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DOSSIER : A la découverte de Diego Suarez

Un peu d’Histoire….

 

Au fil des rues de Diego Suarez

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}u nom des navigateurs Diego Dias et Fernan Soares qui la découvrirent, la ville de Diego Suarez, Antsiranana en malgache, passe aux mains des militaires français par le traité du 17 décembre 1885, par lequel la reine de Madagascar autorise la France à occuper et aménager la ville, permettant l’arrivée d’une garnison de 1.100 hommes. Aujourd’hui encore, on distingue facilement la coupure entre la partie nord de la ville, qui était le quartier militaire, essentiellement aménagé par le maréchal Joffre, et la partie sud qui était l’emplacement du « village indigène ».

A la pointe nord, surplombant le port, la statue du maréchal Joffre, détenteur du pouvoir civil et militaire de 1900 à 1905, années pendant lesquels il aménagea la ville. Depuis 1920, une petite ville située un peu au sud de Diego, point de départ des visites du parc de la montagne d’Ambre et aujourd’hui ville (quasi-)fantôme, porte le nom de Joffreville. Le maréchal n’est pas le seul à avoir laissé son nom dans la région. En longeant la plus belle baie du monde – la plus grande après celle de Rio de Janeiro – on arrive au square Clémenceau avec son joli kiosque, avant de traverser des quartiers fantomatiques, témoignages d’un passé déchu. Si certains bâtiments, dont l’hôtel de la Marine (voir encadré) sont inutilisables, d’autres fonctionnent encore, comme le tribunal.

Au bout de la rue du maréchal Joffre, la place Kabary, où l’on rendait la justice, donnait des discours et les festivités nationales. C’est le plus ancien quartier de la ville. Le passé colonial ne vous quittera pas en descendant vers le sud de la ville, puisqu’il vous faudra emprunter le boulevard Bazeilles, la rue Colbert ou la rue de la Marne… Au fil des rues, aérées, on croise ça et là de nombreux bâtiments de pierre construits sur le modèle créole par des colons venus de la Réunion.

 

Au sud, la partie vivante

 

Prenez le temps de flâner dans ces rues pour repérer tous les détails architecturaux de ces belles bâtisses, délabrées et surtout préservées ou bien restaurées. Assurément la plus vivante, la rue Colbert est celle où vous trouverez de nombreux hôtels, petits restaurants où vous régaler de produits locaux, des bars et boîtes de nuit, de même que les opérateurs touristiques.

Au bout de la rue Colbert, partant de l’immense place administrative, les deux avenues qui en partent vous mèneront au grand marché du sud de la ville. Enla rue Boyer, vous trouverez une succession de petites boutiques d’artisanat qui proposent travaux du bois comme du cuir. Vous voilà dans une partie de la ville totalement différente de celle du nord, silencieuse et fantomatique. Plus on s’approche du marché, plus les rues sont vivantes et les voitures nombreuses. Au niveau du marché, un dernier reste des colons : le cimetière militaire français et britannique, avant de quitter la ville. prenant

 

Hélène Ferkatadji

 


 

Libertalia, histoire ou mythe ?

Une des plus célèbre légende de pirates de l’océan Indien est l’histoire de la république utopique de Libertalia, fondée dans la baie de Diego Suarez par le capitaine Misson, capitaine de La Victoire, redoutable navire de guerre de 30 canons, ex-officier de la marine française, mais pirate de son état, et son acolyte Caraccioli, prêtre défroqué italien.

Le récit de ces pirates et de leur société avant-gardiste démocratique ne figure que dans le traité d’un certain Charles Johnson, aujourd’hui pratiquement identifié comme étant le romancier Daniel Defoe, « The general history of the pyrates », il est donc impossible d’en vérifier l’authenticité.

Libertalia aurait existé pendant environ vingt-cinq ans à la fin du XVIIe siècle, sans que l’on sache vraiment s’il s’agit d’une légende. La devise de ces hommes, organisés en république, était « Pour Dieu et la liberté ». À ce jour, aucune preuve historique n’atteste qu’un tel endroit ait jamais existé ou même que ses deux fondateurs, le capitaine Misson et le moine Carracioli, aient jamais vécu. En revanche, le troisième protagoniste cité, le capitaine Thomas Tew, est lui bel et bien mentionné en tant que tel dans les livres de la marine britannique.

D’après Johnson, ou Defoe, Libertalia fut fondée sous Louis XIV. Les deux fondateurs, après avoir jeté l’ancre, convainquirent l’équipage de fonder la société idéale. Selon certains auteurs, cette colonie aurait été bien plus qu’un simple asile pour pirates et flibustiers : c’était une véritable utopie politique, sociale et philosophique, l’équivalent moderne de l’Atlantide ou de l’Eldorado, et le précurseur des phalanstères du XIXe siècle.

 

 


 

L’hôtel de la Marine

Au nord-ouest de la ville, en direction de la place Joffre face à la baie immense, le bâtiment ne manquera pas d’attirer votre attention. Cette immense bâtisse, envahie par la végétation et de gigantesques palmiers qui dépassent depuis longtemps le toit disparu, témoigne d’un passé grandiose mais lointain, un des nombreux fantômes de la période coloniale.

Construit par l’aventurier découvreur de mines d’or Alphonse Mortages sous le nom d’hôtel des Mines, il fut longtemps le plus bel hôtel de Diego Suarez, jusqu’à la ruine de son propriétaire, qui dut le vendre en 1925 à la Banque de Madagascar et des Comores, dont le bâtiment (lui aussi délabré) se situe à quelques mètres.

Récupéré par la marine française, il prit le nom d’hôtel de la Marine, puis fut cédé à la marine malgache en 1975. En partie détruit par le cyclone Kamisy en 1984, il accueillait encore à l’époque des familles et des voyageurs.

 



Les sorties autour de Diego Suarez

Ramena et la mer d’émeraude : Un lagon aux eaux cristallines, accessible via un petit tour en pirogue ou barque de pêcheur, une journée sur les plages de sable blanc à déguster des produits frais de la mer. (Voir article)

Le parc national de la montagne d’Ambre : Cascades, lacs, lémuriens et caméléons vous y attendent. (Voir article)

La montagne des Français : Au sud de la ville, une petite randonnée entre les baobabs pour atteindre le sommet qui offre un magnifique panorama sur la baie et son emblématique « pain de sucre ».

La côte des baies : Une balade splendide au fil des plages désertes de sable blanc et de petites criques.

Les tsingy rouges : A deux heures de routes de la ville, en direction de Nosy Bé, un paysage unique et inimaginable, forgé par le vent, le sable et la terre rouge qui a donné son surnom à la Grande île. Sortes de fantômes ocres et rouges, les tsingy vous laisseront un souvenir impérissable.

La réserve de l’Ankarana : Sur la même route, un parc qui offre des balades jusqu’à deux jours de marche, avec la découverte des tsingy de pierre, moins impressionnants que ceux de Morondava, mais tout de même… Lémuriens, caméléons et chauves-souris seront au rendez-vous.

Réserve marine de Nosy Hara : Archipel peu connu, côté ouest de la pointe, dans le canal de Mozambique, il présente un paysage marin incroyable de tsingy plantés dans l’eau, et de fonds marins magnifiques. On peut y faire de petites croisières pour observer les tortues et les dauphins.

 

{mospagebreak title=Un paradis Cristalin}

DOSSIER : Diego Suarez

La mer d’Emeraude, un paradis cristallin

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our les croyants, le paradis n’existe pas sur Terre. Pourtant, dans les environs d’Antsiranana (Diego-Suarez) au nord de Madagascar, il existe un lieu qui pourrait s’y apparenter. Des plages tranquilles, une eau turquoise, des poissons multicolores et des activités nautiques diverses et variées vous attendent à la mer d’Emeraude. Mais comme tout paradis, il faut le mériter pour y accéder.

 

Qui n’a jamais rêvé de plages aux eaux très claires, avec du sable fin et un soleil ardent pour pouvoir y lézarder tranquillement ? Ou s’adonner aux joies de la découverte de la faune aquatique avec des palmes, un masque et un tuba dans un environnement plus que favorable ? A quelques kilomètres d’Antsiranana se trouve la mer d’Emeraude, sûrement qualifiée ainsi par les premiers navigateurs européens qui tombèrent sous son charme, pour la couleur bleu turquoise virant au vert lors de journées très ensoleillées.

La première étape consiste à se rendre d’Antsiranana au village de pêcheurs de Ramena (prononcer Ramen). Pour cela on peut s’adresser aux nombreux taxis jaunes en négociant bien le prix avant le départ ou encore à des opérateurs touristiques qui se chargeront du transport par la route, mais aussi de l’excursion en boutre par la suite. On vous conseille de partir très tôt le matin pour pouvoir profiter de la journée, mais surtout pour traverser la passe pour sortir de l’immense baie de Diégo, l’une des plus grandes du monde.

Après une demi-heure de route, et un panorama sur le pain de sucre (bien moins élevé que celui de la baie de Rio de Janeiro), Ramena, un petit village de pêcheurs, s’offre à vous. Pour les moins courageux, on peut s’adresser aux propriétaires de nombreuses embarcations colorées pour faire un tour autour du village, dans la baie. Pour les plus aventuriers, l’escapade prend la direction de la mer d’Emeraude. En saison des alizés, il est conseillé en cas de gros vent de ne pas embarquer et dans tous les cas de le faire avec des marins expérimentés. Capitaine Bleu en est un, et même si dans un premier temps le roulis de son boutre a pu en effrayer plusieurs d’entre nous.

 

La tranquillité se trouve à Nosy Diego et Nosy Suarez

 

Mais avec calme, celui-ci choisit une trajectoire permettant de garder la stabilité de l’embarcation, tout en nous conseillant de tous se mettre à tribord pour mieux l’équilibrer. Après une vingtaine de minutes de navigation, le Capitaine Bleu nous a fait traverser du sud vers le nord la baie d’Andovobazaha pour nous retrouver dans la passe de Diego Suarez. La marée est basse et nous devons descendre du bateau pour marcher sur le platier.

“Attention aux trous, veuillez me suivre s’il vous-plaît”, nous prévient notre guide. Savates au pied, la marche est quelque peu ralentie, mais pieds nus il faut éviter de s’accrocher sur les cailloux et les coraux, bien qu’un tapis vert d’algues soit le bienvenu pour soulager les plantes de pieds fragiles. Arrivés à proximité du cap Miné, une falaise rouge nous fait face. Un chemin de terre nous permet de la contourner et nous retrouver à l’extérieur des baies de Diégo.

Quelques bangas en raphia dominent une plage où la mangrove règne en maîtresse. En remontant au nord sur quelques centaines de mètres, apparaît la mer d’Emeraude. Une vaste étendue turquoise qui, combinée au sable blanc de la plage et à un soleil radieux, ressemble à un tableau paradisiaque.

Pour rechercher une tranquillité totale, le Capitaine Bleu décide de nous réembarquer vers les îlots Diego et Suarez : Nosy Diego et Nosy Suarez, du nom des deux marins portugais Diego Dias et Fernan Soares qui ont découvert la baie vers l’an 1500. Le vent souffle de plus en plus fort, et les claquements de la voile du boutre indiquent que notre bateau volera littéralement sur les flots.

 

Crabes en sauce et poissons grillés au menu

 

Après un quart d’heure à toute allure, le Capitaine Bleu ralentit et nous dépose sur Nosy Diego. Une plage de sable fin s’étend à perte de vue et quelques arbres permettent de se protéger des rayons ardents du soleil. Des cabanes de raphias et de feuilles de cocotiers aménagées de bancs et de tables permettent aux visiteurs de se reposer à l’ombre. Mais c’est aussi là que l’on peut déjeuner et apprécier le repas local préparé par nos guides.

Au menu : salade de papaye précédée d’un apéritif (punch à boire avec modération), poissons grillés, crabes en sauce, le tout accompagné de riz et de patates douces et pour finir banane grillée au chocolat. Rien de tel pour mettre en éveil les papilles !

Pour tous ceux qui souhaitent avoir une activité aquatique, nous vous conseillons néanmoins de le faire avant de prendre part à ce festin, sous peine de couler une fois à l’eau… Certains d’entre nous en ont d’ailleurs profité pour admirer les fonds marins et notamment les coraux et les poissons. Mais avec les forts alizés, il n’y a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent, ou plutôt sous les yeux, alors qu’en saison des pluies de nombreux poissons multicolores se baladent tranquillement devant vous.

Pour les adeptes du farniente et du bronzage, rien de tel qu’une bonne sieste au soleil (prévoir tout de même la crème solaire pour les peaux fragiles) et sous le vent (attention aux fins grains de sable qui peuvent finir au fond de vos yeux !).

Pour les autres, impossible de résister à l’appel de la mer pour effectuer quelques longueurs et se rafraîchir. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, après plus de trois heures sur Nosy Diego le Capitaine Bleu nous fait signe qu’il faut rejoindre Ramena. La mer commence à se faire plus agitée. D’ailleurs, l’équipage du bateau nous recommande de revêtir des cirés ou de s’abriter sous une bâche…

 

Les alizés déchaînent la mer

 

Sous un soleil de plomb, nous ne comprenons pas trop cette nécessité, mais c’est fait après avoir essuyé à plusieurs reprises des lourdes trombes d’eau en plein visage, suite aux montées et aux plongées de notre navire balloté par une mer démontée. D’ailleurs, la traversée vers Ramena commence au moteur pendant près de 10 minutes. Après, la voile reprend ses droits, mais le roulis se fait de plus en plus sévère.

L’équipage nous propose des tranches de citron pour combattre le mal de mer qui gagne certains d’entre nous. Pour certains le remède marche, mais pour d’autres, rien à faire, la mer est trop forte. Le calme de l’équipage rassure et lorsque le phare du cap Miné et la passe de Diego se rapprochent, on se dit que le plus dur est passé.

En effet, une fois rentrés dans l’immense baie de Diego, le vent se fait moins sentir. La marée est haute et le platier semble bien loin sous nos pieds, alors que nous l’avions parcouru quelques heures auparavant. Après presqu’une heure de navigation, Ramena, presque submergée par la marée, se profile.

Les badauds se promènent au bord de la plage pour profiter une dernière fois des rayons du soleil. Le Capitaine Bleu nous laisse descendre pour nous remettre de nos émotions. A la fin de la journée, on se prend à regretter de ne pas avoir pu rester plus longtemps sur ce paradis aquatique qu’est la mer d’Emeraude. Mais comme le dit malheureusement le dicton populaire, les bonnes choses ont une fin. Ce sera pour une prochaine fois peut-être, Inch’Allah.

 

 

 

Faïd Souhaïli


Pour s’y rendre

De nombreux opérateurs touristiques sont présents à Antsiranana et organisent les excursions vers Ramena et la mer d’Emeraude. Ceux-ci organisent le transport d’Antsiranana vers Ramena en voiture, la traversée en bateau et le repas sur Nosy Diego.

Afin que les organisateurs puissent préparer ce dernier, il vaut mieux de s’y prendre quelques jours à l’avance pour vos réservations. La journée revient environ à 70.000 ariary par personne, soit 28 €.

{mospagebreak title=la fraîcheur de la forêt à portée de main}

DOSSIER : Diego Suarez

 

Montagne d’Ambre, la fraîcheur à portée de main

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i les activités balnéaires et nautiques ne sont pas votre dada, la région d’Antsiranana (Diego Suarez) a bien d’autres atouts pour vous permettre de rester au contact de la nature. A une quarantaine de kilomètres de la capitale de la région Diana, se trouve le parc national de la montagne d’Ambre. Cette forêt humide est un véritable sanctuaire de la nature, un havre de paix et un lieu idéal pour les randonnées pédestres.

 

Ville portuaire par excellence, Diego Suarez a aussi la chance de bénéficier d’environs divers et variés. Pour s’extraire momentanément de l’activité de la ville, on peut prendre le chemin de Joffreville (Ambohitra). Située à moins d’une heure de route de Diego, la petite bourgade se situe à 700 mètres d’altitude, à proximité de champs de litchis. Créée au début du XXe siècle par le maréchal Joffre, Joffreville a eu pour vocation d’être une ville de garnison et de villégiature. Outre les champs, la végétation se fait plus dense.

C’est qu’à quelques kilomètres plus haut, après avoir monté une route en terre plus qu’accidentée (il vaut mieux avoir un véhicule tout-terrain, sinon la montée se fait à pieds) que se trouve l’entrée du Parc de la Montagne d’Ambre. Une forêt humide et dense nous attend dans ce sanctuaire de la nature, un lieu protégé ou fady (tabou). En effet, la forêt et surtout ses cascades et ses lacs sont sacrés pour les Antakarana, habitants de la région. Certains viennent demander les bonnes faveurs des ancêtres en faisant des offrandes de riz blanc, de miel ou de pièces de monnaie.

A l’entrée du parc, une petite cabane vous informe des différents circuits possibles pour exécuter une randonnée. Cela va du plat, avec une distance faible (circuit Ampijoroagna, 3,1km et 1h30 de marche facile) aux pentes raides et aux logues distances (circuit sommet, 19,35 km et 3 jours de marche). Quoiqu’il en soit, que vous soyez petit ou grand marcheur, il y a de quoi voir dans tous les cas et les guides sauront vous mener vers les merveilles de la nature qui sont présentes dans le parc. Les cascades sont admirables et impressionnantes.

Côté flore, une grande partie des 10.000 espèces de plantes recensées à Madagascar sont observables dans le parc. Côté faune, la variété est aussi présente. Les lémuriens (makis), bien sûr (7 espèces, la plupart nocturnes), mais aussi les reptiles (49 espèces dont le plus petit caméléon du monde) et d’autres bêtes plus nuisibles comme les moustiques ou les sangsues. Pour ces derniers, il vaudrait mieux vous équiper de vêtements longs et de produits répulsifs. Et au vu de l’altitude (entre 700 et 1.475 m) et de l’humidité, des vêtements contre la pluie ne sont pas de trop dans votre sac à dos, surtout en saison humide, sans oublier un pull presqu’indispensable. Mais rien de tel qu’un bol d’air frais, fût-il humide, avant de se replonger dans l’ambiance citadine d’Antsiranana.

 

Faïd Souhaïli

 


 

 

Tarifs du parc

Droits d’entrée

1j / 25 000 Ar (? 10€)

2j / 37 000 Ar

3j / 40 000 Ar

4j / 50 000 Ar

 

Tarifs circuits guide

Unique : 15 000 Ar

Combinés : 20 000 à 30 000 Ar

Aire de camping : 1 000 Ar /N/T

Gîtes d’étapes : 6 000 Ar/P/N

Cuisine : 4 000 Ar à 12 000 Ar

{mospagebreak title=Le marché de Diego}

DOSSIER : Diego Suarez

Un labyrinthe au milieu de la ville

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l est ouvert tous les jours et accueille plusieurs milliers d’habitants chaque semaine. A le voir du haut des hôtels qu’ils l’entourent, on pourrait le confondre avec une mini gare ferroviaire, sans train ni TGV, mais le marché de Diego Suarez, quasi entièrement recouvert de tôles, demeure un vrai trésor autant pour les simples marchands que pour les touristes et commerçants de la région.

 

Matinaux, les vendeurs de prêt-à-porter et les businessmen de la place. Ils sont prêts très tôt dans la journée à vouloir ramasser le maximum d’ariary, la monnaie malgache (10.000 Ar.=4€ environ), autrefois c’était le franc malgache, le FMG, encore utilisé par certains commerçants, sur certaines étiquettes, ou par les plus anciens.

La plupart des commerçants viennent en famille, beaucoup besognent en solitaire. Dans un coin du marché, une fillette, pas plus de trois ans, balaye l’espace réservé à ses parents tandis que ceux-ci déballent leurs marchandises. Ils viennent d’arriver et pour s’installer – et vendre plus rapidement – chacun y met du sien. Avant huit heures du matin, on peut encore s’y retrouver en plein cœur du marché, identifier certains emplacements, voir le bout d’un long couloir, se dire « tel tournant mène à tel endroit », ou « cette déviation conduit à la sortie ». Car tous les commerçants ne sont pas encore apparus.

Dépassée cette heure, les choses se compliquent. Les vêtements débordant de chaque côté des stands, ajouté aux affaires posées sur des tapis au sol et les très longs tissus, les nappes et autres saris pendus sur des fils, et descendant parfois à un mètre du béton, transforment le marché de Diego Suarez en un véritable labyrinthe. A se demander combien de fois on est repassé au même endroit, et comment diable éviter d’y revenir… La marchandise déborde jusqu’à l’extérieur où le contour du marché est dédié aux chaussures, aux savates, aux lunettes ou encore à certains appareils électriques et électroniques.

Au marché de Diego, on trouve tout, ou presque. Et évidemment, à des prix cadeaux… Les jeunes et moins jeunes y trouvent leur bonheur, ceux qui en ont déjà profité peuvent le garantir ! A 70.000 francs malgaches par exemple, soit 14 000 ariary ou environ 5 euros, il est facile de se procurer un sari d’excellente qualité ou un T.shirt de marque internationale (Levi’s, Adidas, Nike…), mais une contrefaçon qu’il vous sera interdit de ramener en territoire français ou européen… Pour comparer, un petit tour au marché de Mamoudzou s’imposait.

 

Se faire plaisir à moindre coût

 

Un sari équivalent, à Mayotte, coûte en moyenne 25 euros. Un T.shirt de marque se vend à pas moins de 30 euros. Les prix sont à peu près les mêmes dans chaque stand. Ce qui fait en ariary, 61.500 pour le sari, 75.000 pour le T.shirt. Multiplié par 5 et ça donne en FMG, 306.500  et 350.000 ! Les comptes sont vite faits et bien faits. Tout ça, sans même avoir négocié leurs prix…

Les voyageurs et les personnes sur place, à Madagascar, s’accordent à dire que ces commerçants ne sont pas difficiles. « Ils ont besoin de l’argent pour vivre, ils finissent en général par céder », révèle Abdou, un Grand comorien qui habite la ville, qui s’y est installé et y a monté un restaurant tout près du marché. Mais tout compte fait, pourquoi négocier lorsqu’on sait que la différence entre le prix initial et le dernier prix équivaut bien souvent à quelques centimes d’euro…

Quoi qu’il en soit, les commerçants extérieurs à l’île comme les touristes se frottent les mains, économisent c’est sûr et se font plaisir au marché de Diego. Des dizaines de mètres plus loin, d’autres marchands, ambulants, marchandent de la nourriture : les fruits, les légumes, les poissons et les crustacés. Là aussi les ventes se font à des prix records. Pour exemple, ce que l’on retrouve en saison des litchis à 10 euros les 2 kilos sur les routes et dans les grandes surfaces de Mayotte s’achète à même pas un euro le kilo aux alentours du marché ! Plus mûrs, plus savoureux que les exportés bien entendu.

Il y a des dizaines de marchés dans la ville, mais le grand marché de Diego Suarez attire. Plusieurs milliers de personnes s’y rendent chaque semaine, et particulièrement le week-end où les voitures ont beaucoup de mal à se frayer un chemin. Les raisons qui poussent les locaux comme les gens de passage à se précipiter dans ce labyrinthe au milieu de la ville sont complètement justifiées.

 

Ichirac Mahafidhou

{mospagebreak title=Des maquettes de bateaux magnifiques}

DOSSIER : Diego Suarez

Artisanat d’art au Village

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es magasins de vêtements et de souvenirs ne manquent pas sur la rue Colbert, c’est d’ailleurs sur cette rue très animée que l’atelier « Le Village » a ouvert sa troisième boutique de maquettes de bateaux hauts de gamme. Un passage est indispensable pour les amoureux de bateaux, mais aussi ceux du travail bien fait. De nombreux modèles sont exposés et si les maquettes ne sont pas à la portée de toutes les bourses, un détour s’impose, ne serait-ce que pour le plaisir des yeux.

 

Créé en 1992 à Antananarivo, l’atelier compte 38 personnes dont le savoir-faire et la minutie sont tout à fait remarquables : ébénisterie, sculpture, broderie…

Le créateur du Village, Hervé Scrive, est tombé amoureux de ces objets de collection il y a déjà plusieurs années en rachetant des parts dans une société de maquettes fabriquées à Maurice, alors considéré comme le haut lieu mondial de ces créations. Au fil du temps, il constate que la qualité du travail baisse et décide de créer sa propre société et vient à Madagascar sur les conseils d’un ami. Il s’installe à Antananarivo avec son épouse et crée Le Village à Ambohibao. Le pari est ambitieux puisqu’ils forment des artisans qui n’ont pour la plupart jamais vu de bateaux de leur vie et à force de persévérance il crée une deuxième famille avec ses employés et compte aujourd’hui 50 « petites mains ».

« Nous utilisons en très petite quantité du bois d’ébène, de palissandre et de natto, tous issus de Madagascar. Nous n’importons rien et toutes nos maquettes sont fabriquées à l’atelier sans aucune sous-traitance : fabrication des poulies et canons, teinture des voiles au thé… », explique Hervé Scrive, créateur de l’atelier. Ce dernier est d’ailleurs venu à Mayotte il y a un mois pour exposer quelques modèles dans le hall du CDTM.

Licencié exclusif du Pen Duick et de l’Hermione

 

La galerie d’exposition de Diego Suarez est la deuxième dans le Nord de l’île Rouge, après celle située à Hellville, sur l’île de Nosy-Bé. On y trouve un large choix de maquettes de prestige, allant du simple voilier en coupe jusqu’au vaisseau de 104 canons « Le soleil royal », mesurant plus d’un mètre de long.

Les prix pratiqués en boutique sont les mêmes qu’à l’atelier d’Antananarivo, et sont tout à fait abordables au vu de la qualité des maquettes – comptez 3 à 4€ par heure de travail. Il faut également savoir que tout est réalisé à l’échelle, à partir des plans du Musée de la Marine ou de magazines spécialisés. Ainsi, un vaisseau d’exception comme « Le Soleil Royal » (photo) qui compte 104 canons, a nécessité plus de 1.000 heures de travail.

Le Village est le seul à détenir les licences pour les reproductions des Pen Duick – célèbre voilier du navigateur Eric Tabarly – et de l’Hermione – frégate à voile ayant conduit le Marquis de La Fayette depuis la France jusqu’aux Etats-Unis en 1780.

En une dizaine d’années d’existence, Le Village a acquis une jolie réputation qui dépasse largement les frontières de l’île Rouge, avec un catalogue qui compte plus de 110 références. En effet, parmi les célèbres clients, on note le président François Mitterrand, le prince Albert II de Monaco ou encore le Roi d’Espagne, de même que plusieurs musées spécialisés. Les maquettes du Village ont également été offertes par la France comme cadeaux diplomatiques à des chefs d’Etats étrangers.

 

Des objets de collection pour passionnés

 

La boutique de la rue Colbert propose également en dépôt-vente les cartes et mappemondes en marqueterie de la société malgache Woodtech créée en 1995 et installée depuis un an à Maurice. Le travail est là aussi impressionnant puisqu’aucune teinture n’est utilisée, seuls les bois différents permettent les nuances de couleurs. Les cartes montées et gravées sur bois sont fabriquées à partir d’une technique ultramoderne de découpage et gravure du bois au laser, puis les ouvriers prennent le relais pour l’assemblage qui se fait à la main. Là aussi les échelles sont respectées et le résultat bluffant.

Si l’envie prend au client de repartir avec une maquette, Le Village assure la livraison à domicile partout dans le monde, dans des caisses en contreplaqué avec protection en mousse et anti-poussière correspondant à chaque modèle. Une fois installée, la maquette nécessite évidemment un entretien régulier. Le responsable de la boutique précise : « à l’aide d’un pinceau et d’un sèche-cheveux il faut régulièrement enlever la poussière et de temps en temps passer de la cire ou de l’huile de lin sur le bois. Il ne faut pas oublier que ce sont des pièces de collection. Si un client achète une maquette pour la poser dans un coin et ne plus s’en occuper, ce n’est pas la peine. Ces objets ont besoin d’être admirés et bichonnés ! ».

 

Le site du Village : www.maquettesdebateaux.com

Marion Châteauneuf

18/08/10 – De l’essence au compte-gouttes

Après dix jours de grève chez Total, certains automobilistes ont pu remplir leurs réservoirs hier suite aux réquisitions du personnel décidées par la préfecture. Pour ces privilégiés dont la liste a été fournie dans notre édition d'hier, il a fallu tout de même s'armer de patience. En effet, une file interminable de véhicules s'est constituée à Jumbo Score pour obtenir du carburant et en moyenne, il a fallu attendre près de deux heures. En Petite-Terre, un médecin nous a confié avoir attendu 4 heures pour obtenir le précieux liquide. Quoiqu'il en soit, ce n'est pas de gaieté de cœur que le personnel réquisitionné de Total s'est présenté aux pompes et aux dépôts. Trois stations (Longoni, Jumbo Score et Petite-Terre) devaient être ouvertes de 7 h à 14 h. A Longoni, les grévistes ont barré l'entrée et à Hamaha, les forces de l'ordre n'ont trouvé le personnel que tardivement afin que la station ouvre à 10 h. L'intersyndicale s'est rendue dans la matinée à la préfecture pour discuter des conditions d'applications des réquisitions, alors qu'elle a catégoriquement refusé les propositions de la direction de Total.   

"Les délégués de Total estiment qu'i faudrait réquisitionner 18 salariés pour appliquer le plan de la préfecture. Total de son côté affirme qu'il en faut 76 et la préfecture a délivré 59 arrêtés. Nous dénonçons le fait que la préfecture marche main dans la main avec  Total, sans avoir clairement demandé quels étaient les besoins en temps normal. Nous dénonçons également ces réquisitions car les non-grévistes sont capables d'assurer ce travail" a déclaré Salim Nahouda, secrétaire géné-ral de la CGTMa. Après négociation, l’effectif réquisitionné a été fixé à une vingtaine de personnes. Les grévistes souhaitent que certaines professions à l'image des pêcheurs et des taxis soient enlevées de la liste prioritaire. "Certains chauffeurs remplissent leurs réservoirs et revendent le carburant derrière. Pour les pêcheurs, ils viennent avec des bidons et on ne peut pas contrôler l'usage qu'ils feront de leur carburant. Certains utilisent même le carburant bleu dans leurs voitures" souligne Salim Nahouda.

Philippe Goron, directeur de  Total Mayotte a envoyé un communiqué lundi soir indiquant que la direction de Total a été représenté lundi aux négociations avec les syndicats à la DTEFP. Des propositions ont été faites, précisant notamment que pour le 13e mois, des accords ont été signés en mai 2009 et pour la convention collective que celle-ci soit le fruit d'un accord de branche et non un accord interne à l'entreprise. Il déplore le fait que les représentants des syndicats présents n'avaient pas de mandat pour négocier et s'interroge sur la volonté de l'intersyndicale de négocier. Quoiqu'il en soit, il appelle les syndicats à la négociation pour résoudre rapidement ce conflit et soulager les Mahorais. La grève conti- nue, les 3 stations ouvertes fonctionneront de 7 h à 14 h jusqu'à vendredi pour les privilégiés. Pour les autres, il faudra encore patienter, mais l'exaspération se fait sentir.

18/08/10 – Les prix des produits frais augmentent de 9,1% en deux mois

Dans sa lettre d'information trimestrielle, l'antenne de Mayotte de l'Insee constate que les prix ont augmenté de 1,1% en juin, et le glissement des prix sur les douze derniers mois (juin 2010/juin 2009) est de + 1,0%. Contrairement au mois de mai, les prix des "produits alimentaires et boissons" augmentent de 0,5%, alors qu'ils ont diminué de 2,0% en glissement sur un an. Cette augmentation est due à la hausse des prix des produits frais (+4,2%), des boissons alcoolisées et non alcoolisées (respectivement + 1,8% et + 1,6%) et des produits céréaliers (+1,7). Seules les viandes et volailles enregistrent une baisse (- 2,2%), en raison de promotions. Les prix des "produits manufacturés" enregistrent une légère augmentation en juin (+0,2%).

Les prix des postes "véhicules" et "autres articles d'équipement du ménage" sont ceux qui augmentent le plus, respectivement de + 0,8% et + 0,5%.  Après une période de stabilité de deux mois, les prix de la "papeterie, presse" enregistrent la plus forte baisse du secteur (-2,5%). Les prix des autres produits évoluent peu ou restent stables. Les prix de "l'énergie" augmentent de 4,8%, en raison de l'augmentation des produits pétroliers ; sur un an en glissement, ce poste a augmenté de 7,2%. L'indice des prix des "services aux ménages" progresse de 1,6% en juin. Ce sont les prix des "transports et communication" qui enregistrent la plus forte augmentation (+ 6,1%), en raison d'une augmentation des tarifs sur certaines lignes aériennes. En juillet, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 0,5% par rapport à juin, soit une augmentation de 1,4% sur un an. Cette évolution s'explique cette fois encore par la hausse des prix des produits alimentaires et plus particulièrement les produits frais (+ 4,9%, soit +9,1% en deux mois).

Les viandes et les volailles ont également augmenté de manière significative (+ 2,2%). En revanche, les prix des produits manufacturé demeurent stables dans l'ensemble depuis le mois de mai, avec une baisse de – 1,4% depuis un an. Le tabac a quant à lui augmenté de 1,6 % en juillet. Les prix liés aux services aux ménages enregistrent également une légère augmentation de 0,3%, toujours due à la hausse des prix des transports aériens. A noter également le prix du timbre qui passe de 0,56 € à 0,58 €.

18/08/10 – ARS : les familles appelées à se mettre à jour

 

Ils sont cette année 35.000 enfants de 6 à 20 ans à pouvoir bénéficier de l'Allocation de rentrée scolaire (ARS), soit environ 10% de plus que l'année précédente. Une partie des familles concernées a déjà reçu le versement anticipé de cette prestation qui s'élève à 106,33 € pour les enfants scolarisés en primaire et 248,08 € pour les collégiens et lycéens, dont 70.88€ versés directement à l'établissement pour l'achat de fournitures. L'établissement des allocations familiales de Mayotte rappelle que ces familles sont celles dont le dossier est à jour et invite toutes les autres familles concernées par la prestation à envoyer au plus vite sa déclaration de ressources, indispensable pour obtenir l'ARS. "Nous avons envoyé 18.000 déclarations de ressources à remplir par les familles et nous n'avons eu que très peu de retours", déplore Jean-Christophe Bourot, responsable adjoint de l'EAF Mayotte, qui précise que "nous avons le devoir de verser l'ARS, mais pour cela les familles doivent remplir leur devoir : celui de mettre leur dossier à jour." Bonne nouvelle pour les familles, le plafond des ressources pour obtenir cette allocation a été rehaussé cette année. Les ressources du foyer ne doivent pas dépasser 21.636 € pour un foyer avec un enfant, 23.603 € pour 2 enfants, 2.570 € pour 3 enfants et 1.967 € par enfant supplémentaire. L’an der- nier, le plafond pour un enfant était fixé à environ 14.500€. Le paiement de l'ARS pour les 6-16 ans se fait dès maintenant une fois le dossier rempli, pour les 16-20 ans, il se fera à compter du 1er septembre, après avoir fourni l'attestation de scolarité et de situation.

18/08/10 – Un auteur mahorais candidat au prix du livre insulaire

Paul Combo, auteur de plusieurs livres publiés aux éditions du Baobab est en lice pour le prix du livre insulaire catégorie roman policier avec "Plus fort que la bière" paru en 2009. Créé en 1999, en lien avec le Salon International du Livre Insulaire de l'île d'Ouessant, le prix du livre insulaire sera attribué pour la douzième fois consécutive. Il est doté de 8 prix récompensant les ouvrages parus entre le 1er avril 2009 et le 1er avril 2010. Le prix comporte 6 catégories éditoriales : beaux-livres, poésie, fiction, essai, sciences, roman policier, littérature pour la jeunesse. Les ouvrages candidats au concours ont été publiés entre avril 2009 et avril 2010. Trois jurys sont chargés de préparer la remise des prix 2010 : jury général, jury roman policier, jury jeunesse. Les remises des prix se dérouleront au Salon international du livre insulaire sur l'île d'Ouessant, les 18 et 19 août prochains.

17/08/10 – Le préfet réquisitionne les employés de Total

La grève chez Total continue. Les discussions n'ont pas avancé et rien ne semble possible sans le retour sur le territoire du président du directoire de Total Mayotte, Philippe Goron, qui est toujours en vacances contrairement à ce que nous annoncions hier. "Celui-ci se moque totalement des Mahorais contrairement à ce qu'il affirme dans son communiqué (voir FI n°2597 d'hier), sinon il serait revenu pour s'assoir à la table des négociations" dénonce Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT-Ma, l'un des trois syndicats avec l'UTFO et la CISMACFDT à faire partie de l'intersyndicale gréviste. Pour les employés de Total, les propositions apportées par la direction ne répondent pas du tout à leurs revendications, notamment en ce qui concerne le versement d'un 13e mois de salaire et l'application de la convention collective de branche des industries pétrolières françaises. Lundi, la préfecture a annoncé la réquisition des salariés pour permettre un ravitaillement d'une vingtaine de catégories de véhicules considérés comme prioritaires.

"Les menaces qui pèsent sur le fonctionnement des services publics essentiels à la vie de la population, notamment du Centre Hospitalier de Mayotte ou des centrales EDM, comme les risques de rupture d'approvisionnement en produits de première nécessité, conduisent le préfet de Mayotte à prendre des mesures d'urgence pour assurer la continuité de la vie sociale. Ces mesures ne peuvent être qu'exceptionnelles et provisoires, et sont appelées à être revues en fonction de l'évolution de la situation", précise la préfecture, qui demande aux personnes ne figurant pas sur cette liste de ne pas "se rendre inutilement sur le site des stations" afin de faciliter la distribution. Toutefois, les grévistes sont prêts à fuir leurs domiciles pour ne pas recevoir leur notification de réquisition et ainsi éviter d'être considéré comme des "déserteurs". Quoiqu'il en soit, la partie de cache-cache a commencé hier soir et ce matin, la cohue sera forcément de mise devant les stations de Longoni, Petite- Terre et Jumbo Score. Elles seront ouvertes de 7h à 14h.

 

LISTE DES SERVICES PRIORITAIRES

 

1. véhicules des services d'incendie et de secours,

2. véhicules des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux,

3. véhicules du SMUR,

4. véhicules de police nationale et de gendarmerie nationale,

5. véhicules de police municipale,

6. véhicules de service de l'administration pénitentiaire,

7. véhicules des douanes,

8. véhicules des services judiciaires et des magistrats,

9. véhicules de la préfecture,

10. véhicules de l'inspection du travail,

11. véhicules des gestionnaires et exploitants des réseaux et des services (eau, routes, énergie électrique, assainissement, télécommunications, Météo-France),

12. véhicules des entreprises de Pompes Funèbres,

13. véhicules de services et d'approvisionnement des ports et aéroports,

14. barges du STM,

15. véhicules des professions médicales et paramédicales, dont les organismes d'aide aux personnes handicapées,

16. véhicules des sociétés de distribution de produits pharmaceutiques, de pharmacies et

des laboratoires,

17. véhicules des sociétés de ramassage des ordures ménagères, des déchets médicaux et des encombrants,

18. véhicules frigorifiques assurant le transport de denrées périssables,

19. véhicules de la poste et de transport de fonds

20. taxis et taxis brousse,

21. pêcheurs et professionnels du lagon,

22. véhicules presse

17/08/10 – EDM a lancé mercredi son point de vente Ankiba au marché de Mamoudzou.

Ce point de vente va permettre aux 245 commerçants disposant d’un compteur à carte Ankiba, ainsi qu’à leurs clients étant dans la même situation de disposer d’un point de vente en plein centre- ville de Mamoudzou.

16/08/10 – La grève se poursuit chez Total

La grève des salariés de Total entamée lundi dernier se poursuit, et les rues de l'île sont de plus en plus désertes. Revenu à Mayotte ce week-end, le directeur de Total Philippe Goron s'est exprimé de façon très laconique dans un communiqué adressé à la presse : "la direction de Total Mayotte poursuit les discussions entamées cette semaine avec les organisations syndicales. Elles ont, dans un premier temps, permis d'établir un service minimum destiné à l'alimentation en carburant d'une liste de véhicules prioritaires définie par la Préfecture. Total Mayotte reste engagé à poursuivre ces discussions, en vue d'un retour rapide à la normale du fonctionnement de son réseau de distribution et afin de soulager l'ensemble de la population Mahoraise." Rappelons que l'intersyndicale CGT-Ma, UTFO, Cisma CFDT réclame entre autres le versement du 13e mois, le paiement des heures supplémentaires, l'application de la convention collective et la participation aux bénéfices.

L'Agence de Santé de l'océan indien fait savoir à ce sujet que le Centre hospitalier de Mayotte va connaître, à compter de ce lundi "des difficultés de fonctionnement importantes, le personnel médical et paramédical risquant de ne pas pouvoir se rendre sur son lieu de travail". Ainsi, l'ARS informe que seules seront assurées les missions prioritaires, à savoir : les urgences et le fonctionnement des services d'hospitalisation à Mamoudzou, les consultations et le fonctionnement des maternités dans les sites de Kahani, Dzaoudzi, M'ramadoudou, Jacaranda, Koungou, M'tsamboro et Bandraboua. La consultation et les soins ne sont plus garantis dans les autres dispensaires. En cas de difficulté ou pour tout renseignement, appeler le 0639.69.14.29.

16/08/10 – Les premiers passagers bloqués aux Comores rapatriés lundi

Quelque 230 passagers sur les 800 bloqués aux Comores depuis le 2 août, suite à un litige entre leur voyagiste et Air Madagascar, seront rapatriés lundi, a annoncé la compagnie au lendemain d'un accord entre les autorités françaises, comoriennes et malgaches. "Environ 230 passagers seront rapatriés lundi. Notre représentant à Moroni, l'ambassade française et le ministère des Transports comoriens sont en train d'établir une liste de passagers prioritaires en fonction des situations d'urgence", a déclaré vendredi à l'AFP Fidy Rakotonirina, administrateur délégué d'Air Madagascar. La compagnie malgache avait saisi la justice avant de cesser d'affréter des vols pour le compte de l'agence France Comores Voyages, cette dernière n'ayant pas payé ses factures.

"Le rapatriement sera progressif via quatre vols. Un autre avion devrait être affrété le lundi suivant", a-t-il ajouté, rappelant que les parties sont convenues jeudi de rapatrier la totalité des passagers d'ici la fin du mois. M. Rakotonirina a assuré qu'Air Madagascar n'était "en aucun cas responsable du blocage de ces passagers". Il a souligné que sa compagnie avait signé un contrat avec le voyagiste pour la mise à disposition d'avions mais qu'elle n'avait pas vendu directement de billets aux passagers. Il a en outre ajouté que le coût des quatre vols affrétés en août est évalué à un million d'euros, qui s'ajoute aux 53.000 euros dus. La compagnie n'a pas souhaité détailler les compensations obtenues auprès des autorités.

L'accord trouvé jeudi "fait en sorte qu'Air Madagascar reprend le rôle qui a lui a été assigné, c'est-à-dire transporter les passagers. On lui facilite les choses", a toutefois indiqué une porte parole de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), sans autre précision. M. Rakotonirina a précisé de son côté qu'il s'agissait d'un accord de long terme. Les autorités françaises et comoriennes ont ainsi approuvé le programme de vols de six mois entre la France et les Comores que déposera la compagnie malgache à compter d'avril 2011. Le responsable d'Air Madagascar a souligné la nécessité d'améliorer les liaisons entre la France et les Comores avec des vols directs, même si ce marché est saisonnier.

22/07/2010 – Election de Miss Mayotte 2010

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}out d’abord, il y eut un passage en tenue traditionnelle (kichali, salouva), puis en tenue de ville, en maillot de bain et enfin en tenue de soirée. Les animateurs Karida Salim, Miss Mayotte 2006 et Khams ont posé les traditionnelles questions dévolues aux Miss tout en essayant de les rassurer, puisqu’elles étaient tendues par l’enjeu de la soirée. La soirée a permis de faire découvrir des groupes de jeunes danseurs et des artistes plus ou moins confirmés.

Ainsi à l’applaudimètre, c’est incontestablement les Dangers de Bord, qui ont le plus emballé le public avec leur chorégraphie de coupé-décalé. Khams a pour sa part fait un sketch qui a provoqué bien des fous rires sur les relations hommes-femmes à Mayotte. Le vote du jury a fait la différence car il comptait pour 2/3 et a permis à Elisabeth Ongaretto de l’emporter. La 1ère dauphine Chamila Abdou Saïndou, venue de Sada et âgée de 20 ans a dominé le vote du public présent et a devancé Cheyenne Félix, 18 ans, venant de Labattoir, qui a fini finalement 2e dauphine de Miss Mayotte 2010. A l’issue de l’annonce des résultats contrôlés par l’huissier Me Belot, Elisabeth Ongaretto a été submergée d’émotion comme toutes les Miss et a reçu les félicitations de ses amis et de sa famille venue la soutenir pour cette élection. Les partenaires de l’événement organisé cette année sans le soutien du Conseil général (le CDTM organise sa propre élection le 6 août avec une aide de 50 000 € du CG alors que la vainqueur ne pourra participer à Miss France) ont remis leurs lots.

Les candidates ont reçu des bijoux, des cosmétiques, des téléphones portables, des cours de code et de conduite et même des voyages sur Air Madagascar pour Elisabeth et ses dauphines. Désormais, c’est une nouvelle vie qui va commencer pour Elisabeth qui pendant un an sera l’ambassadrice de charme de Mayotte. « J’ai un peu de mal à réaliser ce qui m’arrive. Il y a beaucoup de gens autour de moi avec des appareils de photos et des caméras. Mais c’est une très belle expérience. J’ai beaucoup apprécié cette ambiance d’amitié qui nous a liées pendant une semaine intensive de travail pour apprendre les chorégraphies » a déclaré Elisabeth Ongaretto au lendemain de son élection. Celle-ci tente d’obtenir son BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’ éducation populaire et du sport) en équitation afin de s’occuper de personnes à mobilité réduite. « Ils ont un contact privilégié avec les animaux et ces derniers les comprennent très bien » affirme la Miss Mayotte 2010 qui a pour très bonne amie Elodie Anridhoini. « C’est elle qui m’a proposé de faire l’élection. J’ai beaucoup hésité, mais je me suis finalement lancée et je ne regrette pas du tout » concède Elisabeth Ongaretto. Celle-ci va faire tout ce qu’elle peut pour faire connaître Mayotte à l’extérieur. « C’est un petit bout de paradis » souligne Elisabeth qui compte suivre le conseil de sa prédécesseur pour espérer l’imiter à Caen : rester tout simplement elle-même.

 

Faïd Souhaïli

22/07/2010 – Le projet de loi organique adopté par le CG

 

{xtypo_dropacp}C{/xtypo_dropcap}oncernant le projet de loi organique et le projet de loi relatifs au département, ceux-ci ont été adoptés cette fois-ci, sous deux réserves néanmoins. La première est que la fusion du Conseil économique et social et celle de Conseil de la culture, de l'éducation et de l'environnement se fassent en même temps que cela est envisagé dans l'Hexagone et pas avant (pour ne pas tombé dans un régime d'exception). La deuxième réserve n'est pas anodine puisqu'elle demande à ce que le fonds de développement économique et social soit effectif dès 2011 comme l'avait annoncé Marie-Luce Penchard lors de sa visite mahoraise. Il y a plus de 15 jours, les élus mahorais s'étaient opposés aux projets de loi du gouvernement, notamment parce qu'ils n'étaient pas clairs sur les moyens qdont disposerait le département-région et parce qu'il prévoyait deux renouvellements intégraux de l'assemblée départementale (1 en 2011 et 1 en 2014).

 

Pour ce qui est du transport scolaire, l'assemblée a autorisé le président Douchina à signer le marché remporté par le groupement Matis, provoquant l'hostilité des transporteurs du STIM (Syndicat des transporteurs interurbains de Mayotte) qui eux s'étaient groupés avec la CMTS (appartenant au groupe Véolia). Lors de la dernière session, le président Douchina avait appelé les transporteurs à cesser leurs pressions sur les conseillers généraux et leur avait signifié que sa majorité avait cédé à leurs doléances mais qu'il était impossible de réserver un appel d'offres à un groupement en particulier sans tomber sous le coup de la loi. Mohamed Houlame, président du STIM s'est dit déçu par l'attitude des conseillers généraux. "Ils se sont tous unis (le vote a été adopté avec deux voix contre et deux abstentions) contre les transporteurs mahorais. Le transport scolaire, c'est notre bébé, nous faisons ce métier depuis des années et si on nous le retire, nous n'allons pas nous laisser faire. On se battra jusqu'au bout et on attend les décisions du tribunal administratif concernant les recours en cours." Mohamed Houlame n'a pas précisé quelle serait la nature des actions qui seront entreprises par son syndicat, mais les barrages de route ne sont pas à exclure à la rentrée.

 

Faïd Souhaïli

16/07/2010 – Environnement

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}lle est la seule réserve naturelle nationale et c'était une décharge sauvage. L'îlot M'bouzi a été nettoyé de fond en comble samedi dernier, sous la conduite des 3 membres de l'équipe de la réserve naturelle, aidés de 12 élèves appartenant aux jeunes Naturalistes, de huit membres de l'Association pour le développement durable de Passamainty, partenaire de la réserve, du chef de la Brigade nature, Jean Mhen et de son second, ainsi que du service environnement de la mairie de Mamoudzou, qui a mis à disposition de la réserve naturelle deux personnes ainsi qu'un camion benne pour assurer le transport des déchets non recyclables vers la décharge de Majicavo.

Au terme d'une journée entière d'efforts, l'équipe a récolté 54 sacs poubelles de 100 litres pleins, ainsi que 2,5 mètres cubes de très gros déchets, soit un total impressionnant de 500 kg de déchets ramassés, correspondant à un volume de 8 m3. L'équipe de la réserve s'est livrée à une petite analyse de ces ordures, et constate que seulement 10% d'entre elles ont été déposées directement sur l'îlot par des bivouaqueurs, plaisanciers et autres "vouléyeurs", ce qui signifie que 90% sont venus en flottant sur le lagon, poussés par les vents et les courants depuis Grande Terre et Petite Terre…

Précisons que ce sont les rivages sud et sud-ouest de la réserve qui sont les plus touchés par ce fléau, or c'est cette partie-là qui concentre les enjeux écologiques sous-marins de la réserve. Dans le détail, 30% du volume est représenté par les très gros déchets électroménagers, carcasses de voitures… 60% est constitué d'emballages en tous genres et les 10% restants sont de nature diverse : polystyrène expansé, déchets médicaux (dont seringues avec aiguille), chaussures, matériaux de construction, piles électriques…

Les dix sacs poubelles sur les 54 remplis, qui contenaient des déchets recyclables, ont été pris en charge par la société Enzo recyclage. Les 44 autres et les encombrants sont allés grossir la décharge de Mamoudzou. Cette opération sera renouvelée chaque année pour suivre l'évolution des déchets sur la réserve naturelle.

 

HF

16/07/10 – Au Conseil des ministres : Mise en oeuvre du CIOM

Au Conseil des ministres de ce 13 juillet, la ministre de l’Outremer a présenté une communication relative à la mise en oeuvre des décisions du Conseil interministériel de l’Outremer (CIOM) du 6 novembre 2009.

A la suite des travaux des Etats généraux de l’Outremer, 137 mesures ont en effet été décidées pour agir en faveur du développement endogène des territoires ultramarins. L’Etat s’est donné les moyens humains, juridiques et budgétaires pour mettre en oeuvre rapidement ces décisions. A ce jour, les deux tiers d’entre elles sont réalisées ou en cours de mise en oeuvre conformément au calendrier prévu, précise la communication du Gouvernement.

En particulier, grâce à ces mesures, l’Etat et les acteurs locaux disposent d’une palette d’instruments opérationnels qui leur permettra d’agir en faveur d’une plus grande concurrence dans le fonctionnement de l’économie.

Par ailleurs, trois commissaires au développement endogène viennent d’être recrutés et vont pouvoir débuter à la rentrée leur mission de soutien aux initiatives locales des chefs d’entreprises. Pour animer la mise en oeuvre de plans de cohésion sociale, des sous-préfets à la cohésion sociale et à la jeunesse ont été nommés dans les départements d’Outremer et à Mayotte.

16/07/10 – Les prix plus élevés Outremer qu’en France

+13% en Guyane, +9,7% en Martinique, +8,3% en Guadeloupe et +6,2% à la Réunion. Telles sont les différences entre les prix à la consommation dans les départements d'Outremer et ceux de la Métropole, constatés par l'Insee dans son étude "Comparaison des prix entre les Dom et la métropole en 2010", publiée ce jeudi 8 juillet.

Les prix des produits alimentaires expliquent en grande partie cet écart, précise l'institut d'analyses. Pour les quatre départements d'Outremer, l'écart des prix à la consommation sont la conséquence d'une forte différence sur les produits alimentaires avec la Métropole, qui représentent une part importante des dépenses, et plus encore à Mayotte, d'où ce sentiment de "vie chère". L'Insee constate que pour la Guyane – souvent assez proche de Mayotte – ce type de produits est 49% plus cher dans le département, pour la Martinique de 44,6% pour la Guadeloupe de 33,8% et pour la Réunion de 36,6%.

Les "boissons alcoolisées et tabac", la santé et "Autres biens et services y compris l'enseignement" montrent eux-aussi des écarts de prix conséquents, avec des hausses à deux chiffres.

16/07/10 – Tombola du GSMA

Les deux gros lots de la tombola du GSMA, qui a eu lieu le dimanche 13 juin, se verront remettre leurs prix le 20 juillet. Benjamin Dague est l'heureux gagnant d'un Renault Kangoo, dont les clés lui seront remises à 9h30 dans les locaux de Somiva à Kawéni. Quant à Ouari Evrard, il recevra les clés de sa Citroën C3 dans les locaux de la SMCI à Kawéni, à 11 heures.

A noter que 13.000 tickets de tombola avaient été déposés et c'est la main innocente d'un enfant qui a tiré au sort MM. Dague et Evrard. Le GSMA tient également à remercier les deux concessionnaires, particulièrement généreux.

16/07/10 – 1er Salon de la maison début septembre

L’agence Angalia organise le 1er Salon de la maison du 2 au 4 septembre sur le parvis du comité de tourisme. Durant ces 3 jours, les visiteurs pourront rencontrer des professionnels exerçant dans les différents domaines relatifs à la construction, à la technologie, l’immobilier et à l’aménagement de la maison. Quelques stands sont encore disponibles. Pour les intéressés, contactez Ackeem au 0269 62 72 00.

16/07/10 – Un chef de projet pour l’université de Mayotte

Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche a désigné Emmanuel Roux comme chef de projet pour la création d'un institut universitaire à Mayotte. Vice-président de l'université de Nîmes, l'homme est aussi directeur de l'UFR de Droit d'Aix-en-Provence. Il a publié de nombreux ouvrages, en particulier sur l'aménagement des territoires, avec une spécialisation sur le droit administratif des collectivités locales ou de la décentralisation, les institutions politiques, mais aussi le droit de l'Outremer et les problématiques diverses liées au statut des Dom-Com et à leur évolution

Fondateur et directeur de publication de la "Revue juridique nîmoise" depuis 2005, il a notamment travaillé sur "Le nouveau cadre juridique de Mayotte et les réformes induites par la loi organique du 27 février 2007 : une réelle avancée vers la départementalisation ?", à paraître dans la Revue de la recherche juridique – droit prospectif -, et sur "L'octroi des compétences à la collectivité départementale de Mayotte : alignement ou transfert ?" à l'occasion du colloque "Convergences juridiques et aménagement durable à Mayotte".

16/07/2010 – Education : Bac 2010

 

{xtypo_dropcap}74,62%{/xtypo_dropcap}. C'est le nouveau score des élèves mahorais pour le baccalauréat 2010. Un taux de réussite en légère baisse puisqu'en 2009 on avait atteint le score très élevé de 75,59%, soit une progression incroyable de près de 15% par rapport à l'année précédente. Comme toujours, on se demande si ce chiffre, seulement à 10 points de moins que le résultat national, reflète réellement le niveau des élèves…

Une chose est sure, la session de rattrapage est plus que bénéfique aux candidats mahorais, puisqu'entre le premier et le second tour, on grimpe de 51 à 74,6%, soit environ un tiers des bacheliers qui obtiennent leur diplôme grâce aux oraux de rattrapage, alors qu'au niveau national, le second tour fait monter le résultat de 74,6 à 85,4%.

Normal selon le vice-rectorat, où l'on explique que "les élèves mahorais sont plus à l'aise lors des épreuves orales qu'écrites", peut-être également parce que les jurys sont plus enclins à être compréhensifs, connaissant le niveau général. Quoi qu'il en soit, dans le détail, le baccalauréat général connait ce que le vice-recteur a appelé "une légère baisse", avec tout de même quasiment 10 points de moins qu'en 2009, à savoir 64,9% de réussite cette année.

A l'exception du bac littéraire, dont la réussite augmente légèrement, la série économique et sociale baisse de 74,3 à 62,7% et la série scientifique baisse de 78 à 64,36%. "Les élèves de terminale S ont beaucoup moins travaillé cette année, ils se sont reposés sur le score exceptionnel de leurs camarades de l'an dernier", a expliqué Mme Tricot, proviseure de la Cité du Nord, rejointe par ses collègues des autres lycées.

 

Redoublement pour tous les candidats malheureux

 

Le nombre de mention en série S a d'ailleurs baissé cette année. Mme Tricot a toutefois tenu à saluer "la forte implication des enseignants, qui ont organisé des préparations aux oraux pendant les vacances". Concernant la série ES, l'équipe du vice-recteur a reconnu qu'il fallait mieux travailler l'orientation vers cette filière.

Le bac technologique connait lui une hausse respectable avec 70,59% de réussite toutes séries confondues, contre 61,3% l'an dernier. Hausse surtout due à la série STG, la plus fournie de toutes les séries du bac (811 candidats), qui augmente de plus de 10 points après un échec retentissant l'an dernier, quelque peu sauvé par le rattrapage.

Déception en revanche pour la série ST2S (sciences et technologies de la santé et du social), dont le taux de réussite descend de 60,8 à 43,16%. Un échec en partie du à des problèmes d'orientation pour ce bac qui est récent et plus exigeant que son ancêtre la série SMS, selon le vice-rectorat. Le vice-recteur a précisé qu'il reprenait en terminale tous les élèves ayant échoué au bac pour la première fois, et qu'il avait donc décidé la création d'une classe supplémentaire de terminale ST2S au lycée de Kahani à la rentrée.

Côté bac pro, le résultat est en baisse mais reste très honorable avec 88,37% de réussite. A noter que les candidats issus du Greta, le centre de formation continue de l'Education nationale, ont tous obtenu leur bac. Les CAP atteignent également 88% de réussite et les BTS décollent enfin des profondeurs, avec cette année une réussite de 58,62%, alors qu'elle n'avait jamais dépassé 33%.

Bac pro, BTS, BEP et CAP regroupés, cela donne 1.551 élèves diplômés de l'enseignement professionnel, dont 1.060 insérables immédiatement dans la vie professionnelle.

Les bons résultats aux épreuves écrites du brevet des collèges (75,3% de réussite avec 111 mentions très bien), ainsi que l'augmentation du nombre de mentions au baccalauréat, font dire au vice-rectorat que le niveau de français à l'écrit est en nette amélioration. Une bonne nouvelle pour tous ces jeunes diplômés qui vont bientôt, pour la plupart, devoir faire leurs preuves sur les bancs de l'université métropolitaine.

 

 Hélène Ferkatadji

 


Résultats 2009

Bac général 73,3%

Bac technologique 61,3%

Bac pro 92%

Total baccalauréat 75,59%

39% d'une génération obtient le bac

 

Résultats nationaux 2010

Bac général 87,2%

Bac technologique 81,7%

Bac pro 85,4%

Total bac 85,4%

65,6% d'une génération obtient le bac

16/07/2010 – A la rencontre de… Kadafi Attoumani

 

Il a l’humilité des hommes d’influence qui refusent de s’attribuer personnellement la réussite de leurs projets. Kadafi Attoumani, trente-quatre ans, directeur d'Opcalia Mayotte assure d’emblée que la présence et la bonne installation de l’antenne mahoraise d’Opcalia est avant tout le résultat du travail d’une équipe présente et soucieuse de favoriser la formation des salariés mahorais.

Quand Kadafi parle de son travail pour Opcalia, c’est à travers les différentes actions et missions menées depuis le lancement de l’agence, en 2006. Il n’en parle pas de manière anodine, détachée. Il faut dire que depuis sa création, la structure a reçu plus de 1.200 salariés demandeurs de formations. Avant de s’attarder sur les chiffres, le directeur tient à rappeler les missions premières d’Opcalia. Pour cela, il présente fièrement le panneau qui trône dans l’entrée.

"Opcalia, 3ème collecteur national au titre de la formation professionnelle continue. Maîtres mots d’Opcalia nationale : service et proximité. Reste maintenant à le vérifier sur place ! Première précision de Kadafi : "Nous ne sommes pas un centre de formation ! Nous, notre métier, c’est d’accompagner la montée en compétences". Rapides explication, Opcalia sert d’intermédiaire et de débloqueur de fonds afin de répondre au plus près aux attentes de formations des salariés et des entreprises.

"Chaque entreprise est dans l’obligation de proposer des formations à ses salariés, et inversement, chaque salarié peut prétendre à une formation dans sa carrière". Attelé avec ses collègues à cette lourde tâche de "prestataire de services", Kadafi et son équipe ne comptent pas leurs heures pour mener à bien les objectifs qu’ils se sont fixés. Objectifs professionnels, mais humains aussi. "Les entreprises cotisent chaque mois, chacune à son niveau, pour participer aux formations des salariés. Par la suite, nous étudions chaque demande de salariés et nous mettons tout en œuvre pour débloquer des fonds qui payeront les formations", explique Kadafi Attoumani.

Est-ce le parcours atypique du jeune directeur aux multiples expériences professionnelles qui lui insuffle cette volonté de dépasser un certain fatalisme ambiant lié au travail ? "C’est très important de maintenir ce système de formations obligatoires, parce que si on laisse faire la nature, les choses vont trop doucement. Nous avons actuellement sur Mayotte trente-sept centres de formations qui sont en capacité d’accueillir des salariés désireux de se former d’avantage." Et Kadafi Attoumani sait de quoi il parle. Lui-même le dit : "j’ai un parcours un peu chaotique".

Aujourd’hui formé pour tenir des fonctions de directeur, il a, avant cela, connu de nombreux déplacements géographiques et professionnels qui lui font avoir une vue plus globale sur la situation du territoire. Né à Mayotte, il effectue ses classes primaires jusqu’au CM2 sur l’île et son collège à Bordeaux avant de s’installer à la Réunion pour faire ses années lycée. La faculté, c’est en Métropole qu’il décidera de l’effectuer, à Paris. Diplôme universitaire en finances, licence, maîtrise d’économie et DESS de gestion en main, il se fait embaucher par une grosse entreprise de minerai pendant trois ans.

Par la suite, il revient sur Mayotte pour être nommé chef du personnel à la Colas. Principal clerc pour un huissier de justice sera la profession étonnante qu’il choisira par la suite. Il découvrira durant ces années les plaisirs et les difficultés de la procédure. "Pour moi c’était un véritable challenge, je voulais engranger de la compétences, du savoir-faire, de nouvelles expériences. Travailler avec des gens qui comptaient sur nous, qui ont eu des problèmes. Concrètement, c’était de l’aide à la personne. A travers cette profession, j’ai réellement touché la réalité, été au contact d’un quart-monde qui existe vraiment à Mayotte. J’ai vraiment redécouvert mon territoire à ce moment là."

En 2005, il est appelé à prendre les rênes de l’Agefom : l’Association de gestion du fonds mahorais, l'ancêtre d’Opcalia. A son arrivée, tout est à repenser, à mettre en place. Pour cela, ils sont trois à s’atteler à la tâche. "Il y avait beaucoup de travail, cet organisme ne servait que de boîte à lettres." Il fallait donc à force de temps et de volonté relancer le processus d’aide à la formation et reconsidérer le travail de l’équipe.

Quelques temps après, Kadafi Attoumani lance l’aventure Opcalia avec la ferme intention de peu à peu aider les salariés à s'épanouir professionnellement au sein de l’entreprise par le biais de la formation. Avec plus de 600 salariés concernés aux débuts de la structure, elle en compte aujourd’hui 1.200 qui ont bénéficié du soutien financier d’Opcalia. "Nous travaillons en collaboration avec les différentes structures d’aide à l’emploi, notamment le Pôle emploi de Mayotte et la Mission locale, afin de pouvoir répondre au plus près à la demande". L’importance de l’éducation, du diplôme, du savoir-faire, Kadafi Attoumani y croit sincèrement.

En mettant en place il y a quelques mois, par le biais d’Opcalia, des contrats de qualification à des ouvriers mahorais, il leur permet de pouvoir acquérir un diplôme, "un pas de plus vers la dignité", tient à rappeler le jeune dirigeant. "Quand une personne est qualifiée, qu’elle a les moyens de se poser la question de la mobilité : "est-ce que je pars pour quelques temps enrichir mon savoir-faire, découvrir d’autres manières de travailler pour ensuite l’offrir au territoire ?", c’est déjà une belle avancée".

Avoir passé des années loin de son île natale semble donner à Kadafi Attoumani ce regard sévère, réaliste et tendre à la fois, critique et résolument positif. "Aujourd’hui, à Mayotte, le gros souci est de gérer les urgences : jeunesse, environnement, fragilité du système de santé… Il va falloir être vigilants et ne pas être trop longs à décider."

Comme s’il se posait la question à lui-même, il enchaîne : "que veulent vraiment les Mahorais ? Quelles sont leurs attentes, qui peut s’en occuper et y répondre ?  Mayotte officiellement département français ? Oui, mais dans un système, peut-être idéal, d’apports mutuels. Pour moi, Mayotte est depuis longtemps profondément française. Mais la question que je me pose aussi, c’est de savoir dans quelles mesures notre île peut-elle aussi apporter des choses à la France ? La culture mahoraise peut faire partie de la culture française, sans néanmoins perdre de vue ses racines. Par sa position géopolitique, Mayotte me semble un véritable atout pour la France. Cette île est un diamant brut, ce qu’il faut c’est le tailler", conclut, avec espoir Kadafi Attoumani.

 

Mathilde Fischer

16/07/10 – Fermeture annuelle

Pour cause de fermeture annuelle, toute l'équipe de Mayotte hebdo vous retrouvera dans un prochain numéro le vendredi 20 août.

Très bonnes vacances pour beaucoup, bon courage pour les autres, bonne lecture et à très bientôt !

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