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Un homme condamné pour avoir tabassé son petit frère

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Convaincu que les coups font partie de l’éducation, un jeune Comorien âgé de 20 ans a été condamné pour des violences sur son frère âgé de 11 ans. Ce dernier s’était réfugié en sang au poste de la police municipale de Koungou.

Un jeune homme de 20 ans a été condamné à un an de prison avec sursis pour des violences physiques sur son petit frère de 11 ans, ce vendredi 25 octobre, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Ensanglanté, le garçon était venu se réfugier au poste de la police municipale de Koungou, deux jours avant. En charge de ses frères et sœurs, les coups étaient pour le jeune homme un mode d’éducation.

Les policiers municipaux de Koungou ont la surprise de trouver un petit garçon venu se réfugier au poste, le mercredi 23 octobre. Âgé de 11 ans, son corps et son visage étaient couverts de plaies en sang. L’enfant auditionné par les fonctionnaires a dit avoir été frappé par des coups de câble électrique par son grand frère. Arrivé au poste pour fuir les violences, il était encore terrorisé lors de l’audition et se recroquevillait en position fœtale dans un coin de la pièce. Le grand frère, un jeune Comorien âgé de 20 ans, est rapidement arrêté, puis jugé ce vendredi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. L’enfant explique qu’il devait aller à l’école coranique ce matin-là mais ne s’est pas réveillé. La veille, il s’est couché tard pour faire ses devoirs. En retard pour l’école coranique, il aurait été puni.

L’homme à tout faire de la maison

Il fait partie d’une famille de six enfants. Le prévenu, le grand frère, a grandi à Anjouan, sa mère l’a fait venir à Mayotte il y a quelques années. Au domicile, il est responsable du foyer, il s’occupe de l’éducation de ses petits frères et sœurs, va faire les courses au marché, etc. Pendant la garde à vue, il explique que son petit frère lui a répondu quand il s’est aperçu de son retard pour l’école coranique. « Votre petit frère a ouvert la bouche, ça ne vous a pas plu qu’il parle mal alors vous l’avez frappé d’abord avec un bout de bois puis le fil d’un chargeur de portable sur les jambes, le dos », décrit Alexandra Nicolay, la présidente du tribunal correctionnel. Le jeune homme dit « ne pas savoir » à quel point il avait violenté son frère. « Pourtant, il y avait du sang partout, vous ne lui avez pas donné de soins médicaux, vous vous êtes acharnés sur lui », renchérit la présidente. Les rapports médicaux montrent des photographies des plaies de la victime, mais également des cicatrices plus anciennes sur le dos, indiquant que ce ne serait pas la première fois qu’il aurait été battu. Pendant les interrogatoires, le prévenu a rapporté qu’à Anjouan il a grandi avec l’idée que frapper un enfant est courant s’il désobéit.

L’allure chétive, des pansements encore sur le coude, le petit garçon est arrivé au tribunal en cours d’audience avec ses parents. Assis seul sur le premier banc, invité à s’exprimer, il dit « ne pas vouloir que son frère soit enfermé ». Tout au long du jugement, il regarde ses pieds et joue nerveusement avec ses mains. « Ton frère a fait quelque chose de très grave selon la loi française. Mayotte, c’est un département français et la loi française n’autorise pas qu’on fasse du mal aux enfants », lui répond la présidente du tribunal.

« La violence casse un enfant »

Pour défendre ses intérêts, une administratrice a été désignée, représentée par maître Mélanie Trouvé pendant le jugement. « Nous sommes face à un grand frère qui prend le rôle du père, il n’a pas corrigé le garçon mais il l’a tabassé, lacéré de toutes parts. Même en se plaçant dans un prisme différent où la violence peut être tolérée, ce niveau serait toléré nulle part que ce soit aux Comores ou ici. » Avant de souligner en quoi celle-ci « casse un enfant, l’empêche de grandir physiquement et psychiquement, de s’épanouir, l’empêche de bien apprendre à l’école et rompt la confiance envers les adultes ».

La substitute du procureur de la République, Cassandre Morvan, requiert huit mois de prison ferme. Maître Laurent Bayon, l’avocat de la défense, présente le jeune homme comme un homme qui « n’a connu que la violence comme modèle d’éducation. Sa mère l’a fait venir des Comores pour faire les tâches ménagères, on lui demandait tout et n’importe quoi ». Il voit les parents comme fautifs, ils « ont cautionné cette violence » à l’égard de l’enfant. Il plaide plutôt pour des travaux d’intérêt général, « plus utiles » selon lui, qu’une incarcération à la prison de Majicavo-Koropa où il doute que « les mois passés là-bas va inverser la norme et les références » du prévenu.

Le tribunal le condamne à douze mois de prison avec sursis et 8.000 euros à verser pour dommages et intérêts. Sans papiers, il risque d’être expulsé aux Comores, en fonction de ce que décidera la préfecture de Mayotte.

Miss Salouva : « On peut être ronde, fine, de petite taille, ce qui compte, c’est d’aimer sa culture »

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Ce samedi 26 octobre, les six candidates au concours Miss Salouva 2024 ont été révélées au public à la médiathèque de Passamaïnty. L’une d’elles deviendra une ambassadrice de la tenue traditionnelle mahoraise lors de l’élection du 14 décembre.

Santé mentale : un secteur qui tente encore de se coordonner à Mayotte

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Maïmouna Madi, qui travaille au CCS de Bandrélé, a évoqué son retour d’expérience après la formation sur les premiers secours en santé mentale.

Lors de la conférence sur la santé mentale, qui était organisée jeudi au lycée des Lumières de Kawéni par l’Agence régionale de Santé (ARS) Mayotte, les acteurs de la santé mentale se sont réunis pour restituer les résultats de travaux de groupes organisés la semaine dernière. Le but, proposer des solutions pour améliorer l’offre de soins et de suivi encore restreinte et peu coordonnée sur l’île. 

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Le directeur de l’ARS Mayotte, Sergio Albarello, met l’accent sur l’importance d’une politique de santé territoriale adaptée à Mayotte.

Si le sport est la grande cause nationale de 2024, la priorité sera la santé mentale pour l’année 2025, avait annoncé le Premier ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale en septembre. Et la question (pré)occupe particulièrement les professionnels de santé et les associations, qui souffrent des manques de personnel, de moyens et de coordination. L’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte a organisé des ateliers participatifs avec les acteurs du secteur la semaine dernière, dans le cadre des semaines d’informations sur la santé mentale (SISM). La restitution des ateliers a eu lieu au lycée des Lumières de Kawéni, jeudi 24 octobre.

Mlezi Maore, Horizons, le centre hospitalier de Mayotte (CHM), la Croix rouge, Autisme Mayotte, le groupe d’entraide mutuelle (GEM), et d’autres structures ont assisté à l’événement pour faire part de leurs recommandations et de leurs difficultés dans la prise en charge des publics concernés par des problématiques liées à la santé mentale. « Nous sommes parfois confrontés à des situations de violence lorsque des personnes sont orientées vers nos services, mais ne sont pas stables et nécessitent une hospitalisation », raconte Kassim Abidi, directeur d’établissements au pôle handicap de Mlezi Maore. Face à l’amer constat du service psychiatrie du CHM qui dispose de dix lits pour toute l’île (ils passeront à 25 prochainement), les associations et les soignants se sentent débordés. « L’île a des besoins colossaux », résume simplement Ernestine Bakobog, directrice de l’association Autisme Mayotte.

Avec des tabous à la peau dure, et une précarité tenace, les associations et services hospitaliers ne parviennent pas à « repérer » la patientèle et à être eux-mêmes repérables. Bien sûr, ils s’échangent des conseils, s’envoient des patients, mais cette collaboration n’est pas organisée. L’une des solutions proposées lors des ateliers collectifs, c’est la création d’un annuaire, pour faciliter le travail des structures et mais aussi aider les personnes cherchant un appui. Des maraudes, avec des équipes dédiées, apparaissent aussi comme proposition, pour tenter d’aller chercher le public isolé, précaire ou habitant loin des structures de santés.

Des actions en pratique dès 2025

Un des grands enjeux, de la conférence, c’est aussi déstigmatiser la santé mentale et les troubles qui peuvent y être associés. « Les personnes atteintes psychiquement sont stigmatisées et/ou isolées », se désole Prosper Ndayisaba, qui dirige le GEM de Cavani. Les propositions s’enchaînent pour familiariser la population à la thématique, tout en respectant les traditions et les cultures : flyers, mois de sensibilisation, site web… Et surtout combattre la méconnaissance qui entoure les traitements. La psychiatrie fait peur sur l’île, et y être associé aussi. « Je ne savais pas quoi faire pour aider mon cousin », confie Maïmouna Madi, qui travaille au CCS de Bandrélé. Elle a bénéficié, comme une soixantaine d’autres employés du social, d’une formation sur les premiers secours de la santé mentale, organisée par le pôle prévention de l’ARS en juin à Tsingoni. Selon elle, cette formation l’a fait changer de regard sur les troubles psychiques, mais aussi sur la manière de les accompagner.

Les échanges ne se sont pas cantonnés aux restitutions des ateliers. Face au directeur de l’ARS, Sergio Albarello, et à la directrice de la santé publique de la structure, Fatiha Djabour, les interventions ont soulevé d’autres questionnements. « Est-ce que l’ARS pense aux aidants, qui sont en grande souffrance eux aussi ? Nous avons une plateforme de diagnostic, une association, mais pas de lieu qui leur permettrait d’avoir un temps de répit », note Ernestine Bakobog. Elle questionne aussi l’ARS sur l’importance de mettre en place une structure qui n’est pas directement associée au médical. Si les ateliers ont permis de dresser des fiches d’actions, – comme des campagnes de sensibilisation, des réunions mensuelles, de maraudes, ou encore, la création d’un annuaire en ligne et d’un site pour répertorier toutes les structures – qui devraient voir le jour dès le premier trimestre 2025, certains problèmes ne peuvent pas être réglés grâce à un travail de collaboration.

Le manque de personnel en tête de liste. « Même en ayant des locaux, on n’a pas les équipes pour les exploiter », tient à rappeler le docteur Alexandra Martalek, psychiatre.

4.000 personnes participent à la marche d’Amalca à Mamoudzou

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Alors qu’Octobre rose, le mois dédié à la sensibilisation contre le cancer du sein, touche bientôt à sa fin, environ 4.000 personnes ont rejoint le front de mer de Mamoudzou pour « Mwendro wa Tama », ce dimanche matin. Avec l’aide de la mairie de Mamoudzou, la marche organisée par Amalca (l’association mahoraise de lutte contre le cancer) consistait en une marche de cinq kilomètres qui partait du centre de Mamoudzou, puis passait par le carrefour Baobab et le rond-point du stade de Cavani. Sous une chaleur accablante, mais dans la bonne humeur, le cortège a monté la rue Cavani pour rejoindre le rond-point SFR à Kawéni et ensuite retourner au front de mer, où l’événement s’est conclu par un flash mob. « Aujourd’hui, nous regardons en arrière et voyons bien plus qu’une marche : nous voyons un mouvement d’amour et de solidarité. Merci à tous ceux qui ont fait de « Mwendro wa Tama » un moment de soutien inoubliable. Votre présence est un immense espoir pour les femmes de Mayotte et partout dans le monde », assure Amalca dans son message de remerciement après la marche.

Nouvelle campagne de vaccination contre le choléra à la Grande Comore

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La Grande Comore, qui a le taux vaccinal le plus faible du pays (39%), connaît une résurgence de cas de choléra, ces dernières semaines.

Le ministère comorien de la Santé appelle la population de l’île frappée par une résurgence de cas, depuis début septembre, à prendre les doses du vaccin. Sans l’éradication de la maladie, les projets d’envergure dans le domaine de la santé risqueraient d’être sérieusement affectés, si l’épidémie n’était pas vaincue.

L’annonce a été faite, samedi, au siège du ministère de la Santé de l’Union des Comores, en présence du directeur général de la santé et d’autres représentants de partenaires qui appuient le pays à améliorer son système sanitaire. A partir de mercredi, une campagne de vaccination contre le choléra va commencer au niveau de la Grande Comore, qui détient le taux vaccinal le plus faible des trois îles (39%) et qui par ailleurs connait, depuis le 14 septembre, une résurgence de cas identifiés en particulier au nord dans les régions de Mitsamihuli et de Mboude. « A partir du lundi, nous commencerons à Mitsamihuli, car c’est là-bas, où le premier malade a été signalé, ce qui nous a permis de se rendre compte que des poches de résistance existaient au nord. Les centres sont déjà opérationnels. Deux jours plus, tard, la campagne sera lancée officiellement sur l’île », a indiqué le secrétaire général de la santé, le docteur Ben Imane. A l’en croire, ce nouveau programme de vaccination durera cinq jours. « Nous appelons la population de la Grande Comore à se rendre en masse dans les centres pour vacciner. Des équipes déjà formées seront également déployées sur le terrain. Les doses de vaccin sont disponibles », a ajouté le docteur Ben Imane soulignant au passage que grâce à la vaccination, l’on se protège soi-même ainsi que l’entourage.

Il faut noter que cette décision de vacciner les récalcitrants intervient une semaine après le refoulement par les autorités malgaches d’un bateau, en provenance des Comores, en raison de la résurgence des cas, observés ces deux derniers mois. Parti le 17 octobre en direction de Mahajanga, avec à son bord plus de 280 passagers dont des femmes enceintes, le navire Acadie n’a pas été autorisé à accoster et a dû faire demi-tour. Un épisode qui a causé une brouille diplomatique la semaine entre Moroni et Antanarivo. Dans son dernier communiqué, publié samedi 19 octobre, la diplomatie malgache a dit assumer la fermeture des voies maritimes aux bateaux en provenance des pays touchés par le choléra.

Les écoles aussi

Raison pour laquelle, les autorités sanitaires de l’archipel insistent sur la nécessité de faire vacciner la population de l’île afin d’espérer atteindre une immunité collective. Au cours de cette campagne, les établissements scolaires seront inclus. Une note conjointe du ministre de l’Éducation et son collègue de la santé est attendue dans les heures qui viennent pour encadrer les opérations et faciliter le travail des agents. « Car si nous ne vaincrons pas le choléra, les projets d’envergure risquent d’être impactés à l’instar de la construction en cours de l’hôpital universitaire d’El-Maarouf ou encore le programme d’assurance maladie généralisée. Sinon, nous serons probablement obligés de prendre des mesures contre ceux qui refuseraient de se faire vacciner. Par exemple, les interdire de se rendre dans les îles sans la présentation de la carte », a martelé le secrétaire général du ministère de la Santé. De son côté, le directeur général de la santé, le docteur Saindou Ben Ali, a rappelé qu’en plus de la vaccination, la population ne doit pas non plus abandonner les mesures d’hygiène comme le lavage des mains avec de l’eau javélisée. Depuis le retour des cas résiduels de choléra au nord de la Grande Comore, voilà maintenant un mois et demi, seules trois personnes sont décédées. Dans les centres d’hospitalisation, l’on accueille parfois un seul malade par jour, comme ce fut le cas, samedi, à Samba, situé au nord de Moroni. « La résurgence s’explique par le faible taux de couverture vaccinale. Par exemple, dans la région de Mitsamihouli, on était avec un taux de 30% et n’est passé qu’à 36% quand nous avons relancé la campagne juste après l’apparition des cas causée par le manque d’adhésion de la population à se protéger par voie vaccinale », déclarait, la semaine dernière, le docteur Faouzouz Ben Aboubacar, chargé de la surveillance épidémiologique.

Des erreurs comptables font apparaître un déficit au syndicat des eaux

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Remis à flot financièrement, ces dernières années, le syndicat Les Eaux de Mayotte (ex-Smeam) tente de rattraper ses gros retards d’investissement mis en lumière par la sécheresse de 2023 (48,4 millions d’euros figurent en dépenses d’investissement en 2023). Pour assurer les financements, il est donc nécessaire de trouver un équilibre budgétaire sur lequel la préfecture de Mayotte maintient l’attention, voulant éviter de nouvelles dérives. Ainsi, quand le secrétaire général de la préfecture de Mayotte, Sabry Hani, s’aperçoit que les comptes 2023 des budgets « eau » et « assainissement » affichent respectivement 7,3 millions d’euros et 14,2 millions d’euros de déficits, il demande à la Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte de se pencher dessus (en vertu de l’article L.1612-14 du code général des collectivités territoriales).

En se plongeant dans les comptes, les magistrats se sont aperçus que des erreurs d’écriture sont la cause de ces importants déficits. Il y a par exemple cet oubli du report d’un prêt de dix millions d’euros contracté auprès de l’Agence française de développement (AFD). « L’absence de cet encaissement dans le relevé a entraîné l’omission du titre permettant de régulariser budgétairement ce flux comptable ; que, par suite, il convient de corriger les recettes d’investissement du budget « eau » d’une somme de 10.000.000 d’euros », note la Chambre. Pareil pour un solde créditeur de 4,1 millions d’euros au résultat du compte administratif du budget « eau » 2023, les deux cumulés laissent plutôt apparaître un excédent de 114.458 euros « au lieu d’un déficit de 14.206.913 d’euros pour l’exercice 2023 ». Pour le budget « assainissement », c’est en revanche l’inverse qui s’est produit avec un déficit de presque six millions d’euros « au lieu d’un déficit de 2.848.080 d’euros » enregistré au départ. Toutefois, avec le report des exercices précédents (+9,4 millions d’euros pour les deux budgets réunis)le compte administratif 2023 enregistre finalement « un excédent cumulé des budgets « eau » et « assainissement » de 3.350.094 d’euros ».

Si aucune mesure de redressement n’est donc préconisée, la Chambre invite le syndicat des eaux mahorais à « améliorer, en étroite collaboration avec le comptable public, le suivi des restes à recouvrer et à payer, de sa dette financière et l’apurement des comptes d’imputations provisoires ; qu’à ce titre il est anormal qu’un compte 471 « recettes à classer ou à régulariser » présente un solde débiteur ». Il lui demande aussi de « procéder à l’émission des titres de recettes en fonction de l’exigibilité des créances et non de leurs versements effectifs ».

Le chômage en légère hausse à Mayotte au troisième trimestre 2024

Selon France Travail, si le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté au cours du trimestre à hauteur de 2,4 % à Mayotte – contre une augmentation de 0,2 % en métropole – il est en baisse de 11,8 % sur l’année 2024. Par comparaison, le chômage est en hausse de 9,8 % en Guyane et de 0, 1 % à La Réunion pour 2024. Les autres territoires enregistrent de légères baissent au cours des trois trimestres (-1,4 % pour la Guadeloupe et -1,2 % en Martinique).

Une cagnotte pour permettre au pompier disparu de venir à Mayotte

Dimanche 20 octobre, un ULM parti de Nosy Bé et qui devait rejoindre Mayotte a disparu. À son bord, deux pilotes instructeurs, Karim Amroussi et Khalid Kaa. Toujours sans nouvelle, la famille de Karim, qui se trouve en métropole, a lancé une cagnotte sur la plateforme Cotizup, pour se rendre sur l’île et être au plus près des recherches. « Ce voyage imprévu et difficile représente un coût important, car ils viennent de métropole et en force, à sept ou huit personnes », expliquent les proches du disparu qui ont lancé la cagnotte. Elle est disponible à l’adresse suivante www.cotizup.com/pour-retrouver-karim.

Les recherches menées par les autorités malgaches, avec l’appui d’un hélicoptère de la gendarmerie et d’un navire de la marine française, n’ont pour l’instant pas abouti.

Des coupures d’eau anticipées dans le nord et sud de Grande-Terre

La Société mahoraise des eaux (SMAE) a procédé, ce samedi, à des coupures anticipées dans les secteurs de Koungou, Kawéni village, Kani-Bé, M’zouazia, Moina Trindri Bas, Chirongui village et Bandrélé. En raison de la forte demande en eau, les stocks dans les réservoirs ne pouvaient pas permettre de satisfaire la distribution d’eau jusqu’à 14h, heure prévue pour les coupures, conformément au planning des tours d’eau. Ces coupures « sont nécessaires pour limiter les perturbations fortes de la distribution d’eau dans le contexte actuel de partage de l’eau », défend le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte.

Ben Issa Ousseni à la rencontre du nouveau gouvernement

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Afin que le gouvernement nommé il y a un mois n’oublie pas Mayotte, Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental, s’est rendu à Paris avec Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, et Abdoul Kamardine, le conseiller départemental du canton de M’tsamboro, le président du Sdis de Mayotte.

Voulant relancer le double projet de lois Mayotte, Ben Issa Ousseni s’est rendu à Paris, ces lundi et mardi. Le président du conseil départemental de Mayotte a pu rencontrer le Premier ministre, Michel Barnier, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et le Mahorais Thani Mohamed Soilihi, nouveau secrétaire d’État à la Francophonie et aux partenariats internationaux.

Qu’est-ce que le GPO défendu par le préfet de Mayotte ?

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Le groupement de partenariat opérationnel (GPO) permet d’établir des actions ciblées, comme ici à Koungou, il y a deux semaines. Préfecture de Mayotte

Avec les groupements de partenariat opérationnel (GPO), l’idée est de pouvoir se concentrer sur des territoires et des problématiques précises en réunissant forces de l’ordre, associations, la commune et les services de l’État autour de la table. A Mayotte, le préfet François-Xavier Bieuville s’appuie sur ce dispositif pour tenter d’enrayer la délinquance. Explications.

Comment ça marche ?

« On fait travailler tout le monde, le maire, les associations, les services de la commune, la gendarmerie, la police et on essaye de recueillir du renseignement un peu intéressant », défend le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Ce partisan convaincu par le groupement de partenariat opérationnel (GPO) compte développer ce dispositif qui se décline à petite échelle (village ou intercommunalité) pour mettre fin à la commission de faits de délinquance.

Quel est l’intérêt des forces de l’ordre ?

Il part d’un principe simple, il n’y a pas mieux que la population pour faire remonter les problèmes et éventuellement repérer quelles personnes en sont à l’origine. En associant citoyens et associations, gendarmes et policiers peuvent ainsi mieux cibler leurs actions. Pour éviter les représailles, « on protège les personnes qui nous donnent des renseignements avec une confidentialité absolue », assure le préfet, qui a fait un point sur la sécurité et sur l’apport de ces GPO avec les élus locaux, ce jeudi, à Mamoudzou.

Et côté mairies ?

Ce GPO est une réponse à l’une des revendications des maires mahorais d’être mieux associés aux opérations des forces de l’ordre. Ils peuvent ainsi y apporter leur concours. Et pour les associations, « ce qui est intéressant, c’est ce que vous prenez la mesure de votre implication sociale. Ce travail avec les associations est important parce qu’il va nous permettre d’irriguer le terrain », estime le préfet.

Où les GPO sont mis en place ?

La préfecture en comptabilise déjà six et le premier a vu le jour à Combani-Miréréni, deux villages connus pour des affrontements récurrents entre les bandes de jeunes. « On a Tsoundzou, Dembéni-Iloni qui va peut-être être étendu à Tsararano. En Petite-Terre, on s’appuie sur le CLSPD (N.D.L.R. conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) qui fonctionne bien. C’est un CLSPD+ si vous voulez. Tandis que Sada s’est lancé récemment », énumère le directeur de cabinet du préfet, Aurélien Diouf. L’un des derniers GPO est celui de la commune de Koungou, qui se concentre davantage sur les villages de Majicavo-Koropa et Koungou.

Qu’est-ce qui enclenche la création d’un GPO ?

« On commence par un village et une problématique », explique le directeur de cabinet de la préfecture. Il prend l’exemple de Koungou et Majicavo-Koropa, une zone où les caillassages sont réguliers. A Combani, c’est vers les associations sportives que les efforts se sont concentrés au départ, les violences ayant parfois lieu en marge des compétitions.

D’autres créations sont-elles à venir ?

C’est le souhait de la préfecture en tout cas, qui a vu l’interpellation récente des agresseurs des automobilistes, le 11 octobre à Koungou, comme le signe que le GPO de Koungou fonctionne. Deux nouvelles communes se sont montrées intéressées lors de la conférence sur la sécurité de ce jeudi, Bandrélé et Acoua. La première a en mémoire les affrontements entre Nyambadao et Hamouro, d’il y a deux semaines. Alors que pour la plus petite commune de Mayotte, Aurélien Diouf évoque quelque chose de plus cibler, notamment sur des individus avec des chiens.

Pour Mamoudzou, la préfecture de Mayotte ne cache pas qu’elle aimerait la création d’un GPO pour le village de Kawéni.

« Le rideau de fer » maritime pas encore monté

Promis par Gérald Darmanin, l’ex-ministre de l’Intérieur et de l’Outremer, « le rideau de fer » maritime « est en train de se mettre en place », assure le préfet. Il s’appuie déjà sur deux choses, le futur ponton de l’îlot Mtsamboro et la mise en service de deux radars sur des anciennes barges. Le premier servira à réduire le délai d’intervention des intercepteurs. « La zone du nord est celle où les passeurs passent le plus souvent », affirme le délégué du gouvernement. « Il faut 45 minutes pour monter depuis Dzaoudzi quand la mer est bonne. Demain, il faudra cinq ou dix minutes pour arriver à intercepter un kwassa au nord. » Concernant les nouveaux radars, « ils auront une meilleure détection et une meilleure perception ». « Des éléments techniques » supplémentaires seraient en cours de validation par le ministère de l’Intérieur.

Sur les expulsions d’étrangers en situation irrégulière en provenance de l’Afrique des Grands lacs, la préfecture comptabilise six vols réalisés grâce à un accord avec la République démocratique du Congo. « Cela fait 110 personnes exactement. » Une visite de Bruno Retailleau dans cette zone géographique doit normalement déboucher sur d’autres accords de reconduite à la frontière (son prédécesseur Gérald Darmanin avait fait la même promesse).

Une lettre aux habitants

Avant de rencontrer les élus, ce jeudi matin, le préfet de Mayotte s’est fendu d’une lettre « aux Mahoraises et aux Mahorais ». Revenant sur l’agression d’une famille à Koungou, le 11 octobre, il fait état de l’interpellation des auteurs et du téléphone portable retrouvé. C’est ce fait-divers en plein jour et dans le centre du village qui a poussé le collectif des citoyens de Mayotte à bloquer dès le lundi suivant le bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou. Louant la mise en place du GPO de Koungou (voir ci-dessus), il défend son bilan en s’appuyant une baisse de 5,8% des faits de violence par rapport à 2023. « Le message des Mahoraises et des Mahorais est très clair et constant : les Mahoraises et les Mahorais ne veulent pas d’un préfet qui commente les violences, ils veulent un préfet qui agit pour améliorer leur quotidien », fait-il valoir. La lettre est à retrouver sur notre site mayottehebdo.com

Retour à la case départ pour le Medef Mayotte

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La journée a été riche en émotions au Medef Mayotte, ce jeudi. L’assemblée générale convoquée par l’administratrice judiciaire désignée par le tribunal après l’échec du dernier vote en vue de renouveler le bureau et la présidence, il y a quelques semaines, n’a pu arriver au terme de ses travaux, ce soir. Alors que les adhérents s’apprêtaient à voter le onzième point à l’ordre du jour (sur douze), le trésorier se serait aperçu qu’un adhérent n’était pas à jour de ses cotisations. Il aurait alors obtenu de l’administratrice judiciaire que l’adhérent en question soit empêché de se prononcer sur ce onzième point crucial portant sur la désignation d’un nouveau conseil d’administration. En effet, celui-ci fait l’objet d’une âpre bataille, même judiciaire, entre l’ancienne équipe rassemblée autour de l’ex-présidente Carla Baltus et celle formée aux côtés de Nizar Assani.

Ce retrait d’un des votants a provoqué la stupeur, personne ne pouvant comprendre que sa participation aux dix points précédents n’ait pas été invalidée. Impossible alors de départager les deux listes qui s’affrontaient pour le contrôle du Medef Mayotte, le match s’étant soldé par 48 voix en faveur de chacune des deux listes respectivement conduites par Nizar Assani et Fahardine Mohamed (avec un blanc). Ce cas de figure non prévu dans les statuts a plongé l’assemblée générale dans une impasse. L’opération va devoir être reconduite à une date ultérieure.

Challenge TotalEnergies : Trois entrepreneuses mahoraises remportent la quatrième édition

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Léonelle Redjekra est une des trois lauréates en portant le projet Makazi Énergie dans la catégorie Power'Up. Anliati Attoumani a remporté le prix de l'économie circulaire avec son projet Hibiscus Café Culture (catégorie Cycle 'Up). Le prix de la meilleure entrepreneuse de l'année est revenu à Nadia Boinaidi qui a présenté le Maoré Puzzle (catégorie Innov'Up).

Quinze projets (sur quarante) étaient sélectionnés pour la dernière ligne droite de la quatrième édition du challenge Startupper TotalEnergies organisé par TotalEnergies Marketing Mayotte. Ce mercredi, la palme est revenue à trois jeunes femmes qui ont su briller par l’originalité de leurs projets.

« Les idées ont besoin d’énergie pour grandir ». C’est sous ce slogan que l’entreprise TotalEnergies Marketing Mayotte a placé la quatrième édition de son challenge Startupper de l’année. Pour cette déclinaison locale d’une opération qui se déroule dans 32 pays et distingue au total cent lauréats, la cérémonie de remise de prix s’est déroulée, mercredi soir, au restaurant de l’hôtel Le Rocher à Dzaoudzi. Une centaine de personnes y ont assisté aux côtés du nouveau directeur général de la société à Mayotte, Damien Roques, et plusieurs de ses principaux collaborateurs dont Yasmine Saïd (directrice des ressources humaines et de la communication), cheville ouvrière de cette opération depuis plusieurs années. Sur quarante candidatures, quinze seulement ont été sélectionnés pour cette soirée.

« Le jury de cette année a eu fort à faire car l’ensemble des dossiers présentés étaient solides, innovants et représentaient des caractéristiques durables, faisant la promotion entre l’égalité homme/femme », relève le directeur, même ce sont plutôt les femmes qui ont réussi à se distinguer, puisqu’il y a trois lauréates. Dans la catégorie Innov’Up, Nadia Boinaïdi a porté un projet didactique et ludique de conception, fabrication et vente de puzzles basés sur des contes en kibushi (dont « l’Ilot de sable blanc », « les Quatre frères » et « le Serpent de Chirongui »). Elle a fait part de sa joie et de son étonnement d’avoir été choisie par le jury pour distinguer un projet qu’elle développe depuis deux ans. « J’ai décidé de me lancer en mars cette année après moult hésitations, en me disant que c’est de mes échecs que j’ai beaucoup à apprendre pour avancer », souligne-t-elle. Elle a toutefois assuré le public avoir pris le temps de réaliser un business plan et recueilli l’opinion de son entourage sur ce projet.

« Un réel boost »

Dans la catégorie Cycle’Up, plusieurs projets intéressants ont été soumis à l’appréciation du jury qui intégraient des anciens lauréats. Celui-ci a s’est trouvé contraint de chercher le petit plus pour réussir à les départager. Le projet Hibiscus café culture de la Pamandzienne Anliati Attoumani l’a finalement emporté sur les autres. Ce bar à café (pâtisseries et fruits de saisons) s’est démarqué par le caractère sain et équitable de l’alimentation qui sera proposée au public. « Ce prix est un réel boost pour être accueilli prochainement à l’Hibiscus café », estime la lauréate, laquelle encourage les jeunes Mahorais à donner corps à leurs projets divers et variés « en posant beaucoup de questions autour d’eux et en se laissant accompagner per les différents outils existant parmi lesquels la BGE ». La dernière catégorie Power’Up, concerne les énergies renouvelables et abordables. Léonelle Redjekra a porté un projet au nom de l’association Makazi Énergie. Celui-ci vise à aider à l’amélioration de l’habitat dans notre île par la rénovation de logements énergivores, en particulier pour les personnes âgées, en situation de handicap ou à faible revenu.

Chacune d’entre elles s’est vu remettre un chèque pour une dotation de 7.000 euros, complété par un diplôme de challenger TotalEnergies. Outre cette récompense financière, les trois gagnantes bénéficieront également d’une grande visibilité médiatique (dont des panneaux 4/3) et un accompagnement personnalisé assuré par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), partenaire de l’évènement.

Engagée dans le développement durable

La particularité pour cette édition 2024 est qu’elle s’inscrit dans le cadre du centenaire de la création de la société Total. Damien Roques, le nouveau directeur de TotalEnergies Marketing Mayotte définit l’entreprise comme « une compagnie multi-énergies responsable », rappelant que l’Organisation des Nations unies s’est fixée pour 2024 pas moins de 17 objectifs de développement durable à atteindre. Il explique que TotalEnergies s’est associée à l’ensemble de ces objectifs partout dans le monde, y compris dans notre département.

Charte de l’environnement : une expérience enrichissante pour les participants

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Les sept jeunes et les associations qui les ont accompagnés après avoir restitué la charte.

Clap de fin du séjour des jeunes de l’océan Indien, toute cette semaine, ils étaient à N’gouja pour écrire une charte de l’environnement dans le cadre de la commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan Indien (CJSOI). Le précieux document sera remis aux ministres des pays et territoires de la CJSOI pour qu’ils appliquent des pratiques respectueuses de la planète.

Ce mercredi soir, au Jardin Maore, à N’gouja, à 23 heures, les jeunes issus de La Réunion, Maurice, Djibouti et de Mayotte étaient encore en train de travailler avec beaucoup d’assiduité. Malgré les retards d’avion et leur court séjour à Mayotte pour ceux venant de l’extérieur, rien ne les a détourné de leur mission, écrire une charte de l’environnement. Ce voyage était à l’initiative de la commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien (CJSOI) et organisé par la délégation régionale académique à la Jeunesse, à l’engagement et aux Sports (Drajes) de Mayotte. L’objectif final de ces quatre jours était l’écriture d’une charte qui sera transmise aux ministres des différents territoires de la CJSOI pour les guider dans l’adoption de pratiques durables et respectueuses de l’environnement.

Découverte du lagon

En parallèle de l’écriture, les participants non mahorais qui n’avaient jamais mis les pieds à Mayotte et les deux locaux ont pu participer à des activités qui allient sport et nature. Ils ont par exemple découvert la beauté du lagon via un baptême de plongée avec Lagon Maore, se sont initiés à l’escalade avec Mayotte Escalade et ont beaucoup appris sur les oiseaux de Mayotte avec le Gepomay. « La pratique de ces activités physiques en pleine nature avait pour objectif de donner du sens pour l’écriture de la charte », indique Franck Teyssier, référent formation sport et nature à la Drajes.

Le document qu’ils ont finalisé ensemble s’articule autour de quatre axes, le respect de la biodiversité, la réduction des déchets, l’utilisation durable des ressources et la sensibilisation et l’éducation. La charte a été enrichi des différents domaines de spécialité des jeunes et des défis qu’ils rencontrent dans leur région. Les représentantes de La Réunion, Alana et Estelle sont par exemple en service civique à Globice Réunion, une association spécialisée dans l’étude et la protection des cétacés, Juan Pierre, ce Mauricien fait partie des négociateurs de l’Organisation des Nations unies (ONU) et Manar Houssein est une influenceuse djiboutienne qui compte une communauté de 300.000 followers. Malgré ces différences, « nous nous sommes retrouvés autour de mêmes problèmes auxquels nous sommes confrontés dans l’océan Indien », analyse ce dernier. Pour l’écriture du document, ils ont été accompagnés par Samir Moussa de Kavani, qui gère le réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable à Mayotte.

Cette expérience à Mayotte les a ravis, Alana Tailliez la résume en deux mots, « découverte et émerveillement » face à la biodiversité rencontrée, elle est bien décidée à y revenir pour un autre séjour. Plus jeunes que les autres participants, les deux Mahorais choisis pour prendre part à cette aventure sont très satisfaits. « Je suis très heureux de cette expérience, ça m’a permis d’en apprendre plus sur mon île et de la faire découvrir à des personnes d’autres pays. Je suis très fier d’avoir représenté Mayotte », se réjouit Darouèche Farel, 16 ans, qui fait partie du comité des jeunes d’Acoua. En peu de temps, ils ont tissé des liens et sont devenus amis.

Au total, 70 mesures ont été élaborées par le groupe. « Le but de cette charte est de bousculer les ministres et les représentants. Après avoir vu votre travail, je peux dire que vous les bousculez bien », dit Madeleine Delaperrière en souriant, déléguée régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et au sport (Drajes). Désormais, la mission est de convaincre les dirigeants de la mettre en œuvre. « J’espère que les ministres seront à la hauteur des exigences, qu’ils ne vont pas se contenter de signer mais surtout de l’appliquer », souligne-t-elle.

Habitué à négocier et à participer à des sommets avec des dirigeants nationaux, Juan Pierre est pour sa part bien décidé à interpeller les politiques mauriciens pour que la charte soit signée.

La régularisation foncière se rapproche du nord de Mayotte

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La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) met en place de permanences gratuites d'architectes-conseils du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) et de juristes de la commission d’urgence foncière (CUF).

Ce jeudi, à Bouyouni, la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) a annoncé la mise en place de permanences gratuites d’architectes-conseils du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) et de juristes de la commission d’urgence foncière (CUF). Ce nouveau service, prévu à partir du lundi 4 novembre, vise à rapprocher les administrés de services concentrés d’habitude sur la zone Mamoudzou-Dembéni.

« Notre agglomération est la première à annoncer les permanences d’architectes-conseils. » C’est par ces mots qu’Antufa Dimassi, dixième vice-présidente en charge de l’aménagement du territoire à la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte indique la mise en place de ce nouveau service gratuit. « C’est un accompagnement personnalisé pour les projets immobiliers, pour de la construction, de la rénovation ou de l’aménagement. » Il est le fruit d’une collaboration entre le groupement d’intérêt public de la commission d’urgence foncière de Mayotte (GIP-CUF) et du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE).

Un service public innovant

Les deux entités assureront deux missions différentes. La CUF est conçue pour répondre aux problématiques juridiques du foncier à Mayotte, notamment sur les démarches de titre de propriété. « Nous souhaitons faciliter l’accès au conseil technique et juridique de tous ceux qui en ont besoin », assure Cédric Maleysson, juriste et directeur adjoint de la CUF de Mayotte. Quant à la CAUE, cette association d’intérêt public vise à promouvoir la qualité et la cohérence de l’architecture d’un territoire. Plus concrètement, elle accompagne à la rédaction de permis de construire, ou sur le choix de matériaux, malgré un devoir de neutralité sur la maîtrise d’œuvre et sur le dessin des plans. « Nous nous limitons à un devoir de conseil et d’échange avec les particuliers », explique Jeanne Demoule, architecte-conseil au CAUE de Mayotte. Les professionnels préviennent que ces démarches peuvent prendre un certain temps en fonction de l’engagement de l’usager. La CAGNM promet néanmoins une réponse systématique avec ce service public.

À raison d’une fois par mois, les permanences démarreront à partir du 4 novembre au siège de la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte à Bouyouni.

Comores : Le microfinanceur l’Union des Meck dans la tourmente

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L’organe chargé de veiller sur le bon fonctionnement des quatorze agences composant le réseau de la mutuelle d’épargne et de crédit Ya Komor, est empêtré dans une tempête judiciaire visant pour l’instant sa hiérarchie. Celle-ci doit s’expliquer après l’achat controversé du nouveau siège social de l’institution.

Aux Comores, tout le monde connait le réseau Meck (mutuelle d’épargne et de crédit Ya Komor). Présentes dans le paysage financier du pays depuis plus de 20 ans, ces institutions de microfinance se sont fait une place grâce aux services qu’elles offrent à la population non bancarisée. Mais depuis quelques semaines, l’organe de contrôle, à savoir l’Union des Meck est secoué par une affaire qui risque de ternir son image. Pour le moment, le nom qui revient souvent est celui du directeur général, Ahamada Saïd, après l’acquisition d’un bâtiment devant servir de siège. L’achat du complexe « Les Arcades », un ancien hôtel situé au nord de la capitale Moroni, suscite la controverse pour plusieurs raisons, notamment le montant de l’acquisition jugé « exorbitant ». On parle de la somme de 1,1 milliard de francs comoriens, soit plus de deux millions d’euros. Une opération qui a d’abord été rejetée par le conseil de surveillance lors de son assemblée générale de l’exercice 2022, tenue fin 2023. Puis s’en est suivi le dépôt le 21 septembre, d’une plainte initiée par des membres des Meck. Le prévenu a été auditionné mercredi, durant des longues heures, par un juge d’instruction du tribunal de Moroni. Le magistrat l’a donc placé sous contrôle judiciaire après son inculpation pour les charges suivantes : abus de biens sociaux, concussion, enrichissement illicite, prise d’avantage illégale, détournement et blanchiment. Il lui est donc interdit de quitter le territoire national sans autorisation. Dans pareil cas, l’inculpé est aussi soumis à un régime de pointage. Pour le moment, l’intéressé qui bénéfice de la présomption d’innocence n’a pas fait de commentaire. Son avocat non plus, qui estime qu’il est trop tôt.

Sans aval de l’assemblée générale

Tout a commencé quand le directeur général de l’Union des Meck,-qui a la charge de veiller sur les quatorze agences éparpillées sur le territoire- a décidé d’acquérir un nouveau local devant abriter l’administration. Le problème, avant de procéder à l’achat acté en septembre 2023, Ahamada Saïd Bahassani, en poste depuis juin 2020, n’aurait pas suivi les règles, selon des sources haut placées. C’est l’article 24 des statuts de l’Union des Meck qui aurait été bafoué, en premier lieu, une disposition qui stipule qu’une autorisation de l’assemblée générale est obligatoire pour tout projet d’acquisition ou de construction d’immeubles. « Pour des gros investissements comme celui-ci, il devait obtenir l’aval. Mais nous avons découvert qu’une avance de 100 millions de francs comoriens avaient été versée en guise de promesse de vente. Une commission d’achat en connivence avec des élus ont approuvé le marché en conseil d’administration. Or, il aurait dû y avoir une expertise externe d’un cabinet dont la mission est de déterminer la valeur exacte du bâtiment, si le montant déboursé en valait la peine ou pas. Rien n’a été fait », a d’abord déploré un agent qui suit de près ce dossier. Ce n’est pas tout. Le code de passation des marchés publics qui a fixé des seuils de montants nécessitant le lancement d’un appel d’offres, n’aurait pas non plus été respecté. Le bémol, a poursuivi notre source, jusqu’à lors, l’on ne sait toujours pas combien le complexe va coûter car en plus de la somme évoquée, des travaux supplémentaires de rénovation sont engagés et auraient déjà atteint les 100 millions de francs comoriens (203.000 euros). « Trois entreprises dont une qui se consacrait à la toiture, sont sur le coup. Ce qui laisse planer des doutes de surfacturation dans la mesure où une partie du complexe est en état de délabrement », a poursuivi un autre haut responsable de l’Union des Meck.

Perquisitions

Si personne n’a été placé en détention provisoire, c’est sûrement pour laisser du temps aux investigations en cours. Jouant le rôle de gendarme du secteur financier du pays, la Banque centrale des Comores mène au sein des locaux de l’institution des inspections, qui s’étaleront jusqu’au 30 octobre, a-t-on appris. Mercredi, le juge et le greffier ont perquisitionné à leur tour. Seuls les bureaux du directeur général, son adjoint (placés sous contrôle judiciaire aussi), le secrétariat sont mis sous scellés. Recruté en 2020, après un appel à candidatures, le directeur général de l’Union des Meck aurait pu briguer en mai 2025 un deuxième mandat de cinq ans. L’on se demande qui va diriger l’institution durant les sept mois restants. La Banque centrale va-t-elle nommer une équipe intérimaire pour assurer le maintien des activités de cet organe qui a la charge surveiller tous les Meck ? Composé de 33 agences établies sur l’ensemble, ce réseau se hisse en première place dans la catégorie des plus grandes institutions de microfinance du pays, par son rapprochement vers toutes les catégories sociales.

Selon le rapport 2023 de la Banque centrale, l’Union des Meck détenait 33% des parts des crédits bruts. Des emprunts qui fiancent des projets de développement au profit des jeunes, des femmes, aux agriculteurs, entre autres.

La SIM récompensée pour ses futurs logements à Labattoir

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C’est une nouveauté pour la Société immobilière de Mayotte (SIM). Ce jeudi, celle-ci a reçu la certification NF Habitat HQE pour l’une de ses opérations, en l’occurrence « Les domaines de Khristal » à Labattoir. Délivrée par l’organisme Cerqual (groupe Qualitel), cette qualification « est le fruit d’un travail collectif et d’une vision commune axée sur des objectifs ambitieux et durables. Avec la signature de quatre conventions supplémentaires aujourd’hui, nous nous préparons à certifier plusieurs autres opérations dans les mois à venir, chacune guidée par les mêmes valeurs d’innovation et de responsabilité », selon Ahmed Ali Mondroha, le directeur de la SIM. Plusieurs éléments (l’utilisation de matériaux géosourcés, la gestion des eaux pluviales, la production d’énergie solaire photovoltaïque en toiture, ainsi qu’à l’isolation des parois et des toitures, la ventilation naturelle et l’agriculture urbaine) lui ont permis d’obtenir le niveau 2 (excellent). Dorénavant, elle tentera de décrocher le niveau 3 (exceptionnel) pour ses futures opérations.

« Cet engagement traduit notre volonté de construire durablement, de créer des espaces de vie respectueux de l’environnement tout en offrant un confort de vie exceptionnel à nos résidents. La SIM continuera d’innover et de faire de chaque projet une nouvelle opportunité de bâtir un futur plus vert », promet son directeur.

Seconde prison : « il y a plusieurs possibilités de terrains »

« Rien ne bloque. Il faut simplement que ceux qui sont détenteurs des terrains acceptent de réfléchir avec nous sur le fait de consacrer un terrain à une prison », répond le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, quand on lui pose la question d’une seconde prison, ce jeudi, en marge de la conférence sur la sécurité. Il y a deux ans et demi maintenant, Éric Dupond-Moretti, l’ex-ministre de la Justice, avait mandaté la préfecture pour lui trouver un terrain, alors que la prison de Majicavo-Koropa ne connaissait pas encore la surpopulation telle que l’on connaît aujourd’hui. Des pistes avaient été étudiées entretemps, mais n’ont pas abouti. « Il y a plusieurs possibilités de terrains. Il faut regarder avec les acteurs et notamment l’administration pénitentiaire quel est le terrain le plus adapté », poursuit le préfet.

Alors que la question a été de nouveau posée, ce mercredi, au Sénat par le centriste Stéphane Demilly (Somme), Didier Migaud a confirmé la création du « second établissement pénitentiaire de 400 places et de 15 à 20 places de semi-liberté », mais sans que le nouveau Garde des sceaux ne donne de date. Cette absence de calendrier, le sénateur Saïd Omar OIli l’a également notée. Il s’en inquiète et demande à rencontrer prochainement le ministre. « Il n’a pas répondu sur le calendrier de réalisation de ce nouvel établissement, ni sur la disponibilité des terrains. En conséquence, j’en conclue que la décision budgétaire n’a pas été prise. Cette réponse n’est pas du tout rassurante quand on connait les délais de réalisation de ce type de projet, soit sept à neuf ans selon les spécialistes une fois la décision budgétaire effective », fait-il savoir par communiqué.

Téléthon : les pompiers organisent la campagne en novembre

Le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Mayotte et l’union des sapeurs-pompiers de Mayotte en partenariat avec Maoré Jet organisent le Téléthon 2024. Ils invitent les associations, les mairies via les centres communaux d’action sociales (CCAS) ainsi que les particuliers souhaitant organiser des événements de collecte de fonds pour le Téléthon à les contacter au 063 9 20 71 54 ou au 07 68 92 21 85.

Par la même occasion, ils lancent un appel aux familles dont un proche est atteint d’une maladie rare ou neuro-musculaire et les encouragent à les contacter pour échanger et participer à cette initiative solidaire.

Des activités seront proposées à cette occasion. Les stands seront installés samedi 2 novembre 2024 au Marché paysan de Coconi, les samedis 9, 16 et 23 novembre dans les magasins partenaires suivants : Carrefour Market de Combani avec l’amicale de Kahani, l’Intermarché du Baobab avec l’amicale de Kawéni, le Sodifram de Pamandzi (Shopi) et le Carrefour Market de Labattoir avec l’amicale de Petite-Terre.

Une légère baisse des prix de la consommation en septembre

En septembre, les prix à la consommation baissent de 0,3 % à Mayotte. Les prix de l’alimentation et de l’énergie reculent sur un mois après avoir augmenté en août, tandis que ceux des services, des produits manufacturés et du tabac sont stables.

Sur un an, de septembre 2023 à septembre 2024, les prix augmentent davantage à Mayotte (+2,1 %) qu’au niveau national (+1,1 %).  Au niveau national, les prix baissent de 1,2 % sur un mois en septembre, soit le plus fort recul depuis le début de la série en 1990, en raison notamment du retour à la normale de certains tarifs après les vacances d’été et les jeux Olympiques et Paralympiques.

En septembre, les tarifs de l’énergie baissent de 1 % à Mayotte en lien avec la baisse des prix des produits pétroliers (-1,8 %). En effet, le tarif du litre d’essence baisse de 4 centimes, celui du gazole de 3 centimes.

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Lundi 5 mai 2025

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