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Poroani : l’expulsion des clandestins s’est poursuivie dimanche

Alors qu’il avait expulsé les familles étrangères le dimanche 20, en cassant notamment les portes et les fenêtres des habitations, le collectif a détruit les bangas ce dimanche, sous les yeux des gendarmes. “Nous voudrions avoir des explications de la part des autorités. Sommes-nous vraiment en France ?”, s’interroge un membre de Solutions Educatrices, association comorienne d’entraide. Suite aux expulsions de familles comoriennes à Poroani et à Tsimkoura, la Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués) et les associations qui les représentent (“Les exilés de Tsimkoura” et Solutions Educatrices) ont rendez- vous jeudi à 15h avec Hamina Ibrahima, la maire de Chirongui.

Intercommunalité du sud : une nouvelle élection à venir ?

Tout semblait réuni vendredi dernier pour lancer officiellement l’intercommunalité du sud dans de bons rails. La dernière des interco mahoraises à ne pas avoir encore de président à sa tête s’était réunie dans la mairie flambant neuve de Bandrélé. Les célébrations étaient prêtes pour l’occasion. Or la politique politicienne a rapidement rattrapé les festivités et l’intérêt général.

En effet, alors que les délégués de Chirongui et Kani-Kéli répondaient présents, ceux de Boueni et de Bandrélé (à l’exception de deux d’entre eux) étaient aux abonnés absents. La raison est purement et simplement politique. Le résultat risquant d’être serré entre le candidat de chaque camp, les 15 élus de Bandrélé et Boueni ont préféré manquer à l’appel empêchant ainsi le vote de pouvoir se tenir, le quorum n’ayant pas été atteint (plus de la moitié des délégués doivent être présents). Le but est ainsi, de gagner du temps pour convaincre les autres délégués de voter pour leur candidat.

Les élus de Chirongui et Kani-Kéli n’ont eu que faire de ce taux d’absentéisme qui annulait de facto l’élection et se sont adonné à un vote dont ils savaient pertinemment que le résultat ne serait pas validé. Ces derniers feintaient de ne pas connaître la réelle issue de ce simulacre de scrutin en invoquant un quorum atteint grâce à une procuration. Mais le règlement est strict, il faut que la moitié + 1 des délégués soient présents pour que l’élection puisse se tenir. Qu’importe pour les 15 présents ce jour-là, les cris de joie et chants s’en suivent au moment où les assesseurs annoncent le nom de l’heureux élu, en l’occurrence Ismaïla Mderemane Saheva, choisi à l’unanimité.

Il est urgent d’élire un président avant le 15 avril
Du côté des directions générales des services des quatre municipalités, la gêne est palpable. “C’est navrant ce qui vient de se passer”, lâche un technicien. En effet, le jeu politique n’en sort pas grandi et les électeurs sont pris en otage dans cette farce politicarde.

Un nouveau scrutin devrait donc se tenir cette semaine pour enfin désigner le futur président de la communauté de communes. Et il y a urgence car si d’ici le 15 avril, l’intercommunalité n’a pas de président, elle ne pourra pas bénéficier des dotations de l’État nécessaires à son budget. En effet, cette date correspond à la date butoir pour les collectivités territoriales dans l’envoi de leur budget prévisionnel à la préfecture et notamment leurs taux de l’imposition locale. Cette dernière permet à l’État de réaliser un calcul des dotations à verser en fonction des taux annoncés. Et tant qu’il n’y aura pas de président à la tête de l’intercommunalité du sud, il n’y aura pas de vote du budget.

Reste donc à savoir si, une fois le ou la président(e) élu(e), il ou elle mettra de côté les querelles politiques au profit du bien commun. Réponse vendredi au plus tard, si tout va bien…

GD

Edito. Ce que j’en pense… Regarder à nouveau l’avenir sereinement…

 

Certains politiciens cyniques et leurs experts en communication en jouent très bien pour nous maintenir dans cet état de choc, dans cet état d’urgence. Les morts de faim et de soif quotidiens, les morts du sida ou de cataclysmes, les morts de la guerre ou d’un arrêt cardiaque soudain, les morts du cancer ou des pesticides s’alignent chaque jour par milliers.

Il n’y a pas de drapeau brandi, de religion indexée ou de collecte organisée pour chacun. Il s’agit de morts et c’est terrible. Mais passer son temps, ses journées à ressasser ces terribles réalités ne les arrange pas. Et l’Homme se met là dans un état d’esprit mortifère, la morosité s’insinue partout et gagne la société comme un corps malade. On peut aussi essayer de regarder l’avenir plus sereinement, avec de l’espoir et travailler à le construire.

De plus en plus d’individus sur la planète y sont à l’œuvre : des chercheurs, des scientifiques, des entrepreneurs rêvent l’avenir, et le préparent. Il ne s’agit pas de faire l’autruche, de cacher les problèmes ou de fuir des responsabilités, au contraire.

Il s’agit de déterminer les causes, dresser un constat souvent déjà bien connu, pour ensuite et surtout envisager des solutions, des pistes pour sortir du bourbier dans lequel s’enlise l’humanité en général et Mayotte en particulier.

Il s’agit d’agir concrètement, tous les jours, chacun de nous à son niveau, pour avancer. Les citoyens, seuls ou à travers des entreprises, des associations, comme de petites fourmis, peuvent mener leurs actions, leurs opérations sur le terrain.

Ils peuvent apporter leurs petites pierres. Ils organisent des manifestations, des concerts, des fêtes, des nettoyages, des opérations de sensibilisation, sur l’alimentation, la santé, l’éducation, l’environnement… Mais seuls, sans le soutien des pouvoirs publics, au moins moral, agissant en facilitateurs d’actions, les citoyens sont souvent bien dépourvus.

C’est qui manque ici aussi. Pendant un temps l’État se chargeait de presque tout, puis il a progressivement décentralisé vers les régions, les départements. Ceux-ci ont délégué aux communes, qui se sont parfois déchargées sur les citoyens… Il est temps de remettre les choses à leur place.

Les citoyens sont ponctionnés de centaines de milliards d’euros chaque année en France par exemple, par l’Etat et les collectivités locales qui doivent assurer leurs fonctions. Éducation, santé, sécurité, protection des frontières, développement économique, cohésion sociale, recherche, financement des infrastructures, mise en place de services publics de transport… La liste est longue.

Nos dirigeants politiques ont une partie des clés en main. Ils sont à même de savoir, et de décider, avec l’appui de leurs équipes compétentes. Ils peuvent orienter, réorienter, trancher quand il le faut dans les budgets. Mais il faut qu’ils agissent, qu’ils ne se limitent pas à payer des salaires à des fonctionnaires, sans résultat en face.

Ces dirigeants ont, ou se créent parfois, de nombreuses barrières, des limites, ou manquent de courage en pensant seulement à leur réélection ou à ne pas faire de vagues, pas provoquer de trop importantes manifestations… Mais s’ils se trouvent à ce poste de responsabilité, c’est d’abord qu’ils l’ont bien voulu, qu’ils l’ont cherché, et que nous, citoyens, l’avons bien voulu. Ils ont donc la légitimité pour agir, voire même le devoir, quand on les a élus sur un projet, sur un programme. Alors qu’ils agissent !

Qu’ils soutiennent les initiatives heureuses, les projets ambitieux, les recherches révolutionnaires ! Qu’ils s’appuient sur ces citoyens qui rêvent d’avenir, plutôt que sur ceux qui ressassent le passé. Qu’ils jouent leur rôle de facilitateurs, d’encadrement, de dynamisation.

Qu’ils encouragent ces jeunes qui créent les services et les transports de demain, plutôt que ceux qui revendiquent des acquis du passé… Le mirage de la croissance, sur une terre aux ressources finies, est un mythe à oublier.

La société a besoin de bouger, de recycler, de moins dépenser, de moins gaspiller. Des millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année… Des milliards de dollars sont “joués” sur les bourses à chaque instant… Les banques doivent financer l’économie réelle, c’est leur rôle initial, comme les bourses, et pas spéculer avec notre argent, faire gonfler des bulles et les comptes de traders fous. Nos dirigeants doivent, agir, efficacement, courageusement.

Les services publics doivent être plus “légers”, plus efficaces, plus réactifs et se mettre au service des citoyens, en France métropolitaine, comme à Mayotte. Car pendant ce temps, à Mayotte, on regarde la délinquance monter comme des lapins immobiles, pris dans les phares d’une voiture.

On regarde le lagon être pillé, détruit, irrémédiablement. On regarde ces milliers de jeunes grandir sans espoir. Pendant que le monde bouge, à Mayotte on maintient les rotations scolaires, on entasse les enfants dans des collèges étroits… On met dix ans pour rénover un stade… On ne prend pas part au développement de la région, alors que l’on a des moyens, des compétences, des expériences déjà qui pourraient servir nos voisins.

Alors que l’aquaculture explose à travers le monde, à Mayotte rien ne se passe… Alors que les énergies solaire, éolienne, houlomotrice pourraient faire de Mayotte une “île solaire”, comme on l’avait titré il y a quelques années, avec de l’énergie 100 % renouvelable… et uniquement des véhicules électriques, on s’étouffe dans des embouteillages, sans transport en commun.

Il faut redresser Mayotte, car le monde bouge, les enfants grandissent, et l’île continue d’accumuler des retards, au lieu de les résorber. Mais sans l’État, le département, les mairies, actifs, concrètement, efficacement, ensemble, ce sera bien difficile. Les compétences ne manquent plus, il suffit de les utiliser à bon escient. Des centaines d’amis, mahorais et m’zungus, compétents, pourtant motivés, ont quitté l’île ces dernières années, seuls ou en famille, pour la Réunion ou la Métropole, le cœur en berne.

Beaucoup sont prêts à revenir si l’île se remet sur pied. Et beaucoup sont restés ici et aimeraient pouvoir être plus utiles. Il faut arrêter de faire tourner en boucle les faits divers, régler les problèmes, et travailler avec les gens qui veulent avancer, les valoriser, les encourager, leur faciliter le travail, et (re)partir de l’avant ! Il y a tant à faire sur cette île, et Mayotte le vaut bien… On ne peut plus tergiverser, trainer ou manquer de courage ! Il faut pouvoir regarder à nouveau l’avenir sereinement…

Laurent Canavate

Une justice trop lente

Les magistrats sont pourtant à l’heure, les prévenus et les victimes aussi, dès 8h dans la salle. Mais l’appel des affaires prend beaucoup de temps en raison de nombreuses demandes de renvoi, d’interruptions de séance, de carences dans l’envoi des convocations, dans la constitution des dossiers.

Ce qui mobilise finalement des magistrats, greffiers et les justiciables pour des affaires renvoyées parfois plusieurs fois. Par exemple, hier matin, le juge Lameyre était saisi d’une demande de renvoi pour un jeune homme poursuivi pour violence aggravée par deux circonstances avec plus de 8 jours d’ITT. Un délit relativement grave qui l’oblige à rester sous contrôle judiciaire en attendant son procès.

Or, cette demande de renvoi fait suite à d’autres renvois précédents, cela fait un an que le jeune homme attend son jugement. Pour l’instant, il est tenu de ne pas approcher sa victime et a pour interdiction de se rendre dans le village où sa famille réside, Acoua.

Suivi par le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip), il a été autorisé par son contrôleur judiciaire à retourner dans son village. En conflit avec son père au moment des faits, il entretient désormais des relations apaisées avec lui et s’est inscrit en 1re année de droit au CUFR de Dembéni. Mais le souci dans ce dossier, c’est que l’appareil judiciaire réclame une expertise psychiatrique. Or, selon l’avocate du jeune homme, maître Journiac, “l’expert ne fait pas son travail”. Elle dénonce la situation dans laquelle son client se retrouve, “1 an de contrôle judiciaire sans être jugé”. Pendant ce temps, sa vie reste en sursis. À la barre, elle souligne, “la carence extrêmement grave de l’expert”, qui a été sollicité trois semaines auparavant pour produire un rapport d’expertise, et qui n’a toujours rien rendu.

Ce mercredi, le juge a pourtant la possibilité légale de juger cette affaire, mais finalement Xavier Lameyre décide de procéder à un renvoi contradictoire “en attendant le rapport de l’expert”. Le jeune homme et son avocat devront donc revenir devant la barre au mois de mai prochain.

“MCG n’est plus habilitée” à travailler avec CMA CGM

“ Par ordonnance du 22 mars 2016, le tribunal de commerce de Marseille a enjoint la société CMA CGM de poursuivre sa relation contractuelle avec la société SMART et ce telle qu’existante au jour de la rupture, depuis le 1er décembre 2015 jusqu’au 31 décembre 2016. La décision est assortie d’une astreinte de 3000 € par jour de retard. Par l’effet de cette décision, la SMART est réhabilitée dans ses droits et peut poursuivre son activité et préserver ses salariés. MCG n’est donc plus habilitée à réaliser des opérations de manutention pour le compte de l’armement CMA CGM.

La société SMART a reçu le même jour la confirmation de son agrément au titre des deux conventions signées avec la société MCG. Il est utile de rappeler par ailleurs la position exprimée par le Département, autorité délégante sur le Port de Longoni qui par courrier du 25 février dernier a enjoint son délégataire de respecter les conventions signées avec la SMART en toutes ses dispositions, respecter l’égalité des usagers sur le Port en laissant un libre accès aux infrastructures portuaires et cesser d’exercer la manutention portuaire réalisée sans son accord alors qu’un manutentionnaire est d’ores et déjà agréé pour ce faire.

La société MCG est donc tenue de respecter ses engagements et ne peut prétendre en sa qualité de délégataire à un statut de manutentionnaire. Ceci permettrait de mettre fin à une concurrence déloyale et de satisfaire à un respect et une égalité de traitement des usagers du port. Ceci permettrait de mettre fin à un exercice de la manutention portuaire réalisé aux mépris de toute expérience et professionnalisme, des règles sociales et de sécurité élémentaires. L’image du port ne peut qu’en sortir grandie ; l’avenir des usagers du Port, et du Port sauvegardé, le tout dans un climat enfin apaisé”.


Smart attend la décision du Conseil d’État

La Smart a déposé un recours devant le Conseil d’État à la suite de la décision du tribunal administratif le 9 octobre dernier. Celui-ci avait prononcé l’expulsion de l’entreprise du port sous peine de devoir payer une amende de 5000 € par jour. “Si le Conseil d’État va dans notre sens, l’astreinte devrait en principe sauter”, indiquait hier au téléphone Arlette Henry, cogérante de la Smart. Pour l’heure, le Conseil d’État n’a toujours pas tranché.

Nouvel organigramme du CD : dépense ou économie ?

D’après certaines sources, le bilan de l’opération coûterait 2 millions d’euros supplémentaires au conseil départemental par an, faisant exploser la masse salariale du Département. Par ailleurs, certains craignent que le rapport en question ne passe pas le contrôle de légalité du Préfet.

Pourtant le rapport voté en séance indique un gain de 241 000 euros pour la collectivité. Et c’est vrai que la réduction du nombre de directions générales adjointes de 8 à 5 et du nombre de directions opérationnelles de 48 à 33 laisse présager, à priori, un gain d’économie plus qu’une dépense somptuaire.

En effet, moins de directeurs généraux signifie moins de logements et de voitures de fonction, donc moins de primes de direction distribuées pour les directeurs opérationnels. En apparence, l’économie budgétaire reste donc bien une priorité affichée du président.

Sur le rapport du 7 mars, le point qui suscite la polémique est la création de 63 postes de chargés de mission avec des salaires de 5000 euros par mois. Selon le Département, ces chargés de mission “remplaceront les directeurs de l’ancien organigramme à partir du 1er mai”, le temps pour le président de trouver les compétences qui conviennent pour occuper les postes de direction dans le nouvel organigramme.

Comme pour toutes créations budgétaires, ils ont été calculés aux salaires maximums possibles au coefficient familial le plus élevé et pour une durée maximum de 6 mois. Toutefois, il y a peu de chance que ces chargés de mission s’éternisent aussi longtemps à leur poste, et par ailleurs, qu’ils soient recrutés à l’échelon maximum et avec un coefficient familial maximum. Donc le salaire de 5000 euros en moyenne par mois pourrait s’avérer en réalité bien inférieur pour ces chargés de mission.

L’objectif affiché du président est d’obtenir, dans le respect des règles administratives, “une équipe opérationnelle à partir du mois de septembre”. D’ailleurs le Directeur général des services, Jean- Pierre Salinière a été appelé à quitter son poste fin août. Mais à compter du 1er avril, en raison de nombreux jours de congés accumulés, il ne devrait plus être “opérationnel”.

Adrien Theilleux

La surcharge carburant, une arnaque pour les passagers ?

Cas pratique. Pour l’achat d’un billet Dzaoudzi-Paris, aller-retour du dimanche 10 au 24 avril. Le billet total revient à 1144 euros, dont 330 euros de surcharge carburant. Cela représente 28 % du prix total du billet. Sans la surcharge carburant, le billet reviendrait à 814 euros, contre les 1144 toutes taxes comprises. Comment expliquer une telle différence ?

Créée en 2004, la surcharge carburant permettait aux compagnies de compenser la hausse du prix du baril de pétrole. Au début, elle ne représentait que quelques euros pour un vol long-courrier. Mais au fils des ans, les sommes ont grimpé progressivement, jusqu’à dépasser la barre des 300 euros aujourd’hui. Une décision difficile à comprendre alors qu’en 2015, le prix du baril de pétrole est passé de 120 à moins de 30 dollars américains. Les compagnies aériennes ont bien baissé leur prix, de 10 à 15 % environ… Des baisses bien inférieures en comparaison avec la chute des cours pétroliers. En réalité les prix s’ajustent rapidement à la hausse, mais ils s’ajustent bien plus lentement à la baisse, ce qui permet aux compagnies d’augmenter leurs marges au passage.

Beaucoup d’observateurs dénoncent une entente entre les compagnies, surtout dans des secteurs insulaires où la concurrence est faible. En février dernier, le député réunionnais Thierry Robert avait interpellé Emmanuel Macron concernant ses soupçons d’entente des prix entre les compagnies aériennes à La Réunion, les mêmes compagnies qui desservent Mayotte. « Les comportements que nous avons observés, ne sont aujourd’hui pas satisfaisants. Et semblent indiquer qu’il y a une forme d’entente », lui avait répondu le ministre en promettant une enquête.

Amandine Debaere

Grève illimitée d’agents de la Poste dès ce mercredi

Le syndicat avait déjà prévenu la direction le 4 mars dernier de son intention de se mettre en grève ce mercredi pour faire entendre plusieurs revendications. Concernant les demandes au niveau national, elles portent essentiellement sur la mise en place d’un treizième mois. “Mais à Mayotte cette règle n’existe pas dans le code du travail local”, explique Christian Montes directeur de la Poste Mayotte.

Au sujet des revendications locales, le syndicat réclame la régularisation des contrats CDD de plus de 24 mois en CDI. Le directeur est formel là aussi, le Code du travail mahorais ne prévoit pas une telle mesure. En ce qui concerne la mise en place d’une commission territoriale de pilotage et de concertation (CTPC), c’est déjà le cas à en croire Christian Montes qui avoue être surpris par certaines demandes du syndicat. Quant à la répartition du commissionnement des douanes qui serait en d’autres termes une taxe prélevée par la Poste sur les droits de douane, une fois de plus pour la direction ce type de dispositif n’existe pas ni à Mayotte, ni en métropole, il n’aurait donc pas lieu d’être. Enfin, pour l’amélioration des conditions de travail, la direction dit travailler régulièrement dans ce sens. Une rencontre a eu lieu il y a 10 jours entre le syndicat et le directeur de La Poste. Elle n’a malheureusement pas conduit à un déblocage de la situation. “Sud Solidaires est minoritaire au niveau de la représentation syndicale au sein de l’entreprise donc je ne suis pas sûr que le mouvement soit très suivi, mais je ne suis pas devin”, explique Christian Montes. Mounir Moussa Mogné est lui au contraire, optimiste sur la mobilisation. Il n’est pas possible à l’heure actuelle de savoir combien de personnes parmi les 286 employés de la société se mettront en grève.

Les grévistes ont prévu de manifester dans les rues de Mamoudzou dès 9h30 ce mercredi. Sud Solidaires annonce également qu’elle n’occupera pas les locaux de la Poste.

GD

TME 2016 : La cérémonie a tenu ses promesses

Aboutie. S’il fallait résumer en un mot la cérémonie des 4èmes trophées mahorais de l’entreprise (TME ), c’est le terme qui vient tout de suite à l’esprit. Ils étaient 300 invités, le gratin du monde de l’entreprise mahoraise pour assister à l’événement de l’année dans le monde professionnel îlien. L’organisation très militaire ne laissait transparaître aucun défaut et ce ne sont pas les convives qui diront le contraire. Les apprentis du bataillon étaient aux petits soins sous le regard bienveillant de leurs supérieurs. Amuse-bouches, champagne, buffet, rien n’était trop beau pour les privilégiés du soir. Premiers contacts ou retrouvailles, les échanges entre acteurs de la vie économique mahoraise allaient bon train. Business ou sujets extra-professionnels s’entrechoquaient dans les conversations.

Une fois les derniers participants arrivés, les premiers discours ont pu être entamés. Comme le veut la tradition, Laurent Canavate, directeur de publication et fondateur de Mayotte Hebdo, a introduit la soirée en souhaitant la bienvenue à l’audience. Il en a profité pour féliciter chacun des nominés de cette quatrième édition et remercier le public de sa présence.

Ces quelques mots étaient aussi l’occasion pour le patron de la Somapresse de rappeler l’historique de la création des TME. L’événement a été créé en 2012, alors que le contexte économique morose et les signes de la crise se faisaient sentir à Mayotte. “Nous voulions apporter un coup de projecteur sur des entreprises innovantes, dynamiques, citoyennes et jeunes, afin de les valoriser”, rappelle Laurent Canavate.

Ce dernier a ensuite cédé sa place au sénateur Thani. Le parlementaire a souligné que le climat de morosité était malheureusement encore prégnant sur l’île, notamment en raison du “verrou foncier” et de l’insécurité. S’appuyant sur le rapport de la Cour des comptes sur “La départementalisation de Mayotte : Une réforme mal préparée, des actions prioritaires à conduire”, il a appelé les autorités à corriger les erreurs du passé.

Les invités d’honneur se sont ensuite succédé au pupitre : Farah Hafidou, présidente de la couveuse d’entreprises de Mayotte, Abdou Dalahani, président du Conseil Economique et Social de Mayotte (CESEM), Michel Piriou, représentant du préfet, Ousséni Ben Issa, président de la commission des finances au conseil départemental, et David Nagard, vice-président du Medef.

Ils ont tenu, chacun à leur manière, à montrer que malgré ce contexte difficile, des entrepreneurs continuaient à investir, à prendre des risques, contribuant ainsi à développer le territoire.

“Ce ne sont pas des rats et elles ne quittent pas le navire”

La remise des trophées a débuté avec la catégorie Entreprise Dynamique. Le prix a été décerné dans cette catégorie à MCTP. Créée en 2002, cette petite entreprise de construction et d’aménagements divers a subi une profonde restructuration ces dernières années pour devenir une importante société spécialisée dans le domaine de l’assainissement et de l’adduction d’eau potable.

Mayotte E-Vélos s’est quant à elle vue remettre le prix de l’entreprise innovante. Créée en juin 2015, cette société est spécialisée dans la location de vélos électriques. Une nouveauté dans l’île qui permet de rouler en mode écolo tout en évitant les embouteillages. Dans la catégorie entreprise citoyenne, c’est Sunzil qui a obtenu le Graal. Cette société spécialisée dans l’exploitation et la maintenance d’équipements solaires promeut depuis 2008 le développement durable à Mayotte.

Le prix spécial du jury a par ailleurs été attribué à Michel Taillefer, ancien président du Medef (2005-2014) et gérant d’entreprises de sécurité, pour “l’ensemble de son oeuvre”.

Enfin, Ersi Volonaki, PDG du groupe Sodifram, a été désigné “Manager de l’année”. En 2015, la Sodifram a complété son offre de restauration avec l’ouverture du Goody’s, qui est un des pionniers de la restauration rapide en Europe, en particulier en Grèce.

Laurent Canavate a clôturé la cérémonie en délivrant un message d’espoir : “Malgré les difficultés que connaissent les entreprises, notamment en raison de l’insularité, de la taille du marché, et du contexte difficile de Mayotte, les entreprises doivent s’accrocher. D’autant qu’il y a les fonds européens et des partenaires institutionnels pour les aider.” “Quand la situation se détériore, on dit souvent que les rats quittent le navire, a dit de son côté Michel Taillefer. “Les entrepreneurs doivent au contraire délivrer un message fort à la société mahoraise. Ce ne sont pas des rats et elles ne quittent pas le navire. “

 

 

 

Un mort sur la route à Mtsapéré

Dans la soirée de samedi, un 4X4 a percuté un jeune homme de 25-30 ans en scooter sur la rocade de Mtsapéré. Le pauvre a été trainé sur plusieurs dizaines de mètres. Il est décédé sur le coup. La police était sur place pour établir les circonstances du drame. La vitesse pourrait être en cause.

Rixe fatale à Mtsahara

L’un, pensionnaire au Bataillon du service militaire adapté (BSMA), provoque l’autre qui lui répond : “dans ce cas battons-nous”. Et ce dernier a nettement le dessus sur son adversaire qui s’échappe et revient avec un couteau. Il assène au jeune homme un terrible coup de couteau sur le flanc arrière qui lui perfore le rein. Malgré l’arrivée des secours, qui tenteront tout pour le sauver, ce dernier décède quelques heures plus tard. L’ancien pensionnaire du BSMA ne dormira plus à Combani, puisqu’il se trouve désormais au centre de détention de Majicavo. Il pourrait y rester très longtemps encore s’il est poursuivi pour meurtre. En fonction des circonstances, les faits pourraient toutefois être requalifiés en homicide involontaire.

Lagon au patrimoine mondial de l’Unesco – Opportunité ou contraintes ?

Grande barrière de corail en Australie, parc national de Yellowstone aux États-Unis, îles Galápagos en Équateur, mais aussi la Grande muraille de Chine, la vieille ville de Jérusalem, ou encore le mont Saint-Michel : qu’il s’agisse de sites culturels ou naturels, la liste est longue et glorieuse. Sur le fond, incontestablement, notre lagon a ses chances. Ses nombreuses facettes sont vastes et émerveillent. Le comité du patrimoine de l’Unesco l’a d’ailleurs reconnu il y a quatre ans déjà, en déclarant que le lagon pourrait répondre à trois des quatre critères autorisant le classement d’un site naturel. Un seul est nécessaire. C’est la raison pour laquelle le feu est au vert, et que les travaux pour parvenir à cette inscription ont débuté il y a deux semaines. D’abord, il s’agit de faire classer nos eaux à la liste indicative des biens français, puis c’est la France qui défendra la candidature auprès de l’Unesco. Mais le parcours sera long, cinq ans en moyenne, et surtout périlleux. Tout sauf un long fleuve tranquille. Car l’Unesco est exigeante dans ses critères, mais également dans ses attentes. Les politiques de préservation sont au centre de la décision. Grand chantier de l’assainissement, érosion des sols, démographie incontrôlée, déchets… les menaces qui planent sur nos eaux turquoise risquent peu à peu de faire nager le projet en eaux troubles. Mayotte a du pain sur la planche pour faire valoir son patrimoine. Et c’est sans compter sur les inquiétudes qui apparaissent déjà quant aux contraintes qu’un tel classement ferait peser sur le développement économique de l’île. Les tenants, les aboutissants, les enjeux, les risques, les chances : Mayotte Hebdo fait le point sur le lagon, l’île qui baigne au milieu, et les usagers à qui il appartient en priorité. Alors, ce classement du lagon au patrimoine mondial, chance ou fardeau ?

Le dossier complet est à lire dans le Magazine Mayotte Hebdo n°741 actuellement en vente au prix de 3 €

Edito. Ce que j’en pense… Mayotte menacée par les clandestins ?

Mayotte croule sous l’immigration clandestine. Il faut le dire, sans gêne, sans violence. Il faut replacer cette réalité au cœur de toutes les problématiques que connait Mayotte. C’est un poids lourd, excessivement lourd pour cette île en pleine évolution. Cette situation unique au monde met à mal le processus de départementalisation en cours et risque même de faire basculer Mayotte vers les Comores à court terme, sur un plan démographique d’abord.

Le système de santé est à l’agonie. On est passé de 8000 à près de 12 000 naissances par an, à 70 % le fait de femmes en situation irrégulière, sur une île de 374 km2 ! Et quasiment tous les moyens, insuffisants, sont consacrés aux maternités, au détriment de nombreuses spécialités, qui sont alors traitées à la Réunion, qui bénéficie pour cela de moyens conséquents.

L’éducation, qui pourrait nous donner un peu d’espoir pour demain, souffre aussi énormément. La situation est dramatique, le niveau s’effondre, la violence gangrène tout. Les classes, les établissements croulent sous le nombre. Les enseignants titulaires ont déserté l’île. Les enfants souffrent, dans des classes où arrivent régulièrement des enfants ne sachant pas parler français, déclarant avoir 12 ans quand ils en paraissent 17…

Mayotte est à l’agonie. Ses forêts, ses rivières, son lagon sont pillés, détruits par des implantations de milliers de familles. Tout l’avenir de l’île part en fumée… Tout espoir semble voué à disparaître, étouffé par ces dizaines de milliers d’habitants qui ne peuvent pas travailler légalement, qui doivent pourtant manger, se loger…

Dès que l’on commence à parler ainsi des clandestins, d’expulsions, des bien-pensants brandissent leur drapeau du racisme, de l’humanisme, de la fraternité… rapidement rejoints par des opposants à la présence française à Mayotte, qui veulent que la situation pourrissent. Ils accusent alors les Mahorais de racisme. Mais est-ce fraternel de laisser vivre ces gens dans de telles conditions de vie indignes ? Est-ce de l’humanisme, de la part des dirigeants comoriens, de les avoir mis dans une telle situation de détresse, de les maintenir dans l’ignorance et la misère, avec l’absence d’accès aux soins ?… Tout en pillant les quelques ressources de leur pays.

De plus, avec une démographie galopante – et faute de campagne de sensibilisation forte – ces clandestins sont en train de scier la branche sur laquelle ils se sont assis. L’éducation et la santé partent en vrille. C’est peut-être encore un peu mieux que chez eux, mais jusqu’à quand ?

Mayotte part en marche arrière, alors que l’on devrait aller de l’avant.

Les terrains disponibles pour des projets d’équipements publics sont en partie squattés et des quartiers entiers émergent régulièrement ici et là. Les ressources naturelles sont allègrement pillées, les tortues braconnées, le lagon vidé de son poisson, les champs sont dépouillés. L’économie embryonnaire est étouffée, à part l’alimentation et la téléphonie. Les équipements publics sont sur-utilisés. Les déchets s’entassent…

Les collectivités locales, étouffées par leur masse salariale sans commune mesure avec les services rendus, obligées de taxer et surtaxer la population qui travaille, ne peuvent pas faire face à cet afflux colossal.

Si l’île ne se libère pas de ce poids rapidement elle va couler, et terriblement à mon avis.

Les enfants ayant grandi dans la clandestinité deviennent des adultes. Pour manger, pour vivre, ils s’organisent, volent, agressent, dépouillent tous ceux qui passent à leur portée. Ils deviennent de plus en plus violents. Ils s’introduisent dans tous les bâtiments, défient les autorités. Et les cambriolages continueront sans cesse, décourageant les plus motivés d’entre nous.

Hommes, femmes et enfants vivent sous la menace quotidienne, dans la rue, sur la plage, chez eux. Chacun vit barricadé, comme en prison, de plus en plus dégouté par Mayotte. De plus en plus de Mahorais, de M’zungus, d’Indiens ou de Malgaches quittent cette île. Les forces vives s’affaiblissent, les investisseurs se font rares. Les jeunes mahorais diplômés n’essayent souvent même plus de revenir.

Si l’État, en s’appuyant sur les élus et la population, ne met pas les moyens adéquats pour lutter contre ce fléau, à la hauteur de la situation, si les kwassas ne sont pas interceptés en mer et reconduits avant d’accoster, Mayotte va dans le mur.

Si le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Outremer ne réagissent toujours pas, fortement, on va être en droit de se demander s’il n’y a pas une volonté de pourrir la situation sur l’île et de faire échouer le processus de la départementalisation !

Si les forces de l’ordre, avec l’armée, ne sont pas mobilisées rapidement pour nettoyer les bidonvilles qui encerclent Mamoudzou, Combani, Vahibé, Koungou ou la Vigie, on peut se poser quelques questions… Si c’est pour ne pas faire de vague, pour ne pas risquer une manifestation passagère, pour ne pas s’attirer les foudres de quelques associations ou pseudos bien-pensants, pour ne pas passer durant 1 minute sur BFM TV, on peut s’inquiéter pour le sort de Mayotte et de ses habitants.

Il serait temps, je pense, de réfléchir à moyen terme. Ces clandestins ont-ils vocation à rester clandestins à Mayotte ? Seront-ils naturalisés avec le temps, comme la loi le permet ? Resteront-ils ici, s’intégreront-ils ou partiront-ils immédiatement à la Réunion ou en Métropole ?

Des négociations de haut niveau, avec des dirigeants français, comoriens, et des Mahorais, pourraient-elles permettre à chacun de trouver son intérêt dans une résolution de cette situation qui ne peut plus durer ? L’État français a-t-il les moyens, l’envie de se pencher sur ce problème et le résoudre ?

Des réponses à ces questions dépend à mon avis une partie de l’avenir de Mayotte. Et il devient difficile de rester optimiste face à un tel dossier qui n’est même plus évoqué par nos dirigeants, alors que tout le travail en cours, les projets les plus ambitieux seront étouffés faute de solution rapide.

Laurent Canavate

Expulsion de familles comoriennes – Une opération en cours à Poroani ?

Après Tsimkoura, Poroani ? Des habitants de Poroani auraient procédé avant-hier dans certains quartiers à l’expulsion de familles comoriennes du village, selon Kamralay Djamil Saindou, de l’association comorienne “Solutions éducatrices”. “Un propriétaire a notamment été menacé d’être poursuivi et de payer une amende de 3000 € s’il n’expulsait pas la famille à qui il loue un banga”, ajoute la Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués). Solutions éducatrices indique avoir remis hier en mains propres un courrier au procureur de la République, au préfet, à la maire de Chirongui et la gendarmerie de Chirongui “pour les alerter des menaces pesant sur les familles comoriennes de Poroani et demandant à ces mêmes autorités publiques de faire le nécessaire pour empêcher des atteintes aux droits.”

De son côté, la Cimade s’est engagée à envoyer un courrier au préfet pour lui demande de faire le nécessaire afin de garantir l’ordre public à Poroani et d’empêcher toute atteinte aux droits. “Ce courrier demandera à nouveau une réunion des acteurs concernés pour réfléchir conjointement à des solutions concrètes face à ces tensions et ces expulsions”, explique le comité.

D’autres familles comoriennes pourraient être expulsées du village aujourd’hui, selon Solutions éducatrices et la Cimade.

Des enfants d’expulsés seraient toujours privés d’écoles à Tsimkoura

Si cela se produit, connaitront-elles les mêmes difficultés qu’à Tsimkoura pour scolariser leurs enfants ? La Cimade note que les enfants des familles expulsées de Tsimkoura ne vont plus à l’école, car les parents estiment ne pas avoir les garanties nécessaires des autorités afin qu’ils puissent aller chercher leurs enfants en sécurité à la sortie de l’établissement.

Pour rappel, une cinquantaine d’habitants expulsés du village de Tsimkoura était venue trouver refuge le 22 février dernier dans les locaux de la Cimade afin de demander de l’aide (voir Flash Infos du 23 février dernier). Parmi eux, des personnes en situation régulière ou irrégulière et une trentaine d’enfants (dont certains nés à Mayotte). “En arrivant à Tsimkoura hier matin, des villageois nous ont fait comprendre que l’on pouvait déposer nos enfants à l’école, mais que nous ne pourrons pas aller les chercher l’après-midi”, expliquait replica Breitling Navitimer Youssouf Ahamada, un des habitants expulsés.

Un collectif de Mahorais aurait procédé à l’expulsion de dizaines de familles comoriennes à Tsimkoura le 10 et le 17 janvier 2016, après avoir informé les concernés ainsi que les autorités de leur action par un courrier datant de décembre. Ce serait ainsi des dizaines de Comoriens, en situation régulière ou non, avec des enfants pour la plupart nés sur le territoire qui doivent trouver refuge dans les villages alentour. Pendant plusieurs semaines, les parents devaient également se rendre tôt le matin et en fin d’aprèsmidi à Tsimkoura pour aller chercher et ramener leurs enfants à l’école.

Le dimanche 21 février, suite au retour de Comoriens dans leurs habitations à Tsimkoura, le collectif d’habitants aurait de nouveau procédé à des expulsions, allant jusqu’à brûler des habitations.

Rencontre prévue avec la maire de Chiroungui

Entretemps, trois types d’actions ont alors été menées pour défendre le droit des personnes expulsées, indique la Cimade. Les familles se sont constituées en association, appelée les “exilés de Tsimkoura”, dans Replica Audemars Piguet Royal Oak l’espoir de renforcer les actions de défense de leurs droits et pour mieux prévenir d’autres actions de ce type dans les villages alentour. De plus, des plaintes contre X ont été déposées le mercredi 16 mars auprès du procureur de la République par des membres de l’association dénonçant leur expulsion et pour certains la destruction de leurs biens. D’autres plaintes seraient à venir.

Enfin, une demande de réunion a été envoyée par les deux associations à la maire de Chirongui ainsi qu’au préfet pour leur demander de l’aide et pour obtenir une réunion d’urgence. Le Swiss Tag Heuer Replica courrier a été reçu par les services de la mairie de Chirongui le vendredi 11 mars et la préfecture le 16. Le secrétaire général de la préfecture avait déjà été interpellé oralement par le secrétaire général de la Cimade et par replica watches le groupe local de la Cimade le jeudi 25 février, mais ne semble pas avoir pris de mesures particulières. La maire de Chirongui a quant à elle proposé une rencontre le jeudi 24 mars.

OL

Stop aux huiles usagées dans la nature

Il s’agit du lancement de la compagne de sensibilisation à la collecte des huiles usagées moteurs à Mayotte. Une campagne lancée par l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise des énergies) soutenue par la société Star Mayotte, reconnue comme étant actuellement le seul ramasseur agréé depuis 2010 par un arrêté préfectoral. Pour la période de 2012-2018, une convention-cadre a été établie entre l’Ademe et Star Mayotte pour assurer une mission de collecte et de traitement d’huiles de moteurs usagées.

Cette convention-cadre définit des objectifs quantitatifs de déchets récupérés (149 tonnes en 2016, 162 en 2017 et 173 en 2018). Elle définit également des barèmes d’indemnisation pour la collecte et le transport jusqu’à une installation de traitement autorisée en France ou en Europe. Les agences Y&R et Mzé conseil se joignent également à ce projet.

Étant donné qu’il n’y aura pas de déchetterie à Mayotte avant 2017 à 2020 selon les communes, les particuliers devront se rendre dans les différents points d’apports volontaires pour déposer leurs huiles usagées. Devenir un point d’apport volontaire, c’est-à-dire disposé de grands réservoirs vrac afin que les particuliers déposent leurs huiles usagées, permettrait aux professionnels de se faire connaître, mais aussi d’avoir un impact environnemental. À savoir qu’un apportant est un client potentiel. De plus une aide financière de l’Ademe de 70 % viendrait faciliter l’acquisition de ces grands réservoirs vrac. Cela représente un enjeu collectif puisque cela permettrait d’améliorer le taux de collecte qui est actuellement de 40 à 42 % à Mayotte contre 53 % en Guyane (en 2011), 60 % à La Réunion (2011) et 99 % en métropole. “L’objectif c’est que d’ici 2018 Mayotte se rapproche du taux métropolitain. À la fin de l’année, il faudrait déjà être au niveau des Réunionnais”, a souligné Jean- Michel Bordage, directeur régional de l’Ademe. Sur le rapport annuel de l’Ademe en 2012, 63 % des huiles récupérées ont été régénérés et les 37 % restantes ont servi de valorisation énergétique.

25 % des particuliers font leur vidange dans la nature

Selon le directeur régional de l’Ademe, une étude a été réalisée à Mayotte et cette étude indique que 500 tonnes d’huiles entrent dans le territoire par an. “Nous faisons seulement 2 à 3 exportations par an d’une centaine de tonnes… Nous comptons actuellement une quarantaine de points de collectes dans l’île”, indique Thomas Brachet, responsable des projets déchets dangereux à la Star Mayotte. Il a profité de l’occasion pour annoncer la création d’un nouveau centre de regroupement des huiles usagées à Longoni qui sera opérationnel en début d’année 2017. Ce centre viendra s’ajouter à celui d’Hamaha. Le but de la journée d’hier était de présenter le lancement de la campagne de sensibilisation, mais aussi la présentation du bonhomme Boina Matra. Cette campagne est conçue pour les 6 mois à venir (de mi-mars à septembre 2016) pour sensibiliser les Mahorais et faire évoluer les comportements. Des spots radio et télé sont prévus à cet effet. Des flyers vont également être distribués à la sortie et à l’entrée de Mamoudzou ainsi qu’à la barge afin de toucher un maximum de public.

Le bonhomme Boina Matra qui signifie “Monsieur huile” a été présenté. Il est considéré comme étant un ami de la famille et du professionnel, bienveillant, humain et chaleureux. La communauté Boina Matra s’investit pour préserver l’environnement de Mayotte. Son but : améliorer la collecte des huiles usagées sur le territoire. À la fin du séminaire, une charte d’engagement intitulée “Amis de Boina Matra” a été distribuée aux personnes présentes (une trentaine de personnes essentiellement de garagistes) pour une collecte et un traitement performant des huiles usagées à Mayotte.

Pour se débarrasser des huiles de vidanges tout en préservant notre territoire, c’est très simple. Conservez votre huile usagée dans un bidon étanche. Pour les professionnels, il suffit d’appeler la Star Mayotte au 02 69 61 43 69 pour une collecte gratuite. Pour les particuliers, il faudra déposer les bidons d’huiles usagées sur le site de récupération le plus proche de chez soi.

Oirdi Anli

Une borne pour payer sa facture est désormais disponible

À peine ouverte, la borne automatique de paiement d’EDM est déjà prise d’assaut. Nombreux sont les clients du fournisseur d’électricité à avoir adopté la machine mise en activité il y a quelques semaines. “Nous avons atteint un record de 28 000 € de paiement effectué sur la machine en une journée”, se félicite Fatoumia Bounou responsable “clients particuliers” chez EDM. Pour l’utiliser, rien de plus simple, il suffit de se rendre sur place avec son document, de rentrer le numéro de la facture ou de scanner le code-barres avant de procéder au versement.

Le but pour l’entreprise et son directeur Yacine Chouabia, est simple : faciliter ces opérations en désengorgeant les guichets de ses agences notamment grâce à une accessibilité 7/7j de 6 à 20h.Les chiffres parlent d’eux même, puisqu’en moyenne 900 clients par jour se rendent au guichet de l’électricien les premiers jours du mois. En tout, ce sont 26 000 visites qui sont comptabilisées à l’accueil annuellement. “Avant la mise en place de cette machine, les clients qui ne passaient pas par un virement bancaire automatique attendaient en moyenne 51 minutes au guichet pour pouvoir régler leur facture”, explique Laurence Yeung responsable clientèle chez EDM.

Mais il ne s’agit pas de substituer la borne à l’accueil, c’est un complément », tient à préciser Yacine Chouabia. En effet, pour EDM , il n’est pas question de remplacer ses ressources humaines par des automates. Au contraire, cette nouvelle technologie est créatrice d’emploi puisqu’un agent en service civique est chargé d’accompagner les clients les premiers mois de l’installation de la borne, afin de les aider à réaliser leur paiement en cas de problème. Néanmoins ce conseiller n’est présent que lors des horaires d’ouverture du siège d’EDM . De plus, les employés qui seront moins mobilisés au guichet seront redirigés dans des activités de conseil clientèle par exemple, annonce l’entreprise.

Seulement 25 % des clients d’EDM effectuent leur paiement par virement automatique

“C’est facile d’utilisation et très pratique”, témoigne Kassim 31 ans, client d’EDM . Les Mahorais étant encore nombreux à effectuer leur paiement directement, cet appareil semble faire l’unanimité. Ils sont 75 % à s’acquitter de leur facture directement en agence par carte bancaire ou en espèce. Par comparaison, en métropole 95 % des clients des fournisseurs d’électricité effectuent leur paiement par virement automatique. Qu’est-ce qui explique donc, une telle différence ? “C’est culturel”, répond le directeur. Mais si beaucoup de Mahorais préfèrent réaliser leur paiement manuellement chaque mois, ce n’est pas l’unique raison qui explique ce phénomène. L’absence de compte bancaire explique aussi pourquoi de nombreux clients n’ont pas recours au virement par Internet. Or il n’est pas possible de savoir à l’heure actuelle combien de personnes parmi les 41 832 clients d’EDM n’ont pas de compte en banque. Autre explication, la formule de paiement par virement automatique proposée par le fournisseur : celui-ci propose un forfait en diagnostiquant la consommation du client et en lui proposant une facture mensuelle type. Si à la fin de l’année, le client s’avère avoir payé plus ou moins par rapport à ce qu’il a consommé, EDM effectue un remboursement ou facture le surplus.

Quant à la sécurité du matériel, la société annonce la mise en place d’une grille qui sera abaissée en dehors de ses horaires d’utilisation afin d’éviter tout vandalisme. Un système de vidéosurveillance est lui aussi déjà installé. Cette nouveauté s’inscrit dans la politique d’EDM de diversifier les moyens de paiement notamment via Internet et les nouvelles technologies. À terme, l’entreprise envisage de créer une agence en ligne au sein de laquelle le client pourra créer un compte dédié sur le site de la société. Enfin, cette dernière envisage d’ouvrir une borne similaire dans son agence en Petite-Terre, mais cela dépendra du succès de sa grande soeur. Une réussite qui semble déjà se confirmer.

GD

Réunion d’information sur les tortues marines de Mayotte

Une réunion d’information sur les tortues marines de Mayotte se tiendra aujourd’hui 16 mars 2016 à 15h au Point Information Jeunesse de Pamandzi, place de l’ancienne mairie. En partenariat avec l’association Oulanga Na Nyamba. Au programme : les tortues marines de Mayotte sont-elles menacées ? Pourquoi les protéger ? Comment s’engager ?

Egalité réelle : le rapport est sorti

À la demande du Premier ministre, le député Victorin Lurel, ancien ministre des Outre-mer, a remis officiellement hier à George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer et Ericka Bareigts, secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité réelle, son rapport consacré à l’égalité réelle Outre-mer. Le rapport définit l’égalité réelle, analyse les causes des écarts entre l’hexagone et les Outremer et émet 35 recommandations déclinées en 75 propositions pour favoriser la convergence réelle des outremers vers la moyenne nationale. Le projet est chiffré à 500 millions d’euros sur 25 ans.

Décréter l’état d’urgence sociale
Le rapport suggère notamment de rendre obligatoire pour le système éducatif une formation pour les décrocheurs et les sortants du système sans titre, sans diplôme, sans qualification.

Relancer la création de valeurs et d’emplois
Le rapport propose notamment de créer, pour dix ans renouvelables, des zones franches globales sur l’ensemble des secteurs d’activité et sur tous les territoires outre-mer avec des bonifications pour les îles des archipels et les zones déshéritées.

Retraites
En vue de compenser la faiblesse des retraites des salariés ultramarins, le rapport préconise de créer à compter de 2017, dans les territoires mentionnés au 2ème alinéa de l’article 72.3 de la constitution, et par convention dans les autres territoires, un complément temporaire de retraite pour les retraités dont la pension est inférieure au taux de pauvreté national.

Fiscalité
Le rapport préconise notamment d’aligner, au terme de plusieurs plans quinquennaux, les taux de TV A en Guyane et à Mayotte sur vingt ans jusqu’au niveau atteint dans les autres Drom. Il propose aussi d’augmenter progressivement sur 15 ans le plafond des taux d’OMR (octroi de mer régional) jusqu’à 5 %, dont le produit sera consacré au financement des investissements en infrastructures. Il préconise enfin d’étudier la possibilité de transformer l’octroi de mer en TV A régionale.

Lutte contre la vie chère
Le rapport propose notamment d’inciter à la création de centrales d’achat pour les commerces de proximité.

Redonner du souffle aux TPE/PME
Le rapport préconise notamment de raccourcir les délais de paiement trop longs imposés aux petites entreprises par les collectivités, les grands clients et les titulaires des marchés publics à leurs sous-traitants. Une garantie universelle de paiement leur serait proposée en exigeant d’une banque publique (CDC, BPI ou AFD) de prendre en Dailly (à taux zéro) les factures dues depuis plus de deux mois, le recouvrement pour les grandes banques étant plus aisé.

Un projet de loi d’ici l’été
La ministre des Outre-mer a indiqué que le gouvernement s’inspirera très largement de ce rapport pour présenter une loi Egalité Réelle Outre-mer d’ici cet été.

 

OL

Ersi Volonaki – Catégorie : Manager de l’année

Le groupe SAS Sodifram, aujourd’hui, ce sont de multiples filiales et marques qui travaillent à Mayotte dans des domaines comme le textile (Fashion, Topmod), du meuble et de l’électroménager (HD meubles), de l’informatique (G.Informatique), de la culture (pages de garde), du bricolage (Musada) et de l’équipement sportif (Intersport). Cela représente une trentaine de magasins, 600 employés de tous les corps de métier, du manutentionnaire au transporteur. Cela en fait le premier employeur privé de l’île, mais aussi le premier importateur. Implanté à Mayotte depuis 1992, la Sodifram n’a cessé depuis de développer ses activités.

Chaque année depuis 2007, au moins une nouvelle enseigne de la firme au coq a fait son apparition. Elle est présente en brousse et maîtrise tous les maillons de la chaîne de distribution, de l’import, à la logistique en passant par la sécurité de ses magasins. À la tête de la Société d’exportation de produits agricoles, Ersi Volonakis dirige là une société d’une petite dizaine de salariés au chiffre d’affaires de 22 millions d’euros pour un résultat net en 2014 de près de 1,6 million d’euros. La société de distribution insiste sur la traçabilité des produits et sur les fournisseurs locaux pour réduire au minimum l’empreinte carbone de chaque produit. À défaut d’un marché local suffisamment développé, la société s’implique aussi dans la coopération régionale en proposant à ses clients des productions malgaches et comoriennes, afin que le développement économique se propage dans toute la région.

En 2015, elle a complété son offre de restauration avec l’ouverture du Goody’s, qui est un des pionniers de la restauration rapide en Europe, en particulier en Grèce. Le restaurant de Kawéni a ouvert ses portes le 17 octobre 2015. Le bâtiment abrite aussi une grande chambre froide pour l’emmagasinage des produits carnés et surgelés. En 2016, un supermarché devrait sortir de terre au rond-point du Baobab. Avec une grande surface alimentaire de 3000 m2 et un hall commercial, il proposera aux familles habitant au sud de Mamoudzou, un centre commercial à vocation urbaine.

Insécurité : Le cri d’alerte des cadis

Malgré la présence du préfet, Seymour Morsy, du conseiller départemental de Dembéni, Issa Abdou et de nombreux acteurs de terrains, présidents d’association de parents d’élèves, du Cosem, de syndicalistes, le succès reste mitigé. Pour autant cette matinée de conférence a été l’occasion de faire un rappel à la société civile sur la responsabilité de chacun, en tant que parent de veiller à l’éducation de ses enfants afin qu’ils ne dérivent pas. L’autorité parentale a été le thème majeur de cette journée et le Grand Cadi, Nourdine Bacar a rappelé que chacun devra, “rendre des comptes devant Allah de l’éducation de nos enfants”.

Parmi les intervenants, Zalifa Saïd, présidente de l’association des parents d’élèves de Chiconi et elle-même professeure dans le second degré a livré une explication des causes de la montée de cette délinquance. Des causes sociales qui sont liées à l’évolution du mode de vie, au renoncement et à la permissivité de certains parents, mais aussi au dysfonctionnement de nombreuses familles à Mayotte. Cela tient à l’absence du père dans le cadre familial et à l’image du père chez le jeune enfant. La construction de l’identité de l’enfant est ainsi perturbée lorsque les adultes qui l’encadrent sont en souffrance.

Avec une cause parmi d’autres, identifiée comme de plus en plus présente, les difficultés économiques, pour expliquer les carences éducatives. Pour le porte-parole du grand cadi El Mamouni Mohamed Nassur, il serait temps d’examiner “un dispositif qui peut être efficace avec une intervention des parents, et des cadis”. Il s’agit du centre éducatif fermé pour accueillir les délinquants multirécidivistes. Pour lui, un tel centre pourrait permettre de suivre les délinquants et favoriser leur réinsertion en les orientant vers une formation professionnelle, tout en les protégeant des tentations du monde extérieur. Il souhaite que les cadis jouent un rôle plus important en matière de suivi judiciaire et qu’ils soient reconnus pour ce qu’ils sont, des autorités morales.

Autre demande des cadis : ils souhaitent être incorporés au dispositif du Groupement local de traitement de la délinquance (GLTD), récemment créé pour s’attaquer aux zones où sévissent les délinquants. Il a regretté au cours de son allocution l’absence du président de l’association des maires, Saïd Omar Oili, alors que les communes devraient être en première ligne pour l’amélioration de la sécurité.

A.T.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes