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Édito : Mayotte a besoin de sérénité

Ces dernières années ont permis de stabiliser l’île. Les avancées institutionnelles ont jeté les bases d’une nouvelle ère. L’inscription de Mayotte dans la Constitution, puis le statut de département, et aujourd’hui le statut de région ultra-périphérique de l’Europe ont rassuré les habitants, les investisseurs, les administrations.

Beaucoup de retard a malheureusement été pris, sur le plan de l’éducation, de l’aménagement du territoire, dans la construction d’infrastructures indispensables. Beaucoup de choses ont été tolérées. Chacun a laissé faire, y trouvant son compte, sa paix sociale, son poste, et les années ont passé.

Il y a des points sur lequel il sera difficile de revenir en arrière. Je pense à ces « générations sacrifiées » que l’on a pourtant si souvent évoquées dans le Mayotte Hebdo. Je pense à ces milliers d’enfants qui fouillent les poubelles pour manger un morceau, ces enfants qui sont nés par milliers, pendant des années, dans la « plus grande maternité de France », de mère en situation irrégulière, et qui aujourd’hui vivent et grandissent à Mayotte, dans des conditions parfois très difficiles.

Je pense que sur le plan des infrastructures, il y aurait eu moyen de prévoir de grands axes de circulation. Il y a quelques années, il y aurait eu moyen de construire un tramway, avec l’appui de la Caisse des dépôts qui l’avait signalé. Je pense que Mayotte pourrait aujourd’hui compter plusieurs hôtels, avec des centaines d’emplois directs et indirects. Que l’île pourrait être connue pour de belles raisons, pour ses beautés, ses traditions, ses richesses culturelles et naturelles.

Faute d’appui et de suivi sérieux de la part des autorités en charge de l’île, de compétences dans les services, d’incertitude dans l’avenir, ces projets n’ont pas vu le jour. Il y aura moyen de rattraper certaines choses, mais pas toutes…

En revanche, je pense qu’il est temps de s’y mettre sérieusement, avec ce projet Mayotte 2025 en ligne de mire, avec les fonds européens qui sont proposés et doivent être utilisés dès que possible, avec le Contrat de plan qui se prépare.

Les élections départementales les 22 et 29 mars prochains vont apporter 26 conseillers aux manettes de notre département-région. Il y aura la moitié de femmes. Et ils seront élus et en place pour 6 ans. Cela offrira à la majorité qui se dégagera une vraie latitude pour apporter cette stabilité si nécessaire.

Il y aura moyen de planifier les projets, les investissements, les objectifs. Il faudra de la fermeté dans la prise en main des équipes, de la rigueur dans la gestion, et beaucoup de compétences, d’ambitions pour mener tous les chantiers qui étaient en attente.

Mayotte avait besoin de sérénité. Je pense qu’elle pourrait arriver enfin, après quelques semaines encore de frénésie pré-électorale. Il sera alors temps de regarder toutes les études, tous les projets, tous les rapports et autres schémas qui ont été réalisés ces dernières années, trop souvent sans qu’il leur soit donné une suite.

Il sera alors temps de proposer une vision à moyen ou long terme pour notre île, une direction, des pistes pour les jeunes et pour les moins jeunes, des perspectives. Il sera temps que chacun fasse sérieusement son travail, dans cet objectif clairement défini.

Des communes ont réalisé des plans stratégiques de développement. Ils permettent d’imaginer la ville dans 10 ou 20 ans, avec les besoins en logements à assurer, les espaces à y consacrer, les quartier à développer, les routes à ouvrir, les zones d’activités et commerciales à créer, les stations d’épuration à positionner…

Mayotte a besoin de sérénité. Il y a des problèmes, parfois graves à régler. Il y a des difficultés, mais il n’y a besoin que de concertations, de travail pour les résoudre, surtout pas de tout monter en épingle, de grossir les faits, de jeter de l’huile sur les étincelles… Au contraire. Chacun doit le comprendre.

Mayotte a besoin de trouver sa place, dans la communauté nationale et européenne, en renvoyant une belle image. L’image d’une île magnifique où il fait bon vivre, en plein développement, raisonné et maitrisé, où ses enfants apprennent, s’amusent. Une île qui trouve sa place dans la région, une place respectée et respectable. Une île qui apporte au monde toutes les richesses de sa culture, de sa nature, de ses habitants. Mayotte a besoin de sérénité pour avancer.

 

Laurent Canavate

Hanika Kordjee : une jeune mahoraise diplômée aux USA

Hanika Kordjee est une jeune mahoraise au parcours brillant. En cela, elle a suivi l’exemple de ses parents qui, chacun à leur façon, ont contribué à la vie politique et économique de l’île. Son père, originaire de M’tsapéré, a longtemps travaillé dans le secteur culturel et est actuellement directeur des affaires foncières du conseil général de Mayotte. Quant à sa mère, elle a eu un parcours professionnel riche et atypique qui lui a permis d’occuper divers postes à responsabilités. Elle vient de quitter la direction du port de Longoni et travaille depuis peu comme responsable de l’antenne du conservatoire du littoral à Mayotte. Hanika est consciente que ses deux parents, qui l’ont toujours soutenue dans ses choix de vie, sont pour beaucoup dans la réussite de ses études et l’excellence de son parcours : « Mes parents sont tous les deux des fonctionnaires que je qualifierais de dévoués et épris d’un sens aigu de l’intérêt général. Je pense qu’ils ont effectivement influencé mes aspirations et j’ai longtemps voulu embrasser la carrière de l’un, puis de l’autre, mais ils m’ont surtout appris à être ambitieuse. » L’ambition est en effet l’un des traits de caractère principal de la jeune femme et c’est ceci qui, allié à son esprit curieux et profondément ouvert sur le monde, l’a poussée à effectuer des études à l’étranger pour compléter son Master français.

Hanika a toujours rêvé de travailler à l’étranger.

De par son parcours personnel, Hanika a bénéficié très tôt d’influences culturelles multiples qui lui ont permis d’enrichir son esprit et d’ouvrir sa pensée. De parents mahorais, elle est néanmoins née en Métropole, dans la ville de Tours. Elle y est restée jusqu’à l’âge de 9 ans avant que ses parents ne décident de retourner à Mayotte. C’est donc sur son île d’origine qu’elle a poursuivi son cursus scolaire jusqu’à l’obtention de son BAC ES en 2006 avec la mention « Très bien », au lycée de Mamoudzou. Hanika a toujours souhaité travailler dans le monde des affaires et ce choix de filière lui est apparu comme le plus adapté à la poursuite de ses projets. Elle a ensuite intégré l’École de management de Strasbourg où elle a validé un master 2 spécialisation marketing stratégique et opérationnel. Mais le rêve de Hanika a toujours été de travailler à l’étranger et, au cours de l’année 2009-2010, elle a profité d’un échange entre l’université de Strasbourg et celle de Tokyo pour partir au Japon, pays pour lequel elle voue une véritable passion et où elle aimerait travailler plus tard. Cette expérience s’est avérée être encore plus riche et passionnante qu’elle ne l’avait espéré : « C’était sans aucun doute la meilleure année de ma vie jusqu’ici ! Je m’y suis fait des amis extraordinaires avec lesquels je suis encore en contact aujourd’hui. J’ai appris à parler le japonais, mais je me suis surtout familiarisée avec la culture du pays. Les débuts ont été assez durs, je n’avais jamais vécu à l’étranger avant cela et je ne parlais pas un mot de japonais en arrivant ! Heureusement, les Japonais apprécient le moindre effort que l’on fait pour s’adapter, ce n’était donc pas difficile de s’y sentir bien. Le Japon est un pays magnifique et Tokyo est ma ville préférée. J’ai vraiment hâte d’y retourner ! » C’est suite à cette première expérience réussie à l’étranger qu’elle a décidé de partir aux États-Unis pour y obtenir un master américain susceptible de lui ouvrir les portes du monde des affaires internationales.

Ses études à Los Angeles ont constitué pour Hanika une expérience unique.

La jeune femme a donc choisi la prestigieuse université Pepperdine de Los Angeles pour passer son MBA, diplôme plus facilement reconnu à l’étranger qu’un master français. Bien que son année au campus de Malibu se soit bien passée, les débuts n’en n’ont pas moins été difficiles : « Étrangement, le choc culturel a été plus grand que lors de mon année au Japon. Les mentalités sont très différentes et je me suis souvent retrouvée hors de ma zone de confort. L’arrivée et le temps d’adaptation à l’isolement sur le campus de Malibu ont été les moments les plus durs, mais, en me concentrant sur mon objectif, j’ai pu tenir le coup et ne pas craquer en route. » Cependant, le caractère à la fois adaptable et combatif d’Hanika lui a rapidement permis de triompher des difficultés du départ et elle a fini par se sentir bien à Los Angeles en compagnie des Américains : « C’était une expérience unique. Les Américains, du moins les Californiens, sont très ouverts et aimables. Bien sûr, comme pour chaque pays, il y a des facettes plus sombres, mais c’était globalement une très bonne expérience. » Bien que Hanika soit une jeune femme ambitieuse qui souhaite réussir dans le monde des affaires, elle n’en est pas moins extrêmement généreuse et sensible à la souffrance des personnes plus démunies qu’elle. Aux États-Unis, elle a fait beaucoup de bénévolat dans les quartiers défavorisés de Los Angeles et elle continue à en faire depuis qu’elle est revenue à Strasbourg. Elle affirme que ce temps passé à aider les autres fait partie des meilleurs moments qu’elle a vécu aux États-Unis. 

Les efforts d’adaptation et d’ouverture de la jeune femme ont été payants puisqu’elle a finalement obtenu son MBA avec brio. La cérémonie de remise du diplôme a eu lieu au mois d’août dernier en présence de sa mère et de son frère qui sont venus de Mayotte tout spécialement pour l’occasion. La cérémonie, qui a rassemblé tous les lauréats, a été particulièrement émouvante pour Hanika : « la cérémonie était très solennelle, émouvante et surtout impressionnante. J’étais très heureuse d’être entourée de mon frère et de ma mère pour ce moment mémorable et je regrette simplement que mon père n’ait pas pu se joindre à nous. Mais il y aura d’autres occasions de le célébrer… »

 

Hanika aimerait, à terme, revenir à Mayotte pour participer au dynamisme de l’île.

 

Dans 10 ans, Hanika se voit entrepreneur à l’étranger. Le Japon et les États-Unis font partie des pays où elle aimerait monter une entreprise, mais elle est également tentée par certains pays d’Afrique comme le Nigéria par exemple : « J’ai énormément de projets en tête, de choix à faire. J’ai quelques idées d’entreprises, je n’ai plus désormais qu’à me lancer. Je suis également tentée par le consulting en stratégie et marketing car je pense que c’est ce qui correspond le mieux à ma personnalité. »Mais Hanika n’en oublie pas pour autant ses origines et, une fois qu’elle aura acquis assez d’expérience à l’étranger, elle souhaite revenir à Mayotte pour participer activement au développement de l’île : « Je reviendrai certainement à Mayotte une fois que j’aurai acquis assez d’expérience et j’apporterai dans mes bagages un projet qui me permettra de participer au dynamisme de l’île. »

Ses expériences à l’étranger ont permis à Hanika d’explorer d’autres horizons dont elle est revenue profondément transformée et enrichie. Elle conseille à tous les jeunes mahorais qui souhaitent embrasser une carrière dans le monde des affaires de suivre son exemple et de profiter de la moindre opportunité de partir à l’étranger afin de découvrir une autre façon de penser et de voir le monde : « je conseille aux jeunes mahorais de suivre leurs ambitions quelle qu’elles soient et d’oser aussi explorer d’autres horizons d’où ils ne pourront revenir qu’enrichis. Il y a un grand réseau d’étudiants mahorais aux profils très divers, il faut donc en profiter car c’est une force. Je ne suis d’ailleurs pas la seule à avoir effectué mes études aux États-Unis et beaucoup seraient ravis de conseiller ceux qui le désirent. »

Hanika Kordjee correspond donc au profil type de la jeune femme d’affaires en herbe, à la fois brillante, généreuse et pleine d’espoir pour l’avenir de Mayotte. C’est grâce à des jeunes gens comme elle que notre île pourra un jour se développer pleinement.

 

N.G

Nouveau putsch à la CCI

En effet, la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte a enregistré lundi soir 4 démissions parmi les 7 membres qui composent le bureau. Eric Bugna, Ansoir Abdou, second et premier vice-présidents et Amina Soidridini et Zaou Prudent, secrétaire et trésorière adjointes ont présenté leur démission, des modifications déjà enregistrées en préfecture.

Il y a deux semaines, la CCI avait reçu une mission d’audit des finances menée par deux hommes de Bercy, qui étaient restés une semaine. Elle faisait suite à une première mission d’audit administratif réalisée en 2014.  Par ailleurs une perquisition avait été ordonnée la semaine dernière par le procureur suite à une plainte pour usage abusif du matériel de la CCI à des fins politiques, Ansoir Abdou semblait particulièrement visé. 

La chambre consulaire, placée sous la tutelle de la préfecture connaissait depuis quelques temps des mésententes en son sein. Le président, Mohamed Ali Hamid est de plus en plus contesté. En particulier, par Ansoir Abdou, qui a jugé que les décisions n’étaient pas présentées en assemblée générale.

« Toutes décisions finales lui reviennent, surtout lorsqu’elles engagent la CCI », a-t-il expliqué. La démission des quatre élus entraine de facto, la démission entière du bureau. Une nouvelle élection devant l’assemblée générale devrait avoir lieu, toutefois le nouveau président désigné ne le sera que jusqu’aux prochaines élections prévues en décembre 2015. 

La préfecture continuera d’assurer la tutelle, de définir  le calendrier pour les élections provisoires et de rappeler les règles d’organisation de la chambre consulaire. Ces démissions arrivent à un moment impromptu puisque la CCI devait négocier le 27 novembre, l’indemnisation qu’elle doit percevoir de la part de conseil général pour l’attribution de la délégation de service public du port de Longoni à sa concurrente, la société Mayotte Channel Gateway.

 En effet, la CCI était titulaire d’une DSP pour le premier quai du port jusqu’en 2022. Si l’ensemble des autres infrastructures ne rentrent pas en ligne de compte, car elle gérait le second quai par des avenants régulièrement renouvelés, pour ce 1er quai, la CCI estime être en droit de demander des compensations. La CCI, après avoir demandé conseil auprès d’un cabinet d’avocat/conseil, a évalué le montant des indemnités entre 16 et 22 millions d’euros.

Adrien Theilleux

Congrès de l’ACCDOM : les élus repartent directement pour Paris

A Papeete, le déplacement fut profitable aux élus présents lors des ateliers. Sur la question du dévekloppement durable, les élus se sont engagés à placer les principes de préservation des ressources locales et de la biodiversité de leurs territoires au cœur de leurs décisions à venir. Ils ont demandé l’officialisation du concept des aires marines éducatives avant la mise en place de plans de gestion de l’espace maritime et d’aires marines protégées.

Le cadre de l’intercommunalité, qui intéresse beaucoup les maires de Mayotte, a été l’occasion d’un échange d’expérience entre les élus des territoires ultramarins qui en disposent déjà et les autres. Dans la domaine de l’eau potable et de l’assainissement, les élus ont demandé à ce que Mayotte bénéficie de l’application des mêmes critères que pour les autres régions ultrapériphériques.

Le rapport Patient, du nom du sénateur guyannais qui a plenché sur le déséquilibre des dotations des collectivités entre l’Outremer et la métropole a été remis sur la table. Ils ont renouvellé le vœu présenté dans le rapport sur un rééquilibrage, notamment les niveaux d’attributions des dotations pour Mayotte.

Sur le plan foncier, il a été demandé de permettre aux occupants coutumiers de Mayotte installés dans les 50 pas géométriques d’avoir des titres d’occupation, à l’instar de ce que le conseil général a entrepris. Les élus mahorais ont soutenu la demande des Polynésiens de faire accèder certains sites majeurs au classement du patrimoine mondial de l’Unesco et réciproquement pour le lagon mahorais, pour lequel le conseil général avait déjà émis le vœu lors d’une délibération récente.

Le congrès de l’association des maires s’est tenu dans la foulée, mais à Paris. Ce 97ème congrès a été l’occasion d’acter la baisse des dotations pour les communes en 2015. Une décision qui ne satisfait guère les nouveaux élus. Dans l’ensemble, les élus ont permis de dresser un portrait social de la France qui montre une dégradation croissante du niveau de vie des français.

Adrien Theilleux

Le FN favorable à la suppression du droit du sol à Mayotte

Dans une interview accordée à la chaîne publique dédiée aux Outremers, Louis Aliot, vice-président du Front national, a révélé la position de son parti sur l’immigration clandestine à Mayotte et en Guyane, les deux territoires français où elle représente une problématique majeure.
Il a rappelé la proposition de François Baroin, ancien ministre de l’Outremer (2005-2007) qui avait proposé de supprimer le droit du sol.
Selon lui, “Mayotte ne peut pas être la porte d’entrée d’une immigration clandestine qui passe au-delà du raisonnable”. Il évoque la nécessité de “serrer les boulons” et de revenir sur le droit du sol à Mayotte, mais aussi en Guyane, qui constituent des portes d’entrées.
Selon lui, les Mahorais sont attachés à la France” et seraient “les premiers à applaudir des deux mains”, “si la France prenait des mesures coercitives”. “Un État se doit de protéger ses frontières et de filtrer l’accueil qu’il fait d’un certain nombre d’étrangers”, a-t-il poursuivi avant d’ajouter que le “seuil a été dépassé depuis très longtemps”.
Selon lui l’immigration clandestine est une source de “désordre” et de “menace” pour la France et en particulier pour les territoires ultramarins.

 

 

 

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Gestion budgétaire des communes : un état des lieux inquiétant

La rencontre entre les élus, la Chambre régionale des comptes (CRC) et les services de l’Etat était cordiale vendredi à l’hôtel de ville de Mamoudzou, mais elle avait parfois du mal à masquer la tension relative entre la préfecture et les maires. Quand le premier cherche à ce que les collectivités territoriales fassent des économies tout en embauchant des employés qualifiés, les seconds font face à une réalité sociale et un chômage de masse sur l’île.

La Chambre régionale des comptes de Mayotte a commencé par dresser l’état des lieux des finances municipales. Elles sont plus qu’inquiétantes. Entre 2012 et 2014, en moyenne 13 collectivités sur 17 étaient en plan de redressement et 22 saisines budgétaires ont été enregistrées à Mayotte, contre 5 à la Réunion à la même période. Les causes sont à chercher dans le manque de rigueur des mairies pour gérer leur budget.

« Le cercle vertueux est un mirage s’il n’y a pas de consolidation rigoureuse des comptes », commente Sébastien Fernandes, président de laChambre régionaledes comptes de la Réunion et deMayotte. La chambre relève même quelques anomalies plutôt surprenantes, comme l’absence de demande de remboursement auprès de l’Etat pour les emplois aidés créés par les municipalités… « C’est dommage de se priver de ces possibilités là », soulignait la CRC.

Dans ses propositions pour endiguer les comptes déséquilibrés, la chambre suggère de limiter les recrutements et d’augmenter la fiscalité, sujet sensible que les élus souhaitent éviter pour ne pas irriter leurs administrés.

Les services préfectoraux ont tenté de minimiser un peu la responsabilité des communes. « C’est normal qu’elles soient en difficulté, car c’est la première année qu’elles sont en charge de prérogatives déjà en place en Métropole depuis des décennies », relativise Farida Boubekeur, directrice des relations avec les collectivités locales.

« Etre maire à Mayotte, c’est plus difficile qu’ailleurs »

La réponse des élus et de leurs équipes administratives ne s’est pas fait attendre face au constat accablant dressé par la CRC. Le directeur général des services (DGS) de Dzaoudzi a été le premier à lancer un cri d’alarme. « On ne peut pas s’en sortir seul car on nous accuse, nous DGS, de ne travailler que 32 heures, mais en réalité je fais 50 heures par semaine », s’indigne-t-il. Et d’ajouter : « l’Etat veut que l’on s’appuie sur le contribuable, mais les impôts ont déjà été multipliés par quatre ».

Ses pairs n’ont pas manqué non plus de rappeler la situation de Mayotte en terme de démographie, en partie à cause de l’immigration clandestine, avec un taux d’augmentations de plus de 2% par an selon l’Insee.

« Vous nous reprochez de trop embaucher, mais pour scolariser le nombre croissant d’enfants, il faut construire des écoles et donc créer des emplois pour entretenir ces établissements », interpelle le premier adjoint au maire de Mamoudzou, Bacar Ali Boto. Avant de conclure : « être élu municipal à Mayotte, c’est plus difficile qu’ailleurs ».

Un confrère lui emboite le pas pour souligner le « cercle vicieux » dans lequel sont empêtrées les collectivités : « on nous demande de réduire notre masse salariale, mais en même temps on nous demande de recruter des salariés qualifiés que l’on trouve difficilement sur l’île ».

L’intercommunalité comme solution

Au-delà des solutions émises plus haut, l’AFD met en avant l’intercommunalité, « mais il ne faut pas que ce soit une stratégie administrative supplémentaire ». La direction des relations avec les collectivités locales (DRCL) a insisté sur cette idée de mutualisation et de solidarité territoriale.

« D’après moi, c’est la priorité », ajoute Farida Boubekeur. Autre suggestion de la préfecture : la mise en place de partenariats public/privé pour que des entreprises interviennent dans certains domaines comme dans le BTP.

Alors que l’Europe s’apprête à distribuer des fonds d’aide à Mayotte, les intervenants ont rappelé la nécessité d’être extrêmement rigoureux. Sébastien Fernandes de conclure : « L’Europe ne distribuera que si elle voit la nécessité de distribuer ».

G.D

Comores : Un député veut couvrir les femmes

Le député Mahamoud Attoumane veut faire la chasse à l’habillement contraire aux « bonnes moeurs » aux Comores. Pour cela, il a déposé une proposition de loi visant à interdire le port de vêtements “qui exhibent les parties intimes de leur corps ou font apparaître les formes de celles-ci, de façon incitative, choquante et contraire aux moeurs.” C’est selon lui “une façon de réglementer le mode vestimentaire de la femme comorienne musulmane conformément aux préceptes de l’islam, la religion d’État” fait savoir HZK Presse.
Les Comoriennes, si cette proposition de loi est adoptée devront se couvrir tout le corps, ne laissant apparaître que le visage, les mains jusqu’au poignet et les pieds jusqu’à la cheville. Il est prévu une amende de 10 000 francs comoriens (20 €) et un emprisonnement d’un à dix jours pour toutes celles qui l’enfreindraient.
En cas de récidive, l’amende sera quintuplée et l’emprisonnement pourra atteindre 30 jours. Pour expliquer les raisons de ce projet de loi, Mahamoud Attoumane explique que l’exhibition de la femme incite à la violence sexuelle (sic !). Ce serait le cas pour lui “des habits serrés qui montrent la forme du corps ou des habits transparents qui laissent entrevoir ou paraitre la peau.”
Mais certaines voix se sont déjà opposées à cette proposition et notamment Sahali Assaf Mohamed, sociologue. Pour lui, les plus grandes transgressions des valeurs morales musulmanes sont la corruption et l’injustice, le vol, le mensonge, le non-respect des engagements, l’oppression. Or ils sont mis à l’honneur dans l’archipel. Dans les établissements publics, les élèves sont déjà soumis à ces règles. Les jeunes filles sont obligées de s’habiller en boubou noir et châle blanc pour avoir le droit de franchir l’entrée de leur établissement.

 

 

 

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L’égalité filles / garçons en débat

Les femmes doivent-elles rester à la maison et les hommes travailler? Existe-t-il des métiers réservés aux garçons et d’autres aux filles? Une fille peut-elle jouer au foot et les garçons à la poupée? Ces questions, des élèves du primaire et du secondaire  ont tenté d’y répondre à travers une projection suivi d’un débat.

Initiée par la délégation des droits des femmes, service préfectoral, et le vice-rectorat, cette initiative avait pour but de briser les clichés et tabous. Ce sujet a été à l’origine d’une forte polémique cette année, en métropole, à travers l’ABCD de l’égalité, mais à Mayotte, l’expérience menée dans neuf écoles primaires, semble avoir porté ses fruits.

Faire tomber les murs de l’inégalité des sexes

Pendant l’année scolaire précédente, le vice-rectorat et la préfecture ont proposé aux établissements partenaires, de mettre en place des activités ludiques autour du thème de l’égalité entre les sexes. Théâtre, chant, chorégraphies ou encore lectures étaient au programme de ces animations. Elles ont fait l’objet d’un documentaire dans le cadre de cette opération de sensibilisation. Intitulé, Les filles aussi peuvent monter des murs, le film après sa projection hier, a suscité de nombreuses discussions au sein des élèves de l’école de Cavani stade, du collège de Passamainty, du lycée de Mamoudzou et celui de Kahani.

Le débat a ensuite, laissé place aux interventions de différents acteurs de la société mahoraise. Ils ont tous pour particularité d’exercer un métier dit féminin ou inversement alors qu’ils sont du sexe opposé. Femme gendarme ou sage-femme homme, ils sont victimes des stéréotypes comme Oumar Massoundi, maïeuticien au centre hospitalier de Mayotte.  Lors de sa présentation, l’intéressé a expliqué ses difficultés à faire comprendre à sa mère qu’il se spécialisait dans ce domaine là. « J’ai attendu ma quatrième année de formation avant de lui en parler et le jour J, elle a mal réagi », se rappelle le jeune praticien. « Elle croyait que j’étais un pervers en quelque sorte car pour elle, c’était un travail de femme mais heureusement, elle a fini par accepter mon choix », ajoute-t-il fier d’avoir contribué à changer les mentalités chez ses proches.

« Certains ne veulent pas travailler avec moi car je suis une femme » Farrah Hafidou, entrepreneuse dans le secteur immobilier

Interpellée sur la question des idées reçues, Farrah Hafidou, entrepreneuse dans le secteur immobilier,  a avoué observer une évolution positive. « C’est le cas mais elle est très lente à mon avis », répond avec une pointe de fatalisme, la chef d’entreprise. Et d’ajouter, « quand je rencontre des clients ou des partenaires, nombre d’entre eux sont surpris et il arrive que certains refusent de travailler avec moi parce que je suis une femme ».

Le sport n’échappe pas non plus à cette inégalité homme-femme. Hervé Curat directeur de l’UNSS Mayotte (union nationale du sport scolaire), a rappelé le nombre moins important de filles que de garçons, pratiquant un sport à l’école en association sportive. « 40% des adhérents sont des filles, pendant que d’autres ne peuvent pas pratiquer une activité physique parce qu’elles doivent aider leur mère à la maison après l’école », explique-t-il. Au-delà de la simple incitation à faire du sport, l’UNSS créé aussi des équipes mixtes comme dans le cas du beach rugby.

Il reste encore quelques murs à abattre comme le rappelait Patricia Leneutre chargé de projet à la préfecture et coordinatrice de l’opération. Mais depuis hier et la signature de la convention régionale, l’action de sensibilisation sur l’égalité fille-garçon a été officiellement lancé et sera mise en application dans toutes les écoles primaires de l’île. Rendez-vous dans quelques années pour constater si oui ou non, les a priori auront perdu du terrain chez les nouvelles générations.

Gauthier Dupraz

L’argent de l’Europe attire du monde à Mayotte !

 

Quelques infrastructures « de base » devraient bénéficier de cette première fournée européenne. Il y a d’abord la gestion des déchets et l’assainissement, nécessaire pour toute construction. L’Europe y consacrera 46 M€ et l’Etat près de 99 M€. C’est clairement le chantier des années à venir et il fallait le faire. Pour le lagon, désormais parc naturel, mais aussi pour la salubrité publique…

Aujourd’hui, pour construire un bâtiment public, une école, un immeuble de logements, il faut prévoir, dans les zones non raccordables au réseau des eaux usées, sur la parcelle, une surface pour l’assainissement individuel. La zone doit se situer à au moins trois mètres des bords de la parcelle, et à cinq mètres du mur du bâtiment… Sur une petite parcelle, cela limite vite l’espace et bloque des projets. Cela constitue en plus, évidemment, un surcoût important, qui se répercute sur toutes les constructions. D’autant que lorsque l’assainissement arrivera, il ne servira plus à rien… Pour aménager, construire les logements et autres bâtiments publics si nécessaires sur Mayotte, il fallait, vite, passer par cette case assainissement. Ce sera fait.

Les fonds européens du Feder devraient aussi être mobilisés pour la construction de l’hôpital de Petite Terre, le transport maritime (et routier ?!), l’agrandissement du port, le développement du numérique… Mayotte va avancer. Une période plus « faste » devrait s’ouvrir pour l’île, après des années de crises, de grèves, de projets avortés, de marche avant et marche arrière…

60 M€ sont aussi prévus pour l’agriculture, la pêche et l’aquaculture avec le Feader, ce qui devrait permettre de développer la production locale, créer de l’emploi dans ces secteurs et nous proposer des produits frais, de la viande et du poisson, des fruits et légumes, tout au long de l’année, et remplacer une partie des importations par des produits locaux. La santé publique y gagnera.

Le 3ème pan important de ces fonds, le FSE, sera essentiellement consacré à la formation des jeunes exclus du système scolaire ou à la recherche d’un emploi. Près de 65 M€ y seront consacrés. C’est bien, et cela attire de plus en plus de monde.

Ceux qui savent monter des dossiers, et les mener à bien, arrivent, s’installent, sous le regard parfois dépité des opérateurs déjà en place. Ceux qui ont proposé leurs services depuis des années, qui se battent avec énergie pour que les choses se mettent en place, avancent, ont parfois l’impression de se faire déposséder par ces nouveaux venus, aguerris aux montages des dossiers et parfois s’appuyant sur des réseaux en place.

Nos voisins réunionnais ont pu, il y a 20 ans, subir ce sort. Aujourd’hui ils maitrisent les procédures et répondent à des appels à candidatures, à des appels à projets. Il convient aux opérateurs locaux de se renseigner, de se mobiliser et de capitaliser sur leurs atouts, leurs relations, leur sérieux reconnu pour défendre leurs activités et monter des projets ambitieux, pour leurs structures et pour Mayotte.

Mon inquiétude, face à ces formations à venir, c’est d’essayer d’imaginer ce que pourront faire ces jeunes une fois « re-cadrés », « re-formés ». Quel avenir, quel travail leur sera proposé ?

Les constructions d’établissements scolaires dans le primaire et le secondaire semblent constituer une priorité pour le Gouvernement. Des moyens importants y sont, y seront consacrés. C’est une très bonne chose à mon avis. Il convient de s’en féliciter et de remercier l’Etat. Là aussi il était temps. Il y a par ailleurs un énorme besoin de logements vu l’habitat insalubre, indigne, la croissance démographique et la trop forte densité par habitation.

Mais à mon avis, on ne devrait pas sacrifier, sur l’autel de l’urgence, l’emploi des années à venir de dizaines, de centaines d’entreprises du BTP et de milliers d’emplois en construisant du provisoire. A très court terme, pourquoi pas, mais je le répète, pas pour résorber durablement les rotations dans le primaire et l’entassement dans le secondaire. L’enjeu est trop important. On ne peut plus construire du provisoire à Mayotte. Il faut des bases saines : construire, assurer l’entretien et passer à autre chose. Il ne faut pas y revenir dans 10 ans alors que d’autres besoins seront là… Ce serait, à mon avis, faire un cadeau empoisonné à l’île.

L’argent de l’Europe arrive. Il attire du monde à Mayotte, des investisseurs, des opérateurs dans de nombreux domaines. C’est bien, c’est stimulant. Cela donne de l’espoir. Mais il ne faudrait pas que l’on se réveille dans 6 ans en se disant qu’on a une partie de l’assainissement en place, des écoles provisoires, des dizaines de milliers de jeunes qui ont suivi des formations… et cherchent désespérément un emploi.

Dans une île où 57% de la « richesse » est créée par l’administration (contre 28% en Métropole, déjà considérée comme trop « administrée »…), il est temps de se consacrer aussi au développement économique, au développement des entreprises locales et à l’emploi. Les responsables politiques, l’Etat et les entreprises ont tout intérêt à mener ce combat ensemble, pour le gagner. L’Europe y aidera certainement.

Laurent Canavate

Un séminaire pour importer la viande malgache ?

Après les déclarations tonitruantes d’un conseiller général au début de son mandat sur la nécessité d’importer à Mayotte de la viande malgache, les élus poursuivent leurs investigations dans cette voie incertaine. En effet, malgré l’impossibilité sur le plan sanitaire de réaliser ces importations, le conseil général continue de croire au mythe de la viande bovine malgache sur les étals mahorais.

Une délibération a été adoptée en ce sens lors de la dernière commission permanente lundi. Une subvention de 30.000 euros a ainsi été votée pour l’organisation d’un « séminaire sur l’exportation de la viande bovine, ovine et caprine de Madagascar ». Il est prévu d’inviter autour d’une table les représentants de la société malgache Bovima filiale du groupe SMTP qui mène un projet d’élevages bovin, ovin et caprin dans le sud malgache.

Une étude de prospection a déjà été financée en ce sens par le CG, qui démontre que l’Union européenne pourrait accorder son autorisation à l’importation. Or, lorsqu’on connait les normes draconiennes qui prévalent au sein de l’union, rien n’est moins sûr. Les organisateurs souhaitent convier un représentant de l’UE lors du séminaire, mais aussi Jacques Chazalet, président du « sommet de l’élevage », des représentants de l’Etat malgache, de l’Etat français à Mayotte, des garants sanitaires (Cirad, Institut Pasteur) et un représentant régional de l’organisation internationale des épizooties (OIE).

L’organisation du séminaire sera confiée à un « prestataire privé », retenu suivant une procédure de marché public. Les 30.000 euros doivent couvrir la prise en charge du transport et de l’hébergement de certains participants. En revanche, le projet de construction d’un abattoir à Mayotte, qui avait été annoncé pour 2014 sous l’égide de la préfecture et du conseil général semble de plus en plus improbable. Autant d’investissements, de productions de richesses et d’emplois locaux, qui ne se feront pas avant très longtemps.

Adrien Theilleux

3512 enfants retenus et expulsés en 2013

Dans ce rapport portant sur l’année 2013, les associations fustigent en premier lieu la politique française en matière d’immigration clandestine, surtout en ce qui concerne l’enfermement et l’éloignement des étrangers dits en situation irrégulière. La situation de Mayotte est d’ailleurs en tout point singulière au milieu du territoire français de part la situation géopolitique de l’île et les liens familiaux et personnels qui persistent entre ressortissants français et populations limitrophes. « Contrairement à l’idée d’une expulsion vers une destination lointaine sans retour en France, nombre de personnes sont interpelées outre-mer, enfermées, puis embarquées pour une île proche ou l’autre rive d’un fleuve car ce sont des ressortissants de pays voisins » c’est alors qu’un constat d’échec s’avère inévitable: « Pour une bonne partie, ces derniers reviennent aussitôt la frontière passée au risque de se noyer et d’être traumatisés par un nouvel enfermement. L’illusion de pouvoir ériger des frontières étanches en réprimant les flux migratoires est construite au prix de l’oubli des connivences géographiques et humaines de ces territoires ».

Concernant la situation dans le 101ème département, les associations émettent des doutes quand à la véracité des chiffres officiels communiqués à grand renfort de conférences de presse chaque début d’année. « Pour Mayotte, département pourtant sensible et détenant le record du nombre d’expulsions chaque année, le ministère, en 2013, indique 11 861 éloignements. Pourtant, début 2014, le préfet de Mayotte annonçait à la presse avoir réalisé 15 908 reconduites à la frontière, chiffre confirmé par l’Elysée. Ainsi, bien que l’Etat dispose de bases de données très complètes, détaillées et renseignées en temps réels par les services de police et les préfectures, les chiffres officiels restent très imprécis et éparpillés » précise le rapport.

Mayotte : des atteintes graves aux droits de l’enfant et à la santé

Par ailleurs, le document met l’accent sur le nombre important de mineurs retenus et reconduits à la frontière à Mayotte. En effet, en métropole, si l’on dénombrait 95 mineurs enfermés en rétention en métropole, sur notre département, le chiffre est de 3512 enfants retenus « dans des conditions dégradantes et sans accès effectif au juge » insiste les rédacteurs du rapport. Le contrôle des juges est d’ailleurs totalement obsolète sur notre territoire où les expulsions se font le plus souvent dans la foulée des interpellations, et si la durée de rétention est en effet très courte, d’une moyenne de 1.1 jour contre 11 jours en métropole, elle ne permet pas aux étrangers de formuler de recours pour faire valoir leurs droits. « La législation d’exception applicable dans une partie des territoires d’Outre-mer permet aux préfectures d’exécuter la mesure d’éloignement sans attendre que le juge administratif, saisi le cas échéant du contrôle de la légalité de cette mesure, ait rendu sa décision » conclu sur ce point les associations.

Sur la rétention des mineures, force est de constater que la promesse de campagne du candidat Hollande n’a pas été tenue, puisque celui-ci prenait pour engagement en 2012 « de mettre fin dès mai 2012 à la rétention des mineurs et donc des familles avec enfants ». Bien qu’une circulaire mettant en place l’assignation à résidence pour les familles plutôt que la rétention, la nette augmentation de la rétention des mineurs s’explique tout bonnement par le fait que la circulaire n’est pas applicable à Mayotte – qui détient le triste record du nombre d’expulsions.

Si l’ensemble du rapport fustige les conditions de rétention, le CRA de Mayotte possède encore le triste rôle de pire établissement de France, « le CRA de la honte », par lequel passe le plus grand nombre d’étrangers est pourtant le plus vétuste. Les associations soulignent qu’aucun couchage adapté, aucun matériel de puériculture ni alimentation spécifique pour bébés ne sont évidemment disponible dans l’établissement qui a pourtant vu passer dans ses locaux plus de 3 500 enfants. « De plus, l’exclusion de Mayotte du marché de l’aide à l’exercice des droits entraîne un manque d’information flagrant sur la situation exacte de ces familles et les laisse dans l’impossibilité de faire valoir leurs droits de manière effective ».

Le rapport édité par la Cimade, France Terre d’asile, Forum réfugiés-Cosi, l’Association service social familial migrants (Assfam) et l’Ordre de Malte France, cinq associations travaillant dans les centres de rétentions pour le respect des droits des étrangers, a été publié le 18 novembre.

Marion Châteauneuf

Un mouton au commissariat

Dans la nuit de lundi à mardi, les policiers stoppent un véhicule en train de faire un refus de priorité.
De banal contrôle, leur action se change en interpellation lorsqu’ils réalisent qu’il s’agit d’une voiture volée et que le conducteur est un ressortissant comorien en situation irrégulière.
Mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises puisque dans le coffre, ils trouvent un mouton.
De retour au commissariat, l’individu interpellé suit une procédure de reconduite à la frontière, tandis que l’animal est placé dans l’espace vert du commissariat où il se met à brouter l’herbe consciencieusement.
Si certains collègues masculins ont ironisé sur la possibilité d’en faire un méchoui, que l’on se rassure, puisque des policières ont décidé de recourir à une association pour lui trouver un nouveau foyer.
Pour l’instant, le nouveau pensionnaire n’a pas encore trouvé preneur, les associations sérieuses qui souhaitent l’accueillir peuvent toujours se présenter au commissariat.

 

 

 

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Journée Mondiale des toilettes

Ce 19 novembre, c’est la journée mondiale des toilettes. Si cela peut prêter à sourire, il s’agit pourtant d’un enjeu majeur de santé publique provoquant chaque année la mort de plus de 2 millions d’enfant.

En effet, le manque d’accès aux toilettes touche un milliard de personnes dans le monde : L’Asie est le continent le plus concerné avec l’Inde comme premier représentant. En Afrique, les pays les plus touchés sont le Nigeria, l’Ethiopie, le Soudan, le Niger et le Mozambique. S’il n’existe pas de chiffres pour Mayotte, il est clair que notre île est également concernée.

 

En 2014, 2 000 enfants de moins de 5 ans sont mort chaque jour de maladies diarrhéiques, causées par l’absence de toilettes, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Afrique subsaharienne, où 25% de la population pratique la défécation en plein air, des estimations indiquent qu’un enfant meurt toutes les deux minutes et demi après avoir bu de l’eau non potable pour cette raison ou suite à l’absence de sanitaires et d’hygiène.

 

De plus, suite à la récente crise Ebola, des appels ont été lancés au Nigéria pour que les pratiques de défécations en plein air cessent : on craint en effet que le virus ne se propage par les liquides humains.

 

 

 

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Affrontements Majicavo-Kawéni : des sanctions plutôt légères

Le délibéré a été rendu hier concernant ces quatre jeunes hommes interpellés à la marge des affrontements entre les jeunes de Majikavo et ceux de Kawéni. Le tribunal condamne les quatre mis en cause dans l’affaire, même si les faits qui leur sont reprochés ne sont pas les plus graves. Dans l’escalade des violences des maisons ont été brûlées autant du côté de Majikavo que Kawéni. Des familles ont tout perdu.

Une seule peine d’emprisonnement ferme, sans mandat de dépôt pour un des jeunes, il s’agit du jeune homme que nous avons choisi de dénommer Abdou, le seul à être français du groupe. Âgé de 23 ans, il est également le seul à avoir un casier judiciaire. En 2013, il avait été condamné pour deux faits de violence avec arme. Il lui est reproché d’avoir commis un délit d’attroupement avec arme, des violences volontaires n’ayant pas causé d’incapacité de travail et un vol avec arme. Il est donc condamné à un an de prison ferme pour les faits d’attroupement avec arme, mais il est relaxé pour les faits de violences volontaires et vol avec violences. Il lui est interdit de porter des armes pendant cinq ans.

Un autre jeune homme de 23 ans, défendu par maitre Andjilani, accusé d’avoir frappé l’arbitre écope d’une peine de 1500 euros, dont 1000, avec sursis. Il est éducateur spécialisé et entraine bénévolement des jeunes basketteurs de Kawéni.

Les deux autres sont chacun condamnés à un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Ils ne peuvent pas non plus porter des armes pendant cinq ans.

Kalathoumi Abdil-Hadi

Jet de pierre et pare-brise éclaté

Trois jeunes s’ennuyaient tellement au rond-point du Baobab vendredi soir, qu’ils ont décidé de lancer des pierres sur les véhicules qui passaient. C’est ainsi que le pare-brise d’une voiture a volé en éclat.
Fort heureusement, aucun blessé n’est à déploré.
Les trois délinquants ont été arrêtés par la brigade anti-criminalité. Mineurs, ils ont été relâchés après un rappel à la loi.

 

 

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ACCDOM : Grosse délégation mahoraise à Tahiti

C’est le genre d’endroit où les élus mahorais ne se déplacent pas à moins de 50, lorsque les élus réunionnais ou guadeloupéens affichent des délégations plus modestes, une dizaine de personnes tout au plus. Les congrès annuels de l’Association des collectivités d’Outremer sont l’occasion de débattre de sujets d’importance et de croiser les expériences entre les collectivités.

Les délégations sont arrivées vendredi et samedi, la délégation mahoraise venant en grand nombre. Les billets d’avion ne sont pourtant pas donnés, 4000 euros par tête, sans compter les frais de bouche. Mais rien n’est trop beau pour nos riches collectivités. Le dimanche est consacré à des visites d’agréments. Les élus et autres agents ont droit à une visite de l’atoll de Tetiaroa et de l’hôtel Le Brando au Beachcomber puis visite du musée de la botanique à Papeari.

Les travaux débutent ce lundi à Pirae. Après les discours des officiels locaux, les invités parleront d’intercommunalité sous la présidence d’Eugène Larcher, président de la conférence des communautés d’Outremer. Un autre rendez-vous a lieu en début d’après-midi sur les finances, l’octroi de mer et la fiscalité locale.

Demain de 9h15 à 12h, l’assemblée des élus parlera développement durable et agendas 21 sur le site de Taiarapu Est. Mercredi, le thème des énergies sera développé avec une visite de l’usine Criobe et d’une usine de production de jus de fruit. Enfin jeudi, lors de la dernière journée, les élus parleront d’un sujet crucial pour Mayotte, Assainissement et eau potable.

A.T.

Un Franco-Comorien interpellé avec une ceinture explosive au Liban

Un jeune français d’origine comorienne a été interpellé par les forces de l’ordre libanaises en juin dernier annonce l’agence HZK Presse.
Il avait une ceinture explosive autour de lui et s’apprêtait à commettre un attentat suicide à Beyrouth. Les cibles étaient la communauté chiite libanaise et notamment le Hezbollah, mouvement pro-iranien et l’un des adversaires farouches de l’État islamique.
Fayez Youssef Boucheran aurait rejoint cette organisation à Raqa en Syrie en passant par l’Allemagne et la Turquie.
Originaire de Trappes dans la région parisienne, le jeune homme aurait confié à la justice militaire libanaise qu’il s’était senti obligé de venir combattre en Syrie après avoir suivi l’enseignement de deux cheikhs près de chez lui.
Fayez Youssef Boucheran a été arrêté en compagnie d’un Saoudien, d’un Syrien et de quatre Libanais. Il risque la prison à perpétuité.

 

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Agression d’arbitres : « Plus de matchs jusqu’à nouvel ordre » !

Alors que les choses semblaient rentrer dans l’ordre, une nouvelle agression d’arbitres, hier soir au Baobab a poussé le collectif des arbitres à prendre une décision sans demi-mesure, ce matin, à quelques heures du coup d’envoi des matchs de championnat : « Suite à l’agression de notre collègue Ismaël Chabouhane, le comité restreint du collectif des arbitres appelle tous les arbitres à ne plus se présenter sur les terrains jusqu’à nouvel ordre. »
Les arbitres mahorais n’avaient pas officié lors des deux dernières journées pour protester contre l’agression d’un pair le 1er novembre en coupe de Mayotte. Ils avaient décidé de reprendre le chemin des stades ce week-end à condition qu’une police des terrains soit appliquée dans les championnats civils.
Mais c’est en championnat corporatif qu’un nouvel incident s’est déroulé. Le collectif des arbitres a décidé de ne pas faire de distinctions entre championnat civil et championnat corporatif.
Il appelle « tous » les arbitres à ne pas diriger et les convie à prendre part à une réunion de concertation mercredi soir à Combani.
La reprise du football à Mayotte ne devrait donc pas être pour tout de suite…

 

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Accident avec délit de fuite

Hier sur la rocade de Mtsapéré à 11h, une camionnette tente de faire demi-tour en constatant la file d’embouteillage. Ce faisant, elle percute un deux-roues qui venait en sens inverse. Sur le scooter, deux personnes.
Le conducteur s’en sort avec des blessures légères à la tête, en revanche, sa passagère a eu la jambe fracturée.
Le conducteur de la camionnette, pris de panique, s’est échappé en courant, semant les agents de police dans les rues de Mtsapéré. Il a finalement accepté de se rendre au commissariat, convaincu par le propriétaire de la camionnette.

 

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Le comité Maoré veut l’abrogation du visa de sortie pour Mayotte

Le 12 novembre 1975, les Comores ont été admises à l’Organisation des Nations Unies. Depuis 2007, le comité Maoré manifeste à cette date anniversaire pour réclamer l’unité et l’intégrité du territoire national, c’est-à-dire le retour de Mayotte au sein de l’Union des Comores.
Mardi, le comité Maoré s’est réuni au Palais du peuple à Moroni pour dénoncer la mise en place par le gouvernement comorien du visa de sortie vers Mayotte. En gros, chaque voyageur quittant l’Union des Comores doit verser une somme plus ou moins élevée selon qu’il présente un document d’identité comorien (1 €) ou étranger (60 €).
Pour le comité Maoré, ce visa est la reconnaissance implicite par le gouvernement comorien que Mayotte n’est pas comorienne. Par conséquent, pour mettre en cohérence les discours à l’ONU et les faits, il faudrait supprimer ce visa et que les voyageurs puissent se rendre gratuitement des trois îles indépendantes vers Mayotte.
Le président du comité Maoré Ali Abdou Elaniou a pour sa part déploré le fait que les autorités comoriennes demeurent indifférentes au sort des naufragés des kwassa-kwassa qui périssent entre Anjouan et Mayotte. Il fustige aussi “les collabos de la France” et appelle la diaspora à faire pression sur le gouvernement français. Enfin le comité Maoré demande aux autorités comoriennes de refuser d’accueillir les personnes expulsées de Mayotte sur le territoire comorien.
Lors de ce rassemblement, il a été rappelé des anciennes revendications du comité Maoré : un secrétariat d’État chargé du dossier de Mayotte, la participation de Mahorais au sein des instances d’Etat ou encore la promotion du dialogue entre les habitants des quatre îles de l’archipel des Comores.

 

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Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes