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04/12/2009 – Témoignage : Drame de l’immigration clandestine

 

 

{xtypo_dropcap}U{/xtypo_dropcap}n kwassa a chaviré au large de Mayotte, sur la trentaine de passagers seulement onze personnes ont été retrouvées. Pendant deux jours, ils ont survécu en restant accrochés à une épave à la dérive. Jeudi dernier, l’annonce de ce nouveau drame a ébranlé la communauté mahoraise. Le temps de comptabiliser les victimes et de regretter une fois de plus la mésentente entre les deux gouvernements et tout était oublié.

Mais pour Zainaba, cette mère de six enfants, tout comme pour les onze rescapés, c’est une autre histoire. Impossible d’oublier ces compagnons d’infortune, ceux qui n’ont pas survécu au voyage. C’est en allant faire des démarches à Mayotte, pour régulariser sa situation, que cette mère de six enfants dit avoir été embarquée par la police aux frontières. Nous sommes le jeudi précédant le drame. "Ils m’ont expulsée le jour même vers Anjouan. Je me suis alors retrouvée là-bas sans argent."

Pendant quatre jours elle survit ainsi grâce à l’aide de personnes charitables qui lui fournissent de quoi se nourrir. C’est aussi pour l’aider qu’un couple avec trois enfants lui propose de repartir avec eux. Le mari avait été expulsé en même temps qu’elle. "Je leur ai dit que je n’avais pas d’argent pour payer les passeurs. Ils m’ont alors proposé de m’avancer l’argent en attendant que je puisse les rembourser." Après plusieurs hésitations, la femme accepte finalement de reprendre la route vers Mayotte.

 

"Les hommes ont essayé d’aider le plus de monde à s’accrocher à l’épave"

 

C’est dans la matinée du lundi qu’ils quittent finalement Anjouan. Ils sont 26 sur la barque, mais en mer ils croisent une barque plus chargée. Les passeurs se sont alors arrangés entre eux pour délester la seconde barque de six passagers, se souvient la femme. Une manœuvre qui l’a tout de suite alarmée. "J’ai vu que l’embarcation commençait à prendre l’eau. Je leur ai signalé, mais personne ne m’a écoutée. On m’a juste déclaré que nous les Grands-comoriens on faisait toujours des chichis. Sur la barque nous étions que deux Grandes-comoriennes : moi et une jeune fille qui était enceinte d’environ cinq mois. Alors j’ai préféré me taire."

Malheureusement, la suite des évènements vient confirmer ses inquiétudes. Vers 17 heures, alors que la barque se trouve en pleine mer, l’eau commence à rentrer encore plus vite dans la barque. Ils se mettent tous à écoper, sans succès, avant que les passeurs ne décident de faire descendre tous ceux qui savent nager. Seuls les enfants et les femmes restent à bord.

"À ce moment-là, la femme qui m’a aidée à payer mon trajet m’a suppliée de veiller sur ses enfants si jamais il leur arrivait malheur." Une promesse que Zainaba n’aura pas à tenir… Sous l’assaut des vagues, la barque se casse en deux, projetant les passagers à l’eau. En dépit des efforts déployés, la petite famille ainsi que plusieurs autres passagers disparaissent sous les vagues. "Les hommes ont essayé d’aider le plus de monde à s’accrocher à l’épave. Chacun d’entre nous avions pris les enfants survivants sur le dos. Certains en avaient même deux sur eux."

 

"L’Etat comorien nous fait subir la pire misère"

 

Commence alors le plus éprouvant de l’épreuve. Pendant plusieurs heures, ils s’accrochent ainsi à l’épave. Une nuit passe, puis une journée sans eau ni nourriture. Malgré les douleurs provoquées par leurs membres endoloris, ceux qui portent les enfants sur leur dos refusent de les abandonner. C’est finalement les morsures du soleil et du sel qui viendront à bout des plus fragiles. Un à un, ils meurent de déshydratation.

"Durant la seconde nuit, certaines personnes ont commencé à délirer. Ils avaient des hallucinations et ils disaient : "venez on va dormir", avant de lâcher l’épave…" Des moments éprouvants pour Zaïnaba, mais pour elle la douleur ressentie à ce moment n’est rien en comparaison de la douleur des souvenirs. Et malgré les sanglots, elle insiste à plusieurs reprises pour continuer.

"Je veux que les gens sachent ce qui se passe là-bas, pour que notre gouvernement trouve rapidement une solution. L’Etat comorien nous fait subir la pire misère, ils doivent commencer à prendre en compte la souffrance de la population et se réconcilier avec la France." Elle conclue son témoignage en racontant l’histoire de cet enfant de cinq ans. Après avoir survécu pendant deux jours accroché au dos d’un rescapé, il mourra seulement une heure avant qu’ils ne soient découvert par une barque de pêcheurs.

"Il a dit : je veux de l’eau, je lui ai répondu qu’il devait attendre qu’on arrive à la maison. Il a répété de nouveau qu’il voulait une boisson. Et ce furent ses derniers mots…" La femme reste silencieuse, incapable de continuer. Son esprit reste hanté par l’image de cet enfant de cinq ans. Lui aussi est resté là-bas malgré les efforts de l’homme qui le portait. "On voulait ramener son corps pour lui offrir un enterrement religieux." Comme tous les autres, Son petit corps erre désormais quelque part dans ce purgatoire, sur la route de l’eldorado.

 

Halda Toihiridini

 


 

Aynoudine Salime, cadre aux urgences – Comment ces rescapés ont été pris en charge à leur arrivée ?

 

Après une telle épreuve, de quoi souffrent ces personnes à leur arrivée ?

Nous avons récupéré 11 personnes : 8 adultes, dont une femme enceinte et deux jeunes. Une fille de 15 ans et un garçon de 10 ans. Lorsqu’elles sont arrivées, ces personnes souffraient avant tout d’une fatigue importante. Elles sont quand même sont restées longtemps dans l’eau, sans boire, ni manger. Elles étaient déshydratées et souvent en hypothermie. Certaines ont été brûlées par le soleil. Elles avaient d’autres pathologies moins graves, comme des gerçures importantes aux lèvres à cause de l’action du sel et du soleil, ou alors des douleurs musculaires liées au fait qu’elles se sont agrippées à l’épave et aussi se sont débattues contre les vagues pendant deux jours. Mais ces personnes souffrent aussi d’un traumatisme qu’il ne faut pas négliger.

 

Comment ces personnes ont-elles été prises en charge, les mineurs notamment ?

On les hydrate beaucoup à travers des perfusions et on leur donne à manger. Ils ont été placés sous surveillance pendant 24 heures. Le temps de se reposer et après on les laisse sortir. Mais durant cette période, ils sont aussi suivis psychologiquement par la cellule d’urgence médico-psychologique. Il est important de les faire parler de leur souffrance psychologique. Après leur sortie, ils peuvent continuer à voir quelqu’un s’ils le souhaitent. Les mineurs sont récupérés par leur famille, il ne faut pas oublier que ces gens là ont de la famille ici pour la plupart. D’ailleurs, ces derniers peuvent aussi bénéficier d’une aide psychologique. Ils doivent pour cela se rendre au centre à côté de Ballou pour avoir une consultation.

 

Comment se passe la gestion des familles ?

Le plus dur du travail est de gérer les familles. Quand ils apprennent la nouvelle, ils viennent s’agglutiner devant les urgences. Ils veulent voir les patients. Si on leur dit qu’on n’a pas le nom de leur proche, ils se mettent à pleurer et il faut les calmer, ou alors ils insistent pour voir les rescapés pour les interroger eux-mêmes. Parce que lors de ces drames, il règne une confusion totale. Plusieurs kwassas partent le même jour et ils ne savent pas si quelqu’un de leur famille était dans l’embarcation qui a chaviré. C’est pour ca que j’ai dû sortir à plusieurs reprises pour donner les noms et les villages d’origine de chaque rescapé.

 

 

Dès l’annonce du naufrage, nous avons vu débarquer une centaine de personnes. A 19h, le parking des urgences était plein. Nous avons été obligés de placer un gardien pour filtrer les entrées. Certains passagers du kwassa habitaient ici depuis plusieurs années, d’autres ont des contacts sur place. Avant de partir de là-bas, ils les informent de leur arrivée imminente

 

04/12/2009 – Ce que j’en pense

 

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l y a d'un côté, dans les administrations locale une pléthore d'agents, embauchés pour beaucoup sans aucun critère de compétences et donc des services dus à la population qui ne fonctionnent pas. Ce n'est pas la faute de ces personnes, bien contentes de trouver un revenu en échange de voix aux élections. A défaut d'autres perspectives d'emplois ou par facilité. A force d'avoir engorgé tous ces services, ils croulent, s'étouffent. Il faut de toute urgence sortir de cette situation pour relancer la machine et disposer de bases saines et solides pour avancer sereinement sur la voie de la départementalisation.

Le problème essentiel, principal, est donc la gestion du personnel. Il faut là mettre immédiatement des personnes (très) compétentes, capables de gérer 6.000 dossiers personnels comme au CG. Ce n'est sûrement pas un mince affaire. Le STM pourrait fonctionner avec 50 personnes. Ils se retrouvent à 300 dans la barque, et elle coule. Le panier est percé, ça ne sert à rien de continuer à le remplir avec de l'argent public. Il faut donc assainir la situation. Augmenter le tarif ne règlera absolument pas le problème, ni demander à l'Etat de l'argent pour cela. Cet argent pourrait être utilisé ailleurs. Mais licencier tout le personnel devenu "inutile" ne serait pas très évident socialement, tant que l'économie n'est pas assez développée pour les absorber. Il faut donc repartir avec 50 agents compétents, au top, et trouver quoi faire pour les autres.

Il conviendrait donc d'étudier, à la direction des ressources humaines, comment affecter ce personnel à d'autres taches, dans d'autres services à créer, dans l'environnement, la propreté, la surveillance et l'entretien des plages, du lagon, des réserves forestières. Cela pourrait aussi passer par la mise en place d'un grand programme de pré-retraites anticipées, pour tous les anciens. Il est important là de réussir la transition entre les "anciens" et les plus jeunes, à même de répondre aux problématiques nouvelles, avec les outils et les compétences d'aujourd'hui.

Il pourrait y avoir aussi un vaste programme de formation avec des réorientations pour les personnes intéressées, en fonction des besoins à venir dans le social, l'éducation, le sport, la culture ou l'encadrement de la jeunesse de manière large. Il pourrait y avoir un plan de préparation des concours pour la fonction publique, car le chantier de l'intégration dans la fonction publique territoriale n'est pas vraiment lancé, malgré les engagements.

Ce levier pourrait être utilisé pour réorienter les agents intéressés, avec des passerelles à mettre en place, des validations d'acquis à négocier. Il pourrait aussi être proposé aux agents intéressés de se lancer… dans le privé, avec des aides, une facilité pour la création d'une activité économique. Le chantier est vaste, nécessaire, indispensable. Mais quand aujourd'hui le président du CG reconnaît qu'il ne connaît pas le nombre exact de ses agents, on se rend compte de l'étendue du chantier. Et c'est là que réside à mon avis le cœur du problème, dans les communes aussi. Il faut redonner confiance aux agents, mais surtout dessiner avec chacun un plan de carrière, un espoir, et préciser clairement ce qui est attendu par la population en échange du salaire qui leur est versé chaque mois.

La fonction publique, l'administration constituent le fondement des institutions. Elles assurent sa pérennité. On ne peut pas les négliger, les critiquer sans cesse et sans offrir de perspective, les prendre pour quantité négligeable.

Il convient là aussi d'être ferme : il y a le rôle des politiques et le rôle des services techniques et administratifs. Chacun doit bien rester à sa place pour que ça fonctionne. L'élu ne doit pas s'immiscer dans la gestion quotidienne. Il ne doit pas imposer des embauches de complaisance, il ne doit pas fausser les règles à son avantage. Il n'est pas du ressort du président du conseil général de surveiller les véhicules de services. Il doit en revanche fixer les règles à ses directeurs de services qui doivent faire appliquer ses directives. Faute de quoi les sanctions doivent tomber, fermement, pour insubordination (ou incompétence).

Face à ce problème de ressources humaines qu'il convient de commencer à prendre à bras le corps, la situation de la Collectivité est dramatique par manque de moyens. Il convient là aussi de trouver des solutions. Elles sont au moins double. Il faut créer des richesses en développant l'économie et donc les entreprises locales. Il convient aussi clairement de solliciter l'Etat. Au vu de la situation dans les communes, dans les quartiers, dans les écoles, des dossiers suffisamment bien construits et des élus suffisamment forts, soutenus par la population, pourraient négocier avec l'Etat des moyens conséquents. A la hauteur des enjeux qu'une réussite de la départementalisation impose. A la mesure des besoins conséquents qu'il convient de bien expliquer.

Une remise à plat des ressources humaines des collectivités locales, pour débloquer des places pour les jeunes et moins jeunes, compétents, qui frappent à la porte, et un soutien fort de l'Etat constituent à mon avis deux pistes à creuser pour sortir de l'ornière dans laquelle nous sommes encore. Et les deux dossiers sont liés, car demander de l'argent sans avoir des services efficaces pour le gérer et l'investir ne servira à rien. Ou tout verser en salaires inutiles ne résoudra pas les problèmes d'aujourd'hui et encore moins de demain. Et la tension monte…

 

Laurent Canavate

UNE Mayotte Hebdo N°454 – Vendredi 04 décembre 2009

UNE Mayotte Hebdo N°454 - Vendredi 04 décembre 2009Les dossiers sensibles s'accumulent

LA TENSION MONTE

> Petite Terre : La manifestation tourne à l'affrontement
> Déficit de la CDM : Les élus demandent le soutien de l'Etat
> Transport scolaire : Les élus ont enfin tranché
> Témoignage d'une naufragée : 48h de calvaire
> Nouveau marché de Mamoudzou : Ouverture ce lundi 
> Mayotte ECO : Les TPE et PME ont enfin leur porte-voix

03/12/09 – Les manifestations tournent à l’affrontement

Mercredi matin, la population de Petite Terre s'est réveillée au son des tam-tam des manifestants. Depuis plusieurs jours, la rumeur courait, elle a été confirmée par les hommes et les femmes qui ont posé les barrages sur les lieux de passage stratégique de l'ensemble de la Petite Terre (Labattoir et Pamandzi compris). La route nationale de Pamandzi était jonchée de micros-barrages faits avec les moyens du bord : branchages, poubelles retournées et objets divers. Depuis la veille, les gendarmes étaient sur le qui-vive, mais il semble que l'ampleur du mouvement les ait surpris. Du rond-point du Four à chaux, les manifestants se sont repliés vers Pamandzi où le rond-point de RFO a été le théâtre d'affrontements entre gendarmes mobiles et manifestants, auxquels s'étaient greffés des jeunes. Les mamas, en retrait mais bien présentes, ont regardé les échanges de cailloux, bombes lacrymogènes et flash-balls.

"Il faut nous comprendre, on en a marre que le conseil général fasse ce qu'il veut sans nous consulter…", indiquait un homme dans la quarantaine. "Les élus ne nous écoutent pas, ils vont voir qu'ici on ne se laisse pas faire !", haranguait un autre manifestant. Dans la foule, dur de trouver un membre du Collectif des citoyens perdus, à l'initiative des manifestations. Ce dernier semble lui-même connaître des problèmes en interne, certains protagonistes jugeant que le mouvement est devenu trop politique. Les esprits se sont calmés quelque temps et les manifestants ont convergé vers Labattoir, le quartier de la Vigie, où d'autres affrontements ont eu lieu. Dans l'après-midi, le rond-point de RFO à Pamandzi était toujours tenu par les manifestants, les nombreux barrages n'ayant pas été levés, il devenait particulièrement difficile de circuler en véhicule dans les rues. 200 à 300 jeunes étaient encore postés au Four à chaux. Si une accalmie était notée dans l'après-midi, vers 16 heures des pneus et des poubelles ont été brûlés sur la route nationale de Pamandzi et plusieurs personnes s'accordaient à dire que la Petite Terre ne dormirait pas sur ses deux oreilles cette nuit… En début de soirée, le bilan était de trois blessés parmi les gendarmes, un par coup de poing, les deux autres par une bombe lacrymogène renvoyée par un manifestant. Côté manifestants, on a signalé 9 bléssés. Trois personnes sont passées en comparution immédiate. Des informateurs nous ont averti de l’arrivée d’un Transall de la Réunion pour amener du renfort.

En fin de journée, le préfet a adressé un communiqué dans lequel il condamne ces violentes manifestations . "Ces exactions, sont regardées avec consternation depuis la Métropole. Elles ternissent l'image de Mayotte qui s'est engagée avec tant d'enthousiasme dans le processus de départementalisation. Le préfet de Mayotte appelle donc la population au calme et à la raison et invite ceux qui se trouvent encore dans les rues à l'arrêt de violences inutiles et inqualifiables. Seule la négociation pacifique permettra aux Mahorais de faire entendre leurs revendications et leurs inquiétudes", concluait le communiqué. Le préfet avait par ailleurs annoncé mardi, lors des négociations, que désormais les véhicules de police paieraient leur passage sur la barge, une mesure réclamée par l'opposition qui devrait faire gagner environ 500.000€ au STM.

03/12/09 – Fermeture des établissements scolaires de Petite Terre

Le vice-rectorat a décidé la fermeture des écoles et établissements scolaires du second degré de Petite Terre pour la journée de ce jeudi 3 décembre. Rappelant que "le service d'enseignement a été perturbé sur Petite Terre" durant la journée de ce mercredi à cause des échauffourées entre les manifestants et les forces de l'ordre, le vice-rectorat a pris cette décision en fin de journée. "Les maires ont contacté les directeurs d'écoles" et le message a ainsi pu passer, tandis que "sur Grande Terre le service d'enseignement est maintenu". "Toutefois, l'inauguration de la Fête de la science, qui devait se dérouler au collège de Passamainti, est reportée à une date ultérieure".

03/12/09 – Communiqué de la diplomatie française sur le naufrage d’un kwassa

La France est très touchée par le drame maritime survenu entre les îles d’Anjouan et de Mayotte. Elle présente ses plus sincères condoléances aux familles affectées.

La question, humainement douloureuse, de la circulation des personnes entre l’Union des Comores et l’île française de Mayotte est au centre de nos préoccupations. L’objectif premier du dispositif spécifique de dialogue bilatéral, dénommé "Groupe de travail de haut niveau (GTHN)", créé sur décision commune, en septembre 2007, des deux présidents Sambi et Sarkozy, est d’ailleurs d’en assurer la promotion dans un cadre légal et ordonné.

Dans cet esprit, la France a réouvert en décembre 2008 une antenne consulaire à Anjouan, l’île comorienne la plus proche de Mayotte, afin notamment de faciliter la délivrance de visas aux citoyens comoriens désireux de se rendre à Mayotte. Il en est résulté un accroissement significatif de la circulation régulière de personnes entre les îles et, en parallèle, une réduction de moitié des mouvements irréguliers, par la voie maritime des "kwassas-kwassas".

Alimenté par des individus sans scrupules qui jouent de la volonté légitime des populations d’améliorer leurs conditions de vie, ce trafic d’embarcations de fortune et surchargées continue néanmoins, provoquant de nouveaux drames humains.

La France réitère aux autorités comoriennes sa disponibilité à poursuivre sa contribution au développement des trois îles de l’Union des Comores, source première des mouvements clandestins des personnes ; à lutter avec elles, aux Comores comme à Mayotte, contre les profiteurs de ce véritable trafic d’êtres humains ; à travailler avec elles à l’amélioration progressive des conditions de circulation des personnes entre les quatre îles sœurs de l’archipel géographique des Comores.

02/12/09 – La fièvre de la vallée du Rift circule

Selon une dernière publication de la cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire) Réunion-Mayotte, la fièvre de la vallée du Rift est toujours présente à Mayotte. Difficile de mesurer l’étendue de la maladie, mais le virus a été retrouvé cette année à plusieurs reprises chez l’homme et l’animal.

Connue depuis 1931, la fièvre de la vallée du Rift (FVR) a régulièrement fait des ravages sur le continent africain. Kenya, Tanzanie, Soudan… une reprise épidémique sévit en Afrique de l’Est depuis fin 2006. Les Comores et Mayotte n’ont pu y échapper. En 2007, un Comorien âgé de 12 ans a été hospitalisé à Mayotte à cause de la FVR, qui avait provoqué chez lui de graves troubles neurologiques.

À la suite de cet épisode, la Cire a découvert après investigations que le virus circulait à un niveau faible sur l’île, "avec un potentiel épidémique en raison des échanges importants de bétail avec les Comores et l’Afrique de l’Est". Il a été décidé d’installer un système de surveillance de la maladie à Mayotte.

02/12/09 – Ambulance accidentée

Un accident spectaculaire s'est produit hier dans la journée juste après le virage de la station service de Tsoundzou 1. Une ambulance transportant une mère et son enfant diabétique en provenance du dispensaire de Kahani a fini sa course dans la mangrove. Selon les témoins, la fatigue serait à l'origine du sinistre. "Mes yeux se sont subitement fermés, je n'ai vu que du noir" raconte le conducteur. Après avoir traversé les énormes rochers qui se trouvaient en contrebas, le chauffeur, avec ses plusieurs années d'expérience, a pu garder son froid, et a réussi à stopper le véhicule. Fort heureusement, les passagers sont sortis indemnes. Rapidement alertés, les agents de police et les sapeurs pompiers sont arrivés sur place pour sécuriser le périmètre afin de faciliter l'évacuation des passagers. Ils ont été pris en charge par une autre ambulance appelée à la rescousse et admis au centre hospitalier de Mamoudzou.

02/12/09 – Le conseil général organise une réunion de crise

Le communiqué suivant a été envoyé ce mardi : "Face à la situation économique préoccupante de la Collectivité Départementale de Mayotte, M. Ahamed Attoumani Douchina, président du conseil général de Mayotte, organise une réunion de travail mercredi 2 décembre à 16h dans la salle des délibérations du conseil général. Sont conviés à cette réunion : les 3 parlementaires de Mayotte, la conseillère économique et sociale, les 19 conseillers généraux, les 17 maires, les présidents du Smiam, du Sieam, des Sivom, du conseil économique et social local, du conseil de l'éducation et de la culture. Devant la morosité économique que connaît la collectivité et qui affecte l'ensemble des institutions satellites du Conseil Général, M. Douchina invitera tous les interlocuteurs à dépasser les polémiques stériles et à rechercher ensemble la meilleure manière de préparer la départementalisation de notre île."

01/12/09 – L’état major de la CGPME à Mayotte

Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) et Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général du syndicat patronal, sont les hôtes de marque du forum qui se tient aujourd'hui dans l'hémicycle du conseil général, à partir de 15H. Ce forum se propose de débattre de ce qui fait que les petites et moyennes entreprises mahoraises ont des difficultés récurrentes de fonctionnement, de l'impact de la crise financière internationale, de comment améliorer les relations entre les donneurs d'ordres et les sous traitants au profit de ces derniers, et des mesures qui peuvent permettre de sauver les PME mahoraise en difficulté et de les aider à prendre part au développement économique local.

Fort de sa représentativité (1,6 millions de PME en France) et de ses 150.000 adhérents répartis sur l'ensemble du territoire national, la CGPME, se réclamant d'un "libéralisme tempéré", est une structure rodée au lobbying, sur laquelle les dirigeants et chefs d'entreprise peuvent compter pour faire remonter leurs revendications communes à Paris comme à Bruxelles, dès lors que ces dernières contribuent à renforcer les PME et concours au développement de l'économie réelle.En préambule à ces deux jours de visite sur l'île, le président et le secrétaire général de la CGPME ont rencontré hier les 30 adhérents de la jeune Union territoriale Mahoraise de la CGPME, présidée par Faysoil Zoubert. Une réunion au cours de laquelle M. Roubaud a rappelé les valeurs "de travail, d'initiative et de partage" véhiculées depuis 1944 par l'un des plus puissant syndicat patronal français, avant d'écouter avec attention les principales préoccupations des dirigeants d'entreprise affiliés au syndicat.

Ces derniers ont unanimement regretté le manque de soutien des établissements bancaires de la place ainsi que le resserrement drastique des conditions d'octroie de crédits après la crise financière, et ce malgré les dispositions prises par le gouvernement, le difficile accès au dispositif de médiation de crédit, porté à Mayotte par l'Agence française de développement (AFD), et les éternelles difficultés liées à l'allongement des délais de paiement de la collectivité départementale.Autant de problèmes qui seront évoqués aujourd'hui lors du forum, et pour lequel la CGPME proposera des solutions, comme son projet de "Small Bussiness Act", déjà prôné à la Réunion, ou la Convention de partenariat pour le soutien des petites et moyennes entreprises, qui vise à transposer le code des marchés en rendant obligatoire l'allotissement.

01/12/09 – Naufrage près des Comores : 30 disparus

Les recherches effectuées pour retrouver la trentaine de disparus dans le naufrage d'une embarcation partie d'Anjouan aux Comores, pour tenter de rallier clandestinement l'île française de Mayotte, n'avaient rien donné jeudi soir, heure de Paris, selon les autorités locales. Un Falcone 50 venant de Djibouti et en mission à Mayotte a survolé la zone du naufrage du "kwassa kwassa" (pirogue) mais les mauvaises conditions météorologiques  fortes pluies et mer remontée- n'ont pas permis de repérer les disparus. Onze personnes dont deux adolescents, une femme enceinte et le passeur avaient été repêchées mercredi matin. La pirogue transportant une quarantaine de passagers parti d'Anjouan lundi était depuis à la dérive. La barque n'a pas tenu le coup face à la force des vagues et s'est coupée en deux.

Les onze rescapés étaient restés accrochés à un reste de "kwassa kwassa". Ils ont été repérés par un pêcheur au sud de Mayotte. Ce dernier a alerté les gendarmes de Mayotte mercredi matin. Le 12 octobre, une embarcation du même type avait chaviré au large de la plage de Ngouja dans le sud de Mayotte. Sept corps sans vie avaient été repêchés sur les 42 passagers qui avaient pris place à bord du bateau de fortune.

01/12/09 – Tous unis contre la maladie

Vendredi 4 décembre à 19 heures, sera donné le coup d’envoi du Téléthon 2009 pour sa version mahoraise. En effet, la cérémonie d’ouverture aura lieu sur l’esplanade du Comité du tourisme à partir de 19 heures, en présence du parrain Mikidache, de la chorale de la cité du nord, des familles d’enfants myopathes et des partenaires. Afin de solliciter la générosité de la population, diverses animations seront organisées entre vendredi 4 et samedi 5 décembre, telles que la vente de produits locaux par les élèves du lycée de Chirongui et de Mamoudzou, un tournoi de basket, de bridge, un grand loto ou encore une sensibilisation de la SNSM (Société nationale de sauvetage maritime).

Afin de soutenir la recherche et les familles d’enfants atteints de myopathies, il est possible de faire preuve de générosité à Mayotte également, alors aucune hésitation : donnez !

Tous les rendez-vous sont dans la page "Agenda" de Tounda Mag

01/12/09 – Aroma Maoré : l’ylang et la vanille à l’honneur

La Daf et les producteurs de vanille et d’ylang se sont réunis pour organiser sur deux jours – vendredi 4 et samedi 5 décembre – une manifestation entièrement dédiée aux végétaux qui ont valu le surnom d’île aux parfums à Mayotte. L’ylang et la vanille seront ainsi présentés sous toutes leurs formes et des animations, dégustations et expositions auront lieu sur l’esplanade du Comité du tourisme à Mamoudzou, durant ces deux journées.

Vendredi 4 décembre à partir de 18h, un concert gratuit de Diho et Soundi aura lieu.

Aroma Maoré, les journées de l’ylang et de la vanille, auront lieu vendredi de midi à 20h et samedi de 9h à 17h, entrée libre et ouverte à tous.

01/12/09 – J-3 avant l’élection de Miss France

La tant attendue élection de Miss France 2010 a lieu ce samedi 5 décembre au palais Nikaia de Nice, retransmise en direct sur TF1 dès 20h45 (22h45 heure de Mayotte).

Pour la première fois, le vote ultime pour déterminer qui des 5 finalistes gagnera la couronne de Miss France sera déterminé à 100% par le public, contre un 50-50 avec le jury les années précédentes.

Elodie Anridhoini, originaire de Chirongui, aura la lourde charge de représenter l’île aux parfums parmi les 36 candidates. La jeune fille, qui possède un comité de soutien particulièrement actif, est en très bonne position et pourrait être parmi les favorites.

Une seule chose à dire, tous à vos téléphone pour soutenir la belle Elodie !

01/12/09 – Tam-tam jeunes parle des gris-gris

Cette semaine l'équipe de Tam-tam jeunes s'est lancée dans une enquête sur un sujet mystique qui passionne, mais effraye plus d'une personne à Mayotte. Il s'agit des gris-gris… Tiennent-ils de la fiction ou de la réalité ? Comment les utilise-t-on et comment annuler un sort ? Quel est le rôle des djinns dans cette étrange pratique ?

Les jeunes et les foundis d'Hajangoua tentent de tout nous expliquer dans ce numéro énigmatique que vous pourrez revoir sur RFO Mayotte le dimanche 6 décembre à 12h05.

01/12/09 – 100% zébus sur Kanal Austral

Pourquoi les zébus de Mamoudzou n'ont pas peur des voitures ? Telle est la question de l'émission 100% Mayotte, diffusée ce mercredi 2 décembre à 19 heures sur Kanal Austral.

"Il n’est pas rare à Mayotte de croiser des zébus sur la route. Ces bovins à bosse se sentent très à l’aise sur le bitume. Les bouchons qu’ils peuvent provoquer, les klaxons qu’ils peuvent déclencher et la colère des gens pressés ne perturbent en rien la paisible marche du zébu de Mamoudzou et nous amène une réponse plus que claire à la question de la semaine : "si les zébus de Mamoudzou n’ont pas peur des voitures, c’est parce qu’ils connaissent le code de la route, tout simplement !"

Willy et les zébus sera rediffusé les samedi 5 à 11h00, dimanche 6 à 17h00 et lundi 7 décembre à 06h30.

01/12/2009 – Portrait : La littérature jeunesse comme passion

 

 

{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est lors de son passage à Mayotte en 2007, en tant que président du jury Narisome, qu’Yves-Marie Clément a eu envie de venir s’installer ici pour quelques années. Il en a d’ailleurs fait le décor de l’un de ses derniers romans, "Dans les mâchoires du requin", quatrième tome de la série "Le talisman maudit".

Cet auteur, qui avoue affectionner particulièrement la littérature jeunesse, a écrit plus de 70 livres en l’espace de dix ans. Romans d’amour et d’aventures, contes, polars… pour adultes et pour enfants, l’homme touche à tout.

"L’envie d’écrire m’a toujours habitée mais c’est lors d’un concours de littérature jeunesse que j’ai été repéré par un éditeur qui m’a proposé de publier mon texte. C’est là que tout a commencé", se remémore l’écrivain. Depuis, Yves-Marie Clément n’a plus posé sa plume, "ce qui est bien dans le monde de la jeunesse, c’est qu’il n’y a pas d’exclusivité avec les éditeurs. J’écris ce qui me plaît, et je propose par la suite aux différentes maisons d’édition".

 

Un Roméo et Juliette version guyanaise

 

Passionné d’arts martiaux – il est ceinture noire de judo et ju-jitsu – Yves-Marie Clément a écrit plusieurs livres autour de ce thème, dont une trilogie publiée chez Grasset. "Ce qui est intéressant avec les romans jeunesse, c’est qu’ils durent dans le temps", souligne l’auteur.

Son dernier roman, "Juliette et Roméo" (éditions du Seuil), adaptation de la célèbre tragédie de William Shakespeare, prend place en Guyane en 1916 et met en scène l’amour impossible d’une jeune métisse et d’un bagnard.

La Guyane, où il a vécu une dizaine d’années avec sa famille, a d’ailleurs été une grande source d’inspiration pour l’auteur. Il ne cache pas non plus son envie d’écrire dans le cadre mahorais : "tout comme en Guyane, c’est un cadre très riche et les sujets semblent intarissables, beaucoup de choses m’inspirent mais je n’ai pas encore commencé à me pencher sur quelque chose de concret.".

En attendant de se replonger dans un travail d’écriture, Yves-Marie Clément enseigne les lettres à ses élèves de CAP et bac pro du lycée de Dzoumogné, avec lesquels il travaille évidemment énormément sur l’écriture : correspondance avec des élèves de Métropole, écriture d’une gazette, participation à des concours…

 

Marion Châteauneuf

 

Une séance de dédicaces est organisée à la Maison des Livres ce samedi 5 décembre à la Maison des Livres à Mamoudzou.

30/11/09 – Sport : Basket – Vautour représentera Mayotte

Les téléspectateurs de RFO ont pu assister en direct à la victoire de Vautour face à Jeux d'Afrique lors de la finale de la coupe régionale de France de basket. Un départ tonitruant d'abord pour les vainqueurs avant une légère baisse de régime dans le premier quart temps (19-19).Le VCL reprendra l'avance au tableau de marque (28-26, 13ème minutes) avant de s'envoler et finalement l'emporter 86 à 61. Les nerfs ont lâché chez un dirigeant de JA qui estimait que l'arbitre avait fauté, ceci dans une période où son équipe menait et tenait bien le match (23-26, 12ème). Vautour du coup obtenait quatre lancés francs (trois transformés) et inscrivait un panier sur la remise. Ce fut le tournant de la partie. Ce sont donc les labattoiriens qui tenteront de représenter l'océan Indien en coupe de France. Pour cela, ils devront, comme Jeunesse Canon l'an dernier, vaincre le club réunionnais conquérant chez lui, début décembre.

30/11/09 – Les salariés du CDTM en grève

L'intersyndicale FO/CFTD et les salariés du Comité départemental du tourisme de Mayotte, réunis en en assemblée générale samedi, ont décidé d'entamer un mouvement social à compter d’aujourd’hui, afin "de rouvrir les négociations et un réel dialogue social dans l'entreprise", selon un communiqué envoyé hier à la presse. Les salariés estiment en effet que le protocole d'accord signé en juin dernier n'a pas été respecté, et soulignent que "la prise en considération de leurs fonctions et de leur travail" n'est pas effective. Ils s'inquiètent des pressions et de l'absence de dialogue autour des décisions de la direction du comité, placé en redressement depuis le mois d'octobre, et refusent de dénoncer la convention collective ou de concéder des baisses de salaires. Toujours selon le communiqué, les salariés demandent le "respect des acquis sociaux et notamment le maintien des dispositifs prévus dans la convention collective relative aux organismes de tourisme, l'arrêt immédiat des actes de harcèlement et de discrimination, et la régularisation sans délai des salaires dus et non perçus par les agents".

30/11/09 – La grève des transporteurs menace

Selon nos informations, le syndicat des transporteurs indépendants de Mayotte (Stim) pourrait appeler à un mouvement général de grève dès ce mardi. Beaucoup de transporteurs souhaitent ainsi marquer leur désaccord face au projet des élus de la collectivité de réorganiser le mode de gestion et de fonctionnement du marché public du transport scolaire selon le principe de l'allotissement, contre celui actuel d'une délégation de service publique unique. Un rapport dans ce sens devrait être soumis au vote ce jeudi en session plénière. Le conseil général, dans sa politique d'économie de réduction des 72,5M€, avance en effet qu'une division en cinq lots opérationnels pour une durée de trois ans, un pour les trajets transversaux et un pour chacune des entités cardinales, serait à même de lui faire économiser 4M€ par an. Rappelons que les élus ont déjà retiré par deux fois de l'ordre du jour ce dossier brulant, et ce suite au blocage de l'île opéré en décembre et juillet dernier par la quasi-totalité des transporteurs.

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Le journal des jeunes