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1er anniversaire de l’assemblée départementale

“ La départementalisation est tombée à un mauvais moment”, a expliqué samedi dernier le sénateur Thani dans l’hémicycle du conseil départemental (CD), à l’occasion du premier anniversaire de l’installation de l’assemblée départementale. Le CD organisait à cette occasion une matinée d’échanges.

“Depuis 2007-2008, la France est en crise”, a-t-il repris. “Il est conseillé à tout le monde de se serrer la ceinture. J’estime néanmoins que la collectivité unique appelée “Département de Mayotte” est un bébé qui a besoin de plus de soins et d’alimentation de la part de l’État. Malheureusement ce discours ne passe pas à Paris”.

Les grands élus de Mayotte (président du conseil départemental, parlementaires et président de l’association des maires) iront malgré tout à Paris le 26 avril prochain pour exposer leurs doléances au Premier ministre Manuel Valls, a rappelé dans l’Hémicycle Soibahadine Ibrahim Ramadani.

“Suite à notre dernière visite à Paris en décembre 2015, au cours de laquelle nous avons sensibilisé le gouvernement sur la situation financière et budgétaire préoccupante du Département, nous espérons obtenir de sa part un effort sur un certain nombre de points relatifs à la fiscalité”, a expliqué le président du CD. “Nous espérons ainsi que l’année de référence pour le calcul de la dotation annuelle de compensation (attribuée par l’État) ne soit plus 2012, mais 2013, une année plus favorable en termes de recettes. Nous appelons aussi à une revalorisation de cette dotation annuelle de compensation (83 M€ aujourd’hui) de 20 M€ pour prendre en comptes nos dépenses réelles. En outre, nous demandons à l’État une meilleure répartition de l’octroi de mer entre les communes et le département (l’amendement du député Ibrahim Aboubacar au projet de loi finance modificative 2015, adopté définitivement par l’Assemblée nationale en décembre dernier, a plafonné les recettes fiscales du conseil départemental à 24 millions d’euros d’octroi de mer. Le surplus basculant vers les communes). Nous avons également demandé à l’État l’annulation partielle, à hauteur de 18 M€, du remboursement de recettes fiscales (impôt sur le revenu et sur les sociétés) que nous avions perçues en 2013. Enfin, nous appelons l’État à revoir à la hausse sa dotation annuelle de compensation au titre du financement du RSA, plafonnée aujourd’hui à 15,3 millions d’euros (en 2015, cette dotation était insuffisante de 6 M€). Si nous faisons le calcul de tous ces éléments, le budget du CD pourrait revenir à l’équilibre.”

“Les échanges ont été musclés”

Le deuxième sujet de la rencontre avec le Premier ministre concerne les dotations attribuées par l’État au Département pour ses compétences de région. Soibahadine Ibrahim Ramadani déplore ainsi ne disposer que de peu ou pas de moyens pour le développement économique ou l’aménagement du territoire.

“J’ai soulevé cette question au Sénat”, indique de son côté le sénateur Thani. “Je n’ai pas senti de soutien de la part du gouvernement et les échanges ont été musclés. Une ministre m’a rétorqué que le conseil départemental n’exerçait pas encore toutes les compétences régionales (exemple : construction des collèges et des lycées). J’aimerais à ce sujet que l’on puisse faire l’inventaire, quitte à obtenir une dotation globale de fonctionnement (DGF) au prorata.

” La matinée d’échanges a aussi été l’occasion d’évoquer l’évolution institutionnelle de Mayotte (voir Flash Infos du 31 mars 2016). À ce titre, le sénateur Thani a déposé le 23 mars dernier une proposition de loi tendant à changer le mode de scrutin du conseil départemental “afin d’améliorer la gouvernance territoriale et l’efficacité des politiques publiques sur notre territoire”. Le parlementaire a également déposé une proposition de loi visant, quant à elle, à augmenter le nombre d’élus, “afin de leur donner les moyens de s’occuper efficacement des compétences départementales et régionales et d’assurer également une meilleure représentativité des Mahorais.” Le parlementaire espère les voir examinés et votés avant l’été.

OL

Le mot Barger, attendra avant d’entrer dans le dico

Le collectif fondateur et organisateur de la Dictée Bolé ne ménage pas ses efforts pour que Mayotte avance et ne soit plus considéré comme un département à part. En témoignent leurs actions menées l’année dernière et qu’ils ont décidé de dévoiler au grand jour aujourd’hui.

Si le mot « barger » est entré dans le langage courant à Mayotte, il n’est pas encore près d’être introduit à l’Académie française. En effet, BTM a contacté en novembre dernier la célèbre institution garante de la langue française pour lui demander d’intégrer le verbe que tout habitant de Mayotte a adopté, dans le dictionnaire. Ici, on dit bien souvent : « je barge pour la Grande Terre », ou alors « j’ai bargé mon véhicule aujourd’hui ». Aussi, voici en substance une expression locale très courante : « qui ne barge pas, n’est pas mahorais », argumente le collectif.

Mais les « immortels » comme sont surnommés les académiciens, ne l’ont pas entendu de cette oreille. La réponse de Patrick Vannier de l’Académie fut sans détour: « barger est pour l’instant trop rare pour figurer dans un dictionnaire général comme celui de l’Académie française ». Même si ce dernier conçoit que le verbe « est bien formé et qu’il a l’analogie de couple comme canot/canoter », cela reste insuffisant pour figurer dans le prestigieux dictionnaire.

BTM serait peut-être plus inspiré d’aller frapper à la porte du Petit Robert ou du Larousse, des dictionnaires plus ouverts à la nouveauté orthographique. En témoigne l’année dernière, l’entrée de termes issus de l’argot juvénile actuel comme « bolos », « selfie » ou encore « beuh ». Le mot « barger » pourrait donc lui aussi avoir sa place dans ces dicos populaires. En guise d’encouragement l’Académie française suggère au collectif de continuer d’utiliser le mot « barger ». « S’il se répand largement, il entrera probablement dans les dictionnaires d’usage », conclut-elle. Partant de ce principe, il faudrait que les 60 millions de personnes que compte la France viennent faire un tour dans l’île aux parfums…

Le Bon Coin Mayotte, ce n’est pas pour tout de suite

Autre échec pour le collectif, sa tentative de convaincre le fameux site de petites annonces leboncoin.fr d’ouvrir une section mahoraise sur sa plateforme. En effet, de nombreuses personnes venant ou ayant vécu à la métropole souhaiteraient pouvoir utiliser ce site à Mayotte comme le montre la création d’une page Facebook, Le Bon Coin Mayotte par des nostalgiques. « Nous avons sollicité leboncoin.fr pour simplement ajouter l’île à leurs base de données », explique un membre de BTM. Le site s’est contenté de répondre qu’il ferait remonter leur doléance à la direction. Quelques semaines après, le collectif contacte par téléphone le siège social du site internet mais la réponse fut négative une fois de plus. « Nous trouvons cela aberrant que le 101ème département n’y figure pas. Pour eux Mayotte n’est pas vraiment un département à part entière », estime Bouge Toi Mayotte.

Ce n’est donc pas demain la veille que ce territoire jouira d’une reconnaissance digne de ce nom de la part de la métropole. En attendant, il n’est pas interdit à l’heure actuelle d’utiliser le mot « barger » fort heureusement et quant aux petites annonces dans l’île, vous pouvez trouver une diversité d’offres actuellement sur le site de Mayotte Hebdo qui propose un service équivalent à celui du Bon Coin.

GD

Easy Jet ouvrira sa ligne Paris-Mayotte en mai prochain

Alors que, selon un récent sondage réalisé par Mayotte hebdo, 92 % des gens interrogés estiment payer leurs billets d’avion à un tarif excessif, l’annonce d’Easy Jet apparaît comme une véritable libération.

Une liaison longuement réfléchie

La compagnie britannique a déjà mûrement préparé ce vol exceptionnel et assure que les passagers seront mis dans l’ambiance mahoraise dès leur embarquement à Roissy. En effet, colliers de fleurs et Debaa seront de rigueur à la montée des passagers dans l’avion, un Boeing 737 spécialement décoré aux couleurs de l’île aux odeurs, comme nous pouvons le voir sur la première photo publiée par la compagnie. En effet, le doux surnom de “l’île aux parfums” a été officiellement retiré face aux amas d’immondices et de détritus envahissant le territoire.

Une collation 100 % locale

À bord, mabawa, brochettes, bredes mafanes, rougail, poutou, jus de tamarins (packagés dans des bouteilles en plastique, congelés et importées spécialement du marché noir implanté à côté du guichet de la barge) seront les seules collations servies à bord, et ce afin de préparer les estomacs des aventuriers. À la place des traditionnels chariots poussés par des hôtesses pomponnées, ce seront des vendeurs de poissons à la criée “filao, filao, filao” qui déambuleront entre les sièges, afin de mettre dans l’ambiance les passagers, et de surcroît d’avoir quelque chose à manger à leur arrivée dans le cas où une grève secoue une nouvelle fois l’île et oblige les passagers à dormir dehors. En effet, l’infrastructure hôtelière étant encore un peu pauvre, ces derniers n’auront pas tous la possibilité de trouver une chambre.

Financièrement pas intéressant

Alors que l’on aurait pu imaginer que la compagnie Easy Jet pratique une politique commerciale agressive comme à l’accoutumée, eh bien finalement, que nenni. En effet, la société a réalisé une étude de marché et a constaté que les compagnies qui desservent la destination de Mayotte n’hésitent pas à pratiquer des tarifs plus que prohibitifs. Alors, alléchée par la manne financière, Easy Jet a estimé qu’elle avait elle aussi droit à sa part du gâteau.

Une illusion de plus qui s’envole pour les Mahorais qui rêvent de mieux, tout simplement.

Ce que j’en pense… A quoi pourrait servir un journal à Mayotte ?

Partant de là, nous avons décidé de notre ligne éditoriale. Pour des raisons personnelles, familiales, il était évident pour nous, et nous l’avons indiqué dès le départ dans tous nos documents, qu’il s’agissait « d’apporter notre modeste contribution à un développement harmonieux de Mayotte ».

Tout ce que nous faisons, tout ce que nous avons fait va donc dans ce sens : servir Mayotte et ses habitants. Tout ce que nous pensons pouvoir faire tient dans cet objectif. Plutôt que de faire la Une avec une plage sale, ce qui est tellement facile et assez « racoleur », nous préférons aller voir une plage propre et mettre en avant ceux qui l’ont nettoyée, comment, avec quels moyens, quels soutiens ? Cela peut donner l’idée, l’envie à un autre maire, à une autre association, à d’autres citoyens d’en faire de même.

Et nous restons persuadés qu’ainsi les choses avanceront, certes lentement, mais avanceront, et que les bonnes idées, les bonnes initiatives se diffuseront ainsi. Lorsqu’il y a une grève, nous prenons le parti systématiquement de donner la parole aux salariés, et aux employeurs. Chacun explique son point de vue, sa situation, ses arguments, et ensuite le lecteur se fait son point de vue. Nous n’avons évidemment pas vocation à réfléchir à votre place. C’est aussi un de nos parti pris. Lorsqu’un problème de société apparait, nous prenons le temps d’aller voir les différents interlocuteurs, les personnes concernées, les décideurs, pour essayer de mieux comprendre.

Que ce soit pour les enfants poubelle, les mineurs abandonnés sur lesquels nous avions titré souvent il y a plusieurs années déjà, que ce soit sur la prostitution, les relations Mahorais-M’zungus, l’éducation ou la santé, l’immigration clandestine, sujet sur lequel nous avons consacré des numéros entiers…

Nous avons toujours pensé que ces sujets méritaient du temps, des dossiers, des pages et des pages pour mieux essayer d’en cerner les contours, les enjeux, et pouvoir faire émerger des solutions. Nous avons depuis des années une rubrique intitulée « A la rencontre de… », qui nous permet de vous présenter ceux qui bougent, ceux qui font, ceux qui agissent, dans tous les domaines, parfois en pleine lumière, parfois plus discrètement. C’est là aussi un choix, de valoriser ceux qui aident à faire avancer Mayotte, plutôt que de nous morfondre à remplir des pages avec ceux qui ne font pas grand-chose, ceux qui sont payés mais dont les dossiers ne bougent pas. Nous pourrions pourtant remplir des pages avec tous les agents publics payés à ne rien faire, payés chers et pourtant même parfois absents du territoire…

Quand nous avons lancé le Mayotte hebdo sport, puis l’élection des Sportifs de l’année il y a 7 ans, c’était pour valoriser les sportifs, mais aussi tous ceux qui y consacrent du temps, de l’énergie, souvent bénévolement : les dirigeants, les entraineurs, les éducateurs… De la même façon avec le Mayotte éco, puis les Trophées mahorais de l’entreprise, lancés après la longue et terrible grève de la fin 2011. Nous avons pensé qu’il était important, pour tous les entrepreneurs, jeunes et plus expérimentés, pour leurs équipes et pour le développement économique de l’île en général, d’apporter notre contribution et de les valoriser.

Il nous semblait que cette problématique du développement économique était essentielle pour assurer un avenir plus serein à Mayotte. Dans ce sens, nous présentons ainsi quasiment chaque semaine des portraits d’entreprise, souvent avec l’Adie, la Boutique de gestion ou la Pépinière d’entreprises. Il s’agit de présenter des jeunes qui osent, qui tentent l’aventure de la création d’entreprise, avec ses difficultés, ses problèmes, mais aussi ses joies, la liberté que cela procure, les soutiens disponibles…

Cela peut encourager, faire connaître un peu ceux qui se lancent, mais aussi donner des idées à d’autres qui hésiteraient. Avec une activité, une création de richesse dépendant à plus de 55% de l’administration, Mayotte a besoin d’investisseurs, d’entrepreneurs, d’artisans. Mais un journal ce n’est pas que de l’information « générale », il y a plein d’autres rôles. Avec le Tounda, nous mettons en avant les artistes, les acteurs de la culture, les initiatives heureuses. Et avec l’agenda du Tounda, nous mettons en avant les manifestations culturelles, les soirées, les concerts, les fêtes traditionnelles…

Par ce biais, les citoyens, les lecteurs du journal trouvent des activités pour leurs week-end, des occasions de s’amuser, de découvrir. Les acteurs, ainsi mis en avant, touchent un public plus large, ce qui leur donne plus de courage encore pour continuer, fait rentrer des fonds dans les caisses des associations, qui pourront ainsi mieux s’équiper, organiser d’autres manifestations. Cela permet à certains de découvrir des cérémonies traditionnelles mahoraises, de découvrir la richesse des cultures mahoraises, de rencontrer du monde. Le journal participe là encore à créer du lien social.

C’est un rôle très important, plus encore dans un territoire comme Mayotte. Nous pourrions nous lamenter sur les retards de l’île dans tant de domaines, sur les nombreux problèmes qui s’accumulent, sur les constats dramatiques et l’apparente inaction d’une partie de nos dirigeants… alors que d’autres se battent et se débattent pour tenir, pour faire avancer des projets et faire avancer Mayotte. De notre côté, nous préférons essayer de garder notre optimisme, nos espoirs que progressivement Mayotte (re)trouve sa joie de vivre, sa sérénité, que sa jeunesse s’épanouisse, que l’île puisse enfin apporter sa pierre au développement de la région, avec tous les atouts dont elle dispose. En espérant que le journal pourra encore contribuer à cette mission qu’il s’est fixée.

Laurent Canavate

Guet-apens à Kaweni

Il visait vraisemblablement à bloquer les clients des deux restaurants situés plus loin sur le chemin. Les clients qui sortaient du restaurant ont fait demitour en arrivant au niveau du barrage et ont appelé la police plutôt que d’essayer de dégager la route par eux-mêmes. Un réflexe salutaire qui leur a permis de terminer leur soirée dans de bonnes conditions. À Vahibé aussi, des barrages ont été dressés à plusieurs reprises dans la nuit de samedi à dimanche. Une information circule sur les réseaux sociaux selon laquelle un duo de femmes aurait été victimes de vol lors de cette nuit. Une information démentie par la police qui n’avait enregistré hier, aucun dépôt de plainte en ce sens.

Assises de l’EEDD : les élus brillent par leur absence

Ils étaient à peine une trentaine à s’être réunis hier au Conseil départemental pour la suite des premières assises de l’EEDD qui se sont tenues en décembre dernier. Acteurs du monde associatif et élus territoriaux devaient se retrouver pour la restitution de la synthèse des travaux réalisés lors de la première rencontre et la composition des quatre commissions qui ont été retenues à la suite de ces assises. Mais seuls les premiers ont répondu présents.

“Nous avons pourtant invité tous les élus territoriaux de l’île, nous les avons relancés, mais malheureusement, tous manquent à l’appel”, constate la fédération d’associations Mayotte Nature Environnement (MNE ). Pour se justifier, certains ont invoqué les intempéries, d’autres la grève générale ou encore un agenda chargé. “C’est inconcevable”, lance l’une des participantes, visiblement outrée par cet absentéisme. “Lors de la première journée en décembre dernier, seuls deux élus étaient présents et parmi eux seule Raïssa Andhum, 3ème vice-présidente au conseil départemental chargée notamment du développement durable, a pris la parole au moment de l’ouverture protocolaire avant de s’éclipser”, rapporte un des acteurs du réseau EEDD.

Pour le président de MNE Houlam Chamssidine, “on ne peut pas se dire favorable au classement du lagon au patrimoine mondial de l’Unesco et ne pas prendre part aux actions pour améliorer l’environnement”. Il s’agira pour le réseau EEDD donc d’organiser prochainement une nouvelle rencontre avec les élus afin de les sensibiliser comme il se doit aux questions environnementales. “Nous allons penser à une stratégie pour les forcer à nous rencontrer”, explique Antoine Chassagnon, responsable du service éducation à l’environnement au Conseil départemental. “Les associations n’ont qu’un rôle d’incitation alors que les élus ont un pouvoir décisionnel. Si on arrivait, par exemple, ne serait-ce qu’à informer les policiers municipaux sur la règlementation en vigueur concernant l’environnement, on pourrait mettre en place un réel système de prévention et de répression contre les actes d’incivilité”, ajoute Antoine Chassagnon.

Le réseau EEDD divisé en quatre commissions

À l’issue de la première journée des assises, quatre commissions ont été créées dans lesquelles doivent se répartir les différentes associations directement ou indirectement liées à l’environnement. La première concerne la communication, le site internet, l’événementiel et la newsletter. La seconde porte sur le fonctionnement et la gouvernance du réseau. La 3ème commission se consacre aux outils, les supports pédagogiques et la formation. Enfin, la 4ème et dernière commission concerne la coordination, la dynamique des projets et l’animation. Avant la fin de l’année, une grande réunion devrait se tenir entre les commissions pour faire le point sur l’avancée de leurs travaux respectifs.

GD

Grève générale : Quelle tournure prendra le mouvement ?

L’intersyndicale se prépare pour le jour J. FO, CGT, CFDT, FSU, FAEN et l’Union Syndicale Solidaires, tous se donnent rendez-vous dès ce matin à 8h place de la République pour réclamer un alignement de l’île sur la métropole en termes de droit du travail et des salariés du public comme du privé. En plus de l’application du Code du travail et des conventions collectives, ils réclament le droit à la solidarité nationale pour les retraites de base et complémentaires, la revalorisation des pensions minimums au même niveau que la métropole, l’alignement de toutes les prestations familiales et sociales ou encore favoriser l’attractivité du territoire.

Impossible avant le début du mouvement pour les syndicats, de savoir quel est le nombre de grévistes enregistrés pour ce nouveau mouvement reconductible. “On s’attend à ce que la mobilisation soit forte”, annonce Ousseni Balahache, secrétaire général de la CFDT Mayotte. Et ce n’est pas la météo capricieuse qui va décourager les leaders syndicaux qui croient à un rassemblement d’envergure malgré les intempéries. À l’issue de la manifestation qui doit démarrer aux alentours de 9h, l’intersyndicale doit rencontrer à la préfecture, le secrétaire général Bruno André afin de transmettre leur revendication que celui-ci fera remonter au préfet qui lui-même les relayera au gouvernement.

Éviter un remake des émeutes du 11 novembre dernier

Mais la question qui demeure est celle de la sécurité autour du mouvement. Tous les protagonistes ont encore en tête les échauffourées des ronds-points du baobab et de Doujani où des hordes de jeunes qui n’avaient rien à voir avec le mouvement de grève, s’en étaient pris aux forces de l’ordre en les caillassant allégrement et en agressant certains passants, automobilistes ou cyclomotoristes. C’est à la suite des opérations escargots initiées par des grévistes que ces fauteurs de troubles se sont greffés au mouvement. Du côté de la préfecture, on explique mettre en place une procédure classique d’encadrement de la manifestation par la police. “Nous sommes toujours en état d’urgence donc nous restons vigilants”, explique la préfecture. Avec un contexte social tendu actuellement, il paraît donc primordial d’anticiper tout accès de violence et que le gouvernement soit à l’écoute des grévistes et ne fasse pas la politique de l’autruche sur la situation du 101ème département.

GD

Poroani : l’expulsion des clandestins s’est poursuivie dimanche

Alors qu’il avait expulsé les familles étrangères le dimanche 20, en cassant notamment les portes et les fenêtres des habitations, le collectif a détruit les bangas ce dimanche, sous les yeux des gendarmes. “Nous voudrions avoir des explications de la part des autorités. Sommes-nous vraiment en France ?”, s’interroge un membre de Solutions Educatrices, association comorienne d’entraide. Suite aux expulsions de familles comoriennes à Poroani et à Tsimkoura, la Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués) et les associations qui les représentent (“Les exilés de Tsimkoura” et Solutions Educatrices) ont rendez- vous jeudi à 15h avec Hamina Ibrahima, la maire de Chirongui.

Intercommunalité du sud : une nouvelle élection à venir ?

Tout semblait réuni vendredi dernier pour lancer officiellement l’intercommunalité du sud dans de bons rails. La dernière des interco mahoraises à ne pas avoir encore de président à sa tête s’était réunie dans la mairie flambant neuve de Bandrélé. Les célébrations étaient prêtes pour l’occasion. Or la politique politicienne a rapidement rattrapé les festivités et l’intérêt général.

En effet, alors que les délégués de Chirongui et Kani-Kéli répondaient présents, ceux de Boueni et de Bandrélé (à l’exception de deux d’entre eux) étaient aux abonnés absents. La raison est purement et simplement politique. Le résultat risquant d’être serré entre le candidat de chaque camp, les 15 élus de Bandrélé et Boueni ont préféré manquer à l’appel empêchant ainsi le vote de pouvoir se tenir, le quorum n’ayant pas été atteint (plus de la moitié des délégués doivent être présents). Le but est ainsi, de gagner du temps pour convaincre les autres délégués de voter pour leur candidat.

Les élus de Chirongui et Kani-Kéli n’ont eu que faire de ce taux d’absentéisme qui annulait de facto l’élection et se sont adonné à un vote dont ils savaient pertinemment que le résultat ne serait pas validé. Ces derniers feintaient de ne pas connaître la réelle issue de ce simulacre de scrutin en invoquant un quorum atteint grâce à une procuration. Mais le règlement est strict, il faut que la moitié + 1 des délégués soient présents pour que l’élection puisse se tenir. Qu’importe pour les 15 présents ce jour-là, les cris de joie et chants s’en suivent au moment où les assesseurs annoncent le nom de l’heureux élu, en l’occurrence Ismaïla Mderemane Saheva, choisi à l’unanimité.

Il est urgent d’élire un président avant le 15 avril
Du côté des directions générales des services des quatre municipalités, la gêne est palpable. “C’est navrant ce qui vient de se passer”, lâche un technicien. En effet, le jeu politique n’en sort pas grandi et les électeurs sont pris en otage dans cette farce politicarde.

Un nouveau scrutin devrait donc se tenir cette semaine pour enfin désigner le futur président de la communauté de communes. Et il y a urgence car si d’ici le 15 avril, l’intercommunalité n’a pas de président, elle ne pourra pas bénéficier des dotations de l’État nécessaires à son budget. En effet, cette date correspond à la date butoir pour les collectivités territoriales dans l’envoi de leur budget prévisionnel à la préfecture et notamment leurs taux de l’imposition locale. Cette dernière permet à l’État de réaliser un calcul des dotations à verser en fonction des taux annoncés. Et tant qu’il n’y aura pas de président à la tête de l’intercommunalité du sud, il n’y aura pas de vote du budget.

Reste donc à savoir si, une fois le ou la président(e) élu(e), il ou elle mettra de côté les querelles politiques au profit du bien commun. Réponse vendredi au plus tard, si tout va bien…

GD

Edito. Ce que j’en pense… Regarder à nouveau l’avenir sereinement…

 

Certains politiciens cyniques et leurs experts en communication en jouent très bien pour nous maintenir dans cet état de choc, dans cet état d’urgence. Les morts de faim et de soif quotidiens, les morts du sida ou de cataclysmes, les morts de la guerre ou d’un arrêt cardiaque soudain, les morts du cancer ou des pesticides s’alignent chaque jour par milliers.

Il n’y a pas de drapeau brandi, de religion indexée ou de collecte organisée pour chacun. Il s’agit de morts et c’est terrible. Mais passer son temps, ses journées à ressasser ces terribles réalités ne les arrange pas. Et l’Homme se met là dans un état d’esprit mortifère, la morosité s’insinue partout et gagne la société comme un corps malade. On peut aussi essayer de regarder l’avenir plus sereinement, avec de l’espoir et travailler à le construire.

De plus en plus d’individus sur la planète y sont à l’œuvre : des chercheurs, des scientifiques, des entrepreneurs rêvent l’avenir, et le préparent. Il ne s’agit pas de faire l’autruche, de cacher les problèmes ou de fuir des responsabilités, au contraire.

Il s’agit de déterminer les causes, dresser un constat souvent déjà bien connu, pour ensuite et surtout envisager des solutions, des pistes pour sortir du bourbier dans lequel s’enlise l’humanité en général et Mayotte en particulier.

Il s’agit d’agir concrètement, tous les jours, chacun de nous à son niveau, pour avancer. Les citoyens, seuls ou à travers des entreprises, des associations, comme de petites fourmis, peuvent mener leurs actions, leurs opérations sur le terrain.

Ils peuvent apporter leurs petites pierres. Ils organisent des manifestations, des concerts, des fêtes, des nettoyages, des opérations de sensibilisation, sur l’alimentation, la santé, l’éducation, l’environnement… Mais seuls, sans le soutien des pouvoirs publics, au moins moral, agissant en facilitateurs d’actions, les citoyens sont souvent bien dépourvus.

C’est qui manque ici aussi. Pendant un temps l’État se chargeait de presque tout, puis il a progressivement décentralisé vers les régions, les départements. Ceux-ci ont délégué aux communes, qui se sont parfois déchargées sur les citoyens… Il est temps de remettre les choses à leur place.

Les citoyens sont ponctionnés de centaines de milliards d’euros chaque année en France par exemple, par l’Etat et les collectivités locales qui doivent assurer leurs fonctions. Éducation, santé, sécurité, protection des frontières, développement économique, cohésion sociale, recherche, financement des infrastructures, mise en place de services publics de transport… La liste est longue.

Nos dirigeants politiques ont une partie des clés en main. Ils sont à même de savoir, et de décider, avec l’appui de leurs équipes compétentes. Ils peuvent orienter, réorienter, trancher quand il le faut dans les budgets. Mais il faut qu’ils agissent, qu’ils ne se limitent pas à payer des salaires à des fonctionnaires, sans résultat en face.

Ces dirigeants ont, ou se créent parfois, de nombreuses barrières, des limites, ou manquent de courage en pensant seulement à leur réélection ou à ne pas faire de vagues, pas provoquer de trop importantes manifestations… Mais s’ils se trouvent à ce poste de responsabilité, c’est d’abord qu’ils l’ont bien voulu, qu’ils l’ont cherché, et que nous, citoyens, l’avons bien voulu. Ils ont donc la légitimité pour agir, voire même le devoir, quand on les a élus sur un projet, sur un programme. Alors qu’ils agissent !

Qu’ils soutiennent les initiatives heureuses, les projets ambitieux, les recherches révolutionnaires ! Qu’ils s’appuient sur ces citoyens qui rêvent d’avenir, plutôt que sur ceux qui ressassent le passé. Qu’ils jouent leur rôle de facilitateurs, d’encadrement, de dynamisation.

Qu’ils encouragent ces jeunes qui créent les services et les transports de demain, plutôt que ceux qui revendiquent des acquis du passé… Le mirage de la croissance, sur une terre aux ressources finies, est un mythe à oublier.

La société a besoin de bouger, de recycler, de moins dépenser, de moins gaspiller. Des millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année… Des milliards de dollars sont “joués” sur les bourses à chaque instant… Les banques doivent financer l’économie réelle, c’est leur rôle initial, comme les bourses, et pas spéculer avec notre argent, faire gonfler des bulles et les comptes de traders fous. Nos dirigeants doivent, agir, efficacement, courageusement.

Les services publics doivent être plus “légers”, plus efficaces, plus réactifs et se mettre au service des citoyens, en France métropolitaine, comme à Mayotte. Car pendant ce temps, à Mayotte, on regarde la délinquance monter comme des lapins immobiles, pris dans les phares d’une voiture.

On regarde le lagon être pillé, détruit, irrémédiablement. On regarde ces milliers de jeunes grandir sans espoir. Pendant que le monde bouge, à Mayotte on maintient les rotations scolaires, on entasse les enfants dans des collèges étroits… On met dix ans pour rénover un stade… On ne prend pas part au développement de la région, alors que l’on a des moyens, des compétences, des expériences déjà qui pourraient servir nos voisins.

Alors que l’aquaculture explose à travers le monde, à Mayotte rien ne se passe… Alors que les énergies solaire, éolienne, houlomotrice pourraient faire de Mayotte une “île solaire”, comme on l’avait titré il y a quelques années, avec de l’énergie 100 % renouvelable… et uniquement des véhicules électriques, on s’étouffe dans des embouteillages, sans transport en commun.

Il faut redresser Mayotte, car le monde bouge, les enfants grandissent, et l’île continue d’accumuler des retards, au lieu de les résorber. Mais sans l’État, le département, les mairies, actifs, concrètement, efficacement, ensemble, ce sera bien difficile. Les compétences ne manquent plus, il suffit de les utiliser à bon escient. Des centaines d’amis, mahorais et m’zungus, compétents, pourtant motivés, ont quitté l’île ces dernières années, seuls ou en famille, pour la Réunion ou la Métropole, le cœur en berne.

Beaucoup sont prêts à revenir si l’île se remet sur pied. Et beaucoup sont restés ici et aimeraient pouvoir être plus utiles. Il faut arrêter de faire tourner en boucle les faits divers, régler les problèmes, et travailler avec les gens qui veulent avancer, les valoriser, les encourager, leur faciliter le travail, et (re)partir de l’avant ! Il y a tant à faire sur cette île, et Mayotte le vaut bien… On ne peut plus tergiverser, trainer ou manquer de courage ! Il faut pouvoir regarder à nouveau l’avenir sereinement…

Laurent Canavate

Une justice trop lente

Les magistrats sont pourtant à l’heure, les prévenus et les victimes aussi, dès 8h dans la salle. Mais l’appel des affaires prend beaucoup de temps en raison de nombreuses demandes de renvoi, d’interruptions de séance, de carences dans l’envoi des convocations, dans la constitution des dossiers.

Ce qui mobilise finalement des magistrats, greffiers et les justiciables pour des affaires renvoyées parfois plusieurs fois. Par exemple, hier matin, le juge Lameyre était saisi d’une demande de renvoi pour un jeune homme poursuivi pour violence aggravée par deux circonstances avec plus de 8 jours d’ITT. Un délit relativement grave qui l’oblige à rester sous contrôle judiciaire en attendant son procès.

Or, cette demande de renvoi fait suite à d’autres renvois précédents, cela fait un an que le jeune homme attend son jugement. Pour l’instant, il est tenu de ne pas approcher sa victime et a pour interdiction de se rendre dans le village où sa famille réside, Acoua.

Suivi par le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip), il a été autorisé par son contrôleur judiciaire à retourner dans son village. En conflit avec son père au moment des faits, il entretient désormais des relations apaisées avec lui et s’est inscrit en 1re année de droit au CUFR de Dembéni. Mais le souci dans ce dossier, c’est que l’appareil judiciaire réclame une expertise psychiatrique. Or, selon l’avocate du jeune homme, maître Journiac, “l’expert ne fait pas son travail”. Elle dénonce la situation dans laquelle son client se retrouve, “1 an de contrôle judiciaire sans être jugé”. Pendant ce temps, sa vie reste en sursis. À la barre, elle souligne, “la carence extrêmement grave de l’expert”, qui a été sollicité trois semaines auparavant pour produire un rapport d’expertise, et qui n’a toujours rien rendu.

Ce mercredi, le juge a pourtant la possibilité légale de juger cette affaire, mais finalement Xavier Lameyre décide de procéder à un renvoi contradictoire “en attendant le rapport de l’expert”. Le jeune homme et son avocat devront donc revenir devant la barre au mois de mai prochain.

“MCG n’est plus habilitée” à travailler avec CMA CGM

“ Par ordonnance du 22 mars 2016, le tribunal de commerce de Marseille a enjoint la société CMA CGM de poursuivre sa relation contractuelle avec la société SMART et ce telle qu’existante au jour de la rupture, depuis le 1er décembre 2015 jusqu’au 31 décembre 2016. La décision est assortie d’une astreinte de 3000 € par jour de retard. Par l’effet de cette décision, la SMART est réhabilitée dans ses droits et peut poursuivre son activité et préserver ses salariés. MCG n’est donc plus habilitée à réaliser des opérations de manutention pour le compte de l’armement CMA CGM.

La société SMART a reçu le même jour la confirmation de son agrément au titre des deux conventions signées avec la société MCG. Il est utile de rappeler par ailleurs la position exprimée par le Département, autorité délégante sur le Port de Longoni qui par courrier du 25 février dernier a enjoint son délégataire de respecter les conventions signées avec la SMART en toutes ses dispositions, respecter l’égalité des usagers sur le Port en laissant un libre accès aux infrastructures portuaires et cesser d’exercer la manutention portuaire réalisée sans son accord alors qu’un manutentionnaire est d’ores et déjà agréé pour ce faire.

La société MCG est donc tenue de respecter ses engagements et ne peut prétendre en sa qualité de délégataire à un statut de manutentionnaire. Ceci permettrait de mettre fin à une concurrence déloyale et de satisfaire à un respect et une égalité de traitement des usagers du port. Ceci permettrait de mettre fin à un exercice de la manutention portuaire réalisé aux mépris de toute expérience et professionnalisme, des règles sociales et de sécurité élémentaires. L’image du port ne peut qu’en sortir grandie ; l’avenir des usagers du Port, et du Port sauvegardé, le tout dans un climat enfin apaisé”.


Smart attend la décision du Conseil d’État

La Smart a déposé un recours devant le Conseil d’État à la suite de la décision du tribunal administratif le 9 octobre dernier. Celui-ci avait prononcé l’expulsion de l’entreprise du port sous peine de devoir payer une amende de 5000 € par jour. “Si le Conseil d’État va dans notre sens, l’astreinte devrait en principe sauter”, indiquait hier au téléphone Arlette Henry, cogérante de la Smart. Pour l’heure, le Conseil d’État n’a toujours pas tranché.

Nouvel organigramme du CD : dépense ou économie ?

D’après certaines sources, le bilan de l’opération coûterait 2 millions d’euros supplémentaires au conseil départemental par an, faisant exploser la masse salariale du Département. Par ailleurs, certains craignent que le rapport en question ne passe pas le contrôle de légalité du Préfet.

Pourtant le rapport voté en séance indique un gain de 241 000 euros pour la collectivité. Et c’est vrai que la réduction du nombre de directions générales adjointes de 8 à 5 et du nombre de directions opérationnelles de 48 à 33 laisse présager, à priori, un gain d’économie plus qu’une dépense somptuaire.

En effet, moins de directeurs généraux signifie moins de logements et de voitures de fonction, donc moins de primes de direction distribuées pour les directeurs opérationnels. En apparence, l’économie budgétaire reste donc bien une priorité affichée du président.

Sur le rapport du 7 mars, le point qui suscite la polémique est la création de 63 postes de chargés de mission avec des salaires de 5000 euros par mois. Selon le Département, ces chargés de mission “remplaceront les directeurs de l’ancien organigramme à partir du 1er mai”, le temps pour le président de trouver les compétences qui conviennent pour occuper les postes de direction dans le nouvel organigramme.

Comme pour toutes créations budgétaires, ils ont été calculés aux salaires maximums possibles au coefficient familial le plus élevé et pour une durée maximum de 6 mois. Toutefois, il y a peu de chance que ces chargés de mission s’éternisent aussi longtemps à leur poste, et par ailleurs, qu’ils soient recrutés à l’échelon maximum et avec un coefficient familial maximum. Donc le salaire de 5000 euros en moyenne par mois pourrait s’avérer en réalité bien inférieur pour ces chargés de mission.

L’objectif affiché du président est d’obtenir, dans le respect des règles administratives, “une équipe opérationnelle à partir du mois de septembre”. D’ailleurs le Directeur général des services, Jean- Pierre Salinière a été appelé à quitter son poste fin août. Mais à compter du 1er avril, en raison de nombreux jours de congés accumulés, il ne devrait plus être “opérationnel”.

Adrien Theilleux

La surcharge carburant, une arnaque pour les passagers ?

Cas pratique. Pour l’achat d’un billet Dzaoudzi-Paris, aller-retour du dimanche 10 au 24 avril. Le billet total revient à 1144 euros, dont 330 euros de surcharge carburant. Cela représente 28 % du prix total du billet. Sans la surcharge carburant, le billet reviendrait à 814 euros, contre les 1144 toutes taxes comprises. Comment expliquer une telle différence ?

Créée en 2004, la surcharge carburant permettait aux compagnies de compenser la hausse du prix du baril de pétrole. Au début, elle ne représentait que quelques euros pour un vol long-courrier. Mais au fils des ans, les sommes ont grimpé progressivement, jusqu’à dépasser la barre des 300 euros aujourd’hui. Une décision difficile à comprendre alors qu’en 2015, le prix du baril de pétrole est passé de 120 à moins de 30 dollars américains. Les compagnies aériennes ont bien baissé leur prix, de 10 à 15 % environ… Des baisses bien inférieures en comparaison avec la chute des cours pétroliers. En réalité les prix s’ajustent rapidement à la hausse, mais ils s’ajustent bien plus lentement à la baisse, ce qui permet aux compagnies d’augmenter leurs marges au passage.

Beaucoup d’observateurs dénoncent une entente entre les compagnies, surtout dans des secteurs insulaires où la concurrence est faible. En février dernier, le député réunionnais Thierry Robert avait interpellé Emmanuel Macron concernant ses soupçons d’entente des prix entre les compagnies aériennes à La Réunion, les mêmes compagnies qui desservent Mayotte. « Les comportements que nous avons observés, ne sont aujourd’hui pas satisfaisants. Et semblent indiquer qu’il y a une forme d’entente », lui avait répondu le ministre en promettant une enquête.

Amandine Debaere

Grève illimitée d’agents de la Poste dès ce mercredi

Le syndicat avait déjà prévenu la direction le 4 mars dernier de son intention de se mettre en grève ce mercredi pour faire entendre plusieurs revendications. Concernant les demandes au niveau national, elles portent essentiellement sur la mise en place d’un treizième mois. “Mais à Mayotte cette règle n’existe pas dans le code du travail local”, explique Christian Montes directeur de la Poste Mayotte.

Au sujet des revendications locales, le syndicat réclame la régularisation des contrats CDD de plus de 24 mois en CDI. Le directeur est formel là aussi, le Code du travail mahorais ne prévoit pas une telle mesure. En ce qui concerne la mise en place d’une commission territoriale de pilotage et de concertation (CTPC), c’est déjà le cas à en croire Christian Montes qui avoue être surpris par certaines demandes du syndicat. Quant à la répartition du commissionnement des douanes qui serait en d’autres termes une taxe prélevée par la Poste sur les droits de douane, une fois de plus pour la direction ce type de dispositif n’existe pas ni à Mayotte, ni en métropole, il n’aurait donc pas lieu d’être. Enfin, pour l’amélioration des conditions de travail, la direction dit travailler régulièrement dans ce sens. Une rencontre a eu lieu il y a 10 jours entre le syndicat et le directeur de La Poste. Elle n’a malheureusement pas conduit à un déblocage de la situation. “Sud Solidaires est minoritaire au niveau de la représentation syndicale au sein de l’entreprise donc je ne suis pas sûr que le mouvement soit très suivi, mais je ne suis pas devin”, explique Christian Montes. Mounir Moussa Mogné est lui au contraire, optimiste sur la mobilisation. Il n’est pas possible à l’heure actuelle de savoir combien de personnes parmi les 286 employés de la société se mettront en grève.

Les grévistes ont prévu de manifester dans les rues de Mamoudzou dès 9h30 ce mercredi. Sud Solidaires annonce également qu’elle n’occupera pas les locaux de la Poste.

GD

TME 2016 : La cérémonie a tenu ses promesses

Aboutie. S’il fallait résumer en un mot la cérémonie des 4èmes trophées mahorais de l’entreprise (TME ), c’est le terme qui vient tout de suite à l’esprit. Ils étaient 300 invités, le gratin du monde de l’entreprise mahoraise pour assister à l’événement de l’année dans le monde professionnel îlien. L’organisation très militaire ne laissait transparaître aucun défaut et ce ne sont pas les convives qui diront le contraire. Les apprentis du bataillon étaient aux petits soins sous le regard bienveillant de leurs supérieurs. Amuse-bouches, champagne, buffet, rien n’était trop beau pour les privilégiés du soir. Premiers contacts ou retrouvailles, les échanges entre acteurs de la vie économique mahoraise allaient bon train. Business ou sujets extra-professionnels s’entrechoquaient dans les conversations.

Une fois les derniers participants arrivés, les premiers discours ont pu être entamés. Comme le veut la tradition, Laurent Canavate, directeur de publication et fondateur de Mayotte Hebdo, a introduit la soirée en souhaitant la bienvenue à l’audience. Il en a profité pour féliciter chacun des nominés de cette quatrième édition et remercier le public de sa présence.

Ces quelques mots étaient aussi l’occasion pour le patron de la Somapresse de rappeler l’historique de la création des TME. L’événement a été créé en 2012, alors que le contexte économique morose et les signes de la crise se faisaient sentir à Mayotte. “Nous voulions apporter un coup de projecteur sur des entreprises innovantes, dynamiques, citoyennes et jeunes, afin de les valoriser”, rappelle Laurent Canavate.

Ce dernier a ensuite cédé sa place au sénateur Thani. Le parlementaire a souligné que le climat de morosité était malheureusement encore prégnant sur l’île, notamment en raison du “verrou foncier” et de l’insécurité. S’appuyant sur le rapport de la Cour des comptes sur “La départementalisation de Mayotte : Une réforme mal préparée, des actions prioritaires à conduire”, il a appelé les autorités à corriger les erreurs du passé.

Les invités d’honneur se sont ensuite succédé au pupitre : Farah Hafidou, présidente de la couveuse d’entreprises de Mayotte, Abdou Dalahani, président du Conseil Economique et Social de Mayotte (CESEM), Michel Piriou, représentant du préfet, Ousséni Ben Issa, président de la commission des finances au conseil départemental, et David Nagard, vice-président du Medef.

Ils ont tenu, chacun à leur manière, à montrer que malgré ce contexte difficile, des entrepreneurs continuaient à investir, à prendre des risques, contribuant ainsi à développer le territoire.

“Ce ne sont pas des rats et elles ne quittent pas le navire”

La remise des trophées a débuté avec la catégorie Entreprise Dynamique. Le prix a été décerné dans cette catégorie à MCTP. Créée en 2002, cette petite entreprise de construction et d’aménagements divers a subi une profonde restructuration ces dernières années pour devenir une importante société spécialisée dans le domaine de l’assainissement et de l’adduction d’eau potable.

Mayotte E-Vélos s’est quant à elle vue remettre le prix de l’entreprise innovante. Créée en juin 2015, cette société est spécialisée dans la location de vélos électriques. Une nouveauté dans l’île qui permet de rouler en mode écolo tout en évitant les embouteillages. Dans la catégorie entreprise citoyenne, c’est Sunzil qui a obtenu le Graal. Cette société spécialisée dans l’exploitation et la maintenance d’équipements solaires promeut depuis 2008 le développement durable à Mayotte.

Le prix spécial du jury a par ailleurs été attribué à Michel Taillefer, ancien président du Medef (2005-2014) et gérant d’entreprises de sécurité, pour “l’ensemble de son oeuvre”.

Enfin, Ersi Volonaki, PDG du groupe Sodifram, a été désigné “Manager de l’année”. En 2015, la Sodifram a complété son offre de restauration avec l’ouverture du Goody’s, qui est un des pionniers de la restauration rapide en Europe, en particulier en Grèce.

Laurent Canavate a clôturé la cérémonie en délivrant un message d’espoir : “Malgré les difficultés que connaissent les entreprises, notamment en raison de l’insularité, de la taille du marché, et du contexte difficile de Mayotte, les entreprises doivent s’accrocher. D’autant qu’il y a les fonds européens et des partenaires institutionnels pour les aider.” “Quand la situation se détériore, on dit souvent que les rats quittent le navire, a dit de son côté Michel Taillefer. “Les entrepreneurs doivent au contraire délivrer un message fort à la société mahoraise. Ce ne sont pas des rats et elles ne quittent pas le navire. “

 

 

 

Un mort sur la route à Mtsapéré

Dans la soirée de samedi, un 4X4 a percuté un jeune homme de 25-30 ans en scooter sur la rocade de Mtsapéré. Le pauvre a été trainé sur plusieurs dizaines de mètres. Il est décédé sur le coup. La police était sur place pour établir les circonstances du drame. La vitesse pourrait être en cause.

Rixe fatale à Mtsahara

L’un, pensionnaire au Bataillon du service militaire adapté (BSMA), provoque l’autre qui lui répond : “dans ce cas battons-nous”. Et ce dernier a nettement le dessus sur son adversaire qui s’échappe et revient avec un couteau. Il assène au jeune homme un terrible coup de couteau sur le flanc arrière qui lui perfore le rein. Malgré l’arrivée des secours, qui tenteront tout pour le sauver, ce dernier décède quelques heures plus tard. L’ancien pensionnaire du BSMA ne dormira plus à Combani, puisqu’il se trouve désormais au centre de détention de Majicavo. Il pourrait y rester très longtemps encore s’il est poursuivi pour meurtre. En fonction des circonstances, les faits pourraient toutefois être requalifiés en homicide involontaire.

Lagon au patrimoine mondial de l’Unesco – Opportunité ou contraintes ?

Grande barrière de corail en Australie, parc national de Yellowstone aux États-Unis, îles Galápagos en Équateur, mais aussi la Grande muraille de Chine, la vieille ville de Jérusalem, ou encore le mont Saint-Michel : qu’il s’agisse de sites culturels ou naturels, la liste est longue et glorieuse. Sur le fond, incontestablement, notre lagon a ses chances. Ses nombreuses facettes sont vastes et émerveillent. Le comité du patrimoine de l’Unesco l’a d’ailleurs reconnu il y a quatre ans déjà, en déclarant que le lagon pourrait répondre à trois des quatre critères autorisant le classement d’un site naturel. Un seul est nécessaire. C’est la raison pour laquelle le feu est au vert, et que les travaux pour parvenir à cette inscription ont débuté il y a deux semaines. D’abord, il s’agit de faire classer nos eaux à la liste indicative des biens français, puis c’est la France qui défendra la candidature auprès de l’Unesco. Mais le parcours sera long, cinq ans en moyenne, et surtout périlleux. Tout sauf un long fleuve tranquille. Car l’Unesco est exigeante dans ses critères, mais également dans ses attentes. Les politiques de préservation sont au centre de la décision. Grand chantier de l’assainissement, érosion des sols, démographie incontrôlée, déchets… les menaces qui planent sur nos eaux turquoise risquent peu à peu de faire nager le projet en eaux troubles. Mayotte a du pain sur la planche pour faire valoir son patrimoine. Et c’est sans compter sur les inquiétudes qui apparaissent déjà quant aux contraintes qu’un tel classement ferait peser sur le développement économique de l’île. Les tenants, les aboutissants, les enjeux, les risques, les chances : Mayotte Hebdo fait le point sur le lagon, l’île qui baigne au milieu, et les usagers à qui il appartient en priorité. Alors, ce classement du lagon au patrimoine mondial, chance ou fardeau ?

Le dossier complet est à lire dans le Magazine Mayotte Hebdo n°741 actuellement en vente au prix de 3 €

Edito. Ce que j’en pense… Mayotte menacée par les clandestins ?

Mayotte croule sous l’immigration clandestine. Il faut le dire, sans gêne, sans violence. Il faut replacer cette réalité au cœur de toutes les problématiques que connait Mayotte. C’est un poids lourd, excessivement lourd pour cette île en pleine évolution. Cette situation unique au monde met à mal le processus de départementalisation en cours et risque même de faire basculer Mayotte vers les Comores à court terme, sur un plan démographique d’abord.

Le système de santé est à l’agonie. On est passé de 8000 à près de 12 000 naissances par an, à 70 % le fait de femmes en situation irrégulière, sur une île de 374 km2 ! Et quasiment tous les moyens, insuffisants, sont consacrés aux maternités, au détriment de nombreuses spécialités, qui sont alors traitées à la Réunion, qui bénéficie pour cela de moyens conséquents.

L’éducation, qui pourrait nous donner un peu d’espoir pour demain, souffre aussi énormément. La situation est dramatique, le niveau s’effondre, la violence gangrène tout. Les classes, les établissements croulent sous le nombre. Les enseignants titulaires ont déserté l’île. Les enfants souffrent, dans des classes où arrivent régulièrement des enfants ne sachant pas parler français, déclarant avoir 12 ans quand ils en paraissent 17…

Mayotte est à l’agonie. Ses forêts, ses rivières, son lagon sont pillés, détruits par des implantations de milliers de familles. Tout l’avenir de l’île part en fumée… Tout espoir semble voué à disparaître, étouffé par ces dizaines de milliers d’habitants qui ne peuvent pas travailler légalement, qui doivent pourtant manger, se loger…

Dès que l’on commence à parler ainsi des clandestins, d’expulsions, des bien-pensants brandissent leur drapeau du racisme, de l’humanisme, de la fraternité… rapidement rejoints par des opposants à la présence française à Mayotte, qui veulent que la situation pourrissent. Ils accusent alors les Mahorais de racisme. Mais est-ce fraternel de laisser vivre ces gens dans de telles conditions de vie indignes ? Est-ce de l’humanisme, de la part des dirigeants comoriens, de les avoir mis dans une telle situation de détresse, de les maintenir dans l’ignorance et la misère, avec l’absence d’accès aux soins ?… Tout en pillant les quelques ressources de leur pays.

De plus, avec une démographie galopante – et faute de campagne de sensibilisation forte – ces clandestins sont en train de scier la branche sur laquelle ils se sont assis. L’éducation et la santé partent en vrille. C’est peut-être encore un peu mieux que chez eux, mais jusqu’à quand ?

Mayotte part en marche arrière, alors que l’on devrait aller de l’avant.

Les terrains disponibles pour des projets d’équipements publics sont en partie squattés et des quartiers entiers émergent régulièrement ici et là. Les ressources naturelles sont allègrement pillées, les tortues braconnées, le lagon vidé de son poisson, les champs sont dépouillés. L’économie embryonnaire est étouffée, à part l’alimentation et la téléphonie. Les équipements publics sont sur-utilisés. Les déchets s’entassent…

Les collectivités locales, étouffées par leur masse salariale sans commune mesure avec les services rendus, obligées de taxer et surtaxer la population qui travaille, ne peuvent pas faire face à cet afflux colossal.

Si l’île ne se libère pas de ce poids rapidement elle va couler, et terriblement à mon avis.

Les enfants ayant grandi dans la clandestinité deviennent des adultes. Pour manger, pour vivre, ils s’organisent, volent, agressent, dépouillent tous ceux qui passent à leur portée. Ils deviennent de plus en plus violents. Ils s’introduisent dans tous les bâtiments, défient les autorités. Et les cambriolages continueront sans cesse, décourageant les plus motivés d’entre nous.

Hommes, femmes et enfants vivent sous la menace quotidienne, dans la rue, sur la plage, chez eux. Chacun vit barricadé, comme en prison, de plus en plus dégouté par Mayotte. De plus en plus de Mahorais, de M’zungus, d’Indiens ou de Malgaches quittent cette île. Les forces vives s’affaiblissent, les investisseurs se font rares. Les jeunes mahorais diplômés n’essayent souvent même plus de revenir.

Si l’État, en s’appuyant sur les élus et la population, ne met pas les moyens adéquats pour lutter contre ce fléau, à la hauteur de la situation, si les kwassas ne sont pas interceptés en mer et reconduits avant d’accoster, Mayotte va dans le mur.

Si le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Outremer ne réagissent toujours pas, fortement, on va être en droit de se demander s’il n’y a pas une volonté de pourrir la situation sur l’île et de faire échouer le processus de la départementalisation !

Si les forces de l’ordre, avec l’armée, ne sont pas mobilisées rapidement pour nettoyer les bidonvilles qui encerclent Mamoudzou, Combani, Vahibé, Koungou ou la Vigie, on peut se poser quelques questions… Si c’est pour ne pas faire de vague, pour ne pas risquer une manifestation passagère, pour ne pas s’attirer les foudres de quelques associations ou pseudos bien-pensants, pour ne pas passer durant 1 minute sur BFM TV, on peut s’inquiéter pour le sort de Mayotte et de ses habitants.

Il serait temps, je pense, de réfléchir à moyen terme. Ces clandestins ont-ils vocation à rester clandestins à Mayotte ? Seront-ils naturalisés avec le temps, comme la loi le permet ? Resteront-ils ici, s’intégreront-ils ou partiront-ils immédiatement à la Réunion ou en Métropole ?

Des négociations de haut niveau, avec des dirigeants français, comoriens, et des Mahorais, pourraient-elles permettre à chacun de trouver son intérêt dans une résolution de cette situation qui ne peut plus durer ? L’État français a-t-il les moyens, l’envie de se pencher sur ce problème et le résoudre ?

Des réponses à ces questions dépend à mon avis une partie de l’avenir de Mayotte. Et il devient difficile de rester optimiste face à un tel dossier qui n’est même plus évoqué par nos dirigeants, alors que tout le travail en cours, les projets les plus ambitieux seront étouffés faute de solution rapide.

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes