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20/08/2010 – Athlétisme : Championnats de France d’été à Niort

 

{xtypo-_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es championnats d'Europe d'athlétisme de Barcelone (Espagne) se sont achevés avec un bilan prodigieux pour les Français. Selon les médias les plus renommés de l'Hexagone, une nouvelle génération éclot. Et si certains jeunes se sont d'ores et déjà fait un nom à travers cette dernière échéance, d'autres espoirs français se préparent ardemment pour intégrer cette nouvelle vague de prodiges en vue des grandes compétitions à venir.

Le sprinteur du Racing club de Mamoudzou (RCM), Hafidhou Attoumani peut légitimement espérer rejoindre cette vague. Après quatre meetings internationaux en guise de préparation et au côté de son partenaire de club Jannot Bacar, le Mahorais atteint la finale aux championnats de France d'été de Niort dans la catégorie espoir (athlètes nés en 1988, 1989 et 1990). Il se classe 6ème de la course avec un chrono prometteur de 47"73, mais reste surtout le 2ème performeur français dans sa catégorie et sa tranche d'âge (nés en 1989) cette année, derrière Mame-Ibra Anne, sélectionné pour le relais 4×400 mètres aux championnats d'Europe de Barcelone cet été.

L'autre sprinteur Jannot Bacar, de nationalité comorienne, est quant à lui le meilleur performeur de l'année dans sa tranche d'âge (nés en 1990, ndlr). Tout ceci est donc "de bon augure pour la suite" selon Sébastien Synave, l'entraîneur du RCM. "Ils étaient un peu frustrés après les championnats, ils étaient habitués à monter sur le podium depuis qu'ils sont en junior. Toutefois nos objectifs de départ étaient de se qualifier pour la finale et de réaliser de belles performances. Nous les avons atteints et pour ça nous sommes plus que satisfaits et déjà très motivés pour 2011 qui doit être, je le répète, l'année de Hafidhou."

 

"Acquérir ce petit plus qui fera la différence"

 

En effet, Hafidhou Attoumani qui a fêté ses 21 ans le 22 juillet dernier passera espoir 3ème année en 2011, avant de passer chez les seniors en 2012. Les championnats d'Europe d'Ostrava (République Tchèque) l'été prochain sont dans la ligne de mire du villageois de Kawéni et de son entraîneur : "Désormais, l'objectif c'est de se qualifier pour les championnats d'Europe 2011 et faire partie du relais 4×400 mètres avec l'équipe de France. En vue de son évolution, de ses performances et de son état physique, c'est largement réalisable", assure Sébastien Synave. D'après lui, cela se jouera surtout au mental.

"Ils sont sérieux, exemplaires. Maintenant, il faut continuer de bosser, ne pas s'offrir le luxe de sauter les entraînements. Il y a des étapes de travail à bien respecter. C'est parfois difficile, mais en acquérant ce petit plus psychologique qui fera que quand ça n'ira pas physiquement, ils trouveront la force de se surpasser, de faire la différence, ils pourront encore progresser."

Un cran au-dessus, le niveau international, un cran plus haut encore le rang mondial avec les Jeux Olympiques de Londres qui arrivent à grands pas. C'est jouable pour Hafidhou. Et s'il peut conserver ce rêve de participer aux Europe 2011 et pourquoi pas aux JO 2012, c'est en grande partie grâce aux partenaires du RCM (Prudence Créole, SFR, Sodifram, Tétrama, Disma, CET, Somagaz, Etancheité Austral, Hygiène de France) qui soutiennent le club et sans qui la participation aux championnats nationaux n'aurait pu être réalisée. Grâce à ces partenaires, le Racing club de Mamoudzou peut représenter Mayotte au plus haut niveau de l'athlétisme français et continuer à former des espoirs pour cette discipline.

 

Ichirac Mahafidhou

 


 

Myriam Mlazalahé, graine de championne déçue

Elle a 16 ans et figure comme étant la nouvelle perle mahoraise en athlétisme. Licenciée elle aussi au Racing club de Mamoudzou, Myriam Mlazalahé avait tout pour accomplir une année sportive exceptionnelle. Membre de la délégation pour les Jeux des Rup aux Açores (Portugal) en juin dernier, la cadette 1ère année était aussi qualifiée pour les championnats de France jeunes cet été avec son club, et pouvait en plus sérieusement prétendre à une place aux Jeux de la Cjsoi qui se sont déroulés à la Réunion du 30 juillet au 6 août derniers.

Mais ce sera finalement une année blanche pour Myriam. Des heures d'entraînements et de travail pour rien, si ce n'est pour préparer 2011… Pour les Jeux de la Cjsoi, les membres de la délégation mahoraise ont décidé début 2010 de ne pas intégrer l'athlétisme pour soulager les frais de transport. L'athlétisme qui était pourtant jusque-là la seule discipline remportant des médailles dans ces jeux, excepté le football.

Première déception pour la jeune sprinteuse qui apprenait plus tard dans l'année la décision de la part du Cros d'annuler le déplacement de Mayotte aux Jeux des Rup, pour cause cette fois-ci de billets d'avion non réservés, selon les "explications" officielles. Il restait cependant les championnats de France jeunes pour Myriam, mais la Dsaj n'a pas validé le championnat du RCM où la jeune athlète avait pourtant réalisé les minimas. Le responsable chargé de l'athlétisme à la Dsaj n'est pas joignable. Myriam, elle, n'a pas embarqué avec son entraîneur et les trois sprinteurs pour les championnats de France…

20/08/2010 – Sport : Basket – Rencontre avec Ahamadi Hamza

 

{xtypo_dropcap}H{/xtypo_dropcap}amza, originaire de Pamandzi, a fait ses premiers pas de basketteur à Rapide éclair à l’âge de dix ans, avant de rejoindre les rangs de Jeux d’Afrique. Ses qualités de vitesse et d’adresse lui permettent très vite de rejoindre l’équipe fanion en bénéficiant d’un double surclassement. Ainsi en 2007, à seize ans, il participe activement au triplé réalisé par le club de Pamandzi puis il intègre la sélection de Mayotte pour les Jeux des îles de l’océan indien. Avec son club il s’envole pour la métropole afin de participer à l’intergroupe Nationale 3.

C’est au cours de ce tournoi qu’il est repéré notamment par l’Asvel, mais c’est surtout le club de Fos qui fait le forcing pour l’intégrer dans son effectif pour la saison à venir. Le jeune homme ne laisse pas passer sa chance et part donc pour les Bouches-du-Rhône jouer avec les cadets nationaux du centre de formation. Les débuts sont difficiles, les entraînements sont quotidiens, la concurrence est rude et les déplacements à travers l’hexagone sont longs et fatigants.

 

Premier contrat pro en 2009

 

Mais Hamza s’accroche et trouve sa place dans l’effectif. Ses efforts sont récompensés puisqu’en fin de saison il participe régulièrement aux entraînements des professionnels. La saison suivante, en 2008-2009, il peaufine sa formation avec les cadets tout en grignotant du temps de jeu en tant que meneur-arrière avec les séniors qui connaissent la joie de monter à l’issue de la saison de Nationale 1 en Pro B.

Au contact de pros comme Aboubacar Cissé international sénégalais, ou Aurélien Toto N’koté qui joue le rôle du grand frère pour Hamza, le jeune mahorais vit à fond cette aventure. Mais son gabarit un peu frêle pour ce niveau ne lui permet pas encore de s’imposer. C’est pourquoi cette saison, en étant toujours sous contrat avec Fos-sur-Mer, il fait l’objet d’un prêt à Martigues en Nationale 3. A ce niveau, déjà fort dense, Hamza bénéficie d’un temps de jeu conséquent où il démontre tous les progrès effectués ces deux dernières saisons.

Il tourne en moyenne à vingt points par match avec une pointe à quarante quatre points ! L’année 2010 est également l’occasion pour lui de valider son bac pro. Hamza reconnait volontiers que ces trois dernières années sont au-delà de ses espérances et qu’il réalise son rêve d’enfant d’être basketteur.

 

En Nationale 2 pour acquérir du temps de jeu

 

Pour la saison à venir il va bénéficier de la fusion entre Fos et le Smuc de Marseille pour participer à une nouvelle aventure qui vise à implanter un grand club de basket sur l’agglomération marseillaise pour les prochaines années. Hamza va donc évoluer avec l’équipe réserve en Nationale 2, tout en étant toujours à la disposition du groupe professionnel.

A bientôt vingt ans, cette option convient au jeune joueur qui préfère un temps de jeu plus important au sein d’une structure et d’un environnement qu’il connait bien maintenant. Il va également bénéficier de formations diplomantes dispensées par le club pour encadrer les jeunes. Hamza espère donc vivement continuer à évoluer dans ce milieu et progresser d’année en année. Mais il n’oublie pas son île et a déjà en tête la possibilité de participer aux prochains Jeux des îles en 2011 avec la sélection mahoraise.

Ce retour aux sources, avant une reprise avec le groupe professionnel basée sur la préparation physique pour la saison à venir, a permis à Hamza de souffler un peu et de faire partager son expérience. Lui le premier souhaite que de jeunes mahorais puissent un jour bénéficier de cette opportunité.

 

O Beloeil

20/08/2010 – Education – François-Marie Perrin, nouveau vice-recteur

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : Quel a été votre parcours avant d'arriver à Mayotte ?

François-Marie Perrin : Je viens de l'académie de Nice où j'étais inspecteur d'académie adjoint des services départementaux de l'Education nationale. Donc adjoint de l'autorité qui organise l'Education nationale dans un département. Premier point de comparaison avec Mayotte c'est que les Alpes Maritimes c'est un million d'habitants, ici officiellement un peu moins de 200.000, mais en termes de population scolaire, le ratio est bien différent.

Le premier chiffre sur lequel je me suis attaché c'est la médiane de 17 ans, c'est-à-dire que la moitié de la population est plus jeune. J'ai été avant cela inspecteur d'académie-inspecteur pédagogique régional pour la vie scolaire dans deux académies, à Nice dans la dernière période et assez brièvement à Lille, et j'ai surtout une assez longue carrière de chef d'établissement, presque 20 ans. J'ai eu la chance, même le privilège, d'être proviseur du lycée français de Rome pendant 3 ans.

J'ai travaillé dans le Nord, en Savoie, dans les Alpes-Maritimes, dans le Var, tous les territoires sont différents, Mayotte encore plus évidemment, et ce qui est certain c'est qu'on ne peut jamais directement transférer les pratiques d'un territoire à l'autre, et c'est d'autant plus vrai ici.

 

MH : Vous arrivez tout juste, avez-vous eu l'occasion de rencontrer votre prédécesseur avant d'arriver ?

F.-M. P. : J'ai pris mes fonctions lundi, pour l'instant je découvre tout, je demande chaque jour à mon chauffeur de m'apprendre un mot supplémentaire de shimaore, et je n'ai pas encore fait le tour de l'île. L'avantage, c'est que je connais bien Jean-Claude Cirioni. Nous avons travaillé en Savoie ensemble il y a une dizaine d'années. Je l'ai eu plusieurs fois au téléphone au mois de juin et j'ai passé une matinée avec lui, juste avant de monter dans l'avion pour Mayotte.

La bonne surprise que j'ai en termes de pilotage dans ce vice-rectorat, c'est d'avoir déjà des outils, un tableau de bord, quelque chose de très affuté qui permet de prendre la mesure des conditions de travail ici. Et au-delà, il y a l'analyse, et comme je connais bien Jean-Claude Cirioni, je sais qu'on partage un certain nombre de choses, donc je peux faire miennes les analyses qui ont été les siennes. Ça facilite les choses.

Il y a un projet académique qui court jusqu'à 2011, il y en aura un autre par la suite, donc je peux m'inscrire dans la continuité. Ça ne veut pas dire que les choses seront à l'identique, mais nous avons le même système de valeurs, et je l'ai vu travailler en tant que proviseur, donc cette année sera avant tout une année de continuité.

 

"Du point de vue pédagogique, le fait de partir sur une base bilingue est indiscutablement un atout"

 

MH : Dans cette continuité, quelles seront les priorités ?

F.-M. P. : Ce sur quoi insiste le ministre, c'est sur l'accompagnement de l'ensemble des acteurs sur place, dont le vice-recteur, dans le processus de départementalisation. Elle se met en place maintenant et on nous demande évidemment de nous inscrire dans les priorités précédentes, c'est-à-dire accompagner la croissance démographique et scolariser tout le monde en français, et c'est pour cela que la priorité numéro un de Jean-Claude continuera à être la mienne : maitrise du français pour tout le monde. Et quand je dis tout le monde, c'est bien sur les élèves en formation initiale, mais il ne faut pas perdre de vue que le Greta s'occupe de la formation des adultes et de l'amélioration des compétences potentiellement de tous les salariés de la fonction publique. Et là aussi, la priorité c'est la maitrise de la langue française.

Au delà, la départementalisation du point de vue pédagogique, c'est tout ce qui tourne autour de la citoyenneté. Mais il s'agit aussi avec nos partenaires institutionnels de s'organiser. Par exemple, je sors à l'instant d'une réunion sur le transport scolaire. Le vice-rectorat est tripartite dans ce domaine, avec l'opérateur – qui vient de changer – et le conseil général. Ce n'est pas le vice-rectorat qui est le vrai client, il détient un certain nombre de clés, mais le principal client c'est le département. Et on sent bien qu'il y a un ajustement à faire, un développement à accompagner. Et c'est vrai pour l'aide sociale à l'enfance et pour de nombreux domaines.

L'avantage de la mobilité des fonctionnaires, c'est que nous avons tous un exemple de ce qui se passe en métropole, en principe. Forts de cette compétence, on a les moyens d'aider les élus à faire ce chemin qui est difficile. Moi, mon travail, c'est la pédagogie, mais ce n'est pas une fin en soi. L'action du vice-rectorat s'inscrit dans la globalité de l'action de l'Etat. On accompagne le développement du territoire, massivement du côté éducatif car on représente beaucoup sur le territoire.

 

MH : Sur le sujet de la langue française, il y a un débat sur le plurilinguisme, l'utilisation de la langue locale pour apprendre le français, il y a eu un important colloque sur le sujet en juin. Votre prédécesseur était assez sourd à ce discours, quelle est votre position ?

F.-M. P. : Ma position précise reste à définir car je ne connais pas assez la situation. Je sais que, d'une manière générale, on assiste à un développement des langues locales. D'où je viens, il y a un enseignement du nissart à l'école, on peut le prendre en option au bac. En ce qui concerne Mayotte, la question est de savoir si on a un matériau qui permette d'enseigner le shimaore.

Sur le sujet de l'utilisation du shimaore à l'école pour mieux apprendre le français, je ne suis pas un spécialiste de la question donc j'attends volontiers qu'on me fasse des propositions. Mais ce que je sais, c'est que le bilinguisme est un atout. A commencer par le personnel ici du vice-rectorat qui est Mahorais, ils sont tous bilingues, culturellement c'est une richesse, économiquement ça peut être valorisé, et si je reprends ma casquette de départ qui est celle de professeur d'italien, je sais que plus on connait de langues, plus on a de facilités pour en apprendre d'autres. Du point de vue pédagogique, le fait de partir sur une base bilingue est indiscutablement un atout.

J'ai le sentiment qu'attendu que le français n'est pas du tout pratiqué dans certaines familles, effectivement il y a une priorité. Mais attendu que de nombreux instituteurs sont bilingues, si on peut fabriquer des outils pédagogiques qui permettent de s'appuyer sur le shimaore pour faciliter l'apprentissage du français, moi je suis à 100% pour. Le bilinguisme est très précieux, il vous aide tout au long de votre cursus d'apprentissage.

 

"Je ne peux pas affirmer qu'il n'y aura plus de modulaires"

 

MH : Autre sujet de controverse, les constructions scolaires. Vous savez que deux établissements sont entièrement en préfabriqués, ce qui inquiète le conseil général qui doit récupérer la compétence des constructions et le refuse tant que les modulaires n'ont pas été remplacés par du dur.

F.-M. P. : Je n'ai pas le détail des demandes du conseil général, ce que je sais c'est que même si on n'ouvre pas d'établissements cette année, il y a 13 modulaires supplémentaires au lycée de Mamoudzou, qui accueille 300 élèves de plus à la rentrée. Ces modulaires ne sont pas nouveaux puisqu'ils étaient auparavant au collège de Pamandzi, le temps de la construction d'une extension. Et j'ai d'ailleurs été surpris de leur bon état car c'est leur troisième utilisation.

Il y a une situation d'urgence et je ne peux donc pas affirmer qu'il n'y aura plus de modulaires, je ne peux prédire l'avenir de l'évolution démographique. Et les préfabriqués sont le seul moyen de répondre de façon rapide à la croissance de la population scolaire. Que la Collectivité se soucie de récupérer un héritage dans le meilleur état possible, je peux le comprendre. Les modulaires qui sont ici sont de bonne qualité, mais quoi qu'il arrive notre ambition est de continuer à construire en dur. Pour l'instant, j'ai des éléments laissés par M. Cirioni pour 2011 : le lycée de Dembéni plus, au moins, une ou deux extensions.

Mais je compte surtout rencontrer très vite le président du conseil général et nous évoquerons certainement ce problème-là, mais je souhaite évoquer également avec lui d'autres sujets comme celui de l'aide sociale à l'enfance, qui me soucie moi, parce que le service existe mais je pense que le conseil général a besoin de renforcer son potentiel sur ce front là, et nous sommes prêts, avec les assistantes sociales de l'Education nationale, à travailler en pleine coopération avec eux comme cela se fait en métropole.

Sinon, on va continuer à augmenter le nombre de mètres carrés, plus d'établissements je ne sais pas car la population augmente mais peut baisser aussi. Le remplacement des deux établissements entièrement en modulaires est envisagé mais pas planifié, mais il est clair que le modulaire est provisoire. On sait que la situation financière de la Collectivité n'est pas au beau fixe, celle de l'Etat n'est pas non plus florissante, mais nous nous battons comme des lions – M. Cirioni le faisait et j'ai bien l'intention de mettre mes pas dans les siens – à la centrale. Il s'agit d'expliquer que contrairement à la métropole, on ne perd pas d'élèves mais on en gagne beaucoup, donc on n'a pas à passer sous la même coupe taillée par Bercy pour les autres départements, et ce n'est pas toujours facile de se faire entendre.

 

MH : Vous arrivez en pleine grève chez Total, votre prédécesseur a connu de nombreuses grèves des enseignants et des rapports houleux avec les syndicats, avez-vous pris connaissance de la situation, des revendications…?

F.-M. P. : Je n'ai pas encore fait de point là-dessus. J'ai un mail du Snuipp sur mon bureau, j'ai commencé à faire le tour des services du vice-rectorat, j'ai vu le responsable de la division des personnels enseignants du secondaire. Et comme je connais bien Jean-Claude, j'avais suivi ses péripéties, notamment la première année avec plus de 90 jours de grève dans le primaire, ce qui est énorme, un trimestre entier.

Dès que je serai saisi d'une demande d'audience de la part des syndicats, je les recevrai. Mon objectif est de faire fonctionner les organismes paritaires à la fois en toute transparence et en toute légalité, et j'insiste là-dessus, car il y a aussi des revendications qui correspondent à des choses qui ne sont pas réglementaires. Règlementation nationale ne veut pas dire uniformité, il y a ici des dispositions particulières qui sont prises pour ce territoire qui est spécifique, mais la réglementation s'applique. Si on considère qu'elle est inadaptée, c'est mon travail de le signaler et de faire des propositions. Mais je suis attaché à une relation partenariale régulière, franche, avec les partenaires sociaux, je respecte leurs mandats d'élus.

De plus, on a ici deux types de fonctionnaires : les locaux et les expatriés. Les expatriés ont choisi de venir à Mayotte, en toute connaissance de cause. Les conditions sont effectivement différentes de la métropole, elles sont contrebalancées par un certain nombre d'avantages que personne n'ignore, donc il faut assumer son choix.

 

MH : Comment vont s'organiser vos premières semaines de fonction ?

F.-M. P. : La première personne que je veux rencontrer c'est le préfet, ce qui est prévu mardi prochain. Je souhaite ensuite rencontrer les élus de l'île, à commencer par le président du conseil général, le maire de Mamoudzou, les sénateurs, le député, ensuite autant que de besoin toutes les personnalités nécessaires. Je souhaite continuer la tradition de M. Cirioni qui consiste, autant que faire se peut avec les contraintes d'agenda, en une visite par semaine sur le terrain, soit un établissement secondaire soit une école, et dans ce second cas ce sera au moins en partie en présence des maires concernés pour avoir un contact privilégié.

Mon objectif est d'avoir visité tous les établissements et toutes les circonscriptions, sinon à la fin de l'année, l'année prochaine. Mon souci, c'est d'aller sur le terrain, c'est important, ça l'est partout. Je veux voir les élèves, les profs et les maires.

 

Propos recueillis par Hélène Ferkatadji

20/08/2010 – Vie des communes – Pamandzi

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}space de jeux et de manifestations populaires, la place des Congrès est un lieu incontournable de la commune de Pamandzi, pourtant laissée à l'abandon pendant quelques années. Les modules de l'aire de jeux installée l'année dernière ont donné un regain de vitalité à cet espace, mais une réfection s'imposait. Bancs cassés, bâtiment vieillissant, clôtures rouillées… Il s'agit de donner un coup de jeune à cette place en la rendant d'avantage visible depuis la route et bien sûr en donnant envie aux habitants d'y passer de bons moments en famille.

Pour ce faire, les travaux ont été divisés en deux parties, la première venant tout juste de débuter. Elle a été financée par le fonds intercommunal de péréquation et la réserve parlementaire et devrait prendre fin en décembre. La seconde phase est en attente de financement et durera elle aussi six mois.

 

1,25 M€ pour la totalité des travaux

 

Les travaux en cours consistent en la réhabilitation du bâtiment qui compte pour l'heure deux pièces, anciennement les locaux de Radio lagon. Elles vont être transformées en une cuisine et un local de rangement qui seront ouverts lors des manifestations publiques. Une extension va également être réalisée pour accueillir la police municipale dans trois bureaux neufs. Enfin, la petite scène ouverte va être refaite et agrandie. Au final, la surface du bâtiment va être doublée.

La deuxième phase des travaux qui dépendra du financement du conseil général ou de l'Etat – les demandes ont été envoyées précise-t-on à la mairie de Pamandzi – concerneront l'espace plein air, avec la réfection du parvis, des clôtures, l'aménagement d'une petite piste cyclable en bordure de la place, d'un cheminement piéton menant à l'aire de jeux, des plantations, l'installation de bancs et de pergolas (petites toitures) en bois pour créer des espaces ombragés. La facture globale des travaux s'élève à 1,25 million d'euros.

 

Redonner la place des Congrès aux enfants et aux familles

 

Une cuve sera également installée pour récupérer les eaux pluviales et permettre ainsi l'arrosage à moindre coût en période sèche.

La nouveauté sera également l'éclairage public qui devrait être uniformisé sur toute la place et la fermeture nocturne de l'espace. Faïz Subra, directeur technique à la mairie de Pamandzi, explique : "l'aire de jeux a été plusieurs fois vandalisée et dégradée, les plaques caoutchoutées sous les jeux ont été arrachées, un cheval à bascule a été coupé, une balançoire cassée…

La présence des policiers municipaux et la fermeture nocturne du lieu devraient permettre d'éviter ce genre de problème à l'avenir". D'autant plus que la place des Congrès est prise d'assaut dès la nuit tombée par les buveurs de la commune, devenant ainsi un endroit plutôt mal famé, d'où son surnom de "stade chômeurs". Il s'agit donc pour les élus de redonner la place des Congrès aux enfants et aux familles, d'en faire un lieu de convivialité, de jeux et de promenades.

 

Marion Châteauneuf

20/08/2010 – Evènement – Une île mise à sec

 

 

Evènement - Une île mise à sec

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}es réservoirs à sec, des travailleurs dans l'impossibilité de se rendre sur leur lieu de travail et par conséquent non payés, des chefs d'entreprises qui descendent dans la rue, l'hôpital qui tourne au ralenti, des routes qui sont désertes, impossibilité de faire les courses pour le foutari du ramadan, telles sont quelques-unes des conséquences de la grève chez Total qui a duré plus de dix jours.

Lors de la première semaine de conflit, les stations étaient complètement fermées, hormis pour les véhicules prioritaires que sont les ambulances, les véhicules des médecins et infirmiers libéraux, ceux de la police, de la gendarmerie et des pompiers. Au marché noir, le prix du carburant (provenant en partie d'Anjouan) s'est envolé : de 2,30 à 10 €.

Lundi, constatant l'inefficacité des négociations et les désagréments et dangers croissants pour les Mahorais, la préfecture a décidé de réquisitionner une partie des salariés de Total pour distribuer du carburant à une vingtaine de catégories de véhicules. Sur cette liste élargie figuraient notamment les pêcheurs et professionnels de la mer, les taxis, la presse et les camions frigorifiques transportant des denrées périssables. Cette liste a suscité la controverse, certains particuliers ou professionnels comme les moniteurs d'auto-écoles, estimant qu'elle ne reposait sur aucun critère objectif.

 

Des chefs d'entreprises et artisans dans la rue !

 

"Il faut ouvrir les stations pour tous ou les fermer pour tous", a-t-on pu entendre mercredi dans les manifestations du rond-point El Farouk à Kawéni. Des chefs d'entreprises et artisans ont ponctuellement bloqué ce lieu stratégique mercredi matin, pour faire part de leur ras-le-bol et peser indirectement sur les négociations entre la direction de Total et l'intersyndicale CGT-Ma, Cisma-CFDT, UTFO.

Celle-ci tout comme de nombreux Mahorais estiment que Philippe Goron, directeur de Total Mayotte (en congé) aurait du se présenter dès le départ à la table de négociations. Celui-ci précise que la direction de Total a toujours été présente lors des négociations menées sous la médiation de la DTEFP et que les propositions de la direction ont été rejetées par les grévistes. Les deux parties ont en fait réellement négocié à partir de ce mercredi après-midi, par visioconférence à la préfecture, M. Goron se trouvant à la direction parisienne de Total.

Tout le monde, y compris Salim Nahouda de la CGT-Ma, salue le travail de médiation des services de la préfecture. “La préfecture a joué un rôle très intéressant car sans elle ni la DTEFP, Philippe Goron ne serait pas venu s’assoir à la table des négociations. Nous leur sommes reconnaissants, ils ont été des facilitateurs de la démarche."

 

Vers la mise en place d’un service minimum en cas de grève

 

Les grévistes réclamaient un “vrai” 13e mois. Ils ont en obtenu un demi pour 2010 et doivent négocier à partir de janvier 2011 pour obtenir 100% d’un 13e mois à la fin de l’année 2011. Sur le plan salarial toujours, l’application de la convention collective nationale des industries pétrolières est acquise. Les postes restent à classifier selon la grille nationale (pour l’instant ils le sont selon une grille interne à Total Mayotte) et les rémunérations seront prises en compte depuis 2008.

Les calculs étant compliqués, la direction de Total et les syndicats se sont entendus pour le versement d’une prime de 660 € pour les salariés entrés chez Total avant le 1er janvier 2009 et de 380 € pour les autres, en attendant de régulariser la situation une fois les calculs terminés. En ce qui concerne la participation au bénéfice, l’intersyndicale a demandé à ce que cette disposition apparaisse dans la prochaine mise à jour du Code du travail de Mayotte.

Enfin pour tous les autres points, les deux parties doivent ouvrir des négociations en janvier 2011. Désormais, le dialogue social doit prévaloir. Personne ne veut plus subir un tel blocage de l’île en cas de nouveau conflit social chez Total. François Mengin-Lecreulx, secrétaire général aux affaires économiques et régionales de la préfecture a émis l’idée d’organiser un service minimum pour Total Mayotte en cas de grève, comme cela se fait dans l’Hexagone à la SNCF et à la RATP, également en situation de monopole dans leur secteur. Aujourd’hui, c’est le soulagement qui prédomine chez les automobilistes mahorais et à travers toute l'île.

 

Faïd Souhaïli

 


 

 

 

Evènement - Une île mise à sec

 

 

 

 

 

"Un conflit social ne doit pas entraîner une catastrophe économique"

 

 

De plus en plus pénalisés par l'enlisement du conflit, plusieurs chefs d'entreprises se sont réunis mercredi matin au rond-point SFR à Kawéni pour une manifestation qui a perturbé la circulation pendant une petite heure. L'objectif était de se faire remarquer et exposer à la préfecture leurs difficultés.

 

 

"La situation ne peut plus durer ainsi, nous avons du mettre nos employés au chômage technique et de nombreuses entreprises vont connaître des difficultés à payer leurs charges à la fin du mois", annonce Charles-Henri Mandallaz, directeur de Garcia location.

 

 

Précision importante pour les chefs d'entreprises, ils n'en ont absolument pas après les employés de Total. "Nous ne remettons pas en question le droit de grève des salariés de Total, nous ne sommes normalement pas concernés par ce conflit, mais nous nous retrouvons pris en otage par cette situation de monopole qui est impensable dans un futur département, et illégale en France", rappelle M. Mandallaz.

 

 

Les "manifestants" ont donc fait savoir à la préfecture que la liste des véhicules ayant droit au carburant réquisitionné n'était pas assez exhaustive, selon eux il faut permettre aux entreprises de tourner et aux salariés de se rendre au travail. "Si ça continue il risque d'y avoir carrément des licenciements. Le directeur de Total doit rentrer à Mayotte et négocier avec ses employés, la préfecture nous a assurés qu'il revenait aujourd'hui (mercredi, ndlr) et qu'une sortie de conflit était donc possible rapidement. Ils se sont beaucoup investis dans ce conflit, que l'absence du directeur a fait trainer en longueur."

 

 

"Je connais personnellement des employés de Total, je travaille avec eux, je n'ai rien à leur reprocher quant à cette grève", poursuit le directeur de Garcia location, "mais un conflit social ne doit pas entraîner une catastrophe économique, et à terme il va y avoir un risque de violence, les gens sont à cran et la préfecture en a bien conscience." Au-delà de l'urgence causée par le conflit, les chefs d'entreprises exigent la fin de ce système de monopole. "La préfecture est consciente du problème et doit plancher sur le sujet. Les consommateurs ont le droit d'avoir au moins deux propositions et de choisir leur prestataire."

 

 

 

 


 

 

Evènement - Une île mise à sec
 

 

 

Le CHM se met au ramassage scolaire

 

 

Après avoir annoncé, le vendredi 13 août, que tous les services ne seraient plus assurés à compter du lundi suivant, le centre hospitalier de Mayotte a finalement été soulagé par la mise en place des réquisitions. La réquisition pour les véhicules des personnels médiaux et paramédicaux concernant uniquement ceux travaillant en libéral, le CHM a passé une convention avec un transporteur pour le ramassage du personnel hospitalier, qui a démarré mardi, avec un peu de difficultés en raison des files d'attente démesurées aux stations.

 

 

"Le transport est divisé en deux zones – nord et sud – et bien qu'il ne permette pas d'aller chercher l'intégralité du personnel, nous pouvons tout de même assurer un retour à la quasi normalité cette semaine", nous apprenait l'Agence de santé de l'océan indien dès mardi. Les véhicules appartenant au CHM ont également droit à du carburant.

 

 

 

 


 

 

 

 

Les employés de Jumbo Score pénalisés

 

 

Chez Bourbon distribution Mayotte, qui comprend le supermarché Jumbo Score et les magasins Snie (à l'exception de celui de Kawéni), les réserves de gasoil étaient encore suffisantes en début de semaine pour assurer l'approvisionnement des magasins quelques jours. Seuls les véhicules frigorifiques font partie de la liste ayant droit au carburant réquisitionné.

 

 

"Nos réserves ne dureront pas éternellement et nous connaîtrons bientôt des difficultés, d'autant qu'elles nous servent également pour le déclenchement des extincteurs en cas d'incendie, pour les fours à pain et à d'autres activités qui ne fonctionneront plus correctement si nous épuisons le gasoil pour les camions", prévient le directeur du groupe BDM, M. Lievore. "Mais nous sommes avant tout pénalisés sur la fréquentation du magasin. Pour la journée de lundi 16 août, nous avons connu une baisse de chiffre d'affaires de 20%."

 

 

La réquisition de la station Total située à côté de Jumbo Score n'arrange pas non plus les affaires du directeur, qui a vu son parking envahi par la file d'attente, bloquant carrément le rond-point et l'accès au magasin, un problème d'organisation qu'il espère bien voir résolu. Mais surtout, ce sont les employés qui sont les grands perdants. "De plus en plus de personnel ne peut se rendre au travail, pour l'instant nous sommes suffisamment pour fonctionner, mais ça ne va pas durer, et pour eux c'est très dur car s'ils ne viennent pas du tout, ils ne sont pas payés".

 

 

 

 


 

 

 

 

François Mengin-Lecreulx, SG de la préfecture, chargé des affaires économiques et régionales

 

 

MH : Pourquoi, aujourd'hui encore, la société Total a-t-elle le monopole de la distribution du carburant sur l'île ?

 

 

FML : Il faut remonter à l'année 2003. A l'époque, le conseil général a passé un appel d'offres auquel aucune société n'a répondu, le marché n'étant pas assez intéressant. Total a été contraint d'accepter par le ministère de l'Outremer, avec forcément des conditions exceptionnelles, qui n'ont pas été remises en cause depuis. Il n'est d'ailleurs pas forcément question pour nous de remettre en cause ce monopole, mais nous avons donné l'assurance aux chefs d'entreprises de réexaminer la question très prochainement.

 

 

Il faut tout de même signaler que depuis son arrivée, la société Total a fait de lourds investissements pour Mayotte, plus de 40 M€, notamment pour le dépôt de Longoni, investissements faits sur ses fonds propres. La situation aujourd'hui est assez critique, je pense qu'il y a désormais la place pour un deuxième opérateur, mais il faut étudier dans quelles conditions faire venir cet opérateur et en discuter avec Total, discussion qui aura lieu au plus haut niveau.

 

 

Je précise que la crise que nous connaissons aujourd'hui peut être résolue sans remettre en cause le monopole : à titre d'exemple, la SNCF a le monopole du transport ferroviaire en France – même si cela va changer – et il existe une convention qui permet un service minimum en cas de grève. Même chose à Mayotte pour EDM. Dans un premier temps nous allons donc faire en sorte qu'une telle convention soit mise en place pour éviter un blocage de l'île en cas de nouveau conflit.

 

 

 

 

 

Réactions recueillies par Hélène Ferkatadji

 

 

20/08/10 – La venue d’un deuxième distributeur d’essence est-elle possible ?

Le conflit à Total a duré près de deux semaines. Avec les réservoirs à sec, les Mahorais commençaient à râler. Obligée de limiter ses déplacements, la population a souffert, d’autant plus en cette période de ramadan. Pour les uns, il est impossible de se rendre au travail et les jours non travaillés ne sont pas rémunérés. Pour les autres, impossible de faire les courses en cette période où les commerçants (surtout pour les denrées alimentaires) effectuent une grosse partie de leur chiffre d’affaires annuel.

Tout le monde se demande donc pourquoi la concurrence n’existe pas en matière de distribution de carburant à Mayotte. Jusqu’à 2003, c’était l’Etat via l’armée qui s’occupait de ce domaine grâce au service des hydrocarbures. Mais avec la décentralisation et le désengagement de l’armée, il a été décidé par le conseil général de privatiser l’importation et la distribution d’essence. Celui-ci n’avait ni les moyens financiers, ni les moyens humains d’assurer ce service, qui au demeurant ne rentre pas dans les compétences habituelles d’une collectivité locale française.

Deux groupes ont répondu à l’appel d’offres : Total et Galana (groupe malgache). Toutefois, la consommation annuelle mahoraise au début des années 2000 représentait l’équivalent d’un mois de consommation à la Réunion. Autant dire que personne ne s’est bousculé et faire cohabiter plusieurs groupes était impossible. Les élus ont donc choisi Total (Nous avions titré à l’époque : “La totale pour Total”) qui offrait la meilleure offre en matière d’investissement et de protection de l’environnement.

Toutefois, d’autres sources affirment que Total a été contrainte de s’installer à Mayotte par l’Etat, d’où notamment l’exonération pendant 10 ans de la patente imposée par le préfet Jean-Jacques Brot, contre l’avis des élus. Dans une édition précédente (MH 478 du 4 juin 2010), Philippe Goron directeur de Total Mayotte rappelait que les investissements de Total à Mayotte s’élevaient depuis 2003 à 61 millions d’euros, dont la moitié pour le dépôt de Longoni.

“Globalement, Total a rempli le contrat la liant avec la CDM. Les stations ont été modernisées et sont aux normes européennes, d’autres seront construites. Grâce aux investissements réalisés à l’aéroport et au port, le trafic a largement augmenté, il n’y a plus de pénuries sauf en cas de grève, les stations sont ouvertes tous les jours et jusqu’à 21h en semaine. Le personnel a été conservé. Il n’y a qu’une chose qui n’a pas été faite, c’est permettre à des entrepreneurs mahorais de diriger les stations sous licence ou franchise”, affirme une personne qui a eu à gérer ce dossier au conseil général.

La convention stipulait néanmoins aussi la création de 4 nouvelles stations avant 2010, ce qui aurait permis de désengorger les stations de Mamoudzou, mais seule celle de Jumbo Score a été créée. M. Goron a toutefois indiqué que celle de Coconi au Centre et celle d’Acoua au Nord devraient voir le jour dans les mois qui viennent.

Aujourd’hui, la consommation mahoraise de carburants est largement plus élevée qu’en 2000. Mardi soir, Ahamed Attoumani Douchina a affirmé chez nos confrères de Télé Mayotte que le service juridique de la CDM se pencherait sur la convention signée en 2003 avec Total, pour éventuellement rappeler ses manquements à la société pétrolière. Mais sera-ce suffisant pour que s’installe un second distributeur ?

 

F.S.

19/08/10 – Fin de la grève à Total

Après près de 6 heures de négociations mercredi après-midi et jusque tard dans la nuit, un protocole de fin de conflit a été signé vers 00h30 ce jeudi. Le directeur de Total en visioconférence d’un côté, les représentants des syndicats CGT, Cisma-CFDT et FO de l’autre, le SG de la préfecture et la DTEFP au milieu ont permis d’aboutir à cette fin de conflit. Toutes les stations rouvrent leurs pompes normalement ce jeudi matin.

 

De plus en plus pénalisés par l'enlisement du conflit, plusieurs chefs d'entreprises et artisans s’étaient réunis mercredi matin au rondpoint SFR à Kawéni (photo) pour une manifestation qui a perturbé la circulation pendant une petite heure. Ils y sont retournés en fin de journée renforcer les rangs des auto-écoles également mécontentes. L'objectif : se faire remarquer et exposer à la préfecture leurs difficultés. "La situation ne peut plus durer ainsi, nous avons dû mettre nos employés au chômage technique et de nombreuses entreprises vont connaître des difficultés à payer leurs charges à la fin du mois", annonçait Charles-Henri Mandallaz, directeur de Garcia location.

Précision importante pour les chefs d'entreprises, ils n'en ont absolument pas après les employés de Total. "Nous ne remettons pas en question le droit de grève des salariés de Total, nous ne sommes normalement pas concernés par ce conflit, mais nous nous retrouvons pris en otage par cette situation de monopole qui est impensable dans un futur département, et illégale en France", rappelle M. Mandallaz.

Les "manifestants" ont donc fait savoir à la préfecture que la liste des véhicules ayant droit au carburant réquisitionné n'était pas assez exhaustive, selon eux il fallait permettre aux entreprises de tourner et aux salariés de se rendre au travail. "La préfecture nous a assurés que les négociations reprenaient aujourd'hui (par visioconférence, ndlr) et qu'une sortie de conflit était donc possible rapidement. Ils se sont beaucoup investis dans ce conflit, que l'absence du directeur a fait trainer en longueur."

"Je connais personnellement des employés de Total, je travaille avec eux, je n'ai rien à leur reprocher quant à cette grève", poursuit le directeur de Garcia location, "mais un conflit social ne doit pas entraîner une catastrophe économique, et la préfecture en a bien conscience." Au delà de la situation provoquée par le conflit, les chefs d'entreprises exigent la fin de ce système de monopole. "La préfecture est consciente du problème et doit plancher sur le sujet. Les consommateurs ont le droit d'avoir au moins deux propositions et de choisir leur prestataire."

La grève est finie, le travail et les embouteillages vont pouvoir reprendre, mais avant cela il va falloir attendre patiemment dans de longues queues pour s’approvisionner en carburant. En espérant que toutes les pompes fonctionneront…

19/08/10 – Une pétition pour annuler les dettes des entreprises auprès des caisses

Un collectif d'entrepreneurs mahorais vient de se créer pour réclamer l'annulation des dettes des entreprises auprès des caisses de cotisation et une exonération de charges sociales, comme en vigueur dans les Dom. "Vous n'êtes pas sans connaître l'extrême dénuement dans lequel se trouvent les PME et les artisans de l'île, à la limite du dépôt de bilan chaque jour", commence l'intitulé de la pétition adressée au préfet, aux responsables politiques et aux présidents des caisses, "aussi de façon à conserver les emplois que nous maintenons et à passer cette période si difficile, nous vous demandons l'annulation de nos dettes auprès de la CSSM, de la CACM et d'Opcalia ainsi qu'une exonération dont la période reste à définir". La pétition aurait déjà recueilli en quelques jours plus d'une cinquantaine de signatures de chefs d'entreprise.

19/08/10 – Mise à disposition du public des listes électorales de la CCI

Dans la perspective des élections de la Chambre de commerce et de l’industrie qui seront organisées avant la fin de l’année 2010, et conformément aux dispositions du code de commerce, les listes électorales de la CCI ont été transmises par la commission d’établissement des listes électorales et sont mises à la disposition du public du lundi 2 août 2010 au mercredi 1er septembre 2010 :

– à la préfecture, au secrétariat général pour les affaires économiques régionales, bureau des affaires économiques à Mamoudzou du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 14h à 16h ;

– à la Chambre de commerce et de l’industrie du lundi au jeudi de 8h à 12h et de 14h à 16h, le vendredi de 8h à 11h30 ;

– auprès du greffe de juridiction de première instance compétente en matière commerciale ;

– sur le site internet de la préfecture, dans la rubrique « actualité – communiqué de presse » : www.mayotte.pref.gouv.fr

DOSSIER : A la découverte de Diego Suarez

Un peu d’Histoire….

 

Au fil des rues de Diego Suarez

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}u nom des navigateurs Diego Dias et Fernan Soares qui la découvrirent, la ville de Diego Suarez, Antsiranana en malgache, passe aux mains des militaires français par le traité du 17 décembre 1885, par lequel la reine de Madagascar autorise la France à occuper et aménager la ville, permettant l’arrivée d’une garnison de 1.100 hommes. Aujourd’hui encore, on distingue facilement la coupure entre la partie nord de la ville, qui était le quartier militaire, essentiellement aménagé par le maréchal Joffre, et la partie sud qui était l’emplacement du « village indigène ».

A la pointe nord, surplombant le port, la statue du maréchal Joffre, détenteur du pouvoir civil et militaire de 1900 à 1905, années pendant lesquels il aménagea la ville. Depuis 1920, une petite ville située un peu au sud de Diego, point de départ des visites du parc de la montagne d’Ambre et aujourd’hui ville (quasi-)fantôme, porte le nom de Joffreville. Le maréchal n’est pas le seul à avoir laissé son nom dans la région. En longeant la plus belle baie du monde – la plus grande après celle de Rio de Janeiro – on arrive au square Clémenceau avec son joli kiosque, avant de traverser des quartiers fantomatiques, témoignages d’un passé déchu. Si certains bâtiments, dont l’hôtel de la Marine (voir encadré) sont inutilisables, d’autres fonctionnent encore, comme le tribunal.

Au bout de la rue du maréchal Joffre, la place Kabary, où l’on rendait la justice, donnait des discours et les festivités nationales. C’est le plus ancien quartier de la ville. Le passé colonial ne vous quittera pas en descendant vers le sud de la ville, puisqu’il vous faudra emprunter le boulevard Bazeilles, la rue Colbert ou la rue de la Marne… Au fil des rues, aérées, on croise ça et là de nombreux bâtiments de pierre construits sur le modèle créole par des colons venus de la Réunion.

 

Au sud, la partie vivante

 

Prenez le temps de flâner dans ces rues pour repérer tous les détails architecturaux de ces belles bâtisses, délabrées et surtout préservées ou bien restaurées. Assurément la plus vivante, la rue Colbert est celle où vous trouverez de nombreux hôtels, petits restaurants où vous régaler de produits locaux, des bars et boîtes de nuit, de même que les opérateurs touristiques.

Au bout de la rue Colbert, partant de l’immense place administrative, les deux avenues qui en partent vous mèneront au grand marché du sud de la ville. Enla rue Boyer, vous trouverez une succession de petites boutiques d’artisanat qui proposent travaux du bois comme du cuir. Vous voilà dans une partie de la ville totalement différente de celle du nord, silencieuse et fantomatique. Plus on s’approche du marché, plus les rues sont vivantes et les voitures nombreuses. Au niveau du marché, un dernier reste des colons : le cimetière militaire français et britannique, avant de quitter la ville. prenant

 

Hélène Ferkatadji

 


 

Libertalia, histoire ou mythe ?

Une des plus célèbre légende de pirates de l’océan Indien est l’histoire de la république utopique de Libertalia, fondée dans la baie de Diego Suarez par le capitaine Misson, capitaine de La Victoire, redoutable navire de guerre de 30 canons, ex-officier de la marine française, mais pirate de son état, et son acolyte Caraccioli, prêtre défroqué italien.

Le récit de ces pirates et de leur société avant-gardiste démocratique ne figure que dans le traité d’un certain Charles Johnson, aujourd’hui pratiquement identifié comme étant le romancier Daniel Defoe, « The general history of the pyrates », il est donc impossible d’en vérifier l’authenticité.

Libertalia aurait existé pendant environ vingt-cinq ans à la fin du XVIIe siècle, sans que l’on sache vraiment s’il s’agit d’une légende. La devise de ces hommes, organisés en république, était « Pour Dieu et la liberté ». À ce jour, aucune preuve historique n’atteste qu’un tel endroit ait jamais existé ou même que ses deux fondateurs, le capitaine Misson et le moine Carracioli, aient jamais vécu. En revanche, le troisième protagoniste cité, le capitaine Thomas Tew, est lui bel et bien mentionné en tant que tel dans les livres de la marine britannique.

D’après Johnson, ou Defoe, Libertalia fut fondée sous Louis XIV. Les deux fondateurs, après avoir jeté l’ancre, convainquirent l’équipage de fonder la société idéale. Selon certains auteurs, cette colonie aurait été bien plus qu’un simple asile pour pirates et flibustiers : c’était une véritable utopie politique, sociale et philosophique, l’équivalent moderne de l’Atlantide ou de l’Eldorado, et le précurseur des phalanstères du XIXe siècle.

 

 


 

L’hôtel de la Marine

Au nord-ouest de la ville, en direction de la place Joffre face à la baie immense, le bâtiment ne manquera pas d’attirer votre attention. Cette immense bâtisse, envahie par la végétation et de gigantesques palmiers qui dépassent depuis longtemps le toit disparu, témoigne d’un passé grandiose mais lointain, un des nombreux fantômes de la période coloniale.

Construit par l’aventurier découvreur de mines d’or Alphonse Mortages sous le nom d’hôtel des Mines, il fut longtemps le plus bel hôtel de Diego Suarez, jusqu’à la ruine de son propriétaire, qui dut le vendre en 1925 à la Banque de Madagascar et des Comores, dont le bâtiment (lui aussi délabré) se situe à quelques mètres.

Récupéré par la marine française, il prit le nom d’hôtel de la Marine, puis fut cédé à la marine malgache en 1975. En partie détruit par le cyclone Kamisy en 1984, il accueillait encore à l’époque des familles et des voyageurs.

 



Les sorties autour de Diego Suarez

Ramena et la mer d’émeraude : Un lagon aux eaux cristallines, accessible via un petit tour en pirogue ou barque de pêcheur, une journée sur les plages de sable blanc à déguster des produits frais de la mer. (Voir article)

Le parc national de la montagne d’Ambre : Cascades, lacs, lémuriens et caméléons vous y attendent. (Voir article)

La montagne des Français : Au sud de la ville, une petite randonnée entre les baobabs pour atteindre le sommet qui offre un magnifique panorama sur la baie et son emblématique « pain de sucre ».

La côte des baies : Une balade splendide au fil des plages désertes de sable blanc et de petites criques.

Les tsingy rouges : A deux heures de routes de la ville, en direction de Nosy Bé, un paysage unique et inimaginable, forgé par le vent, le sable et la terre rouge qui a donné son surnom à la Grande île. Sortes de fantômes ocres et rouges, les tsingy vous laisseront un souvenir impérissable.

La réserve de l’Ankarana : Sur la même route, un parc qui offre des balades jusqu’à deux jours de marche, avec la découverte des tsingy de pierre, moins impressionnants que ceux de Morondava, mais tout de même… Lémuriens, caméléons et chauves-souris seront au rendez-vous.

Réserve marine de Nosy Hara : Archipel peu connu, côté ouest de la pointe, dans le canal de Mozambique, il présente un paysage marin incroyable de tsingy plantés dans l’eau, et de fonds marins magnifiques. On peut y faire de petites croisières pour observer les tortues et les dauphins.

 

{mospagebreak title=Un paradis Cristalin}

DOSSIER : Diego Suarez

La mer d’Emeraude, un paradis cristallin

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our les croyants, le paradis n’existe pas sur Terre. Pourtant, dans les environs d’Antsiranana (Diego-Suarez) au nord de Madagascar, il existe un lieu qui pourrait s’y apparenter. Des plages tranquilles, une eau turquoise, des poissons multicolores et des activités nautiques diverses et variées vous attendent à la mer d’Emeraude. Mais comme tout paradis, il faut le mériter pour y accéder.

 

Qui n’a jamais rêvé de plages aux eaux très claires, avec du sable fin et un soleil ardent pour pouvoir y lézarder tranquillement ? Ou s’adonner aux joies de la découverte de la faune aquatique avec des palmes, un masque et un tuba dans un environnement plus que favorable ? A quelques kilomètres d’Antsiranana se trouve la mer d’Emeraude, sûrement qualifiée ainsi par les premiers navigateurs européens qui tombèrent sous son charme, pour la couleur bleu turquoise virant au vert lors de journées très ensoleillées.

La première étape consiste à se rendre d’Antsiranana au village de pêcheurs de Ramena (prononcer Ramen). Pour cela on peut s’adresser aux nombreux taxis jaunes en négociant bien le prix avant le départ ou encore à des opérateurs touristiques qui se chargeront du transport par la route, mais aussi de l’excursion en boutre par la suite. On vous conseille de partir très tôt le matin pour pouvoir profiter de la journée, mais surtout pour traverser la passe pour sortir de l’immense baie de Diégo, l’une des plus grandes du monde.

Après une demi-heure de route, et un panorama sur le pain de sucre (bien moins élevé que celui de la baie de Rio de Janeiro), Ramena, un petit village de pêcheurs, s’offre à vous. Pour les moins courageux, on peut s’adresser aux propriétaires de nombreuses embarcations colorées pour faire un tour autour du village, dans la baie. Pour les plus aventuriers, l’escapade prend la direction de la mer d’Emeraude. En saison des alizés, il est conseillé en cas de gros vent de ne pas embarquer et dans tous les cas de le faire avec des marins expérimentés. Capitaine Bleu en est un, et même si dans un premier temps le roulis de son boutre a pu en effrayer plusieurs d’entre nous.

 

La tranquillité se trouve à Nosy Diego et Nosy Suarez

 

Mais avec calme, celui-ci choisit une trajectoire permettant de garder la stabilité de l’embarcation, tout en nous conseillant de tous se mettre à tribord pour mieux l’équilibrer. Après une vingtaine de minutes de navigation, le Capitaine Bleu nous a fait traverser du sud vers le nord la baie d’Andovobazaha pour nous retrouver dans la passe de Diego Suarez. La marée est basse et nous devons descendre du bateau pour marcher sur le platier.

“Attention aux trous, veuillez me suivre s’il vous-plaît”, nous prévient notre guide. Savates au pied, la marche est quelque peu ralentie, mais pieds nus il faut éviter de s’accrocher sur les cailloux et les coraux, bien qu’un tapis vert d’algues soit le bienvenu pour soulager les plantes de pieds fragiles. Arrivés à proximité du cap Miné, une falaise rouge nous fait face. Un chemin de terre nous permet de la contourner et nous retrouver à l’extérieur des baies de Diégo.

Quelques bangas en raphia dominent une plage où la mangrove règne en maîtresse. En remontant au nord sur quelques centaines de mètres, apparaît la mer d’Emeraude. Une vaste étendue turquoise qui, combinée au sable blanc de la plage et à un soleil radieux, ressemble à un tableau paradisiaque.

Pour rechercher une tranquillité totale, le Capitaine Bleu décide de nous réembarquer vers les îlots Diego et Suarez : Nosy Diego et Nosy Suarez, du nom des deux marins portugais Diego Dias et Fernan Soares qui ont découvert la baie vers l’an 1500. Le vent souffle de plus en plus fort, et les claquements de la voile du boutre indiquent que notre bateau volera littéralement sur les flots.

 

Crabes en sauce et poissons grillés au menu

 

Après un quart d’heure à toute allure, le Capitaine Bleu ralentit et nous dépose sur Nosy Diego. Une plage de sable fin s’étend à perte de vue et quelques arbres permettent de se protéger des rayons ardents du soleil. Des cabanes de raphias et de feuilles de cocotiers aménagées de bancs et de tables permettent aux visiteurs de se reposer à l’ombre. Mais c’est aussi là que l’on peut déjeuner et apprécier le repas local préparé par nos guides.

Au menu : salade de papaye précédée d’un apéritif (punch à boire avec modération), poissons grillés, crabes en sauce, le tout accompagné de riz et de patates douces et pour finir banane grillée au chocolat. Rien de tel pour mettre en éveil les papilles !

Pour tous ceux qui souhaitent avoir une activité aquatique, nous vous conseillons néanmoins de le faire avant de prendre part à ce festin, sous peine de couler une fois à l’eau… Certains d’entre nous en ont d’ailleurs profité pour admirer les fonds marins et notamment les coraux et les poissons. Mais avec les forts alizés, il n’y a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent, ou plutôt sous les yeux, alors qu’en saison des pluies de nombreux poissons multicolores se baladent tranquillement devant vous.

Pour les adeptes du farniente et du bronzage, rien de tel qu’une bonne sieste au soleil (prévoir tout de même la crème solaire pour les peaux fragiles) et sous le vent (attention aux fins grains de sable qui peuvent finir au fond de vos yeux !).

Pour les autres, impossible de résister à l’appel de la mer pour effectuer quelques longueurs et se rafraîchir. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, après plus de trois heures sur Nosy Diego le Capitaine Bleu nous fait signe qu’il faut rejoindre Ramena. La mer commence à se faire plus agitée. D’ailleurs, l’équipage du bateau nous recommande de revêtir des cirés ou de s’abriter sous une bâche…

 

Les alizés déchaînent la mer

 

Sous un soleil de plomb, nous ne comprenons pas trop cette nécessité, mais c’est fait après avoir essuyé à plusieurs reprises des lourdes trombes d’eau en plein visage, suite aux montées et aux plongées de notre navire balloté par une mer démontée. D’ailleurs, la traversée vers Ramena commence au moteur pendant près de 10 minutes. Après, la voile reprend ses droits, mais le roulis se fait de plus en plus sévère.

L’équipage nous propose des tranches de citron pour combattre le mal de mer qui gagne certains d’entre nous. Pour certains le remède marche, mais pour d’autres, rien à faire, la mer est trop forte. Le calme de l’équipage rassure et lorsque le phare du cap Miné et la passe de Diego se rapprochent, on se dit que le plus dur est passé.

En effet, une fois rentrés dans l’immense baie de Diego, le vent se fait moins sentir. La marée est haute et le platier semble bien loin sous nos pieds, alors que nous l’avions parcouru quelques heures auparavant. Après presqu’une heure de navigation, Ramena, presque submergée par la marée, se profile.

Les badauds se promènent au bord de la plage pour profiter une dernière fois des rayons du soleil. Le Capitaine Bleu nous laisse descendre pour nous remettre de nos émotions. A la fin de la journée, on se prend à regretter de ne pas avoir pu rester plus longtemps sur ce paradis aquatique qu’est la mer d’Emeraude. Mais comme le dit malheureusement le dicton populaire, les bonnes choses ont une fin. Ce sera pour une prochaine fois peut-être, Inch’Allah.

 

 

 

Faïd Souhaïli


Pour s’y rendre

De nombreux opérateurs touristiques sont présents à Antsiranana et organisent les excursions vers Ramena et la mer d’Emeraude. Ceux-ci organisent le transport d’Antsiranana vers Ramena en voiture, la traversée en bateau et le repas sur Nosy Diego.

Afin que les organisateurs puissent préparer ce dernier, il vaut mieux de s’y prendre quelques jours à l’avance pour vos réservations. La journée revient environ à 70.000 ariary par personne, soit 28 €.

{mospagebreak title=la fraîcheur de la forêt à portée de main}

DOSSIER : Diego Suarez

 

Montagne d’Ambre, la fraîcheur à portée de main

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i les activités balnéaires et nautiques ne sont pas votre dada, la région d’Antsiranana (Diego Suarez) a bien d’autres atouts pour vous permettre de rester au contact de la nature. A une quarantaine de kilomètres de la capitale de la région Diana, se trouve le parc national de la montagne d’Ambre. Cette forêt humide est un véritable sanctuaire de la nature, un havre de paix et un lieu idéal pour les randonnées pédestres.

 

Ville portuaire par excellence, Diego Suarez a aussi la chance de bénéficier d’environs divers et variés. Pour s’extraire momentanément de l’activité de la ville, on peut prendre le chemin de Joffreville (Ambohitra). Située à moins d’une heure de route de Diego, la petite bourgade se situe à 700 mètres d’altitude, à proximité de champs de litchis. Créée au début du XXe siècle par le maréchal Joffre, Joffreville a eu pour vocation d’être une ville de garnison et de villégiature. Outre les champs, la végétation se fait plus dense.

C’est qu’à quelques kilomètres plus haut, après avoir monté une route en terre plus qu’accidentée (il vaut mieux avoir un véhicule tout-terrain, sinon la montée se fait à pieds) que se trouve l’entrée du Parc de la Montagne d’Ambre. Une forêt humide et dense nous attend dans ce sanctuaire de la nature, un lieu protégé ou fady (tabou). En effet, la forêt et surtout ses cascades et ses lacs sont sacrés pour les Antakarana, habitants de la région. Certains viennent demander les bonnes faveurs des ancêtres en faisant des offrandes de riz blanc, de miel ou de pièces de monnaie.

A l’entrée du parc, une petite cabane vous informe des différents circuits possibles pour exécuter une randonnée. Cela va du plat, avec une distance faible (circuit Ampijoroagna, 3,1km et 1h30 de marche facile) aux pentes raides et aux logues distances (circuit sommet, 19,35 km et 3 jours de marche). Quoiqu’il en soit, que vous soyez petit ou grand marcheur, il y a de quoi voir dans tous les cas et les guides sauront vous mener vers les merveilles de la nature qui sont présentes dans le parc. Les cascades sont admirables et impressionnantes.

Côté flore, une grande partie des 10.000 espèces de plantes recensées à Madagascar sont observables dans le parc. Côté faune, la variété est aussi présente. Les lémuriens (makis), bien sûr (7 espèces, la plupart nocturnes), mais aussi les reptiles (49 espèces dont le plus petit caméléon du monde) et d’autres bêtes plus nuisibles comme les moustiques ou les sangsues. Pour ces derniers, il vaudrait mieux vous équiper de vêtements longs et de produits répulsifs. Et au vu de l’altitude (entre 700 et 1.475 m) et de l’humidité, des vêtements contre la pluie ne sont pas de trop dans votre sac à dos, surtout en saison humide, sans oublier un pull presqu’indispensable. Mais rien de tel qu’un bol d’air frais, fût-il humide, avant de se replonger dans l’ambiance citadine d’Antsiranana.

 

Faïd Souhaïli

 


 

 

Tarifs du parc

Droits d’entrée

1j / 25 000 Ar (? 10€)

2j / 37 000 Ar

3j / 40 000 Ar

4j / 50 000 Ar

 

Tarifs circuits guide

Unique : 15 000 Ar

Combinés : 20 000 à 30 000 Ar

Aire de camping : 1 000 Ar /N/T

Gîtes d’étapes : 6 000 Ar/P/N

Cuisine : 4 000 Ar à 12 000 Ar

{mospagebreak title=Le marché de Diego}

DOSSIER : Diego Suarez

Un labyrinthe au milieu de la ville

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l est ouvert tous les jours et accueille plusieurs milliers d’habitants chaque semaine. A le voir du haut des hôtels qu’ils l’entourent, on pourrait le confondre avec une mini gare ferroviaire, sans train ni TGV, mais le marché de Diego Suarez, quasi entièrement recouvert de tôles, demeure un vrai trésor autant pour les simples marchands que pour les touristes et commerçants de la région.

 

Matinaux, les vendeurs de prêt-à-porter et les businessmen de la place. Ils sont prêts très tôt dans la journée à vouloir ramasser le maximum d’ariary, la monnaie malgache (10.000 Ar.=4€ environ), autrefois c’était le franc malgache, le FMG, encore utilisé par certains commerçants, sur certaines étiquettes, ou par les plus anciens.

La plupart des commerçants viennent en famille, beaucoup besognent en solitaire. Dans un coin du marché, une fillette, pas plus de trois ans, balaye l’espace réservé à ses parents tandis que ceux-ci déballent leurs marchandises. Ils viennent d’arriver et pour s’installer – et vendre plus rapidement – chacun y met du sien. Avant huit heures du matin, on peut encore s’y retrouver en plein cœur du marché, identifier certains emplacements, voir le bout d’un long couloir, se dire « tel tournant mène à tel endroit », ou « cette déviation conduit à la sortie ». Car tous les commerçants ne sont pas encore apparus.

Dépassée cette heure, les choses se compliquent. Les vêtements débordant de chaque côté des stands, ajouté aux affaires posées sur des tapis au sol et les très longs tissus, les nappes et autres saris pendus sur des fils, et descendant parfois à un mètre du béton, transforment le marché de Diego Suarez en un véritable labyrinthe. A se demander combien de fois on est repassé au même endroit, et comment diable éviter d’y revenir… La marchandise déborde jusqu’à l’extérieur où le contour du marché est dédié aux chaussures, aux savates, aux lunettes ou encore à certains appareils électriques et électroniques.

Au marché de Diego, on trouve tout, ou presque. Et évidemment, à des prix cadeaux… Les jeunes et moins jeunes y trouvent leur bonheur, ceux qui en ont déjà profité peuvent le garantir ! A 70.000 francs malgaches par exemple, soit 14 000 ariary ou environ 5 euros, il est facile de se procurer un sari d’excellente qualité ou un T.shirt de marque internationale (Levi’s, Adidas, Nike…), mais une contrefaçon qu’il vous sera interdit de ramener en territoire français ou européen… Pour comparer, un petit tour au marché de Mamoudzou s’imposait.

 

Se faire plaisir à moindre coût

 

Un sari équivalent, à Mayotte, coûte en moyenne 25 euros. Un T.shirt de marque se vend à pas moins de 30 euros. Les prix sont à peu près les mêmes dans chaque stand. Ce qui fait en ariary, 61.500 pour le sari, 75.000 pour le T.shirt. Multiplié par 5 et ça donne en FMG, 306.500  et 350.000 ! Les comptes sont vite faits et bien faits. Tout ça, sans même avoir négocié leurs prix…

Les voyageurs et les personnes sur place, à Madagascar, s’accordent à dire que ces commerçants ne sont pas difficiles. « Ils ont besoin de l’argent pour vivre, ils finissent en général par céder », révèle Abdou, un Grand comorien qui habite la ville, qui s’y est installé et y a monté un restaurant tout près du marché. Mais tout compte fait, pourquoi négocier lorsqu’on sait que la différence entre le prix initial et le dernier prix équivaut bien souvent à quelques centimes d’euro…

Quoi qu’il en soit, les commerçants extérieurs à l’île comme les touristes se frottent les mains, économisent c’est sûr et se font plaisir au marché de Diego. Des dizaines de mètres plus loin, d’autres marchands, ambulants, marchandent de la nourriture : les fruits, les légumes, les poissons et les crustacés. Là aussi les ventes se font à des prix records. Pour exemple, ce que l’on retrouve en saison des litchis à 10 euros les 2 kilos sur les routes et dans les grandes surfaces de Mayotte s’achète à même pas un euro le kilo aux alentours du marché ! Plus mûrs, plus savoureux que les exportés bien entendu.

Il y a des dizaines de marchés dans la ville, mais le grand marché de Diego Suarez attire. Plusieurs milliers de personnes s’y rendent chaque semaine, et particulièrement le week-end où les voitures ont beaucoup de mal à se frayer un chemin. Les raisons qui poussent les locaux comme les gens de passage à se précipiter dans ce labyrinthe au milieu de la ville sont complètement justifiées.

 

Ichirac Mahafidhou

{mospagebreak title=Des maquettes de bateaux magnifiques}

DOSSIER : Diego Suarez

Artisanat d’art au Village

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es magasins de vêtements et de souvenirs ne manquent pas sur la rue Colbert, c’est d’ailleurs sur cette rue très animée que l’atelier « Le Village » a ouvert sa troisième boutique de maquettes de bateaux hauts de gamme. Un passage est indispensable pour les amoureux de bateaux, mais aussi ceux du travail bien fait. De nombreux modèles sont exposés et si les maquettes ne sont pas à la portée de toutes les bourses, un détour s’impose, ne serait-ce que pour le plaisir des yeux.

 

Créé en 1992 à Antananarivo, l’atelier compte 38 personnes dont le savoir-faire et la minutie sont tout à fait remarquables : ébénisterie, sculpture, broderie…

Le créateur du Village, Hervé Scrive, est tombé amoureux de ces objets de collection il y a déjà plusieurs années en rachetant des parts dans une société de maquettes fabriquées à Maurice, alors considéré comme le haut lieu mondial de ces créations. Au fil du temps, il constate que la qualité du travail baisse et décide de créer sa propre société et vient à Madagascar sur les conseils d’un ami. Il s’installe à Antananarivo avec son épouse et crée Le Village à Ambohibao. Le pari est ambitieux puisqu’ils forment des artisans qui n’ont pour la plupart jamais vu de bateaux de leur vie et à force de persévérance il crée une deuxième famille avec ses employés et compte aujourd’hui 50 « petites mains ».

« Nous utilisons en très petite quantité du bois d’ébène, de palissandre et de natto, tous issus de Madagascar. Nous n’importons rien et toutes nos maquettes sont fabriquées à l’atelier sans aucune sous-traitance : fabrication des poulies et canons, teinture des voiles au thé… », explique Hervé Scrive, créateur de l’atelier. Ce dernier est d’ailleurs venu à Mayotte il y a un mois pour exposer quelques modèles dans le hall du CDTM.

Licencié exclusif du Pen Duick et de l’Hermione

 

La galerie d’exposition de Diego Suarez est la deuxième dans le Nord de l’île Rouge, après celle située à Hellville, sur l’île de Nosy-Bé. On y trouve un large choix de maquettes de prestige, allant du simple voilier en coupe jusqu’au vaisseau de 104 canons « Le soleil royal », mesurant plus d’un mètre de long.

Les prix pratiqués en boutique sont les mêmes qu’à l’atelier d’Antananarivo, et sont tout à fait abordables au vu de la qualité des maquettes – comptez 3 à 4€ par heure de travail. Il faut également savoir que tout est réalisé à l’échelle, à partir des plans du Musée de la Marine ou de magazines spécialisés. Ainsi, un vaisseau d’exception comme « Le Soleil Royal » (photo) qui compte 104 canons, a nécessité plus de 1.000 heures de travail.

Le Village est le seul à détenir les licences pour les reproductions des Pen Duick – célèbre voilier du navigateur Eric Tabarly – et de l’Hermione – frégate à voile ayant conduit le Marquis de La Fayette depuis la France jusqu’aux Etats-Unis en 1780.

En une dizaine d’années d’existence, Le Village a acquis une jolie réputation qui dépasse largement les frontières de l’île Rouge, avec un catalogue qui compte plus de 110 références. En effet, parmi les célèbres clients, on note le président François Mitterrand, le prince Albert II de Monaco ou encore le Roi d’Espagne, de même que plusieurs musées spécialisés. Les maquettes du Village ont également été offertes par la France comme cadeaux diplomatiques à des chefs d’Etats étrangers.

 

Des objets de collection pour passionnés

 

La boutique de la rue Colbert propose également en dépôt-vente les cartes et mappemondes en marqueterie de la société malgache Woodtech créée en 1995 et installée depuis un an à Maurice. Le travail est là aussi impressionnant puisqu’aucune teinture n’est utilisée, seuls les bois différents permettent les nuances de couleurs. Les cartes montées et gravées sur bois sont fabriquées à partir d’une technique ultramoderne de découpage et gravure du bois au laser, puis les ouvriers prennent le relais pour l’assemblage qui se fait à la main. Là aussi les échelles sont respectées et le résultat bluffant.

Si l’envie prend au client de repartir avec une maquette, Le Village assure la livraison à domicile partout dans le monde, dans des caisses en contreplaqué avec protection en mousse et anti-poussière correspondant à chaque modèle. Une fois installée, la maquette nécessite évidemment un entretien régulier. Le responsable de la boutique précise : « à l’aide d’un pinceau et d’un sèche-cheveux il faut régulièrement enlever la poussière et de temps en temps passer de la cire ou de l’huile de lin sur le bois. Il ne faut pas oublier que ce sont des pièces de collection. Si un client achète une maquette pour la poser dans un coin et ne plus s’en occuper, ce n’est pas la peine. Ces objets ont besoin d’être admirés et bichonnés ! ».

 

Le site du Village : www.maquettesdebateaux.com

Marion Châteauneuf

18/08/10 – De l’essence au compte-gouttes

Après dix jours de grève chez Total, certains automobilistes ont pu remplir leurs réservoirs hier suite aux réquisitions du personnel décidées par la préfecture. Pour ces privilégiés dont la liste a été fournie dans notre édition d'hier, il a fallu tout de même s'armer de patience. En effet, une file interminable de véhicules s'est constituée à Jumbo Score pour obtenir du carburant et en moyenne, il a fallu attendre près de deux heures. En Petite-Terre, un médecin nous a confié avoir attendu 4 heures pour obtenir le précieux liquide. Quoiqu'il en soit, ce n'est pas de gaieté de cœur que le personnel réquisitionné de Total s'est présenté aux pompes et aux dépôts. Trois stations (Longoni, Jumbo Score et Petite-Terre) devaient être ouvertes de 7 h à 14 h. A Longoni, les grévistes ont barré l'entrée et à Hamaha, les forces de l'ordre n'ont trouvé le personnel que tardivement afin que la station ouvre à 10 h. L'intersyndicale s'est rendue dans la matinée à la préfecture pour discuter des conditions d'applications des réquisitions, alors qu'elle a catégoriquement refusé les propositions de la direction de Total.   

"Les délégués de Total estiment qu'i faudrait réquisitionner 18 salariés pour appliquer le plan de la préfecture. Total de son côté affirme qu'il en faut 76 et la préfecture a délivré 59 arrêtés. Nous dénonçons le fait que la préfecture marche main dans la main avec  Total, sans avoir clairement demandé quels étaient les besoins en temps normal. Nous dénonçons également ces réquisitions car les non-grévistes sont capables d'assurer ce travail" a déclaré Salim Nahouda, secrétaire géné-ral de la CGTMa. Après négociation, l’effectif réquisitionné a été fixé à une vingtaine de personnes. Les grévistes souhaitent que certaines professions à l'image des pêcheurs et des taxis soient enlevées de la liste prioritaire. "Certains chauffeurs remplissent leurs réservoirs et revendent le carburant derrière. Pour les pêcheurs, ils viennent avec des bidons et on ne peut pas contrôler l'usage qu'ils feront de leur carburant. Certains utilisent même le carburant bleu dans leurs voitures" souligne Salim Nahouda.

Philippe Goron, directeur de  Total Mayotte a envoyé un communiqué lundi soir indiquant que la direction de Total a été représenté lundi aux négociations avec les syndicats à la DTEFP. Des propositions ont été faites, précisant notamment que pour le 13e mois, des accords ont été signés en mai 2009 et pour la convention collective que celle-ci soit le fruit d'un accord de branche et non un accord interne à l'entreprise. Il déplore le fait que les représentants des syndicats présents n'avaient pas de mandat pour négocier et s'interroge sur la volonté de l'intersyndicale de négocier. Quoiqu'il en soit, il appelle les syndicats à la négociation pour résoudre rapidement ce conflit et soulager les Mahorais. La grève conti- nue, les 3 stations ouvertes fonctionneront de 7 h à 14 h jusqu'à vendredi pour les privilégiés. Pour les autres, il faudra encore patienter, mais l'exaspération se fait sentir.

18/08/10 – Les prix des produits frais augmentent de 9,1% en deux mois

Dans sa lettre d'information trimestrielle, l'antenne de Mayotte de l'Insee constate que les prix ont augmenté de 1,1% en juin, et le glissement des prix sur les douze derniers mois (juin 2010/juin 2009) est de + 1,0%. Contrairement au mois de mai, les prix des "produits alimentaires et boissons" augmentent de 0,5%, alors qu'ils ont diminué de 2,0% en glissement sur un an. Cette augmentation est due à la hausse des prix des produits frais (+4,2%), des boissons alcoolisées et non alcoolisées (respectivement + 1,8% et + 1,6%) et des produits céréaliers (+1,7). Seules les viandes et volailles enregistrent une baisse (- 2,2%), en raison de promotions. Les prix des "produits manufacturés" enregistrent une légère augmentation en juin (+0,2%).

Les prix des postes "véhicules" et "autres articles d'équipement du ménage" sont ceux qui augmentent le plus, respectivement de + 0,8% et + 0,5%.  Après une période de stabilité de deux mois, les prix de la "papeterie, presse" enregistrent la plus forte baisse du secteur (-2,5%). Les prix des autres produits évoluent peu ou restent stables. Les prix de "l'énergie" augmentent de 4,8%, en raison de l'augmentation des produits pétroliers ; sur un an en glissement, ce poste a augmenté de 7,2%. L'indice des prix des "services aux ménages" progresse de 1,6% en juin. Ce sont les prix des "transports et communication" qui enregistrent la plus forte augmentation (+ 6,1%), en raison d'une augmentation des tarifs sur certaines lignes aériennes. En juillet, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 0,5% par rapport à juin, soit une augmentation de 1,4% sur un an. Cette évolution s'explique cette fois encore par la hausse des prix des produits alimentaires et plus particulièrement les produits frais (+ 4,9%, soit +9,1% en deux mois).

Les viandes et les volailles ont également augmenté de manière significative (+ 2,2%). En revanche, les prix des produits manufacturé demeurent stables dans l'ensemble depuis le mois de mai, avec une baisse de – 1,4% depuis un an. Le tabac a quant à lui augmenté de 1,6 % en juillet. Les prix liés aux services aux ménages enregistrent également une légère augmentation de 0,3%, toujours due à la hausse des prix des transports aériens. A noter également le prix du timbre qui passe de 0,56 € à 0,58 €.

18/08/10 – ARS : les familles appelées à se mettre à jour

 

Ils sont cette année 35.000 enfants de 6 à 20 ans à pouvoir bénéficier de l'Allocation de rentrée scolaire (ARS), soit environ 10% de plus que l'année précédente. Une partie des familles concernées a déjà reçu le versement anticipé de cette prestation qui s'élève à 106,33 € pour les enfants scolarisés en primaire et 248,08 € pour les collégiens et lycéens, dont 70.88€ versés directement à l'établissement pour l'achat de fournitures. L'établissement des allocations familiales de Mayotte rappelle que ces familles sont celles dont le dossier est à jour et invite toutes les autres familles concernées par la prestation à envoyer au plus vite sa déclaration de ressources, indispensable pour obtenir l'ARS. "Nous avons envoyé 18.000 déclarations de ressources à remplir par les familles et nous n'avons eu que très peu de retours", déplore Jean-Christophe Bourot, responsable adjoint de l'EAF Mayotte, qui précise que "nous avons le devoir de verser l'ARS, mais pour cela les familles doivent remplir leur devoir : celui de mettre leur dossier à jour." Bonne nouvelle pour les familles, le plafond des ressources pour obtenir cette allocation a été rehaussé cette année. Les ressources du foyer ne doivent pas dépasser 21.636 € pour un foyer avec un enfant, 23.603 € pour 2 enfants, 2.570 € pour 3 enfants et 1.967 € par enfant supplémentaire. L’an der- nier, le plafond pour un enfant était fixé à environ 14.500€. Le paiement de l'ARS pour les 6-16 ans se fait dès maintenant une fois le dossier rempli, pour les 16-20 ans, il se fera à compter du 1er septembre, après avoir fourni l'attestation de scolarité et de situation.

18/08/10 – Un auteur mahorais candidat au prix du livre insulaire

Paul Combo, auteur de plusieurs livres publiés aux éditions du Baobab est en lice pour le prix du livre insulaire catégorie roman policier avec "Plus fort que la bière" paru en 2009. Créé en 1999, en lien avec le Salon International du Livre Insulaire de l'île d'Ouessant, le prix du livre insulaire sera attribué pour la douzième fois consécutive. Il est doté de 8 prix récompensant les ouvrages parus entre le 1er avril 2009 et le 1er avril 2010. Le prix comporte 6 catégories éditoriales : beaux-livres, poésie, fiction, essai, sciences, roman policier, littérature pour la jeunesse. Les ouvrages candidats au concours ont été publiés entre avril 2009 et avril 2010. Trois jurys sont chargés de préparer la remise des prix 2010 : jury général, jury roman policier, jury jeunesse. Les remises des prix se dérouleront au Salon international du livre insulaire sur l'île d'Ouessant, les 18 et 19 août prochains.

17/08/10 – Le préfet réquisitionne les employés de Total

La grève chez Total continue. Les discussions n'ont pas avancé et rien ne semble possible sans le retour sur le territoire du président du directoire de Total Mayotte, Philippe Goron, qui est toujours en vacances contrairement à ce que nous annoncions hier. "Celui-ci se moque totalement des Mahorais contrairement à ce qu'il affirme dans son communiqué (voir FI n°2597 d'hier), sinon il serait revenu pour s'assoir à la table des négociations" dénonce Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT-Ma, l'un des trois syndicats avec l'UTFO et la CISMACFDT à faire partie de l'intersyndicale gréviste. Pour les employés de Total, les propositions apportées par la direction ne répondent pas du tout à leurs revendications, notamment en ce qui concerne le versement d'un 13e mois de salaire et l'application de la convention collective de branche des industries pétrolières françaises. Lundi, la préfecture a annoncé la réquisition des salariés pour permettre un ravitaillement d'une vingtaine de catégories de véhicules considérés comme prioritaires.

"Les menaces qui pèsent sur le fonctionnement des services publics essentiels à la vie de la population, notamment du Centre Hospitalier de Mayotte ou des centrales EDM, comme les risques de rupture d'approvisionnement en produits de première nécessité, conduisent le préfet de Mayotte à prendre des mesures d'urgence pour assurer la continuité de la vie sociale. Ces mesures ne peuvent être qu'exceptionnelles et provisoires, et sont appelées à être revues en fonction de l'évolution de la situation", précise la préfecture, qui demande aux personnes ne figurant pas sur cette liste de ne pas "se rendre inutilement sur le site des stations" afin de faciliter la distribution. Toutefois, les grévistes sont prêts à fuir leurs domiciles pour ne pas recevoir leur notification de réquisition et ainsi éviter d'être considéré comme des "déserteurs". Quoiqu'il en soit, la partie de cache-cache a commencé hier soir et ce matin, la cohue sera forcément de mise devant les stations de Longoni, Petite- Terre et Jumbo Score. Elles seront ouvertes de 7h à 14h.

 

LISTE DES SERVICES PRIORITAIRES

 

1. véhicules des services d'incendie et de secours,

2. véhicules des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux,

3. véhicules du SMUR,

4. véhicules de police nationale et de gendarmerie nationale,

5. véhicules de police municipale,

6. véhicules de service de l'administration pénitentiaire,

7. véhicules des douanes,

8. véhicules des services judiciaires et des magistrats,

9. véhicules de la préfecture,

10. véhicules de l'inspection du travail,

11. véhicules des gestionnaires et exploitants des réseaux et des services (eau, routes, énergie électrique, assainissement, télécommunications, Météo-France),

12. véhicules des entreprises de Pompes Funèbres,

13. véhicules de services et d'approvisionnement des ports et aéroports,

14. barges du STM,

15. véhicules des professions médicales et paramédicales, dont les organismes d'aide aux personnes handicapées,

16. véhicules des sociétés de distribution de produits pharmaceutiques, de pharmacies et

des laboratoires,

17. véhicules des sociétés de ramassage des ordures ménagères, des déchets médicaux et des encombrants,

18. véhicules frigorifiques assurant le transport de denrées périssables,

19. véhicules de la poste et de transport de fonds

20. taxis et taxis brousse,

21. pêcheurs et professionnels du lagon,

22. véhicules presse

17/08/10 – EDM a lancé mercredi son point de vente Ankiba au marché de Mamoudzou.

Ce point de vente va permettre aux 245 commerçants disposant d’un compteur à carte Ankiba, ainsi qu’à leurs clients étant dans la même situation de disposer d’un point de vente en plein centre- ville de Mamoudzou.

16/08/10 – La grève se poursuit chez Total

La grève des salariés de Total entamée lundi dernier se poursuit, et les rues de l'île sont de plus en plus désertes. Revenu à Mayotte ce week-end, le directeur de Total Philippe Goron s'est exprimé de façon très laconique dans un communiqué adressé à la presse : "la direction de Total Mayotte poursuit les discussions entamées cette semaine avec les organisations syndicales. Elles ont, dans un premier temps, permis d'établir un service minimum destiné à l'alimentation en carburant d'une liste de véhicules prioritaires définie par la Préfecture. Total Mayotte reste engagé à poursuivre ces discussions, en vue d'un retour rapide à la normale du fonctionnement de son réseau de distribution et afin de soulager l'ensemble de la population Mahoraise." Rappelons que l'intersyndicale CGT-Ma, UTFO, Cisma CFDT réclame entre autres le versement du 13e mois, le paiement des heures supplémentaires, l'application de la convention collective et la participation aux bénéfices.

L'Agence de Santé de l'océan indien fait savoir à ce sujet que le Centre hospitalier de Mayotte va connaître, à compter de ce lundi "des difficultés de fonctionnement importantes, le personnel médical et paramédical risquant de ne pas pouvoir se rendre sur son lieu de travail". Ainsi, l'ARS informe que seules seront assurées les missions prioritaires, à savoir : les urgences et le fonctionnement des services d'hospitalisation à Mamoudzou, les consultations et le fonctionnement des maternités dans les sites de Kahani, Dzaoudzi, M'ramadoudou, Jacaranda, Koungou, M'tsamboro et Bandraboua. La consultation et les soins ne sont plus garantis dans les autres dispensaires. En cas de difficulté ou pour tout renseignement, appeler le 0639.69.14.29.

16/08/10 – Les premiers passagers bloqués aux Comores rapatriés lundi

Quelque 230 passagers sur les 800 bloqués aux Comores depuis le 2 août, suite à un litige entre leur voyagiste et Air Madagascar, seront rapatriés lundi, a annoncé la compagnie au lendemain d'un accord entre les autorités françaises, comoriennes et malgaches. "Environ 230 passagers seront rapatriés lundi. Notre représentant à Moroni, l'ambassade française et le ministère des Transports comoriens sont en train d'établir une liste de passagers prioritaires en fonction des situations d'urgence", a déclaré vendredi à l'AFP Fidy Rakotonirina, administrateur délégué d'Air Madagascar. La compagnie malgache avait saisi la justice avant de cesser d'affréter des vols pour le compte de l'agence France Comores Voyages, cette dernière n'ayant pas payé ses factures.

"Le rapatriement sera progressif via quatre vols. Un autre avion devrait être affrété le lundi suivant", a-t-il ajouté, rappelant que les parties sont convenues jeudi de rapatrier la totalité des passagers d'ici la fin du mois. M. Rakotonirina a assuré qu'Air Madagascar n'était "en aucun cas responsable du blocage de ces passagers". Il a souligné que sa compagnie avait signé un contrat avec le voyagiste pour la mise à disposition d'avions mais qu'elle n'avait pas vendu directement de billets aux passagers. Il a en outre ajouté que le coût des quatre vols affrétés en août est évalué à un million d'euros, qui s'ajoute aux 53.000 euros dus. La compagnie n'a pas souhaité détailler les compensations obtenues auprès des autorités.

L'accord trouvé jeudi "fait en sorte qu'Air Madagascar reprend le rôle qui a lui a été assigné, c'est-à-dire transporter les passagers. On lui facilite les choses", a toutefois indiqué une porte parole de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), sans autre précision. M. Rakotonirina a précisé de son côté qu'il s'agissait d'un accord de long terme. Les autorités françaises et comoriennes ont ainsi approuvé le programme de vols de six mois entre la France et les Comores que déposera la compagnie malgache à compter d'avril 2011. Le responsable d'Air Madagascar a souligné la nécessité d'améliorer les liaisons entre la France et les Comores avec des vols directs, même si ce marché est saisonnier.

22/07/2010 – Election de Miss Mayotte 2010

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}out d’abord, il y eut un passage en tenue traditionnelle (kichali, salouva), puis en tenue de ville, en maillot de bain et enfin en tenue de soirée. Les animateurs Karida Salim, Miss Mayotte 2006 et Khams ont posé les traditionnelles questions dévolues aux Miss tout en essayant de les rassurer, puisqu’elles étaient tendues par l’enjeu de la soirée. La soirée a permis de faire découvrir des groupes de jeunes danseurs et des artistes plus ou moins confirmés.

Ainsi à l’applaudimètre, c’est incontestablement les Dangers de Bord, qui ont le plus emballé le public avec leur chorégraphie de coupé-décalé. Khams a pour sa part fait un sketch qui a provoqué bien des fous rires sur les relations hommes-femmes à Mayotte. Le vote du jury a fait la différence car il comptait pour 2/3 et a permis à Elisabeth Ongaretto de l’emporter. La 1ère dauphine Chamila Abdou Saïndou, venue de Sada et âgée de 20 ans a dominé le vote du public présent et a devancé Cheyenne Félix, 18 ans, venant de Labattoir, qui a fini finalement 2e dauphine de Miss Mayotte 2010. A l’issue de l’annonce des résultats contrôlés par l’huissier Me Belot, Elisabeth Ongaretto a été submergée d’émotion comme toutes les Miss et a reçu les félicitations de ses amis et de sa famille venue la soutenir pour cette élection. Les partenaires de l’événement organisé cette année sans le soutien du Conseil général (le CDTM organise sa propre élection le 6 août avec une aide de 50 000 € du CG alors que la vainqueur ne pourra participer à Miss France) ont remis leurs lots.

Les candidates ont reçu des bijoux, des cosmétiques, des téléphones portables, des cours de code et de conduite et même des voyages sur Air Madagascar pour Elisabeth et ses dauphines. Désormais, c’est une nouvelle vie qui va commencer pour Elisabeth qui pendant un an sera l’ambassadrice de charme de Mayotte. « J’ai un peu de mal à réaliser ce qui m’arrive. Il y a beaucoup de gens autour de moi avec des appareils de photos et des caméras. Mais c’est une très belle expérience. J’ai beaucoup apprécié cette ambiance d’amitié qui nous a liées pendant une semaine intensive de travail pour apprendre les chorégraphies » a déclaré Elisabeth Ongaretto au lendemain de son élection. Celle-ci tente d’obtenir son BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’ éducation populaire et du sport) en équitation afin de s’occuper de personnes à mobilité réduite. « Ils ont un contact privilégié avec les animaux et ces derniers les comprennent très bien » affirme la Miss Mayotte 2010 qui a pour très bonne amie Elodie Anridhoini. « C’est elle qui m’a proposé de faire l’élection. J’ai beaucoup hésité, mais je me suis finalement lancée et je ne regrette pas du tout » concède Elisabeth Ongaretto. Celle-ci va faire tout ce qu’elle peut pour faire connaître Mayotte à l’extérieur. « C’est un petit bout de paradis » souligne Elisabeth qui compte suivre le conseil de sa prédécesseur pour espérer l’imiter à Caen : rester tout simplement elle-même.

 

Faïd Souhaïli

22/07/2010 – Le projet de loi organique adopté par le CG

 

{xtypo_dropacp}C{/xtypo_dropcap}oncernant le projet de loi organique et le projet de loi relatifs au département, ceux-ci ont été adoptés cette fois-ci, sous deux réserves néanmoins. La première est que la fusion du Conseil économique et social et celle de Conseil de la culture, de l'éducation et de l'environnement se fassent en même temps que cela est envisagé dans l'Hexagone et pas avant (pour ne pas tombé dans un régime d'exception). La deuxième réserve n'est pas anodine puisqu'elle demande à ce que le fonds de développement économique et social soit effectif dès 2011 comme l'avait annoncé Marie-Luce Penchard lors de sa visite mahoraise. Il y a plus de 15 jours, les élus mahorais s'étaient opposés aux projets de loi du gouvernement, notamment parce qu'ils n'étaient pas clairs sur les moyens qdont disposerait le département-région et parce qu'il prévoyait deux renouvellements intégraux de l'assemblée départementale (1 en 2011 et 1 en 2014).

 

Pour ce qui est du transport scolaire, l'assemblée a autorisé le président Douchina à signer le marché remporté par le groupement Matis, provoquant l'hostilité des transporteurs du STIM (Syndicat des transporteurs interurbains de Mayotte) qui eux s'étaient groupés avec la CMTS (appartenant au groupe Véolia). Lors de la dernière session, le président Douchina avait appelé les transporteurs à cesser leurs pressions sur les conseillers généraux et leur avait signifié que sa majorité avait cédé à leurs doléances mais qu'il était impossible de réserver un appel d'offres à un groupement en particulier sans tomber sous le coup de la loi. Mohamed Houlame, président du STIM s'est dit déçu par l'attitude des conseillers généraux. "Ils se sont tous unis (le vote a été adopté avec deux voix contre et deux abstentions) contre les transporteurs mahorais. Le transport scolaire, c'est notre bébé, nous faisons ce métier depuis des années et si on nous le retire, nous n'allons pas nous laisser faire. On se battra jusqu'au bout et on attend les décisions du tribunal administratif concernant les recours en cours." Mohamed Houlame n'a pas précisé quelle serait la nature des actions qui seront entreprises par son syndicat, mais les barrages de route ne sont pas à exclure à la rentrée.

 

Faïd Souhaïli

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes