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La grève est levée à la Sodifram

Lundi, la Chambre d’appel a ordonné la levée des barrages des dépôts de la Sodifram puisque cela faisait près d’une semaine que les grévistes empêchaient les livraisons d’être effectuées. Dans un premier temps, ils ont été levés avec la promesse de négocier à la Dieccte. Mais, ils ont été remis en place une fois les forces de l’ordre parties. « On joue au chat et à la souris » s’agace un cadre de la Sodifram.

Hier matin, les magasins étaient ouverts et chaque partie attendait que l’autre lâche du lest pour aller négocier. Pour les grévistes, il n’était pas question de négocier en présence du DRH Darcaoui Toiliha et des directeurs Serge Dolinski et Nass Mlanao. « On n’en veut pas, on veut discuter avec la présidente Mme Volonaki. Je veux qu’Alexandre (Charalambakis, ancien directeur de la Sodifram) revienne » lancera même un salarié surnommé Chirac.

D’autres n’ont pas apprécié d’être traités de voyous par les non-grévistes. « Laissez-nous « gréver », les voleurs dehors » ont-ils répliqué.

La réunion de conciliation à la Dieccte était prévue à 10 h, mais quand les syndicalistes ont appris que Nass Mlanao et Darcaoui Toiliha faisaient partie de la délégation de la direction, ils ont refusé de se rendre sur place.

Ce n’est qu’en apprenant le départ du siège de la présidente du groupe Ersi Volonaki que les grévistes ont accepté de rejoindre la Dieccte vers midi. Et c’est seulement vers 21 h que les deux parties sont arrivées à un accord pour mettre fin à la grève.

Les solutions mises sur papiers par rapport aux revendications sont les suivantes. Concernant la situation du délégué syndical Taanlabi Mouhoudhoir Oili, celui-ci aura un rendez-vous avec la direction à la fin du mois pour discuter d’aménagements possibles pour son poste de travail.

Pour les prêts personnels, la direction s’engage à mettre à disposition du comité d’entreprise 30 000 euros pour aider ponctuellement les salariés.

Pour ce qui est relatif au dialogue social, chaque partie est prête à tout faire pour qu’il s’améliore. Enfin pour la prime froid, la direction et le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) vont faire le tour des magasins du groupe pour savoir quels sont les salariés qui pourront en bénéficier.

La direction avait indiqué qu’il fallait au moins 72 h pour que la situation revienne à la normale.
Le groupe sauve donc les meubles à quelques jours du début du mois de ramadan, période de consommation ô combien importante pour les clients et le chiffre d’affaires de la Sodifram.

F.S.

L’ISDND accueille ses premiers camions à ordures

Équipée d’une flotte de 20 véhicules dont 6 camions de collecte des ordures ménagères, l’entreprise sillonne les rues du chef-lieu au quotidien pour rendre la ville plus propre. En fonction du type d’ordures, la société dispose aussi de véhicules adaptés.

Elle a obtenu en 2013 la délégation de service public avec l’ISDND, le site du Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam).

Les quais de transfert sont maintenant en cours d’exploitation, ce qui permet de collecter et transporter les déchets sur le site pour les traiter.
Cela constitue une véritable révolution pour Mayotte, car les déchets cessent en effet d’être incinérés, ce qui constitue une diminution importante des atteintes à l’environnement.

Afin de gérer au mieux le site du Sidevam, la Star Mayotte a créé la Star Urahafu, une filiale détenue en partenariat 50/50 avec la Star Réunion. L’investissement dans cette nouvelle société s’élève à 13 millions d’euros sur les 10 prochaines années. Quatre camions ont déjà été commandés avec leurs remorques.

Cette nouvelle activité va surtout permettre la création de 25 nouveaux emplois directs et de nombreux autres emplois indirects.

Le traitement du biogaz permettra de capter les gaz qui s’échappent des ordures pour le retransformer en énergie électrique grâce à un moteur biogaz. Les installations emmagasineront 300 mètres cubes de biogaz par heure.
Ce qui devrait permettre d’alimenter jusqu’à 5.000 foyers en électricité par an en 2017, puis 10.000 d’ici 2020. Une énergie propre qui sera revendue à EDM.

Adrien Theilleux

Course de pneus : l’événement a tenu toutes ses promesses

Une grande réussite qu’a été cette 31e édition, toujours organisée par Angalia et la mairie de Mamoudzou. 900 enfants – séparés entre les filles et les garçons – ont d’abord pris part à la course, en début d’aprèsmidi. Le coup d’envoi de la course des garçons a été particulièrement spectaculaire.

Les « T-shirt blancs », entre la ligne de départ au niveau du stade de Kavani et le rond-point du Baobab, ont défilé incessamment et en masse. Sur la rocade de Mamoudzou, des centaines de spectateurs les attendaient également. Derniers soutiens, derniers encouragements pour ces jeunes garçons et ces jeunes filles, avant de franchir la ligne d’arrivée.

À 15h, les grands prenaient place au départ, à Kavani Mamoudzou, puis toutes les minutes, une équipe s’élançait. Toutes étaient soutenues par les spectateurs plaçaient un peu partout sur le parcours, façon tour de France. Pour l’anecdote, avec un temps de 6’20 », la Team RCM a remporté cette 31e course de pneus, devançant de quarante secondes l’équipe vainqueur de 2013.

La fête elle a été totale, malgré la pluie qui s’est invitée en fin de journée sur la rocade. I.M

Taxi : hausse du prix de la course

Négociée avec les organisations professionnelles des chauffeurs de taxi, la hausse du prix de la course devrait entrer en application à la fin de ce mois de juin : cette hausse sera d’un montant de 20 centimes. 
L’arrêté préfectoral officialisant cette hausse devrait être validé le 24 juin prochain, a-t-on appris mardi de source proche des représentants du syndicat des taxis à la Petite-Terre.

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Maoulida Chengué bruyant

M’tsapéré avait organisé le week-end dernier son grand maoulida shengué afin de bénir le village.
Une cérémonie religieuse tenue en plein air sur l’ancien terrain de pétanque de Cavani Stade. Les festivités ont démarré samedi soir aux environs de 22 heures pour s’achever le lendemain matin vers 10h. Une belle démonstration pour les uns, un véritable tapage nocturne pour les autres.

« Moi ça ne me dérange pas qu’il y ait des manifestations dans le village. Mais ont-ils besoin de pousser le décibel à 200 watts et empêcher toute la nuit les autres de dormir », se plaint un habitant m’zoungou des environs.
Ce dernier s’est même rendu durant la soirée de samedi à la police pour voir ce qu’il pouvait faire afin de diminuer le son, « mais il n’y avait rien à faire mis à part déposer une main courante », regrette l’homme. Plusieurs autres personnes se sont plaintes de la gêne occasionnée, « ceux qui sont de natifs musulmans préfèrent se taire les autres râlent et ça risque d’être mal compris.
Certains pourraient prendre cela comme du racisme, mais c’est juste énervant autant de bruit toute une nuit », interpelle un autre. Quelques organisateurs, notamment les mamans qui ont participé à la cuisine défendent leur cas : « Nous n’avons pas le choix. Que la mairie nous donne une salle insonorisée et ainsi nous n’empêcherons personne le soir de dormir », semblent-elles désolées. Elles ajoutent tout de même qu’elles ne voient pas un Mahorais se plaindre du bruit occasionné par un Maoulida Chengué, « C’est sans doute des Wazoungou. Nous, quand on va en France, on tolère bien les sons de leurs églises ».
Quant à la réglementation, il faut savoir que pendant le week-end, il est permis de faire du bruit de 22h jusqu’à 7h du matin informe un avocat.
Suivant cette réglementation, ici la loi n’a pas été respectée puisque la fête a duré jusqu’à 10h. Ceci dit, affirme toujours cet avocat, le son ne doit pas dépasser un certain décibel. « Encore faut-il avoir à sa disposition un appareil qui mesure ce fameux décibel ! », souligne ce dernier.

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Cambriolage : tir à balles réelles

Samedi dernier, lors d’une intervention pour empêcher un cambriolage à Kawéni face à la Musada, un policier de la Brigade Anti-Criminalité a été contraint de tirer vers ses agresseurs qui lui lançaient des galets.
Sous un déluge de pierres, il a jugé la situation dangereuse, a pointé son arme de service en direction des cambrioleurs et a ouvert le feu, touchant l’un des malfaiteurs au bras.
Ce dernier, âgé de 19 ans, a été conduit à l’hôpital pour se faire soigner et extraire le projectile, mais ses jours ne sont pas en danger. Un de ses complices, âgés de 20 ans a aussi été interpellé, en revanche un troisième larron est parvenu à s’enfuir. Quant au policier, il sera naturellement entendu, comme à chaque utilisation d’une arme de service, pour connaitre les circonstances précises de son intervention.
Sur les réseaux sociaux, un grand nombre de commentaires a déjà fleuri, le plus souvent en soutien envers l’action du policier.

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Forte mortalité enfantine à Mayotte

La Cour des comptes vient de publier son premier rapport sur la santé dans les Outre-mer. Évoquant une situation inquiétante, le rapport donne les chiffres de la mortalité infantile dans les Dom et souligne l’important écart entre la métropole et les Outre-mer.
Ainsi, si en France métropolitaine on dénombre 3.3 enfants de moins d’un an décédés pour 1000 naissances, les chiffres atteignent 16.1 enfants pour Mayotte ! 
À noter que, selon la Banque mondiale, Mayotte se situe donc au niveau du panama ou de la Jordanie.
La deuxième marche du classement est occupée par la Guadeloupe avec 9.9 décès pour 1000 naissances, un écart considérable.
Autre apport du document : la situation s’est aggravée entre 2000 et 2012. C’est en tout cas le cas en Guadeloupe, en Martinique, à la Réunion et en Polynésie française. Pour Mayotte, la Cour des comptes ne disposait pas des chiffres de 2000.

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Le budget de tous les dangers

S’il est vrai que le déficit a été comblé, que la trésorerie du département est à nouveau dans le vert, plusieurs indicateurs laissent penser que l’orage financier n’est peut-être pas terminé pour le conseil général. D’une part, la mise en place de la fiscalité locale induit un certain nombre de facteurs « X » dans l’équation du budget. Combien le conseil général arrivera-t-il à récupérer en taxes et en octroi de mer ?

Des estimations existent naturellement, mais les fourchettes sont larges. Ensuite, le gros des recettes du département sera désormais constitué de dotations de l’Etat, qui atteignent 120 millions d’euros en 2014 contre 48 millions en 2013. Ce qui représente un risque potentiel, car les engagements gouvernementaux n’ont pas toujours été tenus par le passé.

Pour Saïd Omar Oili, propulsé leader de l’opposition depuis les élections municipales et surtout son élection à la tête de l’association des maires de Mayotte, « il y a des incertitudes qui pèsent sur le budget ».

Le conseiller général-maire de Dzaoudzi- Labattoir a notamment rappelé que dans certains autres départements d’Outremer, « l’octroi de mer est versé dans sa totalité aux communes » et non au conseil général comme à Mayotte. Pour le Conseil économique, social et environnemental (Cese) de Mayotte, la bonne santé financière retrouvée du conseil général se superpose à une période de mise en place de la fiscalité de droit commun, une période d’ajustement et d’expérimentation.

Par conséquent, il préconise « la prudence », « afin de ne pas compromettre la sécurité financière du département ». Parmi les conseils délivrés par le Cesem, on relève le maintien d’un bon niveau d’épargne, une imposition modérée pour éviter des risques de tensions sociales, le maintien du rythme de désendettement, la reprise de l’investissement dans le cadre des fonds européens.

Le conseiller de Labattoir a mis en garde face à un budget jugé « très, très, très fragile ». Il souhaite que les taux d’imposition ne soient pas modifiés comme le souhaitent ses collègues de la majorité. Daniel Zaïdani a défendu l’action de sa majorité qui a contribué à faire passer la dotation de compensation versée par l’Etat pour la perte des recettes douanières de 53 millions d’euros initialement promis à une enveloppe de 83 millions d’euros finalement concédés fin 2013 par le gouvernement. « Nous essayons d’être prudents avec les taxes », s’est-il justifié.

Adrien Theilleux

Édito : Profiter de Mayotte et du week-end !

Depuis des semaines, des mois pour certains, ils s’entrainent à pousser leur pneu. Il a d’abord fallu le trouver, du bon diamètre, pas trop usé, pas trop gros – quoi que certains s’en sont fait une spécialité. Il a fallu le choisir, le nettoyer, le surveiller, jusqu’à l’heure du départ… Il a aussi fallu sélectionner peut-être le plus important pour cette course de pneus qui s’annonce : les bâtons. Leur matière, leur longueur sont des éléments essentiels à la réussite de la course. Et par centaines, par milliers, ils se sont préparés, et s’apprêtent à s’élancer depuis la ligne de départ de la traditionnelle Course de pneus ce samedi 14 juin à Cavani, pour une arrivée en fanfare sur le front de mer, épuisés, au milieu d’animations populaires et d’un marché artisanal toujours très appréciés.

Un peu plus tard dans la journée, des centaines d’autres enfants se prépareront pour la 2ème représentation de leur grand spectacle annuel, au gymnase de Cavani. La première a lieu ce vendredi soir. Là aussi, ils ont répété, se sont entrainés, ont peaufiné leurs pas, leurs chorégraphies. Ils ont choisi leurs tenues et pensent à ces deux soirées depuis des semaines. Ces enfants vont affronter le public, certains pour la première fois, et surtout offrir à leurs parents un grand moment de fierté avec ce spectacle annuel, préparé par l’école de danse 888.

Les plus grands se retrouveront dans des soirées autour de DJs, du Barakili au Jungle café, ou dans des concerts qui vont émailler les bars et salles de l’île, comme avec Family Skank, Abdallah ou Maalesh ce vendredi au Café Room à Combani et samedi au 5/5. Il y a aussi la star malgache Fandrama en tournée à Mayotte. Il sera au stade de Chiconi samedi soir… Ambiance garantie ! D’autres finiront leurs soirées dans les bars de nuit et les discothèques, avant ou après un match de foot ! Un match de foot joué sur le terrain pour certains, le vendredi soir pour le corpo, le samedi pour les autres, et/ou regardé à la télé.

La Coupe du monde a en effet commencé, sur un rythme de salsa. Un mois tous les quatre ans seulement, disent les plus assidus pour s’excuser d’avance de leurs absences, comme ce dimanche soir pour le premier match des Bleus. Le monde se tourne vers le Brésil et chacun espère, gronde, s’enflamme, s’enthousiasme ou critique vertement… Au fond de chacun, un rêve secret : et si ils gagnaient ! Certains présidents l’espèrent pour leur pays, comme un remède, même passager, à la crise.

Les activités ne s’arrêtent pas là. Il y a cette fin de semaine du cinéma en salle ou en plein air, des nettoyages de villages pour s’activer utilement, une grande virée en motos dimanche, une pièce de théâtre ou le café-poésie en Petite Terre, voire pour les plus gourmands la fondue de fruits frais au chocolat au gîte du Mont Combani…

Et Mayotte ne manque pas d’autres attraits durant les week-end. Plages ou îlots, isolés ou plus populaires, aménagés ou abandonnés, pour passer un moment reposant sur la plage ou participer à un voulé, obligatoirement plus bruyant et animé. Ballades sur les chemins de Grande randonnée, en groupes d’amis, à la recherche des derniers tsousoumbis de la saison, ou pour voir Mayotte autrement. Longer des rivières un peu asséchées en cette saison, marcher sur des tapis de feuilles de bambous, traverser des champs d’ylangs et profiter de leur odeur entêtante, croiser le regard d’un zébu et de ses petits…

Avec ou sans bruit, avec ou sans musique, avec des enfants, des amis ou seul au monde sur une plage ou un des 21 îlots du lagon, actif ou plutôt contemplatif, le week-end est à la carte. Hors de la saison des pluies et avant le ramadan, avant les grandes vacances scolaires, les animations sont multiples, variées et n’attendent que vous !

Alors n’hésitez pas à profiter de Mayotte et de votre week-end !

 

Laurent Canavate

Le conflit continue à la Sodifram

C’est avec détermination et confiance que les cinq salariés de la Sodifram, poursuivis par leur direction pour entrave à la liberté de travailler. À leur tête se trouve Taanlabi Moouhoudhoir Ali, délégué syndical FO et délégué du personnel. Vêtu d’une chemise à carreaux rouges et blancs, son attitude tranche avec celle de Me Monsuf Saïd Ibrahim, défendeur de la Sodifram et plus mesuré. L’avocat a pris la parole en premier et a d’emblée demandé au juge Piazza de prendre une décision à portée pédagogique.

« Ma cliente (NDLR : Ersi Volonaki) permet aux salariés de faire grève, mais ce n’est pas un droit absolu. Les grévistes doivent être responsables, surtout au vu de la fragilité de notre tissu économique » a déclaré Me Saïd Ibrahim. Celui-ci a avancé que le blocage des camions livrant les produits frais avait empêché des salariés de travailler et a provoqué un préjudice important à la Sodifram. Il a également souligné le fait que Taanlabi Mohoudhoir Ali ne respectait pas le Code du travail en ne se présentant pas à son poste de travail depuis des années.

« Madame la présidente, ces agissements nuisent à l’entreprise. Votre ordonnance se doit d’être pédagogique pour expliquer qu’on ne peut pas se permettre de telles pratiques pour exprimer son droit de grève » appuie Me Saïd Ibrahim en demandant une astreinte de 250 € par jour et par salarié à compter de la notification de la décision. Il a également demandé à ce que le concours de la force publique soit employé pour débloquer le dépôt frais si nécessaire.

Ensuite, sont venus à la barre les cinq syndicalistes assignés par la Sodifram. La première d’entre elles a dans un premier temps affirmé que les courriers demandant le retour de Taanlabi Mouhoudhoir Ali à son poste de travail n’avaient pas été notifiés à l’intéressé. Ensuite, elle a affirmé qu’elle ne voulait pas affecter l’activité de la Sodifram.

« Quand on engage un rapport de force, on a un objectif. Le vôtre était-il de faire baisser l’activité et par conséquent d’avoir moins de salariés au travail ? » lui demande la présidente.

« On ne veut pas bloquer la société, mais le matin ils disent des choses, l’après-midi, ils font autre chose ».

Vient une autre salariée, avec un badge FO à la poitrine. Celle-ci affirme à la barre que le syndicat défendra toujours les salariés et que les demandes de rendez-vous avec la direction ont été ignorées. « Notre camarade n’aura pas le temps de nous défendre s’il retourne en magasin », ajoute-t-elle.

« Tout cela est réglementé. Vous avez le droit à un certain nombre d’heures de délégation. Je vois plein de gens mécontents au tribunal du travail, pourquoi ne pas le saisir ? Depuis tout à l’heure, j’entends beaucoup parler de ce monsieur (NDLR : Taanlabi Mouhoudhoir Ali). Je ne vais pas prendre une décision et dire s’il doit ou non prendre son poste de travail. Je suis là pour dire si les conditions dans lesquelles vous exercez votre droit de grève sont légales ou pas », répond Marie-Laure Piazza.

Quelques minutes plus tard, le délégué syndical Taanlabi Mouhoudhoir Ali prend la parole.
Celui-ci reconnaît effectivement qu’il n’occupe plus son poste de travail et qu’il se consacre exclusivement à ses tâches syndicales. Toutefois, il affirme que cela s’est fait avec l’accord tacite de la direction.
« C’est vrai, cela n’a été écrit nulle part, mais pensez- vous que s’il n’y avait pas eu un accord de principe, on m’aurait laissé dans cette position depuis toutes ces années ? » avance-t-il à la magistrate.
Celui-ci s’est ensuite lancé dans un long descriptif de manquements au Code du travail par sa société et il s’est dit étonné de ne pas avoir été averti pour le non-paiement de ses heures non travaillées.

Sur la grève en elle-même, le délégué syndical a accusé la Sodifram de faire remplacer des chauffeurs grévistes par du personnel récemment embauché et ne disposant pas de permis poids lourds. « Vous imaginez bien que cette société est l’une des plus contrôlées de Mayotte et qu’elle n’agirait pas de la sorte », a réagi Me Saïd Ibrahim.

« Vous imaginez bien que je n’avancerais pas de telles choses sans preuve devant un tribunal », lui a répondu le délégué syndical. Celui-ci a rajouté que s’il y avait eu blocage, c’était aussi parce que les camions de maintenance bleus avaient été utilisés pour charger des produits frais en lieu et place des camions frigorifiques, empêchant ainsi la livraison de marchandises fraîches transportées inconvenablement. Il a également rajouté que c’était lui qui avait pesé de tout son poids pour que FO signe la fin de la grève contre la vie chère avant les autres syndicats, ayant pris conscience des enjeux économiques du conflit.
« Je suis à la Sodifram depuis plus de 18 ans, j’aime cette entreprise, mais aujourd’hui, certains cadres nous empêchent de dialoguer », insiste Taanlabi Mouhoudhoir Ali.

Cela n’a pas attendri Me Saïd Ibrahim qui a répété son objectif : que les salariés non grévistes de la Sodifram puissent travailler et que les camions puissent circuler.

La présidente Marie-Laure Piazza ne s’est pas prononcée immédiatement. Son verdict est attendu pour ce matin à partir de 8 h. Mais pour les grévistes, quelle que soit la sanction, cela ne mettra pas fin au conflit. Taanlabi Mouhoudhoir Ali n’a pas reçu une partie de son salaire en mars et en avril et tant que les discussions ne reprendront pas à ce sujet, il est fort à parier que les activités de la Sodifram seront perturbées encore quelques jours.

F.S.

Le nouvel amphidrome est arrivé

On l’a nommé le Georges Nahouda, du nom du fondateur du mouvement de défense des intérêts de Mayotte et précurseur reconnu de la lutte pour Mayotte française.
Le nouvel amphidrome arrivé mardi dans les eaux mahoraises sera réceptionné officiellement ce vendredi par son propriétaire, le conseil général. Daniel Zaïdani qui a félicité hier le chantier naval mauricien qui a livré le navire en deux ans a également indiqué qu’il « sera mis en service lundi prochain pour permettre la révision décennale des autres barges en circulation depuis 2004 ».
Long d’une quarantaine de mètres, le Georges Nahouda transporte le même nombre de véhicules que les deux premiers. En revanche, il fait la différence avec une capacité d’accueil de 233 passagers, se rapprochant ainsi à un tiers près du nombre des passagers à bord des barges. La construction du Georges Nahouda a coûté « plus de 6 millions d’euros », a précisé Daniel Zaidani.
L’amphidrome Georges Nahouda sera ce samedii 14 juin  de 10h à 12h Quai Issoufali en Petite-Terre où les curieux pourront en avant première effectuer une petite croisière.

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Mamoudzou hérite du terre-plein de M’tsapéré

En déclassant trois parcelles d’une superficie de 12 hectares et 10 ares du domaine public, l’État réalise en sus une cession gratuite à la commune de Mamoudzou. Un cadeau de 13 millions d’euros, valeur estimative du terrain. Par cette signature le 14 mars dernier, le préfet permet à la mairie, maître d’oeuvre, d’envisager la construction de projets sur cette partie, laissée en friche à l’heure actuelle.

Il y a quelque temps, la possibilité d’y construire le grand lycée de Mamoudzou avait pourtant été évoquée. Cependant, pour ce faire, il aurait fallu effectuer des travaux importants afin de viabiliser la zone. Compte tenu de la nature des sols, de la proximité avec la mer et de la circulation des cours d’eau, on estime que les seuls travaux préparatoires pour viabiliser la zone coûteraient 13 millions d’euros et au total, le projet d’aménagement imaginé par la municipalité en 2002 pronostique une enveloppe prévisionnelle de 50 millions d’euros.
Cette somme faramineuse constitue un premier handicap pour la commune, car seule l’Europe serait en mesure de fournir une aide suffisante pour réaliser un tel chantier.

L’autre contrainte importante, c’est que le projet d’aménagement doit prendre en compte la circulation sur Mamoudzou, qui est déjà largement saturée aux heures de pointe. De nouvelles infrastructures –bureaux et logements- ne feraient qu’alourdir encore plus la concentration urbaine, là où la logique imposerait un décloisonnement des activités.

En revanche, le terre-plein qui a déjà accueilli des foires commerciales et servi de parking pour des manifestations pourrait accueillir de nouvelles infrastructures sportives, une gare routière, une salle de spectacle, des garages automobiles… Des activités qui nécessitent moins d’aménagements que des logements ou des locaux commerciaux, qui seraient structurantes pour la commune et ne renforceraient pas exagérément la fréquentation automobile sur la rocade.

Une chose est sûre : maintenant que le terre-plein de M’tsapéré entre dans le champ politique, les élus doivent prendre une décision concernant sa destination finale.

A.T.

Les détenus prêts à déménager

La première tranche des travaux de la maison d’arrêt de Mamoudzou devrait être livrée dans la semaine. Dès mercredi, des détenus prendront ainsi possession des 160 places flambant neuves de cette première livraison. Mais les travaux continuent sur le site pour offrir, à terme, 278 places à la nouvelle prison.

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Portes ouvertes au BSMA : La foule toujours au rendez-vous !

20.000 c’est le nombre de personnes qui ont afflué ce week-end vers le village de Combani pour apprécier la journée portes ouvertes du BSMA. Victime de son succès, la foule était si dense qu’au premier jour à l’entrée, quelques personnes se sont plaint de l’organisation, « une porte pour faire entrer tout le monde c’est vraiment difficile lorsqu’on est accompagné d’enfants, surtout avec une poussette », faisait remarquer la famille Moussa. Mais après quelques pourparlers, le problème fut finalement réglé, le lendemain, une porte réservée aux familles avait été installée.

Comme chaque année à la même période, Combani devient le lieu d’attraction d’une grande partie des habitants de cette île. Les familles peuvent ainsi faire profiter à leurs enfants des nombreuses activités tels que la balade en poney, la pêche à la ligne, le tir à la ficelle, etc.
Et les plus grands peuvent aussi se distraire avec du Paintball, du tir à la carabine ou encore un parcours commando sans oublier tous ceux qui sont venus montrer leur talent en chant, danse au sport.

Une cinquantaine de stands se dressait donc ce week-end au sein du BSMA, sans omettre les professionnels qui eux aussi profitaient de ces deux jours pour se faire connaître.

Les officiels, la sous-préfète Sylvie Espécier, les deux sénateurs Ibrahim Mohamed Soilihi et Thani Soilihi, accompagnés de quelques conseillers généraux, ont ouvert la journée à 9h le samedi. Et durant les deux jours, les portes ont commencé à se refermer à 17h. Comme d’habitude, rien n’a été laissé au hasard au niveau de la sécurité, entre les agents de prévention recrutés, les jeunes du bataillon, la gendarmerie de Sada, les patrouilles de sécurité, les sapeurs pompiers et la police municipale. La fouille à l’entrée du site étant le summum.

À la fin de la deuxième journée, le tirage au sort de la tombola a permis à quelques chanceux de repartir heureux avec un cadeau chez eux. Une petite inquiétude tout de même lors de cette nouvelle édition, chaque année, dans le parc, la circulation d’argent est bannie. Mais cette année, certaines personnes ont pu participer à des activités moyennant argent, « une initiative complètement indépendante de nous. Chaque année, nous limitons les risques en faisant plutôt circuler nos billets, qui sont comme vous savez les cocos. Cette année, certains restaurateurs ont peut-être choisi une autre option, c’est leur initiative, pas la notre » tient à préciser le lieutenant Pierre-Michel Paoletti.

DMH

1014 tortues interceptées à l’aéroport

La gendarmerie et la douane ont intercepté 1014 tortues à l’aéroport de Hahaya en Grande Comore en provenance de Madagascar.
Après une décharge du procureur général, les tortues ont été restituées au consulat de Madagascar aux Comores pour être acheminées vers leur île d’origine, selon nos confrères de HZK Presse. Trois personnes ont été arrêtées et le tribunal de première instance de Moroni va ouvrir une information judiciaire avec une commission rogatoire internationale. Cette saisie a été évaluée à 350 000 euros soit 25 millions de Francs comoriens. Pour rappel, les Comores et la République de Madagascar ont ratifié la Convention de Washington qui interdit la vente et le transport des espèces menacées de disparition.

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Nouvelle agression sanglante

Les agressions se multiplient au sud de l’île.
Jeudi en milieu d’après-midi une nouvelle victime a été signalée. Aux alentours de 14 heures, les militaires de la brigade de M’zouazia sont informés de l’agression par arme blanche d’un collégien à Chirongui.
Cette nouvelle exaction est la conséquence des tensions intervillages exprimées depuis le samedi 31 mai dernier, peut rappeler la gendarmerie.
« Alors qu’il descend d’un bus scolaire en provenance de Dembéni où il est scolarisé, il est abordé par deux individus qui lui demandent s’il est originaire de Tsimkoura. Après qu’il ait répondu par l’affirmative, l’un des deux hommes lui assène un coup de couteau au niveau de la jambe droite avant de prendre la fuite. La victime regagne son domicile et est transportée au dispensaire de M’Ramadoudou où elle se voit délivrer un certificat médical mentionnant une ITT de un jour », selon un communiqué du capitaine Fabien Milliasseau, officier adjoint au Comgend de Mayotte.
L’engagement des militaires de la gendarmerie permet d’identifier et d’interpeller rapidement l’un des auteurs. Celui-ci est placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie.
L’auteur du coup de couteau est activement recherché. Jeudi soir, un dispositif de gendarmes mobiles a été à nouveau déployé à Chirongui.

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Les filières déchets se mettent en place

Un premier bilan pour les années 2012 et 2013 vient de paraitre. En 2013, 456 tonnes de déchets issus des filières à responsabilité élargie du producteur ont été collectées, soit 2,15 Kg/hab./an.
A ce jour, il existe 6 éco organismes couvrant les filières des piles, des déchets d’équipements électriques et électroniques, des déchets d’emballage ménagers, des déchets d’activité de soins à risque infectieux, des déchets professionnels d’ameublement, des bouteilles de gaz, des lubrifiants et huiles de moteur usagés et des automobiles. Voici leur activité en détail.

Concernant les déchets d’équipements électriques et électroniques de lampes et néons, l’éco-organisme Recylum est présent à Mayotte depuis l’année 2008. 26 points de collectes existent, mais beaucoup sont « peu fonctionnels » selon le bilan qui annonce que 912 kilos de ces déchets ont été collectés en 2013.

Concernant les déchets d’équipements électriques et électroniques (électroménager), en 2012, au niveau national, Eco-systèmes a collecté 334 000 tonnes de DEEE, soit 7kg par habitant et par an. À Mayotte, en 2012, 61,62 tonnes de DEEE ont été exportées, soit un taux de 0,29kg/an/habitant sur l’année. L’année 2013 a permis la collecte de 24,173 tonnes soit un taux, plus faible, de 0,11 Kg/hab/an.

Les déchets d’emballage ménagers sont traités par Eco-emballages depuis octobre 2013.
L’objectif est de collecter 300 tonnes d’emballages ménagers dès la première année et 1000 tonnes d’emballage an après 5 années de fonctionnement.

Les trois premiers mois de fonctionnement ont déjà permis de récolter 38.8 tonnes de déchets grâce aux 162 Tri-O installés dans 52 points de collecte.

Concernant les piles, dont la filière est assurée par Corepile depuis 2011, une dizaine de points de collecte existent, mais les chiffres ne sont pas disponibles pour les années 2012 et 2013.

Les déchets d’activités de soins à risques infectieux sont récoltés par Dastri. 17 points de collecte dans les pharmacies et un au CHM se sont mis en place dès février 2014.

Enfin, la filière des déchets d’éléments d’ameublement professionnels est assurée par Valdélia, sous contrat avec Star. Un point de collecte a été mis en place, mais aucun chiffre n’est pour le moment disponible.

Il existe 11 filières à couvrir. Sont en phase de mise en place : les médicaments non utilisés (Cyclamed), les déchets diffus spécifiques ménagers (Ecodds), les déchets d’ameublement (Ecomobilier), les produits de l’agrofourniture (Adivalor), les pneumatiques usagers et batteries d’automobile (Aliapur et Avipur), les consommables et bureautiques (aucun éco-organisme).
Restera à créer les textiles usagers (Eco-tlc), les papiers graphiques (écofolio), les mobiles homes (Eco mobile homes) et les fluides frigorigènes fluorés.

Mais là où il n’existe pas d’éco-organisme, des démarches locales se mettent souvent en place.

C’est notamment le cas pour les pneumatiques et batteries. Les metteurs sur le marché et Enzo recyclage assurent la collecte qui représente 116 tonnes de pneus, soit 25 % des importations et 36.37 tonnes de batteries pour 2013, soit 33 % des importations.
Pour les huiles de moteur et lubrifiants, c’est la Star qui collecte les déchets, environ 195 tonnes en 2013. Les véhicules hors d’usage sont collectés par Enzo recyclage qui a récupéré 1112 véhicules hors d’usage en 2013, soit 787 tonnes.

Trois distributeurs locaux Enzo, Siemag et Somagaz Mayotte vendent des fluides frigorigènes aux installateurs locaux. Ils complètent à chaque achat un registre de vente des gaz qui est consultable par tous. Les distributeurs refusent actuellement le retour de la bouteille de récupération.

Pour les consommables bureautiques, il n’y a pas d’organisation collective à Mayotte. Une entreprise a mis en place la reprise du 1 pour 1, Encr’Eco. Elle assure le remplissage des cartouches d’encre. Enzo assure le traitement des déchets de cartouches d’encre non réutilisables.

Édito : Nouvelle géopolitique de l’océan Indien

Certains évoquent ce prix pour la seule usine de liquéfaction de gaz qui va être construite à 400 km au nord de Pemba, à Palma, vers la frontière tanzanienne, dont la première production sera exportée vers 2018. Et seuls deux blocs ont dévoilé une partie de leurs ressources. L’exploration continue sur les 6 blocs, dont le n°6 avec le Français Total.

Entre 1993 et 2012, le PIB du Mozambique a augmenté en moyenne, selon la Banque mondiale, de 7,4% par an. Cette hausse devrait être de 8,5% en 2014 et 2015. La Banque mondiale estime que les revenus provenant du gaz et revenant à l’État mozambicain pourront se situer entre 5 et 10 milliards de dollars par an lorsque l’exploitation démarrera, et une vitesse de croisière ne serait atteinte que vers 2030…

Mais la semaine dernière, le 2ème gros opérateur présent sur place, l’américain Anadarko, a démarré l’exploration onshore (à terre), pour espérer trouver « autre chose que du gaz » !… Le mot a du mal a être lâché sur place, tant il fait peur, mais il semble probable que du pétrole soit présent dans la zone. Cela provoquerait un 2ème cataclysme, encore plus gigantesque. En deux années, le Mozambique est déjà surnommé « le petit Qatar » et la zone est devenue un acteur majeur au niveau mondial.

Avec une réserve de gaz exploitable sur la zone de Pemba déjà établie à 18 milliards de barils équivalent pétrole (BEP), et les découvertes sur toute la côte tanzanienne et au sud du Kenya (qui vient de mettre aux enchères 46 blocs), l’Afrique de l’Est pourrait fournir environ 300 millions de BEP de gaz naturel liquide par an, principalement à l’Asie, très gros demandeur. Le Mozambique deviendrait un important exportateur mondial, derrière le Qatar et l’Australie, rapporte le spécialiste Benjamin Augé, dans un rapport publié le mois dernier par l’Institut français des relations internationales.

Les chiffres impressionnent, mais la réalité est déjà là, aux portes de Mayotte. 8.000 expatriés sont attendus à Pemba d’ici 2015, Pemba dont la nouvelle aérogare vient d’être livrée et où les travaux de construction de logements en dur n’arrêtent pas. Les immeubles sortent à peine de terre, avec des étais en bois de palétuviers… L’activité ne va pas manquer ces prochaines années et c’est pour cela qu’une délégation d’une vingtaine de chefs d’entreprises réunionnais, conduite par le président de la région Dider Robert, sera à Maputo et Pemba dans 15 jours.

A Madagascar, en face, de l’autre côté du canal, Total a ouvert un bureau à Majunga pour lancer l’exploration, première étape avant d’estimer d’éventuelles réserves et lancer l’exploitation. 24 blocs ont été mis sur le marché sur toute la côté malgache du canal de Mozambique. Aux Comores aussi l’exploration est lancée. Le secteur du gaz et pétrole demande d’énormes investissements, des milliards de dollars, que se partagent des opérateurs internationaux. Il génère aussi des activités annexes de construction, d’approvisionnement divers, des plus techniques à la nourriture.

Les centaines d’expatriés déjà présents à Pemba sont à deux heures d’avion de Maputo, mais seulement à une heure de Mayotte, territoire français, européen, rassurant, sécurisant. Lancés dans des chantiers terrestres ou sous-marins titanesques, ils sont logés dans l’un des trois hôtels de la ville, de 150 à 300 dollars la nuit, souvent pleins et en pleine expansion. Ils consomment essentiellement des produits importés d’Afrique du Sud, très loin au sud et plus chers qu’à Mayotte…

Ces expatriés sud-africains, américains, canadiens, portugais, australiens ou français sont demandeurs de loisirs, de plongées ou de ballades dans le lagon, pour souffler, de restaurants, de supermarchés, de médecins, dentistes ou opticiens. Ils sont demandeurs de pâtisserie, de fromages, de boites de nuit et de bars. Ils ont parfois besoin de recevoir rapidement une pièce détachée. D’autres pensent à installer leur famille à Mayotte, pour la santé ou l’éducation, et pouvoir venir les voir le week-end.

Mayotte ne peut pas, ne doit pas passer à côté de ce potentiel pour son développement. C’est une voie de plus, à côté du lagon pour le tourisme et l’aquaculture, à côté de la formation de sa population et de ses voisins. Les compétences manquent cruellement à Pemba, en informatique, en garagistes, en production agricole…

Avec ces découvertes de gaz, et peut-être de pétrole, autour d’elle, au Mozambique et en Tanzanie, à Madagascar ou aux Comores demain peut-être, et en attendant que des explorations soient engagées dans les eaux françaises qui nous entourent, Mayotte doit se positionner, agir. Mayotte a une carte importante à jouer et les premiers arrivés seront servis.

La France est présente au milieu de cet immense champ gazier, en plein milieu du canal de Mozambique, avec Mayotte, son port, son aéroport international, ses infrastructures, ses entreprises, ses normes et ses compétences. La France, à travers le chantier naval des Constructions maritimes de Normandie vient de vendre 200 M€ de chalutiers de pêche et patrouilleurs militaires et forme la marine mozambicaine. Anadarko envisage d’installer une base logistique à Mayotte…

Les cartes de la géopolitique de l’océan Indien sont en train d’être rebattues, Mayotte doit y prendre part, y trouver sa place.

 

Laurent Canavate

Drogue de synthèse : Environ 10 kilos saisis

Mais l’enquête sur commission rogatoire n’a véritablement commencé qu’il y a quatre mois sur instruction du juge Hakim Karki. Les molécules utilisées imitent les effets du cannabis, mais de manière décuplée, sans réel rapport avec le « joint habituel ».

La police, la gendarmerie et des spécialistes des douanes judiciaires venus de métropole ont uni leurs forces pour mettre à bas le réseau.
Au total, ce sont quatorze personnes qui ont été interpelées dans la journée de mardi, principalement à Mamoudzou et en Petite-Terre.

Deux d’entre elles, originaires de la métropole, ont été identifiées comme les têtes du réseau et les importateurs. L’un d’eux était un agent du conseil général. Il a été placé en détention provisoire hier soir à la Maison d’arrêt de Majicavo par le juge des libertés. Les autres personnes en garde à vue sont des consommateurs et des revendeurs, toutes sont majeures. Pour certains, ils encourent de 3 à 5 années de prison, plus, si la molécule répertoriée est effectivement classifiée comme drogue dure.

Les autorités ont retrouvé environ trois kilos de drogue en poudre et saisi 30 000 euros sur le compte des trafiquants, plus 6 000 euros de biens matériels qui ont probablement été acquis par la vente de drogue et ont servi à son écoulement. Ils ont déduit qu’un peu moins de 10 kg de drogue avaient été importés depuis la Chine ou l’Inde par colis postaux.

La drogue en poudre était mélangée au tabac à l’intérieur des sachets de tabac à priser. Elle était revendue entre 5 et 10 euros le gramme, ce qui en faisait un produit plutôt bon marché.

Parfois on utilisait un diluant pour l’agglomérer au tabac. Mais la composition de la drogue changeait en permanence avec la modification de certaines molécules, ce qui en fait un produit instable en termes d’effets physiologiques.

Au départ, il semble que le dosage était approximatif, si bien que certains consommateurs aient pu développer des comportements proches de consommateurs de crack. Les effets de cette drogue sur l’organisme se traduisent par de l’agressivité, de l’euphorie délirante ou au contraire une apathie totale au bout de quelques bouffées.

Elle provoque chez les consommateurs un phénomène d’accoutumance « proche de celle du crack », selon le procureur Joël Garrigues.
Les dégâts de cette drogue sur le cerveau pourraient aussi être dévastateurs en fonction des molécules et du dosage employés. Certains prétendent que d’autres fournisseurs pourraient faire leur apparition après ce démantèlement, en fonction de la demande locale.

« Les personnes interpellées seront traitées comme des consommateurs et des vendeurs de drogue dure » a asséné le procureur hier lors de la conférence de presse au tribunal correctionnel.

Il compte accroître la surveillance en ciblant les colis postaux importés depuis l’Asie. En métropole, les autorités ont déjà opéré près de 60 saisies de drogues de synthèse, mais aucune affaire de la sorte n’a encore touché La Réunion.

Adrien Theilleux

Chimique : le réseau démentelé

Mardi matin, une opération coordonnée des forces de l’ordre dans les quatre coins de l’île a permis d’interpeller une quinzaine de personnes soupçonnées d’avoir un lien avec le trafic de la drogue de synthèse. La police nationale était secondée par la gendarmerie et les agents des douanes judiciaires en différents endroits de Mayotte.
En tout, c’est une centaine d’agents, dont 60 gendarmes et 35 policiers qui ont agi de concert sur commission rogatoire du juge de Mamoudzou. Seul un suspect potentiel n’a pas été trouvé au terme des opérations.
L’investigation a été lancée par le juge il y a plusieurs mois. L’opération visait la tête du réseau et à démonter la filière d’importation du produit qui est expédié par colis depuis la Chine ou l’Inde. Les mis en cause pensaient qu’ils pouvaient importer ces produits sans difficulté. C’était sans compter sur la législation et en particulier le code des douanes.
Les 15 personnes interpellées et placés en garde à vue depuis hier seront déférées aujourd’hui au tribunal correctionnel de Kawéni.

Plus d’infos dans le Flash Infos de ce jour. 


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