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Un gang de cambrioleurs violents interpellé

Le 24 juin, alors que toute une série de vols avec violences avait eu lieu dans le quartier de la Convalescence, une équipe de la brigade de sûreté urbaine, spécialisée dans les cambriolages mettait en place une surveillance, munie d’un trombinoscope avec des descriptions assez précises de plusieurs individus aperçus sur les lieux des vols.
À 12h30, trois adolescents au signalement correspondant sont interpellés rue des 16 Villas. Conduits au commissariat, ils sont présentés à plusieurs victimes.
L’un des mis en cause est innocenté, mais les deux premiers sont formellement reconnus.
Les investigations permettent de « remonter » six affaires de vols avec violences et avec arme, commis dans le même secteur depuis le 13 juin.
Le plus petit des mis en cause, tout juste âgé de 16 ans est identifié sur les vols les plus violents où il avait fait usage de son arme en causant des blessures allant de 2 à 10 jours d’ITT.
Le plus âgé, mineur tout de même, était identifié sur la totalité des vols. Après avoir menti sur leurs rôles respectifs et même sur leur identité durant les auditions, ils ont fini par reconnaître les faits devant l’identification formelle des victimes et les éléments découverts en perquisition.
Ils ont été présentés au Parquet jeudi et sont mis en examen.

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Les avocats manifestent

Une quinzaine d’avocats du barreau de Mayotte ont manifesté jeudi matin devant le tribunal de grande instance à Kawéni. Ils rejoignaient un mouvement national qui s’inquiète du mode de financement de l’aide juridictionnelle en France, non acté encore par le gouvernement.
Ce dispositif permet aux Français et étrangers entrés régulièrement sur le territoire d’obtenir une aide financière pour payer un avocat et donc mieux défendre leurs droits.
Jusqu’au 31 décembre 2013, son financement était assuré en partie par les justiciables ayant les moyens de prendre un avocat et qui payaient une taxe. Depuis, la garde des Sceaux Christiane Taubira a supprimé cette taxe, mais elle n’a pas annoncé un autre mode de financement.
Parmi les propositions figure notamment la possibilité de faire reposer en partie ce financement sur les cabinets d’avocats. Certains estiment que cela va engendrer une justice à deux vitesses où ceux qui ont les moyens seront défendus et pas les autres.
L’aide juridictionnelle concerne de 60 à 70 % de la clientèle des avocats mahorais, soit une très grande partie de la population de l’île.

Plus de détails dans le Flash Infos de vendredi.

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15 000€ pour la protection de l’environnement

Ouangani continue à faire l’actualité, mais cette fois il ne s’agit pas de jeunes qui s’affrontent et cassent tout sur leur passage. Il existe bien des jeunes plus avisés, notamment certains qui oeuvrent pour la protection de l’environnement dans cette localité dite agricole. Kamarizaman Soilihi fait partie de ceux pour qui la protection de l’environnement est un impératif.

Le jeune instituteur est revenu hier de Paris avec des étoiles plein les yeux et même avec une sensation que tout cela n’est pas réel. Il faut admettre qu’il y a de quoi se réjouir. Il s’était envolé le weekend dernier en direction de Paris pour aller représenter l’AHPE, l’association de Hapandzo pour la protection de l’environnement au trophée des associations.
Le trésorier et membre fondateur de l’association créée en 2004 n’est pas peu fier de cette prouesse.

Le trophée des associations organisé par la Fondation EDF a été créé en 2009 pour récompenser les associations qui mènent des actions de terrain auprès des jeunes pour la protection de l’environnement, l’accès à la culture, contre l’exclusion et pour la solidarité.
Plus de 700 associations venues de toute la France et des Outremer ont participé à ce concours. Au final, seules 32 ont été sélectionnées dans cinq catégories : accès à la culture, lutte contre la précarité, lutte contre les discriminations, santé et prévention des comportements à risque, environnement et éducation à l’environnement.

C’est donc dans la catégorie éducation à l’environnement qu’ils ont été primés et reçu le « coup de chapeau des jurys ». Arrivée à la deuxième place, l’association touche 15 000 euros sous les applaudissements de Laura Flessel, la marraine des trophées de cette année.

C’est grâce au projet « Un enfant, un arbre », réalisé en 2011 qu’ils ont été remarqués. Le projet réalisé dans leur village de Hapandzo dans la commune de Ouangani invitait des élèves de CM2 à reboiser les abords de la rivière de Coconi qui puise sa source dans les hauteurs de Coconi et de Valarano. La rivière traverse le village pour trouver son embouchure dans la baie de Chiconi. À travers ce projet hautement pédagogique, il y avait la sensibilisation des enfants à la problématique de la protection de l’environnement sur notre île. Mais aussi, en attribuant un arbre à un enfant, ce dernier était impliqué dans sa sauvegarde.

C’est grâce aux membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature, présents à Mayotte, qu’ils se sont présentés au trophée des associations sans vraiment y croire.
Mais au final, ils se rendent compte avec stupéfaction que leur travail est reconnu. Et c’est aussi, avec déception, qu’ils réalisent qu’à Mayotte où l’écosystème est menacé, là où ils oeuvrent que la reconnaissance manque. « Ni mairie, ni conseil général, ni État », complète le président de l’association Anoir Bacar Mcolo, n’a soutenu l’association. « 15 000 euros c’est plus de cinq ans de subvention », ose à peine croire Zaman, comme on dénomme généralement le jeune trésorier qui a déjà d’autres projets en tête.

Kalathoumi Abdil-Hadi

Édito : Le consensus mou tue la France… et Mayotte

 

Cette tendance, qui découle du politiquement correct, affadit tous les points de vue. Cette quête de la recherche permanente du consensus (impossible !) génère un immobilisme impressionnant, dramatique en cette période de crise. Tout est dans la mesure, voire la demi-mesure…

Les axes forts, les volontés affirmées, les ambitions visionnaires, les projets à long terme ne sont pas possibles au pays du consensus mou. Il faut baisser la tête, ne pas exacerber les différences, intégrer, lisser, s’uniformiser, chercher de bonnes excuses à tous les actes et tous les propos, même les pires. Il faut faire amende honorable, reconnaître ses erreurs, mais ne pas se remettre en question, ne pas remettre l’autre en question. Le respect à tout va, l’égalité comme dogme ont généré leurs démons qui se servent de la démocratie… contre elle-même.

Au jeu du tout se vaut, le pire arrive facilement, sans être freiné dans sa progression. Internet y a participé et a amené sa machine à lisser toutes les infos, tous les actes, tous les évènements. Plus rien ne se dégage du lot. Il n’y a plus de relief, plus le temps de la mise en perspective, de l’approfondissement. C’est le règne du superficiel. Le chômage de millions de concitoyens occupe (presque) autant de temps que les amours cachés de Benzéma et Rihanna. Les milliers de morts chaque année sur la route ou du cancer sont bien moins exposés que le dernier épisode d’une série à succès. Les échelles de valeurs, de grandeurs se perdent. Le principe même des valeurs a été jugé réactionnaire et condamné au bûcher des âmes bien-pensantes.

Le consensus mou affadit. La fin de l’autorité dans les écoles, sur les enfants, a généré des dégâts et est en partie responsable de la violence des jeunes, avec la banalisation de la violence et des armes à la télévision. L’absence de courage face à la moindre manifestation fabrique de l’immobilisme dans un monde qui bouge et avance sans nous. La France va mal et tout va bien… La recherche permanente de la réélection, dans un système où la politique s’est professionnalisée – et faute d’une nouvelle république mettant notamment fin au cumul des mandats – conduit à flatter la croupe des vaches plutôt qu’à s’attaquer aux véritables problèmes d’emplois, de sécurité, d’avenir pour la jeunesse.

Le consensus mou tue la France… et Mayotte. Pour ne pas faire de la peine à l’un, pour ne pas s’attirer les foudres d’un autre, pour être apprécié par tous, on sacrifie le futur, depuis des années. On s’endette pour financer notre manque de courage.

Pour ne pas se fâcher avec les syndicats, on accepte tout et même les pires décisions. Pour ne pas faire de vague au présent, on détruit tout espoir pour le futur, pour nos enfants. La complexité du monde actuel, les interconnexions, les conséquences en cascades, les liens familiaux, politiques, les réseaux qui s’entremêlent ont provoqué un immobilisme, ont généré un consensus mou, une avalanche de règles et de contre-règles, de droits et de passe-droits.

Le courage a disparu du vocabulaire, la force de conviction, la vision d’avenir, l’espoir se sont retranchés depuis la fin de la dernière grande guerre, juste après l’héroïsme. Pour éviter de replonger dans la barbarie, dans la guerre, les dirigeants ont parfois avalé des couleuvres, puis y ont pris goût, estimant que c’était le prix à payer. Toute forme d’autorité, tout antagonisme, toute violence a disparu des discours des dirigeants. Mai 1968 a ainsi marqué la France. Ce mois a apporté beaucoup de choses positives, mais a aussi généré des excès dont les conséquences se font encore sentir.

La force, la virilité, l’ambition ont du être tus, cachés, enfouis. Ils risquaient de nous (re)conduire à l’affrontement, à l’émergence de démons. On est ainsi passé du temps de la guerre au temps de la négociation. Il a fallu organiser de grandes tables rondes, des séminaires, des conférences, essayer de trouver un accord. La dictature de la majorité a alors laissé la place à la dictature des minorités. Mais la confrontation n’a pas disparu de tous les esprits. Et à la moindre manifestation, soucieux de préserver l’ordre public, l’autorité a reculé. Il fallait éviter à tout prix d’être taxé de fasciste.

Les ambitions n’ont plus leur place dans ce fonctionnement étriqué. Et quand les Trente glorieuses ont pris fin, quand il a fallu se rabattre sur les merles, personne n’a accepté et personne n’a su l’imposer. Le courage avait disparu du langage des responsables politiques.

Quand il fallait alléger les fonctions publiques, augmenter la productivité, l’efficacité, quand il fallait mieux former, réorienter, investir pour l’avenir, il n’y avait plus personne, plus de moyens. Il faut parfois accepter des décisions personnelles difficiles, pour sauver l’essentiel. Il faut pour cela de l’espoir.

Il est temps de solder cette période issue de la guerre et de ses horreurs. Retenir des leçons est indispensable pour éviter que se reproduisent de tels drames et pour avancer. Mais il est temps de (re)donner sa confiance à des hommes et des femmes, de (re)valoriser le courage, l’ambition collective, le travail pour les autres. Il est temps que la politique (re)trouve toute sa grandeur dans la conduite d’un peuple, d’un groupe d’individus. C’est aussi valable dans tout autre groupe humain, dans toute entreprise, dans toute association, dans toute équipe.

Contrôlé, avec des contre-pouvoirs, un homme politique doit pouvoir nous guider sur le chemin qu’il nous a proposé. Nous devons l’accompagner, l’appuyer, avec courage et notre travail, nos idées, nos points de vue. Pour une simple et bonne raison : car nous sommes dans la même barque.

Laurent Canavate

Le sénateur Thani favorable aux peines alternatives à la prison

Désengorger les lieux d’incarcération tout en individualisant les peines alternatives permettant de préparer une insertion dans la société, c’est l’un des objectifs que se donne la Garde des Sceaux Christiane Taubira avec sa réforme pénale.
Examiné au début du mois par l’Assemblée nationale, le texte a été présenté aux sénateurs hier et avant hier.

Le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi est intervenu pour soutenir le projet de la ministre.
Pour celui qui est avocat et président de l’association Tama, la politique pénale de la droite a fait exploser le taux d’incarcération lors des dix dernières années.

« En 13 ans, la population carcérale a augmenté de 44 %. Alors de deux choses l’une : ou bien la délinquance a explosé dans des proportions étonnantes, ou bien la justice emprisonne davantage. Si l’on procède à un examen de bonne foi de la situation, on observera à l’évidence que la justice est plus sévère : la moyenne des peines fermes d’emprisonnement est passée de 8,7 à 11,3 mois entre 2007 et 2011. Et 30 % des peines prononcées (hors contentieux routier) sont de la prison ferme – contre 5,5 % en Allemagne », a-t-il affirmé.

Thani Mohamed Soilihi a également rappelé que le taux d’occupation carcéral moyen en 2012 était de 119,38 % en France par rapport aux places disponibles. Ce taux atteignait des records en Outre-mer (223 % à Majicavo, 234 % à la maison d’arrêt de Nouméa ou encore 306 % à Faa en Polynésie) et par conséquent, il fallait y mettre un terme.
Pour lui, l’incarcération coûte beaucoup plus cher qu’un suivi au bracelet électronique (32 000 € annuels plus 150 000 € par place à construire contre 10,43 euros par journée avec bracelet électronique) et surtout favorise la récidive.

« De nombreuses études ont également démontré que la vie en prison, où l’on peut côtoyer des criminels aguerris, fabrique de la récidive. Il s’agit même souvent d’une véritable école du crime ». Une phrase prononcée par un prisonnier, et largement reprise par les médias, illustre très justement cette situation : « vous entrez en prison avec un CAP de voleur, vous (en) sortez avec un mastère de criminologie » a argumenté le sénateur pour justifier la réforme pénale.

La contrainte pénale est donc une mesure qui selon lui permettra aux juges de sanctionner les délits passibles de moins de 5 ans d’emprisonnement et d’entamer des démarches de réinsertion.
« Tout délit mérite une sanction, mais cette dernière doit être utile et garantir la réinsertion du condamné dans la société à sa sortie. »

F.S.

Hirach’ appelle au calme

Attristé par les récentes violences ayant touché les villages de Ouangani et Barakani et de manière générale toute l’île de Mayotte, Hirachidine Saindou, récent champion du monde de kick-boxing, a tenu à s’exprimer.
Il souhaite « soulever les consciences et rappeler quel doit être notre véritable combat ». Voici ses mots :

« L’histoire a été marquée par bons nombres d’événements marquants ainsi que des récits et discours qui nous permettent aujourd’hui de ne pas oublier nos erreurs ou encore nos victoires. Ne cherchons pas à satisfaire notre soif de liberté en buvant à la coupe de l’amertume et de la haine. Mes frères et soeurs, l’heure n’est plus aux conflit, aux tiraillements, à la haine des races. L’époque des coups de fouets est désormais révolue. Nous sommes tous des hommes libres, conscients de cette liberté et conscients de nos actes, bonnes ou mauvaises.
Il n’y a pas de jeune, d’adulte ou de vieux quand on parle d’agressions, de vols, de viols, de meurtres. Nous devons prendre la mesure des choses et agir en conséquence. Aujourd’hui est un temps de honte et de chagrin.
Je saisi cette occasion pour vous parler de la menace insensée de la violence à Mayotte qui a souillé et souille à nouveau notre île et chacune de nos vies. AUCUNE INJUSTICE N’A JAMAIS ÉTÉ CORRIGÉ PAR DES ÉMEUTES OU DES DÉSORDRES SOCIAUX.
Un homme qui poignarde ou agresse un autre homme est un lâche et non un héros, et une foule incontrôlée et incontrôlable n’est que la voix de la folie, pas celle du peuple.
Chaque fois que nous faisons cela, c’est tout Mayotte, les îles Comores, l’Afrique noire qui est dégradée.
Certains de nos élus, de nos dirigeants, de nos forces de l’ordre qui prêchent la non violence à l’étranger oublient de la pratiquer ici chez eux. Certains qui accusent les autres de créer des émeutes ou d’y inciter, les y ont invités par leurs propres comportements ; l’inaction à favoriser le changement.
Certains cherchent des bouc émissaires, d’autres cherchent des conspirations mais une chose est claire : la violence engendre la violence, la répression entraîne les représailles et seul un assainissement de toute notre société peut extirper ce mal de notre âme.
En fin de compte, nous apprenons à considérer nos frères comme des étrangers avec lesquels nous partageons une ville mais pas une communauté, des hommes avec lesquels nous partageons une demeure mais pas un projet commun.
Il ne s’agit pas là d’opinions à débattre. Ce sont des faits à affronter. Ensemble nous pouvons changer le visage de Mayotte.
Nous avons la responsabilité de nous unir pour réaliser cet espoir auquel nous aspirons. Mahorais, comoriens, anjouanais, moheliens, malgaches, africains, n’oublions pas notre histoire, n’oublions pas les maux qu’ont connus nos ancêtres pour nous offrir cet héritage. Avançons ensemble main dans la main vers un bonheur commun. Car si nous choisissons d’être prisonniers du passé, nous n’avancerons jamais.
Ainsi je veux tout particulièrement le dire aux jeunes de toutes origines à Mayotte. VOUS, plus que quiconque, avez la possibilité de réinventer Mayotte, de refaire Mayotte. Nous partageons tous cette terre pendant un court instant. Alors à NOUS de décider si nous passons ce temps à nous concentrer sur ce qui nous sépare ou si nous nous engageons à faire un effort. Un effort soutenu pour trouver un terrain d’entente pour nous concentrer sur l’avenir que nous désirons pour nos enfants et pour respecter la dignité de tous et à chacun.
Il est plus facile de se lancer dans une guerre que de la terminer. Il est plus facile de blâmer autrui que de s’examiner soi même; il est plus facile de voir ce qui nous distingue plutôt que ce que nous avons en commun. Mais il faut choisir le bon chemin et non le plus facile. Il y a une règle essentielle au coeur de toutes les religions, de toutes les communautés : Celle de traiter les autres comme nous aimerions être traités. Et je ne pense pas que les actions entreprises à Ouangani en soient un exemple. »

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L’inhumation de nourrissons sans rite funéraire condamnée

Au début de ce mois, les habitants de l’île se sont réveillés avec stupéfaction après l’annonce dans le journal télévisé du soir, de l’enterrement de cinq nourrissons dans une fosse commune sans qu’aucune prière mortuaire ni toilette ne leur ait été prodigués.

Mais d’où viennent ces petits corps? Du CHM, répond-on, dont les congélateurs renferment encore six corps en voie de subir le même sort. Tollé général dans l’île. Mais qui sont ces familles qui abandonnent leurs nourrissons mort-nés ? Des familles, dans des situations financières difficiles et qui ne peuvent pas payer des sommes pouvant dépasser les 500 euros pour récupérer le corps d’un nouveau-né décédé.

Pour d’autres familles, il s’agit des femmes ayant subi une fausse-couche et sans doute pas au courant qu’il faille récupérer le corps. Mais la législation est, semble-t-il, précise là-dessus : à partir d’un certain mois, il faut un acte de naissance et un acte de décès. Le temps de réunir les sommes et de faire les papiers, les jours passent et la facture augmente puisqu’il faut également payer le cercueil. Les familles se retrouvent dans l’incapacité de payer et partent sans le corps des malheureux enfants. Il parait qu’actuellement 150 corps seraient congelés au centre hospitalier de Mayotte.
Hier, dans les locaux du tribunal du grand cadi, une vingtaine de savants religieux de l’île était là pour condamner ce qui s’est passé au CHM et que « plus jamais sur ce territoire ne se reproduise la même chose ». Le représentant du conseil représentatif des musulmans de Mayotte, Bacar Hamada a expliqué qu’en cas d’absence de la famille, c’est à la communauté musulmane que revient la gestion des corps.

Mais dans ce cas, comment vont-ils faire dans la mesure où il faudrait de l’argent pour récupérer chaque corps, en plus des frais pour les cercueils ? Un des cadis présents a demandé « pourquoi diable maintenant ça ne marche pas alors qu’avant si? ». C’est une question à se poser en effet. Ça ne marche plus aujourd’hui parce que la législation change en matière de traitement des morts, et pour des raisons sanitaires, l’ARS exige que les corps soient transportés par les pompes funèbres, et qu’au-delà de 48 heures, le corps soit scellé dans un cercueil. Les choses changent sans que les mentalités ne suivent, sans non plus qu’il y ait eu des explications pour que les mentalités évoluent. Aujourd’hui, on en arrive à des aberrations où l’on entend que des corps d’enfants sont ensevelis dans une fosse commune et qu’une centaine d’autres pourraient subir le même traitement. Les cadis rattrapent le train en marche et essayent de reprendre le sujet en main et par la même occasion d’affirmer leur autorité religieuse déchue.

Dans une île où il n’y a pas de chambre mortuaire pour faire la toilette des morts, comment pense-t-on que la population agit ? Elle fait comme elle a toujours fait depuis la nuit des temps, « sauf qu’en face on lui dit qu’il faut que ça cesse sans rien proposer de plus », arguent certains. Aujourd’hui, à part condamner, les cadis n’ont aucun moyen d’action. Ils attendent la rédaction de la convention avec le centre hospitalier pour connaitre les champs d’action qui leur seront accordés.

Kalathoumi Abdil-Hadi

Le pacte de solidarité et responsabilité Outremer dévoilé

C’est au mois de janvier dernier que le président de la République a publié ce pacte.
C’est à l’île de La Réunion, après son passage à Mayotte, que George Pau-Langevin, la ministre des Outremer, devant les membres du conseil économique, social, environnemental et régional a présenté les principales modalités pour l’application du pacte dans les DOM.

Ainsi pour les ménages, la mesure s’appliquera dans l’intégralité comme dans l’Hexagone, dans le but de relancer le pouvoir d’achat des salariés et des ménages modestes. Il devrait donc y avoir des allègements de charges salariales, réduction d’impôt sur le revenu et revalorisation des prestations et des petites retraites.

Les entreprises, elles, bénéficieront des allègements de la fiscalité prévue au niveau national avec la suppression de la contribution sociale de solidarité des sociétés, allègement de l’impôt sur les sociétés. La mesure devrait apporter 150 millions d’euros. Les entreprises ultramarines pourront également prétendre à des allègements du coût du travail par une baisse des cotisations familiales et la suppression des charges de sécurité sociale pour le SMIC.

Le crédit d’impôt compétitivité et emploi, autrement appelé CICE, augmentera de 50%, avec un apport de 160 millions d’euros environ aux entreprises ultramarines.

Le gouvernement estime que la croissance devrait être de 7,5% en 2015 et de 9% en 2016. Dans ses calculs, c’est plus de 400 millions d’euros en faveur de la croissance dans les Outremer.

Météo-France lance un site pour Mayotte

Météo-France a lancé le 19 juin 2014 un nouveau site internet pour Mayotte : www.meteofrance.yt.
Sur ce site, chacun pourra trouver toute l’information météorologique et climatique dont il a besoin au quotidien pour anticiper les risques météorologiques, s’informer sur le temps attendu pour les jours à venir, consulter les prévisions marines et accéder aux données passées et aux observations en temps réel.
Très complets et s’appuyant sur de nombreuses cartes interactives, ces sites proposent un graphisme épuré, misant sur la clarté et la légèreté.
On pourra notamment y retrouver toutes les informations sur la vigilance météorologique ainsi qu’une rubrique « Cyclone » enrichie et également une rubrique « Marine « , donnant accès à des prévisions par zones côtières et sur les principaux ports pour les 3 prochains jours.

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Une championne du monde en ambassadrice du karaté

Le Comité départemental de karaté et des disciplines associées de Mayotte (CDKDAM) est en mission depuis plusieurs semaines : celle de promouvoir leur discipline pour son développement.

En début du mois, le comité faisait venir le cinquième Dan et diplômé d’Etat, Georges Hafizou, pour, entre autres animer des stages de combat.

Ce week-end, une nouvelle pointure du karaté ultramarin s’est présentée sur notre île, en la personne de Lucie Ignace, championne du Monde aux championnats du monde de karaté 2012 à Paris.
L’effet médiatique attendu par le CDKDAM s’est produit : la plupart des médias mahorais, habituellement réticent lorsqu’il s’agit de parler sport – et particulièrement karaté – a suivi l’événement. Une belle promotion pour la discipline.

Comme Georges Hafizou, Lucie Ignace, originaire de La Réunion a à son tour donné de sa personne et fait valoir quelques-uns de ses talents de karatéka à travers stage et tournoi.
La jeune femme de 21 ans a fini son séjour par une remise de médailles et de diplômes, dimanche soir au collège de M’gombani, à l’issue de la coupe interclubs de karaté de Mayotte.

Les trois clubs mahorais de karaté (Kahani, Tsararano et Doujani) étaient bien évidemment présents pour ce tournoi au goût spécial.
Les jeunes karatékas ont passé leur week-end entre démonstrations, combats et photos souvenirs au côté de la championne du Monde 2012 des moins de 55 kg.

Lucie Ignace repart ce lundi matin à la Reunion. Passée chez les moins de 61 kg, elle prépare les prochains championnats du monde, en novembre prochain en Allemagne.

I.M

Nuits de vandalisme à Ouangani

Dans la commune de Ouangani, les bagarres entre les jeunes des villages de Ouangani et de Barakani durent depuis près de 3 ans. Mais ce week-end, la violence est montée d’un cran.
Tout commence par le passage à tabac d’un jeune de Ouangani vendredi soir rue Bamana à l’entrée de Ouangani. Une quinzaine de jeunes s’en sont pris à lui et ont démoli sont scooter.
Le soir même, une soixantaine de jeunes mènent une expédition punitive contre des véhicules à Barakani.
Dans la nuit de samedi à dimanche, ce sont cette fois des gens, adultes et mineurs de Barakani qui « attaquent » l’entrée de Ouangani. Entre minuit et 3h, c’est jets de pierre contre les véhicules et les vitres des maisons, certains pénètrent dans les habitations et brisent de la vaisselle. Les habitants sont terrorisés.
Dans la journée de dimanche une réunion de conciliation entre villageois se tenait à la mairie. Sans succès puisque dans le même temps, des voitures des habitants de Ouangani village étaient caillassées et un barrage était dressé devant l’école maternelle de Barakani. Le soir même, les villageois de Ouangani sont à nouveau descendus à Barakani, cette fois pour s’en prendre aux habitations.
Si aucun blessé n’est à déplorer sur ces trois nuits de vandalisme, les villageois pointent du doigt l’inaction de la mairie et de la gendarmerie. Pour cette dernière, l’action sur le terrain est rendue difficile car les casseurs sont des groupes très mobiles qui se livrent à un jeu de cache-cache et qu’il est difficile de les distinguer des autres villageois. Par ailleurs les méfaits ont lieu de nuit, lorsque les effectifs sont les plus réduits. Le maire ne dispose pas d’assez de policiers municipaux pour résoudre le problème.
Des renforts de gendarmerie ont été posté à l’entrée de Barakani lundi matin pour éviter de nouveaux heurts.

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La Réunion : le volcan s’est réveillé

Le Piton de la Fournaise vient d’entrer en éruption au cours de la nuit de vendredi à samedi, à 1h35 du matin, annonce l’observatoire volcanologique.
La lave a jailli à proximité du sommet, à près de 2500 mètres d’altitude, sur le flanc sud-est du volcan. Une coulée descend vers le sud-est, visible depuis le piton de Bert situé au bord de l’enclos.
Elle était visible également depuis le Grand-Brûlé, témoignent des habitants du village du Tremblet qui ont aperçu les premières lueurs quelques dizaines de minutes après la fin du match opposant la France à la Suisse.
Entre-temps, le mauvais temps semble avoir commencé à s’installer sur le sommet du volcan.

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Les chiffres de l’immigration

A l’occasion de son passage sur notre île, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve s’est rendu dans les locaux des bureaux de la réglementation et de l’immigration, pour une séance de rencontre avec les agents en plein travail.
Ce fut pour lui l’occasion de réaliser l’ampleur de la situation en 
passant devant les demandeurs de carte de séjour attendant à même le sol, au soleil, dans l’espoir que leur nom soit appelé. Ce fut également l’occasion d’évoquer les chiffres de l’immigration à Mayotte. En voici quelques-uns :

– 60 000 personnes accueillies chaque année
– 16 500 cartes de séjour délivrées
– 1200 dossiers traités par mois
– 90% des cartes de séjour délivrées sont pour une durée de un an.
– 16 000 reconduits à la frontière chaque année, autant que la France métropolitaine
– Augmentation de 20% des interceptions en mer depuis le début de l’année.

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Vol de chèvres à Tsingoni

Dans la nuit de lundi à mardi, un éleveur a constaté que des voleurs s’en étaient pris à son cheptel caprin, sur son exploitation à Tsingoni.
Les malfaiteurs ont emporté les chèvres adultes, soit une douzaine de bêtes, délaissant les juvéniles. D’après cet éleveur, d’autres vols auraient été commis durant cette nuit dans le secteur, dont un vol de bétail et un vol de voiture.
La gendarmerie invite les victimes à porter plainte.

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La chèvre de Monsieur Rivo

En marge de la visite ministérielle, les instituteurs organisaient une manifestation, parce que, semble-t-il, les mécontentements ne manquent pas dans la profession.
Cette fois-ci, le thème était « les discriminations, ça rend chèvre » pour dénoncer une différence de traitement entre les fonctionnaires locaux et ceux mutés à Mayotte.
C’est ainsi qu’une poignée de neuf instits est descendue dans la rue avec une chèvre en laisse, vêtue d’un t-shirt. Devant la mairie de Mamoudzou, ils ont voulu déployer leur banderole, mais une vingtaine de gendarmes et policiers les en dissuadent.
Les instits sont toujours en lutte pour une allocation familiale de droit commun, disent-ils. « Département=rectorat, ou encore zéro pointé pour l’école, tous coupables et tous responsables » pouvait-on lire sur les banderoles qu’ils ont finalement pu ouvrir loin des regards ministériels. Il n’y aura pas d’annonce au sujet des instituteurs, même si Rivo, le leader du Snuipp a demandé au ministre d’appuyer leur cause en cas de réunion interministérielle au sujet de leurs revendications.

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Éboulement meurtrier à La Réunion

Deux randonneurs sont décédés, victimes d’un glissement de terrain qui s’est produit ce mardi 17 juin, à proximité de la plaine des Palmistes, sur l’île de la Réunion.
Alors qu’ils effectuaient une randonnée sur le sentier d’accès à la cascade Biberon, un groupe de randonneurs d’une même famille s’est retrouvé piégé par un éboulement d’un pan de rochers les surplombant. Deux d’entre eux n’ont pas survécu, quatre autres sont blessés, dont deux sérieusement.
Plus de 60 sapeurs-pompiers, gendarmes du peloton de gendarmerie de haute montagne et médecins ont été mobilisés. Parallèlement aux opérations de secours, la sécurisation du site est en cours.
Aucune pluie significative ou une quelconque activité sismique n’était ces derniers jours évoquée dans ce secteur, pouvant laisser présager la survenance d’un tel événement.

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2015, un meilleur accueil des demandeurs de carte de séjour

Le ponton de Mamoudzou était inaccessible à partir de 9h du matin hier.

Des policiers à toutes les intersections présagent aussi d’une circulation bientôt perturbée.
Les policiers sont au taquet, il faut dire que leurs ministres sont là et ils n’ont pas droit à l’erreur. Mais c’est d’abord à la préfecture que se rendront Bernard Cazeneuve et George Pau-Langevin, respectivement ministre de l’Intérieur et ministre des Outre-mer. Le convoi ministériel – et tout le désagrément que ça représente pour les usagers de la route – s’est rendu dans les locaux des bureaux de la réglementation et de l’immigration, pour une séance de rencontre avec les agents en plein travail.

Sur une île où le nombre des heureux détenteurs du permis de conduire augmente significativement, le travail ne manque pas. Mais c’est à l’immigration que les choses sont corsées.

Exceptionnellement, en ce jour de visite ministérielle, la montée de la place mariage n’est pas noire de ces demandeurs de cartes de séjour, qui attendent des heures en plein soleil dans l’espoir d’être reçus, pour peut-être avoir son autorisation de rester sur le territoire.

Bernard Cazeneuve, à qui il a été exposé le projet du nouveau lieu d’accueil des étrangers a pu réaliser l’ampleur de la situation en passant devant les demandeurs de carte de séjour attendant à même le sol, au soleil, dans l’espoir que leur nom soit appelé. Les travaux devront commencer au début de l’année 2015 pour se terminer à la fin de la même année. Le chantier devrait coûter 3 millions d’euros. Le pôle séjour occupe le gros du personnel, a-t-on expliqué aux ministres. Mais le délai d’accueil des étrangers devrait être amélioré d’ici 2015.

Un projet de loi immigration et demande d’asile sera proposé le 16 juillet prochain pour que les cartes de séjour délivrées soient d’une durée de deux ans. « Il est attendu avec impatience » souligne le préfet Witkowski, car ça permettra « de désengorger ». Il note également que malgré les efforts, « l’appel d’air ne permet pas de réduire le stock ».

Dans son discours Bernard Cazeneuve, a annoncé « la mutualisation des moyens entre la gendarmerie et la police ». Ainsi, la gendarmerie aura en charge « l’ensemble des interceptions en mer avec le concours de la marine nationale et des douanes ». Quant à la Paf, la police aux frontières, elle aura désormais « le traitement des étrangers en situation irrégulière interceptés en mer depuis leur débarquement jusqu’à leur placement en centre de rétention administrative ».

Comme un message subliminal, à la tendance xénophobe se développant dans l’île, le ministre a rappelé que Mayotte, en devenant département accepte aussi cette idée d’une France terre d’accueil et d’intégration de ceux qui ont droit à la carte de séjour, que « ça soit ou non au titre de l’asile ». Toujours en rapport avec l’immigration clandestine, dans l’après-midi, Bernard Cazeneuve a fait une sortie en mer, au large de Dzaoudzi pour une démonstration des forces de l’État dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine. Les vedettes de la gendarmerie, de la Paf, de la douane, et de la marine nationale étaient donc de sortie avec le Morse et un autre bateau de la gendarmerie nationale. C’est ainsi que le ministre a pu assister à une reconstitution d’une interception de kwassa-kwassa, avec l’intervention de l’hélicoptère bien évidemment. Dans la suite logique de cette séquence, c’est au centre de rétention administrative, située non loin de là à Pamandzi, que le ministre de l’Intérieur s’est rendu. Mais pour cette séquence, la presse n’a pas été conviée.

Kalathoumi Abdil-Hadi

Édito : Deux ministres à Mayotte

Sur la place de la mairie ce jeudi vers midi, si on enlève les chanteuses et danseuses de la troupe de m’biwi et les forces de l’ordre, il ne restait qu’une ou deux dizaines de badauds. Ils ont d’ailleurs été bien déçus, car les discours se sont déroulés à l’intérieur de la mairie, et un haut-parleur n’avait même pas été prévu dehors. Des passants rue du Commerce se demandaient pour certains ce qu’il se passait à la mairie, pour qu’il y ait autant de policiers et gendarmes devant.

La ferveur des grands déplacements ministériels, la chaleur de l’accueil sont des éléments en voie de disparition. C’est ainsi. Mayotte se « normalise » peut-être. La population deviendrait-elle « insensible » à ces déplacements longs, coûteux, protocolaires et porteurs de si peu de promesses, voire aucune cette fois-ci ? La population se détournerait-elle de promesses non tenues, comme la scolarisation des enfants dès 3 ans, la fin des rotations dans les écoles, la rocade de M’tsapéré à Dembéni, un musée, un établissement de l’Ifremer, la piste longue et autres rêves du siècle passé ?…

Deux ministres à Mayotte

Les partis politiques, les élus ne mobilisent plus pour accueillir ces représentants du Gouvernement. C’est étonnant, volontaire, ou un signe de leur faiblesse. D’ailleurs, qu’espéraient-ils ?

Il y a quelques années, le maintien dans la France et la départementalisation cristallisaient toutes les attentes. A chaque visite on espérait un mot, un geste, une déclaration forte. Et un mot déchainait les foules, les youyous. Une envolée lyrique et le messager de Paris avait tout le monde avec lui. Les colliers de fleurs étouffaient presque nos invités. Puis ce fut un temps l’espoir de la piste longue… oubliée depuis dans les oubliettes de la crise.

Mais cette fois, qu’attendaient les élus, qu’espéraient-ils de cette venue ? Avaient-ils transmis une liste de doléances, de demandes, de projets ? Une annonce allait-elle combler leurs attentes ? Je l’ai demandé à certains, mais j’ai eu peu de réponse… Peut-être aurait-il fallu préparer un dossier complet, argumenté, sur la situation de la scolarisation à Mayotte, sur les rotations, les rythmes scolaires, les résultats catastrophiques, l’inégalité face à l’Ecole de la République. Peut-être aurait-il fallu demander 300 salles de classe, et en espérer 150, voire 50… Au moins quelque chose…

Mais rien de tout cela. Il n’y a pas eu de demande, et donc pas d’annonce. Nos ministres sont venus, ils ont vu et sont repartis. L’Etat sera là, il remplira son rôle, de moins en moins, confiera des taches aux collectivités locales, de plus en plus, avec ou sans les moyens. C’est la crise ! Et en plus, les collectivités locales vont devoir elles-aussi « dégraisser le mammouth » ! Faire plus avec moins. Il faut s’habituer à entendre ce discours, il risque de revenir souvent à nos oreilles. Surtout que là on avait rien demandé, alors si on demande quelque chose…

Maintenant il faut s’adresser à Bruxelles, à l’Europe pour (re)mettre Mayotte à niveau. L’Etat a lui aussi tourné la tête vers ce veau d’or, pour financer les projets structurants dont Mayotte a toujours besoin. C’était peut-être ça le message. Bougez-vous si vous voulez que ça bouge ! Débrouillez-vous avec vos impôts locaux, avec l’octroi de mer, pour financer vos milliers d’agents publics… et si ça ne suffit pas… réfléchissez encore !

Deux ministres à Mayotte, sans ferveur populaire, sans espoir, sans attente, sans promesse. Deux ministres de passage, qui sont déjà repartis, en attendant le Président de la République le 27 juillet.

 

Laurent Canavate

Les sénateurs mahorais défendent la ZEE de Mayotte

La France possède d’énormes zones exclusives économiques (ZEE), un espace maritime qui en fait le deuxième plus grand au monde avec 11 millions de km² de superficie. L’Outre-mer apporte une superficie non négligeable et Mayotte y contribue à la hauteur de 74 000 km².

À Mayotte, comme ailleurs en Outre-mer, c’est sur cette zone maritime que le développement économique peut se faire. Chez nous, le secteur porteur est l’aquaculture, puisque notre île est le principal producteur ultramarin de poisson d’aquaculture (150 t annuelles contre 60 t à la Martinique ou 10 t à Tahiti), mais la pêche est également un domaine à ne pas négliger.

Abdourahamane Soilihi a dans son intervention rappelé que le parc naturel marin avait pour objectif notamment de faire cohabiter » les différentes activités maritimes dans le respect des objectifs de conservation du patrimoine naturel marin de Mayotte. » Toutefois, il s’est indigné contre l’absence de dispositifs permettant de bâtir une flotte de pêche industrielle à Mayotte.
« L’interdiction de toute aide à la construction des navires est un non-sens en outre mer où les ressources halieutiques sont abondantes, mais sous-exploitées.
Je propose donc que toutes les voies d’analyse et d’expertise en soient étudiées, pour amorcer ce tournant crucial, cher au département de Mayotte.
J’insiste sur ce point majeur qu’est le besoin de promouvoir l’activité de pêche, moyennant des équipements adéquats susceptibles d’offrir au nouveau département des perspectives d’avenir et d’évolution.
Mais encore faut-il que des offres de formation soient mises à profit, pour mieux asseoir une nouvelle politique dont la jeunesse mahoraise en serait l’épicentre » a-t-il déclaré. L’ancien maire de Mamoudzou a également demandé au gouvernement de faire en sorte de structurer la pêche ultra-marine et mahoraise, car il trouvait injuste que des bateaux immatriculés à Mayotte sillonnent la ZEE de notre île, y pêchent des poissons et les débarquent aux Seychelles.

Le sénateur Thani Mohamed Soilihi a pour sa part enjoint le gouvernement à faire part de fermeté pour faire respecter la souveraineté territoriale de la ZEE à Mayotte. En effet, les Comores ont donné des autorisations d’exploration maritime à des compagnies pétrolières dans un espace qui empiète sur la ZEE française.

« Une telle décision pourrait comporter une perte nette de richesse pour le 101ème département français. Par ailleurs, elle tend à renforcer les prétentions comoriennes sur cette île française, ou tout au moins sur son espace maritime. Cette insécurité juridique est également de nature à décourager les investisseurs d’engager des projets dans cette zone » a-t-il signalé.

Le sénateur Thani a également demandé à ce l’administration des îles Glorieuses soit transférée de la Réunion à Mayotte puisque la ZEE de Mayottes est limitrophe de celles des Glorieuses.
Enfin, il a demandé au gouvernement que Mayotte intègre de plein droit la Commission de l’océan Indien, à l’instar de la Réunion.
« Il est regrettable que Mayotte ne soit pas directement représentée au sein de la Commission de l’océan Indien (COI). Cette organisation oeuvre pour bâtir des projets régionaux de développement durable afin de préserver les ressources naturelles dont les populations des cinq pays qui la composent dépendent fortement. Il apparaît donc légitime et indispensable pour ce département de pouvoir, comme le fait la Réunion, défendre ses intérêts insulaires.

La visite de François Hollande aux Comores le 26 et à Mayotte le 27 juillet sera déterminante pour faire avancer l’ensemble de ces dossiers.
Il en va de la souveraineté de la France » a-t-il conclu.

F.S.

Légitime défense pour le policier

La semaine dernière, un agent de la brigade anti-criminalité tombait dans un piège tendu par des malfrats alors qu’il tentait de déjouer un cambriolage.
Sous les pierres de ses assaillants, il faisait usage de son arme et blessait un cambrioleur au bras, sans gravité. Plus tard, ses collègues interpellaient l’un de ses complices, tandis qu’un troisième homme restait en fuite.
Le policier a été entendu, mais aucune enquête ne sera diligentée contre lui. Selon le procureur, « il n’y a pas lieu de lancer une enquête complémentaire ».
Le policier aurait fait usage de son arme dans le cadre autorisé par la loi et dans l’exercice de son métier, « sans la moindre ambiguïté », a-t-il ajouté. Le policier a tout de même pris quelques jours de congé puis a repris le service.
Finalement les deux jeunes mis en garde à vue âgés de 19 et 20 ont été laissés libres en attendant leur comparution au mois de septembre prochain. Malgré cela, le blessé, ne croyant pas à sa liberté, s’est tout de même échappé de l’hôpital « comme un voleur ».

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Mayotte Hebdo n°1116

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