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04/06/2009 – 15ème Festival de l’image sous-marine de Mayotte

 

{xtypo_dropcap}C'{/xtypo_dropcap}est apparemment la saison des festivals, après la bande dessinée célébrée par le Festi'bulles, c'est maintenant la mer qui est à l'honneur grâce à cette manifestation, véritable monument culturel à Mayotte puisqu'elle vit le jour il y a quinze ans déjà.

A travers une quinzaine de films professionnels qui ont fait le tour du monde, les organisateurs entendent nous faire découvrir les merveilles des sept mers, et le lagon mahorais n'est pas en manque, grâce aux œuvres des cinéastes locaux.

Les festivités débuteront ce vendredi 5 juin à Tsingoni, avec une avant-première gratuite au foyer à 18h30, puis une autre samedi au foyer d'Hagnoundrou et une troisième dimanche devant le comité du tourisme à Mamoudzou, aux mêmes horaires. L'objectif de ces événements excentrés est d'amener la manifestation au cœur des villages, avec la projection du programme numéro 5 (voir encadré), suivie du film "Foundi du lagon". Toujours pour toucher un public le plus large possible, des "matinées scolaires" sont prévues, avec des séances réservées… aux élèves.

Mais c'est lundi 8 juin que le festival prendra véritablement son rythme, avec des séances prévues deux fois par jour au cinéma de Mamoudzou, à 18h30 et 20h30, au tarif de 5 euros par adulte, 3 euros par enfant, et ce jusqu'à vendredi. Le clou du festival est prévu pour samedi, avec la projection dès 15h00 de "Mayshark" et des meilleurs films locaux, suivie du spectacle de Bernard Abeille, "Baleine et contrebasse".

Une "journée nautique" à la plage de Trévani, avec baptême de voile offert aux enfants gagnants du concours de dessin, conclura le festival dimanche 14 juin.

 


Le programme

 

Programme1 : lundi 20h, mardi 18h30, jeudi 20h (Lycée agricole de Coconi)

  • Comptes et légendes sous-marins: Manta (4mn)
  • Carpettes vivantes (10mn)
  • La montagne aux requins (43mn)

 

Programme 2 : mardi 20h30, mercredi 20h (LPA de Coconi), vendredi 12 juin à 18h30

  • Contes et légendes sous-marins: Crevettes (4mn)
  • Histoire d'îles (18mn)
  • Superfish (52mn)

 

Programme 3 : mercredi 18h30, jeudi 20h30, vendredi 12 juin 20h (LPA de Coconi)

  • Comptes et légendes sous-marins: Baleines (4mn)
  • De l'autre coté du miroir (10mn)
  • Lembeh, la splendeur de l'étrange (52mn)

 

Programme 4 : mercredi 20h30, jeudi 18h30

  • Comptes et légendes sous-marins: La méduse (4mn)
  • Comptes et légendes sous-marins: La seiche (4mn)
  • Memoir from a rainbow sea (4mn)
  • Sue le dos des baleines (52 mn)

 

Programme 5: vendredi 12 juin 20h (LPA de Coconi)

  • Contes et légendes sous-marins : Poulpe (4mn)
  • The Pier (10 mn, film Tchèque)
  • Eléphants de mer, des agents très spéciaux (52mn)

 

Foundi du lagon : Samedi 13 juin

 

Programme complet des films diffusés au cinéma de Mamoudzou, sauf précision contraire et sauf matinées scolaires et avant-premières.

04/06/2009 – « Histoire de plonger à Mayotte » de Marc Allaria

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}arc est un jeune homme qui n’a pas froid aux yeux. Arrivé seul il y a 4 ans à Mayotte, le plongeur était venu pour découvrir l’île et son lagon, sans penser qu’un livre naitrait de cette rencontre…

Grand blond, le look surfeur, avec queue de cheval et regard rêveur, le visage tanné par le soleil. Le décrire, c’est déjà donner le ton de son livre, qui marie images grandioses et textes courts avec une certaine poésie.

Marc Allaria est plongeur photographe, il insiste : "Je suis plongeur de formation", et ce n’est qu’à Mayotte qu’il s’est initié à la photo sous-marine, comme une continuation logique de la plongée.

C’est peut-être ce qui fait la particularité de son livre, qui retrace ses aventures sous-marines à travers 120 clichés pris à la passe en S et dans la zone nord-ouest du lagon, et raconte, à la première personne, "une philosophie personnelle de la plongée".

Fasciné par les sujets d’abord, on connaît peu à peu l’émerveillement du photographe, d’autant plus fort que Marc plonge seul, malgré les risques, sans doute pour n’être pas dérangé dans son tête à tête avec la mer.

Publié à compte d’auteur et sans sponsors ni subventions, "Histoire de plonger à Mayotte" est une perle rare, qui détonne par des clichés originaux, des textes justes, une émotion perceptible entre les lignes.

L’histoire de Marc Allaria est à découvrir dans les librairies de l’île au prix de 26 euros, et l’auteur exposera ses clichés au Festival de l’image sous-marine de Mayotte, du 5 au 14 juin.

Après cela, il quittera le lagon à bord d’Aurora, un sloop de 12 mètres, pour le Pacifique, cap vers la Nouvelle-Calédonie puis les îles Vanuatu.

 

Tom Gaugenot

04/06/2009 – Mémoire de l’esclavage : Rencontre avec Jim Derry

 

{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}u’évoque pour vous la commémoration de l’abolition de l’esclavage ?

En tant que descendant d’esclaves noirs, c’est forcément un évènement symbolique. Seulement, comme le rappelait le chef de l'Etat le 10 mai 2008, "l'esclavage est (…) une blessure qui marque encore les consciences… » Le décret de 1848 de Victor Shoelcher considérant l’esclavage comme un « attentat à la dignité humaine » ne représente qu’un affranchissement en droit. Les descendants d’esclaves n’ont jamais été affranchis « mentalement parlant » et sont toujours en quête d’une dignité… Aussi, pour moi, la dignité est un état par lequel le mental peut s’affirmer et se confirmer. Et pour l’acquérir fondamentalement, il faut commencer par retirer la « victimisation » que l’on a en soi. Chaque être humain détient en lui un sens de victimisation qui le conduit, selon son humeur, à se plaindre de son sort. Mais, ce sens est d’autant plus prononcé au sein des descendants d’esclaves noirs qu’il entretient une énergie de faiblesse en eux et les empêche d’avancer.

 

Pourquoi dites-vous cela ?

Parce que ce sens de victimisation les a induit à ne pas faire la distinction entre dignité de l’esclave noir, dignité du descendant d’esclaves noirs et dignité du peuple noir ! Or, le mental a besoin de la précision pour réaliser donc comment pouvait-on aboutir à une quelconque dignité sans savoir précisément quelle dignité revendiquer en premier ?!!

 

Et selon vous ?

C’est la dignité de l’esclave noir qui doit avant tout être reconnue. J’entends par là le fait de reconnaître sa force mentale ! Ayant été soumis à l’oppression, les esclave noirs ont toujours été considérés comme des êtres faibles mentalement mais en réalité, ne détenaient-ils pas au contraire une immense puissance mentale pour accepter et tolérer les coups de fouets qu’ils ont reçus et continuer, malgré les injures et les tortures, à tisser le coton, à couper la canne à sucre, à travailler sans relâche, ni aucune gratitude ?!! Trahis par leurs frères puis traités comme du bétail par leurs maîtres, ils auraient pu se tuer en masse, organiser un suicide collectif sous le poids de l’humiliation mais au lieu de cela, regardons ce qu’ils ont permis par la force mentale qu’ils détenaient : le développement du commerce, de la marine, de l’agriculture, des industries métallurgiques et textiles, des raffineries… à savoir l’évolution de la civilisation occidentale ! Il est évident que la traite négrière transatlantique et le processus esclavagiste ont largement favorisé la croissance de l’Occident : l’Angleterre, la France et même les Etats-Unis ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui si les esclaves noirs n’avaient pas existé !

 

Vous estimez que l’esclavage a eu des conséquences positives ?

C’est l’état d’esprit de l’esclave noir que je juge positif… il a été traité comme un « sous homme », pire qu’un animal, et il fallait résister. Mais il a résisté ! Aussi, je considère cet état mental qui lui a permis de résister comme un don inné dont il aurait hérité pour accomplir sa mission. C’est comme s’il avait été prédestiné pour donner au final un tel visage à la civilisation ! Donc, pour moi, il était loin d’être un « sous-homme », mais plutôt un homme (pour ne pas dire un « surhomme ») doté d’une toute puissance naturelle ! Et c’est précisément de cette « dignité naturelle de l’esclave noir » que son descendant doit fondamentalement prendre conscience et faire prendre conscience aussi bien au peuple blanc qu’au peuple noir, au peuple jaune, au peuple rouge et aux métis ; en somme, à l’humanité toute entière afin qu’elle soit enfin reconnue !!!

 

Ce qui n’est pas le cas selon vous ?

Non, sinon il y aurait déjà eu un texte officiel. La déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 reconnaît « la dignité et l’égalité inhérentes à tous les êtres humains » mais la dignité de l’esclave noir spécifiquement, elle, n’a jamais été reconnue ! En demandant une réparation de l’esclavage, une reconnaissance de la traite négrière comme un crime contre l’humanité, son enseignement dans les programmes scolaires ou encore l’adoption du 23 mai comme journée nationale du souvenir des victimes de l’esclavage, on voit bien que les descendants d’esclaves noirs sont à la recherche d’une dignité… Seulement, s’ils ne prennent pas conscience que c’est précisément la dignité de l’esclave noir qu’ils doivent avant tout revendiquer, leur combat s’avérera sans fin et ils ne se sentiront jamais pleinement affranchis « mentalement parlant »… car il y a une logique à respecter : la dignité du descendant d’esclaves noirs puis la dignité du peuple noir passe obligatoirement par la reconnaissance, au préalable, de la dignité de l’esclave noir !

 

Qu’est-ce qui vous fait affirmer avec autant de certitude que si cette dernière est reconnue, les descendants d’esclaves retrouveront leur propre dignité ?

Car partant de là, ils ne se considèreront plus en tant que victimes mais en tant que fils directs des fondateurs, des piliers de la civilisation occidentale ! Ils comprendront que c’est grâce à leurs pères que le monde moderne est tel que nous le voyons aujourd’hui et qu’étant les héritiers, ils n’ont pas à faire la charité ni à se glorifier pour que les droits de l’homme leur soient accordés ! Nous n’avons pas à chercher à nous glorifier : nos prédécesseurs nous ont déjà glorifiés de par ce qu’ils ont fait. Aujourd’hui, nous devons nous montrer dignes de l’héritage qu’ils nous ont laissé et qui est exposé chaque jour sous nos yeux lorsque l’on consomme du café, du sucre, du cacao ou du coton en provenance des Antilles ou des Amériques… Le descendant d’esclave noir n’a pas besoin qu’on le plaigne mais qu’au contraire, on lui tape sur l’épaule en lui disant « Bravo coco ! C’est grâce à tes ancêtres, qui ont coupé la canne à sucre, qui ont cherché et tissé le coton… qui ont fait tout ce qu’ils ont fait, que l’on a pu évoluer la civilisation occidentale ! » C’est de cela qu’il a besoin et non de chercher à tout prix à se victimiser… pour obtenir de la pitié en guise de dignité !

 

Vous n’êtes donc pas favorable à la Réparation ?

Je suis pour la réparation mais pour moi, réparer c’est faire reconnaître la force mentale colossale dont l’esclave noir a fait preuve ! Maintenant, si on considère que les esclaves ont travaillé comme des forcenés, que toute peine mérite salaire et donc que la réparation financière fait aussi partie de cette dignité, pourquoi pas mais alors une question se pose : comment évaluer les coups de fouets que nos pères ont reçu sur le dos ? Toutes les misères, les clous plantés dans le corps ? Pour moi, tout l’argent de la terre ne suffirait pas pour réparer les horreurs commises ! Aussi, supposons que la France accepte de payer des milliards en guise de réparation sans jamais reconnaître la dignité de l’esclave noir, quelle dignité aura t-on gagner ? Il adviendra un jour où l’on se regardera devant une glace et on réalisera que c’est sur le dos de nos ancêtres, du sang et des larmes qu’ils ont versés que l’on a pris tout cet argent ! Pour acquérir sa dignité, il ne faut pas regarder la monnaie qui va remplir nos poches mais le respect que l’on va susciter. Demander l’argent en guise de réparation sans revendiquer la dignité de l’esclave noir, c’est ne pas être digne. En revanche, faire un travail sur soi-même pour sortir du discours victimisateur et faire prendre conscience à chacun de la dignité de l’esclave noir afin qu’elle soit enfin reconnue, ça, c’est être digne car c’est retirer le poids de la victimisation qui pèse mentalement sur toute l’humanité !

 

Pourquoi sur toute l’humanité ?

Parce que la victimisation conduit à l’incompréhension, la colère, la révolte parfois même la haine… et comme le dit l’expression : « Qui sème le vent récolte la tempête ! » D’où le cercle vicieux infernal ! En revanche, si la dignité, soit la force mentale de l’esclave noir est reconnue, son descendant retrouvera forcément sa propre dignité et de là, trouvera la force qui est en lui pour pardonner non seulement aux maîtres et négriers blancs et à tous leurs descendants mais aussi aux négriers noirs et à tous leurs descendants, soit proclamer ainsi la dignité du peuple noir tout entier et l’union entre les peuples !

 

Vous ne pensez pas que cela est un peu utopique ?

Non. Tout comme les esclaves noirs ont trouvé la force mentale qui était en eux pour, malgré toutes les maltraitances subies, permettre les progrès de la civilisation, les descendants d’esclaves noirs doivent trouver la force mentale qui est en eux pour dire : « Je ne peux pas en vouloir aux blancs d’avoir mis mes pères en esclavage, car si j’en veux aux blancs, il me serait impossible de pardonner aux noirs qui ont troqué leurs frères en Afrique contre des textiles, des armes à feu, de l’alcool… ». Les descendants d’esclaves noirs doivent prendre conscience que leurs ancêtres les ont affranchis mentalement, de par ce qu’ils ont fait, et que c’est à eux qu’il incombe à présent d’affranchir mentalement l’ensemble du peuple noir.

 

Vous-même, vous avez pardonné ?

Je n’avais pas à pardonner. Qui pouvais-je incriminer voyant au final que chacun a accompli son rôle pour permettre une vie évolutive : le négrier (qu’il soit blanc ou noir) par sa malice et tout ce qu’il avait en lui, le maître, par sa dureté et tout ce qu’il avait en lui et l’esclave noir, par sa force mentale et tout ce qu’il avait en lui. Certes, certains avaient le bon rôle, d’autres étaient les boucs émissaires mais tous ont contribué à la positivité que nous voyons aujourd’hui ! L’évolution de la civilisation occidentale devait se faire donc je comprends ce qui s’est passé et je ne peux en vouloir ni au blanc, ni au noir, ni à personne car pour moi, telle était la volonté de la Nature !

 

Pourquoi de la Nature ?

Car pour que l’esclave noir trouve la force d’accepter tout ce qu’il a subi et qu’il est parvenu, malgré tout, à retrouver sa liberté, cela ne peut pas venir de lui mais d’une force qui vient de plus loin que lui ! Aussi, la reconnaissance de cette toute puissance naturelle des esclaves noirs sera, à mon sens, la voie vers la paix car elle conduira à une alliance de dignité entre les descendants d’esclaves noirs, les descendants de négriers et les descendants de maîtres !

 

Un dernier message pour les descendants d’esclaves noirs ?

J’ai envie de leur dire : le chêne résiste au vent mais la tempête qui le brise montre au chêne qu’il y a plus fort que lui. En revanche, le roseau qui se courbe et se relève après la tempête montre à la tempête : comme je me plis à ta loi, je peux vivre avec toi car après ton passage, je me remets debout pour continuer ma route ! Voilà ce que ce que l’esclave noir a fait et que je pourrai dédier à la nature des enfants d’esclaves noirs mais aussi à chacun… Car l’objectif de la vie est d’avancer d’horizon en horizon pour mieux voir ce que l’on voyait déjà et voir ce que l’on ne voyait pas !

 

Propos recueillis par Vanessa Attali

 


 

Quelques dates clés…

  • 23 mai 1848 : Décret de Victor Schoelcher proclamant l’abolition de l’esclavage en France
  • 10 décembre 1948 : Déclaration universelle des droits de l’Homme reconnaissant « la dignité et l’égalité inhérentes à tous les êtres humains » et interdisant « toute forme d’esclavage »
  • 23 mai 1998 : Marche silencieuse dans les rues de Paris pour le souvenir des millions de victimes de l’esclavage
  • 10 mai 2006 : Date du 10 mai fixée comme journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage
  • 23 mai 2008 : Première journée nationale en France du souvenir des victimes de l’esclavage colonial
  • DOM-TOM : Commémorations de l’abolition de l’esclavage le 22 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe, le 10 juin en Guyane, le 27 avril à Mayotte, et le 20 décembre à la Réunion

 

Paroles d’élus 

Nos élus ont rencontré l’artiste Jim Derry lors du congrès de l’ACC’DOM (Association des communes et collectivités territoriales de l’Outre-mer) qui s’est tenu en Guyane en novembre 2008.

Youssouf Mohammed, Maire de Bouéni : « Jim Derry a évoqué l’essentiel des choses dans ce monde et je pense qu’il faut suivre son chemin pour libérer le mental de l’humanité »

Abdou Madi Ahmad, ancien conseiller général de Mayotte et délégué au SMIAM : « J’ai trouvé les propos de Jim Derry très intéressants car même si on dit que l’esclavage est aboli, je pense qu’il n’est pas entièrement enterré ! On peut parler d’esclavagisme masqué… Il faudrait qu’il y ait une prise de conscience générale et je remercie en cela l’artiste Jim Derry de faire valoir ses idées !"

Ibrahim Amedi Boinahery, président de l’association des maires de Mayotte : « C’est un discours très intéressant et je vais prendre le temps de méditer dessus ! »

 

Le combat d’une association…

L’artiste Jim Derry est président de l’association humanitaire « Zégué zen » qui vise à venir en aide aux populations sinistrées par des catastrophes naturelles. Apolitique et areligieuse, cette association a également pour ambition d’encourager toute action visant à dépolluer la planète ainsi que le « mental » de l’homme qu’elle estime, en partie, responsable de cette pollution, du fait de sa faiblesse. Considérant que c’est notre sens de victimisation qui entretient une énergie de faiblesse en nous, elle compte, à travers son concept du « Zégué zen » (qui représente à la fois une nouvelle philosophie, un nouveau langage, de nouveaux jeux…), faire prendre conscience que le seul réel combat à mener au quotidien est un combat intérieur avec soi-même : celui de la positivité contre la négativité pour sortir de cette victimisation. Aussi, considérant ce sens plus prononcé au sein des descendants d’esclaves noirs, elle défend l’idée d’une nécessaire reconnaissance de la dignité de l’esclave noir déterminante, à ses yeux, quand à l'issue de la paix entre les peuples.

Pour info, l’association Zégué zen est née suite au cyclone Dean qui a touchée la Martinique le 17 août 2007. Sensible aux conséquences de cette catastrophe sur sa terre natale l’artiste Jim Derry a tout d’abord lancé une première action de dons de fournitures scolaires et grâce à ses partenaires, les magasins Champion, Huit à Huit, Euromarché et Carrefour Dillon, 70 000 € de fournitures scolaires ont été distribuées en main propre aux enfants des villes les plus sinistrées. Découvrant six mois après que de nombreux foyers étaient toujours en attente d’aides, il a monté le 4 janvier 2008 l’association Zégué zen. Pour l’anniversaire de Dean en août 2008, cette dernière a alors organisé en Martinique des galas à but caritatif avec notamment Mathieu Edouard et Bertrand Agot, finaliste et demi finaliste de la Star ac’ 7 originaires de l’île mais aussi des artistes locaux tels que Ekymose, les Sweet Myel, Stella Gonis, Sylvanise Pépin, Sister Majesty, Lobaï, Diclos… Au total, près de 4000 € de fonds ont été récoltés et reversés dans leur totalité aux CCAS du François, de Sainte-Anne et de Fort-de-France avec lesquelles l’association avait signé une convention : « les sinistrés concernés prioritairement étant ceux qui doivent reconstruire ou réhabiliter leur maison abîmée lors du cyclone et qui ont des difficultés à verser leur apport personnel afin de lancer les travaux. » Par ailleurs, suite aux quatre ouragans Fay, Gustav, Hanna et Ike qui frappent Haïti en août et septembre 2008,'association Zégué Zen a organisé une collecte et, en partenariat avec la Délégation départementale de la Croix Rouge Française en Guyane qui livrait une ambulance, a fait partir du Havre un container comportant 8500 paires de lunettes, des jouets, des vêtements, des produits de premier soin, des denrées alimentaires non périssables, des matelas d’hôpitaux… Ce dernier est arrivé à Port au Prince en avril et a été réceptionné par la Croix Rouge Haïtienne, en charge de la distribution, qui envisage d’organiser prochainement des journées portes ouvertes avec des ophtalmologues afin de remettre les lunettes et les autres marchandises aux plus démunis. l

Enfin aujourd’hui, l’association se mobilise en faveur de l'Italie qui a été frappé par un violent séisme début avril. En partenariat avec la Fondation Arezzo Wave Italia (FAWI) qui a pour objectif de promouvoir les jeunes talents en Italie et sur les marchés internationaux, elle met en place des concerts afin de collecter des fonds pour reconstruire des clubs et réaménager les salles détruites par le tremblement de terre à Abruzzo et y réorganiser des événements musicaux. L'objectif étant de ramener un peu de vie et de gaieté dans la vie des jeunes victimes du séisme. Son premier gala aura lieu le 27 juin à la Ferté-sous-Jouarre (en Seine et Marne) où se trouve une importante communauté italienne mais aussi son nouveau siège social. Là encore, des artistes renommés accompagneront l’association dans son combat qu’ils considèrent plus que positif car « au delà d’aider matériellement les populations touchées par des catastrophes naturelles, elle aide psychologiquement tout le monde ! » exprime le chanteur Bertrand Agot toujours présent à ses côtés.

Pour rejoindre vous aussi l’association, envoyer vos dons ou obtenir tout autre renseignement : Association Zégué Zen, 17 rue Michel Fauvet, 77260 La Ferté-sous-Jouarre Tél : 09 81 62 44 77 Mail : contact@associationzeguezen.fr

Site : www.associationzeguezen.fr

04/06/09 – Comédie musicale au gymnase de Cavani, ces 5 et 6 juin

Avis aux amateurs de danse, l'atelier Lov'dance organise son deuxième spectacle, ces vendredi 5 et samedi 6 juin, à 19 heures, au gymnase de Cavani.

L'association créée en janvier 2008 nous présente cette fois une comédie musicale intitulée "Le rêve bleu". Tous les genres y seront représentés : de la danse orientale au hip hop, en passant par le jazz et tout cela sans oublier le classique. Durant trois heures, vous pourrez suivre les aventures d'une petite fille qui entraîne sa famille dans un monde peuplé de stars de télévision.

Maryse Willaume, chorégraphe et metteur en scène du spectacle, s'est en effet inspirée de plusieurs dessins animés pour mettre sur pied cette représentation. Outre le titre de la comédie musicale qui fait référence à Aladin de Walt Disney, il y aura également un tableau représentant une scène du Roi Lion. "C'est Alice aux pays des merveilleux mais revisité à ma sauce", précise-t-elle en riant. Cette comédie musicale sera interprétée par une centaine de jeunes danseurs.

Les billets sont d'ores et déjà en vente à Koropa, au siège de l'association, mais également le soir même sur place, à Cavani. L'entrée est de 10 euros pour les adultes, 5 euros pour les moins de 16 ans et gratuite pour les moins de 8 ans.

04/06/09 – Festival Shingo n’guizi le samedi 20 juin à Bandrélé

Organisé par l'association des Chemins de la balle et l'OMJS de Bandrélé, le festival Shingo n'guizi ("Le sel sucré") a pour ambition de devenir un festival incontournable qui mêle les cultures et les arts du spectacle.

Pour cette première édition financée par la direction des affaires culturelles de la préfecture, plus de 400 personnes sont prévues pour un défilé carnavalesque qui partira à 16h de la poste de Bandrélé jusqu'à l'OMJS. Dans le défilé, les associations culturelles de Bandrélé, Zina na Wassi pour les danses africaines ou encore les Vanupié, une troupe de théâtre de rue et de cirque de la Réunion.

Le groupe de musique Family Skank prépare également une fanfare burlesque, et Yannis, le percussionniste de Mikidache, a monté un batucada brésilien avec des jeunes de Bandrélé. Du m'biwi au hip-hop, le métissage des cultures sera au centre des manifestations. Des démonstrations d'acrobaties et de jonglage d'une cinquantaine d'élèves des Chemins de la balle agrémenteront le défilé.

Les différents groupes présenteront chacun un petit numéro devant l'OMJS puis, à 18h, Pierrot et Coralie joueront leur spectacle de magie "Salvatore et Olga". A 19h, Zaïna la conteuse traditionnelle déclamera un conte sur Mama Shingo spécialement inventé pour l'occasion. A 19h30, les trois Réunionnais de la troupe des Vanupié montreront leur "Pestak Lamour", 500 ans de théâtre revisité par des clowns. A 20h30, des plats traditionnels de Bandrélé seront servis, notamment du Ouré wa guini (jus de tamarin au piment). Enfin, à partir de 21h, place aux concerts avec Family Skank et Jimmy (entrée : 5 €).

03/06/09 – Mardi noir à Jumbo Score

La CGTma avait déposé vendredi dernier un préavis de grève pour les salariés des enseignes Jumbo Score, Score et Snie de Combani. Une décision prise le 26 mai dernier à l'issu de l'assemblé générale des salariés des entreprises Bourbon Distribution Mayotte (BDM, groupe Vindémia) après que les représentants du personnel aient été déçus par les conclusions du dernier comité d'entreprise, le 12 mai dernier. "Nous revendiquons une harmonisation des salaires, un treizième mois, la mise en place d'une tarification préférentielle pour les employés, le paiement des heures supplémentaires, la fin des contrats précaires et l'amélioration des conditions de travail", précise M. Abdallah, qui dit ses collègues grévistes "ultra motivés pour aller au bout".

La direction qualifie quant à elle ces méthodes de "cavalières et brutales", et se refuse au dialogue : "des négociations annuelles obligatoires étaient prévues pour le mois d'août; et le principe d'avancées séquentielles semblait acquis. Nous devions également discuter du 13ème mois lors des négociations d'application de la Convention collective de branche. La rupture de cette dynamique est le fait de 7 ou 8 trouble-fête, des gens qui bloquent l'accès au magasin et diffusent de fausses informations quant à la fermeture de celui-ci", explique M. Pereira, directeur général de BDM. Hier au soir, la direction n'excluait pas de fermer l'établissement Jumbo score au public pour cette journée de mercredi. Et si les autres magasins (Score Petite terre et Snie Combani) n'ont que faiblement pâti d'une plus légère mobilisation syndicale, le climat ne semblait pas à l'apaisement : "ayant subi des atteintes à la liberté de travailler et de circuler, le groupe BDM pense déposer plainte ainsi que demander réparation du préjudice subit", a conclu M Pereira.

03/06/09 – Le décès du Cnam prononcé

Après plusieurs péripéties c'est maintenant certain, le Cnam de Mayotte fermera à la fin de l'année universitaire. La fin de l'activité du Conservatoire national des arts et métiers a été votée mercredi 27 mai en assemblée générale, une décision qui fait suite aux problèmes financiers du centre, placé en redressement judiciaire depuis le 27 mars dernier, en raison du vote extrêmement tardif de la subvention annuelle par le conseil général. "Le déroulement de l'année universitaire se trouve déjà irrémédiablement compromis, les cours programmés pour lesecond semestre ayant dû être annulés en janvier 2009", annonce un communiqué de l'assemblée générale. "Les adultes inscrits en formation continue ont perdu six mois dans le déroulement des projets qu'ils s'étaient fixés en octobre 2008 et sont par ailleurs informés qu'il ne sera pas possible, dans les conditions actuelles, d'organiser une nouvelle rentrée à Mayotte en octobre 2009."

La subvention finalement votée le 2 mars, inférieure à celle demandée par le Cnam et qui n'a toujours pas été versée, permet tout juste de terminer l'année universitaire. L'Administrateur général du Cnam, que le président Douchina avait assuré de son soutient à la structure lors de sa visite en début d'année, a été informé de la décision de fermeture. "L'indifférence des élus et des services ont fini par convaincre les pionniers de l'installation du Centre régional de l'inutilité de leur action," conclu, fataliste, le communiqué du Cnam. Son président Moustoihi Mari estime que seul un geste clair du président du conseil général vers l'administration générale du Cnam pourrait débloquer la situation.

03/06/09 – Le Centre Hospitalier de Mayotte se met en grève

Les agents hospitaliers du CHM sont en grève illimitée à partir de ce matin. La liste de leurs revendications est très longue : maintien intégral des contractuels et des CEC, titularisation des employés dont la durée de stage est déjà révolue, présence d'un représentant des salariés lors des jurys de titularisation, rattrapage progressif des salaires, cessation de chantages au non-renouvellement de contrat, droit syndical bafoué, "parachutes dorés" versés à des médecins n'exerçant plus à Mayotte, gestion arbitraire du budget par la direction de l'hôpital, mise en place d'une indemnité de vie chère et d'une caisse de retraite, etc. "Ce sont des revendications normales, les prix flambent, les salaires ne suivent pas, le Code du travail n'est pas appliqué, il n'y a rien de nouveau ni de révolutionnaire" assure Kamiloudine Djanffar de la CGT Ma. Le mouvement suivi également par l'UTFO et la CFDT, risque de faire tourner au ralenti l'hôpital et les dispensaires de l'île. Un service minimum sera assuré puisqu'une partie du personnel sera réquisitionné par la préfecture.

Mais pour les syndicats, toutes les conditions sont réunies pour que le mouvement se généralise à d'autres secteurs comme c'est le cas à Jumbo Score. "Les protocoles d'accord ne donnent rien aux salariés, nous sommes toujours lésés. On nous dit toujours plus tard, à un moment les gens n'y croient plus et veulent tout, tout de suite. Les congés individuels de formation, nous y avons droit et pourtant on ne les prend pas. Nous faisons des concessions, mais en retour avons-nous de meilleures conditions de travail ? Non, et ce n'est pas parce qu'on est en crise qu'on ne demandera pas d'augmentation de salaire. Il y a des secteurs qui s'en sortent bien, d'autres moins bien, tout le monde ne doit pas être soumis au même régime" soutient Kamiloudine Djanffar. Hier, les représentants syndicaux ont rencontré la direction, sans parvenir à un accord.

02/06/09 – Suspension du préavis de grève illimitée à la CREC

Le préavis de grève illimitée à la Crec (Commission de révision de l'état-civil) à compter du mercredi 3 juin a été suspendu par la CGT-Mayotte, une réunion des délégués du personnel avec le préfet étant prévu le 12 juin. Les agents réclament notamment leur intégration dans la fonction publique de droit commun, des perspectives d'évolution de carrière et de meilleures conditions de travail.

02/06/09 – Abdoulatifou Aly poursuit sa tournée à la Réunion et dans le Pacifique

Après les Antilles, Abdoulatifou Aly était la semaine dernière, à la demande de François Bayrou, en tournée électorale à la Réunion et dans le Pacifique pour soutenir la liste "Outre-mer solidaire" menée par Gino Ponin-Ballom et présentée par le Modem, sur laquelle figure la Mahoraise Sophia Hafidou. Le député de Mayotte a commencé sa tournée par la Réunion, où il a notamment rencontré la communauté mahoraise, avant de s'envoler pour la Nouvelle-Calédonie, où il a été accueilli par Didier Leroux, élu au congrès, ancien ministre de l'île et candidat sur la liste "Outre-mer solidaire". Il était, en ce début de semaine, à Tahiti, en Polynésie française, où il a rejoint l'équipe de Nicole Bouteau, adjointe au maire de Papeete et également candidate sur la liste "Outre-mer solidaire". A chaque fois, ces visites sont l'occasion de rencontres avec la population et la presse locales pour dialoguer et expliciter l'enjeu des élections européennes du 7 juin prochain, important pour l'Outremer français. Bien évidemment, Abdoulatifou Aly fera activement campagne sur le terrain, à Mayotte, aux côtés de Sophia Hafidou, toute cette semaine.

29/05/09 – Grève annoncée à jumbo score…et au CHM

Grève annoncée à jumbo score…

La CGT Mayotte et les salariés de la grande enseigne dépose un préavis de grève illimitée à compter du deux juin. Les revendications portent notamment sur le paiement d’un 13e mois, l’amélioration des horaires ainsi que les conditions de travail.

…et au CHM

Insuffisance des effectifs, souffrance au travail, discrimination sociale… la liste des doléances du personnel de l’hôpital est longue. La CGT-MA CHM a lancé un préavis de grève pour le trois juin. 

29/05/09 – Nawal pour les 10 ans de Musique à Mayotte

Nawal, "la voix féminine des Comores", est arrivée cette semaine, invitée par l'école de musique qui ne cesse de multiplier les spectacles pour fêter ses dix ans.

La chanteuse comorienne participera au spectacle de fin d'année de l'école, prévu ce samedi 30 mai, à 14h, à la Maison des jeunes et de la culture de M'gombani. C'est un "conte musical" auquel participeront également Trio, Mikidache, Maalesh et Lima Wild.

Deux stages vocaux seront animés par Nawal, les dimanche 31 mai et samedi 6 juin, respectivement de 10h à 17h et de 10h à 13h. Les inscriptions sont déjà ouvertes et les places sont limitées. Les inscrits recevront en prime une entrée au concert de Nawal, programmé le samedi 6 juin, à 20h, au conseil général.

Pour ce dernier évènement, Nawal sera accompagnée de Melissa aux petites percussions, par Matthieu au violoncelle et à la basse et Abdallah au djembé. "Attention, les nouvelles mesures de sécurité nous limitent à 154 entrées", avise l'école de musique. Dire qu'il faut penser à prendre vos places à l’école de musique avant le concert.

 

Pour tous renseignements : 0639 20 45 69 ou musiqueamayotte@wanadoo.fr

29/05/2009 – 6e Salon des artistes peintres et sculpteurs

 

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}ambiance est vraiment chaleureuse ce vendredi soir à l'arabesque, la galerie d'art située à coté de la vieille mosquée de M'tsapéré. Des pièces bondées de monde, sous la chaleur étouffante des projecteurs, mais l'ambiance est là. "Les locaux sont vraiment trop petits, c'est dommage, l'exposition est vraiment bien", entend-on dans les recoins.

Vingt-sept artistes exposés, un peu plus que l'an passée. Des sujets et des styles divers et variés. Des portraits d'inspirations cubistes réalisés par Anne Hicks, les peintures à l'huile de Petit Hervé, dit Galheun, les photographies sur la vie quotidienne mahoraise signées Jonny Chaduli… "L'exposition est vraiment chargée, il y a beaucoup de choses à voir et d'artistes différents. Il faudrait prendre le temps de revenir pour tout découvrir", acquiesce un des visiteurs.

Le quotidien, voici un thème récurant dans les toiles. La plupart ont largement puisé dans le puit sans fond que constitue la culture mahoraise. Résultat, des œuvres pleines d'émotion. "On sent qu'il y a de vrais artistes à Mayotte et surtout de l'inspiration", estime-t-on. Pour cette amatrice d'art comme pour beaucoup de ceux qui sont venus, le progrès semble réel en ce qui concerne la qualité de l'exposition. "L'année dernière, il y avait beaucoup d'élèves de Gil, le propriétaire de la galerie, du coup c'était un peu les mêmes choses."

Un jury, composé de deux journalistes de la presse écrite et des directeurs chargés de la culture à la Préfecture et au conseil général, s'était réuni avant le vernissage pour choisir les meilleurs œuvres du salon 2009. Les prix ont été décernés à Chantal Simon pour la peinture à l'huile, à Josi Niorthe pour l'aquarelle, à Jonny Chaduli pour l'art contemporain et à Giles Molia pour le Grand prix du salon toutes techniques confondues.

Beaucoup de wazungu, quelques mahorais, décidément l'art pictural a encore du mal a toucher la population locale. Mais les artistes ne perdent pas espoir, pour eux, c'est tout un travail d'éducation qui finira par porter ses fruits. "Les mahorais ont besoins qu'on les emmène vers l'art. Pour ça, il faut de l'argent et une véritable politique. Je pense que c'est tout à fait possible.", explique Josabel 451.

L'artiste reconnaît pourtant les difficultés rencontrées par la profession. "En tant qu'artiste, organiser une exposition a toujours été compliqué ici. On n'est pas assez aidés. C'est pour ça que c'est important de venir pour soutenir Gil."

Aujourd'hui encore, le salon demeure la seule véritable manifestation consacrée aux arts plastiques à Mayotte. Gil, commissionnaire de celui-ci, a manifesté son regret face à la quasi absence de mahorais parmi les exposants. Selon lui, rien n'est vraiment fait pour inciter à se lancer dans les arts plastiques. Le salon se tiendra jusqu'au 4 juin. La galerie est ouverte tous les jours de dix heure à midi, et l'après midi de seize à dix huit heure. Le 5 juin un autre vernissage sera organisé pour célébrer la réouverture de la galerie après le salon.

Halda Toihiridini

29/05/2009 – Athlétisme : 2ème Coupe de l’océan Indien à Cavani

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}ans l'optique d'accompagner le développement de la pratique de l'athlétisme mahorais et de disposer des équipements nécessaires pour des compétitions internationales, la ligue de Mayotte vient de réceptionner une importante quantité de matériel.

Cela donnera la possibilité à de jeunes talents de mieux sauter, courir, marcher et lancer en disposant d'une piste aux normes internationales. En effet, trois containers – un de 20 pieds et deux de 40 pieds de fournitures de la marque Dima sport – sont arrivés la semaine dernière et relookent actuellement la piste d'athlétisme du stade de Cavani.

Une étape importante pour Mayotte qui vient de franchir un pas de géant dans son évolution dans le monde sportif régional et international. Mais également pour BC Equipement Collectivité, chargée des travaux d'installation de ces matériels haute gamme, qui n'a jamais eu affaire à une si importante cargaison depuis son installation dans l'île.

Pourquoi tant d'engagement ? Tout simplement parce que jusqu'à présent, comme le reconnaît l'actuel président de la ligue d'athlétisme, faute du matériel adéquat à Mayotte la pratique de l'athlétisme ne favorise que des épreuves de courses de fond et demi-fond. Et depuis peu, avec le retour de Soultoini Ali, ex-champion de France mahorais qui occupe actuellement le poste de conseiller technique auprès de la direction de la jeunesse et des sports, le lancer de javelot occupe également un espace assez éloquent dans le paysage sportif local.

Il y a ainsi une aire de lancement pour le disque, le poids, le javelot et même… le marteau, mais aussi une zone de saut. De quoi susciter de nouvelles vocations, faire découvrir de nouveaux sports. En espérant que le matériel sera respecté et tiendra longtemps.

Il y a 10 ans de cela, Thierry Vigneron, ex-champion de France en saut à la perche, en mission dans l'île à titre d'assistant technique, voulait faire émerger cette discipline. Mais tous les efforts déployés pendant ses 4 ans de séjour n'ont pas réussi à aboutir. En revanche, "nous pouvons faire reprendre cette discipline qui se marie très bien avec le talent de la jeunesse mahoraise, très réputée en terme de course de fond et demi-fond et donner une nouvelle chance à nos jeunes", suggère Hamidou Salim.

Ce qui a motivé la demande du président de ligue de Mayotte dans cette dotation matérielle, dont le coût d'investissement s'élève à quelques 200.000 euros y compris les travaux d'installation financés par la DSAJ, n'est autre que de pouvoir offrir, à la jeunesse et au mouvement sportif de l'île au lagon, le label international. Cela permet au stade de la capitale de pouvoir organiser et recevoir des meetings interrégionaux, conformément aux exigences de l'International athletic association federation (IAAF).

En attendant de pouvoir accueillir un jour les Jeux des Rup et d'autres compétitions (il manque encore beaucoup de structures d'hébergement, d'hôtels), ce matériel va pouvoir servir dès le mois d'octobre pour accueillir sur l'île la 2ème Coupe d'athlétisme de l'océan Indien.

 

Saïd Ahmed

Coupe de l'océan Indien d'athlétisme

La Coupe de l'océan Indien a vu le jour lors des récents Jeux des îles de l'océan Indien à Madagascar. Le but principal est de réunir, chaque année, les athlètes de moins de 23 ans, dans l'une des îles environnantes, les préparer physiquement et psychologiquement à se confronter dans la convivialité et la fraternité lors des Jeux des îles de l'océan Indien (JIOI) qui se réalisent tous les 4 ans.

La candidature de Mayotte pour l'organisation de la COI 2009 a été retenue au mois d'avril 2008, lors de la 1ère édition à la Réunion.

Initialement prévue pour le 6 juin, la 2ème Coupe de d'océan Indien d'athlétisme a été repoussée au mois d'octobre 2009, à la demande du président de la ligue de Mayotte, chargée de l'organisation, les îles Seychelles et Maurice n'ayant pas encore donné leur avis pour leur participation. A ce jour, seules les îles Comores et la Réunion ont répondu favorablement à l'invitation de Mayotte.

29/05/2009 – Jeux des Rup : À la découverte du pays de Nadal

 

{xtypo_dropcap}F{/xtypo_dropcap}avori du tournoi de Roland Garros débuté lundi, l’Espagnol Rafael Nadal ne pourra encourager les athlètes de son île espagnole de Majorque, qui organise les 13ème Jeux des Rup. Pourtant, il sera bien présent dans les têtes, lui qui est le chouchou des Majorquins. La délégation mahoraise s’est envolée mardi et ce voyage représente beaucoup pour les jeunes sportifs mahorais qui défendront les couleurs de notre île.

Les 6 joueurs de tennis composant la délégation mahoraise ont eux bien compris qu’ils n’allaient pas n’importe où, mais chez le meilleur tennisman du monde. Shayan Saboor, vice-champion de Mayotte des 13/14 ans se réjouit de faire ce déplacement qui est une première pour lui. “Je vais découvrir un nouveau pays, d’autres gens. Il paraît que l’on se fait plein d’amis. C’est dommage que l’on ne puisse pas voir Rafael Nadal, mais on nous a dit que des membres de sa famille seront présents à la cérémonie d’ouverture”, dit-il avec les yeux qui brillent.

Pour lui, évoluer sur la terre battue ne sera pas une découverte, puisqu’il part régulièrement disputer des tournois à la Réunion où les grands tournois se jouent sur cette surface lente. Pour ce droitier et fan d’Andy Roddick (“Il a un très bon service”), l’objectif est simple : faire du mieux que possible. Du côté des filles, Alessiane Dini en est à sa 3e participation à cette compétition. Elle sait donc ce qui l’attend.

 

Un niveau plus relevé qu’au championnat de la Réunion

 

“Le niveau est plus haut que celui du championnat de la Réunion. C’est une compétition par équipe, un peu comme la Fed Cup ou la Coupe Davis. Cette année, j’espère que l’on pourra faire mieux que les fois précédentes”, espère-t-elle. Ses copines Vanessa Ledant et Fanya Chihabidine en sont à leurs premiers jeux et appréhendent un peu la compétition. “J’ai un peu peur, mais j’ai hâte d’y être pour voir comment ça va se passer”, déclare Vanessa Ledant.

Samedi, tous les athlètes (du moins, ceux qui ont pu se déplacer) étaient venus à Kavani récupérer leurs équipements et écouter les discours du président du Cros Madi Vita, du vice-président du conseil général chargé des sports Assani Ali, de Hadadi Andjilani vice-président chargé des finances et de Bruno Prochasson directeur de la DJS. Si les personnalités du mouvement sportif ont insisté sur la notion d’exemplarité dans le comportement, aussi bien sur qu’en dehors des terrains de sport, les élus du CG ont battu en brèche la célèbre phrase du baron Pierre de Coubertin.

“L’essentiel est de participer… mais à la victoire”, a ainsi affirmé Assani Ali. Celui-ci a aussi expliqué que si Hadadi Andjilani, chargé des finances au CG était du voyage, c’est pour qu’il se rende compte des moyens que nécessite l’organisation des Jeux des Rup. “Nous avons l’ambition de les organiser un jour et il faut que l’on ait les moyens humains et financiers pour le faire”, a-t-il répété devant les athlètes et leurs parents. Les 13e Jeux des RUP se termineront le 1er juin.

 

Faïd Souhaïli


La délégation mahoraise

  • Athlétisme : 2 garçons, 2 filles
  • Basket-ball : 12 garçons
  • Handball : 14 filles
  • Tennis : 3 garçons et 3 filles
  • Tennis de table : 3 garçons et 3 filles
  • Volley-ball : 12 filles

29/05/2009 – Association des travailleurs sociaux de Mayotte

 

{xtypo_dropcap}"L'{/xtypo_dropcap}association n'est pas là pour concurrencer le conseil général mais pour être une force d'idées, de propositions", prévient d'emblée Abdallah Abdou, le président de l'ASTM, association créée en décembre 2008 pour prendre le relais d'un collectif des travailleurs sociaux fondé depuis plusieurs années, mais qui n'était pas bien structuré et qui n'avait pas de projets concrets. "Nous voulons être un partenaire important pour accompagner l'évolution de l'action sociale à Mayotte".

L'action sociale est en effet en plein développement dans notre futur département, mais les rôles, missions et compétences des services sociaux restent encore très peu connus de la population, et même des élus de la CDM. Qui sait par exemple qu'il y a des assistantes sociales à la Caf, au CHM ou à la DE ? On trouve également des travailleurs sociaux à la protection judiciaire de la jeunesse ou dans les milieux scolaires et associatifs. Mais le plus gros du bataillon des assistantes sociales est employé par la direction de l'intervention sociale et de la prévention (Disp), un service de la direction de la santé et du développement social (DSDS) du conseil général.

"Avec le nouveau statut, la population à besoin de savoir à qui s'adresser, alors qu'à la Réunion ou dans d'autres départements les gens arrivent à s'y retrouver", constate M. Abdou. C'est pourquoi son association a décidé d'organiser un colloque les 6 et 7 novembre prochains qui aura pour thème : "Mieux connaître les services sociaux à Mayotte". "L'évolution de la société mahoraise, avec la départementalisation, montre de plus en plus les inégalités sociales", analyse Moissoukari Madi, la secrétaire de l'ATSM, "une meilleure connaissance des services sociaux permettra à la population de mieux connaître ses droits et nous pourrons ainsi mieux accompagner et orienter les populations les plus défavorisées".

 

Un CCAS à mettre en place dans chaque commune

 

La départementalisation verra la création d'un centre communal d'action sociale (CCAS) dans chacune des 17 communes de Mayotte, qui vont permettre de développer de manière significative la quantité et la qualité du travail social sur l'île. Les élus des communes doivent prendre en main ce dossier et suivre l'exemple de Mamoudzou et Pamandzi qui ont commencé à s'engager dans cette voie.

Une armée de travailleurs sociaux va en effet devoir être embauchée dans un avenir très proche. Ils seront pour la plupart formés à l'Institut régional du travail social (IRTS) de la Réunion, mais encore faut-il que les lycéens qui seraient intéressés par cette carrière soient informés qu'elle existe. L'ASTM a justement pour but de soutenir et accompagner les étudiants mahorais, que ce soit pour passer les concours d'assistante sociale ou d'éducateur spécialisé, pour leur trouver des stages ou pour les aider dans la rédaction de leur mémoire de fin d'études. L'association a également le projet d'avoir un local pour y mettre de la documentation, très difficile à trouver pour l'instant.

Au début du colloque qui se tiendra au collège de M'gombani ou au CDTM, des stands d'informations présenteront les différents métiers et les différents organismes où peuvent être employés les travailleurs sociaux. Le colloque se poursuivra le lendemain à Koropa avec des interventions de responsables de formation de l'IRTS, de membres de l'Association nationale des assistantes sociales (Anas), de la Dass, de la DSDS, de l'Association des maires ou des associations Msanda, Tama ou Toioussi.

"Nous avons besoin que tous les travailleurs sociaux se mobilisent, car il n'y a pour l'instant que les 7 membres du bureau qui sont motivés par ce projet", précise M. Abdou. Une réunion d'information sur ce colloque aura lieu ce vendredi à 13h30 dans l'hémicycle du conseil général. A travers l'organisation de ce colloque, l'ASTM veut devenir une force de propositions auprès des pouvoirs publics, à l'instar de ses homologues en Métropole, comme le rappelle Moissoukari Madi : "Nous sommes confrontés aux difficultés de la population au quotidien. Nous voulons être acteurs et participer aux projets de développement de l'action sociale à Mayotte".

 

Julien Perrot

 

Si vous êtes intéressé pour participer au colloque ou adhérer à l'association : 0639 69 16 76.

29/05/2009 – Vie syndicale : La CFE-CGC sur tous les fronts

 

{xtypo_dropcap}"A{/xtypo_dropcap}près la consultation, c'est le moment de lancer les grands chantiers d'ici 2011". Soulaïmana Noussoura, le très remuant président de l'union départementale de Mayotte de la CFE-CGC, est toujours aussi actif : il part en Métropole du 24 mai au 1er juin pour participer à différentes réunions et rencontrer Brice Hortefeux, le nouveau ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. "La loi organique sera votée en septembre : c'est l'avenir de Mayotte qui est en train de se dessiner et c'est maintenant qu'il faut faire des propositions".

"Mon rôle n'est pas de barrer la route systématiquement mais d'augmenter le nombre d'emplois pour les salariés et ensuite revendiquer de meilleures conditions de travail", explique M. Noussoura. Les revendications de la CFE-CGC portent d'abord sur l'extension du chèque déjeuner et l'indemnisation des frais de déplacements professionnels, pour augmenter le pouvoir d'achat des salariés. Le syndicat réclame également toujours l'application du droit commun dans tous les domaines, à commencer par la mise en place des conventions collectives dans le secteur privé ou le respect du droit syndical : "Il faut que les contrats d'engagement social qui obligent le gouvernement et les collectivités à consulter les syndicats pour tous les textes à connotation économique ou sociale soient appliqués à Mayotte. Le travail des syndicalistes doit être reconnu comme d'intérêt public".

M. Noussoura va aussi se renseigner auprès de Jean-Frédéric Dreyfus, secrétaire national de la CFE-CGC en charge du logement, pour s'enquérir des conditions de l'extension à Mayotte du 1% de cotisation prélevé sur la masse salariale pour aider à la construction de logements, sociaux ou non. L'instauration de la MSA (Mutualité sociale agricole), le régime de retraite spécial des agriculteurs qui n'existe toujours pas à Mayotte, et du régime de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO font partie de ses priorités. Il souhaite également créer à Mayotte une Aract (Association régionale pour l'amélioration des conditions de travail) qui existe dans 25 régions métropolitaines et dans 3 Dom.

 

Les retraites doivent être déplafonnées

 

La CFE-CGC demande à ce que l'établissement d'allocations familiales de Mayotte devienne une caisse à part entière détachée de la Réunion, tout comme la CSSM qui doit être transformée en Caisse générale de sécurité sociale, comme dans les autres Dom. Le syndicat veut aussi que les retraites soient déplafonnées : "en Métropole, le plafond est de 2.900 €, alors qu'ici, c'est 900 € : c'est une aberration qu'il faut régler maintenant !", tempête M. Noussoura, qui rappelle également le problème des pensions veuvage qui ne durent que 2 ans à Mayotte pour les épouses des salariés du secteur privé.

Le président a aussi prévu de rencontrer à Paris le docteur Bernard Salengro, secrétaire national de la CFE-CGC en charge de l'Europe, pour savoir comment utiliser le Fonds social européen à Mayotte dans des secteurs aussi variés que la cantine scolaire, les transports en commun, la construction scolaire, la garde d'enfants, la lutte contre l'illettrisme, l'augmentation de la production locale, l'aquaculture ou la formation : "Il faut s'en préoccuper tout de suite car sinon en 2011 ou 2014, on sera en retard".

M. Noussoura a rendez-vous avec Bernard Van Craeynest, le président national de son syndicat, avec qui il évoquera les accords du 8 avril 2009 sur l'intégration des fonctionnaires mahorais dans les trois fonctions publiques de droit commun, notamment en ce qui concerne les problèmes de la retraite, de l'ancienneté et de l'indexation qui n'ont pas été clairement définis dans cet accord. Il va par ailleurs préparer la venue à Mayotte au mois de juin de Charles Bonissol, président des fonctions publiques CGC.

Enfin, M. Noussoura s'est déclaré candidat pour être désigné au Conseil économique, social et environnemental où l'Outremer dispose de 11 représentants, soit un par collectivité ou département.

 

Julien Perrot

 


Bientôt une Aract pour Mayotte ?

 

Créé en 1973, l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) est installée à Lyon depuis 1996. C'est un établissement public dépendant du ministère du Travail et doté d'un CA tripartite (Etat et partenaires sociaux). Depuis 1983, pour mieux accomplir sa mission auprès des PME et TPE, l'Anact a appuyé la mise en place d'Associations régionales pour l'amélioration des conditions de travail (Aract), associations paritaires réparties sur l'ensemble du territoire national.

Le réseau Anact-Aract exerce une mission publique d'intervention, d'information, de communication et de transfert sur les conditions de travail à partir des actions concrètes menées sur le terrain dans les entreprises, en priorité les PME, et vise à une amélioration durable des conditions de travail, que ce soit au niveau de l'organisation du travail ou de son adaptation aux mutations technologiques. Pour cela, le réseau s'appuie sur son paritarisme et le financement de l'Etat, notamment les DRTEFP et les conseils régionaux, le plus souvent dans le cadre des Contrats de projet Etat-région.

Une Aract est une petite équipe opérationnelle : la structure de base est de 2 intervenants en entreprise, dont l'un est directeur et une personne en charge du secrétariat et de la gestion. Le directeur est aussi le représentant de l'Anact en tant que délégué régional et son recrutement a lieu en accord avec le CA de l'association et le directeur général de l'Anact.

Les partenaires sociaux orientent la programmation de l'activité, la suivent et l'évaluent. Le budget d'une Aract est d'environ 280.000 € en année pleine. Une étude faisabilité devrait être prochainement lancée pour que Mayotte puisse se doter d'une telle association qui existe déjà à la Réunion, en Guyane et en Martinique.

29/05/2009 – Rapport des activités maritimes 2008

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}êche : Recenser la flotte, l’enjeu 2009

Le secteur de la pêche représente une part non négligeable de l’économie mahoraise. Il mobilise entre 1.000 et 2.000 personnes et génère un chiffre d’affaires global (pêche industrielle et artisanale) estimé à 10 M€ environ (4 M€ pour la pêche artisanale et 6 M€ pour la pêche industrielle) en ne comptant que l’amont de la filière (production) et sans compter l’aval (commercialisation, transformation). Toutefois, la flotte de pêche artisanale souffre pour l’heure d’un manque de données statistiques, manque que les affaires maritimes espèrent voir comblé par la mise en place prochaine d’un système d’informations halieutique (SIH) qui permettra un réel recensement et des données statistiques fiables du secteur.

Ce SIH devrait voir le jour cette année dans le cadre du Contrat de projet 2008-2014, il permettra aux affaires maritimes d’avoir les éléments nécessaires à une gestion optimale de l’effort de pêche et de la ressources halieutique. Autre intérêt de ce dispositif, il utilise une méthodologie commune aux autres territoires, ce qui permettra d’intégrer et de comparer les données de Mayotte aux données nationales.

Pour le reste, peu de changements par rapport à l’année précédente, le rapport recense environ un millier de pirogues en bois, avec ou sans moteur, qui ne sont pas suivies par l’administration car il est impossible de leur établir un permis de navigation. Pour la plupart leur activité est vivrière et le commerce du poisson pêché très faible. On recense également 250 barques Yamaha, toutes immatriculées au fichier local, mais divisées en deux groupes : celles qui utilisent l’essence détaxée et sont donc soumises aux visites de sécurité, au nombre de 160, et celles qui y échappent. Leur importation est interdite depuis 2004 car elles ne répondent plus aux normes de sécurité qu’il convient d’assurer aux pêcheurs.

 

Les thoniers senneurs repoussés

 

Le nombre de navires répondant aux normes de sécurité croit d’années en années, il était de 27 en 2008. Pour l’année 2008, la Copemay a investi dans un petit palangrier, aidée par l’Etat. S’il s’avère rentable, d’autres navires de ce type pourront arriver dans l’île, conformément au plan de développement de la flotte mahoraise. Problème majeur, l’état de la flottille et l’allongement des distances pour se rendre sur les zones de pêche rendent l’activité dangereuse. En 2007, 53% des opérations de secours en mer la concernaient.

Autre souci du secteur, l’impossibilité de recensement des marins pêcheurs. Le régime spécifique de sécurité sociale ne s’applique pas à Mayotte, rendant impossible la connaissance de leur nombre. Caractéristiques principales des pêcheurs de Mayotte : ils sont en grande partie en situation irrégulière et sont très peu formés. Une expérimentation est en cours à le Réunion et à Mayotte afin de mettre en place un brevet « certificat d’aptitude au commandement des navires à la petite pêche », formation qualifiante. Depuis 2006 cette expérience montre une réelle élévation du niveau de connaissance, notamment réglementaire, des marins et leur nécessaire régularisation juridique. Il offre l’avantage de pouvoir se faire en shimaore.

Face à cette flottille en cours de modernisation, les pêches des thoniers senneurs espagnols et français représentent toujours 4.000 à 6.000 tonnes de poisson par an. Pour l’année 2008, 33 licences ont été délivrées par le préfet pour la ZEE de Mayotte, alors que leurs recettes continuaient de tomber dans les caisses des Taaf. Deux novations majeures sont mises en places pour 2009 : tout d’abord l’accès des affaires maritimes de l’application Trident qui permet de suivre en temps réel la campagne de pêche des thoniers, ensuite – pour répondre à une demande formulée depuis des années par les pêcheurs mahorais – la zone d’interdiction de pêche des thoniers senneurs est passée de 12 à 20 milles nautiques à partir de la barrière récifale.

 

Aquaculture et plaisance toujours en expansion

 

Mayotte reste la première production piscicole ultramarine avec 130 tonnes en 2008, pour un chiffre d’affaire d’environ 700 K€. Le secteur emploie 25 personnes. La pépinière d’entreprises aquacoles d’Hajangua géré par Aquamay, constituée de quelques conteneurs, a été transformée en 2008 grâce au Contrat de projet et inaugurée au mois de décembre. Elle offre aux aquaculteurs un lieu de travail digne de ce nom.

Parallèlement, le GSMA, qui dispose d’un site de production avec des cages immergées dans la baie de Tsingoni pour son ancienne formation aquaculteur, mise en sommeil en 2006 pour cause de manque de débouchés, l’a rouverte en 2008 dans un cadre plus large de formations aux métiers de la mer. Lors de son séjour dans l’île en janvier dernier, le secrétaire d’Etat à l’Outremer a visité l’écloserie de Mayotte Aquaculture à Longoni et rappelé à cette occasion son intérêt et son soutien pour l’aquaculture à Mayotte, avec l’arrivée annoncée de l’Ifremer.

Dernier secteur d’activité, la plaisance, loisir ou professionnelle, trouve un champ d’action privilégié dans le lagon. On recense environ un millier d’embarcations de plaisance immatriculées. Le principal frein au développement de la flottille, très faible en comparaison aux autres Dom, est la très forte taxation, 50% selon les cas. En augmentation chaque année, le nombre de candidats au permis hauturier a baissé en 2008, en raison de la réforme du permis plaisance mise en place au 1er janvier 2008.

A coté des particuliers, on recense une trentaine de petites structures professionnelles, notamment de plongée sous-marine et de bateaux-écoles, et également d’exploration du lagon, de ski nautique, de club de voile ou de location. Au total, la plaisance génère un chiffre d’affaire de 3,3 millions d’euros et fait travailler une cinquantaine de personnes.

 

Hélène Ferkatadji

29/05/2009 – Portrait d’entreprise : Restauration

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l ne faut pas chercher très loin dans Kawéni, poumon économique de l'île, pour trouver le nouveau lieu de déjeuner et dîner s'y étant implanté. À quelques pas de la Sodifram, ce restaurant se situe au-dessus de l'entreprise Infocom. Il suffit de monter la vingtaine de marches en bois pour y découvrir un immense espace climatisé et joliment décoré, conçu pour les clients affamés. Viviane Gravina, conceptrice de la Bonne marmite s'appuie sur neuf ans d'expérience dans la restauration et ses trois employés constituent également des spécialistes en terme de cuisine.

Tous les jours, elle propose des plats français, créoles, chinois et bien sûr locaux, comme elle a l'habitude d'en réaliser. Les brigades mobiles de passage à Mayotte ont pu constater la qualité des services apportés par cette dernière. "J'ai fait manger ces personnes entre 2001 et 2005. C'était un contrat avec la gendarmerie et, étant donné qu'ils étaient mes principaux clients, j'ai dû déplacer plusieurs fois mon restaurant", déclare la résidente de Dembéni. Sur cette période de quatre ans donc, elle travaillera dans trois villages différents : Mamoudzou, Sada et Combani.

Elle se pose aujourd'hui à Kawéni, après plusieurs semaines à la recherche d'un local. "Nous avons trouvé l'endroit idéal car Kawéni est sans aucun doute un secteur porteur au niveau de la clientèle", affirme-t-elle enthousiaste. Fonctionnaire au conseil général de la Réunion avant d'arriver à Mayotte, Viviane Gravina a fait d'abord carrière dans l'informatique : "j'ai vu le début de l'informatique, depuis 1967 où les ordinateurs étaient énormes comme des maisons".

La restauration c'est tout à fait un autre monde, et la patronne sait qu'il va falloir se battre pour faire long feu sur ce marché. Son investissement – autour de 20.000 euros – a permis à son restaurant la Bonne marmite de disposer d'une salle de repas d'un bon niveau, mais elle recherche actuellement un associé : "Mon premier collaborateur s'est désisté au dernier moment. Il me faudrait un entrepreneur qui pourrait me permettre de respirer financièrement et envisager un avenir plus sereinement".

En attendant, Viviane reçoit ses premiers clients et selon eux le produit est bon. C'est d'ailleurs justement pour cette raison qu'elle décide de nommer sa conception ainsi. "Je pense faire de la bonne nourriture dans la marmite". Petites marmites ramenées de la Réunion où les carrys sont disposés, uniques en ce genre sur l'île. Parlant du goût, c'est, pour elle, aux clients de venir pour juger.

La pièce, composée de tables et de chaises peut accueillir jusqu'à une quarantaine de personnes, et dans le long terme, Viviane Gravina espère pouvoir organiser des cocktails, buffets, dîners dansants, mariages ou encore des karaokés. La terrasse en bois est un supplément pour les clients préférant manger à l'air libre.

Ouvert de 11h30 à 14h30 au déjeuner et de 19h30 à 22h30 le soir, la Bonne marmite n'attend plus que vous.

 

Ichirac Mahafidhou

29/05/2009 – 3 questions à …

 

{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}uel bilan tirez-vous de ces 21 années dans votre fonction?

Mohamed Hachim : Il y a eu trop de choses, difficile de faire un bilan de tout cela. En tout cas je sais que pendant toutes ces années, j'ai travaillé en collaboration avec la justice de droit commun et le tribunal supérieur d'appel qui représente la juridiction de dernier ressort pour tous les jugements faits par les cadis. En 21 ans, il n'y a jamais eu de problèmes. Les lois sont les lois, et c'est pour ca que je demande le maintien de la fonction de cadi.

 

Quelle est la chose la plus importante que vous ayez faite ?

Mohamed Hachim : Pour moi, le plus important a été d'enseigner mon savoir aux autres. Aujourd'hui je suis à la retraite et je vais continuer à enseigner le coran. Pour moi, c'était tout aussi important de pouvoir accorder mon aide à tous ceux qui en ont eu besoin. C'est pour ça que je resterais toujours à la disposition de la République.

 

Qu'avez vous à dire à vos collègues, aux Mahorais, à l'Etat ?

Mohamed Hachim : J'aimerais dire à tous les Mahorais, tous les musulmans, de bien tenir leur religion. De ne pas la lâcher. Aux cadis, faites beaucoup de formations pour pouvoir assurer convenablement vos nouvelles fonctions. S'il m'est arrivé de vous bousculer pour telle ou telle raison, c'était avant tout pour le bien public, pour la justice et la population. Je les remercie tous de m'avoir supporté, même dans les moments difficiles. Merci aux administrations de m'avoir fait confiance à tous les niveaux. J'aimerais leur demander de ne pas annuler la fonction de cadi car elle rend beaucoup de service aux Mahorais.

 

Propos recueillis par Halda Toihiridine

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes