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Soulaïmana Moussa – Catégorie : Manager de l’année

Fort de ses expériences en métropole, il a rapidement trouvé un emploi de chargé d’opérations à la SIM où il est resté 4 ans et demi. Ce poste polyvalent lui a permis d’occuper les fonctions d’études/ travaux et de conducteur de travaux. C’est lui qui a notamment dessiné les plans des lotissements SIM de M’tsangamouji appelés Vigie 1 et Vigie 2. Ancien président du Conseil économique et social environnemental de Mayotte et de la chambre des métiers et de l’artisanat, Soulaïmana Moussa décide, en 2002, de monter sa propre entreprise afin de participer plus activement au développement économique de son île. C’est ainsi qu’est née MC (Mahoraise Construction). À l’origine petite entreprise de construction et aménagements divers, elle s’est ensuite fortement développée ces dernières années pour devenir une entreprise de plus grande ampleur spécialisée dans l’assainissement et l’adduction d’eau potable. En passant de 9 à 49 employés en l’espace de seulement quelques mois, l’entreprise a également changé de nom pour devenir MCTP (La Mahoraise de Travaux Public). Installée désormais à Combani, un village stratégiquement situé à un carrefour pour se rendre partout dans l’île, MCTP s’est aisément intégrée dans le tissu économique de Mayotte. Elle est désormais l’une des entreprises les plus importantes de l’île dans le domaine de l’assainissement et de l’adduction d’eau potable, et donc de la santé publique. Elle travaille d’ailleurs en active collaboration avec le SIEAM, les communes et le conseil départemental pour veiller à un accès à l’eau potable et une mise aux normes des canalisations dans tous les villages de l’île aux parfums.


 

Entreprise : MCTP
Secteur d’activité : travaux publics
Gérant : Soulaïmana Moussa
Date de création : 2002
Nombre de salariés : 49
Chiffre d’affaires : N.C

Journée d’alerte contre l’explosion sociale

La journée se déroule à l’hémicycle du conseil départemental. Plusieurs fois repoussée, mais initialement programmée après la divulgation de mauvais chiffres de l’insécurité pour l’année 2015, cette conférence comporte plusieurs thèmes à l’ordre du jour et des interventions du procureur, de la vice-rectrice, de syndicalistes, du directeur du Centre hospitalier de Mayotte ou du Cosem. Tout d’abord, il sera question de l’autorité parentale. La vice-rectrice abordera en particulier le domaine des valeurs morales à inculquer aux plus jeunes. Des représentants de parents d’élèves seront aussi amenés à témoigner. En seconde partie, vers 10h20, le thème des politiques publiques de lutte contre l’insécurité sera en débat, avec des prises de paroles du Préfet, mais aussi du procureur général et un témoignage d’un représentant de la communauté comorienne. Enfin dans un troisième temps, en début d’après-midi, il sera question de l’impact de la délinquance sur l’économie et les services publics. Pour animer le thème, les présidents du Medef et de la CGPME ont été sollicités, ainsi que le directeur de l’hôpital et un représentant syndical.

Le réveil de la grogne fiscale

“ Je ne vais pas me taire et laisser l’état me voler”, “À Mayotte, l’impôt ruine le peuple”, pouvait-on lire sur les pancartes, ce samedi matin. Un cortège composé de 150 personnes environ s’est rendu de la place Mariage jusqu’au centre des Finances publiques pour protester contre la taxe d’habitation, perçue comme une injustice. Au fil de la marche, plusieurs dizaines de personnes se sont jointes au mouvement. Toutes ont été confrontées à une hausse importante de la taxe d’habitation de 2015, “on ne peut pas payer ça tous les ans”, se révolte Marmoud Hamoudaba, exprimant le sentiment de beaucoup des manifestants.

“Je pense qu’il y a une rupture de l’égalité, une injustice, dans la mesure où il y a des gens qui paient, et d’autres qui ne paient pas. Ceux qui paient doivent donner le double”, s’indigne Madi M’Dohama, le leader de la marche. “Nous demandons une suspension de la taxe d’habitation tant qu’il n’y a pas de véritable cadastre” poursuit-il. “Nous sommes d’accord pour payer l’impôt sur le revenu, c’est normal. Mais la taxe d’habitation n’est pas légale ici, nous demandons tout simplement l’égalité devant l’impôt”, ajoute un autre manifestant. Mené par le conseiller départemental Chihaboudine Ben Youssouf (DVD ), le collectif constitué en octobre 2015, demande une fiscalité dérogatoire pendant 30 ans, “le temps pour que l’État et les collectivités mettent en place un véritable cadastre qui n’existe pas et ainsi d’examiner ce qu’il y a lieu de faire pour que les uns et les autres vivent bien dans ce pays”. Une pétition dans ce sens a déjà récolté près de 20 000 signatures.Le document sera remis aux parlementaires dans les prochains jours.

Amandine Debaere

MCTP – catégorie : entreprise dynamique

Située à Combani, un village du centre de Mayotte en plein développement économique, l’entreprise MCTP s’occupe principalement de l’assainissement et l’adduction d’eau potable en vue de participer à l’amélioration de la situation sanitaire de l’île de Mayotte. MCTP réalise les travaux en partenariat avec le SIEAM. Elle répond donc aux appels d’offres des marchés publics dans ce domaine, mais travaille également en étroite collaboration avec les autres collectivités (communes, conseil départemental et autres syndicats de communes). Si l’assainissement et l’adduction d’eau potable constituent la majeure partie des travaux de l’entreprise, MCTP a su se positionner également sur d’autres métiers tels que la réalisation des terrains en gazon synthétique en partenariat avec HCB Réunion et la fabrication d’une gamme de produits diversifiée en béton. Créée en 2002, l’entreprise se nommait à l’origine MC (Mahoraise Construction) et son activité consistait principalement en la construction et les aménagements divers. Mais, avec les grandes grèves de 2011 contre la vie chère, qui ont paralysé l’activité économique de l’île, le travail dans le domaine s’est fait rare et Soulaïmana Moussa a jugé plus sage d’investir au sol. La santé publique était d’ailleurs la branche d’origine de cet entrepreneur qui a débuté sa carrière en tant que technicien dans l’assainissement des voiries et des réseaux divers au sein du groupe De Vinci. En 2014, l’entreprise Mahoraise Construction est donc devenue MCTP. Cette évolution dans la nature du travail de l’entreprise s’est accompagnée d’un gros développement. Elle est en effet passée d’une TPE (très petite entreprise) à une PME (petite et moyenne entreprise) et donc de 9 à 49 employés en l’espace de quelques mois. Cette prise d’ampleur rapide s’explique par l’obtention, en 2014, des chantiers des “Réseaux de Transfert des Eaux Usées” de la commune de Dembéni et ceux de “l’Approvisionnement d’Eau Potable” du Village de Sada. Grâce à ces chantiers, situés sur la route nationale, l’entreprise a acquis une forte visibilité qui lui a permis de se faire connaître. Sa forte expérience acquise sur les chantiers réalisés sur l’ensemble du territoire de Mayotte lui octroie la possibilité d’élargir ses activités vers la région Océan Indien. Elle répond ainsi à des appels d’offres internationaux sous la maîtrise d’ouvrage de la FIFA pour les infrastructures sportives à Madagascar et aux Comores et la maîtrise d’œuvre d’EGIS FRANCE pour les forages d’eau.

 

Entreprise : MCTP
Secteur d’activité : travaux publics
Gérant : Soulaïmana Moussa
Date de création : 2002
Nombre de salariés : 49
Chiffre d’affaires : N.C.

Vis Ta forme – catégorie : jeune entreprise

Faire de sa passion son métier n’est pas donné à tout le monde. C’est la plus grande réussite de Faïdat Vita, jeune mahoraise originaire de Mamoudzou. Cela fait 18 ans qu’elle pratique la danse. A 28 ans, l’éducatrice sportive de fitness et de musculation vient de créer sa propre entreprise. «J’avais mon opinion sur la situation et mon année en couveuse m’a permis de la conforter : il y a un réel besoin en matière de remise en forme sur notre île. C’est pour ça que je poursuis ma démarche», déclare l’entrepreneuse. Ses différents diplômes et ses différentes expériences lui permettent également de jouir d’un statut de coach sportif. Elle réalise ainsi pour une clientèle réduite du coaching personnalisé. Avec Vis Ta Forme, Faïdat Vita donne des cours de fitness pour l’association May’Forme – au sein de laquelle elle a exercé en 2014 – qui compte 200 adhérents. «L’objectif est très simple : s’amuser, se défouler, se vider la tête. Chaque personne y trouve son compte : pour sculpter son corps, pour apprendre à danser sur des musiques latines et internationales, pour améliorer sa santé, stimuler son coeur, pour se réconcilier avec son corps… Pour moi, c’est juste l’éclate de donner ce genre de cours et de voir les adhérents repartir avec le sourire.» La titulaire du BPJEPS option Activités gymniques de la forme et de la force se réjouit de sa nomination aux Trophées Mahorais de l’Entreprise 2016. «Nous, les éducateurs sportifs mahorais sommes confrontés à de nombreuses difficultés, des difficultés liées notamment au manque d’infrastructures sportives sur l’île. Ce n’est pas facile de proposer des cours de remise en forme sans salles… mais je suis là, et très motivée. Cette nomination m’encourage : ça fait plaisir que mes efforts soient reconnus. D’autant que je ne m’y attendais pas. C’est une belle surprise».

Entreprise : Vis Ta Forme
Secteur d’activité : Activités des centres de
culture physique
Gérant : Faïdat Vita
Date de création : Décembre 2015
Nombre de salariés : 0
Chiffre d’affaires : Non communiqué

SOS Insectes – catégorie : entreprise citoyenne

«Les journées de reboisement demandent 1 à 2 semaines de préparation», explique Nicolas Mrozek, le dirigeant. «Nous impliquons des jeunes en insertion pour défricher et préparer le terrain et les zones de plantations des futurs plants que la société Sos insectes a acheté localement car il faut des espèces spéciales et indigènes. Nous avons déjà effectué cette opération à Madagascar avec nos équipes de Mayotte et de la Réunion. Humainement c’était très fort.» Sos Insectes espère pouvoir effectuer cette opération à Mayotte même si le budget serait supérieur à celui consacré pour la journée reboisement à Madagascar. De manière plus générale, l’entreprise prévoit d’intensifier sa présence sur les actions environnementales de l’île, comme les nettoyages de plage et de mangrove. Sos Insectes a changé de slogan pour marquer son changement résolu de politique, en faveur de la protection de l’environnement. De nouveaux camions, un nouveau logo, du matériel neuf, de nouveaux bureaux, des zones de stockage aux normes et des équipes formées aux traitements de tous nuisibles et méthodes de traitement innovantes viennent également concrétiser ce changement. Il faut dire qu’en 18 ans, le métier de Sos insectes a évolué. « Si à l’origine nous devions éliminer à tous prix les nuisibles par des méthodes agressives, l’innovation technique et la volonté de notre entreprise permettent désormais d’envisager le problème différemment tout en préservant le confort de nos clients », explique Nicolas Mrozek. Sos Insectes utilise de nouveaux produits qui permettent d’arriver au même résultat d’éradication des nuisibles mais en harmonie avec la nature et le bon sens. La société propose ainsi des méthodes de complément biologique ou physique (exemple: nettoyage jardin réguliers ou nettoyage des gouttières). Elle apporte également à ses clients des conseils professionnels pour mieux les protéger sans agresser la nature. Elle intègre enfin la lutte raisonnée en plus de l’action chimique : proposer par exemple la vente de machine à piégeage d’insectes volants ou rampants, l’utilisation de produits respectant davantage l’environnement, l’installation de poissons ovivores dans les jardins pour limiter les populations de moustiques. «Ces nouvelles techniques se veulent plus saines pour votre famille ou vos collaborateurs tout en vous protégeant des nuisibles efficacement», promet Nicolas Mrozek.

 

Entreprise : Sos Insectes
Secteur d’activité : dératisation,
désinsectisation et désinfection
Gérant : Nicolas Mrozek
Date de création : 1998
Nombre de salariés : 9
Chiffre d’affaires : n.c

Hervé Durand – catégorie : Manager de l’année

Eté 1998. Hervé Durand travaille déjà depuis 4-5 ans au sein du groupe RDT (Commissionnaire en Douane et Transport). Il se voit alors confier un grand défi: implanter le groupe à Mayotte à travers la société Tilt. «A chaque rachat d’une société par le groupe, j’étais volontaire», se souvient-il. «Le président du Groupe Pierre Riouffreyt m’a proposé le challenge mahorais. Célibataire, sans enfant, je n’ai pas dit combien mais quand !» Commence alors «3 ans de pain noir avec des doutes parfois, mais aussi des grands moments de plaisir.» Hervé Durand passait du dépotage de conteneur entre midi et 14h pour se retrouver dans une salle de réunion avec l’un de ses clients, après avoir fait le coursier avec son véhicule Citroën C15 sans optique… Aujourd’hui Directeur Général, il est à la tête d’une filiale qui tourne: 43 salariés, 36 immatriculations en véhicule léger, poids lourd et super poids lourd, plus de 23 millions de facturation, 30 millions de douane générés sur les crédits d’enlèvement de ses clients et 4 dépôts (1 à Longoni, 2 à Kawéni et 1 à Pamandzi). Elle dispose de plus de 2 000 emplacements palettes de stockage et de 3 chambres froides de 100m3. « Nous avons été le 1er MAD (Magasin d’Aire de Dédouanement) mis en place en 2006 », souligne Hervé Durand. «Nous avons lancé en 2007 le stockage sous douane qui permet aux clients de stocker leur marchandise sans s’acquitter de droits et taxes. Nous avons investi plus de 3 millions d’euros en 2014/15 dans les entrepôts de Kawéni et de Pamandzi, tous deux entièrement informatisés avec une gestion du stock online prochainement.» Mieux, il a aussi pris depuis plus d’un an la responsabilité de la filiale réunionnaise. Mais ce qui constitue la plus grande fierté professionnelle d’Hervé Durand, c’est de compter parmi ses rangs des personnes qui ont démarré avec lui et qui pour certains font désormais partie de l’encadrement. Des cadres avec qui il aime partager ses idées, lui qui a adopté le management participatif. «On décide ensemble», indique-t-il. «Et quand il y a des doutes, je suis là pour trancher.» Mayotte a construit Hervé Durand tout comme il a participé à construire TILT. Présent depuis 17 ans sur l’île, il l’aime mais envisage de la quitter. « Compte tenu de la situation scolaire de mes 3 enfants et de l’insécurité, je risque de faire partie du bon nombre de personnes qui ont le coeur à Mayotte mais le corps ailleurs…»

 

Entreprise : Tilt
Secteur d’activité : Transport
Gérant : Hervé Durand
Date de création : 1998
Nombre de salariés : 43
Chiffre d’affaires : n.c

Une nurserie à explorer

Les requins de Mayotte sont encore à l’heure actuelle peu connus. Depuis le mois de juin dernier, l’association Shark Citizen a pris le relai de l’association locale Mayshark qui avait débuté un gros travail de collecte de données sur les requins de l’île aux parfums. Pendant de nombreuses années, elle avait collecté des dires d’experts, des analyses bibliographies et effectué de nombreuses missions de terrain, permettant ainsi d’obtenir des débuts de réponse à certaines interrogations. Mayshark a été hélas contrainte depuis quelques temps de cesser ses activités, passant le relai à Shark Citizen qui travaille en partenariat avec le parc marin de Mayotte.

Mieux connaître les requins de Mayotte

L’association tente de répondre à de nombreuses questions concernant les populations de requins à Mayotte : la pêche est elle importante ? Y a-t-il des zones d’agrégations ? Avons-nous plutôt des populations de juvéniles, d’adultes ? Est-ce que l’on voit souvent des individus dans le lagon ? Près des plages ? Les populations de requins de récifs sont-elles menacées ? Avons-nous un jour la possibilité d’y subir un risque requin comme à La Réunion ? Autant de questions que se pose l’association, ainsi que toutes les personnes passionnée par cette espèce de poisson, certes potentiellement dangereuse, mais indispensable néanmoins à la bonne marche de l’écologie marine.

Étudier la nurserie du nord de l’île

Connaissant l’existence d’une nurserie de requins dans le nord de Mayotte, Shark Citizen se propose de lancer un programme de suivi des jeunes requins, de manière non-intrusive, à l’aide d’un drone. Pour préserver cette nurserie, il est en effet indispensable de la connaître au préalable. L’observation aérienne à l’aide d’un drone permettra d’évaluer la répartition géographique des animaux ainsi que la fréquentation (période de l’année, marées, etc.) sans les déranger. Les requins sont en effet des animaux très sensibles aux perturbations extérieures.

Un appel aux dons

Le coût de ces sorties d’observation est toutefois fort élevé (Coût par sortie / Guide : 100 euros (transport en bateau jusqu’à la zone)/ Coût Drone par sortie : 400 euros/ Nombre de sorties minimum à effectuer pour avoir une base de travail : 6 sorties, 1 par mois /Coût supplémentaire : essence, temps humain bénévole, etc.). L’association fait donc appel à la générosité du public pour financer ce programme d’étude. Un appel aux dons est lancé sur Ekosea, une plateforme de financement participatif ou crowdfunding, dédiée au monde maritime et à l’écologie : https:/ekosea.com/projet/18-decouverte-de-la-nurserie-de-bebes-requins-pointesnoires-du-nord-de-mayotte 1000 euros permettrait en effet déjà à l’association Shark Citizen de réaliser deux survols par drone sur les mois de février et mars et d’acquérir ainsi les premières données, affiner le protocole, ainsi que de réaliser des images photos et vidéos. L’association incite donc tous ceux qui se sentent concernés par la biodiversité à faire un don pour l’aider à connaître et à protéger les requins de Mayotte.

Il niera les faits jusqu’au bout

Cette fois, Khadafi* est jugé pour une affaire beaucoup plus grave. Le 2 mars 2014, c’est-à-dire le lendemain de son forfait au collège, ce ressortissant comorien fait du stop devant une brochetterie de Combani avec un complice. Un homme s’arrête, il se rend à Dzoumogné, les deux compères montent dans la voiture, un sur le siège passager avant et un sur le siège arrière. Au cours du voyage, Khadafi prétexte une envie pressante pour demander au conducteur de s’arrêter. Mais ce dernier n’est pas encore sorti du véhicule, qu’il assène plusieurs coups de poing avec son complice au pauvre homme, et même, deux coups de shombo au bras et au mollet afin de prouver leur détermination. Ils le font remonter en voiture et le conduisent dans une clairière.

Puis ils dépouillent leur victime, porte-monnaie, téléphone, carte bleue. Le shombo sous la gorge, ils le forcent à avouer son code de carte bleue. Puis, tandis que le complice prend le véhicule pour aller retirer 600 euros dans un gabier à Sada, l’autre surveille sa victime. Finalement le pauvre homme, trompant la vigilance de son gardien, lui met le doigt dans l’oeil et s’enfuit à toutes jambes. Dès qu’il arrive à Dzoumogné, il porte aussitôt plainte auprès de la gendarmerie. Dans un premier temps, les enquêteurs exploitent la vidéosurveillance de la banque où a été fait le retrait, puis ils interrogent la vendeuse de brochettis qui reconnait un des deux complices.

Enfin, c’est le père même d’un des deux voleurs qui vient se rendre à la gendarmerie pour dire que son fils “a peut-être fait une connerie” et qu’il “veut se rendre à Anjouan en Kwassa”. C’est comme ça que les gendarmes mettent la main sur Saïd*. Saïd* balance assez rapidement Khadafi*, surtout qu’il a été confondu par la vidéosurveillance qui le montre retirer 600 euros d’un compte qui ne lui appartient pas. Mais il y a aussi le cambriolage du collège. En effet, Saïd y a laissé ses empreintes, et ce n’est pas tout, on a aussi retrouvé sur place les empreintes de Khadafi*. Déjà connu de la justice pour des faits similaires et d’autres vols, escroquerie, commis durant sa minorité, Khadafi* est entendu en garde à vue. Face aux gendarmes, il nie connaître Saïd*. Et le faisceau de preuves contre lui est mince, car si la victime a formellement reconnu Saïd*, en revanche elle n’identifie pas du tout Khadafi*.

La seule chose dont le pauvre homme se rappelle est une cicatrice sur la tempe gauche. Or Khadafi* a effectivement une petite cicatrice à cet endroit…

Ce que le président ne manque pas de rappeler à la barre, pourtant, Khadafi*, d’un naturel peu commode et au regard inquiétant, continue de nier, jusqu’au bout… Or, la conviction des enquêteurs est faite. Par ailleurs, le téléphone de la victime a enregistré une partie de la conversation entre les malfaiteurs durant l’agression. On y distingue deux voix sur un enregistrement de mauvaise qualité. Les enquêteurs vont alors demander à la petite amie de Khadafi d’écouter l’enregistrement. Cette dernière va conforter les enquêteurs en reconnaissant la voix de son ami. Depuis, Saïd, qui a été relâché, s’est enfui en Anjouan.

Introuvable, il ne sera pas jugé, et, chose étrange, n’est même pas poursuivi dans cette affaire de vol avec violence pourtant plutôt grave. La justice s’est rabattue sur Khadafi*. Il a été condamné hier par le tribunal à 12 mois de prison ferme. Lui qui devait sortir du centre pénitencier en avril 2016, voit sa libération repoussée d’un an. Une peine somme toute assez clémente, pour un individu qui a déjà fait, à plusieurs reprises, la preuve de sa dangerosité pour la société, et qui ne montre aucun signe rassurant pour l’avenir. 

*Prénoms d’emprunt

A.T.

Succès du projet Marraines en action

Après la mise en oeuvre en 2012 de l’action “101 femmes, 101 métiers”, la délégation aux droits des femmes de Mayotte, en partenariat avec l’association Entreprendre au féminin à Mayotte, a décidé de porter un nouveau projet innovateur dont les objectifs sont le développement de la mixité dans le travail et la lutte contre les discriminations à l’emploi dont souffrent parfois les femmes.

Piloté par le cabinet MRS Conseil, ce projet s’est étalé sur deux années, entre février 2013 et décembre 2014. À travers la mise en place d’un réseau de marraines composé d’une centaine de femmes, il s’agit de transmettre un savoir, d’encourager et d’accompagner l’ambition de 101 jeunes filles souhaitant s’orienter vers des métiers ambitieux et/ou pouvant paraître comme des métiers dits masculins. Au total ce sont 115 jeunes filles qui ont été accompagnées. Sur les 70 marraines qui s’étaient présentées au projet, seulement une quarantaine d’entre elles a poursuivi l’aventure.

Les axes de cette action sont orientés sur quatre points : promouvoir la mixité des métiers ; élargir les choix d’orientation scolaire et professionnelle des filles et des jeunes femmes et leurs accès à tous les métiers ; sensibiliser le grand public et les acteurs institutionnels aux problèmes rencontrés par les femmes sur le marché de l’emploi ; promouvoir des exemples de réussite féminine.

Inciter les jeunes filles à aller dans des secteurs où elles sont moins représentées

L’ambition de cette brochure est de présenter le travail réalisé durant ces deux années par les marraines et leurs filleules, de montrer les différentes les actions et les multiples axes de développement possibles dans l’intégration des jeunes femmes mahoraises dans le monde du travail. Mais c’est également l’occasion de dresser un bilan sur une action ambitieuse.

Quels sont les ressentis des différentes participantes ? Les filleules ont-elles trouvé les aides et les soutiens attendus ? Les marraines ont-elles ressenti une réelle implication et une véritable détermination chez les jeunes femmes encadrées ? Quel est l’avenir d’un tel projet à Mayotte ? Toutes les réponses de ces questions se trouvent à travers les pages de cette brochure.

Après la présentation du projet, les filleules et les marraines ont témoigné de leur expérience. Ce fut également le moment de remettre des récompenses aux femmes qui ont accepté de se faire photographier et d’apparaître pendant un mois dans la place publique au niveau de la gare maritime.

Ce projet a permis à de nombreuses filles issues des quatre coins de l’île d’être accompagnées par une marraine dynamique, disponible, ambitieuse et volontaire. Durant toute la durée de cette action, de nombreuses rencontres entre les marraines et les filleules ont été organisées sur différents sites. Des rencontres intitulées “marraines dating” avaient pour but de donne l’opportunité aux jeunes filles de choisir leurs marraines selon leurs projets et ambitions.

La journée de la femme continue. Ce vendredi 11 mars sera organisée une journée de manifestation autour des femmes artisanes et de la santé des femmes par l’association départementale 976 du planning familial. La manifestation prendra place à Sada au plateau de Tyoni. Elle regroupera les différents réseaux santé (Redeca, Repema, Rediab Ylang) et les différentes associations de femmes artisans de Mayotte. Des animations et débats sont prévus tout au long de la journée.

À savoir aussi que Mayotte 1re propose toute la semaine une série de reportages sur “les pionnières”, ces femmes qui, les premières, ont exercé des professions auparavant exclusivement masculines.

Oirdi Anli

Sodifram : Entreprise citoyenne

Au-delà de son service client très réceptif, la société développe des valeurs qui résonnent au sein de la société. Entraide, proximité, dialogue social, la société a su parfaitement s’insérer dans la culture traditionnelle. En interne, la société a développé un programme de formation pour aider ses salariés à gagner en compétences. Le personnel est formé et évalué en permanence. L’objectif est avant tout de fournir un service irréprochable aux clients. La société de distribution insiste sur la traçabilité des produits et sur les fournisseurs locaux pour réduire au minimum l’emprunte carbone de chaque produit.

À défaut d’un marché local suffisamment développé, la société s’implique aussi dans la coopération régionale en proposant à ses clients des productions malgaches, comoriennes, afin que le développement économique se propage dans toute la région. La Sodifram met un point d’honneur à rester un acteur local solidaire, en soutenant des événements culturels et sportif. Manifestations de hip-hop, concerts d’artistes locaux, sportifs aux performances éprouvées, elle leur apporte souvent son concours dans leur parcours. Elle met à disposition ses moyens logistiques et ses magasins, par exemple, ils fournissent le matériel nécessaire aux associations de village qui organisent des nettoyages de rues ou de plages.

En matière d’éducation, l’entreprise effectue des dons de matériel pour le soutien scolaire. La Sodifram sponsorise aussi le Raid des tortues de la gendarmerie. Afin de concilier un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable, la Sodifram travaille sur plusieurs axes. En ce qui concerne les déchets, elle a aménagé une zone de 900 mètres carrés pour le tri sélectif. Plus de 11 000 mètres carrés de panneaux photovoltaïque sont installés sur les bâtiments de la Sodifram.

En partenariat avec la cellule de maîtrise de l’énergie d’Électricité de Mayotte, la société réalise des études pour optimiser sa consommation électrique. Un premier chantier a concerné l’éclairage d’Hyperdiscount, où les lampes fluorescentes ont été remplacées par des modèles T5 qui permettent une économie de 54 % de la consommation électrique. La société recherche des solutions pour rendre ses bâtiments les moins énergivores possible, par exemple, en privilégiant des solutions d’éclairage économique ou des systèmes de ventilation naturelle.

 

Manager’s Office – Catégorie : Entreprise innovante

D’une manière générale, la vie d’une entreprise artisanale nécessite une infrastructure administrative minimale mais opérationnelle, qui doit évoluer au fur et à mesure des besoins en gommant, tout au moins durant la période de consolidation de l’activité, les effets de palier générateur de surcoûts, difficiles à absorber. Plus qu’une évidence, nombreux sont les artisans de l’île qui sont confrontés à des difficultés d’hébergement de leur activité, de formalités administratives (moyens humains et matériels) et d’organisation de leur entreprise. Un constat de terrain appuyé d’une nouvelle étude propre menée en interne.

A l’initiative d’une jeune femme, Chamsiddine Loutoufia, fraichement diplômée de l’université d’éco-gestion de Clermont-Ferrand en 2011, et après un an de loyaux services au sein du cabinet de défiscalisation répondant au nom de Financière de Mayotte, en qualité d’assistante administrative et financière ; cette dernière se lance le défi de la création, alors seulement âgée de 21 ans. Ceci dans un souci de répondre au besoin de mutualisation de moyens et d’économie d’échelle, permettant d’offrir à public très cerné un service de qualité à des tarifs accessibles. Elle regroupe ses prestations sous forme de centre de Ressources Artisanal, auquel auraient accès des entreprises, dans le cadre d’une convention spécifique.

On parle de secrétariat externalisé. Le secrétariat externalisé est aujourd’hui une profession très répandue dans l’Hexagone mais qui peine encore à se faire connaître. Essentiellement développé dans le domaine de la permanence téléphonique et de la transcription de compte-rendu, le secrétariat externalisé offre les mêmes services qu’une assistante classique : prise de rendez-vous, établissement et suivi des devis et factures, relance des impayés, rédaction de courriers, réalisation de bases de données, organisation d’évènements, création de plaquettes commerciales et autres supports de communication…

Pendant près de deux ans, ses interventions se font à distance ou sur le site des clients, tout en respectant les règles de confidentialité inhérentes à la profession. Une expérience qui lui a permis non seulement de confirmer sa vocation mais également de pouvoir présenter à son grand public un projet mur. Ce n’est qu’en fin 2014 qu’elle fait appel aux aides au développement du Conseil Régional; qui lui ont permis d’aménager les locaux actuels de la société et de s’ouvrir enfin au public, tout en gardant sa dimension humaine.

La vasière des Badamiers présente un nouveau visage

Une trentaine de bénévoles se sont réunis sous les couleurs de 3 Horses du rond-point du four à chaux jusqu’au sentier de découverte de la vasière, sur le boulevard des Crabes. C’est ainsi toute la mangrove qui a bénéficié d’un ramassage des déchets en règle : sacs-poubelle pour les ordures ménagères et sacs marqués pour les matériaux recyclables. Grâce à l’aide apportée par la Mairie de Dzaoudzi Labattoir et l’intercommunalité, des camions de ramassage appropriés ont pu collecter les sacs sur les différents points de rassemblement prévus par les organisateurs. Le beau temps, la motivation des participants et l’implication des institutionnels auront été au rendez- vous pour une opération réussie ! La matinée s’est achevée par un cocktail offert par 3 Horses, au siège de l’association Oulanga Na Nyamba pour remercier l’ensemble des bénévoles.

Département : le grand remaniement

Un an, il aura fallu un an au président et à son équipe pour choisir leurs collaborateurs de travail. Hier en assemblée plénière, les élus ont opté pour un conseil départemental en apparence apuré de toutes ses directions. Pour justifier ce grand remaniement, on nous explique que “les faiblesses de l’administration départementales” et de son encadrement “se conjuguent à une inadéquation, dans des proportions significatives, de postes à responsabilités occupés sans que les titulaires ne disposent forcément des compétences ou expériences requises”. Il y aura ainsi cinq nouvelles directions générales adjointes.

La première est la direction au développement économique, à l’attractivité du territoire et à la formation. Elle regroupe en 4 sous-directions, tout ce qui concerne les politiques scolaires et universitaire, l’apprentissage, la formation, le développement économique, l’innovation, l’agriculture et la pêche. La 2nde DGA est dédiée à l’aménagement du territoire et le développement durable. Elles se compose de 5 sous directions qui s’occuperont de l’environnement, de l’urbanisme et la planification, des transports et des ports, des affaires foncières et des services techniques du département. En 3ème DGA , on retrouve les solidarités et services à la population, constituée de 6 sous-directions et de la mission de médiation sociale.

Il s’agit d’inclure à la fois le développement sportif et la jeunesse, La lecture publique (BDP ) les prestations sociales, l’autonomie, la culture et le patrimoine. Une autre direction est orientée vers le social, il s’agit de la DGA à l’enfance, la famille et la prévention. On y retrouve évidemment les PMI, l’Ase, l’observatoire régional de la santé. Enfin la dernière DGA concerne la gestion des ressources. Tous les services purement administratif s’y retrouvent, finance, commande publique, numérique, moyens généraux, ressources humaines. Pour les autres missions du département comme la communication ou la délégation de Mayotte à Paris, elles sont directement rattachées à la présidence et son cabinet. Le nouvel organigramme prévoit donc 5 postes de DGA , 25 postes de directeurs, 1 directeur de Groupement d’intérêt public et 67 postes de chargés de mission à titre provisoire.

Ces hommes et femmes seront recrutés au sein du CD, en fonction de leur compétence et grade pour des salaires évoluant de 5000 à 7700 euros/mois. Les salaires de tous ces directeurs et chargés de mission coûteront au Département 5 millions d’euros par an. C’est un peu moins que précédemment puisque les salaires des directeurs de service et DGA s’élevaient à 5,2 millions d’euros auparavant.

A.T.

Plusieurs communes adoptent le couvre-feu des mineurs

Lors de la dernière réunion du Comité local de sécurité et de prévention de la délinquance de Mamoudzou, les élus ont évoqué la possibilité de définir des zones pour l’application du couvre-feu pour les mineurs non accompagnés de nuit. À Chirongui, la circulaire a été émise le 24 février. Elle interdit la circulation des mineurs de -18 ans non accompagnés sur le territoire de la commune entre 21h et 4h du matin. Cette circulaire a été adoptée dans un contexte de recrudescence des actes d’incivilités, de vols et de montée de la consommation de l’alcool et de la drogue chez les jeunes, en particulier de nuit. Mais cette disposition ne s’applique que jusqu’au dimanche 13 mars, c’est-à-dire jusqu’à la fin des vacances scolaires. Une période test pour la commune qui va ainsi évaluer si la mesure est adaptée à la situation et si elle mérite d’être prolongée.

A.T

CLSPD de Mamoudzou : « Les moyens ne sont pas là »

En mission depuis quelques jours à Mayotte, les 4 hommes sont là pour évaluer la situation sécuritaire et permettre au territoire de bénéficier de plus de moyens. Leur présence au sein du CLS PD était donc plus que bienvenue pour les élus de la commune. D’entrée de jeu, les inspecteurs ont mis carte sur table, « nous avons vu tout le système de répression, ce qui nous intéresse ici c’est l’aspect prévention ».

Le maire, Mohamed Majani, a tout de suite fait une première demande, la classement de la commune en zone de sécurité prioritaire.

Le procureur a pris la parole pour rappeler les chiffres « catastrophiques », non pas de l’année 2015, mais de l’année 2016, pour les mois de janvier et février seulement. Le nombre d’atteintes aux personnes est en effet toujours en augmentation avec +43% sur les deux premiers mois de 2016. Pareil côté incivilités.

Le conseiller municipal en charge de la politique de la ville, Nadjaïédine Sidi a aussi expliqué que la culture du dépôt de plainte ne fait pas partie des habitudes culturelles à Mayotte et que donc ces chiffres étaient sûrement sous-estimés malgré leur importance.

Ce à quoi le procureur a répondu que c’est néanmoins le nombre de plaintes qui détermine les moyens mis en face par les pouvoirs publics. Il y a donc intérêt pour la population à porter plainte systématiquement.

Pour Bacar Ali Boto, le premier adjoint au maire, la mairie travaille à l’amélioration de la situation. 64 jeunes ont été recrutés avec le dispositif du contrat unique d’insertion (CUI ) comme médiateurs. La moitié sont affectés aux établissements du 2nd degrés.

De même un projet de vidéosurveillance pour 1 million d’euros est à l’étude. Il vise à couvrir les zones sensibles de la commune en priorité. Mais il a aussi rappelé que Mamoudzou, c’est 38 groupes scolaires et 15000 élèves à gérer. M. Sidi, son collègue a aussi tenu à préciser que sur la zone de Kawéni, c’est 10000 élèves qui vont bientôt être accueillis, tout niveau confondu.

Bacar Ali Boto a pointé du doigt l’immigration clandestine comme un des maux majeurs de la commune.

Autre projet de la mairie à l’étude : l’éclairage public dans Mamoudzou. Le projet est budgétisé à hauteur de 9,5 millions d’euros pour un investissement pluriannuel sur 4 ans. « On attend les fonds interministériels pour la sécurité », annonce le maire. M. Sidi a aussi rappelé qu’en matière de prévention de la délinquance, la MJC de Kawéni allait bientôt pouvoir ouvrir au public. La mairie a fait appel à un bureau spécialisé pour obtenir des conseils sur la gestion de ses MJC. Ce qui devrait faciliter le travail des éducateurs sur le terrain. Il y a aussi un projet de maison d’action locale à Kavani, pour venir en aide aux jeunes. Ce ne sont donc pas les idées qui manquent dans la commune, reste à obtenir les moyens de Paris…

Adrien Theilleux

Justice : 1 an ferme pour le passeur

Né en 1987 ou en 1996, on ne sait pas vraiment, l’homme a été appréhendé au large de Mtzamboro en décembre 2015 alors qu’il pilotait une embarcation de 6 m de long avec un moteur de faible qui transportait une vingtaine de clandestins, dont des femmes et des enfants. Or, à cette date il était déjà sous le coup d’une interdiction d’entrée du territoire français pour une entrée irrégulière en mai 2015. Ce n’est pas la 1re fois qu’il est retrouvé à la barre d’un kwassa- kwassa. Lors de son audition, il a déclaré qu’il y avait plusieurs gilets de sauvetage à bord, or les gendarmes n’en ont trouvé qu’un seul. Et pas une seule rame en cas d’avarie moteur. La mise en danger de la vie d’autrui est donc manifeste. Il a aussi révélé que c’était son 10ème aller-retour entre Anjouan et Mayotte. Il a donc écopé au terme de son passage au tribunal correctionnel d’un an de prison ferme avec son placement sous mandat de dépôt. Le procureur avait demandé 15 mois ferme.

Green Fish – Catégorie : Jeune entreprise

Des piments à toutes les sauces ! Mais également des confitures traditionnelles, et prochainement des spécialités au poisson. L’ambition de la jeune entreprise Green Fish, dont le premier magasin a ouvert récemment à M’Tsapéré, est de valoriser le savoir-faire culinaire de l’océan Indien, sur cette zone évidemment, mais aussi en Europe.

L’aventure commence comme une prise de conscience lorsqu’en 2011, Nouridine Hakim est en voyage d’affaires à Bruxelles. Un de ses collaborateurs s’étonne “Que les Mahorais soient si pauvres qu’ils descendent dans la rue pour quelques ailes de poulet.” Désormais, le chargé de projet dans l’automobile souhaite “Rendre aux Mahorais leur dignité, et montrer qu’ils ont eux aussi une culture et des produits à vendre et à valoriser.”

Pour lui qui vient d’une famille d’agriculteurs, le travail de la terre s’impose. Il part donc en quête d’un trait commun à Mayotte et au reste de l’océan Indien. L’idée : valoriser la zone grâce à sa gastronomie, auprès de ses habitants, mais aussi en Europe. Après avoir parcouru l’océan Indien pour découvrir ses savoir-faire et ses spécialités, le piment s’impose à lui. Il sera le produit phare de Green Fish, son entreprise.

Du piment oui, mais préparé : des achards, sauces et recettes traditionnelles de Mayotte, de Madagascar, de La Réunion et d’ailleurs – une douzaine pour le moment -, afin d’offrir des produits de qualité, prêts à consommer. Le tout avec un point fort : bio, sans conservateurs, ni colorants. Reste toutefois à le cultiver, et à le conditionner. Pour cela, le gérant fait le choix de débuter à Madagascar, en travaillant avec des coopératives locales, puis de développer ce savoir-faire à Mayotte par la suite, ce sur quoi il travaille actuellement. Et ce n’est qu’un début. Après son magasin de M’Tsapéré, le prochain verra le jour aux Seychelles. Tout est déjà prêt, reste à trouver d’autres produits mahorais à y mettre en avant, car la démarche réside là aussi : faire la promotion de notre île.

Du côté de l’Europe, des demandes ont déjà été formulées à Nouridine pour distribuer les produits Green Fish en Belgique et en France. Enfin, en plus de ces produits de terre, c’est sur la pêche que Nouridine Hakim souhaite se développer. Très prochainement, des poissons seront disponibles à la vente, prêts à consommer eux aussi : “Idéal pour les voulés, par exemple. On passe au magasin, on achète le poisson préparé, découpé, et la sauce qui va avec.” Un développement et une importation de ces activités sur Mayotte, pour lesquels le gérant prévoit l’embauche d’une dizaine de personnes à court terme.

Bertrand Garin – Catégorie : Manager de l’année

Âgé de 46 ans, Bertrand Garin est architecte DPLG (diplômé par le gouvernement) de l’école d’architecture de Grenoble. Bertrand Garin a suivi un CAP et BEP en dessinateur et bâtiment, puis un brevet technicien collaborateur d’architecte, ensuite un DEFA (diplôme élémentaire en formation architecte) et enfin par des années complémentaires pour devenir Architecte DPLG.

Il arrive à Mayotte en fin 1993 comme VAT (volontaire à l’aide technique). Après avoir travaillé pendant 2 ans à la direction de l’équipement en tant qu’architecte chargé d’affaires, il rejoint l’A.M.A en 1995 pour occuper un poste de responsable. L’A.M.A est la plus ancienne agence d’architecture de l’île, une société créée à Mayotte en 1982 par Léon Attila Cheyssial et Thierry Legrand. En 1999 il rachète la société et prend la gérance de l’A.M.A. En 2013 l’A.M.A. s’étoffe d’une filiale sur l’île de la Réunion (l’Atelier Mascarin d’Architecture) et d’une agence à Madagascar (l’Atelier Malgache d’Architecture). Avec ces trois A.M.A, il gère actuellement 12 salariés au total (pouvant monter à 20 selon le nombre de dossier à traiter comme ce fut le cas en 2014 et début 2015).

Ses plus grands chantiers ont été la réalisation de l’aéroport de Mayotte, de la première prison, de l’extension du centre hospitalier de Mayotte et le tout récent collège de Majicavo en association. Parmi ses projets, le manager souhaite réaliser prochainement les gymnases de Bandraboua, de Miréréni et de Chirongui. Bertrand Garin est un entrepreneur qui voyage beaucoup. Il quitte Mayotte une fois par mois pour les autres agences. “À la veille de chaque départ, on organise une grosse réunion pour s’organiser et tout planifier afin que tout se passe bien pendant mon absence”, indique-t-il.”On n’est pas une société familiale, mais les gens travaillent comme si c’était le cas”, ajoute-t-il.

Pour lui les compétences et qualités d’un bon manager c’est tout d’abord essayer de comprendre les besoins internes et essayer d’y répondre, mais aussi savoir faire des compromis pour trouver du travail, mais également faire en sorte de toujours avoir un fond de roulement permanent au sein de l’entreprise. Quand on lui dit de donner un conseil pour les jeunes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat, il répond que “pour réussir, il ne faut pas compter ses heures. Il faut toujours y croire et aller dans le sens de ces convictions. Il ne faut pas se dire que quand on est patron la vie est rose, car on a énormément de choses à gérer. Personnellement je fais quasiment 300 heures de travail par mois”. Pour continuer à évoluer, Bertrand Garin croit en la collaboration avec le Mozambique ou Maurice pour ainsi faire naitre une quatrième A.M.A dans les prochaines années.

Marché couvert : Les commerçants attendent des actes

Après la pré-rencontre de lundi dernier avec le président de la CCI, les représentants des commerçants sont sortis rassurer par les promesses des élus hier, quant à leurs inquiétudes concernant l’activité du marché couvert. “Nous attendons des actes à présent”, résumait Jean Barege, membre du collectif.

Pour rappel, les commerçants réclament plus de force de l’ordre pour lutter contre la vente illégale autour du marché. La mairie a promis de mettre en place une brigade permanente de la police municipale qui patrouillerait de l’ouverture du marché (7h du matin) jusqu’à 17h soit la fermeture du complexe. Actuellement des patrouilles sont effectuées sur site, mais sont insuffisantes selon les 300 commerçants environ que compte la structure. Ces derniers demandent également qu’une solution durable soit trouvée après la destruction l’année dernière du marché clandestin qui s’était greffé au marché couvert. “Des jeunes errent depuis, aux alentours du site pour vendre tout tas de produits”. L’autre revendication du collectif porte sur les marchandises qu’ils ramènent de leurs voyages désormais imposables en tant que “fret”. En effet, auparavant, ils ramenaient par avion ces produits dans leurs bagages personnels. Le poids total par passager étant limité à 46 kg. Ainsi, cette nouvelle taxation impose des coûts supplémentaires à ces vendeurs. Les institutions présentes à cette réunion ont annoncé qu’elles rencontreraient les douanes prochainement afin de trouver un accord.

Les participants regrettaient également l’absence de la préfecture à cette réunion. Aucun autre rendez-vous n’est à l’ordre du jour pour le moment afin d’assurer un suivi des annonces faites par les élus.

GD

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes