux commenceront si ce n’est en 2025, au moins en 2026. Il nous reste à stabiliser le financement. Mais il n’y a pas que ça, je peux parler du centre sportif de Malamani, j’y tiens. On a un plan pluriannuel d’investissement ambitieux. Il faut que les entreprises s’organisent pour répondre aux marchés. C’est parfois compliqué sur le territoire. Je pense au CMS de Chiconi dont nous avons dû relancer le marché. Dans les autres projets, on a aussi vingt millions d’euros pour le gymnase du nord à M’tsangamouji, vingt millions d’euros pour la voirie rurale.
F.I. : Il y a un projet sur lequel vous êtes particulièrement attendus, c’est le pôle d’échange multimodal de Mamoudzou et la gare maritime, car la Cadema souhaite continuer les travaux du Caribus et la Ville de Mamoudzou ceux de son front de mer.
B.I.O. : Nous sommes dessus. Je ne peux pas vous donner de calendrier là parce que les conseillers techniques ne sont pas là. On sait que nous sommes attendus, mais nous allons lancer les opérations.
F.I. : Concernant Électricité de Mayotte, un audit est en cours, mais que veut en faire le Département ?
B.I.O. : Je vais être bref, mais très précis. C’est l’État, lors des négociations du contrat d’engagement, qui voulait que le Département cède ses actions dans EDM (il en détient 50,001%). J’avais donné un accord de principe s’il y avait une nationalisation avec un passage à EDF, pas s’il y a une privatisation. L’État a lancé une étude sur la possibilité effectivement d’intégrer EDM dans EDF. Nous n’avons pas encore eu les conclusions. Encore une fois, si EDM intègre le réseau national, nous y sommes très favorables.
F.I. : Espérez-vous également des changements à la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) ?
B.I.O. : Je souhaite que nous inscrivions dans une logique globale sur la politique de mobilité sur le territoire. Il y a une étude que nous menons parce que, jusqu’alors, la DTM ne faisait que la rotation des barges entre Petite-Terre et Grande-Terre. Mais nous devons penser territoire. Je souhaite que les premières lignes qui partiront de Mamoudzou vers le nord et le sud puissent démarrer d’ici la fin de l’année 2025. Pour cela, il faut étendre le champ d’action de la DTM. Nous étudions quel genre de structure nous allons mettre en place. Pourquoi pas en avoir une seule qui porte tous les sujets de mobilité à Mayotte ? On parle du maritime, mais je pense aussi à l’interurbain.
F.I. : Vous avez organisé un colloque sur le devenir des cadis. Qu’en avez-vous tiré ?
B.I.O. : Le cadi, c’est l’héritage que nous avons. J’attends des cadis qu’ils continuent de jouer leur rôle de médiation, d’apporter un équilibre entre le côté religieux et la République. Les Mahorais se sont forgé une place dans la République tout en étant des musulmans. On voit de nouvelles formes de pratique sur le territoire, il faut être vigilant. Les cadis peuvent être ceux qui apporteront cette alerte à la population, mais aussi aux représentants des autorités, pour maintenir cet équilibre.
F.I. : Qu’avez-vous prévu dans le domaine du social ?
B.I.O. : Nous comptons lancer les états généraux du social d’ici la fin de l’année. On veut revoir en profondeur les actions du CD en faveur de la population de toutes les tranches d’âge et prioriser les actions que nous voulons mener. Nous signerons, le 17 octobre, un plan de la pauvreté. Je ne peux pas en dire plus. Le préfet de Mayotte préfère que la communication se fasse au moment de la signature.
F.I. : Le transport scolaire reste l’une de vos compétences principales. Aujourd’hui, les conducteurs de bus sont en droit de retrait. Quelles solutions préconisez-vous ?
B.I.O. : Le plus grand problème des transporteurs, ce sont les caillassages et l’insécurité. Nous, les travaux sont déjà enclenchés sur la partie polycarbonate des vitres de bus. On en a déjà posé un certain nombre. On espère que d’ici la fin de l’année, la totalité des bus puisse être sécurisée à ce niveau-là. Mais ce n’est pas parce que les bus sont équipés, qu’ils ne seront plus caillassés. Nous avons renforcé nos médiateurs et on continue à les former. Ils sont de plus en plus professionnels. Sur la partie régalienne, je ne peux pas dire grand-chose, il faut poser la question à l’État. (Sur une prime demandée par les chauffeurs de bus) Les transporteurs sont des structures privées, je ne peux pas m’engager à leur place. Nous nous engageons à enclencher la discussion avec les employeurs pour voir ce qui peut se mettre en place. Je comprends les chauffeurs de bus, ils partent le matin de chez eux et ne savent pas ce qui les attendent sur la route, c’est stressant, mais ce ne sont pas nos employés.
« Ravi d’avoir un Premier ministre Les Républicains »
Avant de répondre aux questions, Ben Issa Ousseni a réaffirmé qu’il était « ravi que le pays ait un gouvernement, surtout à titre personnel d’avoir un Premier ministre LR en la personne de Michel Barnier. J’espère avoir plus de facilité pour échanger ». Il a aussi félicité à nouveau Thani Mohamed Soilihi pour sa nomination en tant que secrétaire d’État à la Francophonie et aux partenariats internationaux. « Je crois que s’il y a un élu qui mérite aujourd’hui d’être ministre, je suis convaincu que ce soit Thani. Il le mérite par son parcours, par son engagement pour ce territoire et aussi cette modestie qu’il a. Ce respect envers tout le monde a fait qu’il en est là aujourd’hui », complimente le président du conseil départemental de Mayotte, espérant compter sur un Mahorais dans ce nouveau gouvernement.
Émeute à la prison : Anchya Bamana vient rencontrer les surveillants
Suite à la mutinerie et à la prise d’otages d’agents pénitenciers qui ont eu lieu à la prison de Majicavo, le samedi 28 septembre, Anchya Bamana, députée de la deuxième circonscription de Mayotte, s’est rendue sur les lieux, ce lundi. Elle a en effet souhaité « apporter un soutien moral aux agents durement affectés par ces exactions particulièrement graves, constater par elle-même les dégradations commises et l’état du centre pénitentiaire et enfin recueillir les témoignages de ces agents afin d’alerter les ministres concernés sur la situation plus que préoccupante de cette prison », fait-elle savoir.
Octobre rose s’invite au pôle culturel de Chirongui
Dans le cadre du séminaire annuel de la Communauté de communes du Sud (CCsud), qui se tiendra le mardi 8 octobre, de 8h à 16h, au pôle culturel de Chirongui, une table ronde est organisée pour Octobre Rose. Le thème retenu est « L’exil sanitaire des patientes atteintes de cancer du sein à Mayotte ». En effet, les patientes doivent souvent se rendre à La Réunion ou en métropole pour recevoir les soins adaptés à leur maladie. Les défis rencontrés par ces patientes et leurs proches seront abordés. De 8h50 à 10h, une table ronde est prévue sur ce thème, puis une convention sera signée sur l’accompagnement à l’entrepreneuriat et la création d’associations de l’économie sociale et solidaire pour les malades chroniques. S’en suivra la première édition du tournoi de football “Un but pour elles”, organisé par la CCsud, en partenariat avec la commune de Bouéni, avec le soutien de la Ligue de Football et des Jumelles de M’zouazia.
Eliasse, son troisième album « Zangoma » transcende les frontières
Eliasse incarne le « zangoma », ce style musical qui a donné son nom à son troisième album. Tout droit sorti de son esprit visionnaire, ce terme désigne le mélange des sonorités comoriennes, de l’océan Indien, de l’Afrique avec des accents rock, folk et blues qui sont à retrouver dans les douze titres de l’album. Un hommage à son histoire, entre les Comores et Mayotte. Dans le cadre de sa tournée 2024, il effectuera trois dates à Mayotte : le 19 octobre au festival Milatsika, le 22 octobre au pôle culturel de Chirongui et le 23 octobre à la prison de Majicavo.